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ITALIE – 09.09.201 K Redressement du Costa Concordia PHILIPPINES – 18.11.2013 Super-Typhon Haiyan à Tolosa VENEZUELA – 09.04.2013 Meeting électoral présidentiel. AFRIQUE DU SUD – 10.12.2013 Obsèques de Nelson Mandela RUSSIE – 11.08.2013 Usain Bolt remporte le 100m BRESIL – 27.07.2013 Le Pape François aux JMJ KENYA – 23.11.2013 Attaque du centre commercial Westgate FRANCE – 02.11.2013 Manifestation des Bonnets Rouges AFP 2013 Le monde bouge. Nous aussi. EMIRATS ARABES – 20.12.2012 Un enfant s’amuse avec un avion

2013 KENYA – FRANCE EMIRATS ARABES – Manifestation des

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ITALIE – 09.09.201Redressement du Costa Concordia

PHILIPPINES – 18.11.2013Super-Typhon Haiyan à Tolosa

VENEZUELA – 09.04.2013Meeting électoral présidentiel.

AFRIQUE DU SUD – 10.12.2013Obsèques de Nelson Mandela

RUSSIE – 11.08.2013Usain Bolt remporte le 100m

BRESIL – 27.07.2013Le Pape François aux JMJ

KENYA – 23.11.2013Attaque du centre commercial Westgate

FRANCE – 02.11.2013Manifestation des Bonnets Rouges

AFP 2013

Le monde bouge. Nous aussi.

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013

13, place de la Bourse - CS 40212 - 75086 Cedex 02 - Tel : +33 (0)1 40 41 46 46

afp.com

EMIRATS ARABES – 20.12.2012Un enfant s’amuse avec un avion

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Missions accomplies !

à la lecture de notre rapport d’activité (disponible de manière dynamique sur afp.com), vous allez prendre connaissance de ce que fut notre quotidien en 2013 : une actualité forte, intense, traitée par des équipes mobilisées et engagées.Dans un contexte global de crise de la presse écrite et de la surabondance réelle ou supposée de l’information, l’AFP a rempli toutes ses missions. Mais l’acquis n’est

pas suffisant, il faut aussi inventer et innover. Nos axes stratégiques sont fixés : l’accélération de la production d’images et l’internationalisation de notre chiffre d’affaires. Désormais, le direct, que nous allons encore développer dans les mois à venir, est devenu une exigence. Le lancement d’une nouvelle offre sport -production d’excellence à l’AFP-, s’incarne aujourd’hui dans une nouvelle marque - AFP Sports - qui regroupe applications et fil sport autonome. Offres qui ont vocation à croître en 2014 pour répondre aux nombreux et divers besoins du marché. Le développement de la langue anglaise, condition indispensable à l’accentuation de l’internationalisation du chiffre d’affaires marquera, après l’arabe et le portugais, un nouvel horizon.Sur tous les continents, l’AFP déploie ses équipes pour couvrir toujours mieux l’actualité, gagner en notoriété et conquérir de nouveaux débouchés. Nous sommes à l’offensive.Au prix d’efforts importants partagés par tous, les comptes sont à l’équilibre et les indispensables investissements assurés et assumés. Toutes nos équipes texte et multimédia à travers le monde travaillent désormais sur notre plate-forme de production multimédia Iris. 2014 sera l’année du déploiement d’une plate-forme multimédia pour nos clients, AFP-Forum. Jamais leur nombre n’a été aussi important. L’AFP gagne du terrain. Nous tissons avec eux de nouvelles relations. AFP dialog - outil d’échanges permanents entre les rédactions clientes et nos propres services - en est un exemple. Nous lançons de nouveaux partenariats en pénétrant, autre exemple, le terrain de l’animation web éditoriale grâce à notre filiale AFP-Services.Surtout, vous allez découvrir aussi, à travers quelques couvertures rédactionnelles emblématiques ou, parfois même, anecdotiques, comment l’ensemble des équipes de l’Agence, le réseau rédactionnel avant tout bien évidemment, mais aussi les équipes techniques, juridiques, marketing et commerciales, communication, financières ou ressources humaines, se déploient, s’adaptent avec une réactivité et une compétence toujours confirmées au service d’une Information exigeante, authentifiée, indépendante.Les équipes de l’AFP ont fait preuve en 2013 d’une force et d’un engagement à nul autre pareil, confirmant notre place : au premier rang mondial ! Missions accomplies !Bonne découverte et bonne lecture.

Emmanuel Hoog, Président-Directeur général de l’Agence France-Presse

EDITO

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SOMMAIRE

3 | Edito

6 | « L’AFP a un devoir de pédagogie, de profondeur, d’explication » Entretien avec Philippe Massonnet, Directeur de l’information

8 | « Nous avons renforcé nos produits, notre offre et notre stratégie » Entretien avec Rémi Tomaszewski, Directeur général

France et Europe12 | 100ème Tour de France : une première pour la photo AFP13 | Un témoin privilégié14 | Un livre de l’AFP pour le centième 16 | « Resserrer les liens qu’entretient l’Agence avec les médias français » : Entretien avec Bernard Pellegrin, Directeur de la région France18 | Les JT internationaux en vitesse de croisière20 | Social : l’expertise au cœur de la crise et des réformes22 | Vidéo : l’offre live d’AFP-TV arrive à maturité24 | « Nous avons franchi un cap » : Entretien avec Marie-Noëlle Vallès, Chef du département vidéo

Afrique et Moyen-Orient28 | Guerre au Mali : une couverture « verrouillée », un défi logistique30 | Syrie : le danger permanent32 | Sécurité : un effort constant qui s’appuie sur la formation des journalistes34 | Egypte : suivre le chaos politique en terrain hostile36 | Nairobi : une prise d’otages couverte à 360 degrés38 | Mandela : un déploiement exceptionnel pour une icône mondiale

Asie-Pacifique42 | Typhon aux Philippines : l’AFP, première agence dans le sillage de Haiyan44 | Roona Begum : le choc d’une photo AFP déclenche un élan de solidarité46 | Bangladesh : le bureau de Dacca en première ligne

Amérique latine50 | Brésil : offensive de l’AFP sur le premier marché d’Amérique latine 52 | Décès de Chavez : la fin d’une ère pour le bureau de Caracas

Amérique du Nord56 | Armstrong : des aveux au retentissement mondial58 | L’AFP et l’agence Getty : partenariat renforcé60 | Scandale Prism : sur les traces d’Edward Snowden

Innovation64 | « Décrypter les nouveaux enjeux techniques de l’information » :

Entretien avec Caroline Raveton, Directrice des Systèmes d’information66 | Medialab AFP : une cellule dédiée à la recherche et au développement 68 | AFP Sports : lancement d’une nouvelle offre70 | Entretien avec Olivier Lombardie, Directeur commercial et marketing

et Vincent Amalvy, Chef du département sports72 | Vidéographie : marier la richesse de la 3D et la rapidité de l’info74 | Risque juridique : prévenir et sensibiliser76 | Clients : la plateforme AFP Forum entre en piste 78 | Making-of : un espace d’expression privilégié80 | « Une extraordinaire diversité » :

Entretien avec Grégoire Lemarchand, Responsable des réseaux sociaux

Journalistes primés 84 | Prix et distinctions 2013

Fondation et filiales98 | La Fondation AFP sur les fronts de la formation et de la liberté de la presse

100 | AFP-Services élargit sa palette d’offres

L’AFP à l’affiche102 | Expositions et manifestations

Ils ont participéà cette édition. p.104

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Quel bilan tirez-vous de l’année 2013 en termes de couverture?

2013 a démarré avec le Mali pour se terminer avec Mandela. Si les années précédentes étaient plus moyen-orientales, avec la vague des printemps arabes et la guerre en Syrie qui nous mobilise toujours, 2013 a été une année africaine, marquée par des sujets forts au Cameroun, au Niger, au Kenya, puis par les

conflits en Centrafrique et au Soudan du Sud. Malgré les contraintes budgétaires, que subissent tous les médias d’information, nous avons pu envoyer de nombreux journalistes sur le terrain (21 spéciaux pour la mort de Mandela). L’Afrique va rester une de nos priorités pour les années à venir. Au-delà des conflits qui le traversent, ce continent est très dynamique et évolue vite dans les domaines économiques et sociétaux. Tant en termes d’actualité qu’en termes de développement, l’Afrique est une zone de croissance où il y a une vraie demande de la part des médias, notamment de contenus via la téléphonie mobile. En 2014, nous souhaitons encore améliorer notre couverture africaine, en particulier à destination des médias africains. Sur le plan rédactionnel, comme commercial, nous devons consolider l’avance que nous avons sur le continent, tant dans la partie francophone que dans la partie anglophone, en s’appuyant sur la longue expérience que nous en avons.

Sur le plan éditorial, le développement des thèmes de société est une autre tendance de 2013. Pourquoi ce choix ?

Le public a un appétit de connaissance et d’explication qui déborde largement les sujets d’actualité chaude du jour. Nous consacrons de plus en plus de moyens et de temps aux thématiques sociétales, par exemple avec les thèmes du mois qui font l’objet de couvertures complètes utilisant tous les supports à notre disposition : texte, photo, vidéo et infographie dans des formats bien adaptés au web, aux mobiles et aux tablettes. Il faut que ces sujets soient visuels, racontent des histoires, soient globaux mais aussi régionaux, sur des thématiques qu’on considérait comme « froides », comme l’éducation ou la santé. L’Agence, de par ses implantations, son réseau multilingue, ses métiers, ses plateformes multi-supports, a vraiment une carte à jouer pour faire que ces thématiques soient couvertes de manière originale, rigoureuse et vivante. Nous allons accentuer cette tendance en 2014 dans les domaines du sport et de la culture. L’AFP a un devoir de pédagogie, de profondeur, d’explication, et il y a une demande pour cela. Plus on est abreuvé d’informations

Philippe MAssonnEtDirecteur de l’information

« L’AFP a un devoir de pédagogie, de profondeur, d’explication »

sur Twitter notamment, plus il y a un besoin d’organisation des contenus chez nos clients. Le rôle de l’agence de presse ne peut plus être simplement de fournir de l’information et d’aller vite. Nous sommes des fournisseurs de contenus mais aussi de plus en plus, des fournisseurs de services. C’est pour cela que nous sommes irremplaçables.

Dans quels domaines de l’information l’AFP compte-t-elle axer son développement en 2014 ?

Pour nous, 2013 a marqué une progression énorme dans le domaine de la vidéo, en nombre de sujets, en variété de productions et de retransmissions de directs. L’AFP-TV est maintenant présente sur tous les grands sujets d’actualité chaude à travers le monde, des Philippines au Brésil. 2013 aura été l’année de la montée en puissance du live. Dans ce domaine, nos différentes opérations de l’année se sont déroulées dans des contextes journalistiques et techniques très différents et riches en expériences : place Saint-Pierre pour le pape, à Qunu pour Mandela ou Caracas pour Chavez. Aujourd’hui, la vidéo doit continuer à progresser dans ce domaine mais également dans le sport et les sujets de société. Une agence de presse doit fonctionner dans l’immédiateté pour tous ses supports, tous ses métiers. C’est ce qu’on a commencé à faire et qu’il faut continuer à développer en 2014, y compris dans ce qu’on appelait le froid auparavant.

2013en

images

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2013 a été une année de grands chantiers pour l’AFP. Quel est leur état d’avancement ?

Nous sortons d’une année de travail sur des dossiers déterminants pour l’avenir de l’Agence. En 2013, nous avons non seulement renforcé nos produits, notre offre et notre stratégie de développement mais aussi notre recherche de clients et notre

relation avec l’Etat. Nous ne récolterons pas immédiatement tout ce que nous avons semé mais tout est en place pour que le contrat d’objectifs et de moyens 2014-2018 puisse être mis en œuvre.

Sur quels axes repose la stratégie de développement de l’Agence ?

La stratégie repose sur une série d’axes de développement identifiés, de marchés à conquérir, en France et à l’international. L’Asie et l’Amérique du Sud ont été ciblées très en amont. Même chose pour les broadcasters : après les petits clients sur Internet, l’heure est venue de trouver des débouchés sur les chaînes de télévision. Notre stratégie de développement s’appuie en grande partie sur le renforcement de notre production vidéo, de notre offre sport et de nos services en langue arabe et en portugais.

La vidéo est-elle le vecteur de développement prioritaire de l’AFP ?

Notre chiffre d’affaires est tiré par la vidéo, qui affiche une progression de 20% dans le budget 2014. Le texte reste notre cœur de métier mais il perd du terrain sur la photo et surtout sur la vidéo. A la différence des autres grandes agences, nous développons ce service à l’intérieur même de notre rédaction avec nos propres équipes vidéo mais aussi avec la contribution de nos journalistes texte et photo sur le terrain qui peuvent également enregistrer des vidéos.

La nouvelle offre sport s’inscrit-elle dans cette politique de développement ?

Notre ambition est de devenir incontournables dans le secteur du sport. En cette année marquée par les JO de Sotchi et le Mondial de football au Brésil, nous souhaitons que le client dispose d’un univers sport bien identifié, qui lui permette de trouver les informations et les données associées dont il a besoin, et ce sur

Rémi toMAszEwskiDirecteur général

« Nous avons renforcé nos produits, notre offre et notre stratégie »

différents supports. Avec un fil sport dédié et des applications pour les seconds écrans, il s’agit de répondre à la demande des rédactions mais aussi d’une clientèle hors médias. Nous poursuivons en parallèle notre développement à l’international avec les fils sport en allemand et en langue arabe.

Sur le plan contractuel, comment évolue la relation de l’Agence avec l’Etat ?

Une nouvelle relation prend forme. A partir de 2014, elle sera double : au titre des missions d’intérêt général, nous aurons une relation financière qui déterminera le coût net de cette activité; d’un autre côté, une nouvelle relation commerciale va être instituée et aboutir à un contrat global. Nous sommes arrivés au bout de nos discussions avec l’Etat mais aussi avec Bruxelles, au titre du droit européen de la concurrence. Tout est en place pour qu’une décision soit rendue en 2014, nous y sommes prêts.

Dans un contexte de crise durable, l’AFP a-t-elle continué à investir en 2013 ?

Nous avons poursuivi nos investissements en avançant dans l’identification de nos besoins. L’Agence investit aussi dans la relation client pour améliorer la connaissance de nos usages par nos clients et le service rendu. Par ailleurs le projet de rénovation de l’immeuble arrive à son terme. Ces travaux sont très structurants pour l’entreprise et, accessoirement, permettront d’économiser près de 2 millions d’euros en année pleine.

Un grand chantier social a également été lancé à l’Agence. Pourquoi ?

Nous sommes partis du constat que 119 accords différents encadrent les relations sociales à l’AFP. Tout cela crée de l’insécurité juridique pour les salariés et pour l’entreprise. La négociation engagée vise à remettre de la transparence et de l’équité afin que chacun puisse se situer au sein de l’Agence et se projeter dans l’avenir. Cette discussion a aussi une utilité économique, nos charges ne pouvant augmenter plus vite que notre chiffre d’affaires.

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FrANceet euroPe

10 juillet 2013 – Mont Saint-Michel, France – Le maillot jaune britannique Christopher Froome participe au contre-la-montre de 33 km entre Avranches et le Mont Saint-Michel lors de la 11ème étape du Tour de France 2013. Froome a remporté la 100e édition du Tour de France et succède à son compatriote Bradley Wiggins, vainqueur de l’édition 2012.AFP / JoEl SAgEt

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Un départ inédit de la Corse, arrivées de prestige au Mont-Saint-Michel et au Château de Versailles, final au soleil couchant sur les Champs-Elysées : les organisateurs ont donné un relief particulier à la centième édition du Tour remportée par le Britannique Christopher Froome, lointain successeur du Français Maurice Garin, en 1903. L’AFP, elle, a célébré l’événement par une première technologique, en équipant pour la première fois ses motos d’antennes satellitaires qui ont permis à ses photographes de transmettre en des temps record les photos des coureurs.

Il devient en effet inconcevable que les médias papier ou web ne reçoivent des photos du Tour qu’en fin d’étape, alors que chacun peut suivre l’événement en direct à la télévision. Les clients ont la possibilité désormais de recevoir des photos au départ, à mi-course et pendant les moments forts d’une étape. Cette innovation permet aussi d’enrichir encore les « directs » multimédia confectionnés pour les supports web et mobiles.

Ce dispositif satellitaire, comparable aux moyens de transmission installés à bord des bateaux de course au large, permet d’envoyer des photos à tout moment. Un avantage appréciable sur le Tour lorsqu’il passe dans des zones où les réseaux terrestres téléphoniques n’offrent pas un débit suffisant. Même si les reliefs les plus accidentés peuvent rendre difficile la connexion au satellite, la technologie est prometteuse et est appelée à se perfectionner. Avec ce procédé, une image de 8 Mo peut être envoyée par le photographe aux éditeurs de l’AFP en un peu plus d’une minute, sans interrompre la poursuite du peloton.

100ème tour de France : une première pour la photo AFP

France et Europe

la 100e édition du tour de France a été l’occasion pour l’AFP d’expérimenter un nouveau dispositif d’antennes satellitaires embarquées sur les motos. AFP / Joël SAgEt

22 mars 2013 - Bonifacio, France - Interview de Bernard Hinault à l’issue de l’étape de 25 km marquant le compte à rebours des 100 jours avant le tour qui partira de Porto-Vecchio. AFP / PASCAl PoCHARD CASABIANCA

Sur les cent Tours, Jean Montois, correspondant de l’AFP pour le cyclisme, en a couvert presqu’un tiers : 30 éditions qui ont fait de lui un témoin unique de la mue du cyclisme, depuis les courses bon enfant des années 1980 jusqu’aux grands scandales de dopage des décennies suivantes. Cette année, il a confié au blog AFP « Making-of » ses souvenirs les plus marquants : des interviews de coureurs français jusque sous la douche, aux affaires de dopage en passant par la chute mortelle de l’Italien Fabio Casartelli dans une descente des Pyrénées. Trente années au cours desquelles il a vu le métier d’agencier changer plusieurs fois de braquet. Rétrospectivement, sa mésaventure de 1990, lorsqu’il manque la sortie de Laurent Fignon pour s’être intéressé quelques instants à des manifestants qui risquaient de perturber la course, illustre bien ces changements. « En 1990, on en était au tout début de l’information en continu avec la radio France Info, mais le risque de commettre un ratage mémorable comme celui sur l’abandon de Fignon était élevé », confie-t-il. « Ce risque est beaucoup moins grand aujourd’hui grâce

à Twitter, aux retransmissions télévisées en direct… Mais paradoxalement la pression est beaucoup plus forte. Pour les journalistes, le Tour est devenu plus facile physiquement, mais aussi plus épuisant nerveusement. »

Le 100e Tour était aussi le premier depuis les aveux de Lance Armstrong. Le dopage aura marqué le métier. « Comme beaucoup de journalistes, j’étais profondément convaincu qu’Armstrong se dopait. La presse française, qui avait vécu le traumatisme de l’affaire Festina, était beaucoup plus vigilante que celle d’autres pays. Mais comment l’écrire ? », se rappelle Jean Montois. « Nous en étions réduits à essayer de le faire comprendre aux gens sans le dire noir sur blanc, à écrire entre les lignes.» Il se souvient de son écoeurement à la vue d’un Armstrong effectuant des étirements dans la montée de Courchevel en 2005, à ses yeux « un sommet du dopage sanguin », mais aussi de l’échappée de 220 kilomètres de l’Italien Claudio Chiappucci en 1992, exploit qu’il considère comme « probablement un des plus frelatés de l’histoire de la Grande Boucle ».

France et Europe

un témoin privilégié

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Infographie animée sports :des playmobils aux images de synthèse

Plus de dix années se sont écoulées depuis les premières infographies animées proposées par le service sports de l’AFP à l’occasion des jeux Olympiques de Salt Lake City. Ce sont aujourd’hui des produits en 3D et images de synthèse qui décrivent et expliquent les 15 disciplines au programme des JO d’hiver à Sotchi. « La toute première version, en 2002, c’était des playmobils. Le graphisme était simple, il n’y avait pas de son mais le CIO (Comité international olympique) l’a adoptée pour son site et elle y est restée jusqu’en 2010 », se souvient Alain Giraud, le responsable de la cellule sports multimédias, en évoquant le lifting réalisé sur cette vitrine du savoir-faire de l’Agence. L’opération a été confiée à une équipe du service infographie, avec pour mission de moderniser le graphisme des modules et de doter ceux-ci d’une bande sonore. Finis les playmobils, les images muettes et les textes en bas de page. En 3D et images de synthèse, les nouvelles infographies animées prennent la forme de présentations au réalisme saisissant, agrémentées de commentaires déclinables dans toutes les langues. « C’est la première fois qu’on expérimente des images de synthèse. Le résultat est simple d’accès et plus grand public que les versions précédentes », se réjouit le patron de la cellule multimédias.

un livre de l’AFP pour le centième

Des souvenirs, le livre publié par l’AFP et l’éditeur Denoël (Le Tour : 100 images, 100 histoires, 240 pages) en recèle à foison. Les grandes et petites histoires du Tour sont illustrées par 100 photos emblématiques.

Des héros aux oubliés de la Grande Boucle, des grandes rivalités aux drames qui ont émaillé l’histoire du Tour, le livre est l’occasion de revenir sur des époques, des champions, des paysages et de comprendre comment le Tour est devenu ce monument du sport.

Les commentaires ont été confiés à quatre grands témoins : Éric Fottorino, ancien directeur du Monde et passionné de vélo, Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour de 1989 à 2006, Jean-Paul Ollivier, incontournable spécialiste du cyclisme sur France 2, et Bernard Thévenet, deux fois vainqueur en 1975 et 1977. Ils signent des textes à la fois denses et évocateurs, faisant appel à leurs souvenirs de praticiens du Tour - qu’ils connaissent tous de l’intérieur - et de spectateurs des « forçats de la route ».

Des applications sports AFPà la carte

Lancées fin 2013, les applications sports AFP, à la fois multimédias et interactives, ouvrent de nouveaux horizons en matière de traitement instantané de l’information. Le client peut désormais alimenter son site en choisissant parmi une gamme de flux textes, photos, vidéos, infographies de l’Agence et de statistiques produites par des partenaires spécialisés comme Amisco et Infoplum. Il peut également proposer à ses utilisateurs un commentaire live de la compétition, séquence après séquence, des illustrations photo en temps réel, des données annexes (composition d’équipe, déclarations, biographies...), des vidéos (interviews, conférences de presse) et des infographies détaillées (schémas d’épreuve, tracés d’étape, plans de circuit...). Cette offre journalistique, complémentaire de la production sports traditionnelle, est enrichie par un volet statistiques donnant accès à toutes sortes de données en lien avec l’épreuve, de chiffres évolutifs sur les performances aux résultats et classements en direct. « L’AFP proposait déjà des produits multimédias lors des grands événements sportifs que sont

les Coupes du monde, les Euros de football et les jeux Olympiques. Ces produits demeurent, notamment pour les JO d’hiver à Sotchi. Mais notre idée était de ne pas s’en tenir aux seules grandes compétitions et de rendre possibles des couvertures sportives instantanées et multimédias à longueur d’année », résume Pierre Galy, le chef de la rédaction sports. Testé en français sur la Ligue 1 de football, le Top 14 de rugby, les tournois du Grand Chelem de tennis, les principales courses cyclistes et tous les Grands Prix de Formule 1, le produit doit être décliné en anglais, espagnol, portugais et allemand à destination du web, des tablettes et des mobiles. Avec des inserts photographiques dans tous les reportages live, grande originalité par rapport aux applications concurrentes. « Il a fallu la mobilisation du service photo France et international mais aussi de l’équipe de développeurs qui mettent au point ces applications », relève Pierre Galy.

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Quelle forme a pris la nouvelle offre éditoriale de l’agence lancée au printemps 2013 ?

Dans un contexte concurrentiel, notre volonté était de resserrer les liens qu’entretient l’Agence avec les médias français. Nous leur avons donc proposé de nouveaux contenus éditoriaux, notamment sur un segment où nous n’étions pas aussi présents que souhaité, à savoir le week-end. Nos clients reçoivent désormais chaque

fin de semaine une enquête assez longue sur un événement récent, un papier ‘retour sur’ très demandé par la PQR, mais aussi le portrait d’une personnalité et une rubrique tendances. Parallèlement, un papier ‘la journée en un clin d’œil’ a été ajouté à l’offre quotidienne pour apporter une lecture un peu différente de l’actualité, entre l’annonce, l’homme ou la femme, la phrase et le chiffre du jour. Et ça marche plutôt bien.

Cela a-t-il contribué à renforcer l’interactivité avec les clients médias ?

Sur ce volet, nous avons mis en place à l’automne une messagerie dédiée, AFP Dialog (disponible sur Androïd et iOS), qui commence à s’installer et dont le but premier est de permettre que ceux qui font leur journal et ceux qui font la journée sur la France à l’AFP, se parlent. C’est un outil de dialogue permanent, entièrement sécurisé, entre la rédaction en chef France de l’Agence et les rédactions en chef des clients. Dans la pratique, ce sont trois-quatre personnes qui s’adressent à trois-quatre personnes, pas plus. Les clients peuvent par exemple demander à l’Agence si elle compte faire plus sur tel sujet, revenir sur tel autre. Ils peuvent aussi répondre à nos questions ou nous communiquer des informations. Au final, cela nous permet d’avoir un retour sur leurs besoins et sur ce qu’ils prennent ou pas, ce qui est souvent difficile à déterminer pour une agence.

Comment s’est mise en place cette nouvelle offre ?

Pour porter cette nouvelle offre, il nous a d’abord fallu revoir l’organisation de l’Agence. Une région France a été créée, offrant à ce qui a longtemps été un territoire par défaut, une structure comparable à celle des cinq autres régions du réseau mondial de l’AFP. L’idée était de rassembler au sein d’une même entité les différents services, desks, bureaux qui contribuent à la couverture de la France et, ainsi, de permettre une synergie entre l’éditorial, l’administratif, le commercial et la technique. Cette réorganisation répond à un objectif de développement. En rapprochant les métiers, en raccourcissant les circuits, en rendant les contenus

« resserrer les liens qu’entretient l’Agenceavec les médias français »

Bernard PEllEgRinDirecteur de la région France

France et Europe

plus homogènes, on se donne les moyens d’inventer des choses qui n’existaient pas avant et de mieux répondre aux besoins de la clientèle.

Tous droits de reproduction réservés

Date : 29/11/2012Pays : FRANCEPage(s) : 24Rubrique : High-Tech et MédiasDi�usion : (121630)Périodicité : Quotidien

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29/11/2012, rubrique High-tech et Médias

France et Europe

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à partir de la production de l’AFP-TV, les journalistes du service Web et Mobile confectionnent deux fois par jour des journaux vidéos de 1 min 15, sous-titrés en français et en anglais. L’année 2013 a vu ces JT internationaux trouver leur rythme et élargir leur clientèle.

Les premiers prototypes, livrés en 2012, ont été conçus pour de grands écrans afin d’être visionnés dans des lieux de passage comme c’est le cas aujourd’hui à La Défense, près de Paris. Mais rapidement ces JT courts se sont avérés pertinents également pour d’autres supports : web, tablettes et mobiles, ce qui a conduit à adapter le format de livraison et les sous-titres à un visionnage sur un écran d’ordinateur ou de smartphone. Chaque journal comprend quatre sujets : trois dominantes mondiales et une rubrique plus « légère » (sport, culture, lifestyle, etc). Les commentaires et sous-titres sont proposés en deux langues (français et anglais). « Tous les matins, les équipes web de Paris et Londres décident des sujets sélectionnés. Paris fait l’édition pour le web des images AFP-TV, le montage, écrit les sous-titres en français puis les envoie à Londres qui les traduit. Enfin, l’équipe parisienne intègre les trois composantes : les images et les sous-titres des deux langues avant l’envoi aux clients », résume Florence Panoussian, responsable de la rédaction web et mobile. En moyenne, une édition demande près de deux heures de travail. Un système bien rodé, même s’il faut parfois réduire drastiquement les délais de fabrication et travailler sur un stock surabondant d’images, comme ce fut le cas à l’occasion des décès de Hugo Chavez et de Nelson Mandela.

« Nous avons maintenant deux éditions, une à la mi-journée, une autre vers 18h, heure de Paris. Notre projet est de développer une édition matinale, avec les infos asiatiques, si possible avant 8h », poursuit-elle. Le produit fini est envoyé aux clients depuis Paris. « Les JT internationaux ont trouvé leur vitesse de croisière et sont entrés dans le flux AFP quotidien, au même titre que nos autres productions multimédias », affirme Florence Panoussian. Ces nouveaux produits viennent enrichir l’offre AFP en journaux vidéo, qui comprenait déjà deux éditions par jour commentées en français pour un public français, l’une étant fournie également en version sous-titrée.

Les Jt internationaux en vitesse de croisière

France et Europe

le Jt international est projeté sur l’écran géant du Parvis de la Défense.

France et Europe

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Protection sociale, emploi, entreprises : les trois secteurs couverts par le service social de l’AFP ont régulièrement fait la « une » de l’actualité française en 2013, année marquée par une réforme des retraites, la mise en place de la politique gouvernementale de l’emploi et un chapelet de plans sociaux. Autant de sujets sur lesquels l’expertise d’un service spécialisé est primordiale. Dans une profession où le social est souvent dilué dans l’économique, ce service de 14 journalistes est une spécificité de l’AFP. « Nous en sommes très fiers », affirme Dominique Joly-Brulé, chef du service, confiant avoir autour d’elle « des journalistes capables de maîtriser des dossiers compliqués ». « Notre travail éclaire des situations locales mais il est repris partout, dans les médias généralistes comme spécialisés », poursuit-elle. Les raisons de cette réussite ? « Beaucoup de contenus pédagogiques, des questions-réponses, des repères pour expliquer les dossiers ».

Le Social vient souvent en complément d’autres services ou bureaux de l’Agence comme ce fut le cas sur la fronde des « bonnets rouges », couverte par le bureau de Rennes. Pour la réforme des retraites, services Social et Politique se sont partagé la tâche. « Les concertations entre le gouvernement et les partenaires sociaux, c’est notre partie, on connaît bien les syndicats et on ne peut pas demander au Politique de tout savoir sur tout ». 2013 restera une année sociale noire du côté des entreprises : annonce de la fermeture de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, dépôts de bilan de Mory Ducros et FagorBrandt, liquidations de Virgin et LFoundry, arrêt définitif des hauts-fourneaux de Florange et sortie de la dernière voiture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, avant sa fermeture en 2014. « Le dossier PSA nous tient en haleine depuis juillet 2012 et même avant avec l’annonce d’un projet de fermeture par la CGT.

Social : l’expertise au cœur de la crise etdes réformes

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2 novembre 2013 - Quimper, France - Fronde des bonnets rouges contre l’écotaxe et pour l’emploi en Bretagne (capture vidéo). AFP / FRED tANNEAU

La bataille de l’UMP : en direct sur le fil AFP

La bataille entre Jean-François Copé et François Fillon pour la présidence de l’UMP a électrisé l’actualité française entre novembre 2012 et janvier 2013. Les moments-clés de ce combat ont eu lieu en direct sur le fil AFP. Au lendemain du vote des adhérents, qui voit les deux candidats se déclarer vainqueurs, Jean-François Copé est proclamé président le 19 novembre avec 98 voix d’avance sur François Fillon. Ce même jour, Alain Juppé déclare à l’AFP que le nouveau patron de l’UMP a l’ « ardente obligation de rassembler » toutes les sensibilités du mouvement. Deux jours plus tard, coup de théâtre : le clan Fillon revendique de nouveau la victoire, arguant d’un oubli de trois fédérations d’Outre-mer, qui le feraient gagner de 26 voix. Mais le président de la commission de contrôle des opérations électorales (Cocoe), Patrice Gélard, confie à l’AFP que son instance « ne peut plus revenir » sur sa décision. Les fillonistes en appellent à l’arbitrage d’Alain Juppé.Le 22 novembre, Jean-François Copé informe l’AFP qu’il a téléphoné à son rival pour lui proposer une rencontre « en tête-à-tête ». François Fillon accepte à la condition qu’Alain Juppé soit présent, comme le confirme par le même canal l’entourage de l’ex-Premier ministre. La réunion à trois se tient à l’Assemblée le 25 novembre mais tourne court. Alain Juppé annonce à l’AFP qu’il

renonce : « les conditions de ma médiation ne sont pas réunies ». Nicolas Sarkozy avait auparavant fait savoir à l’Agence, via ses proches, qu’il était favorable à toute initiative pour régler la situation.Le 27 novembre, à l’issue d’une réunion autour de François Fillon, plusieurs participants font part à l’AFP de la création d’un nouveau groupe parlementaire, Rassemblement-UMP, appelé à se dissoudre « dès qu’un nouveau vote aura lieu ». La cinquième rencontre Copé-Fillon, le 11 décembre, ne permet pas de trouver une issue. Bernard Accoyer annonce l’organisation d’un vote des parlementaires UMP pour décider s’il faut ou non convoquer une nouvelle élection. Le 17 décembre, à la veille de cette consultation, Jean-François Copé et François Fillon adressent à l’Agence un communiqué conjoint dans lequel ils annoncent la « sortie de crise ». L’armistice est entériné le lendemain. Vingt-quatre heures avant la reprise des travaux de l’Assemblée, le député filloniste Jérôme Chartier peut confirmer le 14 janvier à l’AFP la dissolution du groupe dissident et sa réintégration des rangs de l’UMP. Lorsque la vie politique s’emballe, rien ne vaut une dépêche pour rester dans la course et la suivre…

Toute l’année, on a suivi les négociations, les grèves, les actions coup de poing des salariés », précise Dominique Joly-Brulé. Cette fermeture emblématique a été l’occasion d’une collaboration entre les services social et économique et les journalistes franciliens des informations générales, pilotée par la rédaction en chef France. « En plus du suivi de l’actualité, nous avons produit des sujets sur les conséquences humaines, les efforts de reclassement, l’historique de l’usine,

le précédent de Boulogne-Billancourt, en collaboration avec la photo, la vidéo et l’infographie », explique la responsable du Social.

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De la présentation de David Beckham au PSG à l’élection du nouveau pape, des obsèques de Hugo Chavez aux derniers hommages à Nelson Mandela, de la naissance du « royal baby » au premier mariage gay en France, AFP-TV est passée en 2013 à la production accélérée de reportages live. « Après une phase d’essai, nous avons produit en 2013 des sujets live à raison d’un par mois en moyenne et nous allons poursuivre cette montée en puissance en 2014 », explique Marie-Noëlle Vallès, la responsable du département vidéo de l’AFP. « Tous étaient très différents dans leur nature et dans les conditions de tournage. Le live Beckham a été déclenché en moins de deux heures, c’était le premier à ne pas être planifié. Pour Chavez, notre journaliste reporter d’images a filmé trois heures et demie d’affilée, une vraie épreuve d’endurance. Quant à l’opération en deux parties au Vatican, il nous a fallu jongler avec les restrictions

draconiennes qui nous étaient imposées », raconte-t-elle. Il faut aussi évoquer les 20 heures de direct en Afrique du Sud à l’occasion du décès de Nelson Mandela, le tournage en surplomb des obsèques de Margaret Thatcher en la cathédrale Saint Paul de Londres ou encore les conditions difficiles de la couverture en direct des manifestations en Tunisie. Le premier mariage homosexuel français célébré fin mai est un autre cas particulier et intéressant : « L’événement avait un très fort retentissement international du fait de la contestation de la loi. Quand nous avons su où avait lieu le mariage, nous avons rejoint Montpellier dès la fin du live de Cannes et déployé le système le plus riche possible », raconte la responsable de la vidéo à l’AFP. « Quand on joue à domicile, il faut en tirer tous les bénéfices ». Le car régie d’AFP-TV dépêché sur place a permis de gérer simultanément les images

Vidéo : l’offre live d’AFP-tV arrive à maturité

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27 juillet 2013 – Rio de Janeiro, Brésil – le Pape François salue la foule près de la plage de Copacabana avant une grande veillée de prière dans le cadre des Journées Mondiales de la Jeunesse. AFP / CHRIStoPHE SIMoN

provenant des caméras placées à l’intérieur et à extérieur de la mairie. Résultat : « une heure et demie de live pour lequel nous étions les seuls fournisseurs d’images à gérer quatre flux », se félicite Marie-Noëlle Vallès. Ce car doté d’un système satellitaire SNG (Satellite News Gathering) a aussi pour vocation à devenir sur le terrain « un bureau AFP mobile, où se retrouvent naturellement les journalistes du texte, de la photo et de la vidéo », comme ce fut le cas en 2012 lors du dernier meeting de campagne présidentielle de François Hollande à Toulouse ou encore en Afrique du Sud fin 2013. L’AFP produit plus de 200 vidéos par jour en moyenne, de l’actualité chaude au magazine intemporel, le tout en format haute définition et en sept langues (français, anglais, espagnol, allemand, arabe, portugais, polonais). « Nous sommes très fiers de cette production qui ne concerne pas seulement les JRI mais aussi certains reporters texte et photo. La culture vidéo s’est diffusée de

manière spectaculaire à l‘AFP », affirme la chef d’AFP-TV. Parmi les autres motifs de satisfaction : l’accord de partenariat passé avec l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour la distribution de ses archives, l’abonnement de la chaîne qatarie Al-Jazira aux services d’AFP-TV et la forte percée de la vidéo AFP sur les marchés télévision et web d’Amérique latine.

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Voirles lives

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Site Diario de Centro América (guatemala) reprenant le live de l’élection du nouveau Pape.

Chaine Youtube dédiée aux lives de l’Agence.

L’AFP a fait de la vidéo l’une de ses priorités stratégiques, en quoi cela se justifie-t-il ?

L’activité vidéo de l’AFP a aujourd’hui une croissance à deux chiffres, ce qui fait d’elle une locomotive commerciale de l’Agence. Cela nous permet d’avoir des objectifs ambitieux pour la période de quatre ans qui s‘ouvre. Notre but est de passer de 5% à 10% du chiffre d’affaires global d’ici 2018. Nous avons pour cela

le savoir-faire et le modèle le plus vertueux qui soit en termes de compétences, avec des journalistes vidéo tri-qualifiés : rédacteur, cadreur et monteur en une seule et même personne, équipée d’un matériel léger.

AFP-TV a produit en moyenne un direct par mois en 2013. Quels sont ses objectifs pour 2014 ?

Nous sommes passés très rapidement d’une production magazine à une production hard news. Maintenant, nous devons pouvoir être présents en live sur les principales dominantes de l’actualité mondiale et gagner en volume. Donc pouvoir livrer deux directs par mois partout où cela se justifiera. C’est l’essence même de l’agence de presse : nous vendons une sécurité rédactionnelle et un maillage mondial. Sur tel événement, nos clients doivent avoir l’assurance que nous y serons et qu’ils auront toutes les informations qui les intéressent.

Avec cette offre enrichie, le département vidéo a-t-il gagné en compétitivité ?

Nous avons franchi un cap. Nous sommes à présent en mesure de nous engager sur une production live récurrente et de nous positionner sur le marché des télévisions où notre offre compte désormais et est regardée de près par nos concurrents. Si la promesse que l’on fait au client est stable, cela devient une partie intégrante de notre offre et favorise la commercialisation de nos produits vidéo, en différé comme en direct. Mais tout cela suppose un gros effort à l’échelle de l’Agence. C’est bien plus que de mettre en place une rédaction vidéo, c’est une mutation à la fois rédactionnelle, technique, commerciale, marketing et juridique. C’est aussi beaucoup de gens qui apprennent un nouveau métier et cela prend forcément du temps.

« Nous avons franchi un cap »

Marie-noëlle VAllèsChef du département vidéo

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AFriqueet

MoyeN-orieNt

24 septembre 2013Photo de Carl de Souza à la Une de l’International Herald tribune

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Couvrir le conflit au Mali, où la France est intervenue contre les djihadistes qui contrôlaient le nord du pays, a représenté pour les équipes de l’AFP une gageure à la fois journalistique et logistique. Pas simple d’illustrer cette « guerre sans image », menée par les forces spéciales françaises, loin des médias. Tout aussi compliqués étaient les déplacements dans cette immensité hostile. « Le grand défi, c’était le transport, circuler de manière sûre dans ce pays énorme, où le danger était partout », souligne le rédacteur en chef central Philip Chetwynd, qui a supervisé la couverture de l’opération militaire Serval lancée début 2013. « Ce n’était pas facile de travailler avec l’armée française, encore moins avec les forces maliennes. Du coup, nous avons dû organiser des voyages indépendants, avec tout ce que cela impliquait. Il a fallu trouver des véhicules en bon état, des chauffeurs fiables, faire des repérages, tout cela d’une façon souvent artisanale, comme lorsqu’une de nos équipes a remonté le fleuve Niger en pirogue ». De Bamako, la capitale, où était installé le camp de base de l’AFP, à Gao ou Tombouctou, à des centaines de kilomètres plus au nord, les embûches étaient légion, des barrages de l’armée malienne aux ennuis mécaniques. « Traverser le Mali prenait des jours et nos journalistes ont parfois connu des pannes en plein désert, une situation périlleuse dans un pays en guerre ». Dans ce contexte, poursuit-il, « le fait de travailler en équipe de trois, qui n’est pas toujours facile au niveau rédactionnel, s’est révélé très positif en matière de sécurité et de logistique ». Et de rappeler que, dans un conflit asymétrique tel que celui du Mali, les journalistes deviennent des cibles, comme l’a tragiquement démontré l’assassinat près de Kidal de deux confrères de Radio France Internationale.

Bien que l’AFP ait compté jusqu’à une douzaine de journalistes opérant au même moment sur le terrain, soit nettement plus que la concurrence, la grande difficulté était de s’approcher du front. « Nous pouvions facilement avoir des images de soldats français en train de patrouiller mais pas des combats, ce qui était très frustrant. Nous étions en quelque sorte prisonniers des sources officielles », constate le rédacteur en chef central. Quand les hostilités ont atteint l’extrême nord du pays, plusieurs journalistes de l’Agence ont été « embarqués » par l’armée française, occupée à traquer un ennemi invisible dans le four des Ifoghas. Les informations sur les combats sont néanmoins restées « verrouillées », ce qui fait dire à Philip Chetwynd que « cette guerre était vraiment compliquée à couvrir ».

Guerre au Mali : une « couverture verrouillée », un défi logistique

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Retrouvez les témoignages des journalistes de l’AFP sur afp.com

Voirle blog

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Pour l’AFP, il y a un avant juillet 2013 et un après dans la couverture du conflit syrien. Depuis ce mois d’été, il est devenu pratiquement impossible de témoigner de la situation dans le nord du pays, zone de guerre livrée à l’influence des groupes islamistes et aux rebelles ayant prêté allégeance à ces djihadistes anti-occidentaux. « C’est un conflit qui a toujours été dangereux pour les journalistes, entre les attaques aériennes du régime de Damas, les menaces d’enlèvement de factions criminelles, les attentats islamistes, la faiblesse des structures rebelles. Un mélange difficile depuis le début », note Philip Chetwynd, rédacteur en chef central de l’Agence. « Mais aujourd’hui, c’est encore pire ». Soucieuse de pouvoir continuer à couvrir le nord de la Syrie, l’AFP installe début 2012 une base logistique à Antakya, à la frontière avec la Turquie. « De là, on a travaillé près d’un an en utilisant des équipes multimédias qui allaient et venaient. On a créé un réseau de chauffeurs, de fixeurs, de contacts parmi les groupes rebelles. Et puis, en novembre,

l’un de nos collaborateurs vidéo, James Foley, a disparu. Nous sommes toujours sans nouvelles de lui ». Devant la multiplication des menaces d’enlèvement et des incidents visant ses personnels, l’AFP finira par fermer son bureau provisoire en juillet 2013. « On a cessé d’envoyer des équipes. Nous avons continué de travailler avec des professionnels reconnus, bien implantés sur le terrain, mais en étant très stricts pour que ceux-ci ne prennent pas des risques inconsidérés », raconte Philip Chetwynd.

Malgré le chaos dans lequel est dès lors plongée la Syrie, l’Agence va maintenir une couverture, dans la région d’Alep, grâce à ses correspondants syriens. Contrairement à ses concurrentes, l’AFP, elle, garde aussi un bureau à Damas. « Pour nos journalistes sur place, la marge de manœuvre est très mince mais leur travail apporte beaucoup de valeur à notre copie », relève le rédacteur en chef central. « On a aussi eu accès depuis Beyrouth à des contacts proches du régime d’Assad, grâce auxquels nous avons pu aller à Homs.

Syrie : le danger permanent

le journaliste reporter d’images Quentin leboucher en Syrie.AFP

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Ces contacts nous ont également permis d’obtenir en janvier une interview d’Assad, en exclusivité mondiale », ajoute-t-il. Au total, plus d’une cinquantaine de journalistes de l’AFP ont été envoyés dans le nord de la Syrie depuis le début du conflit en mars 2011, « plus qu’aucun autre groupe de média au monde », assure Philip Chetwynd. Des reportages qui ont valu à trois collaborateurs de l’Agence d’être primés en octobre au 20e Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre : le reporter d’images de l’agence Djilali Belaïd et les photographes freelance Javier Manzano et Fabio Bucciarelli, ce-dernier ayant été également récompensé par le prix Robert Capa et le World Press 2013 par une série de 12 photos prises dans la ville d’Alep. Rendre compte de cette guerre sans y être physiquement est aujourd’hui la mission que s’assigne l’Agence, au travers de missions autour de la frontière nord pour faire témoigner les Syriens fuyant le nord du pays ou d’un travail sur les blogs et les réseaux sociaux, effectué depuis Beyrouth. Dans un pays désormais considéré comme le plus dangereux pour les journalistes, selon le dernier classement établi par Reporters sans frontières, « nous considérons comme une obligation d’essayer d’entrer en Syrie ou au moins de décrire ce qui s’y passe », déclare Philip Chetwynd.

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Dans un environnement de plus en plus risqué pour les journalistes de terrain, l’AFP place la sécurité en tête de ses priorités et mise sur l’investissement en matériel et en formation pour assurer la protection de ses personnels. Une mission qui nécessite la collaboration de l’ensemble des services de l’Agence. « Notre équipe travaille avec tous les interlocuteurs de la maison », souligne Emmanuel Sérot, journaliste à la rédaction en chef technique en charge des questions de sécurité. « La sécurité doit être l’affaire de tous , du journaliste sur le terrain au rédacteur en chef qui l’y envoie ». Concrètement, cela passe par des formations sur mesure, qui concernent plus d’une centaine de journalistes chaque année. Certaines, centrées sur la sécurité en zone sensible, sont dispensées à Collioure (Pyrénées-Orientales) par l’armée française, d’autres, plus nombreuses et plus spécifiques, sont proposées par la gendarmerie nationale, notamment via son groupement d’intervention (GIGN). « Avec le GIGN, les journalistes sont placés dans la configuration la plus réaliste possible : arrestation, passage de check-points, enlèvement dans le pire des cas, toute situation où l’intégrité physique et psychologique peut être mise à mal », explique Emmanuel Sérot, ajoutant que ces formations s’adressent à tous les journalistes de terrain, quel que soit leur région d’origine, leur statut et leur langue de travail. Les épreuves pratiques sont complétées par des enseignements théoriques sur la gestion du stress, la psychologie des agresseurs, les réflexes à développer. « Le but est que tout journaliste amené à couvrir des situations risquées ait suivi une formation de ce type ». L’AFP travaille également avec la gendarmerie pour des sessions dédiées à d’autres situations violentes comme les manifestations, que ce soit place Tahrir au Caire, à Notre-Dame des Landes ou à Athènes et Kiev.

Au cours de ces stages, qui accueillent une vingtaine de participants par session au centre d’entraînement de Saint-Astier (Dordogne), « les journalistes apprennent à travailler au milieu d’une foule potentiellement violente, à ne pas être pris dans des flots de gaz lacrymogènes, à se ménager des issues à tout moment ». L’Agence propose en outre des formations à la sécurité des transmissions, des stages de secourisme destinés à tout le personnel et même des cours d’auto-défense. En outre, des formations spécifiques sont assurées pour les différentes régions du monde, l’Asie faisant appel régulièrement à un prestataire, l’Amérique latine étant en cours de formation contre les risques inhérents à cette région, notamment ceux liés à la délinquance armée et au trafic de drogue, la région Moyen-Orient ayant déjà bénéficié d’actions spécifiques pour le personnel local. Soucieuse d’offrir une protection adaptée à ses reporters, l’AFP a entièrement revu l’équipement de base, remplaçant le traditionnel gilet pare-balle par un gilet conçu spécialement pour ses besoins. Les journalistes de terrain disposent aussi d’équipement de protection léger anti-émeutes. Cet effort d’investissement s’accompagne de procédures logistiques destinées à anticiper et ventiler les stocks partout dans le monde en amont d’une crise. Le nouvel outil d’échanges d’informations mis en place entre les rédactions en chef devrait permettre de « mieux capitaliser sur nos expériences en matière de sécurité », selon Emmanuel Sérot.

Sécurité : un effort constant qui s’appuie sur la formation des journalistes

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Des journalistes de l’AFP suivent des stages en milieu hostile. AFP / tHoMAS CoEx

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2013 aura été en Egypte l’année de la destitution de Mohamed Morsi et de la reprise en main du pays par l’armée au prix d’une répression féroce à l’encontre des Frères musulmans. Un processus qui se déroule dans un climat de violence et d’hostilité à l’égard de la presse occidentale dont le bureau AFP du Caire est le témoin au jour le jour. « Le moment fort de la répression, c’est le 14 août », raconte Emmanuel Giroud, le directeur du bureau, arrivé en poste quelques jours avant l’évacuation dans le sang des places Rabaa al-Adawiya et Nahda, au Caire, occupées six semaines durant par des milliers de manifestants pro-Morsi. « Le 12 août, alors que le gouvernement intérimaire menaçait d’intervenir, nous avons décidé de faire dormir dans le campement principal de la place Rabaa al-Adawiya notre journaliste Samer al-Atrush. Bien nous en a pris puisque l’assaut est survenu le 14 à l’aube. Samer était le seul journaliste

d’un média occidental présent au début de l’assaut sur la place Rabaa, qui a été très vite quasiment inaccessible et prise sous les tirs croisés incessants des policiers et soldats ».

L’AFP a ainsi pu suivre l’intervention de l’intérieur, témoignant de la violence de l’opération, recueillant des témoignages exclusifs et chiffrant les morts par dizaines puis par centaines. « Contrairement au reste de la presse occidentale, nous avions dès les premières heures de l’assaut un témoin visuel, nous étions les seuls à pouvoir fournir un bilan vérifié de longues heures durant avant que d’autres journalistes réussissent enfin à pénétrer sur la place », se souvient Emmanuel Giroud, saluant le courage de celui qui est, peu après, devenu son adjoint. L’armée ayant décrété un couvre-feu à partir de 19 heures, « plus personne ne pouvait rentrer chez soi, nos journalistes et les renforts envoyés par le bureau de Nicosie

egypte : suivre le chaos politique en terrain hostile

25 janvier 2013 – Alexandrie, Egypte – Des manifestants jettent des pierres sur les forces de l’ordre lors de rassemblements marquant le 2e anniversaire du soulèvement qui a conduit au départ de Moubarak. AFP

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ont dormi pendant un mois à l’hôtel à côté du bureau » jusqu’à ce que la mesure soit allégée.Ce qui n’avait pas que des mauvais côtés : « cela me permettait d’organiser la couverture plus rapidement, de faire tourner les effectifs et d’éviter que nos personnels s’exposent aux tirs sur les check-points de l’armée ». Mais, alors que les médias occidentaux étaient largement perçus par les autorités, les forces de l’ordre et une grande partie de la population comme « à la solde des Frères musulmans », tout simplement parce que nous rapportions la répression extrêmement sanglante dont ils étaient les victimes, il a fallu rapidement interdire aux journalistes occidentaux de l’AFP d’aller sur le terrain et imposer à nos reporters égyptiens de retirer les logos de l’Agence de leurs appareils photo et caméras ». Des précautions jugées indispensables après qu’une équipe texte et vidéo eût été pourchassée par des individus armés à la solde du régime.

Un tel dispositif nécessite également un gros effort logistique. « Nos chauffeurs accompagnaient en permanence nos équipes multimédias pour transporter leurs équipements de sécurité et protéger leurs arrières en cas de repli », explique le responsable du bureau. « Nous avions aussi besoin de notre technicien et de trois rédacteurs - francophone, anglophone et arabophone - en back-up, le monitoring des médias et des réseaux sociaux étant assuré par un autre journaliste de langue arabe ». Ces événements donneront lieu à une couverture exceptionnelle au Caire et dans plusieurs grandes villes d’Egypte, couronnée par un nombre record de reprises vidéo : 110 sujets diffusés par plus d’une quarantaine de chaînes dans le monde. « C’est la force de l’AFP », souligne Emmanuel Giroud. « Quand on ne peut plus envoyer nos journalistes, on peut compter sur un réseau de pigistes locaux travaillant sous notre autorité éditoriale, qui, eux, peuvent se fondre dans la population ».

7 octobre 2013 - le Caire, Egypte - l’armée égyptienne joue un rôle essentiel dans la politique du pays depuis l’éviction du roi Farouk en 1952 (Vidéographie, extrait). AFP / StéPHANE KogUC / olIVIER DEVoS

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Ce samedi 21 septembre 2013 restera dans les mémoires pour la violence de l’information tombée vers midi à Nairobi (Kenya) et la couverture tous azimuts qu’elle a suscitée, de la vidéo au texte, de la photo aux réseaux sociaux. Une des pires attaques terroristes de l’histoire de l’Afrique traitée à 360 degrés par l’AFP. Vers midi, un commando d’islamistes somaliens shebab pénètre dans le centre commercial Westgate, en plein cœur de la capitale kenyane. Les agresseurs lancent des grenades et tirent sur les employés et une foule de Kenyans et d’expatriés venus faire leurs courses du week-end. Après avoir fait des dizaines de morts et de blessés, ils se retranchent dans le bâtiment. Suivront une longue série d’assauts des forces de sécurité destinés à les déloger.

« C’était un jour très calme », se souvient Stefan Smith, le directeur du bureau de Nairobi. « Soudain, il a fallu rappeler tout le monde, s’assurer que des photographes soient bien placés, que quelqu’un du texte soit opérationnel 24 heures sur 24 devant le centre ». En quelques heures, « tous les moyens sont mobilisés car on ne sait jamais quand ça va finir », explique cet ancien reporter en Asie du Sud, qui avait connu pareille situation lors des attentats de Bombay en 2008. Il faut « tout vérifier, ne pas se laisser emporter par les rumeurs », souligne-t-il, rappelant que « les premières infos faisaient état d’un braquage qui aurait mal tourné ». Le hasard veut qu’une collaboratrice d’AFP-TV, Nichole Sobecki, se trouve non loin du Westgate quand débute la prise d’otages qui tiendra le monde en haleine quatre jours durant.

Nairobi : une prise d’otages couverte à 360 degrés

23 septembre 2013 - Nairobi - la collaboratrice de l’AFP Nichole Sobecki (à droite) et un policier kenyan au Westgate Mall (photo : tyler Hicks).

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Informée d’événements graves, elle appelle son chef de bureau et se rend immédiatement sur les lieux munie de son équipement, d’un gilet pare-balles et d’un casque en kevlar. La vidéo va dès lors entraîner dans sa couverture toutes les autres composantes du bureau. Nichole Sobecki est l’une des rares journalistes à avoir pu s’infiltrer dans le complexe en début de crise et à avoir tourné des images qui feront vite le tour de la planète. « Sur place, je débarque en pleine débandade », raconte-t-elle « Des dizaines de gens fuient désespérément, se tenant par la main, en larmes. Ceux qui sont indemnes aident à porter les blessés. » Avec son mari, le photographe du « New York Times » Tyler Hicks, entré lui aussi dans le Westgate en plein chaos, Nichole Sobecki gagne le troisième étage avant que ce dédale de magasins et de restaurants ne soit bouclé par la police. Ce qu’elle voit depuis ce promontoire tient de la scène de guerre. « Le sol est parsemé de cadavres. Au premier étage, une femme s’est aplatie derrière le comptoir d’un café. Elle attend qu’on vienne la secourir, enveloppant dans ses bras deux jeunes enfants », raconte la vidéaste de l’AFP, évoquant une « ambiance irréelle », où se superposent les chansons pop de la sonorisation et le crépitement d’armes automatiques. « Les policiers sécurisent les accès vers les sorties de secours et évacuent les survivants terrifiés. Dans un restaurant de sushis, une jeune serveuse et deux hommes ont échappé au massacre en se cachant dans une bouche d’aération », se remémore Nichole Sobecki, qui restera environ trois heures dans le centre assiégé. Priée d’évacuer les lieux alors qu’elle s’approche du lieu où son retranchés les islamistes et leurs otages, elle aperçoit une « pile de cadavres » près de l’entrée principale. « Ce sont les auteurs du massacre qui les ont disposés là pour essayer de bloquer l’accès au complexe », précise-t-elle, confiant s’être efforcée de « garder l’esprit clair ».

« J’étais en contact avec elle et je savais que je pouvais lui faire confiance. Elle a l’expérience des situations hostiles et sait peser les risques », assure Stefan Smith, soucieux de la sécurité de ses journalistes « même s’il faut aussi faire avancer la couverture ».A l’extérieur du Westgate, une autre guerre fait rage, celle des déclarations qu’il faut décrypter. Aux communiqués des autorités répondent sur le réseau social Twitter les messages des islamistes shebab. « Il nous a fallu faire le tri, rester prudents », explique Stefan Smith. « Au-delà des comptes vérifiés - la Croix-Rouge, le ministère de l’Intérieur, la police, le porte-parole des shebab -, il y avait beaucoup de n’importe quoi… » En riposte aux islamistes somaliens, les forces de sécurité kenyanes vont elles aussi investir l’espace du réseau social pour diffuser ou relayer certaines informations, rendant d’autant plus complexe le travail de veille et de traitement de l’information en ligne par les équipes de l’AFP. Des 80 heures qu’aura duré cette prise d’otages couverte non-stop par l’AFP, il reste les scènes d’horreur révélées par les vidéos de Nichole Sobecki, les clichés de personnes terrifiées et de forces de sécurité kenyanes sur le pied de guerre, les dépêches et infographies actualisées en permanence pour rendre compte du bilan et de l’évolution du siège. Et cette bataille constante de l’information.

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Découvrirl’interview

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24 juin 1996 – Mzinga, Afrique du Sud – Nelson Mandela, Président de la République d’Afrique-du-Sud et chef de l’ANC, explique à ses partisans, à l’occasion d’un rassemblement pour les élections locales du 26 juin, que la casquette qu’il porte veut dire AFP (Agence France-Presse) et non IFP (Parti de la liberté de l’Inkhata), éternel rival de l’ANC. AFP / PHIlIP lIttlEtoN

Afrique et Moyen-Orient

Mandela : un déploiement exceptionnel pour une icône mondialeLe 5 décembre, Nelson Mandela s’éteignait à Johannesburg. Cette nouvelle attendue a donné le coup d’envoi du déploiement d’un dispositif spécial de l’AFP, minutieusement préparé pour faire face au considérable intérêt que va susciter dans le monde la disparition du héros de la lutte anti-apartheid. De la mort de Madiba à ses obsèques dans sa ville natale, dix jours vont s’écouler qui verront se succéder hommages, cérémonies, exposition du corps et transfert jusqu’à sa dernière demeure. L’Agence a dépêché sur place 22 envoyés spéciaux venus de 12 pays différents pour prêter main forte aux dix journalistes permanents du bureau de Johannesburg. « C’est l’histoire d’une année d’attente », explique Philip Chetwynd, le rédacteur en chef central. « Tout était prêt, y compris notre mobilisation générale pour couvrir l’événement, de l’hommage à Soweto jusqu’aux funérailles. La nuit de la mort de Mandela, nous avons passé 10.000 mots sur le fil et diffusé 150 photos et 50 vidéos ». C’est la première fois que le service vidéo expédie aussi loin son nouveau système de transmission satellitaire. « Nous avons projeté pour l’occasion nos moyens les plus aboutis, à savoir notre équipement SNG (Satellite News Gathering) », précise Marie-Noëlle Vallès, la chef du département vidéo de l’AFP. « Le top départ a été donné la nuit de la mort et, comme prévu, à J+4 l’équipement était opérationnel sur place. La régie qui équipe le car basé à Paris a été démontée, acheminée en Afrique du Sud puis remontée dans un véhicule loué sur place », poursuit-elle, qualifiant de « morceau de bravoure » la couverture vidéo qui suivra, la plus longue séquence de 2013, avec 10 retransmissions en direct pour un total de 20 heures entre le 10 et le 15 décembre, sans compter bien sûr les vidéos produites en différé par l’AFP-TV. « Le moment le plus acrobatique a été cette séquence direct en marge des obsèques, où notre JRI a travaillé au milieu d’une foule », se souvient Marie-Noëlle Vallès. « Il lui

fallait cheminer, choisir son cadre, déterminer à quel point se rapprocher des gens, sur qui zoomer, il devait faire des choix permanents ». Des choix, Roberto Schmidt, l’un des photographes AFP sur le pont, a dû en faire lui aussi, notamment lors de l’hommage officiel au stade Soccer City de Soweto, auquel assistaient une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Bien lui en a pris puisqu’il va surprendre dans les gradins un très décontracté selfie (autoportrait au moyen d’un portable) de Barack Obama, David Cameron et Helle Thorning Schmidt. La Première ministre danoise, placée entre son homologue britannique et le président américain, tient le téléphone, aidée par ce dernier pour le cadrage. A l’écart, Michelle Obama reste concentrée sur la cérémonie. L’image, une exclusivité AFP, fera le tour du monde à une vitesse et avec un retentissement qui surprendront jusqu’à son auteur. « Mes collègues photographes et moi, venus du monde entier pour couvrir l’adieu à Nelson Mandela, avons publié plus de 500 photos ce jour-là(...) Mais celle-ci, attrapée un peu par hasard à plus de 150 mètres de distance, semble avoir éclipsé une grande partie de notre travail collectif », constatera le photographe sur le blog Making-of de l’AFP.

10 décembre 2013 - Soweto, Afrique du Sud - obsèques de Mandela. AFP / RoBERto SCHMIDt

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ASie-PAciFique

18 novembre 2013 - Tolosa, Philippines - Les survivants du typhon Haiyan, lors d’une procession religieuse à Tolosa sur l’île philippine de Leyte orientale. AFP / PHIlIPPE loPEZ

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« Ma mission à Tacloban n’a duré que six jours. Mais en termes de leçons de vie, j’ai l’impression d’avoir pris 15 ans » : ce témoignage d’Agnès Bun, JRI de l’AFP basée à Hong Kong, résume à lui seul la force des reportages de l’Agence sur les effets du typhon Haiyan aux Philippines. Dès le 9 novembre, au lendemain du passage de la dépression, une équipe de l’AFP rejoint la ville martyre de Tacloban après avoir réussi à embarquer dans l’un des premiers avions militaires philippins en partance pour la région sinistrée. Elle a 24 heures d’avance sur la concurrence et débarque dans un environnement de fin du monde. « L’ampleur des destructions était telle qu’il n’y avait plus d’infrastructures, plus de communications, plus de routes, plus de liaisons aériennes ou maritimes »,

relate Marc Lavine, rédacteur en chef pour la région Asie-Pacifique. « Nos journalistes se sont retrouvés dans une sorte d’enfer : pas de courant pour alimenter les ordinateurs, pas de réseau pour les portables, sans parler de l’absence d’eau et de nourriture, au milieu d’une population meurtrie et totalement démunie ». La découverte d’un générateur de l’armée philippine près de l’aéroport local, dans une bicoque en ruines transformée en poste de commandement, va fournir aux reporters l’électricité nécessaire à la transmission de leurs images. Leurs photos et vidéos feront mesurer au monde entier l’étendue du désastre et le sort des victimes du plus violent typhon de l’histoire. « Le travail de production quotidien était énorme et les conditions de vie très difficiles. Notre première équipe a vécu comme les

typhon aux Philippines : l’AFP, première agence dans le sillage de Haiyan

11 novembre 2013 - tacloban, Philippines - Des survivants vivent à proximité d’un navire échoué sur la côté après le passage du typhon Haiyan. AFP / NoEl CElIS

Asie-Pacifique Asie-Pacifique

locaux, dormant à même le sol boueux », ajoute Marc Lavine. Au cours de ces journées intenses, « les problèmes techniques ont pris le pas sur le rédactionnel ». Tout en supervisant les reportages du terrain, il organise les rotations, prépare l’envoi de matériels et de vivres, veille à la sécurité des journalistes, « l’expérience logistique la plus éprouvante de ma carrière », avoue-t-il. « Dès que l’on a su où les dégâts étaient les plus importants, nous avons envoyé à Cebu les journalistes que l’on avait pré-positionnés à Manille. Un avion militaire les a acheminés à Tacloban. C’était le seul moyen d’y accéder». D’autres reporters de l’AFP arriveront par la suite à bord d’un ferry transportant générateurs et nourriture. Riche humainement et professionnellement, la couverture de cette catastrophe le sera aussi visuellement. « Nos contenus ont été beaucoup repris, grâce à la production exceptionnelle de tous les membres de nos équipes », explique Marc Lavine. « Nous avions des vidéastes sur place, et les journalistes texte et les photographes ont aussi fait des web clips. Cela a permis d’alimenter les sites avant que des vidéos montées puissent être transmises ».

Le succès de cette couverture en conditions extrêmes tient aussi au travail effectué en amont. « C’est le résultat d’une bonne implantation locale. Notre bureau de Manille a su nouer des contacts de qualité, notamment avec l’armée, ce qui nous a permis d’envoyer des journalistes rapidement », souligne Philip Chetwynd, le rédacteur en chef central de l’Agence. « Les liens tissés localement nous ont aussi aidés », poursuit-il. « Par exemple, l’un de nos photographes de Manille était originaire de la région de Tacloban et connaissait le préfet, ce qui nous a considérablement facilité certaines démarches ». « Ces six dures journées à Tacloban m’ont beaucoup appris sur ma profession, sur le pragmatisme dont il faut faire preuve quand on couvre ce genre de tragédie, sur la nature humaine aussi », confie Agnès Bun dans un billet du blog Making-of de l‘AFP. Un cliché de Philippe Lopez illustrant une procession de femmes sur fond de paysage dévasté a été classé par le magazine Time parmi les 10 visuels les plus emblématiques de l’année 2013.

28/11/2013Photo de Noël Celis à la Une de time

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Le sort de Roona Begum, cette petite Indienne de 2 ans souffrant d’hydrocéphalie, une maladie rare qui a presque fait doubler sa tête de volume, a ému la planète entière et suscité un vaste élan de générosité pour financer son opération. Ce que beaucoup ignorent, c’est que ce mouvement a pris naissance après la diffusion par l’AFP de photos de la fillette prises début avril par le photographe Arindam Dey dans l’Etat du Tripura, une région reculée du nord-est de l’Inde. « Les photos de notre pigiste ont été publiées partout dans le monde et l’émotion a été telle que nous avons rapidement été inondés de demandes d’informations pour l’envoi de dons », se souvient Marc Lavine, le rédacteur en chef de la région Asie-Pacifique; « notre couverture multimédia de cette histoire a commencé dès le jour où nous avons reçu les clichés, la chaîne de solidarité aussi ». Opérée en mai et juin pour drainer le liquide qui avait fait gonfler sa tête, la fillette a subi en novembre une nouvelle intervention dans un hôpital proche de New Delhi, cette fois pour ôter certains os de son crâne. Ces opérations successives ont permis de réduire de près de moitié la circonférence de son crâne,

passée de 94 à 58 cm. « Les photos ont été prises avec le consentement de la famille », tient à préciser Marc Lavine. « C’était une histoire d’une telle humanité que nous ne nous sommes même pas posé la question de leur diffusion. C’était suffisamment exceptionnel pour qu’on passe les photos et qu’on écrive un papier racontant le calvaire de cette petite fille ». Cette couverture a provoqué l’émoi de lecteurs et d’internautes à l’étranger, certains lançant une campagne de collecte de fonds pour aider Roona. « Tout cela a permis d’arriver à la chirurgie, que les parents très pauvres n’ont heureusement pas eu à payer », se félicite ce spécialiste de l’Asie, basé à Hong Kong.

roona Begum : le choc d’une photo AFP déclenche un élan de solidarité

2 aout 2013 - Jirania, Inde - 2 photographies à 3 mois d’intervalle de Roona Begum, souffrant d’hydrocéphalie et après sa sortie de l’hôpital dans la banlieue de New Delhi. AFP / ARINDAM DEY

Asie-Pacifique

Retrouvez les témoignages des journalistes de l’AFP sur afp.com

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L’effondrement tragique (1.135 morts) du Rana Plaza, complexe abritant cinq ateliers de confection, le 24 avril à Savar, près de Dacca, a braqué les projecteurs mondiaux sur le Bangladesh. Il a aussi posé pour les médias internationaux des difficultés particulières et a illustré la valeur irremplaçable du réseau mondial permanent comme celui de l’AFP. Le bureau de l’Agence à Dacca compte deux journalistes texte et un photographe. Face à un tel événement, le réflexe est d’envoyer aussitôt des renforts pour appuyer l’équipe locale mais, cette fois, impossible d’obtenir des visas d’entrée pour des envoyés spéciaux. Le bureau a dû faire face et a produit des reportages multimédias. « C’était une petite équipe mais avec une expertise du terrain et de très bons contacts », explique Marc Lavine, le rédacteur en chef en charge de la région Asie-Pacifique. « Ils connaissaient tellement bien l’histoire et les gens que ça nous a donné un avantage notable par rapport à certains de nos concurrents qui, soit n’étaient pas là, soit n’étaient pas en mesure de faire ce travail en profondeur ». De l’effondrement de l’usine textile aux conséquences politiques et économiques en passant par les opérations de secours et les manifestations d’ouvriers, la petite équipe AFP a couvert jour et nuit cette actualité multidimensionnelle, assurant au passage une production vidéo jugée « exemplaire » par Marc Lavine. « Le travail à accomplir était considérable pour une telle équipe, d’autant que la séquence a duré des semaines, mais les reprises ont été très bonnes pour tous nos contenus », relève ce dernier. Bon nombre de médias internationaux ont repris les contenus de l’agence dont le New York Times, le Guardian, le Wall Street Journal, le Times, la BBC, le Daily Telegraph, etc.

Cette couverture conforte la politique de l’AFP consistant à conserver des bureaux dans toute l’Asie. « Le bureau à Dacca n’est pas toujours un centre d’informations majeur, mais une affaire comme celle-

Bangladesh : le bureau de Dacca en première ligne

Asie-Pacifique

25 avril 2013 – Dacca – Des sauveteurs recherchent des survivants après l’effondrement d’un immeuble d’ateliers textiles, une catastrophe qui a fait 1.135 morts.AFP / MUNIR UZ ZAMAN

Asie-Pacifique

ci montre l’intérêt qu’a l’Agence de garder des racines au Bangladesh, surtout s’il est impossible de faire entrer des renforts », dit le rédacteur en chef régional. Un avis partagé par un autre spécialiste de l’Asie,

Philip Chetwynd, le rédacteur en chef central de l’Agence et prédécesseur de Marc à Hong Kong : « Le maintien des effectifs locaux est une clé de notre bonne couverture ».

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AMerique LAtiNe

9 avril 2013 – Catia la mar, Venezuela – Le président intérimaire du Venezuela Nicolas Maduro brandit un portrait de l’ancien président Hugo Chavez, récemment décédé, lors d’un meeting électoral en vue de la présidentielle.AFP / lUIS ACoStA

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Le Brésil suscite un intérêt mondial du fait de la richesse de son actualité et du Mondial de football qu’il organise en 2014. C’est aussi le premier marché médias d’Amérique latine, ciblé comme une priorité commerciale par l’AFP, avec des résultats plus que prometteurs. « Notre « plan Brésil » vise à nous développer sur ce marché avec nos services texte, vidéo et infographie en portugais, ainsi que nos photos et des services à la demande », explique Juliette Hollier-Larousse, la directrice de la région Amérique latine. « En 2013, nous avons poursuivi notre croissance sur les grands supports visuels mais aussi sur le texte. Nous avons aussi commencé la traduction du fil de Relaxnews - premier fil mondial d’information sur les loisirs lancé en

2010 par l’AFP et Relaxnews - en portugais et les premières retombées sont attendues en 2014 ». « Notre chiffre d’affaires latino-américain est réalisé pour 31% au Brésil et la vidéo représente déjà presque 10% de l’ensemble, soit le niveau stratégique que s’est donné l’Agence », poursuit-elle. Sept contrats ont été signés avec des chaînes de télévision brésiliennes, sur un total de 17 sur le sous-continent. Si la vidéo poursuit son essor au pays de la samba, la production multimédia y est déjà solidement installée. « Sur 51 clients web dans toute l’Amérique latine, dix sont au Brésil. Ce sont aussi les plus importants : Terra, Globo, Yahoo, UOL, MSN, entre autres ».

Brésil : offensive de l’AFP sur le premier marché d’Amérique latine

les productions de l’Agence sont désormais diffusées dans certains bus et bars de plage de Rio.

Amérique latine Amérique latine

Plusieurs autres contrats permettent de mettre en valeur les contenus visuels AFP. « Nous sommes désormais visibles sur un grand nombre d’écrans publics au Brésil : dans le métro de Sao Paulo, dans les grands aéroports du pays, ce qui est excellent à l’approche du Mondial, dans certains bus et même dans les bars de bord de plage de Copacabana à Rio », précise Juliette Hollier-Larousse. Autre opération innovante : l’association avec la maison d’édition brésilienne Gol pour la fourniture de contenus pédagogiques à une bibliothèque universitaire numérique destinée aux étudiants et aux écoliers. « C’est un projet qui semble avoir rencontré son modèle et qui pourrait être reproduit ailleurs, dans d’autres langues », note-t-elle.Le Brésil reste en 2014 une terre de conquête pour l’AFP. Au-delà de la Coupe du monde de football, événement phare de l’année, avec pas moins de 140 journalistes sur le pont, l’Agence se donne pour objectifs de percer le marché des archives vidéo, de poursuivre son offensive auprès des sites web et d’augmenter ses ventes de photos à la pièce grâce à son nouveau système de diffusion ultra-rapide. Les services à la demande constituent un autre secteur porteur. « Nous démarchons les entreprises brésiliennes pour leur proposer les produits AFP-Services (filiale de l’Agence proposant des services de production « à la demande »). C’est pour nous une activité spécifique dans un marché en pleine croissance », affirme Juliette Hollier-Larousse.

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La mort d’Hugo Chavez, après deux ans de lutte contre un cancer et 14 ans de règne sans partage, a plongé le Venezuela dans une nouvelle période d’incertitude. Elle a aussi sonné pour le bureau AFP de Caracas la fin d’une période marquée par l’omniprésence du leader bolivarien. « Notre travail, c’était Chavez », résume Beatriz Lecumberri, qui a dirigé ce bureau de 2007 à 2011, au plus fort de l’ère chaviste. « C’était le seul thème qui intéressait la presse étrangère, mais aussi nationale », se souvient-elle. « L’AFP était très reprise par les journaux vénézuéliens qui n’avaient qu’un accès très réduit au président ». Précision utile pour mieux cerner le phénomène, « c’était un président qui parlait tout le temps : six à sept heures par jour, dix quand il était inspiré ». Et dix heures, observe-t-elle, « c’est beaucoup de temps, la durée

d’un vol Caracas-Paris passée à l’écouter sans pouvoir deviner ce qu’il allait dire ». « A un moment, les horaires sont devenus fous. Chavez pouvait se mettre à parler quand le bureau fermait. En plus de ça, il s’exprimait tous les dimanches dans l’émission télévisée ‘Aló Presidente’ qui lui servait de tribune. Nous étions prisonniers toute la journée, c’était épuisant », raconte la journaliste espagnole. En marge des discours présidentiels, l’une des activités prioritaires des quatre journalistes du bureau et du chef de poste consistait à nouer des contacts. « Cela voulait dire passer des heures à des conférences de presse sans intérêt ou au palais présidentiel pour croiser conseillers ou ministres », dit-elle. Il fallait « construire ce réseau anonyme, indispensable pour prévoir l’actualité de Chavez ». Pour tenter de sortir

Décès de chavez : la fin d’une ère pour le bureau de caracas

Unes des quotidiens reprenant les contenus de l’Agence sur Hugo Chavez, décédé le 5 mars 2013 à Caracas au Venezuela.

Amérique latine Amérique latine

de ce système, Beatriz Lecumberri instaurera une règle informelle : « une fois par semaine, un reportage dans lequel il n’y ait pas le mot de Chavez. C’était un défi.Bien qu’attendue, la mort du Comandante a laissé le Venezuela incrédule. « Le pays n’était pas prêt, les journalistes non plus. Il y a eu un vide d’information, on ne savait plus de quoi parler », observe l’ancienne directrice du bureau, envoyée en renfort à Caracas pour l’occasion. Les funérailles du leader vénézuélien, en présence des présidents iranien Mahmoud Ahmadinejad et bélarusse Alexandre Loukachenko, ont donné lieu à une couverture multimédia de l’AFP, avec notamment une retransmission vidéo en direct de plus de trois heures et un direct multimédia pour les sites web. Beatriz Lecumberri a de son côté décroché la première interview accordée par le président élu Nicolas

Maduro, alors candidat, à un média étranger. « Cet entretien est venu récompenser notre travail, notre indépendance », relève-t-elle. « Bien que je connaisse Maduro, je n’étais pas sûre du tout de pouvoir lui parler en partant de Paris. Mais ça s’est fait ».

Extrait du diaporama AFP du New York times retraçant le parcours d’Hugo Chavez.

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AMerique Du NorD

23 mai 2013 - Moore, Etats-Unis - Un éclair s’abat sur la banlieue d’Oklahoma City, alors que des habitants sont à la recherche de ce qui reste de leurs biens après le passage d’une tornade qui a fait 24 morts et détruit 2.400 habitations.AFP / JEWEl SAMAD

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Quand le sport, le judiciaire, le business et le people se rencontrent, cela donne l’affaire Lance Armstrong, qui a connu début 2013 un rebondissement très médiatique avec la confession télévisée du vainqueur déchu de sept Tours de France; l’interview la plus attendue de l’année, suivie par le bureau AFP de Washington et de Los Angeles, avec le soutien du réseau mondial de l’Agence. « C’était un moment important pour le monde du sport, donc pour l’AFP », explique David Millikin, le directeur de l’Agence pour l’Amérique du Nord. « Le cyclisme étant un de nos points forts, en particulier grâce à notre couverture du Tour de France, nous étions naturellement en pointe ».

Le fait qu’Armstrong soit une icône du sport américain, qu’il soit interviewé par Oprah Winfrey, la plus célèbre présentatrice de télévision aux Etats-Unis, et qu’il s’agisse de dopage a bien sûr donné à l’événement un fort retentissement « local », tout autant que pour le reste du monde. « Tout était réuni pour que cela présente un grand intérêt pour les Américains », relève David Millikin. « D’un côté nous avions la force de notre couverture sport et de notre réseau, de l’autre une histoire extrêmement médiatique aux Etats-Unis. C’était donc un bon sujet pour nous », poursuit-il.L’interview a pour décor une sobre chambre d’hôtel d’Austin, la ville où réside Armstrong.

Armstrong : des aveux au retentissement mondial

8 juin 2003 – Villars-de-lans, France – le cycliste américain lance Armstrong s’entretient avec la presse avant le départ du Critérium du Dauphiné libéré. AFP / FRANCK FIFE

Amérique du Nord

Le Texan admet s’être dopé tout au long de sa carrière, avec de l’EPO, de la testostérone et des transfusions sanguines. La raison? «J’avais un désir impitoyable de gagner », lâche-t-il devant les caméras de OWN, la propre chaîne d’Oprah Winfrey.

« Les aveux d’Armstrong nous ont mobilisés deux soirées, l’émission étant diffusée en deux parties », se souvient Chris Lefkow, rédacteur en chef pour l’Amérique du Nord. « Nous avons multiplié les alertes sur le dopage, les papiers factuels. Le service multimédia a même fait un live report, ce qui est très rare pour une interview, mais cela méritait un live ».

« Ensuite, il y a eu le flot des réactions du milieu cycliste. Beaucoup sont venues d’Europe, donc un grand nombre de bureaux AFP ont participé à la couverture, de même que nos correspondants sportifs », ajoute le chef de la rédaction de Washington, évoquant aussi « un grand nombre de papiers d’angle et d’encadrés, sur les techniques de dopage, les produits utilisés, les intérêts d’Armstrong ou encore les conséquences judiciaires et financières de ses aveux ». Du texte à la vidéo, le traitement de ces aveux aux accents tragiques a une nouvelle fois démontré la réactivité de l’AFP et la priorité qu’elle accorde au sport, sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.

Sources : USADA/WADA/FIFA

Le système de dopage de Lance Armstrong Selon, l’agence antidopage américaine (USADA), le système mis au point par l’équipe US Postalet le coureur américain, déchu par l’Union cycliste internationale (UCI) de ses 7 victoires dans leTour de France, est “l’un des plus professionnels et des plus sophistiqués jamais vu dans le sport”*

EPO L'érythropoïétine estune hormone qui stimulela production de globulesrouges favorisant ainsil’oxigénation des muscles

Liés aux accusations de dopagecontre Armstrong et l’équipecycliste professionnelleUS Postal

Couverture

Produits

d’une culture de dopage

Processus

Pressionsur les équipiersqui doivent suivrele planning de dopage

Approvisionnementde produits accroissantles performancesdes équipiers

Distributionde seringues d’EPO prêtes à l’emploi

Menacesenvers un équipier, Filippo Simeoni, voulant parler : “J’ai beaucoup de temps et d’argent et je peux te détruire” (lors du Tour de France 2004)

TestostéroneUne hormone stéroïdiennequi est un psychostimulant

Hormone de croissanceElle stimule la reproduction cellulaireet accroît la puissance des stéroïdes

CortisoneUne hormone qui affectele métabolisme. Elle soulage la douleur et réduit la fatigue

Auto-transfusionsanguineAccroît les globulesrouges Lance Armstrong

déchu de ses septTour de France

entre1999 et 2005

Perfusions salinesAvant les contrôlespour faire baisserle pourcentage deglobules rouges

Faussesprescriptionsde pommadeà la cortisone

ÉvitementFuir les contrôleset les contrôleurs.“Nous nous cachions”,affirme un équipier,Tyler Hamilton

Surveillancedes équipes de contrôle

Maquillagedes bleusprovoquéspar les injections

Diminutiondes tracesd’EPO par des stagesen altitude

Un sytème élaborépour échapper àtoute détection

Amérique du Nord

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L’agence a signé en 2013 un accord stratégique avec l’agence Getty pour la distribution des services texte et multimédias de l’AFP aux Etats-Unis. Il renforce un partenariat vieux de dix ans, qui a d’abord porté sur la distribution des photos AFP puis à partir de 2009, sa production vidéo. « Cette nouvelle extension de l’accord va permettre d’élargir la commercialisation de nos photos aux Etats-Unis en y ajoutant le service texte. Getty peut désormais vendre les deux ensemble, ainsi que notre journal internet en anglais et les contenus lifestyle du service AFP-Relaxnews », précise David Millikin, le directeur régional Amérique du Nord. L’AFP devient ainsi le premier service texte à être distribué par Getty sur le territoire américain. L’accord, effectif depuis novembre, n’est pas exclusif : l’Agence peut continuer

de distribuer ses contenus texte à ses clients aux Etats-Unis. « C’est un accord important en raison de la force de vente de Getty, de son accès aux entreprises et de ses relations avec les grandes marques », souligne David Millikin, qui se félicite de « la possibilité ainsi offerte de livrer nos dépêches à tous les clients américains déjà abonnés à nos photos ». En unissant son expertise à celle de Getty pour la diffusion multi-supports, l’AFP consolide ses liens avec ce grand spécialiste de la photo et du multimédia, tout en renforçant sa position sur le marché nord-américain.

L’AFP et l’agence Getty renforcent leur partenariat

Amérique du Nord Amérique du Nord

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Parmi les personnalités phare de 2013, Edward Snowden occupe une place à part. Outre la révélation du programme de surveillance du renseignement américain, la fuite de l’informaticien a été elle-même un feuilleton qui a mis à contribution plusieurs bureaux de l’AFP. « Tout est parti des révélations de Snowden à Glenn Greenwald, journaliste américain du Guardian, qui reste l’homme le mieux informé sur ce scandale d’espionnage à grande échelle », rappelle Chris Lefkow, le rédacteur en chef de l’AFP pour l’Amérique du Nord. Le jeune Américain, ex-employé de la CIA et sous-traitant de la NSA, l’agence américaine de sécurité, partage notamment avec le Guardian des informations sur l’accès qu’aurait Washington sur des données de l’opérateur téléphonique Verizon et d’utilisateurs de services Internet fournis par Microsoft, Google, Facebook et Yahoo. Ces fuites vont éclairer le monde sur les pratiques de la NSA mais aussi de ses homologues britannique, française, suédoise, néerlandaise et allemande. « Nous avons d’abord travaillé sur les informations publiées par le Guardian et le Washington Post. Puis l’histoire s’est déplacée à Hong Kong, où Snowden a trouvé refuge en mai. C’est là qu’il a été interviewé la première fois par Greenwald. Notre bureau local a tenté d’approcher Snowden mais il ne communique que via Greenwald. Nous avons donc interviewé Greenwald », explique Chris Lefkow. L’interview du journaliste américain aura lieu au Brésil, où ce dernier réside. Interrogé en juillet par Javier Tovar, journaliste du bureau AFP de Rio, Greenwald assure que Snowden ne regrette rien de ses choix. Il ajoute avoir « beaucoup d’autres » articles à publier sur les activités de la NSA. « Notre bureau de Moscou a pris le relais lorsque Snowden a demandé l’asile à la

Russie », poursuit le patron de la rédaction de Washington. « Mais il a fallu aussi gérer les réactions, notamment celle des leaders de pays alliés comme l’Allemagne et la France, dont les communications ont été espionnées par la NSA ». « C’est devenu une histoire mondiale, impliquant tous nos grands bureaux », explique-t-il, ajoutant qu’à Washington, « nos journalistes ont réussi à contacter

Scandale NSA : sur les traces d’edward Snowden

Amérique du Nord

24 juin 2013 – Moscou – le siège vide du vol Moscou/la Havane que n’a finalement pas pris Edward Snowden trouvant refuge en Russie. AFP / KIRIll KUDRYAVtSEV

Amérique du Nord

des responsables de la NSA, d’habitude peu loquaces, et ont multiplié les angles de couverture, sur les conséquences en termes de vie privée ou sur le coût politique de ce scandale pour Barack Obama ». Au total, plus d’une dizaine de journalistes du seul bureau AFP de Washington ont suivi l’affaire au jour le jour : les correspondants à la Maison Blanche, au Pentagone, au Département d’Etat, au Congrès, mais aussi

les spécialistes technologie et économie. Sans parler des autres bureaux également dans la boucle. Et ce n’est pas fini, « loin de là », affirme Chris Lefkow. « Nous restons à l’affût, Greenwald nous a promis de révéler bien d’autres choses ».

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iNNoVAtioNS

2 février 2012 - Bruyeres-Le Chatel, France -Vue partielle d’une salle abritant le supercalculateur Tera-100, le plus puissant d’Europe.AFP / ERIC PIERMoNt

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Quels ont été les grands chantiers 2013 au sein de la direction des systèmes d’information ?

En évolution permanente, la direction des systèmes d’information travaille sur tous les grands projets de l’agence. Nous sommes à la recherche constante d’amélioration, d’innovation, de

changements et au service de tous les métiers. L’année 2013 aura été l’année de la concrétisation pour le système rédactionnel Iris qui est maintenant utilisé partout dans le monde par les journalistes texte et multimédia. Ce système permet à tous nos journalistes de produire, de partager et de valider en temps réel l’ensemble des flux de l’agence. En 2013, nous avons aussi fait l’acquisition de moyens vidéo pour couvrir en live certains événements et proposer à nos clients ce nouveau produit. Du matériel, des développements mais aussi des hommes et un savoir-faire d’expert ont été mis en œuvre pour garantir techniquement cette nouvelle production. Nous avons dans le même temps augmenté les capacités de diffusion par satellite et mis à niveau les serveurs installés chez les clients.

Le service client est au cœur des préoccupations de l’agence, en quoi les systèmes d’information s’associent-ils à cette démarche ?

La mobilité est au cœur de notre réflexion et de nos projets : les maquettes, les projets initiés en 2013 verront leurs déploiements accélérés dans l’année à venir. Nous travaillons également activement sur les nouveaux enjeux de distribution et d’analyse de nos informations. Nos clients évoluent, nous devons les accompagner en leur proposant de nouvelles façons d’accéder à nos fils, notre production. Nous avons déjà un certain nombre d’API qui facilitent l’intégration et l’échange de données : c’est une étape décisive vers d’autres formes de relations aux clients. Les enjeux sont importants et toute notre attention est désormais tournée vers ces nouveaux usages. Notre production est présente partout, nos textes, nos photos nos vidéos sont repris sur de nombreux portails et applications mobiles. Analyser, tracer et vérifier les multiples utilisations de ces contenus est également un enjeu majeur. Connaître nos clients, leurs besoins et mieux les servir est un des défis techniques à venir.

Caroline RAVEtonDirectrice des systèmes d’information

« Décrypter les nouveaux enjeux techniques de l’information »

Une réorganisation de la direction informatique a été lancée, quels en sont les objectifs et les prochaines étapes ?

Pour répondre à l’ensemble de nos challenges, nous devons aujourd’hui revoir notre organisation et la gestion des processus internes et techniques. Nos clients sont exigeants et le niveau de service attendu toujours plus grand. La Direction des systèmes d’information a entrepris une réforme pour améliorer la qualité et la visibilité de service que nos clients attendent en mettant en place une organisation orientée clients et la création d’un département dédié. Ce département sera la vitrine de nos technologies, de nos services et assurera le support pour l’ensemble de nos clients. Nous n’oublions pas nos utilisateurs internes, journalistes, vidéastes, photographes mais aussi commerciaux, financiers, RH et communication. Pour eux, et toujours dans l’idée de mieux les servir, d’être proactif et performant, un département support utilisateurs sera également mis en place afin de répondre à l’ensemble de leurs demandes. Ce département, particulièrement sollicité pour tous les grands événements et les couvertures vidéo « live», facilitera et améliorera les conditions de reportage. Bien entendu au cœur de notre organisation les départements « Développements » et « Infrastructures Techniques » se réformeront autour de notre catalogue de services.

Quelles sont les perspectives 2014 ?

L’année 2014 s’annonce déjà très chargée avec la couverture des JO de Sotchi, la coupe du monde de Football, le tour de France mais aussi la couverture des Oscars, Cannes et les élections municipales. Le DSI met tout en œuvre pour couvrir dans les meilleures conditions ces évènements. Les défis sont de tous les instants et les équipes techniques et la direction de l’information travaillent main dans la main pour répondre présent à chaque événement. Le contexte global, les enjeux et les défis sont partagés par l’ensemble des équipes techniques pour se tourner vers l’avenir et accompagner l’agence dans son évolution.

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De la mise au point du prototype 4W, application permettant de fabriquer à la volée des pages web, à l’élaboration d’un outil de transcription de la parole dans les vidéos, la cellule du Medialab AFP est en constante quête d’innovation technologique. Sa participation active au dernier « Hackathon », en octobre à Berlin, en témoigne.

« C’est la première fois que l’AFP participait à ce forum technologique organisée par l’Association mondiale des journaux et des éditeurs (WAN-IFRA) et l’expérience a été concluante », affirme Daniel Oudet, responsable technique du Medialab. « Nous avons fait plancher une cinquantaine de développeurs sur nos problématiques et cela a donné un projet d’application permettant de créer son propre magazine web sur la base des archives multimédias de l’Agence ».

Avant d’en arriver à cette déclinaison expérimentale, l’équipe codirigée par Daniel Oudet et Denis Teyssou, responsable éditorial

du Medialab, a travaillé pendant trois ans dans le projet européen (financé) Glocal sur la recherche et l’indexation des contenus autour de la notion d’événements. A l’occasion de ce projet, le Medialab a développé l’application 4W (Who, What, When, Where) qui permet de construire à la volée des pages web multimédia à partir de simples requêtes jouant sur les quatre critères de personne, d’organisation, d’événement, de temps et de lieu. Le prototype se nourrit des documents multimédias produits par l’Agence, récents ou archivés. La page créée est dynamique et se rafraîchit dès qu’un nouveau document est diffusé. L’application permet notamment de visualiser les contenus sous forme de mashups cartographiques (placement des documents sur une carte en fonction de leur contenu) ou de frises chronologiques dynamiques (timelines auxquelles un autre projet financé, ChronoLines, est consacré).

« Nous avons indexé tous nos documents multimédias et créé une interface de

Medialab AFP : une cellule dédiée à la recherche et au développement

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programmation, c’est-à-dire un point d’accès à nos données permettant à l’application de proposer à l’utilisateur une recherche et une navigation dans les événements », explique Daniel Oudet. Pour nos développeurs multimédias, les cibles les plus évidentes de cette application sont « les sites web et les agrégateurs de contenus qui veulent un produit capable d’attirer du trafic, monétisable ensuite grâce à la publicité ».

Le prototype AFP4W (ainsi que le globe EarthNews affichant sur une carte 3D de la Nasa les informations multimédias AFP en temps réel) ont ainsi été présentés au grand public, pendant quatre jours en juin 2013, lors du grand salon parisien de l’innovation Futur en Seine.Autre prototype développé par le Medialab en 2013 avec le concours de la PME Vocapia dans le cadre du projet EDyLex, financé par l’Agence nationale de la Recherche (ANR), un outil de transcription et synchronisation de la parole qui « sait extraire le son d’une vidéo, le transcrire en texte presque parfaitement

et savoir exactement où on est synchronisé », poursuit le responsable technique de la cellule recherche et développement. « Avec un moteur de recherche, on peut chercher un mot et le système va se positionner à l’endroit où ce mot a été prononcé, ce qui peut être d’une grande aide pour les journalistes ». « Cette technologie n’est pas si simple car il faut analyser les timbres de voix, retirer le bruit de fond et être capable de reconnaître les mots en fonctions des accents, des accords », poursuit-il, résumant l’action du Medialab en une phrase : « secouer les idées pour proposer des solutions »… aux journalistes puis aux commerciaux en visant les clients.

26-27 octobre 2013 - Berlin - Daniel oudet, responsable technique du Medialab aux côtés des développeurs primés lors du Hackathon. AFP

Interface du prototype 4W (Who, What, When, Where)

Découvrirle

Medialab

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L’offre sports de l’AFP, atout stratégique dans un domaine d’excellence de l’Agence, est un des grands tournants de 2013 : la production sportive de l’AFP a désormais une vie éditoriale et économique autonome. Cela se traduit par un fil sports dédié et des applications interactives combinant offres éditoriales, données de base et statistiques profondes, adaptables sur les plates-formes numériques.Commercialisée sous la marque AFP Sports, cette offre est destinée aux clients médias de l’AFP mais aussi aux acteurs du monde sportif, des fédérations aux clubs en passant par les sponsors, les marques et les organisateurs d’événements.« Nous avons souhaité sortir du schéma traditionnel pour accéder à une nouvelle clientèle, elle aussi demandeuse d’une information sportive rigoureuse et crédible, qui se distingue de tout ce qu’on trouve sur Internet », explique Vincent Amalvy, le chef du service sports.Concrètement, l’offre AFP Sports se décline en un fil de dépêches en français enrichi par plusieurs thématiques (société, business, aventure), proposant une moyenne de 230 dépêches par jour sur tous les grands

sports avec un focus particulier sur le football, le cyclisme, le rugby, le tennis et les sports mécaniques, auquel s’ajoute une gamme d’applications interactives, bientôt disponibles en cinq langues (français, anglais, espagnol, portugais et allemand).

L’application standard, fruit d’un partenariat avec Infoplum (partenaire de l’Agence pour le développement d’applications HTML), fournit des commentaires en direct sur les épreuves, des analyses, des photographies et tout un ensemble de données sur les principaux sports : fiches techniques, statistiques, calendriers, infographies, palmarès. Pour son application « premium », l’AFP s’est associée à Amisco dont les données ont un niveau supérieur de précision et de profondeur, notamment pour le football.« Pour nous, l’enjeu est clairement de devenir le premier fournisseur de data pour le second écran », souligne Olivier Lombardie, le directeur commercial et marketing. « Tout le monde a besoin d’information sportive, même la chaîne de télévision qui détient des droits de diffusion et voudra faire parler de la compétition avant et après ».

AFP Sports : lancement d’une nouvelle offre

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S P O R T S

Allemagne : l’agence sportive SID portée par la vidéo et « corporate »

Filiale à 100% de l’AFP, l’agence SID est leader sur le marché de l’information sportive en langue allemande avec une production texte et vidéo reconnue à l’échelle internationale mais aussi des activités corporate pour les entreprises et institutions qui en font un acteur central du secteur. Parmi ses clients : les principaux médias allemands, la fédération allemande de football (DFB) et des grands groupes comme Deutsche Telekom, Volkswagen ou Mercedes. « L’année écoulée nous a permis de poursuivre avec succès le développement de l’activité vidéo, dont le chiffre d’affaires a plus que triplé en quatre ans », note Yacine Le Forestier, le directeur du SID. « En dépit d’un contexte sectoriel difficile et d’un épisode de concurrence sévère, nous avons fidélisé des médias audiovisuels importants, qui ont commandé encore plus de contenus ». « Sous une forme ou une autre, toutes les chaînes et tous les principaux sites internet sont aujourd’hui clients du SID pour la vidéo », poursuit-il, rappelant que « sur le plan rédactionnel, 2013 été pour nous une grosse année, marquée par le zénith du football allemand en Europe ». Avec sa rédaction centrale à Cologne et quatre bureaux détachés à Berlin, Hambourg, Francfort et Munich, auxquels s’ajoute un vaste réseau de pigistes, l’agence traite toute l’actualité sportive. A l’occasion des JO de Sotchi et surtout du Mondial de football, pour lequel l’Allemagne compte parmi les favoris, « nous allons une nouvelle fois prouver l’excellence de notre production afin de permettre aux clients existants et potentiels de juger de la pertinence de leur abonnement », souligne le patron du SID. Côté corporate, précise-t-il, le SID travaille entre autres pour le site du DFB, la communication du Comité olympique allemand et la distribution du matériel vidéo du club Borussia Mönchengladbach. A ses yeux, 2013 a aussi été une étape importante dans le rapprochement SID-AFP avec la fusion des équipes administratives et commerciales à Berlin et la migration de la filiale sur le système rédactionnel multimédia Iris.

21/11/2013,rubrique Créations

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Quel est l’objectif de cette nouvelle offre sports?

Olivier Lombardie - Nous avons souhaité revisiter notre offre sport, la rendre plus complète, plus cohérente, plus modulable pour nos clients. Il s’agit d’apporter une vision exhaustive de ce qu’est le sport dans le monde chaque jour de l’année. L’offre doit être récurrente pour que le chiffre d’affaires d’AFP Sports reste stable qu’il y ait des grands évènements ou non. Mais ce n’est qu’une étape : notre but est de devenir l’agence leader mondial du sport pour le décryptage, l’explication et le live.

Quelle est la plus-value de cette nouvelle offre ?

Vincent Amalvy - Nous sommes aujourd’hui en mesure de proposer une offre alliant contenus et technologie, avec un ensemble cohérent de briques dans lesquelles on trouve de l’information brute mais aussi de l’analyse, des sujets annexes, des statistiques, de la donnée, des réseaux sociaux. Chaque client peut choisir une brique plutôt qu’une autre en fonction de ses besoins.

OL - C’est très rare de trouver dans la même entreprise des gens qui soient capables de parler avec la même compétence du cricket en Inde, du baseball au Japon, du basket aux Etats-Unis, des jeux Olympiques à Londres et de la Coupe du monde de football au Brésil. En tant que seule agence mondiale réellement européenne, nous avons une carte à jouer sur le sport, qui est de culture européenne. Enfin, nous sommes en mesure d’offrir des contenus qui aillent sur tous les supports, dans des environnements informatiques de plus en plus variés.

Quels sont vos principales cibles ?

OL - Nous avons deux grandes cibles. D’abord ceux dans les médias qui ont besoin du second écran, à commencer par les chaînes de télévision, détentrices ou non de droits de retransmission. Nous visons aussi les acteurs hors médias, les fédérations, les sponsors, les marques, les organisateurs, les acteurs de l’économie du sport. Tous ont besoin de contenus vérifiés, certifiés que l’AFP peut leur fournir. Notre idée est de créer un environnement AFP Sports d’où l’utilisateur n’aurait pas à sortir pour trouver ce qu’il cherche.

entretien avec : olivier loMBARDiEDirecteur commercial et marketing

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Vincent AMAlVyChef du service sports

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Quel est le rôle des données statistiques par rapport aux contenus traditionnels de l’Agence ?

OL - Nos partenaires nous fournissent une somme de données énorme. Mais la data, comme les statistiques, c’est d’abord de la matière pour nos journalistes et il faut des professionnels pour l’analyser. Dans le sport, les informations fourmillent, les contenus sont multiples. Face à ce flot de données, notre apport éditorial peut permettre de s’y retrouver.

VA - La data pure ne suffit pas, il faut du contenu éditorial. En plus du fil classique, le travail de la rédaction va être de décortiquer les données de nos partenaires et de les analyser. Nous allons déterminer quelles données font sens et peuvent enrichir nos contenus.

Les réseaux sociaux sont-ils devenus une ressource de plus pour le département sports ?

VA - C’est un fait. Nous lançons d’ailleurs en 2014 une application Twitter qui concerne les communautés du monde du football.

Quels sont les prochaines étapes de développement ?

VA - Nous devons nous ouvrir à d’autres sports que les disciplines classiques. Il nous faut nous intéresser aux sports de masse, qui représentent un secteur économique important. Nous voulons aussi diffuser des images vidéo éditorialisées, complétées par des données. Il nous reste des territoires à conquérir.

Quels grands contrats ont été signés en 2013 ?

OL - Nous nous sommes associés à Presse Sports, l’agence photo du groupe L’Equipe, pour la diffusion de ses photos hors de France, ce qui fait de l’AFP le plus gros fournisseur de photos sportives françaises à l’international. Nous allons aussi lancer avec la société Hupu Sports Media un service d’informations sportives en chinois dans le pays le plus peuplé du monde. Et en plus de nos partenariats avec Amisco (leader de l’analyse de performance et des contenus statistiques enrichis) et Infoplum (partenaire de l’Agence pour le développement d’applications HTML), nous avons passé des contrats avec 17 chaînes de télévision latino-américaines pour la fourniture de contenus.

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De la destruction des armes chimiques en Syrie aux élections municipales en France, de la pêche en eaux profondes à la production du chocolat, les images de synthèse en 3D de la vidéographie donnent à visualiser ce qu’on ne peut pas voir et permet une compréhension rapide et approfondie des informations les plus complexes. Par ses reconstitutions, son décryptage, sa pédagogie, elle enrichit le traitement des sujets qui font l’actualité sous la forme de visuels animés d’une durée moyenne d’une minute accompagnés d’un commentaire audio et d’un script séparé. Mais créer de telles vidéos prend du temps et l’actualité va vite. « D’une manière générale, nous nous concentrons sur des sujets qui ont déjà de la distance par rapport à l’information brûlante. Mais nous sommes aussi capables de coller à l’actualité.

Par exemple, nous avons produit une animation sur l’accident de train en Espagne en l’espace de 24 heures », note Sophie Huet, chef du service infographie-vidéographie. Ce mercredi 24 juillet, à 20h42 heure locale, un train à grande vitesse assurant la liaison Madrid-El Ferrol déraille à 179 kilomètres/heure dans un virage à quatre kilomètres de Saint-Jacques de Compostelle. L’accident, dont le bilan humain s’élève à 79 morts et près de 180 blessés, est extrêmement spectaculaire. Très vite, il fait la « une » de la presse internationale. « L’information est tombée en soirée. Nous nous sommes mis à la vidéographie tôt le lendemain, à partir des éléments factuels dont nous disposions, et nous avons réussi à la produire dans la journée », explique Sophie Huet, saluant le travail collectif de son équipe et des autres services de l’Agence.

Vidéographie : marier la richesse de la 3D et la rapidité de l’info

26 juillet 2013 - Saint-Jacques de Compostelle, Espagne - Vidéographie (extrait) expliquant l’accident.AFP / StéPHANE KogUC / FRED gAREt / olIVIER DEVoS

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A l’opposé, le redressement du Costa Concordia, « l’un de nos gros succès de 2013 », a permis d’anticiper. « Nous l’avions préparée un an avant, alors que les vidéos factuelles n’ont été réalisées que le jour même ». Lancée voilà deux ans, la vidéographie AFP est aujourd’hui un produit plébiscité, fonctionnant sur tous types d’écrans grâce à son format vidéo. « Nous commençons à fidéliser une clientèle et nous n’avons pas vraiment de concurrents sur une production régulière de sujets d’actualité », assure Sophie Huet.

12 septembre 2013 - Ile du giglio, Italie - Vidéographie (extrait) sur le redressement et l’enlévement du du Costa Concordia. AFP / FRED gAREt / olIVIER DEVoS

Voirla vidéo

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Les ressources juridiques de l’AFP étaient jusqu’alors partagées entre la direction générale et la direction commerciale. Dans un souci de cohérence et d’efficacité, les deux pôles existants ont été réunis en 2013 en une seule direction qui gère désormais l’ensemble des dossiers. « L’Agence avait conscience qu’il lui manquait une direction juridique intégrée pour améliorer l’adéquation entre les droits acquis auprès des salariés et des tiers et les droits commercialisés auprès de nos clients », explique le directeur juridique, Christophe Walter-Petit. « Nous développons ainsi des synergies et nous pouvons davantage sensibiliser les directions opérationnelles à la prévention des risques ». L’AFP est en effet exposée à des risques juridiques croissants du fait de la judiciarisation de la vie des affaires, de l’inflation de la production législative et réglementaire et du développement des réseaux numériques, qui implique une diffusion démultipliée, sans frontières et illimitée dans le temps des textes, photos et vidéos de l’Agence. Agir le plus en amont possible en étant associé à la prise de décision est essentiel dans une entreprise qui, comme l’AFP, dispose d’un réseau mondial et dont l’activité principale est de gérer les droits liés à sa production. « Nous sommes une société internationale présente dans 150 pays, ce qui est un chiffre qu’on ne voit jamais, même chez les plus grands groupes », relève Christophe Walter-Petit. S’agissant des activités de la nouvelle direction, elles vont de la gestion des droits d’auteur aux contrats avec les clients et les prestataires en passant par les relations avec l’Etat et les banques, les contentieux, les dossiers de fiscalité ou encore la sécurisation juridique du réseau satellite et des systèmes d’information; à l’international, l’organisation

juridique et fiscale des bureaux, le droit social. « J’ai rarement vu un spectre aussi large », confie celui qui a dirigé le département juridique de plusieurs grandes entreprises. « C’est un travail passionnant pour sa diversité et sa transversalité », ajoute-t-il. « Au moment des attentats de Boston, quand l’éditorial a récupéré une photo de Djokhar Tsarnaev, frère du poseur de bombe, nous avons dû tout recouper avec Moscou et Nicosie et en une heure j’ai donné mon

Prévenir et sensibiliser au risque juridique

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Siège de l’AgenceAFP / tHoMAS CoEx

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accord pour diffusion. Nous n’avions pas droit à l’erreur car deux minutes plus tard, elle était sur les grands sites ». La nouvelle direction est aussi sollicitée pour l’encadrement juridique de contrats fournisseurs souvent complexes comme celui qu’elle vient de conclure avec l’opérateur Globecast pour la transmission satellitaire de ses données. « Ce contrat était un des plus importants de l’année, il nous a demandé beaucoup de temps et d’expertise ».

Quant à la partie contentieux, elle aura été dominée en 2013 par la question de l’utilisation des contenus publiés sur les réseaux sociaux, dont le développement crée de nouveaux risques qui peuvent être lourds. « Même si des procédures rigoureuses existent déjà, nous allons intensifier en interne la formation juridique des journalistes en insistant sur la problématique de la cession du droit à l’image », souligne le directeur juridique.

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La nouvelle plateforme de téléchargement AFP Forum devient opérationnelle. Elle rassemble sur un même site les contenus d’ImageForum (photos et infographie fixe), AFP Direct (texte) et VideoForum (vidéo et vidéographie) qu’ils proviennent de l’AFP ou de ses partenaires spécialisés. Elle répond aux besoins de tous les types d’usages : presse écrite, télévisions, sites web, opérateurs mobiles, fournisseurs de contenus, écrans publics, entreprises et institutions.

Au total, plus de 6.000 nouveaux documents viennent alimenter chaque jour AFP Forum. Une équipe d’éditeurs dédiée se charge de proposer dossiers thématiques, rétrospectives, anniversaires et best-of autour de six thèmes à base d’actualités et d’archives : news, économie, sport, célébrités, features et mode.

« Ce que nous souhaitons offrir, c’est la possibilité d’éditorialiser les contenus proposés sur la plateforme via une sélection

La plateforme multimedia AFP Forum entre en piste

afpforum.com

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la nouvelle plateforme multimédiade l’AFP

AFP Forum

Page d’accueil d’AFP Forum, nouvelle plateforme de téléchargement de l’AFP

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de thèmes d’actualité, de dominantes dans tous les médias », explique Pierre Célérier, adjoint au directeur de l’information de l’AFP. Selon lui, AFP Forum va connaître des évolutions dès 2014, « notamment l’animation éditoriale de la page d’accueil et la création d’une page consacrée exclusivement au sport, qui est l’une de nos priorités stratégiques ».

Autre nouveauté : la possibilité de fournir désormais au client toutes les métadonnées attachées à la production. « Pour un sujet donné, il est à présent possible de livrer des dépêches avec une dateline, une géolocalisation et la liste des entités nommées, qu’il s’agisse de personnes, d’organisations ou de lieux, la même chose s’appliquant aux

photos et à la vidéo », précise Pierre Célérier, ancien rédacteur en chef technique de l’Agence.Quant au nouveau système rédactionnel de l’Agence, Iris, il est aujourd’hui déployé sur 1.500 postes à travers le réseau AFP. Après les productions texte, sa mise en place doit se poursuivre avec la photo, l’infographie puis la vidéo.

Allemagne

tous les documents 10507

Dépêches 796

Photos 9667

Vidéos 20

Infographies 21

Info. animées 3

Résultat d’une recherche par lieu

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Plateforme d’expression offerte aux quelque 1.500 journalistes de l’AFP en poste dans le monde, le blog Making-of est devenu en l’espace d’un an une vitrine de l’Agence, lu chaque mois par des dizaines de milliers d’internautes.

« 2013 aura été l’année de notre décollage puisque nous en sommes à une moyenne mensuelle de plus de 55.000 visiteurs uniques, avec un taux de progression de 10% à 15% d’un mois à l’autre », souligne Roland de Courson, animateur du Making-of. « Le succès du Making Of tient notamment au fait qu’il apporte du contexte à un événement ou à une image qui n’en a pas nécessairement par elle-même. Parfois, raconter les coulisses d’une photo ou d’une vidéo en dit plus long que l’image seule ».

Si l’on en croit Google Analytics, outil d’analyse d’audience sur Internet, 50% des lecteurs arrivent sur le blog grâce aux buzz sur Twittter et Facebook, ce qui donne une idée de l’engouement suscité par ce blog AFP partagé en quatre rubriques : Derrière l’image, Décryptages, Témoignages et Debriefing.

Le billet en français le plus visionné en 2013 sur le Making-of est celui d’Issouf Sanogo racontant les coulisses de sa photo prise au Mali d’un soldat français au visage masqué par un foulard à tête de mort. Le cliché avait enflammé le Net, le récit de son auteur a enregistré 70.000 visites sur le blog.

Le record absolu est détenu par un billet posté sur Correspondent, la version anglaise du Making-of , consacré au selfie de Barack Obama lors de l’hommage à Nelson Mandela. « C’est la première et unique fois que le photographe Roberto Schmidt s’exprimait sur cette image qui a fait le tour du monde.

Son commentaire a apporté beaucoup à la compréhension de la photo et a rencontré un grand succès. Pour preuve, il a été cité par tous les médias anglo-saxons, de Fox à la BBC, et il en est à 400.000 visites », salue Roland de Courson.

A raison d’un billet par jour et de cinq par semaine, le Making-of donne à voir la face cachée d’un sujet d’actualité ou d’un moment de vie, tout en dévoilant les dessous du travail d’agencier. « Nous recyclons un matériel précieux qu’on ne trouverait pas ailleurs ». « Aucun format n’existait à l’AFP pour raconter l’histoire d’une photo. On a inauguré ça », raconte le coordinateur des blogs.

Le texte n’est pas oublié puisque « le Making-of est aussi le laboratoire d’une nouvelle forme d’écriture à l’AFP ». Résultat : « plus de liberté dans le style, beaucoup de créativité et un effet d’émulation », ajoute Roland de Courson.

Fort de son succès sur la Toile et sur Twitter, ce blog de journalistes est aujourd’hui une « vitrine de l’Agence ». « Cela montre la richesse de notre réseau et de notre vivier de talents », dit-il. « Et nos commerciaux s’en servent pour mettre en valeur les produits AFP partout dans le monde ».

Making-of : un espace d’expression privilégié

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Usain Bolt, Olivier Morin et son coup de foudre

Usain Bolt, alias « la Foudre », n’aura jamais autant mérité son surnom qu’en finale du 100 mètres des Mondiaux d’athlétisme de Moscou. Avant le départ, Olivier Morin, reporter-photographe à l’AFP et spécialiste de la photo sportive, mise sur le fait que le vainqueur passera la ligne d’arrivée les bras levés, avec le stade en toile de fond. Il a placé ses cinq appareils qu’il déclenchera à distance. Bolt gagne mais franchit la ligne sans manifester aucune émotion. Dans un premier temps, Olivier Morin passe sa production en revue sans rien déceler d’exceptionnel. Puis il remarque quatre images avec un éclair déchirant le ciel moscovite, dont deux sont exploitables. « J’ai pensé alors que je pouvais obtenir quelque chose de pas mal, qu’avec un peu de chance, ce serait la bonne photo. Mais je sous-estimais encore largement l’engouement que cette image allait susciter. » Et d’ajouter : « Ça ne m’est jamais arrivé en vingt-cinq ans d’avoir un élément extérieur incontrôlable qui vient faire la photo, et si je réessaie pendant cinquante ans, je n’y arriverai jamais ! » Résultat : un cliché inoubliable de Bolt « la Foudre » salué par un éclair. « C’est l’une de ces images qu’on a envie de se remémorer», déclarera le sextuple champion olympique. Applaudie par les médias internationaux et très largement plébiscitée sur les réseaux sociaux (Bolt lui-même la retweetera), l’image est considérée par beaucoup comme « la » photo sportive de 2013.

Retrouvez les témoignages des journalistes de l’AFP sur afp.com

Voir le blog

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L’AFP a-t-elle modifié son approche des réseaux sociaux en 2013 ?

L’Agence est aujourd’hui bien installée sur les réseaux sociaux mais nous avons décidé de mettre l’accent sur la photo. La photo, c’est ce qu’il y a de plus viral. Nous avons donc élargi les moyens de diffusion de nos contenus. Par ailleurs, il arrivait encore récemment que certaines de nos images soient vues par

des millions de personnes sans que l’on sache qu’elles étaient de l’AFP. Nous avons travaillé sur cet aspect. Nous avons également mis à jour le guide de participation des journalistes de l’AFP aux réseaux sociaux en actualisant les consignes et les conseils pratiques. S’agissant de Twitter, nous avons lancé des comptes en arabe (@AFPar) et portugais (@AFPpor). Coupe du monde oblige, nous avons créé un compte @AFPBrazil.

Quelles formes ont pris ces deux actions centrées sur la photo ?

Nous avons ouvert début 2013 un compte Twitter (@AFPphoto) qui sélectionne une partie des clichés déjà mis en avant par nos clients. Il compte plus de 13.000 abonnés. Puis nous avons lancé un Tumblr sur lequel nous mettons chaque jour 2 à 3 photos représentatives de la diversité de la production de l’AFP. On y trouve du sport, de l’insolite, l’actualité plus tragique en Syrie ou en Centrafrique, mais aussi du people : on ne s’interdit rien afin de montrer l’extraordinaire qualité du travail de nos photoreporters. Enfin, nous avons créé une page sur Pinterest, une plateforme permettant de créer des murs d’images par thèmes.

Comment sait-on désormais qu’il s’agit de visuels AFP ?

Nous mettons systématiquement sur nos images un watermark (tatouage numérique) AFP ainsi qu’ un bandeau sur lequel se trouvent le nom du photographe et le logo de l’Agence. De plus, comme nous avons plus de 400.000 followers sur nos différents comptes Twitter et qu’un grand nombre de journalistes nous suivent, on sait vite que c’est une photo AFP. De surcroît, avec sa nouvelle fonctionnalité permettant de visualiser directement les photos sur la « timeline », Twitter est aujourd’hui la meilleure vitrine de notre activité.

« une extraordinaire diversité »

grégoire lEMARCHAnDResponsable des réseaux sociaux

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Quelle photo AFP a eu le plus de succès sur ces plateformes cette année ?

Sans conteste, le selfie, l’autoportrait fait par la première ministre danoise avec Barack Obama et David Cameron lors de la cérémonie à la mémoire de Nelson Mandela à Soweto. En voyant que la photo de Roberto Schmidt partait fort, je l’ai rapidement tweetée sur nos comptes et c’est vite devenu « une photo prise par l’AFP ». Beaucoup de médias à l’étranger l’ont retweetée en prenant la version watermarkée AFP.

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Compte twitter AFPphoto

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JourNALiSteSPriMéS

11 août 2013 – Moscou – Le Jamaïcain Usain Bolt remporte le 100 m des Mondiaux d’athlétisme en 9 sec 77/100e, tandis qu’un éclair illumine le ciel au-dessus du stade de Luzhniki. Le nom de Bolt en anglais évoque justement un éclair ou un «coup de tonnerre » (thunderbolt).AFP / olIVIER MoRIN

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« Bataille jusqu’à la mort » : l’impressionnante série de 12 photos prises durant des combats à l’automne 2012 dans la ville syrienne d’Alep a valu à Fabio Bucciarelli, photographe pigiste italien de l’AFP, la prestigieuse médaille d’or du prix Robert Capa 2013. Certaines photos du reportage ont également été récompensées au World Press Photo 2013.

Remis depuis 1995 par l’Oversea Press Club of America (OPC), le prix Robert Capa

récompense « le meilleur grand reportage publié ayant requis un courage et une logistique exceptionnels ».

Les photos de Bucciarelli « vous plongent dans l’instant, avec un sentiment palpable d’urgence », a souligné l’OPC en annonçant sa Médaille.

Prix robert capa

Prix et distinctions 2013

21 octobre 2012 – Alep, Syrie – Un jeune Syrien blessé est assis à l’arrière d’un camion dans l’attente d’être conduit à l’hôpital. AFP / FABIo BUCCIAREllI

En 2013, pour la deuxième année consécutive et la deuxième fois dans l’histoire de l’AFP, un de ses photographes reçoit un prix Pulitzer, l’une des récompenses américaines les plus prestigieuses en matière de journalisme. Javier Manzano, pigiste pour l’Agence, est distingué dans la catégorie « Photographie Magazine » pour une photo de deux rebelles syriens à Alep en octobre 2012. Une image qualifiée par le comité Pulitzer d’ « extraordinaire ».

Le premier Pulitzer de l’AFP avait été remporté en 2012 par Massoud Hossaini, photographe afghan distingué dans la catégorie Breaking news pour le cliché saisissant d’une fillette en pleurs après un attentat suicide à Kaboul en décembre 2011.

Pulitzer

18 octobre 2012 – Alep, Syrie – Deux tireurs rebelles embusqués font le guet dans le quartier de Karm al-Jabal. AFP / JAVIER MANZANo

Prix et distinctions 2013

Plus d’infos

Plus d’infos

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86 87Prix et distinctions 2013

Photo, texte, vidéo, infographie : la qualité des productions de l’Agence est régulièrement récompensée par des prix internationaux. En 2013, ce ne sont pas moins d’une quarantaine de distinctions qui ont été décernées à l’AFP.

De multiples talents reconnus

21 octobre 2012 – Alep, Syrie – Un jeune Syrien blessé est assis à l’arrière d’un camion dans l’attente d’être conduit à l’hôpital. AFP / Fabio Bucciarelli

30 juillet 2012 – Londres – La cavalière thailandaise Nina Lamsan Ligon sur Butts Leon participe à l’épreuve de cross lors des J.O. de Londres. AFP / Adrian Dennis

7 juillet 2012 - Azzara, Syrie - Un jeune combattant pleure la mort de son ami Ahmad par un sniper de l’armée, sur le site du Krak des Chevaliers. AFP / Djilali Belaïd

12 février 2013 - Londres - L’Anglais Danny Care marque un essai contre l’Italie lors du Tournoi des six nations au stade de Twickenham. AFP / Adrian Dennis

2 mars 2013 - Zinj, Bahrain - Un policier anti-émeute poursuit une femme cherchant à rejoindre l’hôpital Salmaniya où repose le corps d’un manifestant, tué par la police. AFP / Mohammed Al-Shaikh 1

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1er septembre 2012 – Londres – Le Britannique Richard Whitehead (D) remporte la finale du 200 m T42 lors des jeux Paralympiques de Londres. AFP / Adrian Dennis

11 août 2012 - Londres - Usain Bolt se photographie en compagnie de supporters après avoir remporté le relais 4x100 m lors des jeux Olympiques. AFP / Adrian Dennis

9 août 2012 - Londres - Usain Bolt regarde son compatriote Yohan Blake (D) tandis qu’il franchit la ligne d’arrivée pour remporter le 200 m aux JO. AFP / Adrian Dennis

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Danube Exhibition - Médaille d’or dans la catégorie photojournalisme

Prix Bayeux-Calvados, des correspondants de guerre - 2e Place, Catégorie Vidéo Format Court

World Press Photo - 2nd prize stories, Spot News

Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre - Prix Nikon Photo dans la Catégorie Professionnelle

POYi - 2nd prize News Picture story – freelance / agency

Premio Italiano di Fotogiornalismo, Festival della fotografia etica - Master award in World Report Award

Press Photographer’s Year 2013 - Photograph of the Year

Sportfolio - Médaille d’or dans la catégorie Actualité

Association des Photographes de la Presse Nord-Américaine (NPPA) - 1st place - olympics Feature

Press Photographer’s Year 2013 - 1st prize: Sports Folio of the Year

Press Photographer’s Year 2013 - 1st prize: olympic Folio

Picture Editors Guild - 2012 Paralympics Photographer

British Sports Journalism Awards (SJA) - Sports Photographer of the Year

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Page 45: 2013 KENYA – FRANCE EMIRATS ARABES – Manifestation des

88 89Prix et distinctions 2013

13 août 2013 – Moscou – La perchiste russe Yelena Isinbayeva, médaille d’or, exulte en franchissant la barre de 4,89 m lors des Mondiaux d’athlétisme. AFP / Yuri Kadobnov

18 avril 2013 - Moscou - Kseniia Afanaseva, lors des qualifications de l’épreuve individuelle aux barres asymétriques des championnats d’Europe. AFP / Natalia Kolesnikova

24 mars 2013 - Sochi, Russie - Mondiaux de patinage de vitesse.AFP / Yuri Kadobnov 13

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9 décembre 2013 - Val d’Isère, France - Le Suisse Marc Berthod perd un ski au passage d’une porte lors d’un slalom géant comptant pour la coupe du monde. AFP / Franck Fife

23 septembre 2012 - Manchester, Royaume-Uni - Le défenseur français d’Arsenal (à terre) Laurent Koscielny est félicité par ses coéquipiers. AFP / Adrian Dennis

4 mai 2012 - Paris - Youna Dufournet (2e G), médaillée de bronze aux championnats du Monde en 2009 participe à une séance d’entraînement au siège de l’Insep. AFP / Franck Fife

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9 septembre 2012 - Fort Pierce, Etats-Unis - Scott Van Duzer, propriétaire d’une pizzeria, soulève Barack Obama, lors d’une tournée du président américain en Floride. AFP / Saul Loeb

10 octobre 2012 - Daville, Etats-Unis - Débat entre Joe Biden, vice-président américain, et Paul Ryan, candidat républicain à la vice-présidence. AFP / Saul Loeb

21 janvier 2013 - Washington D.C. - Barak Obama prête serment en tant que 57ème président des Etats-Unis lors de son investiture au Capitole. AFP / Saul Loeb

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Barclays Premiership - shot of the season for 2011-12

Sportfolio - Médaille d’argent dans la catégorie Actualité

Sportfolio - Médaille d’or dans la catégorie Reportage

III All-Russia festival-contest of sports journalism - Médaille de bronze, Catégorie “the energy of victory”

III All-Russia festival-contest of sports journalism - Catégorie “the best reporting about the athlete or event”

Sportfolio - Médaille de bronze dans la catégorie Action

POYi - Award of Excellence – Presidential campaign 2012

WHNPA - Award of Excellence – campaign 2012

WHNPA - Award of Excellence – Inauguration 2013

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30 juillet 2012 - Londres - La Coréenne Shin A Lam affronte l’Allemande Britta Heidemann lors des demi-finales à l’épée, à l’occasion des jeux Olympiques. AFP / Alberto Pizzoli

19 novembre 2012 – Près de Goma, RD Congo – Des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) combattant le gouvernement de Kinshasa. AFP / Phil Moore

Prix et distinctions 2013

16 août 2012 - Stuttgart, Allemagne - Les Italiens, Domenico Soale and Gioia Cerasoli, exécutent leur dance d’adieu lors de l’Open d’Allemagne. AFP / Jure Makovec

18 octobre 2012 – Alep, Syrie – Deux tireurs rebelles embusqués font le guet dans le quartier de Karm al-Jabal.AFP / Javier Manzano

18 juin 2012 - Langreo, Espagne - Des mineurs protestent contre la décision du gouvernement de réduire drastiquement les subventions du secteur minier. AFP / Cesar Manso

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22 octobre 2012 – Boca Raton, Floride – Le président américain Barack Obama salue Mitt Romney, son rival républicain à l’élection présidentielle. AFP / Saul Loeb

18 novembre 2013 - Tolosa, Philippines - Des Philippins assistent à un procession religieuse, une semaine après le passage du typhon Haiyan. AFP / Philippe Lopez 19

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11 août 2012 - Londres - Le Britannique Mo Farah remporte le 5.000 m des jeux Olympiques de Londres.AFP / Olivier Morin

1 août 2013 – Moscou – Usain Bolt remporte le 100 m en 9 sec 77/100e, tandis qu’un éclair illumine le ciel au-dessus du stade de Luzhnik. AFP / Olivier Morin 25

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WHNPA - Award of Excellence – Political Picture Story

Time Magazine - top 10 des photos de l’année

Slovenia Press Photo 2013 - Best Sports Single Photo

Association des Photographes de la Presse Nord-Américaine (NPPA) - «the best of photojournalism », Excellence award in « International News Picture Story »

Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre - Prix Photo du ministère de la Défense dans la Catégorie du Prix du Public

China International Press Photo Contest (CHIPP) - Silver Prize in the War and Disaster News category

World Press Photo - 3rd Prize stories – Spot News

POYi - First place – News Picture Story – Freelance/Agency

Days Japan - Special Prize by juries

Sportfolio - Médaille de Bronze dans la catégorie Actualité

GLGS (Gruppo Lombardo Giornalisti Sport) - Primo classificato

POYi - First Place – olympic Action26

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10 juillet 2012 – Geddani, Pakistan – Un ouvrier tire sur un câble qu’il va attacher à une chaîne pour arracher des pans de la coque d’un navire. AFP / Roberto Schmidt

7 novembre 2012 – Chicago, Illinois – Le président américain Barack Obama fête sa réélection devant ses partisans. AFP / Jewel Samad

Prix et distinctions 2013

20 décembre 2012 – Madinat Zayed, Emirats Arabes Unis – Un enfant s’amuse avec un avion télécommandé.AFP / Karim Sahib

11 janvier 2012 - Chicago, Etats-Unis - Une femme pleure alors qu’elle assiste au discours de campagne de Barak Obama à l’Université de l’Illinois. AFP / Jewel Samad

3 novembre 2012 - Bristow, Etats-Unis - Barak Obama est accaparé par ses supporters lors d’un meeting politique au Jiffy Lube Live de Bristow, Virginie. AFP / Jewel Samad

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28 juillet 2012 - Londres - L’Italienne Valentina Vezzali célèbre sa victoire sur la Tunisienne Ines Boubakri lors des quarts de finale de fleuret des JO. AFP / Alberto Pizzoli

17 juillet 2012 - Mont Berlin, Colombie - Le sergent colombien Rodrigo Garcia quitte son poste sous la pression de la population locale, elle-même victime des FARC. AFP / Luis Robayo 28

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23 mai 2013 - Moore, Etats-Unis - Des survivants de la tornade sont à la recherche de leurs biens tandis qu’un orage s’abat sur leur commune. AFP / Jewel Samad

15 janvier 2012 – Gangasagar, Inde – Un sadhou (sage) se baigne à l’embouchure du Gange, à l’occasion de la fête du Makar Sankranti. AFP / Dibyangshu Sarkar 34

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POYi - Award of excellence – olympic feature

Prix Simon Bolivar - Catégorie Photo

Association des Photographes de la Presse Nord-Américaine (NPPA) - « the best of photojournalism », 2nd place in « Contemporary Issues »

WHNPA - 2nd Prize – Presidential

WHNPA - Award of Excellence –Portrait

WHNPA - Award of Excellence – Political Picture Story

FotoWeekDC - 3rd Place - Photojournalism - Series category

China International Press Photo Contest (CHIPP) - Award of Excellence in the Art, Culture and Entertainment News category

NPPA - “ the best of photojournalism “, 2nd place in Contemporary Issues

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24 avril 2013 - Savar, Bangladesh - Des ouvriers évacuent une survivante après l’effondrement d’une usine de huit étages. AFP / Munir uz Zaman

15 août 2012 - Dubuque, Etats-Unis - Le président Obama étreint son épouse Michelle à l’issue d’un meeting de campagne en Iowa. AFP / Jim Watson

Prix et distinctions 2013

5 mars 2010 - Athènes - Un manifestant arrêté par la police anti-émeute.AFP / Angelos Tzortzinis & Will Vassilopoulos

12 novembre 2012 – Kaldar, Afghanistan – Une fillette de 5 ans hospitalisée est entourée par sa famille après avoir été violée par un voisin âgé de 22 ans. AFP / Qais Usyan

13 avril 2012 - Pyongyang - La foule assiste au feu d’artifice qui suit l’inauguration des statues des leaders Kim Jong-Il (D) et Kim Il-Sung. AFP / Pedro Ugarte

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11 septembre 2012 - Arlington, Etats-Unis - La président Obama et son épouse Michelle se recueillent sur les tombes de la section 60. AFP / Brendan Smialowski

18 décembre 2012 - Newtown, Etats-Unis - Les élèves reprennent le chemin de l’école pour la première fois depuis la tuerie de Sandy Hook. AFP / Brendan Smialowski 37

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18 mai 2012 - Chicago, Etats-Unis - Un policier patrouille dans les rues, 48 heures avant la tenue d’un sommet de l’OTAN consacré à l’Afghanistan. AFP / Jim Watson

13 juin 2012 – Teknaf, Bangladesh – Des musulmans Rohingya tentent de traverser la rivière Naf pour échapper aux violences en Birmanie. AFP / Munir uz Zaman 43

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WHNPA - Award of Excellence – Presidential

WHNPA - Award of Excellence – Domestic News Picture

POYi - third place – News multimedia story

elmundo.es - Mejor foto de 2012

China International Press Photo Contest (CHIPP) - Gold Prize in the General News

WHNPA - Award of Excellence –Portrait

WHNPA - Award of Excellence – Presidential

FotoWeekDC - 1st Place in Photojournalism-Single category

Human Rights Press Awards - First Prize: photojournalism feature

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FoNDAtioNet

FiLiALeS

17 novembre 2013 - Emirats Arabes Unis, Abu Dhabi - Noura Al-Kaabi, Directrice Générale de Twofour54, et Emmanuel Hoog, Président-Directeur Général de l’AFP, lors de la signature de l’accord de partenariat.AFP / JoSEPH CAPEllAN

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La Fondation AFP poursuit inlassablement ses actions d’aide à la profession en s’appuyant sur le réseau et les valeurs de l’Agence. Parmi les projets phare menés de front par la Fondation en 2013, le site de vérification des faits Africa Check, le premier du genre en Afrique, lancé l’année précédente en partenariat avec l’université sud-africaine de Witwatersrand a encore gagné en reconnaissance. Il est aujourd’hui question, moyennant financement, de l’étendre à d’autres pays anglophones voire à l’Afrique francophone, en commençant par le Sénégal. « Ce site de fact-checking rend un service public en formant des étudiants et des journalistes sud-africains à la couverture d’événements et au traitement des évolutions économiques et sociales de leur pays », affirme Robert Holloway, le directeur de la fondation. En l’espace d’un an, une soixantaine de sujets ont été publiés, plus d’un quart portant sur des questions de santé publique.« Au-delà de l’aide à la recherche et au recoupement des informations, nous avons fait intervenir des médecins et nous avons contacté des organisations comme l’OMS », précise-t-il, ajoutant que les travaux publiés avaient pour autres thèmes récurrents la criminalité, l’éducation et l’émigration. Africa Check est aussi un outil pédagogique : le site est hébergé par le département de journalisme de l’université et vise à inculquer les principes fondamentaux de la profession : rigueur, multiplication des sources, vérification des faits. Enfin, il contribue au renforcement des compétences des journalistes sud-africains eux-mêmes. « C’est devenu une référence, la presse internationale en parle et nous recevons un grand nombre de commentaires sur le site, que nous modérons depuis Londres », indique le responsable de la fondation, qui évoque de possibles déclinaisons en arabe, en espagnol et en russe.

La Fondation AFP mène en parallèle deux projets : d’une part Médias pour le développement au Liban, action destinée aux journalistes de diverses communautés, cofinancée par la Fondation Chirac et le Quai d’Orsay; d’autre part une participation au programme European Neigbourhood Policy Instrument, qui prévoit la formation de journalistes dans 17 pays voisins de l’Union européenne plus la Russie, avec un volet de tutorat et de réseautage. Autres moments forts de l’année dans le domaine de la formation : la signature d’accords de partenariat avec l’émirat de Fujeirah et Twofour54, centre de création de contenus d’information basé à Abou Dhabi. Deux programmes rendus possibles par « l’excellente réputation de l’AFP et notamment de son service en arabe », souligne Robert Holloway. En marge de ses actions de formation, menée par des journalistes issus du réseau AFP, la Fondation multiplie les initiatives en faveur d’une presse libre et indépendante, à l’image de ses conférences données à Beyrouth sur la question de la couverture des conflits et à Vilnius sur la culture des droits de l’homme, avec l’université en exil du Bélarus. Elle finance par ailleurs le prix Kate Webb décerné depuis 2008 par l’Agence à un journaliste de la région Asie-Pacifique pour son travail de terrain.

La Fondation AFP sur les fronts de la formation et de la liberté de la presse

Fondation et Filiales

Capture d’écran du site Africa Check.

Découvrirla

Fondation

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Déjà active dans la production à la demande pour les entreprises et les institutions, la filiale AFP-Services s’est lancée avec succès en 2013 dans la réalisation de flux d’informations adaptés aux exigences de différenciation de ses clients web.Les articles, photos et infographies sont sélectionnés parmi la production de l’AFP et adaptés par une équipe de journalistes d’AFP-Services. Lorsque cela est nécessaire, ils y ajoutent des contenus tiers fournis ou suggérés par le client. Dans tous les cas, l’offre AFP-Services s’appuie sur le label de qualité et le savoir-faire de l’Agence.« Notre clientèle a besoin de se différencier, elle souhaite proposer autre chose que le flux générique de l’AFP. Nous avons aujourd’hui les moyens de répondre d’une façon

individualisée à cette demande », explique Pascal Taillandier, un des responsables d’AFP-Services.Les deux premiers clients de ce service sont Orange.fr, partenaire historique de l’AFP sur le web, et RTL.fr. Pour l’un comme pour l’autre, l’offre AFP-Services se plie à un cahier des charges très précis en matière de réactivité, de volume de contenus, de réécriture personnalisée et de présentation web permettant un référencement optimal. La prestation pour Orange.fr est assurée 7 jours sur 7 de 7h00 à 21h00. Elle prend la forme de documents multimédias livrés sur le serveur du site. Pour RTL.fr, le service est assuré en continu 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en liaison permanente avec le client.

AFP-Services élargit sa palette d’offres

Fondation et Filiales

Exemple d’information traitée par AFP-Services sur le site Rtl.fr

Fondation et Filiales

« Nous travaillons dans leur système de gestion de contenu, ce qui fait de nous le prolongement de leur rédaction », observe Pascal Taillandier.« L’activité éditoriale a été lancée en juin, nous sommes donc encore en phase de consolidation. Mais nous savons que la demande existe », poursuit-t-il, anticipant une montée en puissance de son service. Pour sa part, la fourniture de contenu sur mesure pour les entreprises et institutions (Commission européenne…), activité d’origine d’AFP-Services, poursuit son développement. « Nous signons beaucoup de nouveaux contrats mais nous conservons nos clients de prestige, qu’il s’agisse d’agences de l’ONU, du Hong Kong Trade Development Council, de Médecins sans frontières, de la National Gallery ou de grandes entreprises comme Sanofi Aventis, Gemalto ou encore le groupe minier brésilien Vale », relève Jon Dillon,

le directeur d’AFP-Services. « Tous ont envie de raconter leur histoire, d’exposer leur actualité ». Nouveauté de 2013 : AFP-Services prépare l’organisation du nouveau Concours international de photojournalisme de l’émirat de Fujairah (FIPCOM) qui est remis en mars 2014. Cela inclus la gestion du site web à la préparation de la cérémonie de remise des prix. Enfin, 2014 verra la commercialisation des premières offres de formations sur la pratique du journalisme.

Exemple d’information traitée par AFP-Services sur le site orange.fr

DécouvrirAFP-

Services

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L’AFP à l’afficheEn 2013, l’AFP a continué d’être le partenaire incontournable d’événements culturels, artistiques, éducatifs et citoyens, qui ont valorisé la richesse de sa production et son expertise.

FIGRA 2013 (le Touquet) du 26 au 30 mars: exposition d’une vingtaine de photos illustrant « 20 ans d’Actualité » dans la ville du Touquet.

Cannes fait le mur du 15 mai au 30 juin : 17 photographies monumentales de stars exposées dans la ville au moment du Festival.

Sportfolio (Narbonne) du 1er au 18 juin : plus de cinquante images présentées dans le cadre de ce festival dédié à la photographie sportive.

Visa pour l’image (Perpignan) du 31 août au 15 septembre : une exposition et trois projections présentant le travail des reporters-photographes de l’agence.

Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de guerre du 7 au 13 octobre : pour célébrer le 20ème anniversaire du prix, diffusion en plein air d’une sélection de 250 images de l’agence à l’issue de la remise des prix.

Women’s Forum Brazil (Sao Paulo) les 17 et 18 juin, France (Deauville) du 16 au 18 octobre, Myanmar (Birmanie) les 6 et 7 décembre : interventions de journalistes de l’agence dans le cadre de débats. (©Womensforum)

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ils ont participé à cette édition

Daniel oUDEtResponsable technique du Medialab

FlorencePAnoUssiAnChef du serviceweb et mobile

Emmanuel séRotJournaliste

David MillikinDirecteur régional Amérique du nord

Pascal tAillAnDiERResponsable de la partie éditorialed’AFP-services

sophieHUEtChef du serviceinfographie-vidéographie

Emmanuel giRoUDDirecteur du bureau du Caire

PierregAlyChef de laredaction sports

JulietteHolliER-lARoUssEDirectrice régionale Amérique latine

RobertHollowAyDirecteur de la fondation AFP

MarclAVinERédacteur en chef pour la région Asie-Pacifique

Beatriz lECUMBERRiAdjointeà la rédactionen chef

yacinelEFoREstiERDirecteur du siD

Chris lEFkowRédacteur en chef pour la région Amérique du nord

Dominique Joly-BRUléChefdu service social

JeanMontoisJournaliste

Christophe wAltER-PEtitDirecteurjuridique

PierreCéléRiERAdjoint au directeur de l’information

Philip CHEtwynDRédacteur en chef central

RolandDE CoURsonCoordinateurdes blogs francophones

JonDillonDirecteurd’AFP-services

AgnèsBUnEditeur AFP tV

olivierMoRinPhotographe

RobertosCHMiDtResponsable photo Asie du sud

nicholesoBECkiJournaliste

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Rédaction : thibaut lerouxgraphisme : Jean-Matthieu Franchomme

© Agence France-PresseFévrier 2014

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ITALIE – 09.09.2012Redressement du Costa Concordia

PHILIPPINES – 18.11.2013Super-Typhon Haiyan à Tolosa

VENEZUELA – 09.04.2013Meeting électoral présidentiel.

AFRIQUE DU SUD – 10.12.2013Obsèques de Nelson Mandela

RUSSIE – 11.08.2013Usain Bolt remporte le 100m

BRESIL – 27.07.2013Le Pape François aux JMJ

KENYA – 23.11.2013Attaque du centre commercial Westgate

FRANCE – 02.11.2013Manifestation des Bonnets Rouges

AFP 2013

Le monde bouge. Nous aussi.Le

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13, place de la Bourse - CS 40212 - 75086 Cedex 02 - Tel : +33 (0)1 40 41 46 46

afp.com

EMIRATS ARABES – 20.12.2012Un enfant s’amuse avec un avion