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Honoré Vinck
ENSEIGNEMENT POUR FEMMES ADULTES AU KENYAAuthor(s): M. HOLDINGSource: Aequatoria, 9e Année, No. 3 (1946), pp. 116-117Published by: Honoré VinckStable URL: http://www.jstor.org/stable/25837791 .
Accessed: 14/06/2014 17:17
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ENSEIGNEMENT POUR FEMMES ADULTES AU KENYA. Les premiers problemes qui se posaient etai
cnt: proposer un motif; convaincre les femmes adul
tes de la possibility de reussite; persuader les maris
et les instituteurs.
En 1940 le synode edicta la regie, que, apres un an,
tous les candidats au bapteme auraient a passer un
examen de lecture. Ce qui provoqua une tempete de protestations: ?c'etait demander l'impossible, fermer pour ainsi dire la porte de Teglise a toutes
les femmes.? Malgre les difficultes, des classes de
lecture furent fondees; le succes fut maigre. Un nombre considerable d'hommes ayant ete ap
peles au service militaire, certaines femmes desi raient etre capables de lire les lettres de leurs maris.
On en profita pour lancer une nouvelle campagne en rappelant partout la regie synodale. Aux institu
teurs et aux catechistes on expliquait ce qui avait
ete fait dans d'autres pays, afin de les convaincre
de la possibility de Tentreprise. En meme temps une circulaire bimestrielle etait
envoyee a toutes les femmes des stations secondai res. On y donnait des informations interessant les femmes ; on signalait les progres des ecoles de lec ture, ainsi que les publications dans les divers dia lectes. Cette feuille publiait egalement les noms de celles qui avaient recemment appris a lire.
II est tres important de recourir a une methode
qui ecarte rapidement le sentiment de desespoir si fort chez les debutantes. La methode globale par phrases s'est montree la plus feconde. L*opposition des instituteurs ne fut vaincue que lprsqu^ls consta taient Teffet psychologique de la nouvelle methode sur les femmes. J'avais la bonne fortune de decou vrir une chanson Meru comprenant de ncmbreuses
repetitions et en meme temps une grande quantity des combinaisons syllabiques les plus communes dans le dialecte, L'avantage est ici que les paroles de la chanson sont connues par les femmes. Leur inte ret est ainsi eveille. Elles lisent quelque chose de familier et ne tardent pas a remarquer les mots qui reviennent plus frequemment ; bientot elles appren nent a les reconnaitre a la vue.
L'etape suivante consiste a lire des phrases sim
ples, construites avec des mots choisis dans la
chanson. Puis on prend quelques-uns des mots bisyl labiques employes dans la chanson et on les divise
en syllabes. Ensuite on procede aux exercices sylla-* biques et a la composition de mots* On dresse des listes de mots bisyllabiques dont, soit la premiere syllabe soit la derniere sont identiques. P. ex. mwa
na, mwa~ka, mwa-ri, mwa-ki, mwa-ti, etc.
Comme exercices supplementaires pour les eleves et comme aide pour les instituteurs, une serie de cartons a ete preparee qui comprend aussi bien la
chanson et les phrases construites avec ses elements
que des mots composes selon ce systeme et com
prenant les syllabes les plus communes. En tete de chaque carton se trouve un mot-cle
illustre par une figure. Puis se trouve le mot decom
pose en syllabes. Suit une liste de mots commengant par la meme syllabe. P. ex. mpaka, mpara, mpari, etc.
Les femmes n'ayant que peu de loisirs, les cours ne
peuvent etre donnes que deux ou trois fois par se
maine. Parfois on ne peut leur consacrer que l'apres midi du dimanche.
Quelques-uns de nos plus eclatants succes ont ete
obtenus par des personnes incapables d'ecrire lisible ment. Par contre, certains des instituteurs le mieux
formes ont eu peu de succes avec les adultes. Leur sentiment de superiorite est fatal.
Jusque recemment les Meru n'ont montre que peu d'interet pour Tinstruccion, meme de leurs enfants.
Le fait qu un certain degre d'interet a maintenant pu etre eveille ici dans des conditions defavorables, sans
aide aucune de la part du Gouvernement et avec des instructeurs mal prepares, fait prevoir ce qui pourrait etre realise avec Tassistance financiere du gouver nement, avec des moniteurs formes et avec des faci lites de propagande.
J'aime a souscrire a Texpression du Dr Laubach
que la moitie de Tart consiste a vendre Fidee. Nous
addons vise a avoir dans chaque station secondaire une ou deux personnes ayant appris par la methode
decrite. Invariablement celles-ci encourageaient leurs amies a essayer elles aussi; et generaiement ce second
contingent apprend plus aisement et plus rapidement
que le premier. Dans les villages ou aucun succes
n'etait enregistre on tachait d'envoyer deux ou trois
femmes dans un autre village, afin d'y constater de
leurs yeux les prcgres realises. Elles revenaient hon
teuses et forgaient Tun ou Tautre membre de Teglise a commencer les cours. Ce true a donne de bons
resultats.
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Resultats obtenus:
1) Apres deux ans, 200 femmes sont connues com
me avoir appris a lire.
2) Parmi les Chretiens la conviction s'est repandue
que des adultes, hommes et femmes, peuvent appren dre a lire.
3) La demande de matiere de lecture a augmentee considerablement.
4) Le temps requis pour sortir de Tanalphabetisme a
ete diminue. Les premieres femmes y mettaient plus de
deux ans. Maintenant il faut en moyenne moins d'un
an; et les eleves plus brillantes y mettent de trois a six mois
5) Chez les femmes le sentiment de la responsabi lite en matieres ecclesiastiques a augmente. La ou
la population instruite est peu nombreuse existe le
danger de retomber dans l'analphabetisme a cause
du manque de stimulant dans le milieu. Pour dimi
nuer ce danger, de petites bibliotheques de village ont ete etablies partout ou se trouve un local
convenable. Ceci a pu etre realise dans cinq loca
lites centrales. On espere qu*ainsi Tinteret pour la lecture ira croissant.
Dans un village tous ceux qui savent deja lire
et ecrire un peu se sont unis pour se communiquer mutuellement les connaissances qu'ils possedent. Ils
se reunissent les samedis apres-midi. Chacun donne
des lemons sur son sujet particulier. Pour susciter la collaboration des plus avances
cette methode semble plus utile que Tappel direct.
Car chacun apprend quelque chose en meme temps
qu'il rend service aux autres. On pourrait trouver
la l'amorce d'un mouvement parmi les plus evolues,
afin qu'ils accordent leur collaboration sans idee de
gain pour eux-memes.
Pour que une campagne contre Tanalphabetisme reussisse, il est essentiel que les Africains influents
et instruits comprennent que le vrai progres est
possible seulement s'ils se considerent comme obli
ges a partager avec les masses les connaissances
qu'ils possedent. Le poids de l'inertie est grand chez les analphabets, et le probleme d'eveiller leur
enthousiasme est ardu. Mais plus ardu me semble
le probleme d'eveiller 1'enthousiasme de Telite in
struite qui, a quelques rares exceptions pres, parait ne pas vouloir collaborer sincerement a un mou
vement qui requiert l'aide benevole sur une echelle
tant soit peu grande. Je ne doute point que les
premiers ne suivent une direction capable. Mais
je doute que celle-ci puisse actuellement se trouver
en Afrique. (Resume, avec la bienveillante permission de l'auteur et de la revue, d'apres M. HOLDING
(Meru, Kenya), dans: BOOKS FOR AFRICA.)
BIBLIOGRAPHICA
LA CONFfiRENCE AFRICAINE FRAN?AISE. -76 pp. Editions du Boabab, Brazzaville. 1944.
Sous la presidence de M. Rene Pleven, Com
missaire aux Colonies, s'est tenue a Brazzaville, du
28 janv. au 8 fevr., la Conference Africaine Frangaise, avec objet de formuler les vues des chefs de terri
toires sur la direction aimprimera la politique colo
niale frangaiseen Afrique et sur la meilleure manie
re de realiser dans la constitution nouvelle Tinte
gration de TEmpire frangais. La C.A.F. a formule ses vues en principes et
recommandations d'ordre politique, sodal, economique
et administratif. Principes et recommandatiotis qui sont introduits avec des affirmations les plus belles:
?etre les moniteurs d'une humanite?, ? primaute de
Thomme et de la societe humaine ?, ? aimer et com
prendre les besoins et les aspirations de nos sujets africains ?, ? subordonner notre politique a Fepanouis sement des races locales ?. Notez ici Faffirmationde
1VL F. Gouin, tres ?democrate? dans une reunion
?imperiale ? : ? L/heure de la majorite approche pour nos populations indigenes?.
Voici les principes et recommanda.tions les plus saillants: ? Les fins de Foeuvre de civilisation accom
plie par la France dans les Colonies ecartent toufe
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