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DAEU A –
2012-2013
Cours de Sciences économiques et sociales
DAEU A - 2012-2013
Enseignante: Laure Chantrel, DAEU A, Paul-Valéry, Montpellier III
Site internet : http://laurechantrel.free.fr
Adresse mail : laure.chantrel@univ-montp3.fr
Fascicule 1
2
Présentation générale
Ce cours donne des outils permettant de mieux comprendre l’actualité économique et sociale.
Il présente les notions de base de l’analyse économique (production, répartition, redistribution des
revenus, monnaie, équité, marché de libre concurrence, monopoles) et les instruments de mesure
indispensables à la compréhension des faits économiques et sociaux (indice des prix, mesure des
inégalités économiques et sociales, Produit intérieur brut).
Il resitue ces faits dans le cadre d’une analyse du circuit économique et des institutions en place (le
libéralisme économique, les différents modes de régulation du marché du travail, les systèmes de
protection sociale et leurs évolutions).
Il permet aux stagiaires de préparer les concours nécessitant une culture générale économique et
sociale (concours d’école d’infirmiers, concours d’entrée à l’IRTS) ; il est une aide à la poursuite
d’études supérieures dans des domaines aussi diversifiés que les DUT d’économie, gestion, commerce,
carrières sociales, les licences de sociologie, d’AES, de Droit.
Ce que vous saurez faire à la fin de l'année :
compréhension des articles de presse concernant l’organisation économique et sociale ;
méthodologie de l’étude d’un texte (résumé, commentaire) ;
analyse de tableaux et de graphiques Les modalités de contrôle des connaissances.
Modalités de contrôle des connaissances
Comme dans tous les modules, trois formes de contrôle sont distingués : examen de fin d’année qui
compte pour 60% de la note globale, le « Daeu blanc » qui compte pour 10% de la note globale et les
autres notes appelées « le contrôle continu », qui compte pour 30% de la note globale. L’ensemble des
notes forme le contrôle continu (cette fois sans guillemets).
Le « contrôle continu » comprend au minimum trois interrogations écrites sur table, des devoirs à
faire à la maison. Chaque semaine vous avez des devoirs à rendre. Plus vous ferez de devoirs, plus
votre note sera élevée. Si vous n’en faites pas suffisamment votre note sera baissée. Le nombre
minimum de devoirs à faire à la maison pour ne pas être pénalisé est de 5. Ces devoirs maison ne sont
pas notés par un nombre mais par une lettre (A, B, C, D).
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Les interrogations écrites sont d’une durée courte (en général une heure -‐ une heure trente). Elles
préparent au DAEU blanc et à l’examen de fin d’année.
Le « Daeu blanc est d’une durée de deux heures. Il comprend des questions de cours, de petits
exercices et un résumé ou un commentaire d’un texte court.
L’examen terminal est d’une durée de trois heures. Il comprend des questions de cours, de petits
exercices et un commentaire d’un texte court.
Bibliographie
Fernand Braudel, La dynamique du capitalisme, Champs, 2008 (lire de poche 5,10 euros, disponible
également dans les bibliothèques de l'université)« Pays riches, Etats pauvres », Les Cahiers français,
La documentation française, 2012
« La santé, le bilan », Les Cahiers français, La documentation française 2012
« La protection sociale : quels débats ? Quelles réformes ? », Les Cahiers français, La documentation
française, 15-‐01-‐2010
Quotidiens : Le Monde, Libération
Journaux télévisés et radiophoniques
Documentaires : Michael Moore, Sicko, DVD 2008 ; Jacques Sarasin (réalisateur), Le monde selon
Stiglitz, Joseph Stigtz (acteur), DVD 2009
Plan du cours
1. Le circuit économique
1.1. L'objet de l'économie politique : l’Economie comme science de la richesse monétaire
• Les mercantilistes: le développement du marché au service de l'Etat
• Les classiques: l'étude du marché à partir de la production
• Les marginalistes: l'étude du marché à partir de la notion d'utilité
1.2. L'objet de l'Economie politique: l'Economie comme science sociale
• Marx: l'étude du capitalisme
• Amartya Sen: l'économie et le développement des libertés
1.3 Les conditions de la reproduction du circuit économique
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• Les différents agents économiques présents sur le marché
• Les grandes fonctions économiques
• Les relations entre les différents agents : flux monétaires et flux réels
2. La mesure de la richesse… et de la pauvreté
2.1. Richesse réelle et richesse monétaire : l’indice des prix permet de calculer l’évolution du pouvoir
d’achat des ménages.
2.2. Le PIB : trois manières de compter différentes ; les différentes composantes du PIB : Définitions
2.3. Les autres mesures possibles de la richesses : Indicateur de développement humain, indice de
bien-‐être durable…
2.4. La mesure des inégalités
3. Les institutions économiques : le marché
3.1. Qu’est-‐ce que le marché de libre concurrence ?
3.2. Définition d’un marché monopoliste
4. L’intervention de l’Etat
4.1. Les différentes fonctions de l’Etat ; évolution de ces différentes fonctions
4.2. Les systèmes de protection sociale
4 .3. Le système des prélèvements obligatoires
5
1. Le circuit économique
Introduction
L'Economie dès le XVIIème siècle repose sur la représentation du monde économique à travers un
circuit décrivant les relations entre les différents agents économiques ou entre les différents secteurs
d'activité.
Le circuit le plus simple qui existe représente les flux entre des ménages dont la fonction
économique est la consommation et une entreprise dont la fonction économique est la
production.
Définitions :
La dépense de consommation finale : Elle représente la valeur des biens et services utilisés pour la
satisfaction directe des besoins humains, besoins individuels ou besoins collectifs. Elle se décompose en
dépense de consommation des ménages et dépense de consommation finale des administrations.
La dépense de consommation des ménages : La dépense de consommation des ménages se limite aux
dépenses que les ménages supportent directement. Elle comprend la part des dépenses de santé,
d’éducation, de logement, restant à leur charge, après remboursements éventuels. Les achats de biens
durables (machines à laver…) sont comptabilisés en dépense de consommation. Les achats de logement
ne sont pas comptabilisés dans la consommation. Ils sont comptabilisés en investissement (défini plus
tard dans le cours).
La consommation finale de services non marchands par les administrations publiques et privées :
elle représente la valeur des services non marchands produits par leur branche non marchande,
déduction faite des paiements partiels effectués par les ménages pour leur fourniture de services. Elle se
décompose en consommation individualisable et consommation collective.
La production: la production est l’activité exercée sous le contrôle et la responsabilité d'une unité
institutionnelle qui combine des ressources en main-d'œuvre, capital et biens et services pour fabriquer
des biens ou fournir des services, et résultat de cette activité.
Les processus purement naturels sans intervention ou contrôle humain ne font pas partie de la
production.
Cette définition inclut les services non marchands dans la mesure où ils sont produits par des facteurs
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de production (c’est-‐à-‐dire des hommes que l'on paye, des machines) ayant une valeur marchande.
Reste donc exclue de la richesse nationale l’activité du bricoleur, du ménager ou de la ménagère qui
sont des activités non rémunérées.
Par contre tous les services produits par l’Etat ont une valeur égale à leurs coûts de production,
valeur intégrée dans la production nationale.
La production marchande: production écoulée ou destinée à être écoulée sur le marché.
Elle comprend : les produits vendus à un prix économiquement significatif (c’est-à-dire un prix couvrant
plus de 50 % des coûts de production).
La production non marchande: les services non marchands sont fournis par les administrations
publiques ou privées à titre gratuit ou quasi gratuit. La production des administrations est mesurée
conventionnellement par l'ensemble des coûts de production des administrations (salaires des
fonctionnaires, ordinateurs, papier, crayons...)
Les facteurs de production, ils sont de trois sortes: Le travail que le salarié vend en échange d'un
salaire; Le capital que l'entrepreneur investit dans l'entreprise (les machines, les bâtiments...); en
contrepartie il obtient un profit; Les ressources naturelles telles que la terre qui appartient aux
propriétaires fonciers; en contrepartie de la location de la terre, ils obtiennent une rente.
exemple
On fait l’hypothèse que les ménages dépensent tout leur revenu en biens de consommation finale et
que l'entreprise n'a pas de consommation intermédiaire et ne fait pas d'investissement. Elle distribue
le produit entier de ses ventes aux ménages sous forme de rémunération des facteurs de production.
Dans ce cas, les revenus des facteurs de production sont dépensés intégralement en consommation.
On représente
-‐ les flux réels: les quantités de biens et services et de facteurs de production;
-‐ les flux monétaires: les quantités de monnaie qu'on donne en contrepartie des biens et services et la
rémunération des facteurs de production.
Le circuit économique simplifié : la dépense de consommation des ménages Si on pose que la
consommation =1000 milliards d’unités de compte les salaires = 600 milliards d’unités de compte
les bénéfices = 400 milliards d’unités de compte alors on peut établir les comptes des ménages et de
l'entreprise de la façon suivante :
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Attention: du côté des emplois, on inscrit la manière d'utiliser l'argent, du côté des ressources on
inscrit l'origine de l'argent.
Les différentes manières d'utiliser son argent lorsqu'on est une entreprise: acheter des
machines, payer les salaires, verser des bénéfices aux propriétaires de l'entreprise, payer des impôts...
Les différentes manières d'utiliser son argent lorsqu'on est un ménage: acheter des biens de
consommation, un logement, prêter de l'argent, payer des impôts...
Ces différents termes ont des appellations savantes qui seront présentées plus tard dans le cours.
A partir de ce circuit simplifié, il est possible de faire apparaître deux équations comptables
fondamentales :
1) La production (total des ventes) est égale au revenu (des facteurs de production). 2) La production
(total des ventes) est égale à la dépense de consommation des ménages (total des achats).
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Exercice et texte
Exercice très facile sur le circuit
Soit un pays avec des ménages et des entreprises. La monnaie s'appelle la livre (£).
Les ménages possèdent le capital du pays (comprenez qu'ils sont propriétaires des entreprises). Ils
perçoivent leur revenu sous forme de salaires et de dividendes (les dividendes sont la rémunération
du capital que possèdent les ménages). Ils n'ont qu'une manière d'utiliser leur revenu: ils consomment
les biens produits par les entreprises du pays.
Les entreprises produisent des biens qu'elles vendent aux ménages. Leur seul coût de production est
le salaire qu'elles versent aux ménages.
Lisez attentivement la page de cours correspondant à cet exercice.
Remplissez le tableau ci-‐dessous à partir des données suivantes:
montant de la production: 1 000 £; montant des salaires: 800 £.
les entreprises les ménages
emplois ressources emplois ressources
total
total
total
total
Définitions
Qu’est ce que la production ?
Qu’est-‐ce que la consommation ?
Qu’est-‐ce que le revenu ?
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Résumé de texte
Résumez le texte ci-dessous en 120 mots à peu près en vous guidant de la question suivante :
quels sont les postes dont le poids a augmenté dans la dépense des ménages depuis 1960, quels
sont les postes dont le poids a baissé ?
Cherchez dans le dictionnaire de l’INSEE les mots que vous ne comprenez pas (lien vers le
dictionnaire disponible sur mon site).
La consommation des Français multipliée par trois en 50 ans, La dépêche
PUBLIE LE 25/09/2009 15:12 - MODIFIE LE 25/09/2009 A 15:52
http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/25/680563-la-consommation-des-francais-
multipliee-par-trois-en-50-ans.html
Evolution des principaux postes depuis 1960 null AFP
La consommation des Français a été multipliée par trois en 50 ans, les ménages dépensant aujourd'hui
nettement moins pour se nourrir et beaucoup plus pour se loger, selon une étude publiée jeudi par
l'Insee.
Depuis 50 ans, les dépenses des ménages, qui représentent 55% des richesses produites en France
(PIB d'environ 1.900 milliards), ont augmenté chaque année un peu plus, accompagnant une forte
hausse du niveau de vie, explique l'institut national.
La hausse des dépenses a atteint 4,3% par an pendant la période des "Trente glorieuses", se
ralentissant à environ 1,7% par an après le premier choc pétrolier de 1973.
Seul coup d'arrêt: l'année 1993, marquée par une récession. En revanche, avec la crise actuelle, "on
attend pas un recul de la consommation en France en 2009 mais un chiffre proche de la stagnation",
explique Fabrice Langlard, chef du département des comptes nationaux de l'Insee. Car, précise-‐t-‐il, à
l'inverse de 1993, les taux d'intérêts sont très bas et incitent à la consommation.
L'explosion des dépenses s'accompagne d'un changement profond des comportements. Si
l'alimentation représente toujours une importante part des dépenses des ménages, elle est passée de
38% en 1960 à 25% en 2007, souligne l'Insee. L'habillement baisse aussi de 14% à 9%.
"Les écarts entre les ménages les plus aisés et les plus modestes se sont réduits mais restent
importants en terme d'alimentation à domicile, avec une dépense moyenne de 230 euros par personne
par mois pour les premiers contre 130 pour les plus modestes", explique Michel Duée, chef de la
division conditions de vie des ménages.
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Il confirme que "les plus aisés consomment plus de fruits, de légumes et de poissons, alors que les plus
modestes plus de graisses et plus de sucres".
L'étude montre que les plus pauvres consomment plus de tabac, sont moins sensibles que les plus
aisés à l'augmentation des prix, alors que les plus riches consomment plus d'alcool.
A l'inverse de l'alimentation, le poste logement a fortement progressé, passant de 16% à 19% au cours
de la même période, comme les dépenses de transports (de 11% à 18%), de communications et de
loisirs (de 10% à 16%).
"En 50 ans, les Français ont des logements de meilleure qualité et en moyenne un peu plus grands que
leur parents. C'est valable pour à peu près toutes les classes de la population", dit Jean-‐Louis Lhéritier,
chef du département des prix à la consommation.
Mais pour les locataires, dont le niveau de vie est globalement moins élevé qu'il y a 20 ans, le coût
pour se loger est encore plus lourd et représente 25% de leur budget.
Les dépenses de santé ont globalement augmenté, les ménages y consacrant 14% en 2007 contre 5%
en 1960, la part remboursée ayant tendance à baisser.
Cette étude, croisée avec des chiffres relevés en 2005 pour les 26 autres pays européens, fait
également apparaître une certaine convergence dans les modes de consommation, notamment
l'alimentaire, liée à l'ouverture de l'espace européen et l'élévation du niveau de vie.
Mais des spécificités, peut-‐être plus culturelles, persistent: "les Italiens achètent par exemple plus de
chaussures que leurs voisins français", relève Fabrice Langlard.
"Les Britanniques dépensent plus dans les restaurants que pour se nourrir chez eux alors qu'en
France on a plutôt tendance à privilégier la restauration à domicile qu'à l'extérieur", note aussi
souligne Maryse Fesseau, responsable des comptes des ménages.
© 2009 AFP
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1.1. L'Economie science de la richesse
Le terme d'économie politique a été inventé au XVIIème siècle par un auteur mercantiliste, Antoine de
Montchrétien.
1.1.1. Les mercantilistes
Le terme regroupe un ensemble d’auteurs hétéroclites écrivant en Europe au XVI° siècle et au
XVII° siècle.
On peut citer Antoine de Montchrétien (traité d’économie politique 1615) ou encore William Petty en
Angleterre (Traité des Taxes et Contributions, 1662 ; Essais d'arithmétique politique, posthume, écrit en
1676, publié en 1690). Mais il y en a beaucoup d’autres.
Ces auteurs cherchent les moyens d'augmenter la richesse de la nation et la richesse de l'Etat. Ils vont
définir des principes de politique économique visant à atteindre cet objectif.
Mais qu'entendent-‐ils par richesse?
Définition de la richesse
Les richesses sont des biens qui satisfont des besoins humains et qui ont un prix sur le marché.
Autrement dit les richesses sont des marchandises. Les marchandises sont des biens utiles (sinon
personne ne les achèterait, rares (les biens qui sont disponibles en quantité abondante comme l'air
par exemple, personne ne les achète) et qui s'échangent sur un marché en contrepartie d'une quantité
de monnaie.
Il faut savoir que jusqu'à la fin du XVIII° siècle seulement 20 % de la production arrive sur le
marché. 80 % est directement consommé par les paysans (cf. Fernand Braudel).
Les richesses sont produites par les hommes: plus il y a d'hommes et de femmes, plus la nation est
riche. Les mercantilistes souhaitent que la population augmente.
On dit qu'ils sont populationnistes: « Il n’y a de richesse que d’hommes » est un de leur leitmotiv (sens
B du TLFI).
Enfin, ils insistent tous sur la nécessité de ne pas confondre richesse et or, reprenant volontiers à leur
compte le mythe de Midas.
Autrement dit, ils ne sont pas chrysohédonistes c'est-‐à-‐dire qu'ils n'aiment pas aveuglément les
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métaux précieux. Cela ne les empêche pas d'accorder une grande importance à la monnaie qui facilite
les échanges et permet ainsi le développement de la richesse: le développement des échanges grâce à
l'accroissement de la quantité de monnaie permet le développement de la production.
Si la quantité de monnaie en circulation est insuffisante, les commerçants, artisans n'ont pas assez
d'argent pour investir... et la production stagne voire diminue.
Le mythe de Midas
Le roi Midas régnait sur la Phrygie. Bien que puissant et aisé, cet homme était relativement cupide et
stupide. Un jour ses hommes trouvèrent dans les alentours du royaume un homme totalement ivre. Ils
décidèrent alors de le livrer au roi Midas. Or instantanément le roi reconnu Silène, un des plus proche
amis de Dionysos, dieu du vin et de la fête. Ivre, Silène s’était éloigné du cortège et avait fini par
s’égarer. Midas l’accueillit alors les bras ouvert et lui offrit l’hospitalité. Il organisa même une immense
fête en l’honneur de Silène. Quelques jours plus tard, Dionysos qui cherchait son compagnon de
partout, arrive en Phrygie où il retrouva son ami. Soulagé et heureux il remercia Midas et décida de le
récompenser en lui accordant un vœu.
Le roi Midas, passionné par l’argent et l’or, exigea immédiatement que tout ce qu’il touche se
transforme en or. Perplexe Dionysos tente de prévenir le roi mais celui-‐ci ne veut rien entendre.
Soupirant, le Dieu de la fête accorda donc ce don à Midas. Fou de bonheur, le roi se précipita sur
n’importe quel objet, qui dès son contact se transforma en or. Il parcourut ainsi l’ensemble de son
palais, transformant en or les murs, le sol, le plafond, les colonnes, les tables, les sièges et tout ce qui
était à portée de main. Epuisé par cette folle journée de transformation, Midas est affamé et se mit
donc à table. Il empoigna alors une grappe de raisin qui instantanément se métamorphosa en billes
d’or. Il agrippa alors une cuisse de poulet où il manqua de se casser les dents en croquant dans l’or
brut. Il prit sa coupe de vin et but un infect breuvage qui n’était qu’or liquide.
Alors le roi commença à regretter amèrement son vœu. Il se dit qu’il finira seul, assoiffé et mourant de
faim. Il implora donc Dionysos d’annuler ce vœu, pour cela il serait prêt à tout. Alors le Dieu lui
indiqua que pour annuler ce don, le roi devait se baigner dans le fleuve Pactole et remonter jusqu’à sa
source où il se lavera entièrement. Alors Midas s’exécute et plonge dans les eaux, où le sable se
transforma en or. Ainsi le roi se lava entièrement de son don et retrouva une vie normale. Et depuis ce
jour on attribue les richesses du fleuve Pactole (d’où l’expression « toucher le Pactole ») qui fera la
réputation de l’empire de la Phrygie.
http://mythe.canalblog.com/archives/2010/08/06/18754329.html
13
Etude de textes
Consigne
Lire le texte attentivement, chercher dans le dictionnaire les mots que vous ne comprenez pas et noter
les définitions, répondez aux questions placer sous le texte. Faites des phrases courtes. Vérifiez que
chaque phrase est composée d'un sujet, d'un verbe conjugué, d'un complément. Vérifiez l'accord des
temps. De préférence, écrivez tout au présent narratif. Relisez-‐vous à haute voix et corrigez les fautes de
syntaxe. Votre phrase doit être compréhensible à l'oral. Corrigez les fautes d'orthographe et de
grammaire. Chercher à faire des phrases percutantes c'est-‐à-‐dire à dire le plus de choses avec le moins
de mots possibles.
Antoine de Montchrestien, Traité de l'économie politique, 1615. Extraits.
Version originale en ancien français modifiée par mes soins.
Je ne veux pas ici nier que les esprits marchands ne soient ordinairement plus attachés de leur propre
convoitise que de l'affection du public ; que l'éclat jaunissant de l'or ne les éblouisse et fourvoie
quelquefois un peu de l'équité ; mais, pour en parler politiquement, il ne les faut pas à cette occasion
rejeter de la République comme une espèce d'ilotes. On tire et compose un très bon antidote de cette
vipère. Cette cantharide a de bons pieds et de bonnes ailes. Et, qui le voudrait prendre de si près, il n'y
aurait point de bons laboureurs, de bons artisans, de bons avocats ; car en ces arts, les meilleurs sont
ceux qui peuvent gagner davantage ; et cela même est un trait de leur art. (...)
On peut dire à présent que nous ne vivons pas tant par le commerce des éléments que par l'or et
l'argent ; ce sont deux grands et fidèles amis. Ils suppléent aux nécessités de tous hommes. Ils les
honorent parmi toutes gens.
Celui qui a dit que l'argent est le nerf de la guerre n'a point parlé mal à propos, car, bien que ce ne soit
pas le seul, les bons soldats étant absolument requis avec lui, l'expérience de plusieurs siècles nous
apprend que c'est toujours le principal. L'or s'est connu maintes fois plus puissant que le fer. C'est
pourquoi en tout grand État qui peut assaillir ou être assailli, on a toujours approuvé et trouvé tant
que l'on a pu les moyens d'en amasser. Il est impossible de faire la guerre sans hommes, d'entretenir
des hommes sans solde, de fournir à leur solde sans tributs, de lever des tributs sans commerce. Aussi
l'exercice du trafic, qui fait une grande part de l'action politique, s'est toujours pratiqué entre tous les
peuples qui ont été fleurissants de gloire et de puissance, et maintenant et plus diligemment que
jamais par ceux qui cherchent leur force et agrandissement.
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Questions sur le texte
1. Quelle est l'utilité des métaux précieux ?
2. Que peut-‐on reprocher aux marchands ?
3. En quoi sont-‐ils utiles ?
4. Comment servent-‐ils les intérêts de l'Etat et de la nation?
5. Faites un résumé de ce texte en 5 phrases, puis en une phrase qui vous paraît refléter la thèse
centrale de l’auteur.
Jean-‐Baptiste Colbert, Lettres, instructions et mémoires, 1670
Version originale en ancien français modifiée par mes soins
Comme il faut que les peuples aient de quoi payer avant qu'ils pensent à s'acquitter de leurs
impositions, et qu'elles doivent toujours avoir leur proportion avec l'argent que chaque particulier
peut avoir, la conduite universelle des finances doit toujours veiller et employer tous les soins et
l'autorité de Votre Majesté, pour attirer l'argent dans le royaume, le répandre dans toutes les
provinces pour procurer aux peuples la facilité de vivre et de payer leurs impositions. [...] le bon état
des finances et l'augmentation des revenus de Votre Majesté consiste à augmenter par tous les
moyens le nombre de l'argent monnayé qui roule continuellement dans le royaume et à maintenir
dans les provinces la juste proportion qu'elles en doivent avoir [...], augmenter l'argent dans le
commerce public en l'attirant des pays d'où il vient, en le conservant au-‐dedans du royaume en
empêchant qu'il n'en sorte, et donnant des moyens aux hommes d'en tirer profit.
Comme en ces trois points consiste la grandeur, la puissance de l'État et la magnificence du Roi par
toutes les dépenses que les grands revenus donnent occasion de faire, qui est d'autant plus relevée
qu'elle abaisse en même temps tous les États voisins, vu que n'y ayant qu'une même quantité d'argent
qui roule dans toute l'Europe et qui est augmenté de temps en temps par celui qui vient des Indes
occidentales, il est certain et démonstratif que s'il n'y a que 150 millions de livres d'argent qui roulent
dans le public, l'on ne peut parvenir à l'augmenter de 20, 30 et 50 millions qu'en même temps que l'on
en ôte la même quantité aux États voisins [...], je supplie Votre Majesté de me permettre de lui dire que
depuis qu'elle a pris l'administration des finances, elle a entrepris une guerre d'argent contre tous les
États d'Europe. Elle a déjà vaincu l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre, dans lesquelles elle a jeté
une très grande misère et nécessité, et s'est enrichie de leurs dépouilles, qui lui ont donné les moyens
de faire tant de grandes choses qu'elle a faites et fait encore tous les jours. Il ne reste que la Hollande
qui combat encore avec de grandes forces. [...]
15
Votre Majesté a formé des compagnies qui, comme des armées, les attaquent partout. [...] les
manufactures, le canal de transnavigation des mers et tant d'autres établissements nouveaux que
Votre Majesté fait, sont autant de corps de réserve que Votre Majesté crée et tire du néant pour bien
faire leur devoir dans cette guerre. [...] le fruit sensible du succès de toutes ces choses serait qu'en
attirant par le commerce une très grande quantité d'argent dans son royaume, non seulement elle
parviendrait bientôt à remplir cette proportion qui dit être entre l'argent qui roule dans le commerce
et les impositions qui sont payés par le peuple, mais même elle les augmenterait l'un et l'autre, en
sorte que ses revenus augmenteraient et elle mettrait ses peuples en état de pouvoir l'assister plus
considérablement en cas de guerre ou d'autre nécessité.
Questions sur le texte
1. Pourquoi faut-‐il "attirer l'argent dans le royaume" ?
2. Comment peut-‐on attirer cet argent ?
3. Quel est le rôle du commerce dans l'économie ?
4. Quelle est la principale fonction des finances publiques?
5. Faites un résumé de ce texte en 5 phrases, puis en une phrase qui vous paraît refléter la thèse
centrale de l’auteur.
16
1.1.2. Les auteurs classiques
L’école classique regroupe un grand nombre d’auteurs assez hétéroclites vivant à fin du XVIII° siècle et
dans la première moitié du XIX° siècle. Parmi les plus célèbres on peut citer : Adam Smith (qui est
aussi un philosophe célèbre), Jean-‐Baptiste Say, Thomas Malthus, David Ricardo, John Stuart Mill (qui
est aussi un philosophe célèbre). Adam Smith qui publie les Recherches sur la nature et les causes de la
richesse des nations en 1776 est considéré comme le père de l’économie classique. Ricardo est son plus
illustre successeur.
L’objectif de Ricardo est de d’expliquer la croissance économique.
Qu’est-‐ce que la croissance économique ?
Cela correspond à l’augmentation de la production par rapport à la période précédente.
La formule du taux de croissance
X 100
Si j’écris que le taux de croissance économique a été de 1,4 % en 2010, cela signifie que si la
production (le Produit Intérieur Brut, voir chapitre II) est égale à 100 pour l’année 2009, elle est égale
à 101,4 en 2010.
Taux de croissance de la production = (101,4 -‐100)/100
On verra plus tard les différents moyens de mesurer la production.
Ce que cherche donc à mettre en évidence Ricardo dans ces Principes d’économie politique et de l’impôt
(1817), c'est que la croissance économique repose sur la production de biens industriels qui vont
permettre l'accumulation (l'augmentation) du capital . Ricardo opère une double distinction visant à
définir la richesse: -‐ d’une part, on a les biens reproductibles par l’industrie humaine et les biens non
reproductibles. Seuls les premiers, objets de l’activité humaine, du travail de l’homme intéressent
l’économiste. En effet, selon Ricardo, ils sont seuls susceptibles de donner lieu à l’accumulation du
capital. Les biens non reproductibles sont laissés de côté (comme les œuvres d’art) car ils existent en
quantité limitée et ne peuvent donc être accumulés contrairement aux biens industriels. L’industrie ne
produit que des objets utiles, c’est la condition sine qua non pour qu’ils deviennent des marchandises.
Définition du capital: il existe de nombreuses définitions du capital. En ce qui concerne Ricardo, il y
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en a deux! Le capital comme facteur de production (l'ensemble des machines, bâtiments, logiciels...)
qui permettent de produire. L'ensemble des moyens financiers avancés par l'entrepreneur et qui
permettent de mettre en œuvre la production (les salaires payés par le capital, les machines etc.).
Définition de la marchandise: Les marchandises qui rentrent dans le cadre de l'analyse ricardienne
sont celles dont la quantité peut s'accroître par l'industrie des hommes.
Pourquoi certaines marchandises ont-‐elles plus de valeur que d'autres?
Dans le fameux paradoxe de la valeur, qu’Adam Smith relate, certains biens ont beaucoup d’utilité,
mais un prix faible (eau), alors que d’autres ont peu d’utilité, mais un prix élevé (diamant):
« Il n’y a rien de plus utile que l’eau, mais elle ne peut presque rien acheter; à peine y a-‐t-‐il moyen de
rien avoir en échange. Un diamant, au contraire, n’a presque aucune valeur quant à l’usage, mais on
trouvera fréquemment à l’échanger contre une très grande quantité d’autres marchandises », écrit
Adam Smith.
Ricardo pense que cela s'explique par le fait qu'il faut utiliser plus de travail pour les produire. Ce sont
les quantités de travail nécessaires pour produire un bien qui détermine son prix relativement aux
autres biens. C'est la base de la théorie de la valeur travail.
Un prix est toujours relatif à un autre prix. Si je vous dis que le kilo de riz coûte 1 euro au Burkina Faso, vous allez comparer au prix du riz en France et me dire: c'est à peu près le même prix qu'en France dans les grandes surfaces! Mais si j'ajoute que le salaire minimum au Burkina Faso est de 50 euros par mois, alors le prix du riz comparé au salaire d'un Burkinabé paraîtra très élevé. En travaillant à temps plein en France et en étant payé au salaire minimum, votre salaire mensuel net de charges sociales est de 1118,44 euros. Ce qui vous permet d'acheter plus de mille kilos de riz. Le salarié au salaire minimum au Burkina Faso ne peut en acheter que 50.
Etude de textes
Questions
1. Quelles sont les caractéristiques « des nations sauvages » ?
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2. Quelles sont les caractéristiques « des nations civilisées » ?
3. Que nous apprend l’exemple de la fabrique d’épingles ?
4. Résumer le texte en 150 mots à peu près.
Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776,
Introduction de l’ouvrage et chapitre 1
Chez les nations sauvages qui vivent de la chasse et de la pêche, tout individu en état de travailler
est plus ou moins occupé à un travail utile, et tâche de pourvoir, du mieux qu'il peut, à ses besoins et à
ceux des individus de sa famille ou de sa tribu qui sont trop jeunes, trop vieux ou trop infirmes pour
aller à la chasse ou à la pêche. Ces nations sont cependant dans un état de pauvreté suffisant pour les
réduire souvent, ou du moins pour qu'elles se croient réduites, à la nécessité tantôt de détruire elles-‐
mêmes leurs enfants, leurs vieillards et leurs malades, tantôt de les abandonner aux horreurs de la
faim ou à la dent des bêtes féroces. Au contraire, chez les nations civilisées et en progrès, quoiqu'il y
ait un grand nombre de gens tout à fait oisifs et beaucoup d'entre eux qui consomment un produit de
travail décuple et souvent centuple de ce que consomme la plus grande partie des travailleurs,
cependant la somme du produit du travail de la société est si grande, que tout le monde y est souvent
pourvu avec abondance, et que l'ouvrier, même de la classe la plus basse et la plus pauvre, s'il est
sobre et laborieux, peut jouir, en choses propres aux besoins et aux aisances de la vie, d'une part bien
plus grande que celle qu'aucun sauvage pourrait jamais se procurer.
Les causes qui perfectionnent ainsi le pouvoir productif du travail et l'ordre suivant lequel ses
produits se distribuent naturellement entre les diverses classes de personnes dont se compose la
société, feront la matière du premier livre de ces Recherches.
Premier chapitre : de la division du travail
Prenons un exemple dans une manufacture de la plus petite importance, mais où la division du
travail s'est fait souvent remarquer : une manufacture d'épingles.
Un homme qui ne serait pas façonné à ce genre d'ouvrage, dont la division du travail a fait un
métier particulier, ni accoutumé à se servir des instruments qui y sont en usage, dont l'invention est
probablement due encore à la division du travail, cet ouvrier, quelque adroit qu'il fût, pourrait peut-‐
être à peine faire une épingle dans toute sa journée, et certainement il n'en ferait pas une vingtaine.
Mais de la manière dont cette industrie est maintenant conduite, non seulement l'ouvrage entier
forme un métier particulier, niais même cet ouvrage est divisé en un grand nombre de branches, dont
la plupart constituent autant de métiers particuliers. Un ouvrier lire le fil à la bobille, un autre le
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dresse, un troisième coupe la dressée, un quatrième empointe, un cinquième est employé à émoudre le
bout qui doit recevoir la tête. Cette tête est elle-‐même l'objet de deux ou trois opérations séparées : la
frapper est une besogne particulière; blanchir les épingles en est une autre; c'est même un métier
distinct et séparé que de piquer les papiers et d'y bouter les épingles; enfin l'important travail de faire
une épingle est divisé en dix-‐huit opérations distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines
fabriques, sont remplies par autant de mains différentes, quoique dans d'autres le même ouvrier en
remplisse deux ou trois. J'ai vu une petite manufacture de ce genre qui n'employait que dix ouvriers, et
où par conséquent quelques-‐uns d'eux étaient chargés de deux ou trois opérations. Mais, quoique la
fabrique fût fort pauvre et, par cette raison, mal outillée, cependant, quand ils se mettaient en train, ils
venaient à bout de faire entre eux environ douze livres d'épingles par jour : or, chaque livre contient
au delà de quatre mille épingles de taille moyenne. Ainsi ces dix ouvriers pouvaient faire entre eux
plus de quarante-‐huit milliers d'épingles dans une journée; donc chaque ouvrier, faisant une dixième
partie de ce produit, peut être considéré comme faisant dans sa journée quatre mille huit cents
épingles. Mais s'ils avaient tous travaillé à part et indépendamment les uns des autres, et s'ils
n'avaient pas été façonnés à cette besogne particulière, chacun d'eux assurément n'eût pas fait vingt
épingles, peut-‐être pas une seule, dans sa, journée, c'est-‐à-‐dire pas, à coup sûr, la deux cent
quarantième partie, et pas peut-‐être la quatre mille huit centième partie de ce qu'ils sont maintenant
en état de faire, en conséquence d'une division et d'une combinaison convenables de leurs différentes
opérations.
Sismonde de Sismondi, Nouveaux principes d’économie politique ou de la richesse dans ses rapports
avec la population, 1824, p.1-‐2 et p.8
Questions
1. Quel est l’objet de l’économie politique selon Sismondi ? 2. En quoi l’économie politique participe-‐t-‐elle à la science du gouvernement ? 3. Quelles sont les causes de malheur pour les êtres humains ? 4. En quoi ce texte de Sismondi s’oppose-‐t-‐il à celui de Smith ?
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1.1.3. L'utilité et le bien-être chez les néo-classiques ou marginalistes
Les économistes marginalistes (deuxième moitié du XIXème) ont posé les bases de la théorie
économique actuelle. Dans les années 1870, trois ouvrages très importants paraissent, le premier en
Angleterre, le second en Autriche, le troisième en France :
• Stanley Jevons, Theory of Political Economy, 1871
• Carl Menger, Principes d’économie (Grundsätze der Volkswirtschaftslehre, 1871
• Léon Walras, Eléments d’économie pure, 1874
M. Léon Walras (1834-1910) "J'appelle richesse sociale, écrit L. Walras, l'ensemble des choses matérielles ou
immatérielles (car la matérialité ou l'immatérialité des choses n'importe ici en
aucune manière) qui sont rares, c'est-‐à-‐dire, d'une part, nous sont utiles, et qui,
d'autre part, n'existent à notre disposition qu'en quantité limitée."
Cette définition est extrêmement importante. Walras en précise les enjeux:
1• Les choses sont utiles dès qu'elles répondent à un besoin quelconque et en
assure la satisfaction. Peu importe que ce besoin soit moral ou immoral, cela est
indifférent à l'économiste.
2• Elles sont limitées en quantité dès lors que chacun de nous ne peut en trouver à sa portée à
discrétion pour satisfaire entièrement le besoin qu'il en a. Il existe un certain nombre de choses qui
sont utiles et qui ne sont pas rares. Par exemple l'air (dans la plupart des cas et pour le moment). Ces
choses ne font pas partie de la richesse sociale.
Cela a trois conséquences :
-‐ Les choses utiles limitées en quantité sont appropriables. Les choses inutiles ou abondantes
échappent à l'appropriation car elles n'ont pas de valeur d'échange. Qui voudrait acheter quelque
chose de complètement inutile ou d'abondant. Qui achètera de l'air s'il peut en disposer gratuitement
et qui s'appropriera de l'air s'il ne peut le vendre et s'il peut en disposer sans se l'approprier ?
Personne! Par conséquent l'appropriation ne porte que sur la richesse sociale et porte sur toute la
richesse sociale. On peut noter au passage que les problèmes liés notamment à la pollution ont remis
quelque peu en question cette conception de la richesse sociale et que l'on considère à présent
certaines richesses naturelles abondantes comme appartenant au patrimoine commun de sorte que
l'on peut demander à ceux qui les détériorent des dédommagements destinés à l'ensemble du corps
social.
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TABLE DES MATIERES
Présentation générale ................................................................................................................................................................... 2
Modalités de contrôle des connaissances............................................................................................................................. 2
Bibliographie..................................................................................................................................................................................... 3
Plan du cours..................................................................................................................................................................................... 3
1. Le circuit économique .............................................................................................................................................................. 5
Introduction....................................................................................................................................................................................... 5
Exercice et texte .......................................................................................................................................................................... 8
Exercice très facile sur le circuit ..................................................................................................................................... 8
Définitions ................................................................................................................................................................................ 8
Résumé de texte ..................................................................................................................................................................... 9
1.1. L'Economie science de la richesse................................................................................................................................ 11
1.1.1. Les mercantilistes ....................................................................................................................................................... 11
Le mythe de Midas ............................................................................................................................................................. 12
Etude de textes ......................................................................................................................................................................... 13
Antoine de Montchrestien, Traité de l'économie politique, 1615. Extraits................................................. 13
Jean-‐Baptiste Colbert, Lettres, instructions et mémoires, 1670....................................................................... 14
1.1.2. Les auteurs classiques............................................................................................................................................... 16
Qu’est-‐ce que la croissance économique ? .............................................................................................................. 16
Pourquoi certaines marchandises ont-‐elles plus de valeur que d'autres? ................................................ 17
Etude de textes ......................................................................................................................................................................... 17
Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776,....................... 18
Sismonde de Sismondi, Nouveaux principes d’économie politique ou de la richesse dans ses
rapports avec la population, 1824, p.1-‐2 et p.8..................................................................................................... 19
1.1.3. L'utilité et le bien-‐être chez les néo-‐classiques ou marginalistes........................................................ 20
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