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La Compagnie
Présente
Avec l’aide à la création du Foyer Socioculturel d’Antoing, du Centre Culturel du pays des Collines,
du CAR (Centre des Arts de la Rue d’Ath ), du Centre Culturel Bruegel (Bruxelles).
Avec le soutien de la ville d’Antoing.SPECTACLE RECONNU PAR LES TOURNEES ART ET VIE.
La pièce est éditée chez Chloé des Lys.
Compagnie Bohême en Gouaille Responsables : Sophie Barbieux & Bruno Charrier
10, rue du Rocher ~ 7640 ANTOING ~0476 / 65 71 10 ♦ 069 / 75 80 21 ♦ bohemeengouaille@gmail.com
www.bohemeengouaille.sitew.com
Texte de Bruno CharrierMise en scène de Catherine Raverdy
Avec Sophie Barbieux et Bruno CharrierTechnique du masque, Naissance des personnages et regard extérieur :
Diego Lopez SaezScénographie : Sophie BarbieuxCréation masques : Lucia Picaro
Création Lumière : Olivier DeleplanqueIllustration affiche : Alexandre Khammanivong
spectacle à Partir de 14 ans.
Sur le fil de la création…
♦ Le projet « Quenouille de fouchtre » a été accueilli en RÉSIDENCE :
Au Foyer Socioculturel d’Antoing : résidence principale avec création lumièreAu Centre Culturel du Pays des Collines (Flobecq)Au CAR (Centre des Arts de la Rue d’Ath )Au Centre Culturel Bruegel (Bruxelles)
♦ Des ÉTAPES DE TRAVAIL ont eu lieu au Foyer Socioculturel d’Antoing et auCAR.
♦ La DATE DE CRÉATION a eu lieu le 25 avril 2013 au Foyer Sociocultureld’Antoing (Rue du Burg, ).
♦ Le spectacle a été ensuite joué au Centre Culturel du Pays des Collines àFlobecq à la Maison de Village (Rue Abbé Pollart, 4) le 31 mai 2013 où il a étéreconnu par les Tournées Art et Vie.
♦ Le texte de la pièce « Quenouille de Fouchtre ! » ( initialement Quenouillede Foutre ! ) a été sélectionné pour être lu au Théâtre national de Toulousecourant 2015.
♦ Pour les dates à venir, visitez notre site.
NOTE D'INTENTION PEDAGOGIQUE
Comme à l'époque de Molière où les troupes de théâtre s'en allaient jouerpartout où elles le pouvaient des spectacles qui permettaient aux gens des'amuser ensemble de problèmes contemporains, la compagnie Bohême enGouaille désire jouer au plus près des jeunes, dans les écoles son spectacle tout-terrain, à la fois divertissant, singulier et universel qu'est « Quenouille deFouchtre! ».… Ce spectacle de masques est une création abrupte et radicale quilaisse au vertige sa part d'expression. Avec ce spectacle, son décalage théâtrale,sa manière de transposer la réalité, sa scénographie hétéroclite et sa langue« verte », nous avons cherché à créer un espace et un univers avec l'envie desortir notamment les adolescents de leurs habitudes et avec le souhait de leurtendre des moments inattendus qui pourraient déstabiliser leurs certitudes et,pourquoi pas, leur permettre de se poser des questions sur leur manièred’espérer la vie. N'est-ce pas beau de faire exister et de partager des universparticuliers avec les adolescents pouvant en même temps être touchés et enmême temps déboussolés ? N'est-il pas important dans cette société où toutdevient uniforme, aseptisé, où tout est pour le nivellement vers le bas, où nouscherchons à rendre illicite les différences afin qu'on se sente en "sécurité", oùnotre soif de curiosité est chaque jour mise à mal, où nous faisons de chaqueindividu un bon petit produit, de créer des espaces de risque et de permettre,notamment, aux adolescents de quitter un peu leurs souliers bien confortables etd'entendre la liberté qu'est leur coeur ? N'est-ce pas une manière de leur fairedécouvrir de nouvelles choses d'eux, d'attiser leur curiosité et leur envied'apprendre ! A travers ce spectacle haut en couleurs, ne regardant pas lepublic de haut mais dans les yeux, dans l'âme, c'est ce que nous avons,artistiquement, essayé de faire : dire aux adolescents que l'art, la culture est unespace d'étonnements, de vertiges, de découvertes, de liberté et de partage. Unespace nous empêchant de nous laisser manipuler…
Comme toute farce, « Quenouille de Fouchtre », tout en étant un spectacle à lafois divertissant, singulier et universel cherche à titiller nos consciences et notreregard autour d'un sujet… Le sujet principal de ce spectacle est la manipulation :Comment un pouvoir, en l'occurrence un général, peut jouer de nous, se servir de nospeurs et de nos faiblesses, nous charmer afin de nous mener comme il le désire. Et, ànotre époque où un certain nombre de gens, partisans de la crainte, sont à nouveautentés de voter pour des partis extrémistes, voir les résultats des élections en Franceavec le Front national, n'estil pas important d'échanger avec les jeunes autour de cethème qu'est la manipulation ?
Ce dossier pédagogique vous permettra de découvrir l'univers singulier de cespectacle, les personnages, les masques, et la ligne narrative… Nous joignonségalement un petit dossier autour de la commedia dell'arte.
DESCRIPTION DU SPECTACLE
Grâce à l’univers « extraordinaire » du masque, la création « Quenouille defouchtre » amuseront les adolescents tout en les titillant sur certains comportementset certaines situations qui peuvent amener l’individu à se faire manipuler et às’aveugler complètement.
Dans ce spectacle, à travers la vie d’un couple, Pépère Tapinois et MémèreGuenille, manipulation, fierté, aveuglement, désir de pouvoir et de gloire sont misen exergue par le « faux » du théâtre pour poser un regard sur la capacité qu’à l’êtrehumain à détruire sa vie et celle de l’autre.
Loin des images vidéos, des appareils électroniques quelconques, écrite commesi la langue était de la chair, cette pièce, qui a été conçue spécialement pour lesmasques avec deux personnages uniques, parle autant de la violence morale ouphysique qui peut entacher un couple que de la violence sournoise, de la manipulationque peut exercer un grand pouvoir ( en l’occurrence un général ) sur des individus.
En ce sens, « Quenouille de fouchtre ! » est une transposition de certainstraits qui caractérisent notre société. Une création où spontanéité, dialogues dechair, moments délirants et chants sont au service de la sincérité qui transpire lesurréalisme d’un spectacle brut et concret haut en couleurs.
Le SPECTACLE et SA SATIRE
Résumé de la pièce
Un couple errant, Pépère Tapinois et Mémère Guenille, la quarantaine, s'arrêtedans un endroit quelconque. Ce lieu inspire confiance à Pépère Tapinois, il est certainqu’ici, ils vivront, lui et sa « caille », un beau destin ! Ce n'est pas le cas de MémèreGuenille. Elle ne supporte plus Pépère Tapinois et la vie qu'elle mène à ses côtés. Sûrde lui, Pépère Tapinois oblige Mémère Guenille à installer leur campement. PépèreTapinois s’en va faire un tour. Quand il revient, il a, avec lui, un magnifique cadeau…un Général qu'il a gagné comme lot… Chacun à leur manière, certains que ceGénéral va pouvoir leur offrir le « galon qu’ils méritent », Pépère et Mémère,manipulés malgré eux, iront jusqu’à commettre l’irréparable…
Les personnages
Comme toute farce, l'histoire reste fort simple. L'important, ce sont lespersonnages, la satire et ce qu'elle dénonce. Dans cette pièce, comme nous en avons déjàparlé plus haut, le sujet principal est la manipulation. Mais afin d'exploiter au mieux cethème et que les adolescents puissent se l'approprier, il est important que la ligne directivereste entièrement centré sur les personnages. Tout se créé et doit découler d'eux. Aussi, lespersonnages doivent être suffisamment typer. Il doivent également être suffisammentouvert pour représenter le toutunchacun et, de la sorte, faire que chaque adolescentpuisse se sentir proche d'eux. Ainsi, pourrontils recevoir au mieux l'histoire et la satire.
Comme dans la commedia dell'arte, « Quenouille de Fouchtre ! » repose surdes personnages bien reconnaissables, grâce à leurs costumes, leurs masques etleurs caractères bien typés. Mais à la différence de la commedia où les personnagesreprésentent un valet ou un maître ou un docteur, Mémère Guenille est unpersonnage qui représente toutes les femmes et Pépère Tapinois un personnagequi représente tous les hommes. Mémère Guenille et Pépère Tapinois sont despersonnages typés mais uniques, sans problème d’ordre moral ou spirituel, descréatures basiques, grotesques ne correspondant à aucun profil social particuliermais pouvant représenter le toutunchacun. Nous voulons laissons découvrir leur« photo d'identité »...
Mémère Guenille
Si elle ne vivait pas avec son bougrede mari, Mémère Guenille serait la plusgrande des séductrices. Elle aimeraittellement vivre une grande et forte histoireet être admirée par tous, être à elle seule « lastatue de la liberté ». Hélas, elle se sentétouffée, écrasée par Pépère Tapinois et leur« petite vie » qui ne veut plus rien dire.Même si elle n’y croit plus, elle rêve que toutça change, qu’enfin, elle puisse exister et,par la même occasion, supprimer PépèreTapinois de sa vie.
Pépère Tapinois
Fier, confiant, content, il est sûrqu’un jour, lui et « sa caille », vivront desjours magnifiques. Fou de sa femme, ilvoudrait la voir heureuse, amoureuse etqu’elle satisfasse ses envies avec plaisir.Il n’est pas méchant, il a même uncaractère plutôt doux mais il est trèségocentrique (il ne sait pas écouter safemme), ce qui le rend parfois violent. Ilaimerait tellement qu’elle soit troubléepar lui et que, tous les jours, elle lefélicite d’exister. Il veut être fier de safemme et se sentir considéré.
Le général
Le général est une présenceabsence. C'est le théâtrequi le fait exister. Il n'a pas de visage, il n'est qu'unpouvoir qui comme une araignée installe sa toile pourfaire de nos deux protagonistes des pantins. Il estreprésenté sur scène par un objet transformé. Pourquoifaire de sa présence un vide, un objet inerte ? Pour
symboliser le fait que si nos deux protagonistes se font manipuler par ce général,ce sont eux, au fond, qui créent cette manipulation et qu’il suffirait qu’ilsentendent différemment leur présence pour rendre inexistant le pouvoir du général.
La ligne narrative du spectacle
La ligne narrative est avant tout basée sur le couple que forme PépèreTapinois et Mémère Guenille, sur leur problème relationnel et leur envie dechangement . Bien sûr, cette envie n’est pas la même pour Pépère que pour Mémère.Pépère désire voir leur vie changer comme lui aimerait qu’elle soit tandis que Mémèreveut tout simplement changer de vie.
En basant la ligne narrative sur leur relation, nous pouvons, à la fois, parler dela violence morale et physique que peuvent connaître certains couples et, à la fois,montrer comment une situation fragile peut amener deux êtres à se fairemanipuler, en l'occurrence par un général. Ainsi, partir de la petite histoire pour enarriver à la grande.
Comment Mémère Guenille se faitelle manipuler par le général ? Même siau début, ce général ne l’enchante pas, elle croit très vite que, grâce à lui, elle vapouvoir sortir de l’emprisonnement que lui fait vivre Pépère Tapinois et, enfin,connaître son rêve de grandeur.
Comment Pépère Tapinois se faitil manipuler par le général ? Pour Pépère,ce nouveau jouet qu’est le général montre combien luimême est grand, beau et fort.Grâce à cette présence, il est persuadé que Mémère Guenille va être fascinée par lui etle traiter comme il le mérite.
De la sorte, il est facile pour le général d’en faire des pantins, il suffit pourlui de faire semblant de leur offrir ce qu’ils désirent, et ce en quoi il veulent croire.
Si la ligne narrative est avant tout basée sur le couple, elle est également baséesur la manière de toucher le public. Afin de sentir le pouvoir du général se mettre enplace, le spectateur ne doit jamais savoir, jusqu'au moment final, ce qui va se passeraprès chacune des scènes. Nous avons donc travaillé de telle sorte que chaqueunité d’actions soit une surprise, que chaque scène soit une pièce à part entière,l’ensemble tissant progressivement une grande toile d’araignée. La scène finaledonnant au spectateur le plaisir de découvrir à quel point le pouvoir du général àpossédé l'espace de nos deux protagonistes.
De la sorte, le spectacle « Quenouille de fouchtre ! » pourra également, via nosdeux personnages et leur histoire, montrer, par transposition, comment desindividus peuvent devenir les pantins monstrueux d’un pouvoir. Et, dans notreépoque de crise, il est important de parler de cette problématique. En effet, n’estcepas pendant de pareilles époques que le danger d’être séduit et manipulé par unedictature ou par un pouvoir fanatique peut devenir particulièrement concret ?
Le SPECTACLE et SON UNIVERS
Introduction
« Quenouille de fouchtre », outre le fait d'être une satire, est également un spectacle à l'universsingulier. En règle générale, les références des jeunes sont le cinéma américain, les clips, lespublicités et tout ce qui va pouvoir renforcer leurs certitudes, tout du moins, les certitudes que lasociété de consommation veut leur faire gober. De peur d'apprendre à nos dépens combien il estdifficile de leur proposer des univers qui puissent bousculer leur vision du monde et de l'art, biensouvent, nous préférons ne rien faire et leur donner ce qu'ils attendent. Mais créer et jouer pourun public, jeunes ou non, estce, tout simplement, faire ce qu'il attend ? En ne cherchant pas,parfois, le contraire, n'estce pas, en tant qu'artiste, tuer une certaine liberté ? Nous vousproposons à présent de découvrir un peu l'univers de notre spectacle.
Le masque
"Le masque a toujours été, dès ses premières apparitions, représentation :représentation d’un visage divin, humain ou animal, tour à tour héroïque terrifiant oucomique, qui, tout à la fois, efface les traits de celui qui le porte, et en exprime lapersonnalité. Il se révèle doté d’une valeur magique parce qu’il permet la métamorphosed’un individu, rendu différent de soi et investi de pouvoirs nouveaux. Objet certes, maischargé d’une énergie secrète et mystérieuse.” (G. Calendoli)
Le jeu masqué a son propre univers et sa propre grammaire. Le dessin du corpsdans les attitudes, la musique et le rythme dans les démarches, le placement duregard, la texture de la voix, la manière de jouer avec les objets et l'imaginaire, avec lemasque, tout danse.
Tout en étant « une enveloppe extérieure reflétant à la perfection et avecsensibilité la vie intérieure », le masque est un formidable outil de transposition. Lemasque transpose le réalisme vers un jeu autre, impossible sous le masque de faireparler son corps sur le mode du quotidien. Il a son style et son langage sublime. Iloblige celui qui le porte à sortir de la photographie, à comprendre qu’avec lui, l’artinterprète la nature mais ne la copie pas. Grâce au masque, nous pouvons passer d’unjeu réaliste à un jeu extraréaliste et avoir un regard intérieur et différent sur lasociété qui nous entoure.
Le masque offre une liberté de création et une écoute incroyable: Il permet auspectateur de voir la réalité avec un autre regard, une autre sensibilité. D'autantqu'avec le masque, une complicité vertigineuse se crée entre le spectateur et lecomédien. Et pour l'artiste, il lui permet de vivre chaque relation, chaque moment,avec une sincérité amorale et enfantine, une spontanéité, une logique propre aumasque, ce qui lui offre la chance de découvrir une magie qu'il n'aurait jamaisimaginé.
Les masques du spectacle « Quenouille de Fouchtre » ont été réalisés par LuciaPICARO. Elle s’est inspirée des masques balinais pour les créer. Pépère Tapinois etMémère Guenille sont des personnages qui représentent le peuple, la masse et lesmasques balinais ont cet avantage de dévoiler les défauts du tout à chacun. Cesmasques sont des masques uniques. Ils ne peuvent pas être la copie d’un autrepersonnage étant donné qu’ils doivent représenter le toutunchacun et le « toutunchacun » est fait de personnes uniques. Tout en étant uniques et différents l’unde l’autre, ces masques ont également des points communs. N’oublions pas que PépèreTapinois et Mémère Guenille vivent ensemble depuis longtemps.
L'univers de la la mise en scène
L’univers de la mise en scène a été construit, évidemment, autour du monde« extraordinaire » qu’est le masque. « Le masque ne marche pas, il danse. Lemasque ne parle pas, il chante ». Que ce soit à travers le travail corporel oul’expression des émotions, des sentiments, nous avons cherché la sincérité de chaquemoment, de chaque mouvement, de chaque regard afin de pouvoir toucher l’essencemême du masque dans sa propre logique spontanée, dans son coeur enfantin,amoral et avant tout entier.
Grâce à ce travail, nous avons créé une réalité transposée, l'histoire seracontant avec sa propre logique surprenante. Pour que le spectateur puisse croire enla réalité transposée que veut être ce spectacle, nous avons fait en sorte que toutsurréalisme soit bien concret, naisse des rapports entre les personnages afin que lepublic ne perde rien de l’évolution de l’histoire et de nos protagonistes. Afin que lepublic puisse recevoir au mieux la singularité qu'a notre histoire de se raconter, il estprimordial qu'il ne perde jamais l'évolution de la relation entre les personnages et quetout vive et soit brut.
Afin d'arriver à cela, nous nous sommes également obligés à faire que chaqueobjet de l'espace scénique devienne, un moment ou l'autre, un jeu pour lespersonnages, un jeu qui permet, lui aussi, de raconter leur histoire et d'enrichir leurrelation.
En toute modestie, nous pouvons dire que cette mise en scène danse avec lespersonnages, l'espace et les objets. Ce qui lui permet d'être réellement belle.
Car, quelque soit le sujet, dans un spectacle de masque tout est brut mais toutdoit être beau. Beauté permettant au spectateur de « recevoir » les sens du spectacleavec un regard ouvert et d'accepter le mystère de l'oeuvre. Une œuvre doit avoir sapart de mystère afin d'espérer toucher le spectateur jusqu'en son inconscience.
La scénographie et les costumes
Les éléments du décor représentant le campement de Pépère Tapinois et de MémèreGuenille sont de vieux objets qu’ils ont récupérés de ci, de là et ont parés ouassemblés de manière esthétique. Même si nos deux protagonistes sont des errants,même s’ils sont pauvres, ils veulent pouvoir vivre dans un espace qui soit beau etriche en couleur. De la sorte, le décor ne reste pas anonyme, respire lespersonnages et ne peut pas se confondre avec des éléments extérieurs. L'élément quireprésente l'espace extérieur est un appareil à carder quelconque que nos deuxprotagonistes utiliseront afin de dresser leur campement. Cet élément n'est pas« théâtralisé ». De la sorte, le campement de Pépère Tapinois et Mémère Guenillepeut bien se détacher du reste. Durant le spectacle, pour faire ressentir la main duGénéral sur nos deux personnages, le décor bouge et se transforme en machinede guerre. Comme pour le reste, afin que le spectateur soit surpris par l'évolution del'histoire et sente la toile d'araignée que tisse le général, il faut qu'il ne s'attende pas à
ce que va devenir le décor.
Quant aux costumes, Pépère et Mémère sonthabillés de divers vêtements rapiécés et
enjolivés en harmonie avec leur campement. Dans un spectacle de masques, il estimportant que les personnages soient et se sentent beaux.
La langue du spectacle
Note de l'auteur :
« Parmi les divers traits qui caractérisent cette pièce « Quenouille de fouchtre ! », jedistinguerais, tout d'abord, le langage. Il y a une dizaine d'années, j'ai lu et vu la pièce« Ubu Roi » d'Alfred Jarry et j'ai été marqué par le langage de cette farce. Dès lors, j'aitoujours voulu écrire une pièce où j'arriverais à subvertir, à ma manière, le langage.« Quenouille de fouchtre! » est née de cette envie. Mon désir, en l'écrivant, était defaire des dialogues des personnages un langage à la fois vulgaire et soutenu, coloré etirrévérencieux, truculent et insolite, où je me servirais des mots selon leursymbolisme, leur musicalité et non simplement selon leur définition, des mots quin'appartiendraient qu'aux personnages de la pièce, afin de construire un universdéjanté mais vraisemblable. Le but était d'arriver à faire du langage des personnagesune matière, diraismême, de la chair... »
Petits extraits :
Premier extrait : Pépère Tapinois. Oui ! Crénom, un beau destin ! J’ai le ventre qui en gargouille ses gloutons ! Mémère Guenille, j’ai faim !
Deuxième extrait : Mémère Guenille. Si ! Exactement, Pépère Tapinois ! De par les fouets de mes intestins, c’est ce que je viens de faire !
Troisième extrait : Mémère Guenille. J’ectoplasme de conjecture que je n’ai pas lechoix ?
Quatrième extrait : Pépère Tapinois. Moimême mange ! Grogneuse !Mémère Guenille. Destructeur de nourriture !
Pépère Tapinois. Attention !Mémère Guenille. Empaillé du cerveau !
Pépère Tapinois. Hum ! Si je m’écoutais, je te mordrais les fesses !
Cinquième extrait : Pépère Tapinois. Tu vois ? Et toi ! Attention à toi ! Ou tes os, tu iras les
bouillir dans le bouillon d’un cachot.
Sixième extrait : Pépère Tapinois. Moi, un hachuré ?Mémère Guenille. Oui ! Hélas ! Qui est en train de dorlopiner sa tête à la
fenêtre ? Pépère Tapinois ! Et pourquoi Pépère Tapinois dorlopine sa tête à la fenêtre ? Tu as trois secondes pour
répondre. Un. Deux. Trois. Quenouille de fouchtre ! Parce qu’il n’est qu’une cervelle de chapon qui a oublié les ordres du général !
La COMMEDIA DELL'ARTE
QU'EST-CE QUE LA COMMEDIA DELL'ARTE ?
La Commedia dell'arte désigne un type de spectacle qui naquit en Italie vers1500. Son répertoire repose sur un grand nombre de canevas 1 et une série depersonnages fixes portant pour la plupart des masques. Elle a aussi pour nomCommedia all'improvviso o a soggetto, c'estàdire comédie où le texte est improviséd'après un sujet, ce que nous appelons aujourd'hui un scénario. La particularité de cethéâtre c'est que les acteurs ne jouaient pas les comédies du théâtre classique mais ilsse servaient de trames 2 sur lesquelles ils inventaient des dialogues, des farces, desplaisanteries selon les désirs et les réactions du public. Ils donnaient libre cours à leurstalents de chanteurs, d'acrobates, de danseurs ou de mimes. Ils n'improvisaient pas auhasard, mais exploitaient le bon moment pour amuser et faire participer le public àl'action. C'étaient de acteurs de métier, donc de l'art (dell'arte)."Qui dit bon comédienitalien, dit homme qui a du fonds, qui joue plus d'imagination que de mémoire, quicompose en jouant tout ce qu'il dit, qui sait seconder avec qui il se trouve sur lethéâtre." (Gherardi, historien, 1695). Chaque acteur finit par se spécialiser dans untype propre : l'amoureux, le pédant (qui fait étalage de son savoir), le vantard, etc.Cette spécialisation permit l'évolution du personnage, car l'acteur lui donnait unemarque personnelle. Ainsi se créèrent les masques 3 où les habitants de chaque villeretrouvaient en même temps que leur dialecte (chaque comédien s'exprime dans salangue ou le patois de sa province) la caricature de leurs défauts et de leurs qualités.Pantalon est vénitien, Polichinelle napolitain, le Docteur est bolognais, etc. Le publicreconnaissait immédiatement le personnage à son costume : il n'était pas nécessairede préparer son entrée en scène. Souvent le même artiste jouait le même rôle pendanttoute sa carrière, si bien que lorsque mourut en France Domenico Biancolelli, on dit :"Arlequin est mort". Enfin les acteurs avaient à leur disposition les lazzi (des gags),jeux de scènes burlesques, ainsi que des tirades sur des lieux communs. Chaque acteurpossédait un répertoire de morceaux de bravoure appris par coeur : les déclarationsdépourvues de sens de Balanzone, les prouesses de cape et d'épée du Capitaine, ledésespoir d'amour d'Arlequin... Exemples de tirades "passepartout" apprises par coeur: le désespoir d'amour qui pourrait s'adresser également à Isabelle ou à Sméraldine, lediscours du pédant bavard et sot, l'étalage de prouesses du Capitaine qui sortiraitaussi bien de la bouche de Fracasse ou de Scaramouche. La pièce pouvait ainsi devenirun habile patchwork (rapiéçage) de textes. Bref l'improvisation restait toute relative, àne pas confondre avec ce que l'on pratique de nos jours dans les écoles de théâtre oules "concours d'improvisation". Un certain nombre de scènes typiques revenaient doncdans les spectacles, le plus souvent en trois actes.
QUELLES SONT SES ORIGINES ?
Sans doute les atellanes de l'époque romaine : farces populaires qui mettaienten scène des types caricaturaux, comme Bucco, le goinfre, Lamia, l'ogresse, Maccus, lebalourd, etc. Quoi qu'il en soit, lorsqu'au XVI° siècle les mascarades (troupes de gensdéguisés et masqués) quittèrent les places publiques où elles s'étaient mêlées auxreprésentations religieuses pour monter sur les scènes de l'Europe entière, ellesn'étaient pas inventées de toutes pièces par les comédiens. On peut penser qu'ellesviennent du MoyenAge, précisément des mystères qu'un interdit du pape avaitchassés des églises à cause de leur grossièreté et de leur manque de respect envers lesecclésiastiques. L'ancêtre de tous les masques pourrait bien être le diable. En effet,depuis des temps très anciens un personnage insolent, poilu, barbu, affublé d'unmasque, d'une paire de cornes et d'une queue noire, existait dans les pièces jouées surles autels ou les parvis, pendant la semaine sainte ou celle de Noël. Il s'en prenait auxpuissants, à la noblesse, au clergé. Les textes abondaient en satires politiques,parodies, traits contre la police. Ses impertinences aboutirent à l'excommunication descomédiens qui formèrent alors des troupes vagabondes. Les saltimbanques allaient deville en ville et dressaient leurs tréteaux sur les foires ou les places publiques. Ainsi ledivertissement populaire satirique tua la représentation religieuse et fit place à lacomédie improvisée. Le diable perdit peu à peu ses cornes, sa queue, ses poils etdevint l'homme du peuple tantôt valet railleur et insouciant, tantôt serviteur maltraitéqui se venge en se moquant de ses maîtres. Dans chaque région il prit un caractèredifférent et employa les réparties, le langage, les expressions populaires du terroir. Ils'appela Arlequin, Brighella, Polichinelle, changeant de nom selon les provinces.
BREVE HISTOIRE DE LA COMMEDIA DELL’ARTE
Les premiers documents dans lesquels on retrouve les mêmes caractères sousles traits de personnages portant le même nom sont les comédies de RUZZANTE(15021542), né à Padoue, acteur et écrivain en dialecte padouan. Ses thèmes sontdes histoires de mariages paysans contrariés. Pièces principales : La Moschetta, LaFiorina, Le paysan qui revient de guerre. On ne trouve pas en Italie de compagniesd'acteurs professionnels avant 1545. La présence d'actrices est attestée dès 1568. Lapremière troupe itinérante est celle des Gelosi qui joue à la Cour de France, appeléepar Henri III, et qui obtient un succès considérable. Les comédiens s'installent en 1576à l'Hôtel de Bourgogne. Des familles d'acteurs célèbres se succèdent alors sur lesplanches : les Andreiani, les Fedeli, etc. Le nom de Comédie Italienne recouvreplusieurs troupes qui jouent au Palais Royal (en alternance avec la troupe de Molière),de 1653 à 1697, date de son expulsion sur ordre de Louis XIV. A cause d'une piècesatirique dirigée contre Mme de Maintenon, le théâtre est fermé pendant 19 ans.Après le départ des Italiens , des acteurs de foire s'emparent de leur répertoire. Aumilieu des boutiques foraines, ils offrent de nombreux spectacles : exhibitions demonstres, sauteurs, danseurs, marionnettes. Ils y ajoutent des pièces dans le style dela Commedia, brodant sur un canevas appris par coeur. La troupe des Comédiensfrançais intente des poursuites et en 1719 les théâtres forains sont fermés.
QUELQUES PERSONNAGES DE LA COMMEDIA DELL’ARTE
♦ ARLEQUIN
L'origine d'Arlequin est très discutée et plusieurs explications ont été proposées. Dans les pièceslatines paraissait sur scène un bouffon, le visage barbouillé de suie, la tête rasée et vêtu d'un habitde différentes couleurs : c'était le Sannio, appelé plus tard le Zanni, c'est peutêtre l'ancêtred'Arlequin. Ce dernier doit son nom à Aliquino, le prince des démons chez Dante (Enfer, chantsXXI et XXII), mais certains prétendent que ce serait la déformation de Hellequin, nom d'un acteurdu XVI° siècle qui jouait les bouffons. Dans la Comédie italienne, c'est un personnage de la ville"basse" de Bergame dont les habitants passaient pour sots ; ceux de la ville "haute" se croyant plusmalins. Il est insolent, cynique, gourmand, coureur de jupons et paresseux. Toujours à courtd'argent, il fait de nombreux métiers : barbier, arracheur de dents, commis chez un pharmacien,etc. " Je sais tout faire : manger, boire, dormir, faire l'amour, mon seul défaut, c'est que je n'aimepas le travail" ditil. Cette diversité d'emplois et d'idées a donné naissance à un nom commun : unarlequin, c'estàdire un homme d'opinions changeantes. C'est sous ces traits qu'il est devenul'HANSWURST de la comédie allemande. Il se montre en France à la fin du XVII° siècle, et là, ildevient plus spirituel, plus élégant et même précieux. Il a donc évolué, devenant le personnage leplus fantaisiste, le plus remuant de la Commedia. Il nécessite des dons d'acrobate et doit jouer sur les contrastes, passer rapidement du rire aux larmes.
♦ LE DOCTEUR
Le docteur Balanzone, de l'Université de Bologne, membre de l'Académie, homme de lettres,avocat et médecin, fait la satire du savant. Il représente le pouvoir intellectuel tandis qu'Arlequinest le symbole du peuple. Phraseur pédant, il est célèbre pour ses interminables discoursdépourvus de sens et son "latin de cuisine", estropiant complètement le sens des mots. Il ne fautpas confondre le Dottore italien avec le médecin de Molière. Celui de la Commedia est le plussouvent un juriste bouffon qui parodie non seulement la médecine mais la philosophie, le droit,etc.Balanzone est gros et gras, son costume et son masque sont noirs.
♦ BRIGHELLA
Son nom vient de briga : querelle. Comme Arlequin, il est originaire de Bergame en Lombardiemais il est plus astucieux puisqu'il habite la ville "haute". Il se définit luimême ainsi : "Je suis unhomme fameux pour les fourberies et les plus belles, c'est moi qui les ai inventées". Serviteur rusé,il peut être malhonnête quand c'est nécessaire. Il retrouve les objets avant que son maître ne lesait perdus pour obtenir un bon pourboire. S'il entend tinter des pièces d'or il est prêt à tout, mêmeà supporter les injures et les coups. Il ne songe qu'à son intérêt et n'a pas le côté naïf d'Arlequin.Par exemple, si Arlequin et Brighella mangent de la polenta et que passe un papillon, Arlequin
oublie la polenta et suit le papillon, tandis que Brighella mange la polenta et le papillon. Il faitcent promesses qu'il oublie aussitôt et prend des airs d'homme d'affaire. Au XX° siècle Brighellaouvrirait sûrement une agence matrimoniale car il adore combiner les mariages ! Il consoleégalement les amants malheureux, surtout les petits vieux au grand coeur qui ont la bourse biengarnie. Il protège aussi les filles abandonnées, dans l'espoir , bien sûr, d'être "récompensé". Il estmenteur et bavard: il utilise, ditil, tout l'héritage des mots que son père muet n'a jamaisemployés! Ce malandrin a choisi deux couleurs pour son habit : le vert, couleur de l'espérancequ'il entretient toujours chez ses clients, et le blanc, car il veut "carte blanche" pour faire ce qui luiplaît.
♦ COLOMBINE
C'est la fille adoptive de Pantalon. Avec ses cheveux noirs, son nez retroussé, ses yeux vifs, elleincarne la soubrette vive et délurée. Elle est souvent l'amoureuse ou l'épouse d'Arlequin. Elle parleen dialecte vénitien, comme celui qui l'a élevée et l'a dorlotée comme ses pigeons, d'où son nom :Colombina (petite colombe). Pantalon veut la marier tantôt à Léandre, tantôt à Spaventa parcequ'ils sont riches, mais elle n'aime qu'Arlequin.
♦ PANTALON
Vieil avare, perpétuelle victime d'Arlequin et de Scapin, il se plaint des valets, "ces escrocs", desfemmes, "ces capricieuses", et des filles, "quelle ruine !" C'est le père de Colombine. Il est vénitien etsymbolise la chute de Venise, appelée autrefois la Magnifique, et tombée dans la misère, d'où soncaractère grognon, avare, et ambitieux.Il représente le vieillard amoureux et le comique vient dela contradiction entre son âge et ses désirs. Il est parfois le rival de son fils. Autrefois un Pantalondésignait un personnage jouant les rôles les plus divers pour arriver à ses fins. Aujourd'hui on sesert encore du mot "pantalonnade" pour faire allusion à une scène ridicule ou un discourshypocrite : les pantalonnades des hommes politiques. Pantalon porte la longue culotte à laquelleil a donné son nom qui vient du culte rendu à Venise à San Pantalone.
LES MASQUES
♦ LEUR RÔLE
Ils tiennent une place capitale dans la Commedia dell'arte, où ils étaient non seulement unattribut, mais presque un portrait des personnages. Ils grossissent les traits et exagèrent lesexpressions. Se masquer c'est réduire l'expression mouvante du visage à une apparence fixe etrigide, mais l'acteur dépasse en puissance celui qui se présente à visage découvert, car lemasque a son style et son langage. "Il fait éclater notre visage sur notre corps entier." (JeanLouis Barrault) " Un masque a une vie propre qui n'est d'ailleurs pas toujours celle que lesculpteur a voulu donner. Il y a souvent quelque chose qui échappe au créateur". (CharlesDullin)
♦ FABRICATION
Ils étaient faits de cuir , matériau naturel permettant une respiration et une transpirationnormales de la peau. Le cuir est moulé sur une forme de bois et façonné avec un marteau encorne. Une bonne maîtrise du modelage est indispensable pour ce travail d'artisan.
Les SartoriAmleto, le père, redécouvrit une technique perdue dans la nuit de temps : faire des masquessur mesure pour les acteurs. Il ne sculpta ses masques qu'après de nombreuses tentatives. Lespremiers étaient trop durs et irritaient le visage. Il chercha à assouplir le cuir et à rendre lesformes flexibles, modelant et tannant le masque comme une paire de chaussures. Amleto estmort mais il a transmis cet art traditionnel à son fils Donato. Les masques étaient parfoisréalisés en carton bouilli peint et entoilé, toujours d'une seule couleur. Beaucoup d'entre euxne couvraient pas la bouche pour lui laisser sa fonction naturelle, on les appelait alors "demimasques".
♦ L’EXPRESSION CORPORELLE
"Penser au corps c'est penser à nous en entier et non séparé de la tête qui considérerait lereste comme un instrument. C'est reconnaître un corps vivant audelà de l'anatomie" (JacquesLecoq). Lorsqu'on ne joue pas "psychologique" et que l'on n'a pas le visage pour exprimer sesémotions, c'est le corps qui dit parler, il faut donc le "dérouiller" afin que les membres etarticulations fonctionnent. Si l'on veut approfondir les techniques de la Commedia,l'entraînement doit être régulier.
Quelques exemples :
1. Jouer de face (d'où une plus grande difficulté à jouer avec les autres)2. Le regard appuyé, les yeux grands ouverts.3. Il faut épurer les gestes (pas de geste parasite, car le masque amplifie les attitudes). Chaquemouvement doit être fait avec une motivation.4. Ne pas jouer avec la tête mais avec tout le corps.5. Le jeu du masque est une danse.
♦ LA VOIX
Bien écouter la voix qui sort de soi et du masque, en jouer, la façonner dans les aigus, lesgraves, ou les sons nasillards afin qu'elle devienne la voix de "ce masquelà" et prenne sonlangage.
La Commedia et le spectacle Quenouille de Fouchtre !
Ne mettant pas en scène les personnages de la commedia et leur histoire, « Quenouillede Fouchtre » n'est pas un spectacle de la Commedia dell'arte. Par contre, il abeaucoup de similitudes avec ce théâtre :
Une histoire humaine et millénaire. Les masques des deux personnages sont des masques les définissant. Les deux personnages ont une voix propre à eux. Ils ont également une manière de semouvoir dans l'espace bien à eux. Afin de faire naître la poésie qu'est la présence du masque, le spectacle joue avec uncertain nombre de codes de jeu de la commedia. Le spectacle est une satire. Et comme après un spectacle de commedia, le plus beau compliment qu'on peut faireaux comédiens est de leur dire : On ne vous reconnaît pas du tout.
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