View
1
Download
0
Category
Preview:
Citation preview
LA DISTRIBUTION AUTOMATIQUE, UN MARCHE
CONCURRENTIEL
COVARRUBIAS Morgan FILLATRE Quentin MANCEAU Laurianne PARRA Clément
EQUIPE I 2014/2015
1
En 2012, le chiffre d’affaires du marché de la distribution automatique représentait 1.7
milliard d’euros. Cependant, depuis la crise économique à la fin des années 2000, on
observe un marché au ralenti, qui a du mal à redémarrer. De plus, l’augmentation de la
TVA début janvier 2014 n’a pas aidé à la consommation… Depuis cette crise, les prix
des produits distribués par ce type de machine a augmenté de 2% en moyenne. Les
ménages réduisent donc leurs dépenses, et en particulier ce type de dépenses presque
arbitrales. Les gestionnaires essaient donc d’innover, aussi bien par le design du
distributeur, que par les produits qu’on y trouve.
2
Sommaire
Sommaire.............................................................................................................. 2
I- La distribution automatique : des acteurs variés ...................................... 3
A- L’offre sur le marché de la distribution automatique ............................................ 3
Des acteurs divers ............................................................................................................................ 3
Gestionnaires de distributeurs automatiques se disputant le marché............................................... 5
Stratégies menées par les acteurs .................................................................................................... 6
B- La demande sur le marché de la distribution automatique ................................... 8
II- Fonctionnement du marché de la distribution automatique ................. 10
A- Des fabricants et des consommateurs aux attentes convergentes ....................... 10
1) Des fabricants… .................................................................................................................... 10
2) qui répondent à des consommateurs divers .............................................................................. 11
B- Deux modes de gestion du distributeur complètement opposés .......................... 12
1) L’autogestion : un mode de gestion complet ......................................................................... 12
2) La gestion totale (ou dépôt gratuit) : un contrat qui lie organisme d’accueil et prestataire .. 14
C- Une réglementation sévère mais globalement bien respectée .............................. 18
III- Etude de cas : l’Orangerie de Paris face à ses concurrents .................... 20
A- Les concurrents directs ........................................................................................... 20
B- Mise en relation de la politique de distribution de Selecta et de l’Orangerie de
Paris 21
C- Analyse et comparaison de la politique de promotion de MICHEL &
AUGUSTIN avec celle de l’Orangerie de Paris ............................................................... 22
Des distributeurs automatiques de plus en plus connectés ............................................. 26
D- Rapprochement des politiques de produit d’Innocent et de l’Orangerie de Paris
27
Conclusion .......................................................................................................... 29
Sitographie ......................................................................................................... 30
3
I- La distribution automatique : des acteurs variés
A- L’offre sur le marché de la distribution automatique
Des acteurs divers
Les acteurs de la distribution automatique sont regroupés en quatre catégories :
- le constructeur de distributeurs automatiques et d’accessoires
- le fournisseur de produits alimentaires : notons la part prédominante de Nestlé sur le
marché des boissons chaudes avec la marque Nescafé, la part écrasante de Coca-cola
dans le domaine des sodas, ou celle déterminante de Masterfoods dans la confiserie
(Mars, M&M’s..)
- le gestionnaire de service automatique
- le consommateur
1) Le rôle du gestionnaire est prépondérant
Le gestionnaire est l’opérateur qui effectue l’installation, la mise en service ou la
maintenance (entretien, dépannage, approvisionnement en produits) selon des règles
d’hygiène et de sécurité strictes. Il achète des machines sur lesquelles il installe un système de
paiement simple et adapté à l’environnement. Le gestionnaire est le pivot de l’activité de
gestion des distributeurs automatiques.
Il s’approvisionne en produits, soit par l’intermédiaire d’un grossiste spécialisé soit
directement auprès des fabricants. Les gestionnaires assurent les ¾ du marché de la DA. Il y
à l’aspect recherche marketing, qualité des prestations et le marchandising des automates.
La profession compte d’après la chambre syndicale nationale de vente et services
automatiques environ 1250 gestionnaires à l’échelle nationale réalisent un CA supérieur de
1,74 milliard d’euros pour 2 milliards de CA total. Les entreprises selon leur déploiement
agissent avec des zones d’intervention locales, régionales, voire nationale. La majorité des
entreprises gestionnaires sont des entreprises artisanales. En 2007, les petites gestions
indépendantes et les moyennes gestions indépendantes détiennent 36% de part de marché de
l’activité de gestionnaires, 30% des groupes de gestion, 26% des groupements, 5% des
4
sociétés de restauration collective et 3% du full-service industriel, bien qu’il y ait une réelle
tendance au regroupement des acteurs du marché.
On compte en France 625 000 distributeurs automatiques dont 66% installés en entreprise,
25% dans les collectivités et à 9% dans les lieux publics. Les distributeurs de gobelets
représentent 70 % de ce total.
Le personnel de la distribution automatique est composé de 15400 salariés, réparti à 50%
d’approvisionneurs, 18% en techniciens et 23% du personnel est féminin.
2) La distribution automatique (DA) est la réponse adaptée à l’évolution des mœurs
De nos jours, plus de 50 % des déjeuners « hors foyer » sont pris au sein de la sphère du
travail composée nécessairement de boissons et de collations. La distribution automatique
offre des solutions de praticité de conservation, d’emballage dans l’univers du travail. De fait,
il y a un réel potentiel de demande à saisir pour les gestionnaires de distributeurs
automatiques. Les distributeurs sont devenus les acteurs clefs de la pause en entreprise ; en
effet, 80% du chiffre d’affaires du marché de la D.A est réalisé par les entreprises.
3) Des produits diversifiés
Les concepts de restauration automatique abordent un tournant depuis quelques années. Face
aux offres historiques limitées par les boissons, les snacks et les confiseries, la restauration
automatique voit arriver de nouveaux produits dans sa gamme.
Il en découle une segmentation naturelle de l’offre. On voit ainsi arriver après les sandwichs,
des plats chauds, des soupes, des pâtes, des pizzas... De nos jours, la restauration automatique
c’est un choix varié de snacks froids, chauds, plats cuisinés, pizzas, pâtes ; plateau-repas et
également des produits bios.
Il ne s’agit donc plus uniquement pour la restauration automatique de combler « les petites
faims», mais aussi de concurrencer la restauration rapide voire traditionnelle.
5
Gestionnaires de distributeurs automatiques se disputant le marché
1) SELECTA
La création de la marque Selecta remonte à 1950 avec Joseph Jeger, employé suisse qui a
ramené des Etats-Unis cinq distributeurs pour son usine. Delà naît en 1957 la première
entreprise de distribution automatique sous le nom de Selecta. Le Président Directeur Géneral
de la société anonyme Selecta est Monsieur Philippe MAUGUY et le capital s’élève à
3 323 044 euros. Selecta est une filiale du groupe COMPASS, leader mondial de la
restauration sous contrat.
Le Chiffre d’affaires de Selecta en France est de 230 millions d’euros avec plus de 28 000
points de ventes et 1500 salariés. ProgressivementSelecta s’impose partout comme le leader
du marché de la distribution automatique européen, accompagnant les consommateurs sur leur
lieu de travail (présence dans plus de 10 000 entreprises) ; mais aussi au quotidien, dans les
gares, aéroports et aires d’autoroutes, par exemple.
L’enjeu pour Selecta est d’imaginer et de concevoir de nouveaux « espace pause », étoffer et
proposer une offre de produits diversifiés, séduire via l’animation et communication des
produits en misant sur un service technique de qualité et personnalisé. Notamment, pour une
réactivité maximale de ses équipes techniques, Selecta est équipée d’un centre d’appel
centralisé.
La marque Selecta essaie de se développer en se diversifiant. Elle s’est dotée de sa propre
marque de café « Miofino » en 2010, démarquée du signe « Reconnue saveur de
l’année 2010».
2) D8 Distributeurs automatiques
D8 est une société par actions simplifiées au capital de 2 250 000 euros avec pour président
Serge DEOTTO. Le chiffre d’affaires 2013 était de 39 596 654 euros
Depuis Janvier 1973, M et Mme Deotto ont fait le pari de développer un nouveau concept de
mettre en gestion des mini distributeurs de café expresso dans les PME, cette cible n’étant pas
satisfaite. À son activité D8 intègre la mise en gestion de gros et moyens distributeurs
automatiques (freestanding) FAEMA et BIANCHI offrant une gamme complète de boissons
et autres collations. En 1983, D8 est le précurseur et développe l’utilisation de capsules mono
6
dose à usage unique (Office Coffee Service) et parallèlement développe une solution
informatisée permettant une gestion en temps réel de son parc machines.
3) LYOVEL
Créée en 1972, Lyovel est un acteur incontournable sur le marché français de la Distribution
Automatique avec 60 millions d’euros de chiffre d’affaires, 500 salariés et la gestion de 15
000 distributeurs. Lyovel est l’une des quatre filiales du groupe DAREA avec Patrick
GARGULA pour président permettant le pilotage national des contrats et la mise en œuvre
d’offres innovantes.
4) SOLEMCO
Solemco est une société par actions simplifiées créée en 1986, son capital est de 5 381 376
euros avec plus de 2500 clients de toutes tailles, plus de 4500 distributeurs en service suivis
de près par 220 salariés dont 86 approvisionneurs et 29 techniciens.
Solemco est une des 12 filiales du groupe Prodiaplus qui se veut devenir le premier réseau
national indépendant afin de partager les compétences du métier de la distribution
automatique et assurer un meilleur service de proximité.
Stratégies menées par les acteurs
1) Élaboration d’un partenariat entre SELECTA et UNICUM
Selecta, leader de la distribution automatique en Europe et Unicom, fabricant de machines
implanté à St Peterburg, ont annoncé un partenariat stratégique début mai 2014 afin de
développer les générations futures d’automates intelligents et innovants prévus pour
l’automne 2014. Cette collaboration devrait être bénéfique pour Selecta dans la mesure où
Unicum dispose d’un réel savoir-faire opérationnel, la société ayant le même actionnaire
qu’Uvendco, leader de la gestion sur le marché russe.
2) D8 : Miser sur la qualité
En 1989, D8 concrétise des accords de partenariats commerciaux avec LAVAZZA pour les
machines à expresso et ZANUSSI pour les distributeurs automatiques.
7
En 1998, D8 décide d’optimiser sa politique qualité et se fait certifier ISO 9002 et obtient son
certificat de renouvellement ISO 9001 version 2000 en 2004.
D8 équipe en 1998 pour la Coupe du Monde de Football en France la totalité des stades de
France en machines à café expresso.
En 2012, D8 décroche le label « FeelGood » attribué par la NAVSA (chambre syndicale
nationale de vente et services automatiques) favorisant la diversification de l’offre alimentaire
dans les distributeurs et permettant de respecter une alimentation saine, variée et équilibrée, et
a acquis la certification environnementale ISO 14001.
3) LYOVEL : engagé sur une démarche qualité et environnementale
En 2000, Lyovel s’engage en faveur du commerce équitable. La société lance en 2006 le 1er
distributeur de Bien-Etre.
En 2007, les agences Lyovel obtiennent la certification ISO 14001 en faveur du
développement durable et la certification ISO 9001 version 2008 attestant un système de
qualitéqui assure un fonctionnement sans faille, l’engagement et la réactivité des équipes,
hygiène et securité et traçabilité.
De même que pour D8, Lyvoel décroche en 1010 le label « Feelgood ».
En 2014, la société Montefiore de gestion indépendante rachète la société Lyovel privilégiant
la pérennité et la solidité de l’entreprise.
4) SOLEMCO : Miser sur la stratégie du groupement national
Solemco fait valoir un service de proximité réactif du fait de sa capacité à répondre
rapidement aux demandes au cas par cas, quelle que soit la position de l’intéressé via
l’appartenance au groupement national « Prodiaplus »
En cas de dysfonctionnement, le délai d’intervention moyen est de 30 minutes par l’opérateur
du site.
De plus, Solemco fait valoir sa légitimité en tant qu’entreprise éco responsable en proposant
des produits biologiques et issus du commerce équitable et le recyclage des emballages
(carton, plastique, bois).
8
B- La demande sur le marché de la distribution automatique
Sur ce marché, il est important de distinguer le client, c’est-à-dire le demandeur si on se pose
sur un marché normal, et le consommateur car les deux s’avèrent être différent. En effet,
quand les deux ne sont pas les mêmes, les stratégies menées par les offreurs ne sont donc par
conséquent pas les mêmes non plus.
1) Des clients variés, mais une même demande
Ce marché est assez varié en terme de demande. En effet, on distingue déjà les clients
particuliers et les clients professionnels. Les premiers représentent une infime part, alors que
les clients professionnels représentent une écrasante majorité. On distingue donc quelques
grands secteurs particulièrement friands de distributeurs automatiques :
Les entreprises privées : une très grande part des distributeurs installés en France le
sont dans des entreprises. Le besoin ou le désir de l’entreprise est de mettre en place
un moyen facile et pas très cher de distribution alimentaire lorsqu’il n’existe pas de
restaurant pour l’entreprise, ou de cafétéria, ou alors lorsqu’il y a déjà un service de
restauration, de le compléter avec des produits différents et un nouveau moyen de
distribution.
Les hôpitaux ou cliniques privées : le très grand avantage de ce type de structure est
l’importance du flux qui est exercé. En effet, les hôpitaux sont ouverts le plus souvent
24h/24 (avec le service des urgences) et donc bénéficient d’un passage très dense.
C’est donc un effet quantité qui est observé et c’est de ça que les gestionnaires veulent
profiter.
Les universités ou grandes écoles : comme les cliniques, elles bénéficient d’un
passage très important entre 7h30 et 19h30.. De plus, la restauration dans les
établissements post baccalauréat est souvent de qualité médiocre. C’est donc une cible
qui possède de nombreux atouts.
Les lieux publics : on retrouve de plus en plus de distributeurs automatiques dans les
endroits publics. Ainsi, les mairies, les gymnases et les piscines ouvrent leurs portes à
ce nouveau mode de distribution.
9
Ci-contre, c’est dans le secteur privé qu’on peut
voir près de 75% des distributeurs installés. Les
autres sont installés dans sur les sites publics, à
savoir mairies, piscines, salle de sport publique,
bowling…
2) Des consommateurs plus larges ?
Les consommateurs finaux des produits sont des particuliers un peu spéciaux. Quand
ce sont les entreprises les clients directs, les salariés de l’entreprise se retrouvent
potentiellement clients du distributeur. Cependant, avant d’installer une machine distributrice
dans son entreprise, cette dernière doit étudier le rapport coût avantage qu’elle en tirera.
Certains mettent en corrélation la situation économique globale, et plus particulièrement celle
de l’entreprise avec la hausse de la consommation de produits issus de la distribution
automatique. En effet, dans un contexte morose, les dirigeants auront plus tendance à mettre
l’accent sur la productivité, ce qui va provoquer un effet de stress et donc les pauses seront
réduites. Cela entraînera donc les salariés à se diriger plus naturellement vers un moyen de se
procurer le produit plus rapidement. La distribution automatique répond en tout point à ce
besoin.
De plus, l’innovation va attirer elle des clients de plus en plus jeunes. En effet, avec le
paiement sans contact qui commence à faire son apparition sur le marché, des films diffusés à
l’aide d’écrans dans les distributeurs, des designs plus originaux et attractifs, le marché de la
distribution automatique est en train de se créer une nouvelle cible beaucoup plus jeune.
10
II- Fonctionnement du marché de la
distribution automatique
A- Des fabricants et des consommateurs aux attentes convergentes
1) Des fabricants sous la coupe d’un leader
Le leader des fabricants sur le marché de la distribution automatique de snacks et de boissons
est N&W Global Vending, de nationalité italienne, anciennement Zanussi, résulte de la fusion
entre Nectar et Wittenborg (société danoise 1924) et occupe une place de premier plan sur les
marchés internationaux concernant les hôtels, restaurants et cafés souhaitant caractériser
« l’art de la pause », certifié qualité IS 9001 et environnement 14001.
W&M c’est 1700 employés, 3 centres de recherche et développement en Europe, 6 sites de
production, 15 sièges dans le monde entier. La société fait des investissements en Recherche
et Développement considérables, avec plus de 100 membres collaborateurs, concentrant leur
activité sur le développement de nouvelles technologies à la pointe. Cette analyse est vérifiée
par l’étendue du portefeuille de plus de 550 brevets détenus par la société garantissant à
l’entreprise un avantage concurrentiel notable.
N&W souhaite maintenir sa position de leader en développant son réseau commercial
localement et en élargissant sa gamme de produits et de services à travers ses salariés chargés
de vente et d’assistance technique garantissant un excellent rapport coût/performance ;
notamment, en axant ses améliorations sur le service après-vente physiques et en ligne,
l’organisation du service de pièces de rechanges et la formation permanente des techniciens.
N&W propose une large gamme de produits et services diversifiés :
-Gros et moyens distributeurs automatiques dits « Vending » de boissons chaudes et froides
en gobelets, de collations alimentaires et de boissons en canettes.
-Machines pour HoReCa (Hôtels, Cafés, Restaurants)
11
- Gamme OCS (Office Coffee Service) proposant des machines expresso petites de qualité
utilisant des technologies de dosettes et de capsules spécifiques garantissant la tenue
aromatique.
- Solutions innovantes pour systèmes Cashless
-Solutions innovantes pour optimiser la gestion et la configuration des distributeurs
automatiques telles que le logiciel Giga : gestion et archivage des fichiers de configuration et
des statistiques de la machine
2) qui répondent à des consommateurs divers
Les attentes des consommateurs sont nombreuses sur l’ensemble des gammes de produits
existants déjà : ils sollicitent plus de produits simples ou facilement utilisables, identifiables,
rassurants et bien emballés. On distingue 3 profils de consommateurs :
- Les consommateurs fidèles et réguliers sont ceux qui veulent une révolution de la machine,
de la variété, de la convivialité ou encore de la fraicheur. Ce sont les mêmes qui
attendentéventuellement une déclinaison vers le haut en terme de qualité et de prix. La
fraicheur et la composition des produits sont ainsi des éléments très importants pour ce type
de consommateurs qui utilisent régulièrement la distribution automatique.
- Les consommateurs occasionnels sont ceux qui utilisent la machine dans sa fonction
purement de nécessité et/ou de dépannage sans trop se poser de questions. Ils sont sensibles à
des critères beaucoup plus basiques et naturels : le prix, la quantité ou encore l’hygiène des
produits et de la machine.
- Les non-consommateurs sont quant à eux septiques face à la déshumanisation de l’acte
d’achat en distribution automatique et ne portent aucun intérêt à la machine. Ils estiment
qu’ils sont capables de parcourir quelques mètres supplémentaires pour obtenir un vrai
contact humain dans une boulangerie et consommer un produit d’une qualité incomparable, en
terme de goût et également en terme de propriétés nutritionnelles.
12
B- Deux modes de gestion du distributeur complètement opposés
Intéressons-nous maintenant plus précisément au distributeur automatique en lui-même.
Véritable outil de substitution, une fois bien agencé, le distributeur fonctionne de manière
autonome. Cependant, il est possible de modifier des caractéristiques qui vont plus ou moins
être en accord avec la politique que les demandeurs veulent exercer avec leurs machines.
Nous verrons donc qu’il est essentiel, car là est le cœur du projet, de bien choisir son mode de
gestion ; il en existe deux, complètement opposés. Puis un distributeur automatique ne marche
qu’avec des outils spécifiques. Et enfin nous étudierons une réglementation assez simple pour
ce marché, bien qu’elle soit très protectrice.
1) L’autogestion : un mode de gestion complet
Supposons que l’organisme d’accueil soit une entreprise privée, qui désire installer un
distributeur au sein de ses locaux. Avec l’autogestion, l’entreprise d’accueil s’occupe de tout.
En effet, elle démarche le fournisseur pour se procurer la machine. Une fois sienne, elle
n’entretient plus de contact avec son fournisseur. Le distributeur automatique lui appartient et
elle peut l’utiliser comme bon lui semble. Ce qui veut dire que les bénéfices qu’elle en fait
découler lui reviennent… au même titre que les charges qui en découlent lui sont aussi
imputées. Elle a donc une totale prise en charge du distributeur, de l’approvisionnement de la
machine aux possibles marges qu’elle en fait.
Au début du processus, l’entreprise décide du choix des produits à distribuer : boissons
chaudes, froides, snacks… Elle s’occupe donc de l’approvisionnement des machines auprès
des différents fournisseurs. C’est elle qui les appelle, négocient les prix si besoin et s’occupe
du transport de ses denrées. Elle se charge aussi des commandes liées au produit principal. Par
exemple si elle décide d’installer une machine à café, elle est en charge de mettre à
disposition des gobelets, des touillettes et un système pour sucrer le café. L’organisme
d’accueil veille donc au respect des normes d’hygiènes et de sécurité (voir D). Concernant la
gestion des stocks et le réapprovisionnement, c’est à elle que revient la tâche.
13
En contrepartie, c’est la seule actrice de la fixation des prix. Elle les a acheté par ses propres
moyens, elle a complètement le droit de les revendre au prix qu’elle veut. En cas de marge,
c’est à elle que revient les profits évidemment.
En tant qu’autogestionnaire, elle s’occupe du service après-vente aussi : maintenance,
réparation, nettoyage, entretien. Cela engendre un coût non négligeable pour l’entreprise. En
effet, soit elle décide d’embaucher quelqu’un qui s’occupera totalement du
réapprovisionnement, de la gestion des stocks et de l’entretien. Soit elle fait appel à un
prestataire, moyennant une contrepartie financière toujours, pour entretenir les machines et
veiller à leur bon fonctionnement (contrat de maintenance)
L’autogestion est donc un mode de gestion qui convient le plus souvent aux grandes
structures, et à celles qui voient le distributeur comme un nouvel autre moyen de générer des
profits. En effet, il est souvent synonyme de recettes pour l’entreprise. Cette dernière en est
propriétaire et donc a le droit de se fournir où elle veut et n’est pas obligé de traiter avec un
fournisseur particulier. Elle permet de faire des économies notamment sur les coûts
intermédiaires comme les coûts de transports : c’est donc une source de revenus indéniable
pour les entreprises. Dans le même temps, ce type de service qui peut paraître anodin pour
certains est un véritable outil d’image pour l’entreprise. Ce sont plusieurs petites attentions
comme celles-là pour les salariés de l’entreprise qui permettent d’améliorer l’image de
l’entreprise en passant auparavant par la satisfaction des clients-salariés.
Dans le même temps, l’autogestion, gestion totale et entière des machines par
l’employeur peut s’avérer être un gouffre. Ce n’est peut-être pas le métier de l’entreprise que
de gérer des stocks alimentaires, qui requiert certaines conditions. Toutes les tâches
précédemment citées qui en découlent sont un véritable coût pour l’entreprise. Trouver un
local adapté pour stocker les denrées, avoir du personnel supplémentaire pour veiller au
nettoyage et à l’entretien, pour amasser et évaluer l’argent de la machine…
L’autogestion est donc un moyen de contrôle du distributeur qui exige du temps et
une organisation spécifique.
14
2) La gestion totale (ou dépôt gratuit) : un contrat qui lie organisme d’accueil et
prestataire
Restons dans le même exemple que précédemment : une entreprise décide d’acheter un
distributeur automatique. Elle veut présenter un nouveau service à ses clients. La gestion
totale, sous-entendu par le prestataire, est celle qui par un contrat bilatéral, unie l’entreprise
d’accueil et le prestataire. Il peut se résumer comme suit : le prestataire s’occupe de tout.
L’entreprise décide de faire installer gratuitement (ou quasi gratuitement) un distributeur
automatique qui ne lui appartient pas. En échange, le prestataire ou gestionnaire s’occupe de
tout. L’entreprise ne sert que d’intermédiaire entre l’entreprise qui fournit et les clients-
salariés potentiels qui pourraient utiliser les machines.
Le gestionnaire assure donc la commande, la livraison des machines de l’entreprise.
Elle choisit donc ce qu’elle veut vendre dans ses machines (boissons chaudes, boissons
froides, fruits, sandwiches…). Le gestionnaire a donc main mise sur sa machine.
L’approvisionnement et le réapprovisionnement ne sont plus à la charge de l’accueillant mais
du fournisseur. C’est lui aussi qui songe à la maintenance, au nettoyage, à l’entretien et à la
réparation si besoin est de la machine. Elle emploie des gens dont c’est le métier d’entretenir
toutes sortes de distributeurs. Elle est spécialisée dans ce domaine et cela n’exige donc pas
pour l’entreprise qui reçoit de former des salariés à ce travail ni même à embaucher d’autres
personne pour subvenir à ce devoir régulier.
En ce qui concerne la fixation des prix, l’entreprise d’accueil n’entre pas dans les
négociations, ce qui veut dire que c’est au prestataire de fixer les prix de ses produits.
En échange, l’entreprise s’engage à fournir une place pour mettre en place le distributeur :
stratégiquement à un endroit qui se matérialise par un flux important, comme à côte de la
cantine, au sortir des bureaux ou dans les salles de pause par exemple, et dans un endroit aéré,
espacé. C’est elle qui paie aussi des coûts liés à l’électricité ou à la consommation d’eau
qu’engendre la machine.
Pour aider les prestataires à implanter leurs machines, ces derniers peuvent donner aux
entreprises d’accueil un pourcentage de leurs recettes. Cela peut créer des contrats
15
d’exclusivité. Un prestataire qui signe ce genre de contrat avec une entreprise peut être amené
à implanter ses distributeurs dans les autres filiales ou branches de l’entreprise, mais
l’entreprise promet aussi de se servir que de leurs distributeurs, et donc ne pas faire appel à la
concurrence. Très bon moyen de fidélisation, cela permet aussi à la structure d’accueil
pourquoi pas par la suite, de disposer d’un petit pouvoir de décision quant aux stratégies
menées par les distributeurs. Ils pourront alors discuter autour de stratégies ou d’avantages à
mettre en place et seront donc acteur du moyen d’utilisation du distributeur automatique.
Ce mode de gestion totale, complètement différent de l’autogestion peut s’avérer très
économique, aussi bien financièrement que pour le temps : l’entreprise n’a « juste » qu’à
donner son aval, ne s’occupe en aucun cas du rôle du prestataire, ce qui une économie de coût
non négligeable. De plus, en ne s’employant pas à ces tâches, elle ne perd pas de temps et
l’utilise pour mieux faire. Ce n’est pas une source de dépenses, mais elle peut être source de
revenu : en effet, avec accord du prestataire, l’entreprise peut demander une sorte de loyer au
prestataire pour qu’elle l’autorise à s’installer dans ses locaux. Ce sera plutôt un pourcentage
du chiffre d’affaires accordé. L’entreprise peut toucher 5, 6, 7% du total des ventes et permet
alors d’accroître ses capitaux. Elle promet ainsi l’exclusivité de ses locaux à l’entreprise
gestionnaire. Le gain de temps est notamment expliqué grâce au non exercice des tâches
d’approvisionnement, de maintenance etc, mais aussi par le non souci de la réglementation en
matière d’hygiène et de sécurité. Si les normes citées ne sont pas réglementaires, alors la
responsabilité de la structure d’accueil n’est pas mise en cause. C’est le gestionnaire qui se
porte responsable de l’installation non réglementaire de la machine.
Aussi, le fait de déposer « gratuitement » une machine de ce type et en informer les salariés
est un bon moyen d’augmenter son image justement par rapport aux salariés. L’entreprise
veut les meilleures conditions pour ses salariés et leur offre donc des services qu’on ne trouve
pas forcément ailleurs.
Malgré tout, ce système a ses limites. En effet, elle génère peu ou pas de profit pour
l’entreprise, car elle est installée gratuitement (principe du dépôt gratuit). Souvent aussi, avant
de s’installer, le gestionnaire avance une clause de consommation. C’est-à-dire qu’elle fixe un
nombre minimum de clients potentiels pour pas qu’elle s’installe à perte. Si l’entreprise
n’atteint pas ce quota, elle se verra dans l’obligation de payer une compensation financière
souvent égale à la différence entre le chiffre d’affaires voulu et celui réellement fait.
16
Pour choisir le mode de gestion qui convient le mieux à la structure d’accueil, il faut
d’abord se poser les bonnes questions. A quel niveau l’entreprise veut-elle s’engager dans la
gestion de son nouveau distributeur automatique ? Veut-elle tout contrôler, ou plutôt
transmettre ? Veut-elle négocier avec le fournisseur ? Ou laisser le prestataire le faire ?
Espère-t-elle un revenu de cet investissement ? Veut-elle le placer dans l’actif du bilan ou
dans les charges (frais de fonctionnement…) ?
17
Tableau récapitulatif des différents modes de gestion d’un distributeur automatique.
AUTOGESTION
GESTION
TOTALE
Avec option
achat (ou avec
leasing)
Avec option
location
Comment ça
marche ?
L’entreprise possède
son propre
distributeur. Elle
prend en charge
toutes les activités
qui en découlent.
L’entreprise loue son
distributeur au
gestionnaire. Elle
prend en charge
toutes les activités
connexes mais ne le
possède pas.
Le gestionnaire
installe gratuitement
le distributeur dans
l’entreprise : le
prestataire s’occupe
de tout !
Qui fixe les prix ?
Qui perçoit les
bénéfices ?
L’entreprise fixe tous
les prix qu’elle
souhaite et en
récupère l’intégralité
des bénéfices.
L’entreprise fixe tous
les prix qu’elle
souhaite et en
récupère l’intégralité
des bénéfices, tout en
versant un loyer au
gestionnaire.
Le fournisseur fixe
les prix et en récolte
les revenus s’il en
existe.
Approvisionnement,
maintenance,
entretien…
A charge de
l’entreprise (sauf si
contrat de
maintenance).
A charge de
l’entreprise (sauf si
contrat de
maintenance).
Le prestataire
s’occupe de tout ; de
l’installation à la
maintenance.
Coût pour
l’entreprise
d’accueil
Direct si elle achète
maintenant ; amorti
si elle opte pour le
leasing + coûts des
activités annexes
Coût du loyer + coûts
des prestations
annexes
Presque rien (si ce
n’est consommation
d’électricité et/ou
d’eau)
18
C- Une réglementation sévère mais globalement bien respectée
Comme chaque branche de l’économie, les marchés sont soumis à une réglementation établie
par le législateur, plus ou moins restrictive, pour assurer au mieux le bon fonctionnement du
marché. La distribution automatique n’échappe pas à ces restrictions. En effet, 4 aspects du
marché sont légalement contrôlés :
La vente de boissons alcoolisées et de tabac est prohibée par ce type de distribution.
En effet, d’après respectivement l’article L13 du code des débits de boissons et des
mesures contre l’alcoolisme et la loi n° 76.448 du 24 mai 1976 interdit clairement la
distribution automatique de ces produits. Depuis de nombreuses années, la France veut
protéger au maximum la santé des Français et cela passe donc par la lutte contre
l’obésité et le tabagisme.
La distribution automatique est aussi interdite dans les établissements scolaires
primaires et secondaires. En revanche, rien n’interdit l’installation de distributeurs
dans les universités ou grandes écoles post baccalauréat.
Le gestionnaire ou l’entreprise d’accueil a pour obligation d’installer sa machine dans
un endroit respectant quelques conditions ; la principale étant de réserver un espace
assez large pour que les handicapés puissent avoir accès à la machine et repartir sans
problème de place. De plus, la hauteur du moyen pour régler doit aussi être adaptée à
la hauteur des fauteuils roulants.
La certification des machines est obligatoire et doit être apposée sur la machine. Il en
existe plusieurs : La certification CE (conforme aux exigences) est obligatoire. De plus
elle assure une certaine qualité du produit distribué. Reconnue au niveau européen,
c’est aujourd’hui un indispensable à toutes les entreprises. Deux autres certifications
sont optionnelles, mais ajoutent de la crédibilité aux entreprises : ISO et
QUALICERT.
19
Et bien évidemment l’aspect peut être le plus important : l’hygiène et la sécurité. Elle
s’avère être très stricte, d’autant plus que la plupart du temps ces distributeurs sont en
libre-service et il n’y a personne pour contrôler fréquemment les machines. Elle doit
être nettoyée le plus fréquemment possible pour évite toute microbes
microbiologiques. Le réapprovisionnement doit lui aussi être régulier car il faut penser
aux dates de péremption. Pour les boissons froides, il est bien entendu obligatoire de
respecter et de ne pas casser la chaîne du froid, ainsi que les températures de
préservation d’aliments.
Le marché de la distribution automatique est un marché où la réglementation est assez
contraignante. En effet, inscrit dans le secteur alimentaire, les restrictions sont plus poussées.
Cependant, on peut noter un respect assez développé de la part des gestionnaires en ce qui
concerne cette réglementation.
20
III- Etude de cas : l’Orangerie de Paris face à ses
concurrents
A- Les concurrents directs
Tout d’abord, l’Orangerie de Paris est confrontée à des concurrents directs qui proposent un
même type de produit (un jus d’orange frais pressé) dans un distributeur automatique.
En effet, les produits sains sont recherchés et sont de plus en plus favorables à la
consommation.
Le label « FeelGood » est la réponse à la commission nutrition-santé mise en place par la
NAVSA (chambre nationale de vente & services automatiques). Il s’agit d’un engagement
responsable et évolutif fondé sur un choix de produits plus larges dans les distributeurs en
diversifiant les marques et l’offre au service de l’équilibre alimentaire. Les machines ayant le
label « FeelGood » seront apposées d’un logo visible et reconnaissable. Cette action valorise
quatre familles alimentaires dont les fruits et les légumes, les produits laitiers, les produits
céréaliers et les boissons sans sucres ajoutés.
5 fruits et légumes par jour, c’est automatique
Consommer des fruits et légumes à chaque moment de la journée, une possibilité désormais
offerte aux consommateurs français par le biais des distributeurs automatiques. Le concept
FRUIT BOX permet de distribuer des fruits et légumes frais en portions individuelles
adaptées, dans des lieux où il semblait difficile de les proposer.
François le roi du jus d’orange est un des concurrents directs car il propose un jus d’orange
fraichement pressé, soit une boisson saine 100% naturelle avec des vitamines, des fibres et
des sels minéraux. Le concept est basé sur trois principes : l’accessibilité, la simplicité et la
proximité. Leurs collaborateurs sont recrutés parmi les personnes en recherche d'emploi,
spécialement les plus de 50 ans. Enfin, les choix d’équipements sont volontairement orientés
vers des solutions vertes à travers la sélection des véhicules, le traitement des déchets et de
tous les équipements qui sont d’origine recyclés et/ou recyclables.
21
L’autre grand concurrent de l’Orangerie de Paris est Deliz.
Deliz est le distributeur officiel et exclusif des machines ZUMMO vending pour la France et
la Corse. Les machines Deliz permettent donc de presser instantanément des oranges pour un
jus d’orange frais, 100% naturel, source de vitamines et rafraichissant.
B- Mise en relation de la politique de distribution de Selecta et de
l’Orangerie de Paris
SELECTA
Selecta est une entreprise fondée en 1957 distribuant des distributeurs automatiques. La
marque propose une large gamme de produits, allant des friandises aux boissons de qualité,
chaudes ou froides, conçues expressément pour la distribution automatique. Plus de 28
références sont disponibles pour les boissons froides, contenues dans des briquettes de 20cl à
1L. Les produits sont parfaitement visibles à travers une large vitrine sur le devant du
distributeur, et une affiche présente par ailleurs lesdits produits sur le côté de la machine.
Grâce à leur position de leader sur le marché de la distribution automatique, Selecta peut
proposer des solutions financières compétitives aux entreprises souhaitant accueillir leurs
machines.
Les machines de distribution automatique de Selecta peuvent être vendues mais également
louées et sont faciles d’entretien. Par ailleurs, elles sont adaptées pour répondre à n’importe
quel moment de la journée à un besoin de consommation.
L’entreprise Selecta se situe dans de nombreuses places publiques, telles que certaines
entreprises ou bien dans les stations de métro, les gares, les stations-services ou encore dans
des centres sportifs ou des piscines.
ODP
De son côté, l’Orangerie de Paris n’est présente pour le moment que dans des entreprises
telles que Philips, Ubisoft, dans des centres sportifs, des écoles de commerce et des hôpitaux
et cliniques.
22
Après une levée de fonds devant avoir lieu début 2015, l’entreprise souhaite s’imposer tout
d’abord sur un marché public, incluant les gares, les aéroports, les stations-services…
Les machines de l’Orangerie ont pour vocation d’apporter sur le marché un produit frais et
largement apprécié de la population, disponible à tout moment de la journée. L’innovation se
trouve donc dans ce nouveau mode de distribution du jus d’orange pressé, qui se retrouve plus
près du consommateur qui a maintenant à disponibilité des fruits frais.
Les machines de l’Orangerie se situent chez leurs clients, qui ne sont pas forcément les
consommateurs.
En effet, les clients sont différents des consommateurs. Les clients sont ceux qui accueillent
les machines dans leurs locaux. C’est un concept innovateur pour eux car les distributeurs leur
permettent de se décharger des problématiques concernant le pressage des oranges et de
réaliser des économies sur les coûts de personnel. De plus, pour les clients qui ne proposent
une offre alimentaire dans leur établissement, l’Orangerie leur permet de proposer via un
moyen très simple des fruits frais.
C- Analyse et comparaison de la politique de promotion de
MICHEL & AUGUSTIN avec celle de l’Orangerie de Paris
L’orangerie de Paris est une start-up ayant pour activité de déployer au sein d’entreprises une
machine à presser les oranges permettant la distribution de jus de fruits frais.
L’Orangerie a comme fer de lance le produit en lui-même : l’orange. En effet, toute la
politique de promotion tourne autour de la mise en valeur de l’orange fraichement cueillie et
livrée par le fruitier, comme l’atteste leur phrase d’accroche, « Enfin des jus de fruits frais
en entreprise ».
Au-delà de l’aspect « fraîcheur » souligné dans la précédente phrase, il est tout de même
important de rappeler la qualité du produit.
En premier temps, l’Orangerie a utilisé la variété « Lane-Late » qui est une variété qui rend un
jus doux ce qui est typique d’une orange de table de bonne qualité, juteuse avec un bon degré
d’acidité. Ensuite, l’Orangerie a changé de variété pour proposer l’orange « New Hall »
23
Transmission d’une
expérience client :
on vit une « histoire
incroyable » en buvant
cette citronnade
venant de Sicile, variété d’une qualité gustative supérieure que la « lane-late » et un degré
d’acidité plus faible.
Par ce positionnement très axé sur un produit sain et de bonne qualité, l’Orangerie de Paris
répond au besoin actuel des consommateurs qui est de manger équilibré à toute heure. Michel
& Augustin se positionnent aussi sur des « produits simples et de qualité » et en font une
technique de vente.
Afin d’étudier la politique de promotion des produits Michel & Augustin, nous allons prendre
« l’incroyable citronnade » le produit de la marque qui se rapproche le plus des jus de fruit
frais de l’Orangerie de Paris.
L’incroyable citronnade est une gamme de jus de citrons composé de trois produits,
citrons/menthe ; citrons/framboise ; citron/ananas. Le packaging de ces produits fait ressortir
une idée de fraîcheur, de nature et d’authenticité même sans avoir bu la moindre goutte de
citronnade et donne envie aux consommateurs de l’acheter à la simple vue de la bouteille
(couleurs fraiches et vives). On peut aussi rajouter que la bouteille nous raconte une
« histoire », on goûte a « l’incroyable citronnade ».
Transmission d’une
information sur la qualité
du produit
Graphisme d’une
authentique
bouteillede
citronnade
24
Du côté de l’Orangerie de Paris, le packaging est quasi-inexistant car il n’existe que par le
simple gobelet qui ne contient pour l’instant aucun graphisme particulier. On peut noter que
dans le cas de la grande distribution, le packaging produit est plus important que dans la
distribution automatique car il permet d’attirer l’œil des consommateurs sur un produit parmi
plein d’autres. Dans le cas de la distribution automatique le produit n’a pas autant besoin
d’être mis en valeur. On peut prendre l’exemple du gobelet de café qui n’a jamais connu de
changement graphique important.
On arrive donc à une première conclusion : afin de véhiculer cette idée d’authenticité et de
fraîcheur, il faudrait revoir la conception du graphisme du gobelet, qui reste tout de même le
premier contact visuel du consommateur.
On rappelle dans l’étude comparative des moyens de promotion des marques Michel &
Augustin et l’Orangerie de Paris, que les consommateurs finaux sont différents (tous les
ménages d’un côté et les employé d’entreprises possédant un distributeur ODP1de l’autre)
Au final, est-ce que le vrai packaging de l’Orangerie de Paris ne serait-il pas le
distributeur en lui-même ?
On peut répondre positivement à cette question car c’est à ce niveau que la politique
promotionnelle de l’ODP se rapproche le plus de celle de Michel & Augustin.
Le distributeur est le symbole de la marque ODP dans l’entreprise, il doit donc représenter ses
valeurs.
Tout d’abord la première qualité de ce distributeur, et qui fait de lui son premier atout, est le
pressage des oranges à la vue du consommateur garantissant une fraîcheur des plus optimale.
Ici, la publicité est claire, elle est de dire « voyez par vous-même, ce jus est naturel à 100% ».
Les images suivantes montrent la mise en place d’une action de
promotion de l’orangerie dans les entreprises afin de leurs faire
découvrir ce nouveau produit.
On retrouve la même ligne de conduite que chez Michel & Augustin :
1 L’Orangerie de Paris
25
- Authenticité : l’équipe se présente en tablier, ce qui renforce le côté « primeur » et
traditionnel.
On place une ardoise avec la variété et la provenance des oranges mises en services.
Cette ardoise a le but de rappeler l’ambiance des marchés fruitiers.
- Qualité : mise en place de kakemonos avec des
informations sur la qualité du produit.
L’Orangerie de Paris se démarque ici de la politique
promotionnelle de Michel & Augustin car ils misent sur la
qualité nutritionnelle du jus en vitamines, pectine,
calories, sucre ; alors que Michel & Augustin détaillent juste
la recette afin de prouver la qualité.
Cette recette est visible sur le site www.micheletaugustin.com
26
Michel & Augustin, sur ce même site ont mis en avant la récolte des citrons
Cette politique de transparence totale de la
production de la citronnade a pour but de
montrer au consommateur qu’il n’y a dans
cette bouteille que du citron et rien d’autre,
et c’est une politique promotionnelle qui
fonctionne.
Pour conclure sur cette analyse comparée de la politique de promotion de produit de la
citronnade Michel & Augustin et du jus de l’Orangerie de Paris, nous pouvons dire que
graphiquement, le gobelet de l’ODP pourraitlui-même être porteur d’un message concernant
le produit, comme le fait la citronnade sur la bouteille. De plus, L’Orangerie de Paris pourrait
montrer au consommateur l’origine de ses oranges comme le fait avec humour Michel &
Augustin afin d’augmenter la transparence de la récolte et du traitement. On remarque tout de
même beaucoup de similitude au sein du message adressé au client, un message de produit
sain, authentique et de qualité.
Des distributeurs automatiques de plus en plus connectés
Etudions maintenant le secteur des distributeurs automatiques
Actuellement SELECTA est leader du marché de la distribution automatique avec 150 000
points de vente dans 22 pays et plus de 5 500 collaborateurs.
Les distributeurs les plus utilisé BOSTON & SANTA
FE qui proposent des friandises et boissons fraiches.
Regardons vers l’avenir, quels sont les nouveaux
distributeurs automatiques high-tech ?
De nouveaux distributeurs sont entrés dans le marché
mais de manière timide, ces distributeurs vont
véritablement bouleverser la manière de consommer
(coté client) et de vendre (coté entreprise).
Prenons le cas du distributeur Acure.
27
Conçu par le designer japonais Fumie Shibata pour la compagnie JR East. Le distributeur sera
doté d’un écran tactile de 47 pouces et composé d’une importante quantité de produits. Au-
dessus de l’écran se trouve une caméra qui prend des photos et collecte des données sur les
individus qui s’approchent. La caméra identifie approximativement l’âge et le sexe de la
personne puis affiche des recommandations de boissons basées sur les données collectées
mais aussi en fonction de la météo !
Lorsque les utilisateurs sélectionnent un produit, la machine affiche automatiquement des
informations supplémentaires sur le produit en question.
Ce distributeur est donc révolutionnaire sur beaucoup de points, il cible ses produits en
fonction de ses clients.
L’Orangerie de Paris pourrait reprendre ces idées d’afficher les informations complémentaires
au consommateur dans leurs machines à jus. En effet, une bonne partie de leurs machines
possèdent des écrans tactiles et peuvent servir de relais d’informations sur les bienfaits
nutritionnels du jus d’orange.
D- Rapprochement des politiques de produit d’Innocent et de
l’Orangerie de Paris
Le produit proposé par l’Orangerie de Paris et des entreprises telles qu’Innocent est plus que
semblable : un jus de fruit frais composé à 100% de fruits. Cependant les deux entreprises se
différencient quant à leur prix ; Innocent propose en effet un prix plus élevé que celui de
l’Orangerie de Paris.
Innocent
L’entreprise Innocent,
fondée en 1999 au
Royaume-Uni, est
spécialisée dans la vente de
jus de fruit en bouteilles, en
particulier des smoothies
contenant plusieurs sortes de fruits.
Les jus sont composés à 100% de fruits et de jus de fruits et ne contiennent aucun
conservateurs ou colorants et sont ainsi riches en vitamine C et en fibres.
28
Par ailleurs, la marque Innocent se caractérise par son éthique très axée sur le respect de
l’environnement. En effet, les fruits venant du monde entier, ne sont achetés qu’à des
producteurs respectueux de l’environnement, c’est-à-dire d’une agriculture durable et éthique.
Par ailleurs, les bouteilles en elles-mêmes sont recyclables ainsi que recyclées.
Les produits Innocent sont principalement distribués dans les grandes surfaces à un prix
avoisinant les 4€ le litre. Ce prix pourrait être considéré comme élevé pour certains
consommateurs mais la qualité du produit prévaut sur le prix. En effet, certains
consommateurs ne prêtent pas attention au prix car la marque leur assure un produit sain pour
la santé et d’une origine certifiée. De plus, 10% des bénéfices de l’entreprise sont redistribués
à des associations caritatives, notamment à la fondation Innocent qui a pour vocation de venir
en aide aux personnes les plus démunies. Cela est ainsi à prendre en considération lors de
l’achat d’un de leur produit.
ODP
De son côté, l’Orangerie de Paris propose également un
jus d’orange frais mais ce dernier est pressé sous les yeux
du consommateur. Leurs oranges proviennent des quatre
coins du monde : de l’hémisphère sud en hiver et de
l’hémisphère nord en été. A l’instar d’Innocent, les jus ne
contiennent aucun additif, ni même des ajouts en eau ou
en sucre.
Les produits sont uniquement vendus dans des distributeurs automatiques, situés dans des
entreprises etc. Le but de L’Orangerie de Paris est de mettre à disposition des jus d’oranges
ayant les mêmes qualités nutritionnelles et goût qu’un jus que l’on pourrait se presser soi-
même. Le jus est ainsi pressé sous les yeux du consommateur dans le distributeur
automatique et a une contenance de 25cl. Le prix diffère selon le mode d’implantation des
distributeurs dans les entreprises mais est compris entre 1,30€ et 2€.
Par ailleurs, la fraicheur du jus est garantie par la température des machines et l’entretien
régulier de ces dernières ainsi que par un système d’auto-nettoyage à haute pression
accompagné d’un produit désinfectant alimentaire.
29
Conclusion
Afin de conclure, nous pouvons donc souligner que le marché de la distribution
automatique est un vaste marché accueillant de nombreux acteurs où le gestionnaire de
distributeurs automatiques a un rôle plus qu’important, comme par exemple Selecta. En effet,
les entreprises gestionnaires s’occupent de l’installation, de la maintenance et de
l’approvisionnement des distributeurs.
Un autre aspect de la distribution automatique et ce qui fait sa spécificité est sa praticité. En
effet, les consommateurs peuvent maintenant subvenir à tous leurs besoins alimentaires à
n’importe quel moment de la journée. Les clients faisant appel à ce marché peuvent donc être
des entreprises privées ou publiques, des hôpitaux ou encore des écoles.
Par ailleurs, les distributeurs peuvent être pris en charge par l’organisme accueillant le
distributeur automatique (autogestion) ou bien par l’entreprise propriétaire du distributeur
(gestion totale).
Enfin, les distributeurs subissant une législation précise sur plusieurs aspects des
distributeurs. Tout d’abord tous les produits ne peuvent être distribués. En effet la vente
d’alcool ou de tabac est par exemple interdite. De plus, la réglementation concernant
l’hygiène est bien évidemment très stricte, mais elle l’est aussi pour l’accès aux machines aux
personnes se déplaçant en fauteuils roulants ainsi que pour la certification des machines (CE :
conforme aux exigences).
Pour finir, afin de découvrir plus en détails ce marché, nous avons comparé l’Orangerie de
Paris, distributeurs de jus d’orange frais pressé avec différentes autres entreprises telles que
Selecta, Michel et Augustin, ou Innocent. Ainsi, sur le marché de la distribution automatique,
en particulier la distribution de jus de fruits frais, de plus en plus d’entreprises prônent
l’exclusivité de fruits dans leurs jus, sans aucun ajouts. Les entreprises se démarquent donc
davantage sur leur mode de distribution et de communication.
30
Sitographie
Gira conseil, http://www.giraconseil.com
NAVSA, http://www.navsa.fr/00_koama/visu_navsa/index.asp?sid=349
Le monde de la DA, http://www.lemondedelada.com
N&W,http://www.nwglobalvending.fr
Selecta ,http://www.selecta.fr
Girafood, www.girafoodservice.com
Guide d’achat : distributeurs de boisson,
http://www.distributeur-de-boisson.fr/distribution-automatique#0
Etude de marché de la distribution automatique et développement de nouveaux services,
http://www.amorganisation.fr/PDF/ANNEXES_Cas_Distribus_AMOM04.pdf
Comprendre et choisir : la distribution automatique,
http://distributeur-automatique.comprendrechoisir.com/comprendre/gestion-totale
Expert market, la distribution automatique,
http://distributeursautomatiques.expertmarket.fr/
Selecta, www.selecta.fr
Innocent, www.innocent.fr
Deliz, www.deliz.eu
L’Orangerie de Paris, www.lorangeriedeparis.fr
François le roi du jus d’orange, www.francoisleroidujusdorange.com
Recommended