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La maîtrise de la langue en sciences : l’exemple des SVT

Robin Bosdeveix & Brigitte HazardGroupe Sciences et technologies du vivant, de la santé et de la Terre (STVST)

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JOURNEE ACADEMIQUE AU CŒUR DES APPRENTISSAGES :MAÎTRISE DE LA LANGUE ET LANGAGES SCIENTIFIQUESMardi 3 décembre 2019

PLAN DE LA PRESENTATION

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1. Introduction 2. Lire en sciences3. Ecrire en sciences4. Parler en sciences

1. INTRODUCTION

LangageDimension linguistique

Savoirs scientifiquesDimension épistémologique

Enseignement des sciencesDimension didactique

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UN EXEMPLE POUR ENTRER DANS LA REFLEXION

■Quel nom proposez-vous pour désigner l’ensemble vert ?

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Les végétauxLes végétaux existent-ils dans le monde réel ?

LES VEGETAUX : UN CONCEPT, UNE CONSTRUCTION HUMAINE

■ Absence de superposition des conceptions : multiplicité de sens du terme « végétal » 5

(Meyer, Reeb & Bosdeveix, 2019)

LA CONSTRUCTION DES CONCEPTS SCIENTIFIQUES

■La construction de concepts scientifiques : un enjeu majeur de l’enseignement scolaire ■Accéder à un certain niveau de compréhension du monde et

d’abstraction■Dépasser la singularité des objets étudiés et donner aux

savoirs une dimension plus systémique (réseau conceptuel)

6Tiberghien (1994), Martinand (1994), Orange (1997; 2003)

Monde des objets et des évènements(REGISTRE EMPIRIQUE)

Communauté scientifique

critique

Communauté scientifique

critique Monde des modèles et

des théories

(REGISTRE THEORIQUE

)

Monde des modèles et

des théories

(REGISTRE THEORIQUE

)

LE CONCEPT SCIENTIFIQUE ET SON IMPORTANCE DANS L’ENSEIGNEMENT

■Représentation mentale générale et abstraite d’un objet ou d’un phénomène■… Formulé par un (ou des) mot(s) : dimension

linguistique ■… Stabilisée dans une communauté à un moment donné :

dimension sociale et historique■…. En lien avec un problème donné et intégrés dans une

théorie : dimension épistémologique■Du participe passé latin conceptus et du verbe concipere,

qui signifie « contenir entièrement », « saisir l’ensemble », « former en soi »

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LES TROIS DIMENSIONS D’UN CONCEPT

8Astolfi, J.-P. P., Darot, E., Ginsburger-Vogel, Y., & Toussaint, J. (1997). Mots-clés de la didactique des sciences. Paris-Bruxelles: De Boeck Université.

UN MÊME MOT N’EST PAS UN MÊME CONCEPT

■ Importance de la polysémie en sciences : une richesse pour l'expert, mais une source de difficultés pour le novice => un travail didactique spécifique à conduire et un effort d’explicitation■Nombreux exemples

■Energie : sens physique (grandeur qui se conserve et définie au niveau d’un système), sens anthropique / sociétal (consommation et production d’énergie), sens mystique…

■Respiration : de l’organisme, de la cellule (métabolisme), métaphorique (pause, soupir)

■Groupes biologiques (végétaux, poissons, légumes…) : sens scientifique vs sens quotidien

■Hypothèse, modélisation… : des sens qui peuvent différer d’une discipline scientifique à l’autre

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Travail langagier essentiel afin de ne pas rester dans l’implicite, source d’ambiguïtés

APPRENDRE EN SCIENCES IMPLIQUE DE CONSTRUIRE UNE FAÇON SPECIFIQUE DE PENSER, PARLER, ECRIRE ET AGIR DE LA DISCIPLINE

■Vygotski « Pensée et langage » (1934) : penser, parler, agir sont co-substantiels■Distinction entre concepts quotidiens et concepts scientifiques

proposée par Vygotski, les concepts scientifiques se distinguent par leur caractère explicite et leur dimension langagière.

■« Ils vivent à travers des représentations symboliques – au premier chef, le langage, et les autres systèmes symboliques en mathématiques » (Rogalski, 2008, p. 36)

■Dimension sociale des apprentissages : le langage comme moyen d'interagir dans une communauté disciplinaire ■Science : activité humaine collective avec son langage

spécifique■Les démarches scientifiques (démarche expérimentale, modélisation…)■Argumentation scientifique : relation faits / idées, construction d’un systèmes de

preuves, corrélations et causalité■Les objets étudiés en sciences et son vocabulaire spécifique

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1. LIRE EN SCIENCES

■Diversité des lectures dans l'enseignement des sciences ■Littérature scientifique■Texte documentaire (manuels scolaires, vulgarisation scientifique,

presse…)■Fiction (fiction réaliste ou science fiction)

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DES ENJEUX CONCERNANT LES COMPETENCES DE MAÎTRISE DE LA LANGUE■La compréhension de l’écrit en sciences

■Aider les élèves à sélectionner un mode de lecture (scientifique ou littéraire) en fonction des besoins et du contexte ; par ex, un récit d’animal : Relever voire vérifier ce qui est scientifique;Relever ce qui est de l’imaginaire, de l’affectif

■Exposer les élèves à des textes leur permettant de lire pour apprendre et pour apprendre le langage de la discipline

■Opérationnaliser certaines activités grammaticales■Un texte scientifique est un texte intéressant car :

Il ne néglige pas les transitions : connecteurs logiques et temporels;Il attire l’attention sur certains phénomènes : présent factuel/présent général; particulier/général Il utilise les formes impersonnellesIl utilise des reformulations (« qu’on appelle »)Il donne de l’importance à la ponctuation, à la typographie et aux procédés de mise en valeur

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LA LITTERATURE SCIENTIFIQUE

■Articles scientifiques et leur adaptation pour la classe(Primary Scientific Litterature et Adapted Scientific Litterature)■Authenticité

■Lecture d’articles : part importante de l'activité scientifique, estimée à un quart du temps de travail des scientifiques

■Authenticité du document (non scolaire) : façon d’accéder à la façon dont s’écrit la science

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ADAPTATION ET AUTHENTICITE

■« Avec l’expérience de plusieurs articles étudiés en lycée, il paraît tout à fait possible de faire lire des portions d’articles, au sein de l’article global, avec une mise en page inchangée. Il nous semble plus authentique de faire lire moins de texte, mais du texte non modifié. En effet, cela correspond mieux à l’activité réelle d’un chercheur, qui ne lit par exemple que le résumé et la méthodologie, ou que le résumé et la discussion. Cela permet aussi de préparer nos élèves à savoir repérer, trier, hiérarchiser l’information dans un texte scientifique complexe qu’ils pourraient rencontrer sur Internet » (Lalevée, 2014 : 123).

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Lalevée, F. (2014). Bilan d’érosion d’un cours d’eau alpin : L’Isère à Grenoble. Quelques modalités de la construction du savoir scientifique : L’exploitation d’un article scientifique avec des élèves de terminale S. Biologie Géologie, 2, 115‑152.

LES TEXTES DOCUMENTAIRES

■Outil précieux dans la démarche de problématisation et de résolution de problème■ Importance du choix des textes documentaires au service

de la démarche■Nécessité d’un questionnement organisé et adapté par le

professeur■ Importance des consignes, du travail de reformulation et

d’appropriation■Exemple

■Repérage de la structure du texte■Lexique■Compréhension des idées principales■Compréhension de la démarche scientifique.

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LA FICTION EN SCIENCES

■Lecture instrumentalisée (Avel & Crinon, 2012)■Rôle du récit fictionnel pour problématiser en sciences■ Intrigue et nœud du récit comme outil pour explorer

l’univers des possibles■Point de départ pour construire des explications

scientifiques (en allant au-delà de la fiction)

16Triquet, E., & Bruguière, C. (2014). Album de fiction, obstacles sur la métamorphose et propositions didactiques. RDST. Recherches en didactique des sciences et des technologies, (9), 51‑78.

Fiction réaliste

LES BANDES DESSINEES EN SCIENCES

17http://www.stimuli-asso.com/lesgrandiloquents/

PROMOUVOIR LA LECTURE PERSONNELLE (Y COMPRIS EN SCIENCES)

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Dispositif "Quarts d'heure lecture"

2. ECRIRE EN SCIENCES

■Différents écrits en sciences■Ecrit pour éclairer sa pensée, pour conceptualiser■Ecrit pour garder des traces■Ecrit pour communiquer (publier un article, un poster…)

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« SCIENCE DE JOUR ET SCIENCE DE NUIT »

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« La science a en fait deux aspects. Ce qu’on pourrait appeler science de jour et science de nuit. La science de jour met en jeu des raisonnements qui s’articulent comme des engrenages, des résultats qui ont la force de la certitude. […]La science de nuit, au contraire, erre à l’aveugle. Elle hésite, trébuche, recule, transpire, se réveille en sursaut. Doutant de tout, elle se cherche, s’interroge, se reprend sans cesse. […] Ce qui guide l’esprit alors, ce n’est pas la logique. C’est l’instinct, l’intuition. C’est le besoin d’y voir clair. C’est l’acharnement à vivre. C’est le courage. […] Lorsqu’il en vient à écrire un article pour publier le résultat de son travail, le scientifique, consciemment ou non, oublie la science de nuit pour ne plus parler que de science de jour. Il s’agit de mettre en ordre une masse de données récoltées au fil des mois et des années, de leur donner une forme qui deviendra alors le compte-rendu officiel de la recherche. Une histoire possédant assez de force et de persuasion pour convaincre les collègues. Pour les pousser à adopter votre point de vue et même pour éclairer leur propre recherche.

Etrange exercice en vérité. La science, c’est avant tout un monde d’idées en mouvement. Écrire pour rendre compte d’une recherche, c’est immobiliser ses idées ; les figer ; comme si on dépeignait une course de chevaux par un instantané. […] [c’est] remplacer l’ordre réel des évènements, des découvertes, par ce qui apparaît comme l’ordre logique, celui qui aurait dû être suivi si, au début, la conclusion avait été connue. Il y a un rite dans la manière de présenter les résultats scientifiques. Un peu comme si l’on décrivait l’histoire d’une guerre d’après les seuls communiqués d’état-major.

F. Jacob « Le courage du chercheur » Séance publique annuelle de l’Académie des Sciences 2005

DIFFERENTS TYPES D’ECRITS EN CLASSE

■Les écrits de début d’activité : individuels, destinés au recueil des représentations■Les écrits intermédiaires : individuels ou de groupes; noter

des observations, préciser un montage, faire un premier CR d’expérience, …■Les écrits de synthèse finalisés : réalisés collectivement

ou en petits groupes; contenus choisis et forme corrigée

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EN RESPECTANT LES CARACTERISTIQUES DES ECRITS SCIENTIFIQUES

■Des écrits organisés et pas seulement en écrivant des légendes, en remplissant des textes à trous, en recopiant des mots etc.■Être rigoureux dans la formulation de la pensée (écrit

argumentatif et non narratif)■Rapprocher des faits, établir des corrélations (structuration,

connecteurs grammaticaux, vocabulaire adéquat) ■Employer les termes scientifiques dans des situations variées

pour en construire le sens ■Comprendre et choisir les bons modes de représentation

graphique scientifique …

FACE À LA COMPLEXITE, DES AIDES À L’ECRITURE

Exemple en collège■Ton texte doit contenir les noms des animaux identifiés

comme des preuves (tu dois utiliser une clé de détermination)■Tu dois indiquer le nombre précis d’animaux décédés.■Tu dois rechercher (dans le texte en haut de la page) si

Monsieur Mulot et Mme Belette ont raison ou tort.■ Il faut utiliser les mots : car ou parce que (indiquant que

tu justifies tes réponses)■ Ton texte doit indiquer si l’affaire est classée (résolue

ou non résolue)

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DES RESSOURCES UTILES AUTOUR DE L’ECRIT

24Téléchargement

Téléchargement

Académie d’Aix-Marseille

3. PARLER EN SCIENCES

■Décrire et expliquer des phénomènes scientifiques■Importance du débat scientifique dans la problématisation et la

recherche d’explications

■Débattre de questions scientifiques socialement vives (réchauffement climatique, clonage, transgénèse, vaccination, homéopathie…)

■Identifier ce qui relèvent de la science, de valeurs, de croyances et d’opinions

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L’ELÈVE DOIT ÊTRE CAPABLE DE :

■Participer oralement en répondant au questionnement tout en écoutant les interventions des autres élèves (en lien avec les compétences psycho-sociales : empathie, gestion de son stress, communication…)■Echanger avec ses pairs dans un souci d’organisation du travail, de

conception d’actions ou de confrontations de points de vue ou de résultats■Construire oralement une démarche scientifique explicative en

formulant des problèmes scientifiques, des hypothèses explicatives, des pistes de recherche, des bilans et des conclusions■Développer un propos en public sur un sujet déterminé

■Par exemple en exposant à la première personne pour créer ses formulations personnelles : se faire guide de musée, participer à une émission de télévision fictive…

■Participer à un débat scientifique ou un jeu de rôle■Recueillir des informations pour avoir « quelque chose à dire »■Se mettre d’accord sur les règles du jeu ■Distribuer les rôles (en cas de jeu de rôle).

LE DEBAT SCIENTIFIQUE

■Débat scientifique et argumentation

■Importance d’une question féconde engageant vers une recherche d’explications

■Un pilotage du débat par l’enseignant, permettant l’expression des controverses et prenant la place de tiers lors de controverses (reformulation et questionnement)

■Une synthèse scientifique des impossibilités, des nécessités et des possibles restant à explorer

■Un exemple en cycle 3■Comment ce que j'ai mangé peut-il

me donner des forces ?■Réalisation d’affiche en groupe puis

débat autour des affiches

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Orange, C. (2003). Débat scientifique dans la classe, problématisation et argumentation : Le cas d’un débat sur la nutrition au cours moyen. Aster, 37, 83‑107. https://doi.org/10.4267/2042/8821

CONCLUSION

■Les trois cercles de la maîtrise de la langue (Paul Raucy, IG doyen du groupe Lettres)

■Les compétences en matière de maîtrise de la langue : attention collective et travail dans toutes les disciplines, même si, bien sûr, elles se systématisent en cours de français et y font l’objet d’une réflexion plus approfondie

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EcoleToutes

les discipline

sFrançais

• Vigilance et exigence partagées en matière de correction de la langue

• Promouvoir un bon usage de la langue et une attention constante à ce qui touche à la qualité de l’expression

• Prise en compte de la dimension langagière dans toutes les disciplines

• Contexte spécifique pour la compréhension de la langue

• Enseigner la grammaire et systématiser l’enrichissement du lexique

• Exercer régulièrement les élèves

• Les faire réfléchir aux règles et aux usages de la langue

RÔLE ESSENTIEL DE TOUS LES ENSEIGNANTS

■Les professeurs ont tous à jouer un rôle dans la maîtrise de la langue, sans renoncer à leur identité disciplinaire et professionnelle, mais la maîtrise de la langue fait partie intégrante de leur mission (enjeu majeur de l’école)■Travailler les inégalités socio-culturelles, qui se

manifestent fortement au niveau des compétences langagières■ Importance du langage (cf. travaux d’Elisabeth Bautier et

de Jean-Yves Rochex à Paris 8 – CIRCEFT ESCOL Education et scolarisation) 

■Malentendus didactiques et langage

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DES LEVIERS À SAISIR

■Les collaborations entre enseignants sur cet objet partagé ■Le LSU un levier pour un regard concerté sur la maîtrise

de la langue (domaine 1 : « Domaine 1 : les langages pour penser et communiquer »)■Se saisir du levier des évaluations nationales (6e et

seconde) en sciences

30https://eduscol.education.fr/test_accompagnement_francais_niveau_sixieme/ https://eduscol.education.fr/cid142313/tests-de-positionnement-de-seconde-2019-2020.html

QUELQUES REFERENCES

31

• Buty, C., Plantin, C., Collectif, & Mirza, N. M. (2009). Argumenter en classe de sciences : Du débat à l’apprentissage. Lyon: INRP.• Schneeberger, P., Vérin, A., & Collectif. (2009). Développer des pratiques d’oral et d’écrit en sciences : Quels enjeux pour les apprentissages à l’école ? Lyon: INRP.

QUELQUES REFERENCES

32

• Orange, C. (2012). Enseigner les sciences. Problèmes, débats et savoirs scientifiques en classe. Bruxelles: De Boeck.• Jaubert, M. (2007). Langage et construction de connaissances à l’école : Un exemple en sciences. Pessac: Presses universitaires de Bordeaux.

QUELQUES REFERENCES SUR LA LECTURE EN SCIENCES

33

• Avel, P. (2019). Lire-dire en sciences pour résoudre un problème ou pour problématiser ? Spirale, (64), 45‑60.• Avel, P., & Crinon, J. (2012). Lire des textes pour apprendre en sciences et pour apprendre à comprendre : D’une lecture en contexte à une lecture instrumentalisée. Repères, (45), 117‑134. https://doi.org/10.4000/reperes.149• Bruguière, C., & Triquet, E. (Ed.). (2014). Sciences et albums de jeunesse. Des récits de fiction pour appréhender les sciences et les mathématiques à l’école primaire. Paris: Canope Edition.• Bruguière, C., & Triquet, E. (2012). Des albums de fiction réaliste pour problématiser le monde vivant. Repères. Recherches en didactique du français langue maternelle, (45), 181‑200.

DIAPOS SUPPLEMENTAIRES

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DES EXEMPLES DE TEXTES EN SCIENCES

■Texte écrit par Réaumur et le questionnement■Repérage de la structure■Lexique■Compréhension des idées principales■Compréhension de la démarche scientifique.

Au XVIII e siècle, les scientifiques s’interrogent sur le mécanisme de la digestion. Une des théories de l’époque est celle de Giovanni Borelli (1608-1672) pour qui la digestion serait un phénomène purement mécanique : les aliments seraient simplement broyés dans le tube digestif. Le scientifique français René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757) ne croit pas à cette théorie. Son étude porta sur une buse, oiseau appartenant à la famille des rapaces, qui régurgite naturellement des pelotes de réjection, c’est-à-dire des pelotes contenant les restes des aliments non digérés (plumes, os, poils…) Voici le récit d’une de sesexpériences :« Je plaçai dans un gros tube en fer blanc ouvert aux deux bouts, un morceau de viande qui l’égalait presque en longueur. Le tube ainsi garni fut donné à une buse pour son premier déjeuner le matin à 7h. Ce ne fut que le lendemain matin à 7h et demie que je trouvai le tube qu’elle venait de rendre : il avait gardé toute sa rondeur, on ne découvrait sur sa surface extérieure aucune trace de frottements. Le morceau de viande resté à l’intérieur avait-il été digéré ? Il avait été réduit au quart de son premier volume et de son premier poids; ce qui en restait était couvert par une espèce de bouillie venue probablement de celles de ses parties qui avaient été dissoutes. »D’après « Observations sur la digestion des oiseaux » René Antoine Ferchault de Réaumur (1752)

TEXTE

Lire le texte et répondre au questionnaire pour vérifier la compréhension :1- Quel est celui des deux paragraphes qui exprime la parole de Réaumur ? Comment le sait-on ?2- Quel mot remplace le « l’ » dans l’expression « qui l’égalait » ? (choisir une réponse)A- Morceau.B- Viande.C- Tube.3 - Dans la phrase « … à 7h et demie que je trouvai le tube qu’elle venait de rendre …»Remplacer « elle » par un nom sans changer le sens de la phrase.4- Remplacer l’expression « celles de ses parties » par une expression plus facile à comprendre pour le lecteur.5- Pourquoi Réaumur utilise-t-il le plus-que-parfait de l’indicatif dans la phrase « il avait été réduit au quart de son premier volume… » ?6- Qu’apprend-on de ce texte ? (choisir une réponse)A- Comment vit la buse.B- Que l’étude de Réaumur porte sur la buse.C- Que l’on a ouvert l’estomac d’une buse avec un objet en fer.D- Que Giovanni Borelli dit que, lors de la digestion, les aliments seraient simplement broyés dans le tube digestif.

CONSIGNES

QUELQUES POINTS D’ATTENTION

■La question cruciale des consignes

38Annie BOISBOUVIER (Grenoble)

IMPORTANCE DE L’ECRIT DANS LES APPRENTISSAGES SCIENTIFIQUES

■Ecrire est indispensable à l’élève pour structurer sa pensée, découvrir les liens entre ses connaissances et prendre de la distance par rapport à son apprentissage ■Si on souhaite que l’écrit devienne un outil de pensée en

science, il est indispensable de laisser le temps à l’élève■L’élève doit aimer écrire et en comprendre l’intérêt :

■Des textes mais aussi des productions graphiques■Des productions provisoires non finalisées■Des écrits pour confronter sa réflexion avec celle des autres, pour être lu

par d’autres …■Des outils pour améliorer la production mais sans rigidifier l’expression

DES ECRITS DIFFERENTS …

■Décrire un paysage en géographie (ou en SVT!) et décrire ce même paysage en français ■L’écriture est objet d’apprentissage en français alors

qu’elle est outil méthodologique en géographie. En géographie, l’écrit est validé par sa fidélité au savoir institutionnel qu’il transmet ; en français par la pertinence du cadre générique et l’adéquation à l’effet recherché.

DES PRODUCTIONS ECRITES EN FONCTION DE L’OBJECTIF POURSUIVI

■Expression des questions sur un sujet ou des conceptions■Rapports d’observation …fiches d’identité■Comptes rendus d’expériences, de sorties …pour soi, pour

les autres■Description d’un dispositif expérimental■Construction d’une synthèse à partir d’une recherche

documentaire …selon différent niveau d’exigence■Présentation d’une recherche …affiches

DES EXEMPLES DE PRODUCTIONS ECRITES

RESUME ECRIT

SCHEMA BILAN : AUTRE TYPE DE TRACE ECRITE

AUTRE FORME DE SCHEMA DE SYNTHÈSE

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PLACE DU DEBAT DANS UNE SEQUENCE : UN EXEMPLE ISSU D’UNE RECHERCHE

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Orange, C. (2010). Situations forcées, recherches didactiques et développement du métier enseignant. Recherches en éducation, Hors série n°2, 73‑85. http://www.recherches-en-education.net/IMG/pdf/REE-HS-no2.pdf

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