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Du bon usage de la
kétamine en soins
palliatifs…
Du bon usage de la
kétamine en soins
palliatifs…
Docteur Frédéric GUIRIMAND
Pôle Recherche
frederic@guirimand.fr
1
• Cancer : soulagement de la douleur dans 90 % des cas avec les recommandations de l’OMS
• 2 problèmes :
• les à-coups douloureux paroxystiques
• les douleurs réfractaires aux opioïdes
Douleur et Cancer : enquête INCA 2010
11 x plus de cancer après 65 ans
�1507 patients, 71 centres, 79 médecins
� 798 patient ont une douleur (53%)
� Pour 5,8% des patients, la douleur est contrôlée
� 62% des patients sont sous traités
Douleur et Cancer : enquête INCA 2010
Douleur et Cancer : enquête INCA 2010
Douleur et Cancer : enquête INCA 2010
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Symptômes
DOULEURS
Fréquence
Douleurs présent dans les trois derniers jours 70,1
Intensité
Pas de douleur 20.6
Légère 14.4
Moyenne 37.1
Sévère 21.7
Episode douloureux atroce (extrêmement
fort) ou insupportable
6.2
Soulagement de la douleur
Prescriptions suivies mais maîtrise
incomplète 24.7
Maîtrise quand les prescriptions sont
respectées, mais elles ne sont pas toujours
suivies 3.1
ACTI PALLI : résultats intermédiaires
1. Rappel physiologique : sensibilisation centrale, récepteurs NMDA et interaction avec les opioïdes
2. Pharmacologie de la kétamine
3. Données cliniques
Du bon usage de la kétamine en SPDu bon usage de la kétamine en SP
Définition et épidémiologie des ADPDéfinition et épidémiologie des ADP
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� Exacerbation transitoire (= pic douloureux)
� Durée courte (qq sec à qq h)
� Au décours d’une douleur de fond contrôlée par
traitement opioïde fort
� ADP et cancer : concerne 50 à 90% des patients
� Fréquence : de < 1 / jour à 1 / heure
� Imprévisible dans 50% des cas
� Pic d’intensité en 3,2 min (de 1 sec à 30 min)
Sensationdouloureuse
ActivitéRéflexe
Stimulusnociceptif
racine postérieure
quadrantantéro latéral
motoneurone
activité neuronale
D’après Guirimand et Le Bars, 1996
Neuropeptide FF
GABAGlycine
DynorphineNO synthase
Enképhaline
CCK, cannabinoïdesInterneurones
Fibre A
Fibre C
AMPA
NMDA
NK1
NK2
NK3
?
GLUTAMATE
GLUTAMATE
SUBSTANCE P
Neurokinine A ou B
CGRPGALANINE
µ
?
δ κ α2 GABA5-HT1
CCKACCKB
CCK ACCK B
GABAµ δ κ α2
5-HT3
Motoneurones
Faisceauxascendants
Contrôlesdescendants
SEROTONINENOR-ADRENALINESUBSTANCE PGABAENDOMORPHINESASPARTATE
Centressupérieurs
Neurone de la cornedorsale de la moelle
SOMATOSTATINE
• NMDA R1
• NMDA R2A
• NMDA R2B
• NMDA R2C
• NMDA R2D
1. Récepteurs "NMDA "2. Récepteurs
"AMPA/kaïnate"
• GluR1
• GluR2
• GluR3
• GluR4
• GluR5
• GluR6
• GluR7
• KA1
• KA2
Récepteurs "AMPA" Récepteurs "kaïnate"
3. Récepteurs métabotropiques
• mGluR1
• mGluR5
• mGluR2
• mGluR3
• mGluR4
• mGluR6
• mGluR7
Les récepteurs des acides aminés excitateurs
INJURY SENSITIZATION PAIN "MEMORY"
La sensibilisation centrale: comment la mettre en évidence ?
REFLEXE NOCICEPTIF DE FLEXION RIII
Stimulationélectrique
EnregistrementEMG
Nerf Sural Muscle biceps fémoral
Courbe de recrutement d ’un réflexe nociceptif de flexion chez l ’animal (réflexe aux fibres C) et chez l ’homme (Réflexe RIII)
21 mA
16 mA
14.6 mA
7.0 mA
5.7 mA
100 ms
100 µ V
0
1
2
3
4mV x ms
0 5 10 15 20 25 mA
21 mA
7 mA
1.5 mA
200 µV
100 ms
70 mA
35 mA
0
10
20
0 50
mV x ms
mA
Wind-up : augmentation de la réponse neuronale lors d ’une augmentation de la fréquence de stimulation électrique. Il résulte d ’un phénomène de sommation temporelle
Le wind -up : une forme élémentaire de sensibilisation centrale
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8
control ketamine
Guirimand et al., Anesth. Analg., 2000
effets de la sommation temporelle sur le réflexe RI II
0
25
50
75
100
0 4 8 12 16 20 3624 28 32
placebo
%
mA
control25 minutes
0
25
50
75
100
0 4 8 12 16 20 3624 28 32 mA
%
ketamine
control25 minutes
0
25
50
75
100
0 4 8 12 16 20 3624 28 32 mA
%
morphi ne
control25 minutes
ketamine + morphine
0
25
50
75
100
0 4 8 12 16 20 3624 28 32 mA
%
control25 minutes
La sensibilisation centrale met en jeu les récepteurs NMDA du glutamate
Na+
Ca++
Acide glutamique2APV
GlycineDCKA
K+
KétamineMK-801
PolyaminesIfenprodil
NR1 NR2n
Le récepteur de type NMDA
Intracellulaire
Extracellulaire
Membrane
Récepteur NMDA et plasticité neuronale
• La potentialisation à longue terme dans l'hippocampe
• La dépression à longue terme dans le cervelet
• La plasticité stimulus-dépendent dans le cortex visuel
• La sensibilisation centrale des neurones nociceptifs de la
moelle épinière
1. Rappel physiologique
2. Pharmacologie de la kétamine
3. Quelques données cliniques
4. En guise de conclusion…
Du bon usage de la kétamine en SPDu bon usage de la kétamine en SP
Pharmacocinétique de la kétamine
� Agent anesthésique général (Kétalar)
� 2 isomères : S(+) 4 X plus puissante que L(-)
� Très liposoluble, à court délai et durée d’action
� ½ vie d’élimination : 1 à 2 h
� Métabolisme hépatique (P450)
� Voie iv, s/c, orale, nasale, transdermique, mais ni en
intrathécale ni en péridurale…
Pharmacodynamique de la kétamine
� SNC : anesthésie « dissociative » (catalepsie sans
communication, yeux ouverts, nystagmus, hypertonie,
amnésie analgésie); dose iv: 2 mg/kg
Réveil avec hallucinations, délire� Effets CV : fréquence, PA et débit cardiaque� Respiration : peu dépresseur ; anesthésie « de
catastrophe »� Muscle : tonus
1. Rappel physiologique
2. Pharmacologie de la kétamine
3. Données cliniques
Du bon usage de la kétamine en SPDu bon usage de la kétamine en SP
Douleur du cancer et
résistance aux opioïdes
Douleur du cancer et
résistance aux opioïdes
� Douleur neuropathique ?
� Progression de la maladie ?
� Tolérance aux opioïdes ?
Kétamine nasale et à coups douloureux
Pain, 2004
Kétamine nasale et à-coups douloureux
• 2 à 7 ADP / jour ; EN > 5 ; 60 mg morphine / jour
• 1 à 5 Spray de 10 mg de kétamine ou placebo; 90 s entre 2 sprays
• n = 20 ; 13 lombalgies, 4 fibromyalgies, 3 cancers
• EN de 2,65 (kétamine) vs 0,81 (placebo)
• Effets II (50%) : fatigue, étourdissement, vision trouble, nausée ; durée < 60 min
Kétamine nasale et à coups douloureux
• Fréquents, non prédictibles, durée brève…
• Les prévenir;
• Kétamine : Soulagement rapide et efficace
• Utilisation prudente à réserver pour des à-coups douloureux incontrôlés dus au cancer.
Is intranasal ketamine an appropriate treatment for chronic
non-cancer breakthrough pain. Bell . 2004
1. Rappel physiologique
2. Pharmacologie de la kétamine
3. Quelques données cliniques
Du bon usage de la kétamine en SPDu bon usage de la kétamine en SP
Du bon usage de la kétamine en soins palliatifs…
� Des bases neurophysiologiques et pharmacologiques
solides.
� De nombreux cas cliniques rapportés
� Utilisation prudente, au cas par cas, en 2ème ligne ,
dans des à-coups douloureux et douleurs réfractaires
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MéthadoneMéthadone
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Méthadone : pharmacologieMéthadone : pharmacologie
• Molécule très liposoluble
• Large volume de distribution
• Forte liaison aux protéines
• ½ vie plasmatique longue et non prédictible : 9 à 87 h
en post opératoire…
• Risque d’accumulation durant la phase d’initiation
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Méthadone : comment convertir ?Méthadone : comment convertir ?
• Médicament de 2èmeou 3ème ligne …
• Dose de base + « à la demande »
• 2 prises par jour au 6ème jour
• Etat stable si ½ vie de 75h = 15 jours !
• Conversion de 1/10èmede l’équivalent morphine orale par jour sans dépasser un maximum de 30 mg, à la demande (et non à heure fixe…). Moyenne : 2,7 prises par jour.
• Schéma plus classique : 2 à 3 prises par jour.
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• Alternative à la morphine
• Cochrane : 3 études comparatives; pas plus efficace; plus de somnolence ?
• (faible) recommandation EAPC : pallier 3 de 1ère intention ou plus tardive, pour des douleurs modérées à sévères; à utiliser par des professionnels expérimentés
• Recommandation sur la rotation d’opioïde en cas d’analgésie insuffisante et d’effets indésirables sévères.
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Recommandation 5 pour l’utilisation de la méthadone
� Reco : la méthadone a un profil pharmacocinétique
complexe avec une ½ vie imprédictible, faible reco : elle
peut être utilisée comme opioïde de palier 3 en 1ère
intention ou comme choix plus tardif pour des douleurs
modérées à sévères, Elle ne devrait être utilisée que par des
professionnels expérimentés
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Recommandation 6 : rotation d’opioïdes
� Le principe de la rotation d’opioïde repose sur un
phénomène de tolérance croisée incomplète. Le taux de
succès est de 40 à 80%. La rotation la plus fréquence se fait
de la morphine, hydromorphone ou fentanyl vers la
méthadone
� Faible Reco : Pour les patients recevant un palier 3 avec des
douleurs insuffisamment soulagées et des effets
indésirables sévères, incontrôlées (ou les 2), un switch pour
un autre opioïde peut être bénéfique,
Méthadone en co-analgésie ?Méthadone en co-analgésie ?
• Méthodes de conversion complexes
• Action antagoniste NMDA + action opioïdes
• Rôle de R NMDA dans la douleur neuropathique
• Début : 10 mg/j (2,5 à 20 mg)
• Dose finale : 20 mg/j (5 – 30 mg)
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� Douleur neuropathique : 7% de la population� Essai négatif + fort effet placebo : révision des recommandations� Algorithme prenant en compte la balance bénéfice / risque� NNT : calcul pour un soulagement de 50% de la douleur = nb de patients à traiter pour qu’il y en ait un d’amélioré / ttt placebo� L’avenir : des algorithmes basés sur les phénotypes de douleur
neuropathiques
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