Indicang – Interreg III B · de civelles avant toute opération de transfert (60 < N <...

Indicang – Interreg III BBoîte Thématique Environnement :

Les aspects sanitaires

Colloque final - Nantes, 19 & 20 juin 2007

Patrick GIRARD Pierre ELIE

1. Prendre en compte l’aspect sanitaire des poissons,

pourquoi ?

Indicang: les aspects sanitaires – P. Girard et P. Elie – Nantes, 19 & 20 juin 2007

Maladie, parasitisme et diagnostic :

rappels

La maladie

Dans des conditions normales, il existe un équilibre entrele système « hôte-parasite » et l’environnement

(hôte = poisson, et parasite = bactéries, virus et parasites «vrais»).

Si déséquilibre MALADIE

La maladie se déclare si :-une cause déterminante : l’agent pathogène (« parasite ») -une cause favorisante (qui sensibilise l’hôte): stress, prédispositiongénétique, alimentation carencée, état physiologique précaire-une cause occasionnelle (brutale et souvent imprévisible ) :traumatismes, chocs thermiques, agressions, pollutions,…

La maladie s’exprime par :des mortalités, des perturbations physiologiques, des anomaliescomportementales et des lléésions tissulairessions tissulaires.

Le parasitisme

Parasitisme = association et/ou vie en commun de 2organismes vivants, animaux ou végétaux, dont l’un, leparasite, vit aux dépens de l’autre, l’hôte, en trouvantchez ce dernier : habitat + nourriture.

Le parasitisme est une constante dans le règneanimal.

Un déséquilibre dans la relation « Hôte-parasite » traduitgénéralement une perturbation environnementale.C’est pourquoi, à travers sa diversité et ses abondancesrelatives, le parasitisme peut être considéré comme unmarqueur environnemental pertinent («TAGTAG »).

La maladie Le diagnostic

S’exprime par :

-mortalités-perturbations physiologiques

-anomalies comportementales

--lléésions tissulairessions tissulaires

S’appuie sur :

-résultats d’analysesde laboratoire

-observations de terrain :troubles du comportement,

symptômes, lléésionssions

Lésions + parasitisme = « Codes pathologie »

2. Les codes pathologie

Les codes pathologie, qu’est-ce que c’est ?

- Historiquement mis au point par le CSP sur le RHP, ilssont un outil d’observation et de saisie des anomaliesanatomo-morphologiques (= lésions) et des parasitesexternes des poissons visibles visibles àà ll’œ’œil nuil nu.

- L’outil « Codes pathologie » repose donc sur 2 typesde descripteurs (dont certains d’intérêt écopathologiquemajeur) :

des descripteurs pathologiques : les lésions (telles que déformations, tumeurs, érosions, ulcères, nécroses, hémorragies, etc.),des descripteurs biologiques, notamment les macro-parasites externes.

= Outil qui consiste Outil qui consiste àà :

Observer, décrire et quantifier toutes les anomalies (= lésions) et les principaux parasites externes des poissons visibles à l’œil nu, fournissant ainsi des informations sanitaires de premier niveau

Lister les principales causes : ainsi, pour une anomalie donnée, une liste des principales étiologies possibles est proposée, permettant ainsi une orientation de diagnostic (type système-expert)

Déterminer la prévalence des altérations externes et/ou des parasites observés au sein d’une population, permettant ainsi d’interpréter les données en termes de qualité de l’eau et des habitats

Application de l’outil codes Patho :1. Informations sanitaires de 1° niveau

Variables InterprétationCondition des poissons bonne détériorée précaire

Proportion des individus avec une ou plusieurs des anomalies externes

suivantes : Déformations, Erosions, Lésions et Tumeurs

0 - 2% 2,1 - 5% > 5,1%

Anomalies externes de type « D,E,L,T » (Québec ; Nord USA)

Evaluation de la qualité sanitaire des (fractions de) populations

Application de l’outil « Codes patho » :2. Orientation de diagnostic

Altérations anatomo-morphologiques Causes potentielles

Etat pathologique multiforme Septicémies bactériennes ou virales aiguës

Maigreur Parasitisme interne ; micropolluants ; infections chroniques ; carences alimentaires

Tumeurs et autres grosseurs Parasites (myxobolose), infections chroniques, virus ; pollutions : pétrole, HAP, DDT, PCB, amines, As, radio-activité

Déformations, malformations HAP, organochlorés (pesticides, herbicides), métaux lourds (Cd, Pb) ; carences vitaminiques ; sursaturations gazeuses ; parasitisme ; tumeurs

Altération de la couleur Infections virales, bactériennes ou parasitaires ; stress ; excès de CO2 ; état hypoxique ; irritations

Absence d’organes Bactérioses généralisées ; blessures ; cannibalisme ; traumatismes ; sursaturations gazeuses ; parasites

Lésions oculaires Bactérioses généralisée ; viroses ; parasitoses ; sursaturations gazeuses ; désordres métaboliques (néphrocalcinose) ; traumatismes ; micropolluants (HAP)

Hémorragies Maladies infectieuses (bactérioses, viroses), parasitisme, mycoses, irritations ; blessures ; carence en vit A

Ulcères hémorragiques Traumatismes (prédateurs) ; parasitisme, infections ; pollutions chimiques, ammoniaque, hydrocarbures (poissons plats)

Nécroses Pollutions chimiques (pétrole brut, Cd , Cr, Hg, effluents de pâte à papier) ; bactérioses ; viroses ; parasites externes ; brûlures (UV) ; traumatismes ; cannibalisme ; carences alimentaires

Erosions Bactérioses ; parasites externes ; carences nutritionnelles ou vitaminiques ; facteurs environnementaux défavorables et pollutions chimiques (HAP brut, Cd) ; brûlures (U.V. solaires)

Application de l’outil codes Patho :3. Qualité de l’eau et des habitats

Classes Prévalence Classes Agence Qualité de l’eau 0-1 % non

significatif1 A excellente

1-5 % faible 1 B bonne5-20 % moyenne 2 moyenne

20-35 % forte 3 médiocre> 35 % très forte HC mauvaise

En fonction des prévalences des altérations externes observées, une estimation de la qualité de l’eau et des habitats est proposée.

En se référant aux modèles de grilles de qualité mises en place par les Agences de l’eau françaises, cinq classes de qualité sont

ainsi déterminées.

Exemples d’application :

1. Transferts (civelles…)Dans le cahier des charges « transferts / soutien de stock »,chapitre « Recommandations spécifiques », il est préconiséd’appliquer systématiquement l’outil« Codes patho » à un lot témoinde civelles avant toute opération de transfert (60 < N < 100).

2. Comparaisons intra- et inter bassinsDans le cadre d’analyses spatio-temporelles, afin de suivre l’évolution de

la qualité des milieux ou de celle des populations en place.

En cas de prévalence des lésions > 5%, les civelles ne devront pas être relâchées.

En outre :L’outil « Codes pathologie » s’avère être une méthode :- non invasive,- bon marché,- pratique et applicable par tous,- pertinente : (> 200 références bibliographiques).

Enfin :En permettant d’apprécier la condition sanitaire des (fractions) de populations d’anguilles (et des poissons en général), sur les plans qualitatif et quantitatif, l’outil « Codes pathologie » est donc plus qu’un simple outil d’observation et de description, il apparaît également comme un instrument d’aide à la décision pour :

d’éventuelles études épidémiologiques complémentaires une meilleure gestion des ressources halieutiques et des

stocks naturels.

3. Transfert des connaissances…

Le transfert des connaissances : 2 étapes

1. Réalisation d’un manuel d’identification desprincipales lésions anatomo-morphologiques etdes principaux parasites externes des anguilles ;

2. Réalisation d’une formation essentiellementpratique au profit des équipes techniques impliquéesdans le projet Indicang, leur permettant d’évaluer lacondition sanitaire des (fractions) de populationsd’anguilles au sein de différents bassins versants.

3.1. le Manuel

L’ensemble des lésions anatomo-morphologiques externes ainsi que

les principaux macro-parasites externes des anguilles (= « Codes patho »),

ont été rassemblés dans un manuel qui définit, décrit et illustre chacun

d’entre eux.

Manuel d’identification des principales lésions anatomo-morphologiques et des principaux parasites

externes des anguilles

Patrick GIRARD*

Docteur Vétérinaire Consultanten Environnement Aquatique

Pierre ELIE*

Directeur de recherchesCemagref de Bordeaux

Janvier 2007

* Association « Santé Poissons Sauvages »

Caractéristiques du manuel

• Elaboré à partir de + de 200 références bibliographiques

• 81 pages• 93 photographies obtenues auprès de 16

auteurs• Tiré (provisoirement) à 50 exemplaires et

remis à chaque participant aux formations• Consultable en ligne sur le site Indicang et

sur le site du Cemagref

Description du contenu du manuel

• Introduction• 19 fiches techniques descriptives : lésions

(N = 15) et parasites (N = 4) • 3 types de fiches de saisie des

informations et comment les renseigner• Perspectives d’applications • Glossaire• Adresses utiles

Description des fiches techniques1 : Fiches « lésions »

• Elle comprennent chacune :Une définition; une description; les principales causes etune orientation de diagnostic; des illustrations.

• 15 fiches décrivent les lésions :Absence d’organe; Altération de la couleur; Anus rouge ou Saillant; Bulle de gaz; Déformation; Érosion; Étatpathologique multiforme; Hémorragie; Hypersécrétion deMucus; Lésions branchiales; Lésions oculaires; Maigreur;Masses et grosseurs; Nécrose; Ulcère (hémorragique).

Exemple de fiche technique :Tumeurs, kystes, nodules et autres « grosseurs »

DéfinitionToutes « bosses » anormales.Une masse peut être une excroissance, un néoplasme (ou tumeur), un abcès (rarissimechez les poissons), un kyste, un papillome, un nodule ou le site d’une inflammationsévère (granulome).Causes principales : orientation de diagnosticTumeurs :- certains virus (lymphocystis; lymphosarcome du brochet)- des contaminants environnementaux (pétrole, HAP, DDT, PCB, arsenic, RX)- prédisposition génétique - vieillissement (à l’origine de mutations)Kyste :- parasitisme (myxosporidies)- bactérioses chroniques (tuberculose, nocardiose, pasteurellose)Papillome : virus, contamination des sédimentsNodules : le plus souvent viral (les nodules contiennent des particules virales), commedans le cas de la maladie lymphokystiqueGranulome : réponse à l’invasion de l’organisme par des agents infectieux (bactéries,parasites) ou non (corps étrangers).

Illustrations

020406080

1er trim.

3e trim.

EstOuestNord

Papillomatose buccale (HJ. SCHLOTFELDT)

Myosite ( D. BUCKE)

Tumeur dorsale (G. CSABA)

Cauliflower chez une anguille jaune (GDSAA)

Description des fiches techniques 2 : Fiches « parasites »

Elles comprennent :L’agent; Symptômes et lésions; Épidémiologie; Illustrations

4 fiches décrivent les principaux parasites :Point blanc; Mycose (« mousse »); Crustacés(Lernées, Argules, Ergasilus, Paragnathia);Hirudinés (Piscicola geometra).

Exemple de fiche technique « Parasites » :Point blanc (PB)

Points blancs sur anguille(N. SUSPERREGUI)

Ichthyophtiriose généralisée suranguille jaune avec hypersécrétionde mucus (G. GIORGETTI)

3.2. La formation

Objectif :Aller à la rencontre des animateurs de bassins versantspour :1- les sensibiliser à la pathologie (des anguilles)2- les familiariser aux « Codes pathologie » en leur

présentant le manuel et les fiches de saisie.

3 sessions de 1 journée 1/2 :Rennes : 22 & 23 mars (N = 10 : Loire, Poitou-Charentes, Vilaine)San-Sébastian : 24 & 25 avril (N = 11 : Portugal, Asturias, Pais Vasco)Anglet : 23 & 24 mai (N = 12 : Adour & Gironde-Garonne-Dordogne)

La formation : protocole

1° ½ journée = Cours théorique- Approche succincte de l’ichtyopathologie- Eléments d’orientation de diagnostic- Modalités pour analyses complémentaires

2° ½ journée = Travaux dirigés- Présentation du manuel - Modalités, conduite à tenir, conseils- Application des Codes patho (photos commentées) - Questions diverses, discussion

3° ½ journée : Travaux pratiques- Observation et examens d’anguilles amenées par nos soins- Atelier « anguillicolose »- Rappel d’éléments d’anatomie

4. En résumé…

L’outil « Codes patho » permet

donc d’évaluer l’état sanitaire des

populations de poissons en général et

des anguilles en particulier, tant sur les

plans qualitatif et quantitatif, et ce quel

que soit le stade : argenté, jaune et civelle.

Toutefois, l’outil « Codes patho » reste un indicateur de premier niveau, car il ne permet pas

de renseigner sur les infections ou les contaminations spécifiques, telles que:

- A. crassus- EVEX

- autres parasites (Pseudodactylogyrus)- les teneurs en micropolluants organiques (HAP, PCB’s, OC) ou minéraux (As, Cd, Cr, Hg, Pb)…

Mais, de façon plus globale, on peut avancer sans risque que…

L’état de santé des poissons= résultante d’un système de relations

complexes entre :

l’habitat physique et chimique du poisson,

la présence de bio-agresseurs éventuels existant dans cet habitat,

le stade d’évolution du poisson (œuf, larve, juvénile, reproducteur..) et son état physiologique associé.

L’état de santé des poissons en général, et des anguilles en particulier,

= reflet de la qualité des milieux aquatiques.

Aussi, la connaissance de la condition sanitaire permet-elle d’assurer 2 objectifs complémentaires :1- la surveillance de l’environnement et le suivi de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques en mettant en place des références en termes de diversité d’espèces et d’état de santé des populations de poissons,2- assurer de façon générale une meilleure gestion des ressources halieutiques et des stocks naturels.

5. Perspectives et attentes

dans le cadre de Indicang II…

Attentes et perspectives…

Utilisation systématique de l’outil « Codes patho » dans toute étude portant sur les poissons et, notamment, sur les anguilles;Forte motivation des équipes techniques impliquées dans Indicang II, avec retour du maximum possible de données de terrain; Mise en place de réseaux de suivi de l’état sanitaire des populations d’anguilles à 2 échelles : nationale et régionale (bassin versant)Objectifs : - centralisation, analyse, synthèse et

interprétation et comparaison des données - recommandations éventuelles (par ex. études complémentaires).

Autres attentes et perspectives…

Adjoindre rapidement à ces réseaux la qualitétoxicologique des individus.

Stages complémentaires de sensibilisationet d’initiation à la pathologie à envisager…

Positionnement fort de l’Association « SantéPoissons Sauvages » pour l’animation des réseaux.

Gracias y salud a todos !!!

Indicang – Interreg III B · de civelles avant toute opération de transfert (60 < N <...

Documents

Modélisation spatio-temporelle des réseaux d’affaire des PME manufacturières

Etude spatio-syntaxique des mosquées Ibadites construites

Modèles spatio-temporels pour des champs en mouvement

Analyse de la variation spatio-temporelle des objets dans

Spatio-temporal structures, regimes and arrangements

Analyse des variations spatio-temporelles de la sismicité

Suivi de la migration anadrome des civelles d’anguilles

La propriété spatio-temporelle

Technique de marquage en masse de civelles \(Anguilla anguilla L

Composition et distribution spatio-temporelle des

PROPAGATION SPATIO-TEMPORELLE D’UNE MINEUSE ET DE SES PARASITOIDES

Etude de la répartition spatio-temporelle de la population … · 2018-09-08 · Étude de la rÉpartition spatio-temporelle de la population renforcÉe de tÉtras lyres (tetrao

Modèles pour décrire, prédire et inférer les dynamiques spatio

ETUDE DESCRIPTIVE DE LA REPARTITION SPATIO· …

La maladie d’Alzheimer et la perte des repères spatio ...sunjeux.com/pdf/RPMMR.pdf · La maladie d’Alzheimer et la perte des repères spatio-temporels. notion du temps courts

Approche spatio-temporelle de la contamination par les herbicides

Aide multicritère à la décision spatio-temporelle

DIStribution spatio-temporelle et etude des parametres de

Dynamique de structuration spatio-temporelle des

Bayesian uncertainty quantification of spatio-temporal ... · Bayesian uncertainty quantification of spatio-temporal trends in soil organic carbon using INLA and SPDE Nicolas P.A