L'adolescent difficile et ses vulnérabilités

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L’adolescent difficile et ses vulnérabilités.Amine Benjelloun

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Quelques précautions: Confondre « un adolescent difficile » et un

« adolescent délinquant », malgré quelques particularités qui peuvent être communes.

Ne rester que dans son champ de compétences, sans se décentrer.

Tomber dans le « tout sécuritaire ». Autour d’un acte posé par l’adolescent,

différencier la micro genèse de la macro genèse.

Distribution gaussienne de la prévalence.

Un adolescent difficile ?

« Un adolescent :– Qui met en échec le sanitaire, l’éducatif, le

judiciaire;– Qui relèverait pourtant d’un ou plusieurs de

ces secteurs;

– Qui oblige les intervenants à trouver des alliances auprès des autres  »

« Un adolescent qui ’’bouche les conduits’’ »

Difficulté de la définition:

– Qui n’est sûrement pas médicale, ni judiciaire, probablement sociétal.

PJJ :nécessité d’un enseignement à « plusieurs focale », « national et régional »

Des apports variés, qui questionnent, donnant du recul au travailleur.

Le but étant de créer des réseaux locaux, des passerelles, des liens autour de l’adolescent dit difficile.

La richesse des mémoires des travailleurs sociaux, éducateurs, innovateurs, bien plus que les enseignants et les médecins.

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Ce qui s’écrit,mais attention, précautions !!!

Délinquance limitée à l’adolescence Apparition à l’adolescence. Temporaire. Forte prévalence Pas de facteurs de risques

neurobiologiques Très faibles risques génénétiques

D. persistant toute la vie Apparition à l’enfance Persistance sur plusieurs périodes

de vie Cas rares. Troubles neurobiologiques et

comportementaux Probable transmission génétique

des risques

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I:Du terrain sociologique :

- Durkheim (1897), puis (Merton , (1938): Absence de densité morale et anomie (désagrégation des

valeurs et des repères, du tissu social, de solidarité)

@Anomie: (Srole, 1997) (et aliénation):-Sentiment que les dirigeants sont indifférents aux besoins des populations.-Sentiment qu’on ne peut accomplir grand-chose dans la société , qui manque d’ordre.-Sentiment que les buts de la vie reculent plutôt que d’être réalisés.-Sentiment de futilité-Conviction que l’on ne peut compter sur ses amis ou un soutien psychologique ou social.

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Anomie et AliénationLa faiblesse du lien social

Anomie:– Hétérogénéité: Anomie plus élevée si société hétérogène .– Diversité des systèmes familiaux (clans, f.nucléaires,

f.monoparentales…): plus à risque.– Hétérogénéité culturelle– Diversité des âges.

Mais, mais, …et peut être heureusement ! :

-Les études (Rotter, 1983) menées sur la délinquance, reprenant ces facteurs, n’ont pas montrées de corrélation significative entre le contrôle externe et le passage à l’acte délinquant.

-Distinguer le niveau social et collectif (probablement vrai) et le niveau individuel

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Quelques facteurs de désorganisation sociale:

A:La faiblesse du contrôle social (cf anomie):– L’intégration sociale: niveau et fréquence des

interactions.– La circulation de l’information.– Le niveau d’acceptation de l’autorité.– Le niveau d’élaboration de la réaction sociale:

• La famille;• L’école;• La ville.

Adéquation entre la gravité d’un acte et la réaction sociale

« Lorsque la peine est sans mesure, on est souvent obligé de lui préférer l’impunité. Pour que le châtiment produise l’effet que l’on doit en attendre, il suffit que le mal qu’il cause surpasse le bien que le coupable en a retiré. »

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Montesquieu, 1748, « L’esprit des lois »

B: la faiblesse du lien social

L’Attachement. :Aspect affectif:

– Aux parents (crainte d’une perte d’amour), adultes,…, mais aussi aux institutions.

– « Nous sommes des êtres moraux dans la mesures ou nous sommes des êtres sociaux » (Durkheim)

L’ engagement.

– Aspect rationnel, cognitif du lien et de ce que le passage à l’acte risque de remettre en question.

L’investissement.

– Aspect quantitatif de l’engagement. Les croyances.

– Crédit accordé aux personnes, aux institutions .

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II : La famille

Là encore , attention aux clichés !

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Quelques facteurs cités:-Les changements de résidence fréquents ( précarité , le plus souvent)-Qualité de l’habitat: moins de facilites sanitaires, moins propres.-instabilité socioprofessionnelles.-Absence du père.-Pathologie grand parentale, délinquance accrue des collatéraux.-Absence de régularité au niveau des grandes fonctions.-Instabilité au niveau de la gestion de l’argent.-Inscription faible dans le temps.-Peu de sensibilité à la culture.

Les styles familiaux:(Baumring 1968; 1991; Steinberg, 1993)

Permissif: +++Individualité de l’E. Pas de restrictions ni P, ni C.

Autoritaire:Restriction P et C

Démocratique:Autorité juste; autonomie++; restrictions C mais pas P

Non punitif, peu exigeant sur la participation.

Détermine et contrôle, selon une norme absolue.

Dirige l’E, mais avc rationalité

Opinion de l’enfant sur la F; trop d’explications.

Obéissance= vertu; Punitions pour « courber »

Encourage la discussion autour de la politique familiale

Pas d’encouragements à obéir aux normes.

Valeurs instrumentales: autorité, travail, traditions.

Autonomie et conformité valorisées.

Que la raison mais aucune forme de pouvoir.

Pas de discussions. Contrôle ferme au niveau des divergences, mais pas de restrictions.

Aucun contrôle sur l’enfant. Contrôle permanent de l’E; aucune autonomie

Reconnait les particularités de l’E, mais aussi les normes

Aucune entrave . E responsable de l’ordre ménager. Raison et pouvoir

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Plusieurs autres modèles:

Olson ( 1979): cohésion / adaptabilité

Lellehars & Montandon(1991):

• Familles « parallèles »

• Familles « bastion »

• Familles « association »

• Familles « compagnonnage »13

III L’adolescent .

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Attention !!! Aux simplismes !

A/La Biologie:

EEG: aucune particularité

Déséquilibre maturatif (Pontius -2002) entre :• le système frontal (contrôle des interactions et de la

sociabilisation / impulsivité) • & le système limbique ( régulation des systèmes

primaires de survie).– Exemple:« limbic psychotic trigger reaction »: violence

inexplicable, actes graves, le sujet reconnaît sa propre culpabilité mais est incapable d’expliquer le pourquoi.

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Déficit discret en sérotonine (Zuckerman, 1999): inhibition comportementale et délai avant l’action: discrète baisse rapportée (auto agressivité et hétéro agressivité)???.

Déficit discret en épinéphrine (Moffitt, 1993): délinquants persistants.???.

Augmentation de la testostérone + alcoolisme: détenus violents, dominance , compétitivité.

Déficit en MOA-A.

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Mais méta analyses contradictoires!!!Autres facteurs associés,

notamment sociologiques, comme l’INTEGRATION SOCIALE +++

B/ Les facteurs périnataux:

Peu recherchés en cliniques . Pas de valeurs propres significatives. N’ont de valeur que si associés à un

parenting défaillant. Certains toxiques incriminés:

tabagisme et alcoolisme maternel (qqf paternel), autres produits…

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C: La génétique:

- Pierre Robertoux :- « Existe t il des genes du

comportement? »

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- Interaction gène /environnement+++

D: le concept de Tempérament

Définition: ensemble des éléments biologiques héréditaires et acquis constituants, avec les facteurs psychologiques, la personnalité.

« Faiblesse de contrôle » : labilité émotionnelle; difficulté de se tenir tranquille; faiblesse de l’attention; négativisme: corrélés à des problèmes de comportement mais pas de délinquance.

Déficits exécutifs associés: soutien de l’attention et de la concentration; raisonnement abstrait; anticipation; organisation; autocontrôle; flexibilité mentale; coordination; inhibition de comportements inappropriés ou impulsifs.

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E:Les troubles de l’ATTACHEMENT:

Travaux de Harlow (59),R. Sptiz (63),J. Bowlby (69)+++.

M.Ainsworth (78), puis M.Maine. Attachement et fonctionnement psychique:

corrélation avec le modèle de construction de relation avec les pairs et l adaptation sociale:– Intériorisation de la présence de l’Autre; souci de

l’opinion de l’Autre; intimité relationnelle à l’Autre ; identification affective à l’Autre.

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Chez les carencés de l’attachement:

L’intolérance à autrui: jugement de l’autre; vision égocentrique;…

Perturbation de l’image parentale: problématique œdipiennes très présentes, Surmoi défaillant, …; image idéalisée des parents, sans aucune nuance possible. Images parentales inattaquables.

Non intériorisation des conflits :l’opposition (N) n est pas que extérieure; internalisée de façon ambivalente souvent; ici, mise à distance, aucune ambivalence: opposition, défi, méfiance, mépris, sans hésitation, sans malaise.

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« Les petits durs » (Redl 1964) :

Intolérance à la frustration; Élimination de l’anxiété; Difficulté de résister à la tentation; Excitation collective; Impossibilité à sublimer; Nouveauté qui fait peur; Un passé qui fait peur toujours ramené; idem, recours a d’anciennes

images pour se satisfaire; Objets non préservables pour l’avenir; Difficile compréhension des règles; Peur des échecs et des succès (nouveaux) Ne pas tirer de leçons de ce qui arrive aux autres. Peu de contrôle interne qui supplée un contrôle externe.

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F/Approche Psychopathologique+++

Des approches dynamiques, ouvertes– Philippe Jeamnet:

• « Dépendance Affective » versus « Autonomie »• « Peurs d’Abondon » versus « Angoisses

d’Intrusion »– Philippe Guitton:

• Concept de « pubertaire »– René Roussillon:

• Concept de « psyché limite »; • Concept « d’affect messager, partagé,

composé »

En vous remerciant.

Attention encore une fois aux raccourcis !!!

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