La vie privée à l'épreuve des réseaux sociaux

7/29/2019 La vie prive l'preuve des rseaux sociaux

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ACtUALitS

CLAIRAGE

PERSONNES ET fAMILLEsou l diection cientifique de Luent ayNs et Philippe DELEBECQUE, Pofeeu lUniveit Pnthon-sobonne(Pi I), et de Piee CrOCQ, Pofeeu lUniveit Pnthon-a (Pi II)

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La vie prive lprevedes rseax sociaxLa prservation dune vie prive peut paratre drisoire ou secondaire qui recherche

les effets de la notorit quelque peu factice offerte par les rseaux sociaux.

Mais lorsque la surexposition mdiatique devient une vritable source de prjudice,

quelles rponses peut apporter le droit pour faire cesser une atteinte une intimit

que lon a soimme dvoile ?

Pour vivre heureux, vivons cachs !Voil n adage qi parat bien loindes proccpations des promo-ters de rseax sociax et dnegrande partie de lers tilisaters.

On porrait mme se demander si, por vivre connects, ilne at pas vivre exhibs Voyant la toile comme n niversde libert sans contrainte, la plpart des grands vecters de

commnication actels ondent lers pratiqes sr le postlatqe tot doit tre rend pblic. On pet sans dote y voir lin-lence d droit amricain (les servers des rseax sociax lespls reprsentatis se trovent ax tats-unis), les tats-unisayant tojors t pls sociex dviter les restrictions sr lecommerce lectroniqe qe dassrer ne protection eectivedes donnes personnelles sr Internet ; mais cela correspondassi et srtot lesprit de la gnration d Net qi aitmerger ne novelle orme de sociabilit onde sr leschanges libres et la conversation en contin (v. Dagnad M.,Gnration Y, les jenes et les rseax sociax : de la drision la sbversion, Presses de Sciences Po, 2011).Appars en 1995, les rseax sociax nont cess de sedvelopper partir des annes 2000. Ce sccs a t rend

possible par les progrs technologiqes raliss sr les otilsde connexion (tlphones mobiles de novelle gnration otablettes type iPad) qi ont permis ax sagers daccder Internet et ax rseax sociax partot et tot moment.Dinie dans les annes 1950 par le sociologe J. A. Barnes(Le rsea social est n ensemble didentits sociales,telles que des individus ou encore des organisations relies

entre elles par des liens crs lors dinteractions sociales ,Barnes J. A., in Class and Committees in a Norwegian IslandParish, Hman Relations 1954, n 7, article reprodit parLeinhardt S., in Social Networks : A Developing Paradigm,Academic Press, New York, 1977), la notion de rseau sociala t reprise dans les annes 1990 por dsigner des com-

mnats dinternates se regropant ators dintrtscommns. On y adhre en se crant n proil, sorte decarte didentit nmriqe permettant de sidentiier et dese connecter lors des changes avec les atres membres.Le rsea permet ainsi de partager des inormations, des

messages, des photos o des vidos sr le Neto a seindne liste limite de contacts (les amex amis).Les rseax sociax sont ajordhi si nombrex etconcernent tant de miliex divers qil est deven dii-cile de cerner les onctions de chacn. Selon ne rcentetde de lObservatoire des rseax sociax (sondage ralisavec IfOP en octobre 2012 et accessible ladresse http://www.iop.com/media/poll/2050-1-stdy_ile.pd),Facebook

reste le rsea social le pls conn (por 95 % des son-ds), devant YouTube (94 %) et Twitter(89 %) ; ltde selimite ax qarante principax sites dchanges (tels qeMSN Messenger, Copains davant, Dailymotion, Google+,Linkedln, Viadeo, etc.), mais ils sont en ralit innom-brables. En jillet 2012, Mark Zckerberg, le crater deFacebook, annonait avoir atteint le chire de 750 millionsdadhrents. Ajordhi, 82 % des franais se dclarentmembres da moins n rsea social, n internate tanten moyenne membre de 3,5 rseax sociax (Observatoiredes rseax sociax, sondage IfOP, oct. 2012, prcit). Avecpls de 40 millions dinternates en france (Mdiamtrie,janv. 2012 : 40,24 millions dinternates) et pls de 2,3 mil-liards dinternates dans le monde (Le Monde, 11 nov. 2012),

il est acile de se rendre compte de lampler d phnomne.force est de constater qe les personnes encore rtives lide dappartenir ces commnats damis virtels ontdsormais igre doriginales exceptions.Il at reconnatre qe lintrt des rseax sociax nest pasdisctable. Ils sont n ormidable vecter dchanges et decommnication (ils pevent mme devenir des otils de dmo-cratie ; v. ainsi, le rle essentiel jo par les rseax sociaxdans le Printemps arabe), mais assi ne sorce importantede cration de valer (Facebook, dont 85 % des revens sonttirs de la pblicit, a gnr 15,3 milliards deros et cr232 000 emplois en 2011 ; en france, la plateorme est lori-gine de prs de 1,9 milliard deros dactivit conomiqe et

prs de 22 000 emplois (sorce : cabinet Deloitte)).A-del des simples particliers, ce sont dsormais leshommes politiqes (la campagne des prsidentielles axtats-unis sest joe en grande partie sr les rseax sociax,v. le tweetde B. Obama d 6 novembre 2012 : Four more

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