La formation continue : un atout pour la profession vétérinaire

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Pratique médicale et chirurgicale de l’animal de compagnie (2008) 43, 53—54

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ÉDITORIAL

La formation continue : un atout pour la professionvétérinaire

Continued education: An asset for professional veterinarians

Il y a quelques années, le gouvernement italien souhaitait imposer annuellement à nos

confrères deux cents heures de formation continue obligatoire. À la même époque,nos amis belges se voyaient proposer des formations continues par des sociétés dites« spécialisées » en la matière à des prix exorbitants et pour des contenus dont la qua-lité était inversement proportionnelle au tarif réclamé. Ces deux événements ont doncincité l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP) à ouvrir le dossier de la for-mation continue et à établir un état des lieux auprès de ses vingt-trois délégations avantde rédiger une décision commune d’harmonisation. Il en est ressorti que tous les paysavaient un système de formation continue, que les modes de calcul variaient de facon notoire d’un pays à l’autre, mais que l’heure restait toujours l’unité de base, que cetteformation était soit volontaire, soit obligatoire et qu’elle était liée, dans certains états, aurenouvellement de l’autorisation d’exercice. Mais, au-delà de ce constat, les délégationsont été unanimes pour déclarer que notre seule formation initiale n’était pas suffisantepour permettre d’exercer à vie, sans contrôle ou remise en question. Si nous voulions offrirle meilleur service qui soit à nos clients et à nos patients afin de répondre à leurs besoinset, d’une manière générale, défendre le bien-être animal et protéger la santé animaleaussi bien qu’humaine, nous devions maintenir nos connaissances à jour et développer noscompétences scientifiques.

Enfin, l’ensemble des représentants s’accordaient à dire que les praticiens devaientprendre en charge eux-mêmes leur formation continue afin d’en contrôler le contenu etla qualité, ce qui nécessitait la création d’organismes d’accréditation et d’évaluationdes fournisseurs tout autant que des sessions de formation continue, dans une totaleindépendance en la matière.

Plus récemment, deux directives européennes qui nous concernent au plus hautchef ont été adoptées : il s’agit de la directive Services et de la directive Reconnais-sance des qualifications professionnelles qui traitent, entre autres sujets, des codes deconduite. Dans ces codes, et quelle que soit la profession libérale, devront obligatoire-ment figurer huit articles fondamentaux qui sont décrits comme les valeurs communes

des professions libérales. Parmi ces points figurent la formation continue, au mêmetitre que l’honnêteté, l’indépendance, la confidentialité et l’impartialité. Ces valeursprofessionnelles ont été adoptées par le Conseil européen des professions libérales(CEPLIS), en présence de Madame Margot Fröhlinger, chef d’unité au sein de la Direc-tion général du marché intérieur de la commission européenne. Celle-ci a déclaré,

0758-1882/$ — see front matter © 2008 Publie par Elsevier Masson SAS pour l‘AFVAC.doi:10.1016/j.anicom.2008.06.004

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en adoptant ce document, les professions libérales ontéritablement montré qu’elles étaient, conformément àeurs revendications, spéciales, et différentes des sociétése services purement commerciales ». Cette déclaration est

a bienvenue alors qu’un vent de déréglementation des pro-essions libérales souffle dans les couloirs de Bruxelles, oùne fâcheuse tendance à ne pas reconnaître les spécifici-és des professionnels libéraux est plus que perceptible. Quiurait cru que la formation continue deviendrait un jour un

Éditorial

es arguments opposable à la déréglementation des profes-ions réglementées ?

C. BuhotFederation of Veterinarians of Europe (FVE), 1,rue Defacqz, 5th floor, 1000 Bruxelles, Belgique

Adresse e-mail : christophe.buhot@wanadoo.fr

Recu le 11 juin 2008 ; accepté le 11 juin 2008

Disponible sur Internet le 17 juillet 2008

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