FBA 28 Le Rituel

Preview:

DESCRIPTION

17 juin 2005 _________________________________________________________________________ N° 28 LE RITUEL En résumé le rituel pourrait être une création, une manifestation de l’intelligence, de l’esprit éclairé, ou bien il pourrait être la création de la partie la plus animale enfouie en nous. Thème de la réunion: « Rituel » communication entre les animaux de la même espèce . Ainsi, certains

Citation preview

Frères N° 28

Bien Aimés

17 juin 2005 _________________________________________________________________________

Thème de la réunion: « Rituel »

LE RITUEL ….Si comme je le pense nous sommes en train de vivre un rituel ensemble, alors posons nous les questions: Qu'est-ce qu'un rituel ? Quelle est son origine, quelle est sa fonction ? Pour certains sociologues, comme Malinowski le rituel est une somme d’obligations ou d’interdictions édictées par la société sous formes d’actions stéréotypées, qui viennent réglementer la conduite humaine et rendre la vie sociale possible. De cette définition, retenons deux notions : la première celle d’actions stéréotypées, c'est à dire d'actions qui se déroulent toujours de la même manière, de telle sorte qu’à une situation donnée il n’y a qu’une seule réponse possible. Cette réponse est édictée par la société dans laquelle se déroule l'action et est donc la plus satisfaisante possible pour cette société. D'où la deuxième notion : la vie sociale est rendue possible. Dans cette optique, le rituel est une création de l’intelligence qui vise à la cohésion sociale. Tous ne sont pas d’accord avec cette assertion : pour Bergson, c’est à peu près l’inverse : pour lui l’intelligence peut exercer une action dissolvante sur la cohésion sociale et dans ce cas, les rites, les actions ritualisées seraient une sorte du substitut de l’instinct, et auraient pour fonction de faire contrepoids aux suggestions antisociales de l’intelligence. En résumé le rituel pourrait être une création, une manifestation de l’intelligence, de l’esprit éclairé, ou bien il pourrait être la création de la partie la plus animale enfouie en nous.

Freud pencherait plutôt pour la deuxième solution, puisque pour lui une action ritualisée permet d’échapper à l’angoisse provoquée de tout temps par la situation des enfants par rapport aux parents ! Ah ! Œdipe quand tu nous tiens ! Tout de suite un aparté: comme cela m’énervait au plus haut point de penser que je pouvais – selon Sigmund – appartenir à une société de F∴M∴ (tout comme vous) qui ne serait en fait qu'un groupe d'adultes n’ayant pas résolu leurs problèmes oedipiens, je n’ai pas retenu cette hypothèse, et j’ai préféré me tourner vers les biologistes, qui peut-être ont plus les pieds sur terre. Pour le biologiste, le mot « rituel » n’est pas réservé à l’homme. En effet, un rituel correspond alors à une séquence motrice stéréotypée dérivée de séquences motrices liées aux grandes fonctions (nutrition, reproduction) et qui se déroule en vue de faciliter, de codifier la communication entre les animaux de la même espèce. Ainsi, certains rituels dits d’attaque et/ou de soumission ont été particulièrement étudiés chez les animaux que les zoologistes qualifient d’ « inférieurs » Ces rituels sont tellement stéréotypés pour une espèce donnée que l’on peut s’en servir pour reconnaître une espèce d’une autre. En parlant ainsi de séquences motrices, le biologiste sous-entend l’existence, au sein de l’animal lui-même, de structures physiologiques qui sont le support de ces séquences motrices. En effet, il faut pour leur bon déroulement que les appendices mis en jeu (pattes, pinces, ailes) effectuent des mouvements précis et coordonnés. Les muscles sont activés par un système nerveux simple, organisé à l’équivalent d’un programme informatique. Ces minis cerveaux sont constitués de cellules nerveuses interconnectées entre elles. Ce sont les jeux de ces interconnections – qui sont génétiquement préétablies - qui organisent, qui font la séquence motrice. Que ces interconnections diffèrent, et la séquence motrice est différente. En retrouvant des séquences identiques d’une espèce à l’autre il est alors possible de suivre la trace phylogénétique de ces comportements ritualisés. De là à franchir le pas vers l’humain… et de dire que les comportements ritualisés correspondent à une prédisposition innée…! Certains biologistes ont franchi ce pas, et à la suite de Lorenz l’école allemande l’a franchi allègrement. Ainsi Eibesfeldt – qui a écrit un important ouvrage sur la biologie des comportements – a longuement étudié les fêtes rituéliques chez les Indiens d’Amazonie et dans certaines tribus d’Afrique « restées sauvages ».

En partant de la fête des fruits du palmier, il nous dit: "ces rituels humains ne sont pas inventés arbitrairement, ils sont aussi partiellement formés par des dispositions acquises phylogénétiquement ". D'autres biologistes plus prudents considèrent le rituel comme la formalisation d'un comportement à motivations émotionnelles. Il faut cependant avancer que tout n'est pas parfaitement rationnel dans un Rituel… Où se niche le rationnel alors que l'on clame "il est midi V∴M∴" au moment où l'horloge sonne 9 heures…

À la lumière de ce qui vient d'être dit peut-

on essayer de définir ce qu'est un rituel?

Nous pourrions peut-être dire qu'un Rituel est un comportement (une somme d'obligations et d'interdits) stéréotypé, qui assure la cohésion sociale d'un groupe, et qui est parfaitement adapté aux fonctions de communication. Est-il ou non le fruit de l'intelligence ? Est-il chez l'Homme le souvenir d'une fonction primitive? À chacun d'imaginer… Essayons de voir maintenant quels sont les processus mis en jeu lors du déroulement d'un rituel. Tout d'abord, quelques exemples de Rituels. A tout seigneur tout honneur : le nôtre, que tout le monde ici connaît. Au premier degré il y a celui d'ouverture et de fermeture des travaux, et celui d'initiation. Le premier, ouverture/fermeture des travaux, est totalement collectif, l'autre met l'accent sur un individu : l'initié. Et les autres rituels? J'ai ouvert le dictionnaire et je suis tombée sur une liste à la Prévert : Rituel Assyro Babylonien, Rituel Australien, Rituel de banquet, de circoncision et d'excision, de Delphes, de deuil, des eaux, des écrouelles, d'Eucharistie, de Grèce, de jeux, de magie, de mariage, musical et musulman, etc... etc…

Ici aussi, dans toute cette liste, il y a des rituels qui s'adressent au groupe tout entier (banquet, jeux) et d'autres qui s'adressent plus particulièrement à un individu dans le groupe (circoncision par exemple). Les processus mis en jeu sont bien sûr d'ordres sociaux, émotionnels, mais aussi ils sont adaptés, parfaitement adaptés, à une situation donnée. Regardez par exemple, dans notre temple, la manière de marcher ou de prendre la parole: si le rituel est respecté, embouteillage et chahut ne peuvent pas exister… La marche rythmée par le M∴ des Céré∴ crée une atmosphère précise. Là apparaît une faiblesse commune aux actes ou actions trop stéréotypées : le fait qu'une partie du rituel puisse reposer sur une seule personne fragilise cette partie. Ainsi le rythme d'une cérémonie peut ne reposer que sur le M∴ des Céré∴. Qu'il soit pressé, ait bu deux cafés de trop et nous voici partis pour un marathon autour du pavé mosaïque… S'il est perclus de rhumatismes, alors là… Les processus mis en jeu lors du déroulement de notre rituel permettent la création de relations hiérarchisées et égalitaires. Ces deux termes apparemment contradictoires me semblent pourtant être tout à fait justes. La hiérarchie existe, mais elle n'est pas au service d'un seul. Elle est au service du groupe, de l'individu, et cela permet les relations égalitaires. Ces relations sont parfaitement illustrées dans le mode de prise de parole, où la cascade d'intermédiaires (Sur∴, V∴M∴, Sur∴ et enfin F∴ ou S∴) garantit à chacun le droit de s'exprimer. Les structures mises en place lors du déroulement de notre rituel ont un rôle de représentation symbolique de concepts difficiles à appréhender dans le monde profane : il est actuellement exactement midi, et tout à l'heure dans une heure, peut être deux, il sera exactement minuit … Or seul le rituel a su nous mettre ainsi en dehors du temps. Tout au long du rituel d'ouverture, la confidentialité, l'appartenance, l'espace, le temps et les buts communs sont redéfinis dans une vision particulière et communautaire. Ces notions, j'en suis sûre, ont un rôle de structuration sur notre esprit. Ainsi le rituel à pour rôle de structurer le temps et l'espace, et par là il opère la structuration de notre esprit, ce qui permet alors une meilleure compréhension et intégration des symboles. De même le rituel est source de sécurisation, de sérénité.

Sécurisation car chacun a sa place, son rôle et chaque rôle est important. Par exemple, le bon déroulement d'une cérémonie d'initiation ne dépend pas que du Gd∴ Exp∴, elle dépend de chacun. Cette certitude, de savoir que chacun est amené à jouer un rôle important dans le groupe, est source de sécurité. En codifiant les actes et les relations, le rituel apporte une solution à de nombreux problèmes qui de ce fait ne nous distraient plus, et toute l'énergie peut être tendue vers la progression. La concision à laquelle est arrivée notre rituel, sa simplicité, en font sa force. Le rituel que nous vivons tous ensemble par l'action commune crée des racines communes et permet que nous nous sentions appartenir à une même famille. L'appartenance à une même famille, peut-être est-ce là tout simplement le rôle d'un rituel E. S.

Réflexions sur les sources des " Rites Egyptiens "

Ni Rome, ni Alexandrie ne se sont faites en un jour. Et nous pouvons en dire de même du rite de Memphis-Misraïm. Parler d'un rite égyptien avant même d'en évoquer l'histoire, c'est évoquer sa spécificité. Il n'y a pas de rite romain, grec ou juif dans la Franc-Maçonnerie. Seuls se sont imposés des Rites dits : anglais, français ou égyptiens. Parfois même au détriment d'autres qui avaient un certain symbolisme, tel le Rite Forestier des " Carbonari ". Autant les deux premiers puisent leurs sources

historiques dans l'histoire récente et même contemporaine, autant le troisième revendique radicalement et ouvertement une filiation antique. Deuxième évidence, ces rituels font tous allusion à l'antiquité en termes de civilisations ou puisent leurs mythes fondateurs dans des livres dits " sacrés ".

A leur apparition en Europe au XVIIIème siècle, ils se souchent sur le rite français alors massivement pratiqué, lui faisant subir quelques modifications pour une cohérence de l'ensemble. En fait, le rite Egyptien, dans toute sa diversité et dans toutes les formes qu'il a pu emprunter, n'est que l'expression d'une sensibilité très particulière, qui au sein des autres expressions maçonniques, a su trouver sa voie et la perpétuer. Si l'idée d'une perpétuation ininterrompue de la tradition, de l'Antiquité à nos jours, ou plus récemment des opératifs aux spéculatifs, n'est pas réellement crédible, il n'en demeure pas moins que ce qui présidait dès l'Antiquité à la mise en place des rites initiatiques ou de passage (j'avoue avoir un faible pour cette expression), ne s'est jamais éteint, même si ceux qui étaient chargés de le transmettre n'ont pas toujours joué leur rôle. Si le fleuve d'Héraclite continue d'avancer, ce n'est pas dû à la conscience qu'en aurait chacune des gouttes d'eau qui le composent, mais en auraient-elles conscience, qu'elles n'empêcheraient pas le fleuve d'avancer. Ainsi en est-il de la Tradition et des héritages maçonniques. C'est par rapport au corporatisme des bâtisseurs et à leur enracinement chrétien que la maçonnerie anglaise et ses différents rejetons se situent. Pour ou contre le dogme chrétien, l'embellissant ou le dénaturant, les différents courants maçonniques puisent dans le mythe d'Hiram, à l'émergence relativement récente, les sources de leurs enrichissements successifs. Se grefferont au fils des ans, en raison d'influences diverses, toutes sortes de portes nouvelles, sur des savoirs qui, sans se compléter vraiment, offriront des possibilités d'avancer sur des voies singulières. A chacun son chemin! La spécificité du rite égyptien vient d'ailleurs. Elle s'approprie l'arbre commun des rites existants, mais pour mieux faire épanouir ses feuilles si particulières. Ne nous y trompons pas, la maçonnerie Egyptienne, même si elle revendique d'autres sources, une autre histoire et de bien différentes fondations, est une maçonnerie de tradition. Si elle se nourrit des mythes de tous, c'est pour les abonder à sa manière et emmener les siens vers d'autres rivages : ceux de la Méditerranée. Ce qui la différencie déjà du tronc anglais mais la rapproche du tronc français. Elle s'imprègne de toutes les cultures qui ont bercé le bassin méditerranéen. Rien ne naît de rien. Pourquoi l'Egypte ? Et quelle Egypte ? La représentation déformée, décalée par rapport à la réalité est immense. Pourtant, au pire, c'est

à travers nos filtres de pensée et nos rituels actuels que nous traduisons l'Egypte. Au mieux, nous pouvons essayer de nous immerger dans le rituel que nous pratiquons pour nous ouvrir à d'autres horizons, à d'autres plans de conscience. Mais n'est-ce pas le but de toute pratique maçonnique et cela doit-il suffire ? Le regard que nous portons sur la philosophie ou la cosmogonie égyptienne est dès l'entrée faussé puisqu'il passe par le prisme de vision grec: Pythagore, Pluton, Plutarque. Quand nous parlons du sacré égyptien, de la relation de l'égyptien à l'univers, c'est par le biais de leurs visions que nous le faisons. Cela ne veut pas dire que le panthéon égyptien n'a pas existé, mais seulement qu'il faut se méfier de l'ordre qu'on veut lui donner; même si l'enrichissement qu'on en retire est réel. La plupart des philosophes grecs furent initiés aux mystères, et firent leur pèlerinage en Egypte. Car comme le disait Platon, les égyptiens distinguaient le vrai du réel. En d'autres termes, pour agir sur le vrai, qui recèle en lui-même la trame de l'univers et sa multitude de potentialités, il faut déchiffrer le réel, savoir le lire, savoir l'appréhender, savoir l'utiliser. Et pour cela, il faut comme les égyptiens s'initier aux rituels. Les rituels qui n'étaient rien d'autre que des moyens de communication, des vases communicants, permettant d'établir le lien, de re-lier, le vrai, la supra réalité, et le réel, la réalité. C'est là, et là seulement que se trouve l'origine du rituel, c'est là qu'il trouve son fondement sacré et sa raison d'être. Le rituel relie ou relit le réel pour y trouver le vrai et le plier à la réalité. J.F

LE RITUEL

"- Salut sur tous les points du Triangle et honneur à l’Ordre,. Prenez place, mes Sœurs et mes Frères … …Je vous invite à laisser les Métaux à la Porte du Temple et à faire en vous-mêmes le silence intérieur …"

Ainsi commence notre rituel, par cette invitation du Vénérable à faire en nous-mêmes le silence intérieur. La parole attendue naîtra de ce silence, un silence où toute apparence s'efface, un silence au fond duquel nous allons pour quelques instants enfouir nos émotions, nos passions, envelopper nos sens d'un nuage de brume, brisant ainsi tout contact perceptif avec la réalité, pour mieux nous rapprocher de cette part d'invisible cachée au plus profond de nous. Descendre d'abord, comme dans un puits, pour y chercher l'eau fraîche qui étanchera notre soif et nous permettra de survivre, ou pour encore, s'il est asséché, y trouver éventuellement des traces laissées par ceux qui nous ont précédé. C'est une quête à laquelle on nous invite, une longue recherche qui nécessitera de longues années pour certains, qui n'aboutira peut-être pas pour d'autres. A la recherche de cet "autre" que nous sommes, cette autre part dont Rimbaud souligne qu'elle n'est autre que la part de lui-même qu'il ne maîtrise pas, celle qui s'exprime en lui, qui s'engendre en profondeur, pensée qui se matérialisera en œuvre.

" J’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute", ajoute-t-il. Nous sommes loin du doute de Descartes, pour qui le moi est clairement défini par la conscience de soi et qu'il est maître de ses pensées tant qu’il sait se garder des deux principales causes de l’erreur que sont la précipitation et les préjugés. Pour Descartes, "Je" n'est pas un autre. Il a conscience de son imperfection et porte donc en lui une marque de la perfection infinie. Ces deux conceptions sont toutefois complémentaires, comme le sont les deux hémisphères du cerveau, et nécessitent qu'à tout instant nous sachions équilibrer la part du rimbaldien qui est en nous avec celle du cartésien. XXX

Silence donc. L'ethnologue qui entre en contact pour la première fois avec un groupe ethnique ignore quelles sont ses coutumes, ses manières d'être et de faire, ses règles, et sa première attitude consistera à observer en silence les réactions de celui ou de celle qui lui fera face. Un silence respectueux qui signifie qu'il ne cherche

pas à prendre un pouvoir sur son vis-à-vis. En effet, la parole n'est pas seulement le lieu où la vérité des choses se dit, c'est aussi un lieu de pouvoir lorsqu'elle s'en sert au profit d'une cause, que cette dernière soit juste ou injuste. Aussi, c'est cette parole de l'autre qui va lui donner vie. Il suffit de l'écouter. Ecouter, mais aussi entendre, comprendre les gestes qui accompagnent cette parole et traduisent ce que les mots ne savent pas dire. Entendre aussi les silences de l'autre, ses hésitations à exprimer ce qu'il croit vrai tant qu'il ne se sent pas tout à fait en confiance, entendre la souffrance muette et pudique, recueillir la parole de l'autre comme on recueillerait un trésor. Cela relève de la seconde attitude de l'ethnologue : la Présence. La troisième phase consistera à prendre à son tour la Parole. C'est le moment de reformuler, mais aussi de témoigner que sa parole est reçue, comprise et crue. Si désaccord il y a sur un point de vue, avoir suffisamment de maîtrise pour ne pas vouloir imposer le sien propre mais si la situation l'exige, ne pas hésiter à l'exprimer simplement, comme simple hypothèse dans la mesure où nul ne détient la vérité. C'est la dernière phase, celle de l'Alliance, où les pierres se scellent, où l'on écoute ensemble ce qui fait sens, où les barrières des cultures tombent, chacun restant dans le respect de ce qui est essentiel pour l'autre. XXX Dans le rituel "long" de notre Grande Loge, il est dit que ce qui unit en ce temple chacun des bons et légitimes Maçons, c'est une vérité. Et cette vérité est qu'à l'instar de ce temple, qui a été conçu et réalisé par un architecte humain,

" … ce Temple Universel qu’est le Monde a été conçu et réalisé par un Architecte Eternel, auteur de ce qui a été, est ou sera, assisté lui aussi d’autres Ouvriers. "

Voilà le fondement de notre alliance. Pourquoi donc sommes-nous réunis en ce temple ? La réponse est dans le "Connais-toi Toi-même" de la Chambre de Réflexion. Lorsque l'Eternel s'adresse à Moïse, c'est pour lui dire :

"SOIS en paix, connais que je suis YHVH, ton dieu tout puissant". Se connaître soi-même, c'est Etre, ce qui nous ramène à oublier ce que l'on s'imagine être ou ce que l'on cherche à paraître, pour rechercher en nous l'image invisible du dispensateur de vie, qu'on l'appelle Dieu, Grand Architecte, Energie ou Nature. Connaître, c'est Etre, et inversement. C'est Maître Eckhart qui écrivait: "

"Dieu fait que nous le connaissons, et sa connaissance est son Etre, et l'acte par lequel il me le fait connaître est identique à ma connaissance, de sorte que sa connaissance est mienne."

Je ne suis pas ici pour témoigner de ma fraternité avec mes semblables, mais bien pour mettre mon Etre en relation avec les éléments de la Création, et en particulier le " dispensateur de vie", celui que nous appelons le Grand Architecte de l'Univers.

N'oublions pas les paroles du rituel de notre initiation:

… Et d'ores et déjà, vous concevez que la nécessaire édification d'un Temple Social ici-bas, but immédiat de la Franc-maçonnerie, se double, en des plans plus subtils et en des "régions spirituelles" fort lointaines pour la créature charnelle, de l'édification d'un autre Temple, parure d'un Jardin Mystique, au sein, lui-même, d'un Eternel Royaume que la Franc-maçonnerie dénomme l'Orient Eternel. - Ce Temple, c'est d'abord en nous-mêmes que nous devons l'édifier, selon l'adage antique : "OMNIA AB UNO ET IN UNUM OMNIA", soit " Un est en tout et Tout dans Un ! ".

Chacune des pierres de notre temple intérieur représente une possibilité et il ne tient qu'à nous de les transformer en vertus morales, intellectuelles et spirituelles.

XXX

S'initier, c'est apprendre à mourir.

C'est l'Hermès souterrain qui va guider nos pas hésitants au sortir de la Chambre de Réflexion, nous menant au travers du Royaume des Morts vers la Lumière ineffable.

La rencontre avec Soi, le Soi réel, va commencer par un oubli du Moi. Perte de la perception visuelle, perte des certitudes quant à tout ce qui nous environne, sons, rumeurs et fracas nous replongeant au sein d'une Nature qui fut hostile, perte d'équilibre physique et mental. Tout nous invite à une renaissance, mais quel monde nous attend lorsque nous aurons recouvré la vue ?

L'on nous promet de nous rendre " pareil au cadavre que la main du laveur des morts tourne et retourne à son gré ".

Quelle est donc cette renaissance où le corps ne serait plus qu'objet sans volonté ? Quels sont " les plans plus subtils de réalisations immédiates et durables " où vont se doubler les épreuves symboliques qui nous attendent ?

Ce corps n'est qu'une relativité toujours changeante et l'Esprit, invariable, en possède le contrôle permanent. Matière, Energie,

…en un mot tout ce qui est apparent à nos sens matériels est Esprit lequel, en lui-même, est inconnaissable et indéfinissable, mais qui peut être considéré et pensé comme un Esprit Universel, Infini, Vivant…

Rituel du 89ème degré

La purification par l'eau, par l'air et par le feu, qui dépouille

…successivement les enveloppes subtiles qui enrobent cette étincelle divine que nous dénommons l'âme…

me met face à face avec cet autre qui est en moi, invisible aux yeux des autres ainsi qu'aux miens, mais dont je sens qu'il me regarde en silence.

Le Corps lavé et purifié par l'Eau, Le Double, médiateur entre le Corps et l'Esprit, purifié par l'Air, et l'âme, purifiée par le Feu,

…Votre Voyage s'est fait sans aucun obstacle, sans que rien ne vienne troubler le silence intérieur de votre Être.

Cela ressemble à un long voyage au plus profond de moi, une sorte de retrouvailles, de jonction et de fusion entre les éléments extérieurs et ceux qui me constituent, comme si leur "reconnaissance" m'offrait des possibilités accrues de " déduire intelligemment l'inconnu du connu ", de discerner les niveaux de vibrations qui les distinguent, de comprendre qu'ils ne sont en réalité qu'une seule et même chose et qu'il est donc possible

…de changer, dans son propre esprit et dans l’esprit des autres, les vibrations de haine en vibrations d’amour.

Alors que le monde est soumis à un phénomène de flux et de reflux, tous ces voyages me montrent que je puis accéder à l'équilibre et à la fermeté mentale.

Ayant accompli ce voyage intérieur, en ce temple hors de l'espace et du temps, en ce temple incommensurable, je me sens capable de relier le Ciel à la Terre.

Et la Présence que je ne saurais décrire, puisqu'il n'existe plus d'En Moi ou d'Hors de Moi, est celle du "divin" qui m'anime, qui me met en mouvement, qui me donne la possibilité du choix.

Ma Parole devient une parole de Paix. SOIS en Paix.

Mon Alliance sera Connaissance, le jour où l'on scellera la pierre de ma tombe.

Je connaîtrai alors le Temple qui se trouve au centre du Jardin Mystique, au sein lui-même de l'Orient Eternel. Nous ne ferons plus qu'Un.

G.H.

Prochaine réunion le 4 novembre 2005 chez Gérard.

Thème : Etude comparative de rituels.

Toujours le blog : http://coeurdeptah.free.fr/blog

sur lequel vous pouvez télécharger la collection des FBA