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Dick Annegarn ACCORDONS Accordons, accordons, accordons nos violons Tambours et trompettes, cornemuses, accordons Accordons, accordons, accordons nos violons Clairons, clarinettes, saxophones, soubassophones Rondes et bonde Le cul de Cunégonde Rondes et bonde Comme une cerise ronde Accordons, accordons, accordons nos violons Tambours et trompettes, cornemuses, accordons Accordons, accordons, accordons nos violons Clairons, clarinettes, saxophones, soubassophones Des petits pas balancent Des petits pas ballants Des petits pas qui dansent Des petits pas pétants Folle farandole Peuple populaire Papi épie les poules Qui picorent parterre Accordons, accordons, accordons nos violons Tambours et trompettes, cornemuses, accordons Accordons, accordons, accordons nos violons Clairons, clarinettes, saxophones, soubassophones Demain c'est dimanche Comme l'anné)e passée On aura la chance De se retrouver Accordons, accordons, accordons nos violons Tambours et trompettes, cornemuses, accordons Accordons, accordons, accordons nos violons Clairons, clarinettes, saxophones, soubassophones
Adieu verdure, je vais faire ma cure d'intoxicationSalut la ville, agonie de la civilisation
Au revoir, châtaignier, au revoirSalut l'ombre, qui souvent me protégeaitContre les éclats de cette chaleur désespoirDu soleil, autour de contrastes nuancés
Adieu verdure, je vais faire ma cure d'intoxicationSalut la ville, agonie de la civilisation
Dis, la ville, ouvre tes débits,Remplis du meilleur vin tes tonneaux,Je paye une cuite à tous mes bons amis,Fêter la victoire de l'automobile
Adieu verdure, je vais faire ma cure d'intoxicationSalut la ville, agonie de la civilisation
Dis, Nature, pourrai-je revenirJe fais mes bagages, j'en ai pas pour longtemps,Un an ou deux, le temps de repartir,Et si tu veux je travaillerai tes champs
Dick AnnegarnADIEU VERDURE
Chaque fois que je monte cette côte de honteJe pense aux boyaux d'AgostinhoAu secours d'un bénévole qui m'emmène en haut du colQui m'entraîne dans son envol bicycoleAvis à l'ami qui lamine la pisteDu fond de son maillot jaune
Agostinho c'est toi le plus beau
Et j'appuie un peu plus fort sur le pédalier du sortEt j'appuie encore plus fort plus fort encoreLe Tour de France est terrible le peloton flexibleLes échappées probables les écuries rentablesPersonne n'est vraiment contre la course contre la montreMais tout le monde est pressé de savoir qui va tomber
Agostinho c'est toi le plus beau
Au passage de pic à col, la caravane caracoleLa caravane crie et passe des agneaux des rapacesÀ cause d'un chien, on peut tomber d'un chien on peut chuterÀ cause d'un chien, on peut buter culbuterTa Maria ria de ton mariageAu fur et à mesure que le voyage t'éloigna
Agostinho c'est toi le plus beau
Trois ou quatre échappées et les cannes sont cannéesTrois ou quatre échappées et les bases sont jetéesTrois ou quatre échappées et les jeunes sont distancesTrois ou quatre échappées et le tour est jouéT'auras ton tombeau là où la vitesse te tueT'auras ton tombeau là une voie sans issue
Agostinho c'était toi le plus beau
Dick AnnegarnAGOSTINHO
Une maison abandonnéeQue tu aurais visitéeUne maison inachevée à moitiéTu es entré sans sonnerAucune porte t'a résistéTu es entré sans forcer
Une rivière souterraineUn fleuve souterrainUne cave suburbaineAbrite ton butin...
Une avenue abandonnéeAu milieu de la chausséeUne rue sans issueTu t'es cru dissimuléDans les antres du chantierQuelle idée t'a guidé
Une rivière souterraineUn fleuve souterrainUne cave suburbaineAbrite ton butin...
Un voleur abandonnéAu milieu de la chausséeUn voleur inassouvi la nuitTu t'es cru débarrasséDes objets de ton méfaitQuelle erreur que t'as pas fait...
Une rivière souterraineUn fleuve souterrainUne cave suburbaineAbrite ton butin...Putain
Dick AnnegarnALAIN
ALBERT
Je suis dire, je suis soupir, plus rien ne m'inspire Pourtant, rien qu'un brin de scintillement me ferait frémir Y a rien à dire, personne ne m'aime, on m'évite, on m'ignore La faune m'embête, la flore me snobe, méprise mon sort Je m'appelle Albert, le merle noir et gris Je m'appelle Albert Pompourrie Je m'appelle Albert, le merle maudit, le merle maudit
L'on ne m'aime pas, parce que je chante faux, c'est dégueulasse Je ne chante pas plus faux que le corbeau qui lui croasse Mais lui, il est beau, oh lui, il est fort, ce grand oiseau noir Et moi je suis petit et noir et gris Je m'appelle Albert, le merle noir et gris Je m'appelle Albert Pompourrie Je m'appelle Albert, le merle maudit, le merle maudit
Merle las, merle lascif, manque de punch Y a même pas une mouche, pas un moucheron pour mon lunch Je vis d'eau-de-vie, à la lueur d'une bougie, je jette des dés et Je jette un sort à chaque chiffre qui sort, je dédie un vu meurtrier Je m'appelle Albert, le merle noir et gris Je m'appelle Albert Pompourrie Je m'appelle Albert, le merle maudit, le merle maudit
La terre est rouge, la nuit aussi, plus rien ne vit Y a que moi qui bouge, dans la carie de mon arbre brûle Y a plus qu'une fleur au pied de mon arbre, une fleur de malheur Je la jouerais bien à mon jeu macabre, mon jeu dévastateur Je m'appelle Albert, le merle noir et gris Je m'appelle Albert Pompourrie Je m'appelle Albert, le merle maudit, le merle maudit
N'ayez crainte, mon hyacinthe, pour votre fleur Je ne lui ferai pas de mal, je vous le promets sur mon honneur Nous voila, ici, dans ce pays, complétement désert Vous étiez bien la seule à pas m'avoir maudit, appelez-moi Albert Je m'appelle Albert, le merle noir et gris Je m'appelle Albert Pompourrie Je m'appelle Albert, le merle maudit, le merle maudit
Approche-toi de moiPour que je te comprenne mieuxApproche-toi de moiPour que je te sente mieux
La nuit va saignerDes rasades de voies galactéesLa lune va semer des flopéesDe flocons par milliers
Accroche-toi au matDu radeau de nos amoursAccroche-toi à moiTombe pas par-dessus bord
Les murs vont céderSous le poids de la terre bouillonnant sous la merLes murs vont céderAucun toit aucune pierre aucun homme comme hier
Petit homme déjà grandMême si le filet se serrePetit homme déjà grandTu me flanques comme un frère
L'horloge a parléPour me dire tout le temps à passerL'horloge a parléPour me dire tout le temps qui a passé
Éloigne-toi de moiPour que je te comprenne mieuxÉloigne-toi de moiPour que je sente mieux
Dick AnnegarnAPPROCHE-TOI
Dick Annegarn L’ARBORESCENCE Le ciel plombe depuis des semaines Les masses passent des masses de laines tracent Le thermomètre n’est pas très net Varie peut-être avec le temps, c'est important
Ami, ami, le temps Le ciel tombe dessus les plaines Rien ne bouge le temps traîne un vieux blues Au baromètre, aucune tempête, Depuis perpette depuis longtemps maintenant
Ami, ami, maintenant
Plus haut qu’ici, plus haut qu’en bas Plus c’est haut, plus c’est bas en bas
Je suis Jésus, je suis Joseph Je suis Daniel prophète au fief de canaan Je sors du trou, je quitte le sol Je touche au ciel de la tour de babel, je hurle au loup
Ami, ami, au loup Je suis Johnny, je suis Elvis Je suis mister, je suis miss me in your neighbourhood Je tourne en rond en doux ronron Je suis zinzin comme une chanson de maintenant
Ami, ami, maintenant
Plus haut qu’ici, plus haut qu’en bas Plus c’est haut, plus c’est bas en bas L’arbre arbore l’arborescence par spiralité
Aspire l’eau en abondance l’aspire à là-bas
Qu'est-ce que je sais de ce poète-làSauf qu'il avait le verbe brefEt qu'il s'appelait Attila, Attila JoszefEn ancienne TransylvanieUn pauvre jour il naquitSon père était déjà parti, l'amour était bref
Pauvre magyar, t'aurais voulu valider ton histoireTu n'aurais pas mieux fait
Ses deux petites soeurs et sa mèreVivaient dans le même deux piècesAvec d'autres locataires peu avares de leurs fessesIls l'ont changé de familleQui l'ont changé de prénomAmi en terre ennemi, enfant sans ballon
Pauvre magyar, t'aurais voulu valider ton histoireTu n'aurais pas mieux fait
Il a grandi puis vieilliLisant tout ce qui se litVivant du peu de répit que lui laisse sa chanceOn lui refuse son diplômePour une fausse indécenceEt sans détour il nous prône le délit d'innocence
Pauvre magyar, t'aurais voulu valider ton histoireTu n'aurais pas mieux fait
Il a quitté le Parti,Qui ne l'a pas acceptéIl a pris part et parti pour l'ÉternitéIl a quitté la maisonPour faire un tour pour toujoursIl a quitté le perron aller sans retour
Pauvre magyar, t'aurais voulu valider ton histoireTu n'aurais pas mieux fait
Dick AnnegarnATTILA JOSZEF
Au nom de Dieu, auquel il faut croireCe monde est vieux, comme l'histoireLe ciel est bleu, comme l'espoirMais faudrait faire mieux que ce foutoir
Personne n'est plus concerné, ni même moi non plusPersonne n'est plus consulté quant à la dîme due
Versailles n'a pas changé de proprioVersailles n'a pas manqué de brio
Louis-soleil a des reflets nucléaires au derrièreSans son pareil, sans sa suite militaireIl est plusieurs, son château a plusieurs ailesDe Saint-Cloud par Boulogne, aux Élysées
Genève n'a pas tombé ses diplomatesGenève n'a pas bombé ses automates
Les secrets suisses sont des secrets fort bien gardésComme le sont, d'ailleurs, les secrets des forces arméesDe Kiel au Caire, en passant par Seyne-sur-MerLe silence y est salutaire
Marseille n'a pas blessé son BelmondoMarseille a plus d'un macchabée sur le dos
La Canebière honorerait l'orée de la rivière du RhôneS'il n'y avait pas autant de zones mortuairesLa mise en bière s'y fait sans pompes funéraires futilesQuand il s'agit d'enterrer en plein centre-ville
Au nom de Dieu, auquel il faut croireCe monde est vieux comme l'histoireLe ciel est bleu comme l'espoirMais faudrait faire mieux que ce foutoir
Dick AnnegarnAU NOM DE DIEU
Aujourd'hui, c'est pas comme hierAujourd'hui, c'est pas comme demain par exemplePlus aucune vie n'est plus pareilleAucune vie n'est plus la même
Personne ne parle plus le même langagePersonne ne gobe plus le même message
Qu'on avance mieux comme çaQu'on avance au delàMais qu'on avance vers un présent prospèrePuisqu'on pense, puisqu'on est
Je voudrais tellement de chosesMais pas seul et pas làC'est pas bien, ce qui s'est fait jusque-làC'est pas bien, c'est pas ça
J'ai pas peur, enfin moins que toiMais j'ai honte devant les enfantsC'est un leurre y a pas de terre promiseOu alors elle n'est pas encore conquise
L'utopie, je n'y crois pasL'utopie, je n'y crois plus, j'y ai jamais cruMais y a mieux à faire, que de se complaireEt y a mieux que ça et y a mieux que mieux que çaEt y a mieux que mieux que mieux que mieux
Enfin j'espère
Dick AnnegarnAUJOURD'HUI
Une balladeJérémiadeÀ travers mes misèresUn interludeDe désuétudePantalonnade à l'envers
Fais du vélo rencontres-moiFais de la photo photographies-moiFais de la moto mais renverses-moi pasQuand tu me vois
Les murs de pierresLes feuilles de lierreSont à l'état de reposL'herbe frissonneLes cloches sonnentAnnoncent le soir au loin
Fais du vélo rencontres-moiFais de la photo photographies-moiFais de la moto mais renverses-moi pasQuand tu me vois
Les mots me manquentLe tango tangueMambo de mandibuleLes télés flambentLes radios tremblentCruelle crépuscule
Fais du vélo rencontres-moiFais de la photo photographies-moiFais de la moto mais renverses-moi pasQuand tu me vois
Dick AnnegarnUNE BALLADE
J'ai fait ma descente seul. J'ai descendu les escaliers de l'abîmeJ'ai découvert que c'est, sur terre, un enfer asphyxiant
Des tas de gens le long des ruesDes gens vivants, des gens vécusParmi la foule en transcendanceUne petite camionnette bleue avanceLe ciel est jaune, phosphore et grisEntre les antennes de télévisionLes journaux crient, les radios hurlent:Des super bons, pour la super supercherieSuper-super-supermarché, grande surface pour petite têteTout le monde y marche, tout le monde y tetteTout le monde y somnambule peut-être
Je fais des rêves qui me font peurSurtout quand je les rêve les yeux ouverts, grands
Et si j'en ris, j'en ris amerDe ce spectacle ici sur terre
Les rues pleines de bagnoles, comme un vendrediAutour de la ville, une auréole de jaune et de gris
C'était un jour, comme tous les joursLes gens rentraient de leur travailC'était un jour, comme tous les joursDans tous ses monotones détails
Les mains tremblent encore des machines, les O.S. se couchentLes trains du soir sont anonymes, dactylos ni touchesLa carte orange, un million, ni reconnus, ni méconnusLa carte orange, un million, tous les records sont battus!
La maman va à la maison, le papa aussiLes enfants sont à la maison, faut les mettre au litL'accordéon, l'amour toujours, la politique téléfictionL'accordéon, l'amour toujours, et moi, ici, je fais le con
Je me balade dans les ténèbres de la rue GambettaJe swings tout seul, des ballades funèbres, quand la bombe éclate...
Je fis, je vis à peineDans les décombres, dans les décombres de la ville, dans les décombresLa suie me pique les yeux, je ne vois pas à deux doigtsDans les décombresDe la ville, dans les décombres
Et j'en ris, j'en ris a peine, mais j'en ris quand mêmeDans les décombresDans les décombres de la ville, dans les décombres
Dick AnnegarnBALLADE FUNÈBRE
Barbotant, gargotant, quel enfant ne a pas de maman?Gargouillant, barbouillant, remuant tout nu dans l'eau?
Quel train aviatiqueQuel drôle d'oiseauNage au fond du bassin?Quelle nautomobilePeut faire taire les klaxons qui résonnentLe long des parois d'étain?
Viens petite mère, oublies tes chimères et lève-moi en l'airTiens ma tirelire, fais fuir les vampires pose-moi par terre
Tâtonnant, titubant, quel enfant veut pas être grand?Ambulant, déambulant, traversant la chambre d'eau?
Quelle douce diligenceA la chance, forte chanceDe me véhiculer?Quelle rosse carabosseCarrosse et se glosseÀ la vue de mon nez?
Bien que sur terre, mes voeux vont en mer, où je veux allerRien ni personne ne prend ni ne donne autant de baisers
Baroudant, bourlinguant, quel enfant a toutes ses dents?Vagabondant, matelotant, naviguant sur un bateau?
Quel beau paquebotAssez beau pour croiserLa tracée de ma trace versée?Quelle rame dans quelle dameDans quel drame se trameMa nouvelle destinée?
Chien d'océan, emmène-moi devant, où je ne peux aller seulVin de licorne, ivresse sans bornes, ne peuve m'y ramener
Barbotant, gargotant,Gargouillant, barbouillant.
Dick AnnegarnBARBOTANT
Dick Annegarn BEAU BATEAU C’est un beau bateau au milieu de la campagne C’est un vieux vaisseau échu C’est un paquebot tout en bas de la montagne C’est un gros cargo perdu
La nature est témoin de mon naufrage Un navire qui ne sait pas naviguer La verdure est témoin de mon passage Comme l’eau caresse le rocher
C’est un beau bateau au milieu de la campagne C’est un vieux vaisseau échu C’est un paquebot tout en bas de la montagne C’est un gros cargo perdu
On y luque à travers les fentes D’un plancher de planches mal ajustées On y matte à travers l’étrave D’une nef et d’une proue entremêlée
C’est un beau bateau au milieu de la campagne C’est un vieux vaisseau échu C’est un paquebot tout en bas de la montagne C’est un gros cargo perdu
Cette histoire, on ne peut pas la dire Je ne vais donc pas vous la raconter Mais séparez-moi de mon navire
Et je ne saurais où aller
J'ai perdu ma tribu, tous mes frères et mes soeursQue sont-ils devenus?Et surtout pourquoi ne me cherchent-ils pas?Je trouve ça ingrat pas sympa
Je suis un bébé éléphant égaréPourriez-vous s'il vous plaît me rechercher?
J'ai bien peur qu'ils se soient suivisDans le précipice au fond des profondisEt moi qu'est ce que je deviens dans tout çaJe me sens tout er ra ta a
Je suis un bébé éléphant égaréPourriez-vous s'il vous plaît me rechercher?
Je ne me sens pas chez moi dans cette jungle inconnueÀ ma vue tous se sont encourusPersonne ne sait d'où je suisJe suis un mal blanchi, impoli
Je suis un bébé éléphant égaréPourriez-vous s'il vous plaît me rechercher?
Quelle tribu voudrait m'adopter?Je suis un égaré sans carte d'identitéJe me plierai à vos coutumesSi vous acceptez mon volume
Dick AnnegarnBÉBÉ ÉLÉPHANT
Black lunetsBlack lunetsBlack lunets
Quand je l'ai vu dans la rue du restaurant d'en faceJe l'ai eu en faceJe descendais de mon char et il m'a eu en faceEt puis warm, c'était warm, et rapide plein de speed, de hot-dogÀ la sortie du bar, du resto-bar-brasserie de la cheval blancheSur ses hanches une fourrureQu'il n'a pas dû payer dur, ça c'est sûrBlack lunets
Black lunetsBlack lunets
Elle, elle se dit, il est gai quand il boitY a de la joie quand il ritMais alors quand vient le moment"The" moment de ma vie(c'est moi qu'elle vit)Il me dit "tu viens chérie"
Black lunetsBlack lunetsBlack lunets
Pacotille nicolette, pacotille midinettePacotille midinette, pacotille starlette
Black lunetsBlack lunetsBlack lunets
T'es-tu vu vite remonter dans ce MercedesUlysse et sa déesseDis-le haut!Dis-le bas!Dans ce foutu luxe, tout déçoit
Dick AnnegarnBLACK LUNETS
Dick Annegarn LE BLUES DE LONDRES Pas de lumière sur ma moto. Et ça peut me coûter cher, sur le boulevard des maréchaux. Et si je quitte la route c'est qu'il n'est pas trop tôt D'aller en déroute pour d'autres eaux. Le blues de Londres, le spleen de Lille. Le rock de Rotterdam et le smog de toutes les villes. Je m'egare le long de longues files de voitures en stationnement. Et ces autos immobiles me font l'effet d'un enterrement. Et quand par malheur, je trouve quelqu'un pour demander le chemin Ce quelqu'un me dit, écoute-moi bien, tu vois, elle te mène à rien. Le blues de Londres, le spleen de Lille. Le rock de Rotterdam et le smog de toutes les villes. Je te dis que tous ces stars du grand monde ne manquent pas d’air Et qu’en fait c’est vraiment pas bizarre quand tu voyages en Canadair Underblues ça rend morose Overblues underdose Et que quand que tu as tout t’as beaucoup besoin de beaucoup de choses Et qu’en fait c’est vraiment pas facile d’y éviter l’overdoe De blues de Londres, de spleen de Lille. De rock de Rotterdam et de smog de toutes les villes. Pas de lumière sur mon auto
Je ba, je ba, je ba, je ba, je bafouille parfoisJe bé, je bé, je bé, je bé, je bégaie aussiJe n'ose pas commencer, ce que j'ai à direCe n'est pas par timidité, c'est pireC'est quelque chose dans la voixQuelque chose qui me dérouteQuelque chose que j'aperçoisQuelque chose qui fait que je doudoute
Je ba, je ba, je ba, je ba, je bafouille parfoisJe bé, je bé, je bé, je bé, je bégaie aussiC'est un défaut, c'est un défaut de langageC'est un défaut de langage, c'est un défaut entre nousJe ne voudrais pas paraître méchantMéchant dur et tout, je vous appelle vousMais je ne voudrais pas vous indisposerMais pouvez-vousMais pouvez-vous me laisser seul avec moiPouvez-vous me laisser seul avec moiJe ne demande rien, vous me répondezJe de mande quelque chose, vous ne répondez pasAlors laissez-moi seul, je ne vous aime pasAlors laissez-moi seul, je ne demande rienNe me demandez pasAlors laissez-moi seul, alors laissez-moi seulJe ne demande rienNe me demandez pasPourquoi, pourquoi, pourquoiPourquoi, pourquoi, pourquoi, parce quePourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoiPourquoi, pourquoi, parce queJe dois avoir sale caractèreÀ croire ceux que j'aime pasJe dois avoir sale caractèreÀ croire ceux qui m'aiment pasJe suis méfiant, je crois, rarementVraiment, rarement vraimentJe me méfie de ce que je vois, de ce que j'entendsJe suis méfiant, je croisJe me méfie même parfois de ce que je dis moi-même
Je ba, je ba, je ba, je ba, je bafouille parfoisJe bé, je bé, je bé, je bé, je bégaie aussiMais ce n'est pas moi qui ai demandéCe n'est pas moi qui ai demandé à être làCe n'est pas moi qui es demandéCe n'est pas moi qui es demandéCe n'est pas toi qui es demandé, non plusPersonne a demandé personnePersonne a demandé personnePersonne a demandé personne d'être là
Dick AnnegarnBLUES DU BÉGAYEUR
Dick Annegarn BLUESABELLE Jeté dans ton jet mobile Jeté comme John Glenn tu files, galérien de l’an 2000 Tu cherche un air de repos Pour y garer ton auto, au parking des commerciaux Tu vas manger ton plat chaud, Dans le fin fond du resto comme n’importe quel nabot Tu demandes un œuf mayo, Elle t’amène une carafe d’eau, il n’y fait pourtant pas chaud, chaud… Pas de doute c’est reparti pour un tour Pas de date c’est pour la vie pour toujours Ecoutes moi bien Bluesabelle Je ne sais pas si t’es pucelle, ou bien pas du tout Je ne sais pas Bluesabette Je ne sais pas si c’est peut-être, ou bien pas du tout Mais moi à ta place, moi j’aurais peur D’être si belle une telle splendeur, j’en aurais eu des sueurs Moi à ta place j'aurais la trouille De faire les frais d’une telle embrouille, toi qui es si f elle… Pas de doute c’est reparti pour un tour Pas de date c’est pour la vie pour toujours Il y a t'il quelqu’un qui m’aime ici ? Tu t'interroge et tu te dis : est ce que c’est trop demander ? Donner de la voix et dire des mots Petit à petit tu deviens chaud, comme un chant qui prend du temps Tu grave revis et rererevis Tes mêmes scènes, les mêmes filles, même si tu ne les connais pas Tu te sens seul, et si sinistre, Tu te vois bien premier ministre d’un pays sans président résident… Pas de doute c’est reparti pour un tour Pas de date c’est pour la vie pour toujours
De tous les animaux qui s'élèvent dans l'airQui marchent sur la terre ou nagent dans la merDe Paris au Pérou du Japon jusqu'à RomeLe plus sot des animaux à mon avis c'est l'homme
Voilà l'homme en fait il va du blanc au noirIl dénigre au matin ses sentiments du soirSi pénible aux autres, en soi-même incommodeIl change d'attitude comme il change de mode
Est-ce qu'on a déjà vu dans les plaines d'AfriqueSaccager ça jusqu'au bout leur propre républiqueLions contre lions éléphant contre éléphantSe combattre jusqu'aux os pour le solde d'un tyran
Calme-toi me diras-tu, ça ne sert à rien de s'exciterL'homme a toutes ces vertus dont on oserait douterComme la mer il fait ces flots et il fait ces capricesMais ces moindres défauts occultent mal ces vices
Qui voudrait nous prouver par son discours profaneQue l'homme est merveilleux et mérite mieux qu'un âneUn âne peut dire tout haut ce qu'il pense tout basMais entre nous dis, docteur, que ne dirait-il pas
Dick AnnegarnBOILEAU
Dick AnnegarnBOUGES TON BOULEBouges ton bouleBouges ton bouleBouges ton bouleBouges ton bouleBouges ton bouleBouges ton bouleEt quand t’as tout bougé tout jusqu’au couEt que tu as tout blackboulé jusqu’au boutBouges ton bouleBouges ton boule
Danses ton saoulDanses ton saoulDanses ton saoulDanses ton saoulDanses ton saoulDanses ton saoulEt quand tu as tout défoulé tes genouxEt quand tu as tout chamboulé comme un fouDanses ton saoulDanses ton saoul
Hurles au loupHurles au loupHurles au loupHurles au loupHurles au loupHurles au loupEt quand tu as bien rugi chien andalouEt quand tu as bien perçu le caribouHurles au loupHurles au loup
Bruxelles, ma belle, je te rejoins bientôtAussitôt que Paris m'ait trahiEt je sens que son amour aigri, depuisElle me soupçonne d'être avec toi, le soirJe reconnais, c'est vraiTous les soirs, dans ma têteC'est la fête des anciens combattantsD'une guerre qui est toujours à faire
Bruxelles, attends-moi, j'arriveBientôt je prends la dériveMichèle, te rappelles-tu de la détresseDe la kermesse de la gare du Midi?Te rappelles-tu de ta SophieQui ne t'avais même pas reconnue?
Les néons, les Léons, les noms des garsSublime décadence, la danse des pansesMinistère de la bière, artère vers l'enferPlace du Broukère
Bruxelles, attends-moi, j'arriveBientôt je prends la dériveCruel duel, celui qui opposeParis névrose et BruxellesL'abruti qui se dit que bientôt ce sera finiL'ennui de l'ennui
Qui va me revoir, mademoiselle BruxellesMais je ne serai plus tel que tu m'as connuJe serai abattu, courbattu, combattuMais je serai venu
Bruxelles, attends-moi, j'arriveBientôt je prends la dériveParis, je te laisse mon lit...
Dick AnnegarnBRUXELLES
Je suis solitaire à boire dans les fleursUne cruche de Balthazar comme consoeurJe me lève et lève mon verre à la luneSa silhouette me suit nous sommes trois
La lune ne sait même pas boire que nenniC'est en vain et sans espoir qu'elle me suitIl fait vivre avec plaisance au printempsQuand la lune et la nuit dansent pour un temps
Nous sommes sobres et solidaires camaradesNous sommes ivres et nos chimères nous baladentLa bonne nuit nous envahi bien trop tôtNous vivrons dans d'autres vies d'autres eaux
Dick AnnegarnBUVANT SEUL
C'est dans les rêves que les hommes s'en vontVers d'autres horizons que la voie de leurs ombresC'est dans les songes que ses ombres s'assombrentDevant tant de monstres et de demi misèresUn voyage voyageable si les voiles de mon charVoudrait bien surseoir au vent de la biseUne valise invisible un boulet de canonBien plus gros qu'un ballon envoyé sur la touche
Tu peux partirTu peux vivre libre ta vie d'amourVoilà les diresLes doux désirs de ma mère d'amour
C'est dans les latrines que les mômes se plaignentSoupirent et geignent de ne peu pouvoir vivreC'est dans les cuisines que l'on forge des platsQui font des petits plats d'un étain bien tendreUne terrible tornade ou d'humaines cascadesDévalent par vague dévalent les étages.Une croisade incroyable ou peuples barbaresEt châteaux tartares défient le diable
Tu peux partirTu peux vivre libre ta vie d'amourVoilà les diresLes doux désirs de ma mère d'amour
C'est dans les rêves que les astres s'élèventUne école sans élèves aux problèmes insolublesC'est dans les sous-caves que gisent les bravesQui inspectent les zouaves et insectes insipidesUne vie invivable où succèdent bipèdesEt piètres acerbes vers le fond de mon âmeDemain il fera beau je le veux, je le vauxDemain il fera jour pour toujours ineffable
Tu peux partirTu peux vivre libre ta vie d'amourVoilà les diresLes doux désirs de ma mère d'amour
Dick AnnegarnC'EST DANS LES RÊVES
La nuit de samedi à dimancheÉtait blanche à demiMorning dewFin de fêteLe jeune lou de velvetÉtait saoul
Il m'appelait par le pouceDans la mainUne trousse d'employéSa silhouette se reflèteDans la pluie de la placeDe la Bastille
C'est la misère célibataireC'est la moue de l'amour
Illusions de mes nuitsJe reprends mes espritsEt mes billesLa petite fête qu'on m'a faiteN'était pas vraiment une fêteBien réussie
Il avait le style lookLe style ploucLe style jobardMoi le doux grand poèteJe serais fou je serais bêteDe croire en ses histoires
Il avait un accentMi-anglais mi-allemandMi-loubardEt me dis que ma voitureEst le plus sûr moyenD'aller chez lui
Chez lui c'est chez l'autreC'est cet autre apôtreDe la bande à JésusMais son trousseau plein de clefsNe comporte pas la clef de cette porte-ci
Nous dévalons l'escalierComme pour mieux oublier l'événementIl m'arrête me demandeSi vraiment il ne me dérange pasLa porte d'entréeQu'est une porte vitrée est briséeC'est sans doute sa loulouteQui est allée faire foutre ailleurs
Dick AnnegarnC'EST LA MISÈRE CÉLIBATAIRE
Ça pue, ça pue la puanteurÇa pue, ça me soulève le coeurComme ça pueComme ça pue!
Sous le caniveau, auprès des eaux uséesLes eaux, municipaux, les eaux muniesDe peaux et d'épluchuresEt d'autres pourritures, comme ça pue
Je traîne la savate dans cette épaisse pâteJe traîne la savate, au fait, il faut que je vous relateIl était tard il était marreDans cette rame de métro de showEt entre deux gares, le train se gareEt je descends, au culot
Comme un ver de terre sans trou à creuserComme un ver de terre qui aurait la nauséeComme ça pueComme ça pue!
Le train reredémarre, redémarre dans le noirEt je reste là, je reste la penaudComme ça pue!Comme ça pue!
Combien de temps, combien de gensPasseront ici, devant cette bouche d'égout?
Dick AnnegarnÇA PUE
Un jour j'étais riche et plein de sous plein de çaJ'avais des amis plus que ne comptent mes doigts de pieds aussiJ'étais prolixe produit à prix fixeJ'étais pas cher une bonne affaire
Puis les jours ont passés comme on passe son tour pour jouerLa folle farandole a cessé de tourner assez de tournerLa vie va vite beaucoup trop viteL'amour est court beaucoup trop court
Personne non personne ne te connaît plus connais pasQuand tu es las et dans la rue avec les ratsQuand tu te sens lourd sur le pavéQue tu as fait ton tour pour t'en retourner
Un jour j'étais beau une belle putain putainJ'aimais mes clients comme on aime son chien et nom d'un chienJ'étais aimé aciduléJ'étais surtout un naïf fou
Dick AnnegarnCHANSON DU VIEUX CHANTEUR
Pierre qui brûle au soleil terre qui porte le deuil des merveilles, fleuve quibrille dans le ciel, montagne qui arrête le temps d'une intempérie, d'uneintempérie... Chienne qui baille dans l'oseille dont l'âme a franchi le seuildu sommeil ce temps serait un temps pour amants s'il n'y avait pas eu tantd'intempéries tant d'intempéries
Bien que là-haut sur le plateauJe vais à vau-l'eau la vallée je regagneJ'ai beau être loin sur le cheminJ'ai beau être beau je vais d'où je viensFeu au milieu d'îles de feu... j'en veux si peu que c'en est difficileRiche est le pauvre de ses pieds une biche ne pourrait sauter plus léger
Je me sens lourd en cette circonstanceJe me sens sourd à l'appel des vacancesJe me sens riche de toutes sortes de misèresEt me sens chiche de mener bien des galèresC'était dans les Flandres une grande familleJ'y suis allé m'y rendre vendre mes habitudesDe souche nomade pas de no man's landIls vivaient de bravade pas de contrebande...Elle a été rivetée à Baasrode au chantierEt étourdie elle a été baptiséeElle a été couverte dès son plus jeune âgePar l'eau de la mer et par les bittes d'amarrageCe n'est pas l'eau qui nous relie c'est le haloDe l'hallali de par milieu reconnaissable
On est matelot ou bien marin mais on est beauQue quand on est bien de par milieu navigable...
Elle a connu sa toute première guerre de derrière les fagotsAvec les marinières et avec les matelotsDe Douai à Béthune de Dunkerque à l'estuaire de l'EscautElle a vu digues et dunes de par toutes sortes de hautes eauxOser franchir la mer au niveau de la MancheC'est du pur délire donné aux barges du port d'AvranchesToutes ses soeurs ont eu la poupe coupéePour transporter les armes des forces arméesCe n'est pas l'eau qui nous relie c'est le halo de l'hallali de par milieuReconnaissable
On est matelot ou bien marin mais on est beauQue quand on est bien de par milieu navigable...
De blé et du sable, de gré et du charbonPar voie navigable et ça en toute saisonMoult marées se sont depuis lors écouléesMoult marées et moult raz de maréesAinsi navigue mon bateauEntre les rives sur les canauxCe n'est pas vraiment, vraiment mon bateauJ'y suis monté en tant que matelot
Dick AnnegarnCHANSON FLEUVE
Je suis un château d'Edgar Allan PoeUn château à faire frémir les corbeauxChez moi y'a pas d'eau, il n'y fait pas chaudSi tu as peur: Vade rétro
Si tu veux rentrer, pousse les ortiesAttention une trappeJe vais te montrer ma sacristiePersonne ne m'échappe
Mon colimaçon est un peu raideAttention elle glisseDe toutes façons, je te possèdeCélébrons l'office
Tu as bravé tous les dangersAttention une poulieSalut ave adieu étrangerÇa en est fini
Dick AnnegarnCHÂTEAU D'EDGAR POE
Je marche au pas dans la forêtLes feuilles frémissent sous mes sabotsJe marche au petit trot et je m'approcheDe la prairie où je paisTu lèves la tête, tu tournes les yeuxTu me regardes et je vois tes yeux
Belle, tu es belle, jument de mes rêvesEt beau, je suis beau, le plus beau des chevaux
Près de moi, distante pourtantJe te vois et te sensTe regarde, tes yeux précieuxPrécieux, précieux si prés de moi
J'aime, oui que j'aime cette jument de mes rêvesEt je songe, oui je songe que tu défies tous mes rêves
Tu me surélèvesTu me rends plus beauPlus beau qu'un puceauJ'aime, oui j'aime aimer
Un étalon et une jumentTendrement jumelésAttendri, je suis partiMoi-même pris dans mon poème
Blême, je suis blême comme tous les faux dieuxMais je veux, oui je veux cet amour de chevauxTrop beau
Dick AnnegarnCHEVAUX DE MES RÊVES
Un dimanche après-midi, à CoutancesDans une chambre d'hôtel moyen, sans étoilesLe soleil passait à travers des rideaux de voilesUn soleil frais
Je me suis levé bien tard, ce matinTrop tard pour le petit déjeunerJe suis sorti, sans rien mangerJe me suis rangé derrière la queue de la boulangerieLa ville était toute habillée de dimanche et de soleilUn soleil frais
Sur un banc d'un jardin public, je me suis recueilliAvec un sablé et un pain raisin comme seule compagnieMais qu'est ce que je suis venu faire ici?Entre deux vacancesUn dimanche après-midi à Coutances
Dick AnnegarnCOUTANCES
Crainte de l'eauCrainteCrainte de l'eau tout a coupDe l'eau de ça
Plainte des morfondeursPlaintePlainte des morfondeursDessous de sable
Dick AnnegarnCRAINTE DE L'EAU
ntedeleau.htm
Après le jour c'est le crépuscule qui brûleLe ciel est d'or et de miel ses tentaculesSur les pourtours de l'eau perlent les bullesIl y a là des lianes des lierres et des luzules
L'attente est longue une langoureuse attenteLumière oblongue avatar de l'AtalanteLa vie est brève plus brève que le jourElle nous élève nos rêves pour toujours
Après l'amour pullulent les libellulesLa pluie du corps renonce aux renonculesUn autre tour, qui n'avance pas reculeC'est parti pour qu'éclatent les cellules
Après la mort la nuit n'est pas si nulleLa toison d'or éclaire le crépusculeQuel triste sort, pas dit en préambuleDe voir son corps voué aux vestibules
L'attente est longue une langoureuse attenteLumière oblongue avatar de l'AtalanteLa vie est brève plus brève que le jourElle nous élève nos rêves pour toujours
Dick AnnegarnCRÉPUSCULE
Dick Annegarn DECADONS Décadons, revenons au temps des Nérons
Dégénérons, rendez-vous dans les bas fonds
Tous les matins je reprends le train
Vers le manoir oùd je prospère
Tous le matins je reviens refaire
La danse de l’insignifiance
Sublime décadence
Infime succulence
Evoluons, révoluons ce qui est passé
Révolutions de roues rondes rayonnées
Je suis las d’être las
A m’ennuyer à m’ennuyer
Danser dans la redondance
La danse de l’insignifiance
Sublime décadence
Infime succulence
Dick Annegarn D’ABORD UN VERRE D’abord un verre D’abord du feu Sais pas quoi faire Suis malheureux Fais-moi manger Seul toi sais faire Fais-moi rêver Fais-moi distraire Des fleurs des nappes de nos tables à la musique de nos voix Tout est si doux si désirable que c’en est une grande joie Je sens le mal Je le sens bien Le mal de vivre Ce mal de chien Je sens la mule Qui m’a suivi Je sens le soufre Qui suinte aux plis Des fleurs des nappes de nos tables à la musique de nos voix Tout est si doux si désirable que c’en est une grande joie Encore un verre Encore du feu C’est pas l’enfer C’est beaucoup mieux Encore du pain Encore du beurre Ne m’en lasse pas C’est du bonheur Des fleurs des nappes de nos tables à la musique de nos voix Tout est si doux si désirable que c’en est une grande joie
Tu es si fragile, tu es si frêleTu es si fragile, un agneau qui bêleTes yeux de porcelaine regardent le monde violentEt ton nez saigne du vent
Le vent aère ma chansonLe vent aèreL'air que j'ai respiréEst fait de bémols et de dièses
J'ouvre les fenêtres, le vent peut entrerVent, venez, veuillez entrerBienvenue, vent, ami de la pluieQui elle aussi est ici
Il pleut dans ma maisonIl pleut des gouttelettesIl pleut, je suis mouilléCouvert de gouttes, de bémols et de dièses
Sur le sol doré de ma mélopéeSur le sol doré, il commence à neigerLa neige ensevelit ma guitare et mes arpègesChanson, tu seras aussi couverte de neige
Il neige sur ma chansonDes flocons de blancIl neige, je suis couvertDe flocons, de bémols et de dièses
Dick AnnegarnDE BÉMOLS ET DE DIÈSES
De tuinman is zoekend naar een kei in de grondDe tuinman is zoekend in de klei als een hond
Hij moetHij moet wroetenHij moet van moeder de vrouwHij moet
Zijn handen en voeten zijn stevig gebouwdVoor werken en wroeten voor behoed en behoud
Hij moetHij moet wroetenHij moet van moeder de vrouwHij moet
Het was niet mijn oma maar de vrouw was de baasHet was niet mijn oma maar haast
Hij moetHij moet wroetenHij moet van moeder de vrouwHij moet
Weten is eten en eten niet vergaanZweten is zweten en bestaan maar bestaan
Hij moetHij moet wroetenHij moet van moeder de vrouwHij moet
Es
Dick AnnegarnDE TUINMAN
De zee La merDe zee La merJ'ai attendu depuis si longtempsJ'ai attendu et j'attends, j'attendsJ'attends plus, ça y estMaintenant c'est faitJe suis plus sot, ça y estJe suis marinJe suis la merLa mer m'emmène loin derrière les côtièresElle m'emmène au-delà de l'horizonOn s'apprête pour la tempêteMon bateau et moi, et la mer
De zee La mer
Je me retiens, enfin, je fais de mon mieuxMais y'a du vent, le vent se lèveLe vent enlève. Un ouraganS'élance dans l'océan denseLes vagues d'effroi se dressentEt accumulent, accumulentAccumulent l'eauBousculent, bousculent mon bateauRedressent, reculent, avancentEt un encombrement envahit les flancs de mon bateauProjette le cielDe statifixÉpanoui. Épanoui
De zee La mer
Aucune des mers que je traverseraiNe vaut cette mer qui m'a apprivoiséAppris à voler au-dessus des vaguesDes mouvements de vents et de courantsMe viennent, allègrementMe divaguent dans le vagueMon bateau et moiEt la mer
Dick AnnegarnDE ZEE, LA MER
Bourre ta valise de tickets de trainEt n'oublie pas de fermer la téléFerme le gaz, ouvre grand les fenêtresC'est la saison des démons et des fées
L'un a un tout gentil chapeau melonL'autre a une robe à dessus à jabotMais tous s'en vont à la traîne d'une fêteQui est peut-être une fête de trop
Désolés, ravalésCe qui reste de leurs pensées
Rends la monnaie à la dama à la caisseFais-lui une bise, n'oublie pas tes journauxRegarde l'heure, la tension est en baisseCe train n'attend pas les rigolos
Désolés, ravalésCe qui reste de leurs pensées
Zorro, tout seul dans un imperméableDans un soufflet, entre deux wagons-litsÇa va et vient, c'en est insupportableÀ la pipi-partie, toute la famille
Désolés, ravalésCe qui reste de leurs pensées
La Traviata d'une course à la montreTout le monde presse, c'est une autre téléToutes les hôtesses qui s'échangent des adressesEt changent de peau, tout selon la mêlée
Désolés, ravalésCe qui reste de leurs pensées
Ce qui leur reste, c'est une bien vieille histoireC'est pas possible, de mener cette époqueSans avocats, sans amis, à Stammheim
Désolés, ravalésCe qui reste de leurs pensées
Dick AnnegarnDÉSOLÉ
Évohé iobacchos sont les cris de DionysosAffolé par ces fées je commets un Dithyrambos
Dithyrambos, Dithyrambos
Parmi les légendes de pain et d'espritIl y a celle qui demande aucun répitC'est celle du fou de nymphes, du temps des lentesDu temps de la fonte des neiges début de l'année
Dithyrambos, Dithyrambos
C'était devenu un rite: fêter les SylvestresQuand bacchant et bacchant s'agitent, danses et orchestres
Dithyrambos, Dithyrambos
Évohé iobacchos sont les cris de DionysosAffolé par ces fées je commets un Dithyrambos
Dithyrambos, Dithyrambos
Parallèle à cette histoire, des Dieux de l'OlympeIl n'a jamais voulu avoir à porter la gympeIl agitait juste son thyrse, du haut de sa mainIl agitait juste son thyrse, comme tout commun
Dithyrambos, Dithyrambos
Il était vainqueur du concours de l'eskyliasmos souple et ruseIl fallait surtout pas tomber d'une outre huilée
Dithyrambos, Dithyrambos
Par un malheur de Zeus il est né renéDe sa cuisse creuseCar dans cette grande famille il y avait point de placePou ce qui menace Dithyrambos
Dithyrambos, DithyrambosDithyrambos, Dithyrambos
Dick AnnegarnDITHYRAMBOS
Ça doit être ça l'amour classiquePareil depuis les temps antiques, cet unique moment,Cet infime instant, abominable tourmentJe ne le connaissais qu'en musique
Cette chose aussi épique lyriqueSais-tu bien que ce seul ticM'a fait fondre un seul instantCe qui me fait infiniment, vachement plaisir
Je t'aime quand tu dors je t'aimeJe t'aime quand tu dors je t'aime
Toi, tu dors, tu fais le mortJe parie que tu ne m'as même pas vuAlors tu fais semblant et pourtantLa tendresse de ton enfant la sagesse de ta maman
Je l'aime, je l'aime, je l'aime, je l'aimeÇa doit être ça l'amour classiquePareil depuis les temps antiques, cet unique moment,Cet infime instant, abominable tourment
Déjà l'oubli fait son boulotRéduit à bien, ce qui était beauD'ailleurs, c'est peut-être mieux ainsiToi dans ton lit, moi à tes chevilles, chacun dans sa vie
Je t'aime, quand tu dors je t'aimeJe t'aime quand tu dors je t'aime
Dick AnnegarnDODO JE T'AIME TWIST
Qu'est qu'il advenu de Franck AlamoDe Richard AnthonyL'amour l'amour toujours le mêmeToujours toujours toujours chouette
Je n'y étais pas à cette époque-làJ'étais au lycée et je m ennuyaisJe m'ennuyais à mort
Que est ce que il est devenu Cohn-Bandit. DitesEt Jean-Philippe Smet et sa motobécane
Dick AnnegarnDUDUCHE'S BLUES
Miasme humide, un ciel critiqueUn ciel de vide cataclysmiqueY'a quelques grues, aucune grenouilleY'a juste le bruit de l'eau qui grouille
Je suis un enfant d'après-guerre
Je ne suis pas encore bien néDéjà je suis déterminéHistoire de classe, histoire de masseHistoire d'espèce, histoire d'espace
Je suis un enfant de la guerre
Les temps se perdent dans les milliardsQuand les étoiles se font éparsesDu temps des masses moléculairesAux grandes classes du quaternaire
Je suis un enfant de la guerre
L'Europe des six, l'Europe des onzeL'Europe des fiscs, l'Europe des bonzesLes grandes puissances en jactancesSe disputent le bout, mais le gras est rance
Je suis un enfant d'entre-deux-guerres
Et de là, ce sera peut-être la dernièreDes dernières des dernières des dernières, j'espèreJ'espère, j'espoir, mais je voudrais voirCe qui en sort de cette histoire
Je suis un enfant d'avant-guerre
De l'empire turc à l'empire ottomanDe Bonaparte aux vingt-quatre heures du MansDe villes nouvelles à bec bop beloubapDe l'apogée au déclin de l'Europe
Je suis un enfant d'après-guerre
Le gueguerre des grands, la gueguerre des dursLa gueguerre des glands, la gueguerre des pursLa guerre des parades, la guerre des mortsLa guerre qui assure un nouvel essor
Je suis un enfant d'après-guerre
Dick AnnegarnENFANT DE LA GUERRE
Dick AnnegarnENFANT SANS MÈRETemps en temps je me sens comme un enfant sans mèreTemps en temps je me sens comme un enfant sans mèreTemps en temps je me sens comme un enfant sans mèreLoin de chez moi, loin de chez moi
Temps en temps je me sens comme si j’étais partiTemps en temps je me sens comme si j’étais partiTemps en temps je me sens comme si j’étais partiLoin de chez moi, loin de chez moi
De toute façon une maison c’est une raison de vivreDe toute façon une maison c’est une raison de vivreDe toute façon une maison c’est une raison de vivreLoin de chez soi, loin de chez soi
Temps en temps je me sens comme un enfant sans mèreTemps en temps je me sens comme un enfant sans mèreTemps en temps je me sens comme un enfant sans mèreLoin de chez moi, loin de chez moi
Tant que le temps coule à flot, on en a du potTant que le sang coule dans nos veines, on en a de la veineTant que l'or brille, autant que l'argentTemporairement, on a le temps
Tant que ça tourne rond, c'est bon!Mais quand ça tournera mal, que dalle!
T'as pas intérêt à avoir peur de l'odeur du feuT'as pas intérêt à avoir peur de l'ampleur de jeuL'enjeu c'est ta vie, ta vie est en jeuSi tu te débines, tu vas voir un peu
Tant que ça tourne rond, c'est bon!Et quand ça tournera mal, que dalle!
Patricia Hearst c'est une copine, la S.L.A. des copainsOn les a grandis à la grenadine américaineMaintenant, on les chasse comme des rapacesQui on? les bigs-trusts-bosses des grandes surfaces
Tant que ça tourne rond, c'est bon!Mais quand ça tournera mal, que dalle!
Menace de chasse, de chasse à l'homme, par l'hommeJ'y crois sans vouloir, je te prie de me croire, ou alors fais commeMais assure tes arrières, assure tes avantsEnlève tes oeillères, sens le sens du vent
Tant que ça tourne rond, c'est bon!Mais quand ça tournera mal, que dalle!
Allons enfants sans patrieFaut pas s'asseoir sur ses lauriersContre nous les gros cous rougesContre nous les ventripotentsFaut pas laisser l'avenir aux courtisans!Allons enfants sans patrie!
Dick AnnegarnENFANTS SANS PATRIE
Il mène une drôle de vieIl mène une drôle de drôle de vieIl mène une folle de vieIl mène sa vie de vie envieIl est un gars extraordinaireC'est un faf fataliqueUn aigre-doux amer
EricRockcosmique EricÉlectrique Eric
Il suffoque le rock, il se moque de toiIl suffoque le rock, et toiTu te moques, tu te toques de lui, n'est pas.
T'as envie de luiT'as envie de lui dire, yeah!Moi aussi, j'ai envie de désir
Enfumé de super size long filter gold tip extraEnfumé de super size long filter gold extra
La nicotine dégouline des murs galvanisésLa ptialine dégouline de sa bouche parfuméeDe doux de tendre de gourmandrogyne
EricRockcosmique EricÉlectrique Eric
C'est un vilain voyouC'est un vilain vilain voyouUn grand gamin qui fait joujouIl va te faireIl va te faire son grand câlin, hein?Attention à ta tensiontu es dans un aimantUn aimant à tentation
EricRockcosmique EricÉlectrique Eric
Le juke-box est casséLe juke-box est en panne
Dick AnnegarnERIC ÉLECTRIQUE
Est-ce que c'est loin, dis, le sable du Sahara?Est-ce que c'est loin?Est-ce que c'est bien, dis, Haoud-Berkaoui-Bol-El-Barri?Est-ce que c'est bien? Est-ce que c'est bien?
Âme vagabonde, âme qui abonde dans le bon sens du mondeÂme furibonde, ce monde gronde en silence d'impatienceLa route était longue à travers l'AtlasAi parlé plusieurs langues, ai dû faire la grimace
Est-ce que c'est loin, dis, le sable du Sahara?Est-ce que c'est loin?Est-ce que c'est bien, dis,Haoud-Berkaoui-Borl-El-Bahri?Est-ce que c'est bien? Est-ce que c'est bien?
Ane itinérant, traversant des traces de vieux pneusAne malveillant, t'as failli me faire une peur bleueQue fais-tu sur ma route, mulet de malheurTu mets mes freins en doute, tu redoutes mon ardeur?
Canne de berger d'agneaux de paixTu m'as pas frappé, d'ailleurs t'as bien faitDe m'avoir fait un thé aromatiséEt d'y être invité ça m'a laissé bouche bée
Est-ce que c'est loin, dis, le sable du Sahara?Est-ce que c'est loin?Est-ce que c'est bien, dis,Haoud-Berkaoui-Borl-el-Bahri?Est-ce que c'est bien? est-ce que c'est bien?
Dick AnnegarnEST-CE QUE C'EST LOIN?
Tout a commencé à la mi-journéeL'air était limpide, rien à signalerJe faisais mon tour autour de mon quartierPour y chercher l'amour que j'aurais pu trouver
Le ciel grattait américainLa foule était nombreuseLe temps comptait contemporain,Souffrait la sulfateuse
Tout a commencé par se dessinerPar se préciser par traits réguliersJe pouvais te voir, t'étais de l'autre côtéSur le bord du trottoir peut-être trop entourée
Le ciel grattait américainLa foule était nombreuseLe temps comptait contemporainSouffrait la sulfateuse
Tout a commencé par se précipiterComme ça dans le vide d'une quelconque journéeL'âme qui m'était chère, celle que j'ai aiméeD'un seul coup, d'un éclair s'est évanescée
Le ciel grattait américainLa foule était nombreuseLe temps comptait contemporainSouffrait la sulfateuse
Dick AnnegarnEVANESCA
Ne me rappelle plus, ai tout oubliéSait pas si j'ai su, ni vous non plusOn se rappelle de plus rienOn a tout oublié tout nettoyé
Et le Faubert fauche la poussièreEt le balai entasse les crassesRejoignez vos places, enlevez vos grimacesEmbrassez l'espaceIl est propre, il est propreIl est propre l'espace
Avec cet espace va se passer quelque choseUne biosymbiose entre le cosme et l'osmeC'est fou mais c'est normalPour un balayeur tout ça c'est normal
Et le Faubert fauche la poussièreEt le balai entasse les crassesRejoignez vos places enlevez vos grimacesEmbrassez l'espaceIl est propre, il est propreIl est propre l'espace
Maintenant qu'il est propre on va y rangerDes choses bien et bellesDe belles et bonnes chosesQu'on va se faire qu'on va s'y plaire, récréation
Et le Faubert fauche la poussièreEt le balai entasse les crassesRejoignez vos places, enlevez vos grimacesEmbrassez l'espaceIl est propre, il est propreIl est propre l'espace
Dick AnnegarnFAUBERT WALTZ
Tous les garçons et les filles de mon âgeVoudraient bien un jour un moog ou deuxTous les jours et toutes les nuits au moins un sageSe fait sauter les plombs, bon dieu
C'est génial, c'est extraVachement chouette et tout çaC.R.S., c'est ratéP.T.T. renvoyé
Oui mais moi, je ne colle pasJe suis mal aimantéOui mais moi, je suis seulEt pas seul à être seul
Tous les garçons et les filles de mon âgeNe sont pas fabriqués comme moiTous les garçons et les filles de mon âgeVont plutôt pique-niquer dans les bois
C'est moderne, naturelMéga-cool, psychédelOn se comprend, on se consulteOn s'ausculte jusqu'au culte
Oui mais moi, je sex-primeDans ma piaule ma déprimeOui mais moi, je suis seulEt pas seul à être seul
Mes jours, comme mes nuitsSont en tout point virguleSans joie et plein d'ennuiPersonne ne murmure, je t'aime, à mon bidule
FrançoiseBonheur obligatoireFrançoiseBonheur obligatoireBonheur obligatoireBonheur obligatoireFrançoiseDidn't you...
Dick AnnegarnFRANÇOISE PARODIE
De Saabra et Chatila, à la prison d'AtticaJ'incrimine le crimeCe n'est pas toujours ceux qu'on croitQui sont cloués à la croix, peu devine, des victimesToutes les victoires sont provisoiresVersatiles et illusoires, pour un homme sans colonneQuelle est la loi? Sous quel empire?De quel droit peut-on détruire une personne qu'on soupçonne?
Frères, j'y voudrais bien croireFrères sans ce désespoirFrères, frèresFrères, frères d'Afrique, d'AsieFrères, frères de SibérieFrères, frères
De Tunis à Varsovie, pour le prix du painOn tue sans scrupules, on annuleOn n'y fait pas dans la broutille, surtout quand il s'agit de vieOu de mort de l'état fortY'a des frontières qui ne sont pas tendresPour celui qui veut s'y rendre sans visa sans mandatCe monde libre n'est pas libreTant que l'on peut y vivre sans justice-armistice
Frères, j'y voudrais bien croireFrères sans ce désespoirFrères, frèresFrères, frères d'Afrique, d'AsieFrères, frères de SibérieFrères, d'AustralieFrères des États-UnisAussi
De Rabat à Santiago on fait de la vidéoSous réaliste, utopisteOn change de chef comme de chemiseEt on double pas ma mise pour autant, cependantLes juntes jonglent dans la jungleUne nomenclature dingue, appliquée, pratiquéeLes dictatures ont la dent dureSurtout ceux que l'on endure, à son insu, de visu
Frères, j'y voudrais bien croireFrères sans ce désespoirFrères, frèresFrères, frères d'Afrique, d'AsieFrères, frères de SibérieFrères, frères
Dick AnnegarnFRÈRES?
Je n'entends plus ma voix qui chanteJe n'entends que la nuitJ'attends en épouvante fryzoschénieVisage opale, visage frappéPar un éclat sous-exposéDans cette fêlure éclafêlée, un autre moi est né
C'est doux parterre, mes genouxDans l'herbe bleue rougissentJ'ai atterri dans la lumière de l'ombreDe l'ombre de l'arbre
C'est éternel, cette multitudeD'images de rien, qu'un interludeAussitôt né déjà mourant, l'instant d'un moment
Des moments font des secondesDes minutes, des heures, cependantQuelques siècles me séparent de mon âme frèreJ'ai pas de corps pour m'abriterPas de façade pour me cacherDans cette fêlure éclafêlée, un autre moi est né
C'est éternel, cette multitudeD'images de rien, qu'un interludeAussitôt né déjà mourant, l'instant d'un moment
Cheveux de feu, un corps aimeSur les chevilles de fumée.Dans cette fêlure éclafêlée, un autre moi est néDans cette fêlure éclafêlée, un autre moi péri
Dick AnnegarnFRYZOSCHÉNIE
T'as tout laissé à 18 ansT'as dit merci à tes parentsY en a qui seraient jaloux de toiBeau garçon au visage flouUne couverture dans ta musetteAucune idée derrière la têteÀ part fêter des expériencesDe chien de luxe en vacances
Ganaël Ganaël tu ne voudrais pas que je m'en mêleGanaël Ganaël c'est bien trop beau pour être réel
Tu te sens poète créateurDionysos en chaleurTon passé t'as pas appris à assurer ta survieIl te faut de l'encre dans ta plumeIl te faut manger je résumeFaut que tu brilles indépendantPour rayonner au firmament
Ganaël Ganaël tu ne voudrais pas que je m'en mêleGanaël Ganaël c'est bien trop beau pour être réel
Dehors menace une voie publiqueDe jeunes cadres et de vieux flicsOn te bouscule sur le trottoirIl n'y a pas que toi dans ce traficEt si c'est difficile à direC'est que c'est dur à définirCe que je sens, ce que je pressensC'est quelque chose comme une guerre
Ganaël Ganaël tu ne voudrais pas que je m'en mêleMais Ganaël Ganaëll c'est trop beau pour être réela
Dick AnnegarnGANAËL
D'Uruk ou de Kish d'où devient GilgameshAnou veilla sur les toits du brouhahaBrouhaha brouhaha brouhaha brouhaha
Mille et quelques nuits mille et quelques fruitsMille et quelques nuitsCélébrant Mardouk dans les caves d'UrukSous les voûtes de KishGilgamesh est saoul est sous influence d'Enkidu
Enkidu demi-dieu du désert et du feuAnou le créa pour qu'il soit comme toiHors-la-loi, hors-la loi, hors-la-loi, hors-la-loi
Ami d'animaux. Enkidu est beau. Enkidu est douxFallut qu'elle y aille, le prenne par la taille, lui tienne compagnieEnkidu est saoul est sous influence de Gilgamesh
Bijoux et cervoise, Gilgamesh en pavoiseJaloux, tu t'exposes, Enkidu en imposeAu corps à corps, au corps à corpsAu corps à corps, au corps à corps
La lutte s'apaise l'amitié leur pèse, les pousse au défiBravant de glèves la forêt des cèdres garde jour et nuitHumbaba est fou, Humbaba est fort, Humbaba est où
Ninsun d'Egalama vient voir ça ces deux-làKidu et Ganesh rien ne les en empêcheDe braver Humbaba, Humbaba, Humbaba, Humbaba
Grâce à Shamash ce ne sont pas des lâchesCe sont des hérosDu bois du Liban preuve de leur sangPreuve de leur proueUruk, reçois-nous, reçois tes deux fousFais-leur folle tête
D'Uruk et de Kish d'où s'enfuit GilgameshAnou le rappela, Enkiku reste làReste là, reste là, reste là, reste là
Dick AnnegarnGILGAMESH
C'était une boîte toute noireLa manivelle pour faire mouvoirLes souvenirs d'avant naguère, manquaitAvec une clé nostalgiqueJe remonte la boîte à musiqueDont nous attendons le son prison
Vous êtes la plus belle de La RochelleVous êtes la plus belle, Mademoiselle Gisèle
Étonné qu'une boîte peut encoreFonctionner avec un ressortÉtonné d'être encore étonnéUn moment se crispent nos corpsUn éclair et la voix ressortSillonné pour une éternité
Vous êtes la plus belle de La RochelleVous êtes la plus belle, Mademoiselle Gisèle
Au milieu du cinquième coupletCouplet je t'aime et tu me plaisPetit frangin vient montrer son trainPetit frangin devient tout fouLorsque son train casse son couEntre tête et bras du phonographe
Vous êtes la plus belle de La RochelleVous êtes la plus belle, Mademoiselle Gisèle
Dick AnnegarnGISÈLE
Il s'appellera jamais Golda, ce pauvre chien du vil voisinIl s'appellera jamais Golda, ce chien d'en face, c'est pas le mienPourquoi j'ai plus de chien?Pourquoi est-ce qu'il aboie, le chien?
Le chien du voisin d'en face a eu des coupsLe chien aboie, appelle le mai-maîtreLe mai-maître est au chaud, il a buEt foutu des coups de panard à son clébardSe plaint entre les murs de parpaingsDes bouts de verre, fil barbeléCadenas de fer, chien enferré
Chien de faubourg, chien de banlieueChien de la cour de ce vieux galeux de monsieurDe la rue Jules-Vallès, jusqu'à la rue Jules-VallèsCe monde est trop petit pour un chien en détresse
Il s'appellera jamais Golda, Golda est loin, peut-être même mortIl s'appellera jamais GoldaEt je ne veux pas encore un chienIci, près des carrefours, ici, il ne pourrait pas courir
Un chien a besoin de se défoulerUn chien a besoin de mains pour le caresserChien de faubourg, chien de banlieueChien de la cour de ce vieux galeux de monsieurJe cherche un chien qui cherche un copainJe trouverai bien ce chien, gardien de coeur
Il s'appellera peut-être Bruno ou bien Judas, je ne sais pasIl s'appellera peut-être fredo, Zarapousta, je ne sais pasJ'attends d'avoir un champ, j'attends d'avoir une maisonAvec des tas de fenêtres et des portes ouvertesEt que le chien coure!Que le chien coure!
Dick AnnegarnGOLDA
Fils de ministre de Charles-QuintFils du garde des sceaux du Royaume de Naples et de SicileSecrétaire d'étatChef du conseil des Pays-BasArchevêque de MalinesVice-roi de NaplesPrésident du Conseil des affaires italiennes à MadridArchevêque de Besançon
Granvelle, je me rebelle contre tes Maures d'occasion!Je me rebiffe derrières mes tifs, mais t'ai à l'oeil, ainsi que l'autrePhilippe II, c'est une croyance; d'abord le Pape et puis le RoiLe Roi combien? Quels sont tes dieux?De quelles épées envahiront nos comtésQuelle est sa classe, de cette limace, qui colle de sang d'InquisitionEt quoiqu'il soit, je veux être ombre, après sa mort non pas la mienne!
Granvelle, te rappelles-tu de ton discours à Augsbourg?T'y as gagné de derrière les tentesDe derrière les hommes de femmes nourrisNourris de quoi? Quelle est la soldeQue tu leur donnes donc à tes soldats?Pantin du Roi, t'es sous hypnoseNe vois-tu pas la nécropole de ta prose?
Philippe II, c'est une façade, une sépulture de fosse communeOublie nos terres toi, va voir ailleurs, ne blesse nous pas dans tes cachotsConsuls de cet escroc, tombez à l'eau, faites pas surface!Vos surveillants, vos hommes de paille sont dignes de quoi, sinon de mort!Je veux leur mort, non pas leur sang, je veux la paix dans mes rangsJe veux la gloire et j'en suis saoul, j'en suis soumis à la risée de la plèbeEgmont est mort!Non, pas encore, ce n'est qu'une question d'aube et d'aurore.
Egmont est mort!Ne me laissez pas, c'est de votre sort qu'il en vaGranvelle, je me rebelle contre tes Maures d'occasion!Je me rebiffe derrières mes tifs, mais t'ai à l'oeil, ainsi que l'autreGranvelle, général! Granvelle, cardinal!Granvelle, colonial!Granvelle, que dalle!Granvelle!Granvelle!
Dick AnnegarnGRANVELLE
Sur la plus haute branche du bouleau, je crie: hé hé hé!Je suis content, c'est bien d'être assis ici, hé hé hé!À perte de vue, une forêt qui n'en finit plusQu'est-ce que c'est vaste ce paysQu'est-ce que c'est que ça, là loin, ce château, là-bas?Je suis bien curieuxJe vais m'y rendre sur mon cheval de feuÇa va me prendre un jour ou deuxJ'ai grand besoin de voir du mondeJ'ai besoin qu'on me reponde
Au bord des douves, en bas du château, je crie: hé hé hé!Je voudrais qu'on m'ouvre, qu'on abaisse ce pont-levis, hé hé hé!Ça fait trois jours et trois nuits que je n'ai pas dormiJe suis un chevalierUn gentilhomme vous demande de vous recevoirRien que pour une nuitIl n'y a personne, c'est ça qui m'étonneUn château solitaireMauvais présage, soyons sagePassons par derrière
De la plus haute tour du château, je crie: hé hé hé!La plaine est vaste, la terre est infinie, hé hé hé!C'est bien d'être seul, c'est bien d'être chevalierDans un château délaisséEt seul à seul avec ma destinéeJe crois que je vais resterMais il me manque une compagne ou un compagnonJ'avais oubliéVaudrait peut-être mieux que je regagne la plaine et les montsEt mon bouleau
Dick AnnegarnHÉ HÉ HÉ
Il pleut des rivièresLe gris confond le vertLe temps de mon enfanceJe suis content!
La rue mute en miroirJ'y vois un nuage noirC'est lui qui fait qu'aujourd'huiJe suis content!
La pluie, mon ami, revient de temps en tempsLe temps de faire rire l'atmosphère pesant
L'épicier couvre vite ses fruitsLes fruits, qui eux, aiment la pluieLa pomme découverte brilleJe suis content!
Le bruit de l'eau écrase les autosIls ont de la peine à percer le rideauLes éléments se déchaînent vraimentJe suis content!
La pluie, mon ami, revient de temps en tempsLe temps de faire rire l'atmosphère pesant
Dick AnnegarnIL PLEUT
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Dick AnnegarnINFORMOL
Dick Annegarn JACQUES Jacques, je te tutoie comme un ami Qui fait partie de la famille des brelles Jacques, je te perçois comme un marquis Qui est parti dans le maquis rebelle Tu es passé, et repassé Ton pantalon, trop bien plissé Qu’est ce qui se passe, quelles sont tes nuits Pourquoi qui tu te caches, pourquoi tu fuis? Jacques, je ne te vois pas au paradis C’est un pays bien trop petit bégueule Jacques, dans quelle tempête t’es tu mis ? Une grande fête comme le peignit Breughel Des œufs sur pattes traversent l’enfer Des femmes en nattes, les fesses à l’air Des basiliques sur des collines Et toi qui erres vers Grenadine Jacques, je ne sais pas ou t’es parti Un maquisard a des amis a vie Jacques, je te perçois comme un marquis Qui est parti dans le maquis rebelle
Quatorze, donne-moi la clef de quatorze
Ça marcheÇa m'a tout l'air, ça se dérouleÇa tourneAu gré de l'air et de sa houleÇa monteUne montgolfière mastodonte qui monteEn sens contraire à la ponte
J'échoue, comme une montgolfièreAu bordel amer de ma libertéJ'échoue, en douceur c'est vraiMais mon coeur est près de se dilater
J'étais aux anges, j'étais au-dessus de tout çaJ'étais un mélange de jazz et de javaJ'étais haut placé auprès de LuciferJ'étais bien placé là, dans la stratosphère
J'échoue, cassée ma nacelleAi perdu mes ailes, le vent a tournéJ'échoue, comme un beau projetQui ne s'est pas fait comme faire se fait
J'en chie, j'aurais dû mourirDû me repentir, j'aurais dû morflerJ'en chie, j'en mords la poussièreDe cette maudite terre qui m'a atterré
J'étais éperdu, éperdument éperduJ'étais dans les nues, dans les nuagesJ'étais esseulé, esseulé et aliénéJ'étais affolé de me voir dévier
J'ai pris la mauvaise penteLa mauvaise tangente, le vent a tournéJ'ai pris en moins d'un, deux, troisUn contact étroit avec la poussière
Dick AnnegarnJ'ÉCHOUE
Javer, sous terre et je ne le savais pasIl a tout fait pour çaSa mère bergère surveille la route d'en basLa route de Pristina
Mon cheval a soif dans la montagneC'est une chance qu'il m'accompagneCar la pente est raide la côte est hauteCette terre accueille mal ses hôtesEt je tends la seule main qui me resteLa voûte céleste à portée de gesteCette terre est rude la route est longueMa monture en est exsangue
Javer, sous terre et je ne le savais pasIl a tout fait pour çaSa mère bergère surveille la route en basLa route de Pristina
Mon cheval m'oublie broutant pâtureCavalier en aventureDéjà à mi-pente je sens la choseLes épines qui accompagnent les rosesLes nuages abondent la tonnerre grondeCe cheval ne craint pas la frondeMais le ciel menace mon escaladeJe m'attends à l'embuscade
Javer, sous terre et je ne le savais pasIl a tout fait pour çaSa mère bergère surveille la route en basLa route de Pristina
A-t elle prise racine? Créature félineBondissante et clandestineSi sa main est lourde et sûre de son choixCuivre et cuir la magnifique proieEt je tire rudement sur ses épaulesTous les deux avons le beau rôleMon cheval hennit trépigne de joieCe voleur s'en accapare pas
Dick AnnegarnJAVER
Belle journée, un jour de libre aujourd'huiC'est une belle journée, vilain soleil tu m'éblouisJe me faufile, me méandre entre les gens, je les éviteJe face, je pile, je gauche entre les gens, je marche viteEt je boussole et traverse la rivière de la rueEt tu es là, sur le trottoir, de l'autre côté, je crois te voir
Et je te voisC'est encore toi, que je vois devant mes yeux, je te voisJe te voisOù que tu soisOù que je regarde, je te voisJe te vois
Et je revis et je me dis, que je n'ai rien vu, ni toi non plusJe cligne des yeux, encore un peu, t'as disparu, mais je t'ai vuDans les vitres de l'autobus je regarde et...Dans les vitres de la vitrine je regarde, tiens, je me fascineLa vitre reflète les peut-être, je suis si seul, je ne suis pas seulTu es là sur le trottoir de l'autre côté, je crois te voir
Je te voisC'est encore toi, que je vois devant mes yeuxJe te voisJe te voisOù que tu soisOù que je regarde, je te voisJe te vois
Dick AnnegarnJE TE VOIS
Matin, matin de blues blueséMatin de tes songes à peine éveillésCe jour, ce jour ne t'appartient pasCe jour te prolonge ton forcenat
Tu vas, tu vas où ton corps vaCe corps qui te plonge dans l'embarrasTu vas, tu vas où ton corps vaCe corps qui te ronge, mais ton corps va
Midi déjà, t'as déjà bien bosséEt la fée carabosse ne s'est pas révéléeT'as faim, tu vas t'alimenterEt l'assiette sur la table t'a été enlevée
Johnny, Johnny rase les mursJohnny, Johnny est un durJohnny, Johnny fait la fête, ouais!Johnny, Johnny est une bête, ouais!Johnny, Johnny est une bête
Le soir, le temps de rentrer chez toiChez toi, c'est la tasse, le désarroi
C'est bien une ville dortoirUne ville de mômes en réservoirLa nuit, le jour est à toiQuarante mille dormeurs qui... Y'a pas un chat
Fait froid, en attendantDevant le feu rouge. C'en est révoltant!
Johnny, Johnny rase les mursJohnny, Johnny est un durJohnny, Johnny fait la fête, ouais!Johnny, Johnny est une bête, ouais!Johnny, Johnny est une bête, ouais, ouais, ouais!
Dick AnnegarnJOHNNY JOHNNY
Judas jouait aux échecs avec Judas Iscarioth, avecJudas jouait aux échecs avec Judas Iscarioth etJudas en gagnait autant qu'il en perdait, évidemment!
Quoique Judas était des apôtresIl n'avait aucun autre ami que lui-mêmePour jouer aux échecs ou pour jouer au poker, ouais!
Judas jouait au poker avec Judas Iscarioth avecJudas jouait au poker avec Judas Iscarioth etJudas en perdait autant qu'il en gagnait, évidemment!
Quoique Judas était des apôtresIl n'aimait pas cet autre-làCet énergumène vertueux et faux
Si Eric Satie était de cette époque-là lui aussiIl aurait trahi le maître, il aurait miné les églisesDe sciences et de croyances fanatiques et strictesLes églises de sciences fanatiques et strictesLes palais de justice, les maisons de cultureLes églises d'amour, les églises de toujoursLes églises de jamais au grand jamaisJamais je ne croirai que Judas brûle dans un enfer!
Dick AnnegarnJUDAS ISCARIOTH
Plein de bijoux qui vous mettent plein la gueulePlein de suze, saoule comme toute la Cologne
Elle confond mambo et twistElle tourne en rond comme un trapézisteElle fait des pas, des petits pas charmantsPour un éventuel amant
Katinga tangoKatingo mamboKatinga calypsoKatinga rumbaKatinga sambaCha-cha-cha
La salle de danse comme une carrousel tourne autour d'elleEt elle, elle pense que tout le monde danse comme elle
Bien que saoule elle distingue encore bien la fouleDe son Umberto, de son hidalgo
Il danse le rock comme le kasatchokIl ne se rend pas compte qu'il est rigoloIl danse le slow comme un taureauIl se rend pas compte qu'il est toc
Umberto tangoUmberto mamboUmberto calypsoUmberto rumbaUmberto sambaCha-cha-cha.
La salle de danse telle une toupie tourne autour de luiEt lui pense que tout le monde danse comme lui
Dick AnnegarnKATINGA TANGO
Est-ce que je le dis? Oui, je le dis!J'ai un amant qui m'aime, qui me mentIl dit qu'il ne m'aime pasIl joue à cache-cache, il joue, je me fâcheIl tend et puis il lâcheIl joue avec mes pieds et je me laisse jouerJ'aime ça jouer
Je joue à être à deux, comme çaJe suis heureux et je m'aimeJe suis un égotisteJe suis un égotiste latent
Est-ce que je le dis? Oui, je le dis!Je m'aime beaucoup, je suis mon grand loupJe m'aime farouche et douxJe me plais, je me fais plaisirÇa me plaît de me faire plaisirJe change de gamme, comme je change de rameJe mène mon bateau, haut
Je joue à être deux comme çaJe suis heureux et je m'aimeJe suis un égotisteJe suis un égotiste latent
Est-ce que tu le sais? Oui, tu le sais!Tu as un ami qui t'aime, qui te suisÀ travers ta vie, ici-basTu es cet ami, tu es cet amant, tu es omniprésentEt si t'as besoin d'un voisin, d'une oreillePour ta bouche; eh bien, louche!
Tu joues à être deux, comme çaTu es heureux, et tu m'aimesTu es un égotisteTu es un égotiste latenta
Dick AnnegarnL'ÉGOTISTE
Elle est retrouvéeQuoi?L'éternitéC'est la mer mêlée avec le soleil
Âme sentinelle, murmurons l'aveuDe la nuit si nulle et du jour en feu
Des humains suffrages de communs élansLà, tu te dégages et voles selon
Puisque de vous seules braises de satinLe devoir s'exhale sans qu'on dise enfin
Là, pas d'espérance nul oréaturScience et patience le supplice est sûr
Elle est retrouvéeQuoi?L'éternitéC'est la mer mêlée avec le soleil
Dick AnnegarnL'ÉTERNITÉ(Arthur Rimbaud)
... Frédéric Nietzsche
De Rozenlaui à Austerlitz, de Vienne à VincennesDes études de philo à Leipzig, que l'on ne s'y méprenneSon père est mort d'une mort chrétiennePerdu la tête, il a rendu l'âmeEt l'orphelin laisse au soins, aux bons soin de sa mère.
Sa mère, sa femme, sa soeur, trois femmes trois mélagomadamesDes amis à mort, des amours à vie, des psychodramesIl ne voulait pas en avoir l'airMais il avait l'air d'avoir pas mal souffertDes amis à mort, des amours à vie, l'homme de l'aube
C'est une longue histoire que cette histoire-làCelle de l'homme de l'aubeIl est venu me voir, il est venu s'asseoir, l'homme de l'aubeDans l'avenue, à l'orée du boisDans les hautes collines de l'EngadineÉternel parcours, éternel retour, l'homme de l'aube
Quand je l'ai vu, j'étais étonnéTant qu'il était nu et fatiguéVide, foutu, morfondu, comme une vieille violoncelle
Il boitaitIl boitaitTellement qu'il était fatiguéTellement qu'il était fatiguéDe marcher
Il sanglotait en avançant, l'homme de l'aubeMais il avançait, le front en avant, l'homme de l'aubeDans l'avenue, à l'orée du boisDans les hautes collines de l'EngadineIl est venu, une dernière fois, l'homme de l'aube
Dick AnnegarnL'HOMME DE L'AUBE
Madame l'institutrice est morte ce matinCe matin à l'aube dans l'eau de son bainY'en a qui disent qu'elle est décédéeMoi je dis elle s'est suicidée
Elle était petite et grisonnanteHabillée et habile comme une gouvernanteSes armoires de fards et de devoirsNe protégeaient plus son histoire
C'était hier au cours d'histoireL'Empire romain contre les barbares"C'est", elle dit, "le début de la fin""L'empire romain périra demain"
Elle était petite et grisonnanteHabillée et habile comme une gouvernanteSes armoires de fards et de devoirsNe protégeaient plus son histoire
Sans doute que peut-être que c'est mieux ainsiL'empire romain au ParadisEt nous ici sans institutionSans institutrice à chignon
Elle était petite et grisonnanteHabillée et habile comme une gouvernanteSes armoires de fards et de devoirsNe protégeaient plus son histoire
Sa vie à elle était loin d'être belleMademoiselle madame veuve et mademoiselleVoyez ce que je veux dire, voyez peut-être pasCe que je veux dire je ne le dirai pas
Elle était petite et grisonnanteHabillée et habile comme une gouvernanteSes armoires de fards et de devoirsNe protégeaient plus son histoire
Dick AnnegarnL'INSTITUTRICE
Tout seul dans ma grotteJe mijote des recettesJe trouve ça chouetteLa chouette c'est ma mascotteDepuis cinquante mille ans nous réglons le tempsDe temps en temps nous la déréglonsMon oiseau et moi nous sommes maladroitsDe temps en tempsDe temps en temps
Rassemblez les nuages et à mon signalLarguez l'orageÉclair lumière descend sur terreC'est la victoire du noir sur le blancChoeurs chantez
Alléluia, olé, hourraChoeurs, chantezAlléluia, olé hourraOlé hosannaOlé hourra
Éclate tonnerre, déclame ta colèreEt pète la tempête et pète et repèteChoeurs, chantezAlléluia, olé, hourraChoeurs chantezAlléluia, olé, hourraOlé hosannaOlé hourra
Les nuages s'éloignentAu revoir mes amis noirsIl est temps que je regagneMa marmite, mes herbes et mon grimoirePlus tard, la chouetteTu m'embêtesRemettons tout ça à une autre foisPlus tard la chouettePourquoi pas maintenant, pourquoi pas
Dick AnnegarnL'ORAGE
Citoyens qui êtes de ce mondeFils de terre et fille qui les fécondentLa terre n'est qu'un trou dans l'universUn nid de fourmis, un nid plein d'humains
Qui je le crois et vous avertisEst à sa fin, sur son déclinBientôt on sera plus qu'un raisinDans l'uni, l'uni, l'uni, l'uni, l'univers
Est beaucoup plus vaste que l'on croit connaîtreQue l'on croit pouvoir contenir dans nos sciencesL'univers est absolunivers et absolunique corpusculaireImmensément grand
Relatif est notre avenir, relatif à son désirLe désir du maître des êtresQui peut-être va nous faire disparaître
Relatif est notre avenirSa colère sera éphémèrePetit saut d'humeur et la terre ne sera plus que vapeur.Par Jupi, Jupi, Jupi, Jupi, Jupiter
Il se fâchera quand il s'apercevraQu'une petite sphère faite de mer et de terreVa trop vite, sur son orbiteIl nous fera disparaîtreIl nous fera qu'une pitch'nette
Mais moi j'aurai déjà disparuJe m'éclipserai dès demainJe m'en vais dès demainSur mon char, je me barre dardar
Je m'en vaisJe suis mon nezJe vais loin
Dick AnnegarnL'UNIVERS
Deux mecs se battent, ivresDeux mecs se battent, se livrentÀ la bagarre, rue Mouffetard, tard le soir
Un pied touche une têteDeux mecs se couchent après la fêteC'est la bagarre, rue Mouffetard, tard le soir
C'était une histoire à la West Side StoryÀ part que le noir était un hippy
L'autre bagarreur était un ancienChampion lutteur, buveur de vinEt c'est la bagarre, rue Mouffetard, tard le soir
Café bouffe fermentFinie la Mouffe fermeC'est la bagarre, rue Mouffetard, tard le soir
Le lendemain tôtAucun des journaux ou radiosNe parlent de la bagarre, rue Mouffetard, tard le soir
Dick AnnegarnLA BAGARRE
La fille m'a dit: "fais de beaux rêves"Je lui ai dit: "merci fille"Et puis elle s'est couchée dans son litEt puis elle s'est couchée dans son lit
Tant pis, ce ne sera pas pour moi, tant pis!Tant pis, je vais me coucher je crois, tant pis!J'ai pas envie de pleurer ma tristesseMes larmes me font peurJ'ai pas envie de montrer me détresseDevant une fille de fleur, tant pis
Ce mur de pierres, entre elle et moiSous le même toit sur le même sol, SolC'est vraiment trop bête, c'est dommageUn mur en béton massifComme Pyramus et Thysbe, Roméo enrhumé, seul
Quelle vie, la vie que je mène, quelle vie!Quelle vie, la vie sans Hélène, quelle vie!Bientôt, mes ailes ne seront plus souplesBientôt ma vie se courberaÀ bientôt solitude à bientôt
Mais il est déjà tôt, le dernier soleilSe lève pareil à tous les soleilsIl fait déjà clair et j'ai beaucoup à faireC'est le jour de mon au revoir, filleC'est le jour de mon départ, filleEt tous les jours je pars un peuAu revoir
Dick AnnegarnLA FILLE M'A DIT
Derrière les fougères errentDerrière les fougères, quelques écuyersIls reviennent de faire la guerreIls reviennent de faire la guerre à l'armée
C'est des militaires habillés de ferC'est des hommes armés d'un moral d'acierC'est des baroudeursC'est des n'aie-pas-peurC'est des déserteursC'est des résistantsEn temps de paix
Derrière les poubelles bêlentDerrière les poubelles bêlent les bébésLeurs mères viennent de faire taireLeurs mères viennent de faire taire la télé
C'est des courageuses, lourdes comme des gueusesC'est des femmes musclées à force de lessiverC'est des douloureusesC'est des ténébreusesC'est des orageusesC'est des bonnes bûcheusesEn attendant
Devers cette manse immenseDevers cette manse, qu'est-ce que c'est devenu?Qu'est devenu la France, ByzanceQu'est devenu la France, et le Luxembourg
Des États-Unis des états amis?Des états amis des États-UnisDes états-majorsDes états maladesLe tueur du Pape était un curéLe tueur de l'Oise était un gendarme
Derrière les fougères errentDerrière les fougères, quelques écuyersIls reviennent de faire la guerreIls reviennent de faire la guerre à l'armée
Dick AnnegarnLA GUERRE À L'ARMÉE
La limonade coule à flot, dans mon auberge au bord de l'eauLes enfants boivent de l'eau et du siropLa rigolade prend d'assaut les bécassines au bord de l'eauLa vie est suave, la vivre la peine vaut
Dans mon épicerie, Jean qui pleure Jean qui ritDans mon bar sans tabac goujatJe m'y voyais déjà tavernier d'opéraCréateur d'apéros bios
La limonade coule à flot, dans mon auberge au bord de l'eauLes enfants boivent de l'eau et du siropLa rigolade prend d'assaut les bécassines au bord de l'eauLa vie est suave, la vivre la peine vaut
Dans mon estaminet il y a des mets pour gourmetsDes menus pour enfants gourmandsDe ma timonerie je vois passer la vieDe petits et de grands clients
La limonade coule à flot, dans mon auberge au bord de l'eauLes enfants boivent de l'eau et du siropLa rigolade prend d'assaut les bécassines au bord de l'eauLa vie est suave, la vivre la peine vaut
Dans ma petite famille, il y a de la mélancolieY a de l'alcoolémie aussiDans mon latifundia du raffut de loufiatDu grabuge de vieux rat ingrat
La limonade coule à flot, dans mon auberge au bord de l'eauLes enfants boivent de l'eau et du siropLa rigolade prend d'assaut les bécassines au bord de l'eauLa vie est suave, la vivre la peine vaut
Dick AnnegarnLA LIMONADE
Près de l'eau prés de l'au-delàPrès de l'eau de la fontainePrès de l'eau de la fontainePrès de l'eau de la fontaine se trouve mon mécèneQue j'aime autant que les arbres, le ventQui battent le temps, le temps d'une mesureEt au fur et à mesure que le chant avanceLa faune et la flore et les métaphoresEntrent en transcendance en transformation
Dieu des dieuxDieu du feuDieu de toutes les fibrilles
Il est beau le bruit du boisIl est beau le boisIl est beau le boisLe bruit du bois
Il est beau le bois duquel je viens et je viensVous dire que j'ai rien à direMais que l'on respire mieux là-basSur le haut plateau, près de l'eau de làFontaine qui insuffle la viePrès du zéphyr celui qui inspire à la transformation
Dieu des dieuxDieu du feuDieu de tous les chaînons
Je ne mangerai pas ta pomme, pas ta pommeNon je ne mangerai pas ta pommeNon je ne mangerai pas de ta nourritureNourriture d'une terre dont la sève est sûreEt le fruit amer, d'une culture forcéePar la main de l'hommeEn dépit des dieuxCeux qui avec nous sont prêts à toutPourvu qu'on leur laisse la transformation
Dick AnnegarnLA TRANSFORMATION
On m'a demandé de vous conter une histoireQue vous êtes sensés ne pas connaître déjàJe peux demander votre attention, attention c'est trop tardOn y va, on démarre dans l'histoire
Dans un pays de cendres et de ruines sans époqueDans une odeur de marchand d'héroïne qui suffoqueSous la poussière, la terre tremble encoreDans un cratère un enfant qui dortUn enfant qui a survécuInnocent et imprévu
Il était fort, il était beau, LancelotLe seul enfant intelligent restantEt Lancelot avait un ami vipèreTous les matins, ils quittaient leur cratèreEmpoisonner et détériorerLes choses pourries et pour cause
Un beau matin comme tous les matins faisait faimEt Lancelot et l'ami vipère et son veninSe mettent en quête d'hommes pour les mangerL'ami vipère empoisonne les tarésCe matin-là, il y avait plus personneY avait plus que les bons et les bonnes
Puisque les mauvais sont dévorés, digérésAvalés, sécrétés, oubliés, périmésY a plus que les bons et les beauxHissez tous vos drapeauxLes ruisseaux ont de l'eau à nouveau
Dick AnnegarnLANCELOT
Les buildings et les bulldogs consomment tout l'air pour mon bubblegumLes buildings et les bulldogs en somme little bibendumLes buildings et les bulldogs consomment tout l'air pour mon bubblegumLes buildings et les bulldogs in the bubblegum jungle
Pas de lumière sur ma motoEt ça peut me coûter cher sur le boulevard des maréchauxEt si je quitte la route c'est qu'il est pas trop tôtD'aller en déroute pour d'autres eaux
Le blues de Londres le spleen de LilleLe rock de Rotterdam et le smog de toutes les villes
Je m'égare le long de longues files de voiture en stationnementEt ces autos immobiles me font l'effet d'un enterrementPar malheur je trouve quelqu'un pour me demander le cheminCe quelqu'un me dit "écoutes-moi bien cette rue tu vois elle te mène à rie n"
Le blues de Londres le spleen de LilleLe rock de Rotterdam et le smog de toutes les villes
Comment s'appelle encore le smog quand ça te tombeSur le coin de la gueuleComment s'appelle encore la vogue de ces messieursQuand ils sortent de l'hôtel de l'Elysée d'un choix de loiDe Buckingham Palace et de petits pois
Je te dis que tous ces stars du grand monde ne manquent pas d'airEt qu'en fait c'est vraiment pas bizarre quand tu voyages en Canad'airEt que quand que tu as tout t'as beaucoup besoin de beaucoup de chosesEt qu'en fait c'est vraiment pas facile d'y éviter l'overdose
De blues de Londres de spleen de LilleDe rock de Rotterdam et le smog de toutes les villes
Ce que Belleville et Soho et Naples ont de communC'est que toutes leurs sacrés sonos gueulent dans tous les coinsEt que toutes ces foutues autos font le bruit d'une lourde industrieEt qu'en fait c'est vraiment pas facile d'y éviter l'avarie
Dans ce blues de Londres ce spleen de LilleCe rock de Rotterdam et ce smog de toutes les villes
Pas de lumière sur mon auto
Dick AnnegarnLE BLUES DE LONDRES
Dick Annegarn L’EAU EST LÀ L’eau est là, Ça se voit dans les yeux des enfants et des vieux d’Essaouira L’eau est là, Ça s’entend dans la voix des bergers qui saluent l’étranger que l’eau est là
Il n’y a pas si longtemps, canicule dans la plaine Aussi sec et cassant que de la porcelaine Rien ne pousse plus, aucune plante ne résiste Dans un tel cagnard dans un tel sinistre
Mais l’eau est là, Dans les puits, sous la terre, dans les tiges des fougères, l’eau est là L’eau est là, Dans les airs, dans la mer dans le ciel planétaire, l’eau est là
Silence immense, un vide évident Personne ne sort d’ici vivant Rien ne tient plus, ou alors par béquilles En ville, c’est bien pire, les murs s’écarquillent
L’eau est là, Ça se voit dans les voiles qui caressent les fesses des femmes que l’eau est là L’eau est là, Ça se voit dans les yeux des neveux de Séville qui scintillent la nuit que l’eau est là
Tout périt pire que dans la misère Touchant n’importe qui, touchant n’importe quand Canicule dans la plaine le museau dans la laine Un sirocco chaud balaye mes yeux clos
L’eau est là, Elle nous draine dans nos veines un mélange d’oxygène, d’hydrogène et de gènes L’eau est là, On arrête bien le feu, mais on n’arrête pas l’eau, parce que l’eau c’est la vie, L’eau est là
Six heures du soir, ils vont arriverJe vais m'asseoir me reposerPour avoir l'air décontracté je vais me raserJe crois que je sens un peu les légumesJe vais mettre mon costumeOh puis non, ils vont rire de moi comme l'autrefois...Que j'avais ciré mes chaussures pour aller en voiture
Mes amis ne sont jamais à l'heureIls ont toujours à faireMais ils ne repartent jamais de bonne heureAllez encore un verre
Jean et Mariane, Suzanne et FrançoisRobert et Danièle, Joëlle et MichelIl n'en manque qu'un, j'ai dressé pour neufLe neuvième c'est qui, ah oui c'est le veufLe veuf c'est moi et j'attendsPendant que je bois mon troisième verre de vin blanc
Mes amis ne sont jamais à l'heureIls ont toujours à faireMais ils ne repartent jamais de bonne heureAllez encore un verre
Il se fait tard, pourvu qu'ils viennentTout le caviar je l'ai donné à la chienneEt si ça continue les bouteilles seront videsJe crois que je vais partir en FlorideUne table vide que je présideC'est le bide
Mes amis ne sont jamais à l'heureIls ont toujours à faireMais ils ne repartent jamais de bonne heure
Allez encore un verre
Dick AnnegarnLE GRAND DÎNER
J'ai le grisJ'ai le gris de ma vieJ'ai le grisJ'ai le gris de ma vieDe mes nuits
Et au total, au totalÇa va pas mal malQuand j'ai le grisQuand j'ai le gris de ma vieDe mes nuits
J'ai la moelle de l'épine dorsale qui me fait malQuand j'ai le grisQuand j'ai le gris de ma vieDe mes nuits
Le rouge flamboieLe vert déprimeLe blanc voit pasCe que le bleu devine
Dick AnnegarnLE GRIS
Le piano pleureDes touches qui coulentDes larmes de pleursLe piano pleurePorcelainePétales d'ébène
Les pizzizzicatoSyncopent encore le contrepointLes pizzizzicatoPlantent des plumes, plantent des plumes
Mais quel vent t'a emportée?
Le papillon frôleLe verre brûlantDu réflecteurLe papillon meurtÀ la lumièreDu réverbère
Tango de GdanskTango vodkaTango mazurkaSlovack tango
Mais quel vent t'a emportée, idée?
Les violons shuntentIls shuntent et redressentLeur allégresseLes violons chantentUn mouvementQui sent la menthe
Piano ma nonne troppoPiano, pianissimoPiano ma nonne fortePiano
Mais quel vent t'as emporté, idée inexprimée?
Dick AnnegarnLE PIANO PLEURE
Le 7 mars de l'année 1972À 10h32 préciseLe roi d'une petite pelleFit éclater sa cour d'applaudissements perversEn attribuant humble participation à ce métro prolétairePlace de Brouckère
729623 ouvriersAprès le roi manièrent la pelleQuoique non doréeEt sans jour précis
Vous n'entendrez plus jamais parler d'euxNi de leurs bleus ni de leurs "nom de dieu"Ils sont la concrétisation de le matérialisation moderne
Moderne métro remplace l'autoQui remplace la moto qui remplace le véloEt bientôt aussitôt que le métro devient rôtFaut sortir les chevaux
Le 7 mars de l'année 1972À 10h32 préciseLe roi d'une petite pelleFit éclater sa cour d'applaudissements pervers
Le 7 mars de l'année 1972À 10h32 préciseLe roi d'une petite pelleCreusa la tombe de Bruxelles
Dick AnnegarnLE ROI DU MÉTRO
Saoule le sauleQui saoule la MarneQui marne le sauleSouille la vagueQui va à la vaseDe ton tronc d'eau
L'eau lave l'eau lave l'eau lave l'airSaule pleureur saule pleure
Houle des hanchesTes hanches de branchesTes branches de fleursVoue à la voileAtoll d'étoilesTes larmes de pleurs
L'eau lave l'eau lave l'eau lave l'airSaule pleureur saule pleure
Voûte l'épaulePieuvre de gaulePieuvre de boisBois le caliceCalice propiceAux ombres d'eau
L'eau lave l'eau lave l'eau lave l'airSaule pleureur saule pleure
Dick AnnegarnLE SAULE
Je croyais que t'étais dans mon lit enfin j'espéraisC'est ma dernière nuit ici dans cette maisonEt je meurs d'envie d'être ailleurs ou ici avec un comme toiOui je vis une absence une non-existence un état de manque
Ta tête n'est plus sur le traversinLe traversin à travers le litLes draps sont salesSentent l'animal de plusieurs nuits chaudes nuits chaudes
Je croyais que t'étais dans mon lit je te devinaisJe devinais déjà le chaud de ton corps sous les couverturesUne dure surprise qui m'attendais là une drôle d'embrouilleQuand j'ai vu que tu n'étais plus là une drôle de trouille
Ta tête n'est plus sur le traversinLe traversin à travers le litLes draps sont salesSentent l'animal de plusieurs nuits chaudes nuits chaudes
Chaque fois que mon sang bondit dans le lit de mes veinesEt à chaque marche que mon pas franchit dans la nuit de mes peinesEt à peine j'oublie son azalée que je vois son soleilPareil à tout ce qui peut s'interploser entre deux orteils
Ta tête n'est plus sur le traversinLe traversin à travers le litLes draps sont salesSentent l'animal de plusieurs nuits chaudes nuits chaudes
Dick AnnegarnLE TRAVERSIN
Tous les enfants dans leurs draps dorment d'un sommeil innocentInnocent enfantLa nuit est un doux refuge de rêvesDes fils de soie reposent sur les cils de l'enfantInnocent enfantQue le blanc linge te protège!
J'aurais bien été ton grand grand frèreJe t'aurais gardé dans ton litJe t'aurais monté de longues histoiresSapristi, tu te serais endormi!
Tous les enfants dans leurs draps dorment d'un sommeil innocentInnocent enfantLa nuit est un doux refuge de rêvesDes fils de soie reposent sur les cils de l'enfantInnocent enfantQue le blanc linge te protège!
Dors, de ton sommeil d'or, dors!
Petits et grandsLes enfants sont d'or et d'argentFaufilés de fils blancsGrands et petitsLes enfants aiment la vanille
Dans le train de spéculoosDans le train de massepainDans le train de l'enfantSur le dernier wagon un coffre fortAvec la gomme des parents, dedans
Le ciel est plein de nuages et de paysagesNuages coton bleu blanc blond au-dessus du villageLe vent descend dans la rue, prend le chapeau du passantQue l'enfant prend, le lance dans le ventLe chapeau du passant dans les nuages de l'enfantAu-dessus du villageLe ciel des grands est beaucoup plus petitQue le ciel des enfantsEnfant, ne deviens jamais grand!
Dick AnnegarnLES ENFANTS
Des murs de gris, des murs de prièresEntre de mines de nicotine sulfite de ferDes femmes attendent entre des murs de rouille tâchésTâchés d'eau-de-vie d'une vie trop dure à supporterLes hommes sont sortis pour parler de la grèveLa grève du siècleOuvriers
Ils sont fâchés. Ils ne sont pas contentsIls viennent cracher leurs mécontentementsIls sont nombreux l'ombre dans les yeuxSombres et ombrageuxLes gueux
Les gueux ne capituleront plus devant le culot des autoritésLes gueux se manifesteront à toutes les saisons etÀ tous les mois s'il le faut ils ne lâcheront pasLes gueux ne capituleront plus devant le culot des autoritésQui elles reculeront bien sûr selon toute opportunité maisAucun discours n'apaisera plus la colèreLa colère du siècleOuvriers
Ils sont fâchés. Ils ne sont pas contentsIls viennent cracher leurs mécontentementsIls sont nombreux l'ombre dans les yeuxSombres et orageuxLes gueux
Où c'est qu'il est le grand et fort poiluMonsieur qui marchait ici devant a disparuDerrière les gueux et devant moiC'était lui le chef, je croisÇa s'est passé en un éclair: enlevéTrois mecs trois masques et trois matraques puis quelques coupsPersonne ne l'a vu ce tout à coup a passé inaperçuEt eux les gueux, ils continuent
Ils sont fâchés. Ils ne sont pas contentsIls viennent cracher leurs mécontentementsIls sont nombreux l'ombre dans les yeuxSombres et orageuxLes gueux
Dick AnnegarnLES GUEUX
À quoi pensent les tchèques?Quand ils pensent à quelque chose?Pensent-ils comme des tchèques?Pensent-ils rouge ou pensent-ils roseOu pansent-ils leurs plaies?
Jolie dame dans le tramJolie parapluieÊtes-vous déjà une madameOu bien une petite fille?
Vieux monsieur aux yeux si bleusVieil imperméableEst-ce que Prague est à vos voeuxOu bien insupportable?
Jeune garçon aux yeux si clairesVas-tu à l'école?Vas-tu voir ton grand père?Ou bois-tu son alcool?
Tendre mère avec sa fillePetit sac à dosÊtes-vous parti pour la vie?Ou seulement pour Brno?
Dick AnnegarnLES TCHÈQUES
Colombophile à LilleDans les gouttières d'hierIl vaque à ses occupationsS'occupe de ses chers oisillons
Haltérophile à LilleDans les vestiaires de hierIl voit passer des drôles d'archangesDes arcs et des flèches étranges
Sans domicile à LilleLa vie est bien trop chèreIl va, vit et veut voir tout ce qu'il peutSe mouche dans les étoiles quand il pleut
Dick AnnegarnLILLE
Loin de làLoin de làLoin de l'agglomérationLoin de làAu-delà de l'horizonAu delàLoin de la circulationLoin de là
Pas loin de dix ou douze millionsD'humanoïdes paranoïdesPas loin de çaPas loin de dix ou douze millionsD'humanoïdesQui se piétinentQui s'ignorentQui baratinentL'inodorePari-Pari-Parinoïa
Loin de làLoin de l'agglomérationLoin de làAu delà de l'horizonAu delàLoin de là
Dick AnnegarnLOIN DE LÀ
Maison à vendre avec vue sur la merEt sur les poldersMaison en Hollande, c'est pour pas très cherNous sommes expertsC'est une bonne affaire à faire
Mais l'annonce ne dit pas que ma mère, elle, naquit làAinsi que sa grand-mère et son grand-papaAinsi que son frère mort entre deux guerresEt l'annonce ne parle guère du passé qu'elle y enterreHuis te koop, goed voor de sloopNiet te huur, dat komt je te duurKoop het gauw, koop het nouWij geven ook kredietKrediet, krediet, wij geven ook krediet
Maison à vendre, avec vue splendideSur le ZuiderzeeMaison en Hollande, construction solideIntérieur rustiqueC'est une bonne affaire à faire
Et l'annonce oublie bien sûr de parler de la clôtureEt des fils barbelés pour séparer les maisonnéesCe que l'annonce ne dit pas enfin tu le verrasHuis te koop, goed voor de sloopNiet te huur, dat komt je te duurKoop het gauw, koop het nouWij geven ook krediet, krediet, kredietWij geven ook krediet
Maison à vendre, cette maison est à moiMais c'est la loiMaison en Hollande, si vous avez les sousLe monde est à vousC'est une bonne affaire à faire
Dick AnnegarnMAISON À VENDRE
À chaque étage des visages par milliersÀ chaque fenêtre des peut-êtres familiersChacun sa gloire, chacun l'histoire de son passéPersonne n'est dupe, personne ne bouge dans ces obsèques
Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait ce qui s'est passéQui c'est qui sait, qui c'est qui sait comment ça s'est fait
Dans cette famille y avait des filles et des garçonsY avait de la tante y avait de la rente et du viagerY avait de quoi partager comme désarroiLa désareine s'est prise la peine de s'évader
Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait ce qui s'est passéQui c'est qui sait, qui c'est qui sait comment ça s'est fait
Irène Boulin rebroussait chemin nonchalammentVers son destin elle faisait sienDes yeux humains transhumainsUn soir sursit où elle fit fi d'un fidèle chienCe chien de race avait la classe d'un chien de chasse
Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait ce qui s'est passéQui c'est qui sait, qui c'est qui sait comment ça s'est fait
Une maison rose une maison close à GournayUne maison vide chaleur torride dans les bosquetsElle brûle le feu elle joue l'enjeu de son forfaitNe se souvient de presque rien de rien de bien
Dick AnnegarnMAISON ROSE
Poésie, alchimie, arsenic et phosphoreAlambic, eau de lie, névralgie dehors!
Voulez-vous que je vous dise mes moments les plus forts?Voulez-vous que j'anatomise mes dedans dehors?Je n'ai plus foi en personne et j'envoie tout en l'airQuand ça me rerésonne dans la masse molaire
Mmmmmmmmmmmmmmmmmal de dents
Ça revient comme une fièvre, faut descendre sur terreÇa se lit pas sur les lèvres, c'est derrière: l'enferComme un champ magnétique, que survolent les fauconsDont je suis la victime, dont je suis le con
Oui, je me plains d'un mal bien peu pathétiqueMais c'est un mal quand même, c'est un mal de dents
Tous mes crocs se délabrent, il m'en reste plus guèreC'en devient même macabre, comme un cimetièreUn problème insoluble dans l'eau, dans de làDent de lit, dent de lait, j'ai donné déjà
Oui, je me plains d'un mal qui rapporte du fricMais ça m'enlève quand même pas le mal dedans
Mal dedans, mal dedans, mal dedans, mal dedans, mal dedans
Dick AnnegarnMAL DE DENTS
Dick Annegarn MAMAN MAMAN Maman, Maman, tu m'as mis au monde il y a bien longtemps Maman, Maman, je t'en suis toujours reconnaissant Parti pour pays Ouïgour qui m'attends personne Parti pour le Kirghizistan c'est qui m'attend ? Maman, Maman, tu m'as mis au monde prématurément Maman, Maman, je serais bien resté un peu plus longtemps A l'abri du mur de bruits qui dehors résonne A l'abri d'un ciel qui brille et trop fort rayonne Maman, maman, je ne t'ai pas trouvé au firmament Maman, maman, toi qui déplaces les mers qui déplace les vents Souffle fort un vent du Nord mouillé par l'Ouest un temps qui peste Souffle fort traverse les ports vent de l'est rafales funeste Maman, Maman, ce n'est pas le moment de faire le ménage Maman, Maman, pose ton seau, pars en voyage Elle est belle, dis, qu'est ce qu'elle est belle, maternelle pucelle Elle belle si éternelle, immortelle, sempiternelle Maman, Maman, tu me manques toujours énormément Maman, Maman, rendez-vous plus tard au firmament
Joao Joao le romanoEt Jean fils de gitanNe vont ni en coloNi à l'école ni en vacancesIls pensent qu'on ne peut pas se vanterD'être un aventurierSans avoir fait la routeRodent comme on peut roderQuand on a quitté son domicile adoré
Sur les mursDes loups hurlentDoucement
Maudit mal maudit mal maudit mal maudit mal de têteMaudit mal de siècle maudit mal de l'âme maudit mal maudit malMaudit mal maudit mal maudit mal maudit mal de l'êtreMaudit mal de l'autre maudit mal de vivre maudit mal maudit mal
Joao porte le sac à dosEt Jean accoste les passantsDit pardon de demander pardonAuriez-vous l'heure ou un cigaretteC'est bête que d'avoir quatorze ansEt d'avoir ni le tempsNi l'argent pour vivreVaudrait peut-être mieux volerOu bien se rebellerPlutôt que d'être
Dans la brumeDeux enfants fumentDoucement
Maudit mal maudit mal maudit mal maudit mal de têteMaudit mal de siècle maudit mal de l âme maudit mal maudit malMaudit mal maudit mal maudit mal maudit mal de l'êtreMaudit mal de l'autre maudit mal de vivre maudit mal maudit mal
Dick AnnegarnMAUDIT MAL
Dick AnnegarnMELCHIOREn plein dans la fleur de l’âgeCe garçon a tout pour plaireC’aurait pu être mon petit frèreBon teint et beau tatouageCe garçon a tout pour luiC’aura pu être mon ami
Un dieu presque vieuxUne peau de pommeUn mec presque secUn homme
Enclin au vagabondageCe garçon a les bras lourdsPar le poids de trop d’amourSans vin et sans baroudageCe garçon à l’âme purVu s’il mène la vie dure
Enfin, enfin quelqu’un de sageQu’a-t-il vu ou entenduPour en être si morduCombien y a-t-il de rois-magesQui se sont mis à genouxDevant la couche d’un si petit bout
Prochain et lointain virageCe garçon a pris son sacIl a dû sentir l’arnaqueChagrin et baragouinageN’ont pas vraiment prise sur luiIl s’en va, mais ne s’en fuit
Dick AnnegarnMÊME EN HIVERMême en hiver ce pays est beau même si les oiseaux sont de proieMerveille sur terre qu’un champs plein d’agneaux dont la laine tient chaud dans le froidDerrière les nues, derrière les nuées, derrière les nuagesHiver astral les étoiles sont loin et le vide est interminable
J’aime quand il pleut, j’aime quand il plie,J’aime quand il meurt dans mes yeuxJ’aime quand il rit, quand il sourit,J’aime il vit dans mon lit
C’est au printemps que la sève monte celle qui alimente les plantesSacré printemps plus que d’habitude une plénitude en attenteC’est des nimbus, cumulonimbus, venu de Venus dans les stratesPluie éclaircie un effet de pompe sur les composantes chlorophylles
J’aime quand il pleut, j’aime quand il plie,J’aime quand il meurt dans mes yeuxJ’aime quand il rit, quand il sourit,J’aime il vit dans mon lit
C’est en été, que le temps s’étend, temps qu’on attend tant, tous ensembleTemps des vacances, temps des transhumances avant les errances de septembrePendant ce temps, le monde paysan s’en va moissonnant sa souffranceRoundebalant, balançant la danse en glanant l’essence des semences
J’aime quand il pleut, j’aime quand il plie,J’aime quand il meurt dans mes yeuxJ’aime quand il rit, quand il sourit,J’aime il vit dans mon lit
C’est en automne que le tonnerre tonne une dernière donne pour les damesNoces de nonnes feuille d’or entonne chansons polytone de l’âmeGris est le ciel, jaune est le miel, les monde est providentielMoraine médiane, moraine souterraine quand le lac de glace s’avance
J’aime quand il pleut, j’aime quand il plie,J’aime quand il meurt dans mes yeuxJ’aime quand il rit, quand il sourit,J’aime il vit dans mon lit
Dick AnnegarnMIROIR
Dis-moi ce que tu penses de l’ambiance ce soirÇa balance en cadenceEt toi tu fais ta tête noireSouplesse jeunesse, le monde est à toi
Miroir, je te déteste te haisDevoir te voir comme un portraitÇa m’exaspère
Dis-moi toi, tu me déçois moiQue je ne te revoie plus chez moiTu m’étudies me déshabille de tes yeux galvanisésTu me défies, je t’en prie, je ne t’ai pas invité
Miroir, je te déteste te haisDevoir te voir comme un portraitÇa m’exaspère
Permettez-vousQue j'empreinte votre oreilleHistoire de vous raconterL'histoire de MireilleMireille est une moucheComme toutes les mouchesLe soir elle se coucheA l'aube elle se réveille
Zoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum
Un jour elle atterritDans la cellule d'une crapuleRaymond était son nomIl tirait vingt ans de prisonvioleur voleur tueurRaymond attend son heureAbruti par l'ennui la mouche le surprit
Zoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum
Raymond bonjour la moucheMireille bonjour RaymondSoyons de bons amisDes amis pour de bonLa brute apprivoiséePassant toute sa journéeA jouer avec MireillePour bonne conduite est libéré
Zoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoum
Dick AnnegarnMIREILLE
Zoum zoum zoum
Qu'est ce qu'on peut bien faireQuand on sort de prisonDans une poche une moucheDans l'autre quelques rondsSi je me faisais dompteurDe puces de cafards et d'abeillesJe serais manager la bête de scèneSerait Mireille
Zoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum
Voyons ce que ça donneVoyons si tu étonnesLes clients de ce bistrotMireille va faire ton numéroTiens une mouche, pardon dit le garçonEt d'un pouce farouche
Zoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoum zoum zoum zoumZoumMireille
Dis-moi, ce que tu pensesDe l'ambiance, ce soirÇa balance en cadenceEt toi tu fais la tête noireSouplesse jeunesseLe monde est à toi
Miroir je te déteste, te hais!De voir te voir comme un portraitÇa m'exaspère
Dis-moi, toi, tu me déçois, moiQue je ne te revoie plus chez moi!Tu m'étudies, me déshabilleDe tes yeux galvanisésTu me défies je t'en prieJe ne t'ai pas invité
Miroir je te déteste, te hais!Devoir te voir comme un portraitÇa m'exaspère.
Dick AnnegarnMIROIR
Je t'aurais bien vuÊtre de la fêteFaire la guindailleJe t'aurais bien vuPerdre le têteFinir ripaille
Mais ça n'aurait pas pluÀ l'entourageQu'on se partageNos amitiésEt nos ambagesPour initiés du voyage
Je me serais bien vuÊtre moins bêteAvoir du culotJe me serais bien vu me compromettreMe jeter à l'eau
Mais, ça n'aurait pas puSe faire sans heurtSans peine et sans peurSans provoquerLa terreurSans éhonté nos petites soeurs
Dick AnnegarnN.O.S AMITIÉS
Après l'école l'enfant reprend le chemin des grandsAprès l'école l'enfant décolle
Ni ça ni là ni responsableComme seul bagage un seul cartableCartable d'ailleurs d'un autre mondeQue celle lequel ses rêves l'inondent
Ni ça ni là ni responsableComme seul bagage un vieux cartableCartable d'ailleurs d'un autre mondeQue celle lequel ses rêves l'inondent
Dick AnnegarnNI ÇA NI LÀ
Au bar du bar-tabac, en formicaTu planes avec ta gitane, tu racontes des histoiresMais le correspondant que t'as téléphoné est occupéAlors tu tires encore un coup sur ta cigarette
Tu fumes, comme un nicotine queenQui frime, comme un nicotine queen
Tu blases le sexe et le luxe, tu les mets dans ta pocheÀ t'en croire, ta bagnole, ça c'est autre choseC'est ton char de tueur de primeTu envoies tout le monde sur les rosesTu domines et tu fascines
Comme un nicotine queen qui fuzzComme un nicotine queen qui punk
Au bar du bar-tabac, en formicaTu planes avec ta gitane, faut te voirQuand tu lis le grand journal, journal de boulevardTu te dis: "ça me regarde pas" et tu ranges ton foulard
Comme un nicotine queen qui frimeComme un nicotine queen qui fuzz
Maintenant que tu es propre et cleanMaintenant que t'es un mec réussiTu es pop et rock, en même tempsQue tu bois du gin-fizzTu écoute du Tamla-Motown à longueur de nuitTu te crois né à Tennessee
Mais il n'y a que tes poumon,Il n'y a que tes lunettes qui sont noiresTu n'es qu'un nicotine queenTu n'es qu'un nicotine queenQu'un nicotineQu'un nicotineQu'un nicotine queen... Blanc
Dick AnnegarnNICOTINE QUEEN
Nogent-sur-Marne, NogentNogent la môme, le ventre en avantT'es malade du coeur, NogentT'es toujours en sueur, ou alors le foie trop grandTu dénigres tous ces jeunes, qui fichent plus rienC'est pas comme toi, tu en chies, tu cuves ton vinEt dès que ça se présente, tu te souviensDe tes trois coups en quarante, c'est ton Verdun
Tabac et baguette, NogentPetite anisette ou petit vin blancTu ne crois pas que c'est assez, NogentD'être la risée de tes enfantsLa délinquance juvénile, ça te connaîtN'ont qu'à se rendre un peu plus utiles, dans le progrèsMais au bistrot t'auras jamais tort, jamais raisonTant que tu bois et que tu décores le patron
Ton pont de Mulhouse, NogentPetite écluse pour petit agentÀ jeun il est gentil et pourtantVaut mieux se faire petit ou alors être blancOu avoir plein de fric, NogentEt ne pas faire de politiqueEt si c'est le cas tu es un casFaut te caser dans un casier
Nogent-sur-Marne, NogentHonoris patria, papa triumviratComme aux États-Unis, NogentTu fais taratata et toute l'armée suitDans tes impasses se passent des choses, que tu redoutesPendant que tu forces sur la dose, pendant que tu broutesY a d'autres outres qui construisent d'autres demeuresSans moyens et sans devises, mais pas pour du beurrePas pour rienPas pour des prunesPas en vain
Dick AnnegarnNOGENT-SUR-MARNE
Nothing to say, nothing to long forNothing to sing, nothing to wait forNothing but love, love of your neighbourNothing, no dove, nothing, no harbourNothing, this is a life of nothing
But a joke, just to make recordsSmoke, to build the townAnd coke, for the guerillasPills, for the trills
Ai-ai-ai, MariaAi-ai-ai, me-loveAi-ai-ai, DolorèsAi-ai-ai enough, of nothing
NothingNothingNothingNothing, this is a life of nothing
Nothing, the Bee GeesNo one; the fly fleesTo tight, reflections ofNo light from above
Ai-ai-ai, MariaAi-ai-ai, me-loveAi-ai-ai, DolorèsAi-ai-ai enough, of nothing
NothingNothingNothingNothing
Dick AnnegarnNOTHING
Froid comme un pianoQui aurait froid dans le dosEt le mi bémol, faFroid comme une vidéoDont le bleu haloInonde l'atmosphère...
Coi, comme un mort oiseau tombé sans tombeauAu bord de la routeCoi, comme un bruit sourdeau donné par silencePour diligence...
Oiseau, oiseau, tu viens de haut, tu viens de loin...Tu viens de franchir les chemins aériens...Oiseau, oiseau, ton dos me porte en quelque sorteTes ailes me mènent par dessus plaines et vallée morteOiseau, oiseau
Bouleau, bouleau ne cède pas dessous mon poidsJe ne serais pas un bon tombeurBouleau, bouleau, ton doux feuillage me fait l'hommageDe son ombrage c'est un adage pour moi...Bouleau, bouleau
Auto, autocar, tu dévales la côte à toute berzingueT'es devenu dingue avec des bagages sur le toitAuto, autocarEt je m'accroche au carénage de ta carcasseÀ chaque virage c'est l'exploitAuto, autocar
Froid comme un pianoQui aurait froid dans le dosEt le mi bémol, faFroid comme une vidéoDont le bleu haloInonde l'atmosphère...
Coi, comme un mort oiseau tombé sans tombeauAu bord de la routeCoi, comme un bruit sourdeau donné par silencePour diligence...
Dick AnnegarnOISEAU
Dick AnnegarnOù ES-TU MOHAND ?Où es-tu Mohand pas dans nomansland ?Pas dans Nederland mon ami Mohand ?
Parmi les oiseaux parmi les flûtiauxParmi les pipeaux parmi les troupeaux
Et ta famille va-t-elle si bien que tu les dis ?La prophétie est ce qu’elle te convient ou est ce qu’elle te convie ?Et mon ami de Berbèrie est ce qu’il me confie ?Les doux soucis de son pays de sa patrie ?Les rois et les reines s’encore maintiennent encoreLes jours vont et viennent sans peine sans mortEt toi mon ami ou vas-tu la vie ?Dans quelle barbarié t’es tu mis ?
Où vas-tu Mohand pas dans nomansland ?Pas dans Nederland mon ami Mohand ?
Omnis Mundi
C'est quand il neige que cette histoire remonte
A la surface de ma mémoire c'est quand il neige
C’est quand il gèle, que je la vois venir à moi
Cette sentinelle venu du froid c’est quand il gèle
Vilaine vengeance, a chaque graine une autre graine
A chaque peine une autre peine nouvel engeance
C'est bien leur fête, c'est bien leur fils,
C'est bien leur frère, c’est bien germain, de francs cousins,
c’est bien leur fête
Omnis mundi créatura quasi liber et pictura
Nostrae vitae nostrae mortis nostri status nostrae sortis
Pas d'armistice, ils se savent condamnés à venger
En échange d'être vengé pas de justice
Pas d’indulgence, la spirale d’une famille en folie
Qui décide un jour de faire le tour du voisinage
Un tour de rage, la petite cousine refuse net,
Et c'est même pas peut-être, un faux mariage
Une folle offense, une folle outrance,
Qu’elle paye cher par exil par répudiance
Omnis mundi créatura quasi liber et pictura
Nostrae vitae nostrae mortis nostri status nostrae sortis
Un autre monde, c’est de l’autre côté
Que la paix soit louée du bout du monde
Quelques nuages accompagnent les bagages
D’un exil, double exil, d’un long voyage
Passage à l’âge, il a vu et revu
Et prévu et prévenu son héritage
Testamentaire, la famille est brisée,
Pour toujours abonné chez le notaire
© 2004 dae
Il y a de l'or aux arbres il y a du bleu au cielIl y a du blond aux barbes il y a du goût au mielIl y a de l'eau au fleuve il y a de l'eau de pluieDe l'eau qui abreuve les veines de la vie
Je te nomme chevalier de la feuille d'orC'est tout comme gentilhommeJe te somme de faire mieux encoreQue les hommes à la peau de porc
Il y a de la rhubarbe il y a du caramelIl y a des veines au marbre il y a des arcs-en-cielEt si je veux qu'il pleuve c'est de savoir iciJe ne suis veuf ni veuve garçon aguerri
Je te nomme chevalier de la feuille d'orC'est tout comme gentilhommeJe te somme de faire mieux encoreQue les hommes à la peau de porc
Il y a des ducs d'Hollande il y a des hirondelles qui ensembleDemandent une partie du cielIl n'existe au monde d'été éternelQue dans le creux d'une onde d'une main fraternelle
Je te nomme chevalier de la feuille d'orC'est tout comme gentilhommeJe te somme de faire mieux encoreQue les hommes à la peau de porc
Dick AnnegarnORBRE
La lune éclaire la clairière où je passe la nuitDevant le grand tribunal des sapinsAu grand jury, je prêterai serment
Je dois prouver ma prouesseJe dois faire preuve de sagesseEt je le prouverai!À vous, magiciens, astrologues, cosmologuesAlchimistes, braconniers, et sorciersJe vous prouverai!
Je n'ai point peur!Je me sens dru!Je me sens fort!
Le monde dort, loin dans la plaineLe monde ignore ma grande veineJe vais peut-être être admisParmi le clan des noctambules braconniers
Depuis plusieurs nuitsJe guette le loup, je le sais près d'ici
Le monde dort, loin dans la plaineLe monde ignore ma grande veineQue j'ai à ramener des poils de loupsAu clan des noctambules braconniers
Je vais tâcher d'amadouerCe loup farouche avec une souche imbibée d'éther
À nous le loup!À nous deux voeux!Mais ne pars pas, par mes aïeux!
Loup ne fuit pas dans ta cachetteJe ne suis pas à la requête, ni de ta tête, ni de ta queueJe voulais seulement quelques touffes de poils de ton pelage
Le monde dort, loin dans la plaineLe monde ignore ma grande déveineJe ne serai pas admisParmi ce clan des noctambules braconniers
Dick AnnegarnPALADIN BRACONNIER
Bientôt quatre milliards et six cents millions d'annéesQue déjà la terre s'est forméeMême pas encore aucune espèce en vueMême encore aucun individu
Devine le videDevine le ventDevine le feuDevine l'eau
Par photosynthèse composéeSpores de gymnospermes germésDes annélides spirographesAux urodèles à colonne unique
Devine des stipesDevine des prêlesDevine des palmesDevine des nimbes
Des prédécesseurs aux coléoptèresAux ornitholestes archéoptéryxDes nautiloïdes ichtyosauresAux poïkilothermes diplodocus
Devine de longues coquillesDevine d'énormes crustacésDevine de larges chenillesDevine d'étranges vertébrés
Sans aucun cousin ni cousine connueSans aucune commune affiliationMembre d'aucun clan, d'aucune familleEspèce d'espèce en voie de perdition
Devine un météoreDevine un météore qui va viteDevine une bombe qui tombeDevine une couche d'iridium
PANGÉE GONDWANATETHYS L'AURASIA
Dick AnnegarnPANGÉE
Dick AnnegarnPATERAPatera ça sent fort le bois qui craque.Patera du bois blanc avec une flaqueGibraltar est une pute sacréeFaut payer le passeur en pesetasPassé l’heure, c’est trop tard les gens s’entassentL’aventure commence à Fuerteventura
CarralejoLa patera passeCarralejoLa patera passe
Compagnon de menu embarcationCro-Magnon au milieu de l’océanSommes-nous faits pour que nos voix s’entendentÀ bâbord y a de l’eau jusqu’AgadirÀ tribord y a du grain jusqu’ArrecifeAu milieu une barque dérive
CarralejoLa patera passeCarralejoLa patera passe
Près de l’eau vit un homme dans une baraqueFabriqué de bois blanc comme sa barqueDemander le passage est un acte de foiAvant lui les passeurs ont passé l’armeArrêtés par les flots ou les gendarmesEt le vent souffle fort sur les cendres
CarralejoLa patera passeCarralejoLa patera passe
Dick Annegarn PAUVRE PECHEUR je pêche je pêche je pêche par paresse paraisse paraisse qui peut qui peut qui peut qui peut peu qui peut pas peut peu peut-être peut-être peut-être une touche une touche une touche une touche à la mouche la mouche la mouche la mouche à l'amende amende amende amende amère je suis un pauvre pécheur j'ai failli faire un gros malheur amère amère amère amertume tu me laisse tu me laisse tu me laisse bredouille bredouille bredouille bredouille sous la lune lunettes lunettes, lunettes à grenouille grenouille grenouille grenouille à la poêle la poêle la poêle la poêle à, beurrer beurré beurré beurré comme personne personne personne personne ne m'empêche je suis un pauvre pécheur j'ai failli faire un gros malheur
Sur son véloSous le chapiteauLes clés sous la liquette
Surtout que MadeleineAssure à elle toute seule toute une arèneDu haut de ces estrades
Dusse le ciel tomber sur la têteNul n'a le droit de rentrerSauf la lumière du jour
Dick AnnegarnPISTE
Ma mémoire à des déboires
Ne me souviens plus très bien
J’ai dû faire trop la foire
Fêté trop de festins
Chaque soir lune noire
Je pense à nos histoire
Bois de houe ou bois de haie
De quel bois Pierre est fait
Pierre, Pierre, c’est quand même fou
Cette folle idée que Pierre est parmi nous
Pierre, Pierre, tu te trouves où
Tu n’as qu’à m’appeler, mon Pierre, voyons-nous
Son gros corps lui pèse pas
Et son coeur est gros comme ça
Mais moi je sais que Pierre est au dessus de ça
Pierre, Pierre, on est bien né
Dans un monde con, dans un monde compliqué
Ces machines ne marchent pas
Ces machine nous approchent pas
C'est ma Chine à moi qui m'éloigne de toi
Pierre Pierre, tu es trop loin
Je te sais comme moi, la nuit ne nous voit pas
Pierre
© 2004 dae
Dick Annegarn POTRON MINET Mon nez me dit que je suis né ici heureux Mon âme aussi a son ciel bleu Mon héritage je la partage aussi à deux Mon chien et moi on cligne des yeux
L’aurore redore le minaret L’aurore redort dés potron-minet
Qui peut me dire ce qui va venir demain matin Qui peut prédire l'avenir Qui peut me dire si je pourrais un jour Lever paupière à rebours
L’aurore redore le minaret L’aurore redort dés potron-minet
Le jour se pointe à la fin d'une nuit dormie Sa fin s’annonce par une lueur La faim me creuse, je ne serais pas parti Sans avoir flairé quelque fleur
L’aurore redore le minaret L’aurore redort dés potron-minet
Je suis moiComme je suis toiJe suis il et je suis elleJe suis nousAussi je suis vousJe suis toujours et partout
Et puis je ne suis rien qu'une soustractionUne divisionUne multiplication
Chaud comme un soleilOu froid comme un glaçonPour moi, c'est pareilSalsepareilleC'est moi, et mes polymorphoses
Je suis mon pèreJe suis mon fils ainéJe suis ma fiancéeJe suis ma grande mèreEt je suis ma petite-filleJe suis papa et mamie
Je suis plusieursJe suis toute une familleJe m'aime et je m'hais
Chaud comme un soleilOu froid comme un glaçonPour moi, c'est tout pareilSalsepareilleC'est moi, et mes polymorphoses
Formes et morphoses forment la musiqueDe la différenceDifférenceCouleurs et nuancesDivers divergences
Chaud comme un soleilOu froid comme un glaçonPour moi, c'est pareilSalsepareilleC'est moi, et mes polymorphoses
Haut, je suis hautAu-dessus de vos sphèresJe suis le rienQui vous a accouchésJe suis le rienQui nous a accouchésJe suis le néant
Dick AnnegarnPOLYMORPHOSES
Prosper pourquoi coupes-tu les arbresQue ton père a plantésMais non, tes pommes ne sont pas âpresIls tentent de te chanter
Ces messieurs n'ont qu'un voeuMener Prosper à bout de nerfsQue ils disent: "tête de dieu"Je ne peux mener misèrePour quelques stères
Et puis tu te reposerasPrés de ta SophieQui ne te supplie même plus
Prosper, pourquoi vends-tu ta terreTu vas le regretterTes enfants n'en voudront à leur pèreIls vont se coaliser
Pour aller dans les citésCourir leur chanceRevenir dimanche soirProsper mari, au revoir
Et puis tu te reposerasPrés de ta SophieQui ne te supplie même plus
Prosper, pourquoi quittes-tu ton îleDe travail et de fruitQue dis-tu pour aller vers la villeSalut, Prosper, bonne nuit
Tiens, Prosper, je t'achète ta terreEt tes arbres aussiLe citadin devient agraireEt Prosper, mélancolie
Et puis tu te reposerasPrés de ta SophieQui ne te supplie même plus
Dick AnnegarnPROSPER
Dans le puits du Puy de Dôme vit un homme dans un oeufIl cultive des chromosomes déjà môme il était veuf
Même si le vent l'a pris au gré d'une tempêteEt qu'il a atterri sur la pente d'un volcanIl était tout petit pas plus grand qu'un grain de fèveIl était tout pas beau pas plus beau qu'un oripeau
Dans le puits du Puy de Dôme vit un homme dans un oeufIl cultive des chromosomes déjà môme il était veuf
Même s'il y avait cette fille revenue d'une autre fêteQui était assis aussi sur la pente du volcanIls étaient vite amis comme seuls deux enfants peuvent l'êtreIls étaient pour l'amour pour que la vie voit le jour
Dans le puits du Puy de Dôme vit un homme dans un oeufIl cultive des chromosomes déjà môme il était veuf
Même si leur lune de miel était pire qu'une croisadeAvec le feu au ciel et la lave à leur piedsÀ cause d'un éboulis de la cime de la crêteIl l'a enseveli sans vouloir son enterrement
Même si le phacochère qui traînait le long des plainesLouant son âme frère sans savoir pourquoi? comment?Et dire qu'il y a eu un homme, ici bas sous cette terreQui s'est enseveli, dans le dôme du volcan
Dans le puits du Puy de Dôme vit un homme dans un oeufIl cultive des chromosomes déjà môme il était veuf
Dick AnnegarnPUY DE DÔME
Si tu n'as pas connaîtreLe profond de mon êtreC'est tant pisTu sais pertinemmentQue ça fait un petit momentQue c'est longJe fais tout pour l'amourEt toi tu dis toujoursPas comprendreAh que tu es pour moiAh que beaucoup de joieEt de peine
Que toi que toi que toi y en a que pour toiEt moi et moi et moi ça n'existe pas
Si tu n'as pas comprendreQue mon coeur est si tendreEt bleuQuel ami quel amantA vu passer le ventSi présÇa souffle fort tu ne trouves pasEst-ce qu'on ferait pasUne poseToutes nos piles sont à platEt tu me fais malgré çaQuelque chose
Que toi que toi que toi y en a que pour toiEt moi et moi et moi ça n'existe pas
Carte sur tablePose-cartableMoi non plusJe ne suis peut-être pas netMais j'ai failli que n'êtrePour rienCe n'est pas un hasardIl fallait tôt ou tardQue je te voisIl fallait que tu sacheChaque fois que je me fâcheC'est pour toi
Que toi que toi que toi y en a que pour toiEt moi et moi et moi ça n'existe pas
Dick AnnegarnQUE TOI
Quelle belle vallée avec ses plaines avec ses présAvec ses reines avec ses fées ailéesQuelle belle vallée que je m'en vais te raconterQue je m'en vais te rencontrer à pied
Les oiseaux ont les os creux comme des haricotsLes radis font leurs nids aux racines des pissenlitsLes rats d'eau ont le dos qui font frémir les roseauxLes radis sont petits "c'est pour ouvrir l'appétit"
Quelle belle vallée avec ses fermes et ses fermiersAvec ses gaines et ses greniers bondésQuelle belle vallée avec ses cucurbitacéesAvec ses cultures labourées l'été
Les saisons font le con à travers toutes les saisonsLe ciel fond tout en larme à chaque coup de feu d'une armeLes charrues les chariots les chenus et les chevauxTombent en rade quelle salade à chaque coup de claironade
Quelle belle vallée avec son ciel ensoleilléAvec son seigle avec son blé seméQuelle belle vallée avec ses chênes ses châtaigniersAvec ses frênes ses peupliers plantés
Quelle belle vallée avec ses fleuves et ses citésAvec ses neuves destinées tracéesQuelle belle vallée avec ses papes et ses papiersAvec ses pompes et ses pompiers
Les campeurs n'ont pas peur de faire peur aux autres campeursLes touristes ne sont pas tristes pollueurs et optimistesLes pêcheurs sont songeurs à l'approche des buldosLes brochets aux aguets d'un beau banc de barbiquets
Quelle belle vallée avec ses digues et ses bateauxAvec ses zigues et ses autos zozosQuelle belle vallée avec ses ponts et ses chausséesAvec ses ronds et ses carrés carrément
Dick AnnegarnQUELLE BELLE VALLÉE
Dick Annegarn
QUELLE POULE POND TANT ?
Quelle poule pond tant ? Quelle poule pond tant ? Pour qu’il ait tant de pierres sur terre Quelle poule pond tant ? Quelle poule pond tant ? Pour qu’il ait tant de coques calcaires Quelle poule pond tant ?
Est elle belle et grosse ? Ou bien frêle et rousse ? A t’elle le coq au trousses ? Ou est ce qu’elle fait pousser poussin ? Est elle dans les astres ? Un cruel désastre ? Est-ce qu’elle en ferait pas trop ? J’ai peur qu’elle fasse de vieux os Quelle poule pond tant ?
Quelle poule pond tant ? Pour qu’il y ait tant de frères sur terre Quelle poule pond tant ? Quelle poule pond tant ? Pour qu’il y ait tant de sœurs sur terre Quelle poule pond tant ?
Serait elle divine Ou bien orpheline Assise sur son arrière-trône Polluant la couche d’ozone Est ce qu’elle consciente Que sa divine fiente Produit des coques aussi durs Qu’une résine de manucure Quelle poule pond tant ?
Quelle poule pond tant ? Pour qu’il y ait tant de verres sous terre Quelle poule pond tant ? Quelle poule pond tant ? Pour qu’il y ait tant de pieds sous terre Quelle poule pond tant ?
Il n’y a pas de poule Qui ne sorte du moule Et le mal n’est plus à faire Le désert avance lunaire Si ses os sont frêles C’est qu’elle est mortelle Et que même avicole Elle passera à la casserole Quelle poule pond tant ?
I can't get noI can't get noI can't get no satisfaction
Ce n'est pas vraiment grave tu me dirasCe n'est pas vraiment grave je saisMais ça me pose des problèmesÇa me pose de sérieux problèmesÇa me pose des putains de problèmesQue d'être comme ça quelqu'un d'autre aussiÇa me pose des problèmesÇa me pose des putains de problèmes
Et il y a quelque choseQue tu n'as pas encore vraiment comprisIl y a quelque choseQue tu n'as pas encore vraiment décelé
C'est que je suis quelqu'un d'autreQue toi tu crois savoirC'est que je suis quelqu'un d'autreQue toi tu crois comprendre
Avec d'autres amours et d'autres soucis que toiEt avec d'autres inquiétudesEt avec d'autres cauchemars dans d'autres solitudesOui je vis ma vie comme je le puisEt je rêve mes rêves selon la sève disponible
I can't get noI can't get no
J'aimeJ'aimeraiJ'aimerai aimerJ'aimerai aimer quelqu'un d'autre aussi
Mais je n'arrive pasJe n'arrive pasJe n'arrive pas à me satisfaire
Dick AnnegarnQUELQU'UN D'AUTRE
Dick Annegarn QUI M’ENTEND Qui m’entend, quelqu’un m’entend-t-il ? Il me semble que je ne suis pas seul. Apparemment, il n’y a personne. Je sais bien que le monde est grand. Beaucoup trop grand, pour un enfant, Petit ou grand Beaucoup trop lourd, trop de désamour, Beaucoup trop gourd, beaucp trop sourd Qui me voit quelqu’un me voit-il ? Il me semble que je sois visible. Qui perçoit mon fruste refuge ? Dans la brume du bois du grand soir. Beaucoup de temps passé à attendre, Un temps qui passe, un temps qui lasse Beaucoup de temps passé à attendre, L’âme sœur, l’âme frère Qui m’endort quelqu’un m'endort-il ? Il me tarde de ne plus tarder Qui m ‘aime tant que toi parmi d’autres. Train qui passe, il est bien trop tard. Pleures-moi, déplores-moi Je meurs de ça, de fausses joies. Engueules-moi, insultes-moi, Ecœures-moi, je ne suis plus là. Qui me sent quelqu’un me sent-il? Il est fort probable que non Qui consent admet l’admissible Mon église n’a plus de disciples Aimes-moi, aimantes moi, Mentholes-moi, tolères-moi. Amis-moi, déshabilles-moi, Regardes-moi, ne me désole pas.
Je voudrais bien savoirJe voudrais bien savoirQui sommes-nous?Je voudrais savoirJe voudrais savoirQui sommes-nous?Et ce "nous", il va où, ce "nous"?
D'abordComment savoirComment savoirQui sommes-nous?Quand je peux pas te voirAutre que nuDans quel décorDans quel voyageMouves-tu?
Sur la route de l'estSur la route de l'ouestJe préfère encore la route de l'estMais de la route du nordÀ la route du sudJe préfère encore la route qui tourneDe la route à toiÀ la route à moiJe préfère encore la route à nous.
CurieuxCurieux de savoirQui sommes-nous?J'aimeraisJ'aimerais savoir, j'aimerais savoirQui sommes-nous?Dans quel panneauSous quel drapeauTomberons-nous?
Dick AnnegarnQUI SOMMES-NOUS?
Sidna aïssa lama ou rabbi JésusIl a déjà tout vuSidna aïssa lama ou rabbi JésusIl a déjà tout su
Vagues et vents vont vaguement au gré de l'eauDe l'eau de mer qui couvre la terre avec beaucoup deVagues de vents qui vont devant de vrais volcansCrachant la lave qui va avalant avec beaucoup de vaguesAvec beaucoup de vaguesAvec beaucoup de ventsAvec beaucoup de vi... rements
Génésareth au nord du mont TaborJésus s arrête au bord du lac deGénésareth au sud de BethsaïdJésus veut être le guide
Jésus va où vont ces quatre pauvres amisAmis dans la tempête dans la nuit camarades deJésus va où vont ces quatre pauvres viesIl calme ciel et terre par l'espritAvec beaucoup de grâceAvec beaucoup de forceAvec beaucoup de métaphores
Sidna aïssa lama ou rabbi JésusIl a déjà tout vuSidna aïssa lama ou rabbi JésusIl a déjà tout su
Sous la mer se trouvent d'autres eaux saléesLa pêche n'y est ni sûre ni prospère pour le bédouinSous le chèche le soleil se fait moins ardentQuand ciel et terre conjurent l'enferPalestinien du nord palestinien du sudPalestinien du mont Tabor
Pierre le zélote le frère aîné d'AndréFils de Jonasz bien né il s'agit deJean et Jacob le fils de zébédéeEnfants d'essénée
Paraboles de vierges sages de vierges folleY a pas d'amour sans huile dans la fioleParabole du pharisien qui dit donner beaucoup d'obolesS'il n y va pas le pauvre lui y voleAu paradis des oiseauxAu paradis des angelotsAu paradis du bien du beau
Dick AnnegarnRABBI JÉSUS
Y a des boisY a des champsY a des bêtesPuis y a des chasseursY a des loisEt des flinguesEt des sous-boisEt des doux dingues
Renard! Viens me trouverSi tu cherches un trou, viens me trouverVeinard! Celui qui peutT'héberger, t'héberger
Y a des moisY a longtempsQue j'attendsMoi aussi traquéMais dis-moiT'es confiantTu n'attends plusD'être repéré
Renard! Viens me trouverSi tu cherches un trou, viens me trouverVeinard! Celui qui peutT'héberger, t'héberger
Y a des boisY a longtempsMoi, aussi traquéY a des loisT'es confiant, tu penses peut-êtreTe goupillerRenard! Viens me trouverSi tu cherches un trou, viens me trouverVeinard! Celui qui peutT'héberger, t'héberger
Dick AnnegarnRENARD
Je rêve d'aller, là-haut, dans les sphèresLà où le vert est d'or brodéD'après ce qu'on dit, ici-bas sur la terreOn y boit de la bière dans des chopes dorées
Je parie queLes anges me plairont
Résonne, résonne, résonne le corPigeonne, pigeonne, emmène-moi à l'aurore
Une fois là-haut, là où il fait beauQuand il crache en bas, je rigolerasUne fois là-haut, j'enlèverai mon tricotJe mettrai mes habits au portemanteau
Je parie queLes anges me plairont
Résonne, résonne, résonne le corPigeonne, pigeonne, emmène-moi à l'aurore
Le cake, il est bon, y'a des raisins dedansLe cake, il est meilleur que le cake de mamanJe vais y aller, peut-être y resterEn tout cas, je verrai. Laissez-moi rêver
Je parie queLes anges me plairont
Résonne, résonne, résonne le corPigeonne, pigeonne, emmène-moi à l'aurore
Dick AnnegarnRÉSONNE
Rhapsode rhapsode que racontent tes odesQu'est ce que tu vantes l'exode des tiensRhapsode rhapsode t'écouter c'est commodeQuand tu changes de mode lydien
Manque rien ni le vin ni le ventManque rien ni le tempsManque rien ni le pain sur la plancheManque rien ni la chance
Dans les hautes plaines d'Anatolie plaines de steppesVivait un homme nommé Abdel ZEYNIKI élève d'AlepC'était un vieux chanteur turc un chanteur aveugleBon poète et joueur de luth plume d'aigle comme ongleIl chantait ce qu'il ne voyait pas la faune et la flore
De la vie des hommes et de leur trépas maudite soit l'aumônePour qu'il chante fallait une belle veillée digne d'ancêtresS'il chantait c'était pour parjurer le mauvais sort fait aux êtres
Dans une haute ferme d'Anatolie fume une chambreDans laquelle chante Abdel ZEYNIKI quittant son ombreIl pouvait psalmodier jusqu'à l'aube lorgnant l'auroreSon soleil et sa lumière chaude venant du dehorsIl tâtait comme ça en avançant une canne comme épéeQuand soudain il sent le corps brûlant d'un oiseau à ses piedsDe ses deux mains il l'enveloppa le portant à ses lèvresIl lui chante un poème kizil bach plus beau que l'or des orfèvres
Dans les hautes coutumes d'Anatolie il y a celui de l'accueilOn ne laisse un oiseau ni gir ni gémir esseulé sur son seuilEt le geste d'Abdel ZEYNIKI est celui d'un enfantQui va faire de son âme si petit un amour bien plus grandEt l'oiseau ne pouvant plus voler était bien à l'écoute
Du rhapsode à la voix voilée par la poussière de la routeC'est en écoutant tout le temps restant que ses ailes ont poussésEt qu'Abdel bien moins aveugle qu'avant à fini par migrer
Dick AnnegarnRHAPSODE
Robert CailletSans domicileSautait dans le DoubsPour quelques centimes
Il savait nager, il était maître nageurEt savait nager, par misère et pour l'honneurQuarante-huit ans, il a sauvé beaucoup d'enfantsQuarante-huit ans qui ne l'ont pas sauvé pourtant
Robert CailletSans domicileSautait dans le DoubsPour quelques centimes
Du pont battant, en aval de BesançonDu pont battant, des gens lui jettent de l'argentL'eau était son lot, et les roseaux son cimetièreL'eau était son lot, et l'air ce que son âme espère
Robert CailletSans domicileSautait dans le DoubsPour quelques centimes
Il avait flambé tout son argent et sa santéN'avait plus plongé depuis le début de l'étéLe Doubs est en crue, tellement qu'il a beaucoup pluLe Doubs est en crue, personne ne l'a vraiment voulu
Robert CailletSans domicileSautait dans le DoubsPour quelques centimes
Une première fois, il remonte à la surfaceUne seconde fois, il remonte à la surfaceUne dernière fois, il remonte à la surfaceUne dernière fois, il remonte
Et leur fait face
Dick AnnegarnROBERT CAILLET
Va dire à RosyVa dire à RosyVa dire à RosySa vieille oie grise est morte
Celle qu'elle a fait vivreCelle qu'elle a fait vivreCelle qu'elle a fait vivrePour faire son traversin
Celle qu'elle a fait paîtreCelle qu'elle a fait paîtreCelle qu'elle a fait paîtrePour faire son édredon
Bravant la basse-courBravant la basse-courBravant la basse-courElle joue du jeu de l'oie
Becquetant BécassineBecquetant BécassineBecquetant BécassineElle s'est mise hors la loi
Voleuse et gendarmeVoleuse et gendarmeVoleuse et gendarmeSifflante contre sifflet
Va dire à RosyVa dire à RosyVa dire à RosySa vieille oie grise est morte
Dick AnnegarnROSY
Sacré géraniumTu sens bon la terreEt toi aussi l'anémoneTulipe je te préfèrePuis de toute façon vous sentez toutes bonVous êtes toutes belles mes demoiselles
Ah ce qu'on est bien dans ce jardinLoin des engins hein!Pas besoin de sous pour être bienPas besoin de vin pour être saoul
Les poules et le coqSe content fleuretteC'est vrai qu'il est seul ce lapinJe crois que ça l'embêteDis, toi le chien, je ne te prive de rienRemue donc ta queue fais moi tes beaux yeux
C'est vous les légumes enfin je présumeVous n'êtes pas reconnaissablesIl vous faut dire qu'hiver vient de partirLe temps est encore variableUn coup d'arrosoir avant la tombée du soirUn coup de râteau autour des poireaux
Dick AnnegarnSACRÉ GÉRANIUM
Saint-André des Arts qui mène une drôle de vie bizarre.Dans cette histoire qui se purge loin du purgatoireSaint-Pierre des vieux, Saint-Pierre qui bosse chez RenaultT'es pas de ceux qui râlent ou renâclent au boulot
Le jour se lève toi t'es déjà bien partiTu ne connais pas de trêve tu ne connais pas de répitTa paye se solde à la course au galopTu ne connais pas le bol de ceux qui vivent sur ton dos
Papa cool papaPapa poule papa
Saint-André des Arts qui mène une drôle de vie bizarreDans cette histoire qui se purge loin du purgatoireSaint-Pierre des vieux, Saint-Pierre qui bosse chez RenaultT'es pas de ceux qui râlent ou renâclent au boulot
De Boulogne à Flins tu mobilises toute l'usineT'as qu'à faire le malin tu paralyses la cantineMais ton contrat d'entretien stipule bien ta venueEt ça même quotidien s'il le faut, vu l'imprévu
Papa cool papaPapa poule papa
Saint-André des Arts qui mène une drôle de vie bizarreDans cette histoire qui se purge loin du purgatoireSaint-Pierre des vieux, Saint-Pierre qui bosse chez RenaultT'es pas de ceux qui râlent ou renâclent au boulot
Ta femme te trompe comme toi trompe ta femmeElle te dit pas tout ce qu'elle fait de tes sousTes fils te flambent toute ta paye en sonoEt puis t'en redemandes papa prête nous les clés de ton auto
Papa cool papaPapa poule papa
Saint-André des Arts qui mène une drôle de vie bizarreDans cette histoire qui se purge loin du purgatoireSaint-Pierre des vieux, Saint-Pierre qui bosse chez RenaultT'es pas de ceux qui râlent ou renâclent au boulot
L'argent que tu gagnes c'est pour tes filsC'est pour ta femme c'est pour le fiscEt quand viens le temps Saint-André t'es déjà vieuxT'as déjà fais ton temps t'as déjà fait de ton mieux
Papa cool papaPapa poule papa
Dick AnnegarnSAINT-ANDRÉ DES ARTS
OYEZ OYEZTAIAUTVAILADI VAILADIVLO
Mobilisez vos modestes armes à feuxVaudrait peut-être mieux ça que de dire adieuSolidairement solidaire d'une terre prospèreOserions-nous tuer ou laisser faire
Les sangliers lui va voguant à sa vacationLes rats musqués de saisonLes chats sauvages divaguant à ses occupationsDes marécages
OYEZ OYEZTAIAUTVAILADI VAILADIVLO
Rodant par là suivi de quelques marcassinsCette bête-là connaît trop bien son terrainPositivement pourvu de dents et de défensesOserions-nous commettre cette imprudence
Aux sangliers lui va voguant à sa vacationAux rats musqués de saisonAux chats sauvages divaguant à ses occupationsDes marécages
OYEZ OYEZTAIAUTVAILADI VAILADIVLO
Englué embourbé enclavé dans un pré
Sauvagement poursuivi dans la forêtFauve banni du ban de RambouilletBauge piégé et bois empoisonnéOserions-nous encore les pourchasser
Les sangliers lui va voguant à sa vacationLes rats musqués de saisonLes chats sauvages divaguant à ses occupationDes marécages
Dick AnnegarnSANGLIER
Dick Annegarn
SANS FAMILLE NI PATRIE Maman murmure misère d’une moue joyeuse Papa parti pour faire une famille nombreuse Les poules picorent pécores dans la basse cour Les enfants se dévorent tout autours Est ce qu’on peut vivre sans famille ?
Je me pose souvent cette question Est ce qu’on peut vivre sans patrie ? Nous sommes plusieurs millions !
Les hommes ne passent pas assez souvent à la maison Les mômes languissent oncles et tantes Les femmes n’y retrouvent pas leurs petits Ni les berger leurs brebis Est ce qu’on peut vivre sans famille ?
Je me pose souvent cette question Est ce qu’on peut vivre sans patrie ? Nous sommes plusieurs millions !
Aucune famille se suffit à elle même Aucune fratrie ni clan Mon ami de la frousse dense Cher payé l’intransigeance Est ce qu’on peut vivre sans famille ?
Je me pose souvent cette question Est ce qu’on peut vivre sans patrie ? Nous sommes plusieurs millions !
Nom de nom de DieuC'est qu'il n'y a aucun nuageDans le ciel de bleu!Un pur paysageDe rienQue du soleilEt de sécheresse
ArideJ'ai la gorge aride et videJ'ai le bide avide d'eau fraîche
Le débit diminue, dans toutes les rivièresLes rivières à nu suent de leurs pores de vaseSèche
Les lacsEt les nappes d'eau à secAnticyclone de haute zone, un temps d'obsèquesL'étéDromadaire exténueCimetière de l'été
SécheresseArideSécheresse
SécheresseSècheSécheresse
Dick AnnegarnSÉCHERESSE
Send my body home not aloneLet me live a second life in a children's paradiseSave my flesh and bones on a boatWind and winter follow by as tomorrow never dies
You're the best of worse of friendsPraise the sea it never endsYou're the sea and i'm the skyWe together lullaby
Send my body home not aloneLet me live a second life in a children's paradiseSave my flesh and bones on a boatWind and winter follow by as tomorrow never dies
You're no good and i'm too soonYou need food for your typhoonWhen I'll be to old for theeI'll be free under your tree
Dick AnnegarnSEND MY BODY HOME
Dick Annegarn SOLEIL DU SOIR Je n’aime pas voir le soleil descendre si bas Je n’aime pas beaucoup ça, ça me fout le cafard Ça me fait voir, ce que je ne veux pas Ça me fait boire, ce que je ne veux pas Je ne veux pas que le monde me voie Dans cet état-là Je ne veux pas paraâtre piètre Mais je ne veux pas de la vie d’une star au noir Je ne veux pas que le ciel descende plus bas Je n’accepte pas ça, ça me rabat ma joie La nature est toute gorgée d’eau Mais ma nature à moi elle va à vau l’eau Je ne veux pas que le monde me voie Dans cet état-là Je ne veux pas paraâtre piètre Mais je ne veux pas de la vie d’une star au noir J’ai hâte de voir le soleil se lever plus tôt J’ai hâte de voir le ciel bien avant l’aube Bien avant le commencement Bien avant le bataclan Je ne veux pas que le monde me voie Dans cet état-là Je ne veux pas paraâtre piètre Mais je ne veux pas de la vie d’une star au noir
Dick Annegarn SOLDAT Soldat ou soldanelle, solfatare Soleil ou nuit éternelle, sol solennel Je n’arrive pas à voir le mal qui rôde, Hérode aussi ignorait ça Et j’en suis même pas malade, tellement que je suis si loin de ça À'cb chaque feuille, son automne, le firmament attend l’hiver Mais à choisir entre les hommes et les fleurs, je ne choisis guère Une faune aphone au Liban Une zone atone au Golan Soldat ou soldanelle, solfatare Soleil ou nuit éternelle, sol solennel Dans la toundra, il y a des rats et rares sont ceux qui s’y aventurent Dans la pampa, il y des chats et des chardons qui les endurent Dans ces contées, on ne badine pas avec tant d’allégresse Dans ces vallées, on ne s’arrête pas sans que beauté blesse Une faune aphone au Liban Une zone atone au Golan Soldat ou soldanelle, solfatare Soleil ou nuit éternelle, sol solennel
Dick Annegarn SOLEYMAN Soleyman de Brasio tombé de l’avion Il ne pesait que trois kilos un petit garçon Saut de si haut sursaut de si haut un si sot saut de haut Les mots se fondent les mots sous les mots se morfondent monde immonde Un enfant naît un autre renaît un de trop un petiot Laissé pour compte laissé sans un acompte au comptoir u hasard Soleyman de Brasio tombé de l’avion Il ne pesait que trois kilos un petit garçon L’air désaltère la soif que procure Agadir Vilipendé ville jérichosé en ruine orpheline Mère mercenaire ni père militaire n’ont le temps pour l’enfant Dans leur bagage dans leur badinage ils en oublient leur petit Soleyman de Brasio tombé de l’avion Il ne pesait que trois kilos un petit garçon Dans le mais par malin malice on la trouve l’enfant louve Quand on est père et quand on les perd, on les couve où qu’ils errent Enfant voulu ou enfant échu c’est pour quand qu’il sera grand Marin pêcheur ou bien enchanteur ou alors aviateur
Dick AnnegarnTAXI
Taxi, j’attends le taxiTaxi Taxi
Dans mon agenda,J’ai mis deux ou trois semainesVoyage avec amisTaxiNous étions déjàPour une presqu’île lointainePartis comme promis
Taxi, j’attends le taxiDans le fin fond de la Finlande, assis seul sur un champignonTaxi Taxi
Dans ce saunail y avait toi et moiEt ta chaude SarahJe n’y voyais rienTrio ni entrechatUne danse que je ne danse pas
Taxi, j’attends le taxiDans le fin fond de la Finlande, sara- sara- sarabandeTaxi Taxi
Deux fenêtres en faceDu vent de l’amitiéUn vent qui souffle et passeUn lac de glaceUne femme est au milieuEt moi je suis de trop
Taxi, j’attends le taxiDans le fin fond de la Finlande,rien de plus je ne demandeTaxi Taxi
Taxi Taxi
Dick Annegarn THEO Théo, c’est beau un tableau vivant Théo, il faut que tu m’envoies de l’argent Faudrait que j’achète de la peinture bleu azur Faudrait que je trouve des tubes de jaune chrome citron J’ai un grand besoin de noir et de vert Véronèse Faudrait que je trouve de la toile de trente sur quarante treize Théo, c’est beau un tableau vivant Théo, il faut que tu m’envoies de l’argent On peint à deux c’est ce qu’on s’est dit chez nos neveux Nos âmes proviennent de la même mère On peint à deux et tu nous vends si tu le veux Toi et tes visionnaires Théo, c’est beau un tableau vivant Théo, il faut que tu m’envoies de l’argent Je dois mon mois à la mère d’Adeline Ravoux Faudrait peut-être que je règle le compteur d’eau avant mardi pardi Faudrait que je paye la boisson jaune au poison vert clair de lune Faudrait peut-être que je touche terre Théo, c’est beau un tableau vivant Théo, il faut que tu m’envoies de l’argent Penser tableau à l’aune de l’univers Voilà le lot de mon âme frère Tremper pinceau dans l’eau de la rivière La plaine de Caux comme phalanstère Théo, c’est beau un tableau vivant Théo, il faut que tu m’envoies dans le vent
Je suis blanc-bec russe un prince sans PrusseUn prince sans roi y en a d'autres comme moiQui écoutent John Lennon sur leur vieux gramophoneIls écoutent Jimmy Hendrix sur leur vieux tourne-disque
Tchernobyl blues Tchernobyl blues
J'écoute la radio je vois la téléJe lis les journaux je suis sur-informéDeux ou deux-mille face ou bien pileDe rems ou de rads de quel mal malade
Tchernobyl blues Tchernobyl blues
J'ai pris mon vélo pour faire du cheminJe croise des silos où il n'y a pas que du grainMes pieds ont brûlé mes pneus ont crevéMa tête est malade mes yeux irradiés
Tchernobyl blues Tchernobyl blues
La ville était déserte on avait évacuéTout ce qui encore un peu remuaitMon corps était inerte sur le sol de la tourDe la cour derrière le parapetJe fais le sourd je fais le mort je fais le muet
Tchernobyl blues Tchernobyl blues
J'entendais le silence derrière le murDu jardin du voisin citadin mitoyenLa femme est opulente luquant de ses yeuxCurieux yeux derrière les maillesJe suis né dans un monde terrible monde de son filet
Tchernobyl blues Tchernobyl blues
Les hommes étaient alertes les sirènesDes autos de secours hurlaientMes amis seraient indemnesSi seulement ils auraient pu éviterÇa de justesse
Dick AnnegarnTCHERNOBYL BLUES
Sometimes it is nothing but a sad and poor child syingSometimes it is nothing but a bombSometimes it is nothing but low clouds slowly passing bySometimes it is nothing but no light
I'm a today-one and a tomorrow tooWhere did I put my gun in a dead issueI'm a nowhere non a priest without trueWhere do I find my fun it is to know youIt is to know youIt is to know you
Boys all around travelling bound sailors of the first hourBeating and rambling midnight gambling bold world of your birthStriking along fighting along has no sense aloneBut a seat or a saddle for a rebel are just restworth
I'm a today-one and a tomorrow tooWhere did I put my gun in a dead issueI'm a nowhere non a priest without trueWhere do I find my fun it is to know youIt is to know youIt is to know you
While I'm not deadI'll be aheadWhile I'm aliveI'll have my pride
I'm a today-one and a tomorrow tooWhere did I put my gun in a dead issueI'm a nowhere non a priest without trueWhere do I find my fun it is to know youIt is to know you
Dick AnnegarnTO KNOW YOU
Dick Annegarn TROIS PETITS COCHONS
Trois petits cochons qui se donnent la main En se titillant du groin Ils s'en vont en guerre au petit matin Comme on va chercher son pain
Y en a parmi eux un dont le pè'8fre est un porc Vendrait de la moutarde à'88 l'adversaire Big Ben de la reine avec garç'8don des vaches Ç'82a sent bon la campagne on entend les coups de hache
Trois petits cochons qui se donnent la main En se titillant du groin Ils s'en vont en guerre au petit matin Comme on va chercher son pain
Le Napolé'8eon s'est fait pousser la moustache Pour mieux orner son blaze Un petit cochon noir au milieu d'un cloaque Dans la forê'90t tché'8ecoslovaque
Trois petits cochons qui se donnent la main En se titillant du groin Ils s'en vont en guerre au petit matin Comme on va chercher son pain
Ils ont mê'90me inventé'8e un si joli jeu de cartes Ou chaque gé'8ené'8erale cache des femmes qui s'é'8ecartent Ils ont instigué'8e un si funeste empire Entre croisé'8es et vizirs
Trois petits cochons qui se donnent la main En se titillant du groin Ils s'en vont en guerre au petit matin Comme on va chercher son pain
Y a pas de morale y en a jamais eu C'est une mauvaise manie d'un temps é'8echu Chacun sa carcasse chacun sa chair rose chacun sa chose Chacun bouge dans sa bauge
Peuple n'est pas simpleTu t'es mis dans la rueMeuble pas affableTu te serais mis nuAgrandir ta chambreC'est ce que t'aurais vouluÉviter mon ombreSur nos déconvenues
T'aurais tant voulu te baigner au soleil dans la merT'aurais tant voulu te régaler des merveilles de la terreTravail trop cherTravail trop cher
Antre n'est pas ventreÇa c'est bien entenduOn est pas exemptD'un malentenduÊtre ou bien n'êtreErreurs irrésoluesNaître ou faire naîtreL'envie continue
T'aurais tant voulu te baigner au soleil dans la merT'aurais tant voulu te régaler des merveilles de la terreTravail trop cherTravail trop cher
Partir en vacancesVers des terres inconnuesD'une longue absenceQu'on ne se soit plus vuTu es partanceÀ peine bien revenuUn vacuum denseLe coq est cocu
T'aurais tant voulu te baigner au soleil dans la merT'aurais tant voulu te régaler des merveilles de la terreTravail trop cherTravail trop cher
Dick AnnegarnTRAVAIL TROP CHER
Tu dis que t'as chaud dans ton for intérieurTu serais plein de chaleur et t'aurais pas de maux?Tu dis, tout te va bien, tout te va pour le mieuxMoi je vois dans tes yeux qu'il n'en est beaucoup rien
Tu cailles, tu as froid dans le dosTu cailles, tu cherches tes motsTu cailles, tu bailles et t'es beauMais tu cailles, tu cailles
Tu viens de dehors, un très triste décorDe te voir prendre l'air, comme si t'avais pris l'air!Ta vie serait succès, les succès te succèdentTout te plie, tout te plaît, tout te sied, tout te cède
Tu parles, t'as pas froid aux yeuxTu parles, tu bourres comme un boeufTu parles, comme si t'étais heureuxTu parles, parles moins, un peu
Tu noies le poisson, mais le poisson est pas conLe poisson est pas mort, le poisson nage encoreTu noies le noyau dans la peau de la pècheMais ça manque de corps, et les pores sont sèches
Tu cailles, t'as froid dans le dosTu cailles, tu cherches tes motsTu cailles et t'es beauMais tu cailles, tu cailles
Dick AnnegarnTU CAILLES
Tu mènes ta vie comme tu le puisTu mènes ton corps plus fort encoreLes sentiments ne mentent pasTu iras ou tu seras mieux je veux
Tu plais aux filles et aux garçonsFaut dire que t'es joli comme une chansonJe ne chante pas cette chanson làSi c'est jeune moi je suis vieux
Ma vie est vide je te dis pasLumière livide le ciel est basPlus tard je serais clochard devant l'éternelUn enfant qui a mal au nez nuphar
Y a pas y a pas y a pas pire que çaD'être trompé par pire que soiY a pas y a pas y a pas mieux que moiPour toi sauf moi pour toiY a pas y a pas y a pasY a pas y a pas y a pas
Dick AnnegarnTU MÈNES TA VIE
Dans un pays pas très loin d'iciDans un pays platAussi plat qu'un platAussi petit qu'un petit confettiIl n'y avait pas de loiEt chacun pour soi
Il avait un tout petit ziziEt un grand cul le père UbuSa madame était une femme infâmeEt toute dodue la mère Ubu
Bêtes et méchantsLes deux emmerdantsN'aimaient que l'argentEt la crème Mont-BlancIls avaient un plan pour un coup d'étatPour un pim poum panA coup de bazooka
Il avait un tout petit ziziEt un grand cul le père UbuSa madame était une femme infâmeEt toute dodue la mère Ubu
Puis un jour venaOu Ubu et le RoiSe rencontra, twist ya ya yaAprès l'entrevue, tout à culMerdre dit Ubu, et le Roi est mouru
Il avait un tout petit ziziEt un grand cul le père UbuSa madame était une femme infâmeEt toute dodue la mère Ubu
Dick AnnegarnUBU
Tu veux des histoires des histoires de quoi?De quel espoir est-ce que je me vantes?Y'a pas de quoi pavoiserY'a pas de quoi se croire indemne
D'une bourreQuand tu te prendsUne bourreDe trop
Ai pas de peau ma peau c'est toiMa peau c'est toi et tout les autresAi pas de veines ai pas d'artèresMa voie à moi vient de l'enfer
Quand je me prendsUne bourreJe me suis prisUne bourreDe trop
Les syndicats la C.I.A.La méfiance de l'ÉtatLes espions les contre-espionsLes contres-contres-contres espions
De trop
Quand tu me vois
Dick AnnegarnUNE BOURRE
Qu'est-ce pour nous, mon coeur, que les nappes de sangEt de braise, et mille meurtres, et les longs crisDe rage, sanglots de tout enfer renversantTout ordre; et et l'aquilon encore sur les débris
Et toute vengeance? Rien... Mais si, tout encoreNous la voulons! industriels, princes, sénatsPérissez! Puissance, justice, histoire, à bas!Ça nous est dû, le sang! Le sang! La flamme d'or!
Tout à la guerre, à la vengeance, à la terreurMon esprit! Tournons dans la morsure; ah passez!Républiques de ce monde! Des empereursDes régiments, des colons, des peuples, assez!
Qui remueraient les tourbillons de feu furieuxQue nous et ceux que nous nous imaginons frèresÀ nous! Romanesques amis: ça va nous plaireJamais nous ne travaillerons, ô flots de feux!
Europe, Asie, Amérique, disparaissezNotre marche vengeresse a tout occupéCités et campagnes! Nous serons écrasés!Les volcans sauteront! Et l'océan frappé...
Oh, mes amis! Mon coeur, c'est sûr, ils sont des frèresNoirs inconnus, si nous allions! Allons! Allons!Ô malheur! Je me sens frémir, la vieille terreSur moi de plus en plus à vous! La terre fond
Ce n'est rien! J'y suis! J'y suis toujours
Dick AnnegarnVERS NOUVEAUX
La bouilloire est sur le feu de la cuisinièreLa bouilloire boutL'eau frémit sur le café de la cafetièreJe vais vite chercher du pain à la boulangerieLa rue réveille mes cheveux endormisIl est tôtJ'ai envie de croissants chauds
Ça c'est bien dommage "fermé"C'est pourtant jeudiSans tarder, sans hésiterJe cours vite chez le pâtissierJe vais vite chercher du pain de mieC'est pas loin mais mon bon café refroiditJ'ai envie de pain de mie
Ça c'est bien dommage "fermé"C'est marqué sur le papier colléSur le volet fermé
Sans tarder sans hésiter je cours vite chez LouiseLouise l'épicièrePain de mie et pain de laitLouise ne ferme jamaisIl me faudrait des biscottes ou bien des biscuitsJ'en ai plein les bottes, il est bientôt dix heures et demieJ'ai envie de pain de mie
Ça c'est pas de chance "fermé"C'est marqué sur le papier collé et ensanglanté
Dick AnnegarnVOLETS FERMÉS
De castel en belle demeureJe vends du ventMarchand de chantsMarmonnant mon morne chantLes yeux bandés de soieLes pieds attelés de bois
J'ai fini par finir par venirJe suis parti de bien plus loinQu'aucun héron qu'aucun faucon ne peut jamais atteindreLa lyre et le luth sont moins lourdsQue le ballot que le boulot que c'est de les traîner
Un château m'attendDes chéneaux d'étain versent l'eau dans l'augeUn cheval m'attendUn royal cheval altier et noble
Pousse la mousse sur les douvesDu bourg ou faire un tour c'est trouver d'autres troubadoursPasse la barque sous les mursClapotent les rames concocte l'entame d'une nouvelle mélopée
Mon carême prend finLes abeilles les fleurs se sèmentMon poème atteintLes oreilles du roi et de sa reine
Souffrez madame que je vous baise les mainsSoufflez câlin du haut de votre majestéPlaise à monsieur que je vous taiseLa fin de mon festin vous ne pourriez y résister
Mon ami a prisLe royal cheval altier et nobleNous sommes vite partisPar la barbacane les gardes sont ivres
Dick AnnegarnVOLEUR DE CHEVAUX
Xilinji dans le heiljongyang ville de Chine prise aux flammesXilinji dans le heiljongyang bengaline tramontane
Le dragon n'est pas mort plusieurs têtes à son corps défendant le flot des flammesLe feu s'est déclare en multiples foyers épars simultanésC'est comme ça depuis des sièclesUn lourd et long spectacle d'arbres de sableLe couloir de Kansou le désert de GOBI avancent de folie dense
Xilinji dans le heiljongyang ville de Chine prise aux flammesXilinji dans le heiljongyang ville de Chine bengaline tramontane
La ville était couchée les enfants ont joué jusque tard sous oeil des vieuxOmbre d'arbre bleutée ciel de marbre moucheté de particules qui circulentL'air est sec et chargé d'une odeur de crâmé titillant le nez mandchouLe moment est critique les dégâts seront iniques au secours du fleuve Amour
Xilinji dans le heiljongyang ville de Chine prise aux flammesXilinji dans le heiljongyang ville de Chine bengaline tramontane
En pays frontalier quelques minorités travaillent reboisentDes murs verts sont dressés pour faire face au danger qui veille qui toiseEn pays forestier tout un peuple a dressé des arbres contre le sableAucune route aucun fleuve ne peut guider l'épreuve du plus grand tisonnier
Xilinji dans le heiljongyang ville de Chine prise aux flammesXilinji dans le heiljongyang ville de Chine bengaline tramontane
Dick AnnegarnXILINJI
Quand nous étions de grands enfants adolescentsNous trouvions tout intéressant le monde est grand
Tambourinant bandoulinantQue de mouvements sans fin sans cesseBalancinant cabriolantJusqu'à ne plus en pouvoir d'ivresseY allions
Quand nous allions par quatre chemins y allionsNous y allions jusqu'au refrain y allions
Tambourinant bandoulinantQue de mouvements sans fin sans cesseBalancinant cabriolantJusqu'à ne plus en pouvoir d'ivresseY allions
Quand nous mettions les chars devant les boeufsNous étions riches et sans argent des gueux
Tambourinant bandoulinantQue de mouvements sans fin sans cesseBalancinant cabriolantJusqu'à ne plus en pouvoir d'ivresseY allions
Quand nous étions en rébellion en rébellionNous étions pour l'abolition de la répression
Tambourinant bandoulinantQue de mouvements sans fin sans cesseBalancinant cabriolantJusqu'à ne plus en pouvoir d'ivresseY allions
Dick AnnegarnY ALLIONS
Dick Annegarn
paroles
La caisse de ma guitare est usée jusqu'au filElle m'a l'air toute méduséeElle en a marre de se trimbaler de ville en villeJ'ai dû trop en abuser
Et quand elle me regardeElle me dit, elle me dit:"Aussi, prends bien gardeÀ ta vie, à ta vie"
La caisse de ma guitare m'a causé comme une femmeElle m'a dit toutes ses véritésElle en marre de se rappeler tous ses dramesMais "c'est trop tard, c'est signé"
Et chaque fois que ses cordesTremblent d'effroiMoi, moi je l'accordeJe cède de moi, je cède de moi
La caisse de ma guitare peut paraître fragileMais elle n'a rien d'une féeElle voudrait bien ce petit rien de gracileMais elle peut pas, elle est faite de bois
Et chacune des pièces que composent sa caisseSa vieille caisseEst faite de bois de roseDu bois de messeDu bois de mes ancêtresEt de ses fesses, fessesTagada, gadapTagadaFesse, fesse
Dick AnnegarnYOUP YOUP
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