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La douleur provoquée par les
soins en pédiatrie Dr Barbara Tourniaire, pédiatre
Centre de la douleur et de la migraine
Hôpital d’enfants Armand Trousseau, Paris
SAETD Alger 2015
D’hier à aujourd’hui
• Histoire « terrible » des douleurs provoquées sans analgésie
- Post-opératoire
- Soin
• Travaux du Pr Anand morbidité chez les nouveau-nés
• Publications sur la mémoire de la douleur
- Cris plus importants lors d’une première vaccination si
• Circoncision à la naissance sans analgésie Taddio Lancet 1997
• Naissance difficile (forceps) Taylor 2000
- Nouveau-nés de mère diabétique, multiprélevés Taddio 2002
- Détresse
• EMG plus importante si soins douloureux préalable Hays 1992
• Anxiété augmente avec les re-vaccinations, après mauvaise
expérience de soins, de chirurgie
• Anxiété augmente dans la fratrie
• Anxiété augmente en hémato-onco au fur et à mesure des soins,
augmente après paracentèse, après soins dentaires
Risques de phobie
Nombreux changements en quelques années
Mobilisation des médecins, des équipes
paramédicales ++
Etudes sur la douleur
• Plans douleur
• Circulaires
• AMM (autorisation de mise sur le marché)
• rôle des administrations, des tutelles +++
• un engagement permanent de chacun est nécessaire
• Rôle des sociétés savantes de la douleur
Rôle du grand public
1998 « Libération » 12 novembre 1998
Enquête Direction Générale de la Santé dans 62 services accueillant des enfants.
- grande hétérogénéité des pratiques
- grandes difficultés voire
carences en matière de traitement de la douleur de l‘enfant.
• Pression des familles aidante +++
Travaux montrant l’efficacité des moyens mis en œuvre
• Information en pré-opératoire
• Information sur un soin (quand? Que dire?)
• Présence des parents
• Moyens antalgiques
- Limiter le nombre de gestes : EPIPAIN, ponctions à répétition,
résultats +/- regardés, bilans « systématiques »…
- crème anesthésiante, MEOPA, moyens médicamenteux
- moyens non médicamenteux
• Sommes-nous tous convaincus? Ici sans doute
- Intérêt de mettre en œuvre tout le possible?
- De l’absence d’intérêt de la douleur?
• Rôle culturel, religieux?
• Bénéfices à « supporter », « surmonter » la douleur?
Devenir plus fort? Plus « grand »? certificat de bravoure…
Détresse ↓
Malgré tous les progrès, une victoire fragile
• Le meilleur côtoie le pire
- Des services dynamiques à la pointe/ des services « à la
traîne »
- Des professionnels motivés/ d’autres méfiants, utilisant peu
les moyens antalgiques
- Une mobilisation de chacun nécessaire, en permanence
- Les mauvaises habitudes ont « la peau dure », et
reviennent rapidement
- « il est jeune, il oubliera », « c’est un petit soin, vite fait »,
« le plus vite sera le mieux », « ce n’est pas si grave » …
- « Il a mal, c’est normal, il a une fracture », ou « il vient de
se faire opérer »
Variations individuelles
Chez les enfants
Des « héros » se plaignant peu
Des enfants souriants, compliants, même dans des
conditions extrêmes
« modèles »
Discréditant malgré eux les autres
Variations individuelles professionnels de santé
enquête DREES 2005
2 profils chez les soignants ou les parents :
– les « sensibilisés » revendiquent un engagement douleur avec une appréhension globale de celle-ci
– les « réservés » sont pour une douleur dite « raisonnable » et évacuent la composante psychologique
Des « couples » médecin/famille
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
Pas de texte de loi formel
A partir de quel niveau de douleur devons-nous mettre en place des moyens?
Y a-t-il de « petits » soins: « petites piqûres »? Vaccinations? Soin « vite fait »… ?
Code de déontologie
Mettre en œuvre tous les moyens dont nous disposons
Critères de sortie de salle de réveil : EVA<4/10
Critère admis globalement pour la douleur: EVA < 4/10
Cas « particulier » de la douleur
• Réputée « non mortelle »
- Morbidité liée à la douleur - Mortalité (étude chez les nouveau-nés)
• Insuffisamment enseignée; module douleur
obligatoire, « part » de la pédiatrie laissée libre
• Autre domaine ?
- Sous-dosages quasi systématiques - Prises aléatoires - Craintes +++ effets indésirables
• Subjectivité de la douleur
• Subjectivité de l’appréciation d’un niveau de douleur « tolérable »
Cas « particulier » de la douleur
• Réputée « non mortelle »
- Morbidité liée à la douleur - Mortalité (étude chez les nouveau-nés)
• Insuffisamment enseignée; module douleur
obligatoire, « part » de la pédiatrie laissée libre
• Autre domaine ?
- Sous-dosages quasi systématiques - Prises aléatoires - Craintes +++ effets indésirables
• Subjectivité de la douleur
• Subjectivité de l’appréciation d’un niveau de douleur « tolérable »
Rôle des « experts douleur dans l’enseignement
universitaire, la formation continue
Le grand public articles, affiches…
Rôle des tutelles: professionnels formés à la douleur
Peur et douleur intimement mêlées
Peu importe la « proportion » de chacun
Prendre en charge les deux
Aucune publication sur l’intérêt de laisser la douleur apparaître ou se développer
Nombreuses études chez l’animal montrant une hypersensibilisation à la douleur, hyperalgésie, modifications de comportement à l’âge adulte
Peur peut
nous faire
occulter
la douleur
Liste interminable de soins
• Vaccinations
• Prélèvements veineux
• Pose de cathéter
• Myélogramme
• PL
• Sonde naso-gastrique
• Pose de sonde urinaire
• Pansements: post-opératoire, brûlures, …
• Mobilisation en post-opératoire
• Mobilisation d’un enfant poly-handicapé
• Réalisation d’une radio pour fracture, pose du plâtre,
réduction de fracture
• Biopsies: ostéo-médullaire, rénale, hépatique…
Liste interminable de soins
• Vaccinations
• Prélèvements veineux
• Pose de cathéter
• Myélogramme
• PL
• Sonde naso-gastrique
• Pose de sonde urinaire
• Pansements: post-opératoire, brûlures, …
• Mobilisation en post-opératoire
• Mobilisation d’un enfant poly-handicapé
• Réalisation d’une radio pour fracture, pose du plâtre,
réduction de fracture
• Biopsies: ostéo-médullaire, rénale, hépatique…
Impossible de parler de chaque soin
RAISONNEMENT
Littérature niveaux de douleur
Littérature moyens antalgiques
Histoire individuelle de chaque enfant
Moyens disponibles
Moyens simples : Prévention des gestes douloureux
• Limiter les soins douloureux
- l’acte invasif (ex : fibroscopie) est-il indispensable ?
- regrouper les analyses et ne faire qu’une seule prise de sang
- Urines au jet au lieu du sondage
• Utiliser en priorité des techniques non dl
- antiseptique qui « ne pique pas »
- bilirubinomètre* à la place d’une prise de sang
- « dissolvant à pansements » pour retirer le sparadrap…
• Adapter sa pratique aux besoins
et aux capacités de l’enfant
- exemple de la kinésithérapie
respiratoire
• Respecter les délais d’action des moyens médicamenteux
ex : pose de crème anesthésiante avant une prise de sang
- 1 h à 1 h 30 avant le soin
• Les « petits moyens »
- utiliser du matériel adapté aux bébés ou aux enfants : garrot spécial, aiguille adaptée, sparadrap microporeux…
- ne pas poser une perfusion sur la main droite des droitiers ou sur la main dont l’enfant suce le pouce
Prévention des gestes douloureux
Moyens non médicamenteux: FACILE ET DIFFICILE
• L’information des enfants et des parents
- dire la vérité aux enfants
- décrire les sensations prévisibles
Outils pour informer :
- information orale
- maquettes explicatives
- documents illustrés
- photographies
- poupées, marionnettes, jouets
- diaporama
- vidéo
Travail +++ « sparadrap »
20
• www.pediadol.org
• www.sparadrap.org
• www.cnrd.fr
• www.institut-upsa-douleur.org
Information aux enfants: comment faire?
• Expliquer le soin AVANT, en non pas pendant
• Demander à l’enfant s’il voudra
- Participer
- ou être distrait dans ce cas, pas trop
d’informations pendant le soin, ou peu, plutôt dire « je
vais commencer » que « je vais piquer »…
• La présence des parents
- utile pour limiter l’anxiété de l’enfant,
quand le parent le peut
• La présence de l’objet transitionnel (doudou)
Moyens non médicamenteux
- ne nuit pas à la performance
du geste médical
- les parents doivent être informés
de ce qu’ils peuvent faire
(contact avec l’enfant, distraction…)
et ne doivent pas faire
(maintien trop ferme de l’enfant,
menaces… )
Moyens non médicamenteux
• La relaxation
• L’hypno-analgésie
- nécessite les compétences
d’un professionnel formé
à cette thérapeutique
Moyens non médicamenteux
• Le confort pendant le soin
- l’enfant doit être dans une position confortable,
sans contention excessive, n’avoir ni faim, ni froid…
• La distraction pendant le soin
- pour détourner
l’attention de l’enfant
- par exemple :
faire des bulles de savon,
chanter, regarder des images…
Distraction adaptée à l’âge
Moyens non médicamenteux
• Le toucher, le massage, le « peau à peau »
- permettent de bloquer la perception douloureuse
• L’allaitement, les solutions sucrées
(glucose, saccharose) associées à la succion
- bloquent ou diminuent la perception douloureuse
chez le nouveau-né
quand va-t-on parler des
« vraies » solutions? Des
médicaments…
• MAIS
• Appels unité mobile dans les services pour les soins,
presque toujours réglés en bonne partie par ce type de
réflexion et de moyen
Vidéos disponibles
• Vaccinations
• Changement de bouton de gastrostomie
• Intramusculaire sans douleur
• Kinésithérapie respiratoire
• Soins d’abcès
• Empathie: Nicolas Danziger, médecin
• Force, … violence dans les soins: Eric Fiat, philosophe
soin
AVANT PENDANT APRES
soin
AVANT PENDANT APRES
REFLECHIR +++
Soin nécessaire?
Geste antérieur identique?
Évaluation de ce geste
antérieur?
Document écrit?
Interroger soignants,
enfant, famille
Informer
Prescrire l’analgésie
ANTICIPER (Nombreuses
« fausses urgences »)
Fixer des critères d’arrêt
soin
AVANT PENDANT APRES
REFLECHIR
Soin nécessaire?
Geste antérieur identique?
Évaluation de ce geste
antérieur?
Document écrit?
Interroger soignants,
enfant, famille
Informer
Prescrire l’analgésie
ANTICIPER (Nombreuses
« fausses urgences »)
Fixer des critères d’arrêt
Installer Enfant
Parents
Soignants
(selon leur
rôle)
Laisser des choix
à l’enfant
Laisser du temps
ARRETER LE
SOIN SI
NECESSAIRE
Installation enfant, parent ET soignant
soin
AVANT PENDANT APRES
REFLECHIR
Soin nécessaire?
Geste antérieur identique?
Évaluation de ce geste
antérieur?
Document écrit?
Interroger soignants,
enfant, famille
Informer
Prescrire l’analgésie
ANTICIPER (Nombreuses
« fausses urgences »)
Fixer des critères d’arrêt
Installer Enfant
Soignant
Parent
Laisser des choix
à l’enfant
Laisser du temps
ARRETER LE
SOIN SI
NECESSAIRE
Noter dans le
dossier de
soin et le
dossier
médical
Anticipation
du prochain
soin
soin
AVANT PENDANT APRES
REFLECHIR
Soin nécessaire?
Geste antérieur identique?
Évaluation de ce geste
antérieur?
Document écrit?
Interroger soignants,
enfant, famille
Informer
Prescrire l’analgésie
ANTICIPER (Nombreuses
« fausses urgences »)
Fixer des critères d’arrêt
Installer Enfant
Soignant
Parent
Laisser des choix
à l’enfant
Laisser du temps
ARRETER LE
SOIN SI
NECESSAIRE
Noter dans le
dossier de
soin et le
dossier
médical
Anticipation
du prochain
soin
Une des solutions +++
• Les PROTOCOLES
• Dans tous les services
• S’inspirer des protocoles existants
Douleurs provoquées par les soins
• Ponctions veineuses crème, MEOPA
• Sondes vésicales éviter les sondes, lubrifiant, INFO ++, MEOPA
• Sondes gastriques saccharose, pose de la SNG à travers tétine, MEOPA, attendre les déglutitions de l’enfant
• Intra-musculaires EMLA puis infiltration de lidocaïne
• Ponctions lombaires
• Myélogrammes
• Sutures
• Plâtres
• Pansements brûlés, post-opératoires
• Toilettes en post-opératoire
• …
MEOPA
Le MEOPA
mélange oxygène
(50%)
protoxyde d’azote
(50%)
Le MEOPA
mélange Oxygène 50%, protoxyde d’azote 50%
• Gaz à inhaler 3 minutes avant le début du soin et pendant
toute la durée du soin
• Analgésie de surface
• Anxiolyse
• Ce n’est pas une anesthésie
• L’enfant reste bien conscient pendant tout le soin, discute…
• « L’essayer c’est l’adopter »
• Retour en arrière impossible
• Coût 5 euros/soin
Gaz hilarant
Insuffisant 30%
+ prémédication
Sans MEOPA ???
• Anesthésie locale
• Prémédication: souvent associations
anxiolytique + morphinique
- Très peu d’études; Beaucoup de pratique
- Midazolam (Hypnovel®) 0,3 à 0,5 mg/kg (maxi 15 mg) +
nalbuphine (Nubain®) 0,2 mg/kg IV ou 0,4 mg/kg IR ou
per os sur un sucre
- Ou midazolam + morphine orale (0,2 à 0,5 mg/kg)
• Kétamine IV 0,5 mg/kg/injection
• Anesthésie générale
Soin « réussi »
• Pas de contention forte
• Parents présents
• Enfant « d’accord » pour refaire un soin dans les
mêmes conditions
• Pas de phobie des soins
• EVA < 4/10
• Soignants non épuisés !
• Effort permanent, de tous; culture du soin, de la
bientraitance
• Rôle des sociétés savantes douleur
Soin « réussi »
• Pas de contention forte
• Parents présents
• Enfant « d’accord » pour refaire un soin dans les
mêmes conditions
• Pas de phobie des soins
• EVA < 4/10
• Soignants non épuisés !
• Effort permanent, de tous; culture du soin, de la
bientraitance
• Rôle des sociétés savantes douleur
Merci de votre attention
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