98
1 Rapport adopté lors de la session du Conseil national de l’Ordre des médecins du 20 octobre 2011 Dr Isabelle BOHL SANTE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT PRISES EN CHARGE Avec la Participation des Docteurs : Jean Marc Brasseur, René Luigi, Jean François Rault et François Wilmet

Santé de l'enfant et de l'adolescent

  • Upload
    vancong

  • View
    224

  • Download
    3

Embed Size (px)

Citation preview

  • 1

    Rapport adopté lors de la session du Conseil national de l’Ordre des médecins du 20 octobre 2011 Dr Isabelle BOHL

    SANTE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT

    PRISES EN CHARGE

    Avec la Participation des Docteurs : Jean Marc Brasseur, René Luigi, Jean François Rault et François Wilmet

  • 2

    Table des matières

    I – Etat des lieux A/ De la bonne santé au Capital Santé 1/ La santé est un sujet d’actualité tant sur le plan national que sur le plan européen 2/ La santé définie par l’OMS 3/ Les droits de l’enfant en matière de santé 4/ Les rapports les plus récents 5- Le bilan INNOCENTI 2010 : des chiffres alarmants II – Une politique de santé pour l’enfant plus forte avec une nouvelle législation et une politique de prévention renforcée A/ Une législation française déjà ancienne pour la petite enfance B/ Une législation plus récente pour répondre aux nouveaux besoins de santé publique 1/ La vaccination 2/ La loi du 5 mars 2007 la protection de l’enfance 3/ La loi HPST du 21 juillet 2009 C/ La loi de Santé Publique 2004-2011 : des plans liés aux principaux déterminants de la santé : des objectifs chiffrés ambitieux 1/ La loi de santé publique 2004 2/ La loi de santé publique 2004-2011 a/ la périnatalité b/ l’enfant et l’adolescent 3/ Le Plan santé jeunes 2008-2010 4/ Les addictions : plans addictions 5/ Surpoids : le plan obésité 6/ Les maladies infectieuses 7/ Les vaccins III – Inflation des besoins de santé A/ Des tendances addictives de plus en plus précoces 1/ le cannabis 2/ l’alcool 3/ les jeux en ligne B/ Des enjeux de santé publique variables 1/ l’obésité 2/ vaccination en baisse 3/ IVG 4/ les suicides C/ Les facteurs environnementaux 1/ familiaux 2/ scolaires D/ Facteurs sociaux économiques 1/ précarité 2/ inégalités sociales de santé

  • 3

    IV – Les acteurs de santé et le cloisonnement décisionnel A/ Les structures administratives 1/ l’aide sociale à l’enfance 2/ la PMI 3/ le CAMP B/ Les Institutions 1/ la PMI 2/ les acteurs de l’enfance et de l’adolescent 3/ les actions des différentes institutions se chevauchent pour les mêmes activités 4/ les filières de dépistage-diagnostic-soins constituent un domaine complexe 5/ réseau de santé 6/ les professionnels de santé non médecins V – Les dossiers médicaux A/ Le carnet de santé B/ Les autres dossiers médicaux C/ Le dossier médical scolaire D/ Création d’un outil de coordination partagé : « DMP » de l’enfant et de l’adolescent 1/ le syndrome de la ceinture de sécurité ou l’éducation par l’exemple de l’enfant 2/ un « DMP portable » détenu par le patient lui-même VI – La démographie médicale A/ les pédiatres en activité régulière B/ les médecins généralistes en activité régulière C/ les médecins de PMI en activité régulière D/ Les médecins scolaires en activité régulière E/ Les médecins spécialistes en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent en activité régulière VII – Conclusions et propositions de la section Santé Publique et Démographie Médicale A/ Conclusions 1/ la bonne santé de l’enfant, préalable au capital santé de l’adulte 2/ les constats B/ Propositions de la section Santé Publique et Démographie Médicale 1/ prévention 2/ coordination 3/ information Bibliographie Annexe 1 : Fiches ARS

  • 4

    I - Etat des lieux

    La santé de l’enfant, problème majeur de Santé Publique, est sûrement un des enjeux des plus importants des années à venir.

    Les enfants représentent 23% de la population française et la préservation de leur capital santé conditionne la situation sanitaire, économique et sociale de demain.

    Première de la classe européenne pour sa natalité, avec 800 000 naissances, la France reste à la traîne sur le plan de la santé de l'enfant, 15ème sur les 26 pays les plus riches de l'OCDE.

    Durant la dernière décennie, plusieurs états des lieux ont attiré l'attention des Pouvoirs Publics sur la santé des enfants et des adolescents .Cet exposé n'a pas vocation à reprendre l'ensemble des rapports précédents mais d'étudier la situation que ce soit sur le plan législatif, démographique ou de l'évolution des déterminants de santé depuis le dernier grand rapport de Mme le Professeur Sommelet en 2007.

    L'OMS définie la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consistant pas seulement à une absence de maladie ou d’invalidité.

    La médecine de l'enfant est donc abordée sur les plans somatique et psychosocial, individuel et collectif. Celle-ci nécessite donc :

    • Une prise en charge globale sur trois niveaux: préventif, curatif et médico-social.

    • Cette approche transversale est à envisager pour tous ses champs d'activité, ses acteurs et les lieux d'exercice pour une bonne appréhension de la santé de l'enfant.

    Le système socio-sanitaire français en matière de santé des enfants repose sur quatre piliers :

    • la Protection Maternelle et Infantile, • la Santé scolaire, • les médecins hospitaliers et libéraux.

    Le manque d'attractivité des deux premiers et les problèmes démographiques déséquilibrent la prise en charge des enfants et en particulier des adolescents.

    Cette prise en charge reste aujourd’hui principalement orientée vers les périodes dites de vulnérabilité : grossesse, naissance et petite enfance et, dans une moindre mesure, l’adolescence, à travers le prisme déformant des comportements à risques.

    La mise en place des ARS par la loi HPST du 21 juillet 2009 devrait être une réponse positive à cette indispensable approche transversale.

    Les déterminants de santé ont largement évolué en appréhendant, non plus la morbidité et la mortalité comme uniques indicateurs de santé, mais en prenant en compte tous les facteurs socio-économiques. Les besoins de santé sont donc multiples et divers, dépendants de l'environnement familial, économique et social.

    Ceci engage l'action de nombreux acteurs d'où le rôle incontournable et central des médecins dans la mise en place d’une politique de santé globale de l’enfant.

    L'investissement prénatal et périnatal doit être confirmé pour le petit enfant et poursuivi à l'adolescence pour préserver le capital santé d'adultes répondant à la définition de l'OMS « se sentir en bonne santé » et ce le plus longtemps possible ;

  • 5

    Le but de ce travail est double :

    • effectuer une synthèse en soulignant des besoins de santé en hausse avec certains acquis en matière de politique de santé publique, tout en mettant en exergue un déficit démographique médical encore aggravé et la persistance d'un défaut de coordination nationale entre les différents acteurs de santé.

    • élaborer des propositions visant à améliorer tout particulièrement la prévention pour maintenir le capital santé des enfants.

    Ne seront pas abordés de façon exhaustive tous les domaines de vulnérabilité de l'enfant (handicap, autisme, pathologies aigues ou chroniques) ni tous les plans de santé publique en relation avec ces affections.

    La problématique de ce dossier est plutôt de faire l'inventaire des actions préventives possibles pour préserver le capital santé des enfants et des adolescents.

    En tentant de répondre à 2 questions essentielles :

    • Qui va soigner nos enfants dans un contexte démographique défavorable?

    • Qui fait quoi?

    Quatre grands chapitres seront donc abordés :

    1- La politique de santé pour l’enfance avec une nouvelle législation et une politique de prévention renforcée dans certains domaines.

    2- Les besoins de santé galopants compte tenu de l’aggravation des déterminants médico-sociaux.

    3- Les différents acteurs de santé, l’enchevêtrement des compétences et le cloisonnement décisionnel avec une mauvaise lisibilité du parcours de soins.

    4- La démographie médicale qui paraît encore s'aggraver depuis 2007 alors que la natalité française est florissante.

  • 6

    A - De la bonne santé au capital santé

    1- La santé de l'enfant est un sujet d'actualité tant sur le plan national que sur le plan européen :

    Un rapport de L'OMS en 2000 qualifiait le système de santé français comme le meilleur au monde en terme de performance globale et pourtant le rapport Innocenti de 2010 est moins optimiste concernant les enfants. *en France : -La périnatalité, même si des améliorations sont encore à envisager a connu des avancées notables avec la mise en place des différents plans de périnatalité et l'organisation de la protection maternelle et infantile. -Le déficit est tel qu'il a conduit la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) de Seine St Denis (93) à envoyer le 26 septembre 2011 un appel à l'ONU, à l'OMS et à MSF(médecins sans frontières) pour obtenir une aide humanitaire dans les écoles, 30 postes pourvus sur 40 pour la rentrée 2011. -La Cour des Comptes vient de confirmer le déficit alarmant des médecins scolaires qui ne peuvent plus aujourd’hui répondre aux missions qui leurs sont confiées par les Ministères de l’Education Nationale et de la Santé. *en Europe : Le 29 septembre 2011 à Lisbonne (Portugal) s'est tenue la 9ème conférence du Conseil de l’Europe des ministres de la santé sur le thème « soins de santé adaptés aux enfants : construire un avenir sain pour et avec les enfants » Il est préconisé un suivi particulier pour les enfants en institution, séparés de leurs parents ou maltraités, sachant qu'un suivi médical rigoureux permet aux enfants valides ou handicapés de suivre une scolarité plus sereine.

    2- La santé définie par l’OMS

    « La santé est un état de complet bien être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement à une absence de maladie ou d’invalidité »

    Avec la définition de l'O.M.S, la prévention et les soins ne sont pas les seuls moyens au service de la santé, il y a aussi : les lois, les règlements, les orientations politiques en matière d'environnement, aménagement du territoire... La santé de la population devient une responsabilité collective (Charte d'Ottawa de 1986).

    L’enfant doit être considéré comme un projet d’adulte et non comme un adulte en miniature et donc par définition vulnérable car en développement et incapable d’agir sur son environnement.

    C'est pourquoi les progrès scientifiques, compte-tenu de l’importance des mutations sociales et des problèmes économiques, ne permettent pas d’assurer pleinement cette définition de la santé.

    La précarité, la pauvreté (1 à 2 millions d’enfants pauvres, chiffres variant en fonction de la définition économique ou familiale) et le défaut de structure familiale de plus en plus fréquent, responsable d'un déficit délétère de l'autorité parentale, sont très pénalisants pour la bonne santé de l'enfant et feront l'objet d'un chapitre particulier.

  • 7

    3- Les droits de l’enfant en matière de santé

    a) Sur le plan international

    En 1986 : la charte dite d'Ottawa promulguée par l'Association Médicale Mondiale complète l'approche de la santé de l'OMS en particulier pour les populations les plus fragiles, notamment les enfants.

    Convention internationale des droits de l'enfant signée par les nations unies le 20 novembre 1989 et ratifiée par la France en 1990 (décret 90-917 du 8/10/90) énonce que « l'enfant a le droit de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier des services médicaux qui lui sont nécessaires »

    b) En France :

    Une commission d'enquête sur l'état des droits de l'enfant, dont la santé, a été créée à l'Assemblée Nationale dès 1997.

    Le défenseur de l'enfant avait été mis en place par la loi du 6 mars 2000. Cette autorité indépendante dont le rôle est d'alerter les autorités sur les cas d'atteinte aux enfants a été supprimée pour laisser place au défenseur des droits (réunion du médiateur de la République, de la commission déontologique de la sécurité et du défenseur des enfants) depuis le 1er mai 2011, ce qui d’ailleurs a été lourdement critiqué.

    Lancé par l'UNICEF et l'association des Maires de France (AMF) en 2002, le réseau « ville amie des enfants » réunit, en 2011, plus de 200 villes françaises et un département (Seine-et-Marne).

    4 Les rapports les plus récents

    De très nombreux rapports ont déjà alimenté cette réflexion : rapport de la Société Française de Santé Publique en 2002, de Mme le Pr Sommelet en 2007 et le dernier publié par l'INSERM en 2009 qui s’appuie sur des données et des recommandations issues de plusieurs expertises collectives publiées entre 2002 et 2007.

    En étudiant les conclusions de ces rapports, on relève déjà plusieurs constatations :

    • Une démographie médicale en baisse pour les professionnels de l'enfance

    • Un manque de transparence dans le partage des compétences

    • Un défaut de coordination entre les différents acteurs de santé (médecins généralistes, pédiatres, médecins de PMI et médecins scolaires)

    • Beaucoup d’objectifs chiffrés sans une prévention organisée au sein d’une consultation bien définie et programmée.

  • 8

    4- Le bilan INNOCENTI 2010 : des chiffres alarmants

    Un rapport est régulièrement publié par le centre de recherche de l’UNICEF tous les 3-4 ans à la suite de la Convention des droits de l’enfant signée en 1997 pour comparer les résultats des pays économiquement avancés pour garantir les droits de l’enfant.

    Il établit le tableau de classement des inégalités de bien-être entre les enfants des pays les plus riches de l'OCDE (26 pays) :

    La France n’est pas la meilleure élève en la matière et c’est la raison pour laquelle un effort pour nos enfants doit être fortement soutenu :

    Classement en fonction des déterminants du bien être des enfants de 0 à 18 ans :

    -matériel : 5ème rang sur 25 pays

    -santé : 15ème

    -réussite scolaire : 23ème

    Conclusion: le capital santé de l'enfant, un potentiel à préserver dans un contexte de politique de santé global.

  • 9

    II - Une politique de santé pour l'enfant plus forte avec une nouvelle législation et une politique de prévention renforcée L’Etat et les collectivités territoriales sont très engagés dans de nombreux Plans et Programmes de santé publique mais de nombreuses interrogations subsistent car certains domaines n'ont pas progressé et même régressé.

    A - Une législation française déjà ancienne pour la petite enfance Le droit des enfants a été un des piliers fondateurs des politiques sociales en France y compris en matière de santé. Dès 1874, la loi Roussel relative à la protection des enfants de 1er âge a imposé la surveillance des enfants placés en nourrice et a instauré un suivi annuel des statistiques de la mortalité de ces enfants. L'organisation actuelle repose sur les ordonnances de 1945 qui créent un système public de santé préventif avec le service de protection maternelle et infantile (PMI) et le service de médecine scolaire : Un suivi régulier pour la petite enfance : Jusqu'à l'âge de six ans, un enfant bénéficie de visites médicales obligatoires remboursées à 100 % par l'Assurance maladie. Elles sont destinées à suivre sa croissance et sa santé, et à dépister rapidement d'éventuels problèmes médicaux nécessitant un traitement. Ceci implique 20 visites jusqu'à l'âge de 6 ans avec une visite scolaire à l'âge de 6 ans.

    Tableau récapitulatif des examens obligatoires de la naissance à six ans

    Age de l’enfant Examens

    1ère semaine Dans les huit jours qui suivent la naissance, un examen obligatoire qui donne lieu au premier certificat de santé. 1er au 6e mois Six examens obligatoires (une fois par mois jusqu'à six mois). 9 mois À neuf mois, un examen obligatoire qui donne lieu à un certificat de santé. 12 mois À un an, un examen obligatoire. Entre 1 an et 2 ans Deux examens obligatoires au cours de cette année À 2 ans Un examen obligatoire qui donne lieu au troisième certificat de santé. Entre 2 ans et 6 ans Huit examens obligatoires (deux fois par an jusqu'à l'âge de six ans). Il faut noter une prise en compte récente, dans la nouvelle Convention organisant les rapports entre les médecins libéraux et l'Assurance Maladie de juillet 2011, d'une visite supplémentaire remboursée à 100% entre la sortie de la maternité et le 28ème jour de vie et la prise en charge des consultations familiales en pédopsychiatrie.

    B - Une législation plus récente pour répondre aux nouveaux besoins de santé publique

    1 La vaccination La politique de vaccination déjà ancienne a été modifiée par la loi de 2007 : Vaccinations obligatoires, ce que dit la Loi : Code de santé publique (extraits)

    "Article L3111-2 Modifié par Loi n°2007-293 du 5 mars 2007 - art. 37. JO 6 mars 2007

    Les vaccinations antidiphtérique et antitétanique par l’anatoxine sont obligatoires, sauf contre-indication médicale reconnue ; elles doivent être pratiquées simultanément. Les personnes titulaires de l’autorité parentale ou qui ont la charge de la tutelle des mineurs sont tenues personnellement responsables de l’exécution de cette mesure, dont la justification doit être fournie lors de l’admission dans toute école, garderie, colonie de vacances ou autre collectivité d’enfants.

    Article R3111-2 : La vaccination antidiphtérique prévue à l’article L. 3111-1 est pratiquée avant l’âge de dix-huit mois. Article R3111-3 : La vaccination antipoliomyélitique prévue à l’article L. 3111-3 comporte une première vaccination, pratiquée avant l’âge de dix-huit mois, et des rappels de vaccination terminés avant l’âge de treize ans. "1 1 Source : Légifrance

  • 10

    2 Loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance Dans le but de mieux définir le terme « d'information préoccupante », d'en préciser les conditions de transmission par une coordination efficace des prérogatives et actions des différents partenaires, le CNOM a participé aux travaux des États Généraux de l'Enfance (EGE) au cours du premier semestre 2010. A cette occasion ont été rappelés les différents textes de loi permettant à chacun, et aux médecins en particulier, d'intervenir opportunément et efficacement dans le cadre de la protection de l'enfance.

    Le rapport des Docteurs Irène KAHN-BENSAUDE et Jean-Marie FAROUDJA du 08/10/2010 fait le point sur :

    le signalement la définition de l'information préoccupante le rôle de la cellule départementale de recueil et d'évaluation de l'information préoccupante

    (CRIP) le signalement, l'information préoccupante et le secret médical les références légales et réglementaires

    3 La loi HPST du 21 juillet 2009 Votée pour améliorer l'accès aux soins et développer une politique globale de prévention, cette loi a pour but de rendre obligatoire l'égalité dans l'accès aux soins en général et favoriser plus particulièrement à l'amélioration de la santé des enfants avec réduction des inégalités sociales et territoriales. Même si l'enfance relève du département, certains articles de la loi s'appliquent à l'enfant et à l'adolescent : Article 2 : Concerne les domaines couverts par la politique de Santé Publique de l'adulte et de l'enfant :

    1- la surveillance et l’observation de l’état de santé de la population et de ses déterminants ; 2- la lutte contre les épidémies ; 3- la prévention des maladies, des traumatismes et des incapacités ; 4- l’amélioration de l’état de santé de la population et de la qualité de vie des personnes malades,

    handicapées et des personnes indépendantes ; 5- l’information et l’éducation à la santé de la population ;

    Article 81 : Actions promouvant une alimentation équilibrée et l’activité sportive ainsi que la lutte contre les addictions Article 112: Prévention de l’obésité ou du surpoids D'autres articles facilitent la coordination entre les acteurs : Article 118 : Des financements subordonnés à la conclusion d’un contrat (CPOM) avec l’ARS (article 118 de la loi créant l’article L. 1435-3 du CSP) L’agence régionale de santé sera amenée à conclure, « avec la participation des collectivités territoriales », des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens avec les réseaux de santé, les centres de santé, les pôles de santé et les maisons de santé. Le versement d’aides financières ou de subventions à ces services de santé est en effet subordonné dorénavant à la conclusion d’un tel contrat (Cf. plus haut : disposition relative au FIQCS). Un peu plus loin dans le texte, il est envisagé par ailleurs que l’ARS puisse également proposer aux maisons de santé comme aux autres services de santé et aux services médico-sociaux, d’adhérer à des « contrats ayant pour objet d’améliorer la qualité et la coordination des soins » - conformes à des contrats types nationaux - en contrepartie d’un financement relevant du FIQCS. Exemple de contrats locaux:

    « Les villes actives » du programme national nutrition santé

  • 11 Session octobre 2011 - DB

    Articles 86-87-88 et 89 : Apport favorable sur l'élargissement des missions des professionnels de santé. Extension des compétences aux sages-femmes, infirmières et pharmaciens dans le suivi et la prescription des contraceptifs oraux. La mise en place des Agences Régionales de Santé permet une gestion transversale de la politique de santé Article 116 et 118 : En regroupant les différents services DRASS, DDASS et caisse d'assurance maladie, la création des ARS répond à une prise en charge globale et une approche transversale de la santé. Les ARS élaborent le Projet Régional de Santé, PRS, en relation avec la programmation nationale de santé. Le Projet régional de santé (PRS) définit les objectifs pluriannuels des actions que mène l'ARS. S'inscrivant dans les orientations de la politique nationale de santé, il est constitué d'un plan stratégique régional de santé(SRS), de schémas régionaux de mise en œuvre en matière de prévention(SRP), d'organisation des soins et d'organisation médico-sociale(SROMS), de programmes déclinant les modalités spécifiques d'application. Le PRS est arrêté par le Directeur de l'ARS après avis de la CRSA, des collectivités territoriales et du préfet de région. Chaque région tient compte de sa spécificité et met en place un PSRS, Plan Stratégique Régional, Le plan stratégique régional est décliné dans le cadre de trois schémas d'organisation régionaux : SRP: schéma régional de prévention SROS: schéma régional et interrégional d'organisation des soins SROMS: schéma régional d'organisation médico-social (personnes âgées dépendantes et personnes handicapées CRSA: Conférence Régionale de la Santé et de l'Autonomie. Plusieurs commissions spécialisées prennent en compte la santé des enfants et des adolescents .Organisme consultatif qui concourt par ses avis à la politique de la santé en Bretagne, la CRSA associe tous les acteurs de santé et promeut la participation citoyenne aux politiques de santé. Elle est composée de 95 représentants des collectivités territoriales, des usagers, des partenaires sociaux, des organismes de protection sociale, des acteurs de prévention et de promotion de la santé, des professionnels de santé ainsi que des établissements de santé et médico-sociaux. La CRSA émet un avis sur le Plan Régional de Santé (PRS), évalue les conditions dans lesquelles sont appliqués et respectés les droits des malades et des usagers du système de santé.

    Deux commissions de coordination ont vocation à mettre en cohérence les politiques publiques avec la santé scolaire et universitaire ainsi qu'avec la PMI. Les domaines concernés sont : -la périnatalité et la petite enfance -la santé des jeunes tout particulièrement sur le plan mental (prévention des suicides) -les maladies chroniques

  • 12 Session octobre 2011 - DB

    Conclusion : Les avancées de la loi HPST peuvent provoquer un recul paradoxal de la prise en charge de l'enfant : La régionalisation devait permettre la mise en place d'une politique de santé de proximité dans tous les domaines, médicaux, sanitaires et sociaux. En pratique elle aboutit à des inégalités entre les régions en fonction de leurs ressources et des choix politiques en matière de santé. (Annexe sur les différentes actions des ARS pour l'enfance) Le défaut d'attraction pour les professionnels de santé de certaines régions et la dégradation démographique de la médecine scolaire envisagés au chapitre démographie ne permet pas toujours la mise en place de cette loi ambitieuse pour l'accès aux soins de l'enfant.

    C - Loi de santé publique 2004-2011 : des plans liés aux principaux déterminants de la santé: des objectifs chiffrés ambitieux

    1 La loi de santé publique de 2004 Mise en place par le Haut Conseil de Santé Publique, 100 objectifs liés aux déterminants de la santé ont été inscrits dans la loi avec la mise en place de 5 plans (cancer, comportement à risques, facteurs d'environnement, maladies chroniques et maladies rares). Seuls 56 objectifs ont été réalisés sur 100. Récemment évaluée, il est noté que l'enfant est peu présent (cinq objectifs dont deux objectifs de résultats de santé et trois d'activité/procédure) et si deux objectifs sont atteints (caries dentaires et traumatisme non intentionnel) trois objectifs sont non mesurables (traumatismes intentionnels, troubles du langage oral et écrit et les atteintes sensorielles).

    2 La loi de santé publique 2004-2011 Les différents Plans de Santé Publique sont une réponse positive au rapport INNOCENTI qui préconise « une politique de prévention destinée à réduire l’incidence des comportements sanitaires contribuant le plus aux inégalités de santé comme l’obésité, la consommation du cannabis, de l’alcool et du tabac » A l'heure de la création des Agences Régionales de Santé, ces plans doivent conduire à l'élaboration des futurs projets régionaux de santé. Si les Plans de Santé Publique ne sont pas toujours spécifiquement liés à l'enfant, nombre d’entre eux englobent la prévention de la santé des plus jeunes.

    La santé publique de l’enfant en trois périodes :

    de 0 à 6 ans: Plan de périnatalité et petite enfance

    de 6 à 12 ans: Prévention dans le cadre de la médecine scolaire

    de 12 à 18ans: Plan santé des jeunes 16-25ans de 2008-2010

    La première période a connu des avancées notables même si on peut encore l’améliorer avec les différents plans de périnatalité et la protection maternelle et infantile.

    La deuxième période, avec le déficit en médecins scolaires, et surtout la troisième, pas de véritable politique de santé de l’adolescent (pas de plan particulier pour les 12-16 ans), sont les « parents pauvres » de la santé de l’enfant.

  • 13 Session octobre 2011 - DB

    a) La périnatalité : Le nourrisson relève d'une politique de santé déjà ancienne (réseau de périnatalité, organisation des soins relativement codifiée, visites obligatoires et relative bonne coordination des acteurs) et bénéficie d'une organisation sanitaire bien structurée. Les plans de périnatalité ne sont pas envisagés dans ce rapport car la périnatalité a bénéficié de plans successifs depuis plusieurs années qui ont conduit à une amélioration des indicateurs de santé concernant la morbidité et la mortalité infantiles, jusqu’en 2008.

    La mortalité infantile a été divisée par trois en trente ans. Elle a, en revanche, augmenté entre 2008 et 2009, passant de 3,6 à 3,7 décès pour 1000 naissances. Ce qui nous vaut de passer du 5ème au 14ème rang européen.

    La politique de santé néonatale n'est pas parfaite, loin s'en faut, mais a au moins l'avantage d'être un domaine dôté depuis des décennies d'indicateurs de résultats qui permettent à la fois de suivre les objectifs et d'effectuer des comparaisons :

    o PERISTAT, programme européen permettant l'utilisation d'indicateurs de santé comparables au niveau européen.

    o La création de la commission nationale de la naissance auprès du ministre chargé de la santé lors

    du plan périnatalité 2005-2007 permet une coordination des actions pour la réalisation des objectifs des santé publique et leur évaluation.

    Les plans successifs ont visé à la sécurisation de la grossesse et de l'accouchement :

    • D'une part à travers les examens prénataux, la préparation à l'accouchement, le congé prénatal et les visites du nouveau-né

    • D'autre part par la création de réseau de soins gradués et coordonnés 2006 : 3 axes :

    • Réseau ville hôpital • Extension du rôle des centres périnataux de proximité(CPP) • Amélioration de la communication et partage d'information autour de la protection maternelle et

    infantile. Deux études de santé publique de grande envergure devraient permettre d'aborder la santé de l'enfant dans sa globalité :

    o L'étude ELFE, première étude longitudinale française sur le suivi de 20000 enfants de 0 à 20 ans, va permettre de répondre à la question fondamentale « comment grandissent nos enfants ?».

    Tous les facteurs familiaux, sociaux et culturels seront étudiés avec le retentissement sur le développement physique et psychique de l'enfant (344 maternité à partir d'avril 2011) par l'INED (Institut National Démographique) et l'INSERM (Institut National pour la Santé et la Recherche Médicale).

    o EPIPAGE 2 : Etude épidémiologique sur les petits âges gestationnels : effet de l'organisation des soins et des pratiques médicales sur la santé et le développement des enfants prématurés (INSERM) (1ère étude en 1997 sur mortalité et handicap)

    Nous pouvons conclure que la périnatalité est un domaine de santé publique qui a fait des progrès importants en matière d'évaluation et de prévention.

  • 14 Session octobre 2011 - DB

    b) L'enfant et l'adolescent : La période 6 -12 ans est généralement décrite comme « calme » sur le plan psychologique alors même que certains problèmes de santé sont souvent méconnus : Cette période des apprentissages en l'absence de suivi, en particulier dans un milieu défavorable, peut conduire à l’échec scolaire et préparer un « terrain » propice à des conduites addictives. La place des médecins scolaires et du personnel scolaire est essentielle et doit être repensée. La période 12-18ans : L'adolescence, période à haut risque de conduite addictive et de violence, est peu médicalisée avec un contact médical réduit : Le plus souvent il s'agit de consultations pour maladies infectieuses en médecine générale, pour un traitement de l'acné chez le dermatologue ou d'une demande de contraception en gynécologie.

    3 Plan santé jeunes 2008-2010 Le plan est structuré autour de quatre axes :

    • Lutter contre les comportements à risque : action sur la législation et la publicité. • Répondre aux besoins des jeunes les plus vulnérables: développement des maisons des

    adolescents. • Développer les activités physiques et sportives : passage de 3 à 4 heures d'activité sportive à

    l'école. • Permettre aux jeunes de devenir acteurs de leur santé : consultation remboursée à 100% par la

    Caisse d'Assurance Maladie une fois par an et passeport pour la santé remis à partir de 16ans.

    4 Addictions: plan addictions 2007-2011 : des objectifs ambitieux Dans la loi de Santé Publique d’Août 2004, les usages nocifs de substances addictives et leurs conséquences sanitaires sont positionnés selon un axe « alcool, tabac, drogues illicites » très clair, resté globalement pertinent. C'est pourquoi, les objectifs proposés par le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 2008-2011 sur le thème des addictions visent à diminuer les consommations des différents produits et non plus à endiguer la hausse des consommations en ciblant plus particulièrement les populations les plus démunies et à réduire la morbidité associée à la consommation d’alcool et de substances psychoactives, avec, pour ces dernières, une nécessaire amélioration de la prise en charge: poursuivre la réduction du tabagisme dans la population générale, en ciblant tout particulièrement les adolescents, les femmes enceintes et les milieux défavorisés.

    • réduire de 20%, en 5 ans, la prévalence du tabagisme (occasionnel ou régulier) chez les 15-18 ans et retarder l’âge à l’initiation tabagique en réduisant de 20%, en 5 ans, la prévalence de l’expérimentation tabagique avant 15 ans.

    • réduire la consommation d’alcool dans la population générale, en particulier chez les adolescents et les femmes enceintes.

    • réduire de 10% en 5 ans la consommation d’alcool pur par habitant de plus de 15 ans - chez les adolescents, réduire de 20 % en 5 ans la prévalence des ivresses répétées. - chez les femmes enceintes réduire de 50% en 5 ans la consommation d’alcool ; étudier la faisabilité d’un système de surveillance multi source du syndrome d’alcoolisation fœtale.

    Il est important de noter que la problématique des jeux d'argent a été intégrée dans ce plan par le ministère de la santé.

  • 15 Session octobre 2011 - DB

    5 Surpoids : le plan obésité Chez les moins de 18 ans, la prévalence du surpoids et de l’obésité augmente de 3 % en 1965 à 18 % en 2006. Ce problème de santé publique serait responsable de 10 à 13 % des décès en Europe selon l'Organisation Mondiale de la Santé. Après évaluation du programme national nutrition santé 1, un PNNS2 2006-2010 a été élaboré : Les deux PNNS successifs ont eu pour cible un problème majeur de santé publique et rassemblent tous les professionnels de santé autour de la prévention primaire (outils et méthodes de communication), secondaire (dépistage) et tertiaire (prise en charge, si possible dans le cadre de réseaux spécifiques). Néanmoins le PNNS 2 retient le même objectif quantifié de réduction de la prévalence du surpoids que le premier (moins 20 %). En raison de l’importance des moyens mis en place, on saisit la complexité de ce problème et le rôle majeur que doivent jouer les professionnels de santé de l’enfant et de l’adolescent, qui seront les premiers impliqués dans l’organisation de la prévention. Objectifs :

    • Chez les enfants et adolescents de 3 à 17 ans issus de milieux défavorisés, diminuer de 15 % la prévalence du surpoids et de l’’obésité.

    La conception du PNNS2 prend en considération les pistes d’amélioration que la mission a identifiées en matière :

    • de hiérarchisation des priorités ; • d'articulation entre ce programme et les autres plans.

    Lutter contre la sédentarité des enfants et des adolescents

    • atteindre au moins 50% d’enfants et adolescents de 3 à 17 ans ayant une activité physique

    d’intensité élevée trois fois par semaine pendant au moins une heure. • diminuer de 10% le temps moyen journalier passé par les enfants et les adolescents de 3 à 17 ans

    devant un écran.

    Agir sur la nutrition

    • améliorer les pratiques alimentaires et les apports nutritionnels en augmentant la consommation de fruits et légumes.

    • réduire la prévalence des pathologies nutritionnelles. • réduire la prévalence des troubles des conduites alimentaires chez les adolescents.

    REMARQUE: un dommage collatéral des plans de lutte contre l'obésité est l'augmentation possible de l'anorexie mentale. L'obsession de la minceur augmente à mesure que se multiplie les messages de prévention contre l’obésité :

    • 1999: 12,2 % • 2006: 14,9 % de filleS de 13 à 17 ans

    L'anorexie est la première cause de maladie psychiatrique et conduit à 10% de taux global de mortalité (AFDAS-TCA, association française pour les approches spécialisées des troubles du comportement alimentaire). La HAS faisait part en juin 2010 de l'insuffisante prise en compte de cette pathologie.

  • 16 Session octobre 2011 - DB

    6 Maladies infectieuses Réduire l’incidence des infections sexuellement transmissibles :

    • Cibler plus particulièrement les personnes ayant des comportements à risque. • Obtenir, en 5 ans, plus de 80 % d’utilisation du préservatif lors des rapports avec un nouveau

    partenaire. • Améliorer en 5 ans la proportion de personnes ayant réalisé un test de dépistage du VIH avant l’arrêt

    du préservatif, au cours de la dernière année.

    7 Les vaccins Atteindre un très haut niveau de couverture vaccinale (CV) chez les enfants âgés de 24 mois pour l’ensemble des valences recommandées. Exemple :

    • chez les enfants âgés de 24 mois, atteindre, en 5 ans une CV de 95% pour l’injection du 1er rappel des vaccins diphtérique, tétanique, coquelucheux et 10 poliomyélitique.

    • chez les enfants âgés de 24 mois atteindre, en 5 ans, une CV de 95% pour les 3 injections de la primo vaccination et le premier rappel par le vaccin de l’Haemophilus influenzae b.

    • chez les enfants âgés de 24 mois, atteindre, en 5 ans, une CV de 90% pour les 3 injections initiales (primo vaccination et rappel) par le vaccin antipneumococcique conjugué heptavalent.

    • chez les enfants âgés de 24 mois, atteindre, en 5 ans, une CV de 95% pour la 1ère injection de la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.

    • chez les enfants âgés de 24 mois, atteindre, en 5 ans, une CV de 80% pour la 2ème injection de la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.

    Sous-objectif général: atteindre un très haut niveau de couverture vaccinale (CV) chez les adolescents pour l’ensemble des valences recommandées.

    • chez les adolescents âgés de 15 ans, atteindre, en 5 ans, une CV de 95% pour les vaccinations complètes (avec les rappels prescrits à cet âge) contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, la rougeole, les oreillons, la rubéole.

    • chez les jeunes filles âgées de 15 ans, atteindre, en 5 ans, une CV de 60% pour la vaccination contre les papillomavirus.

    Conclusion: Un seul Plan santé jeunes spécifique sur 11 plans concernant la santé générale des populations et trois grands absents des plans de santé publique : le suicide, l'IVG et la contraception, font des adolescents les parents pauvres des plans de santé publique.

    Les adolescents ne sont pris en compte dans le cadre de consultations spécifiques qu'à partir de 16 ans, laissant un « vide »de suivi médical préventif entre 12 et 16 ans.

    La Commission Nationale de la Naissance et de l'Enfant (CNNEA) aurait pu être élargie aux

    adolescents et être renommée commission nationale de la naissance, des enfants et des adolescents pour une réflexion sur ce sujet.

  • 17 Session octobre 2011 - DB

    III - Inflation des besoins de santé Les besoins de santé de l'enfant et de l'adolescent sont caractérisés par leur diversité : affections somatiques, aiguës et chroniques, congénitales ou acquises, responsables d'éventuels handicaps et de difficultés ultérieures d'insertion socio-familiale et professionnelle. Les soins primaires pour les moins de 16 ans en forte augmentation: nouvelle enquête HBSC (Health Behaviour in School Age Children) en 2010 : Le projet "Health Behaviour in School-aged Children" est une enquête internationale et quadriennale sur la santé et les comportements de santé des élèves âgés de 11 à 15 ans. Cette étude, à laquelle participent actuellement 41 régions ou pays, pour la plupart européens, est placée sous l'égide de l’OMS.

    A - Des tendances addictives de plus en plus précoces

    1 Le cannabis Le baromètre santé 2010 indique les chiffres suivant pour le cannabis :

    • 1/4 des adolescents de 17 ans (20% de fille et 30% de garçons) déclarent avoir consommé du cannabis au cours du dernier mois.

    • 24% au moins trois fois • 71% des consommateurs sont quotidiens. Il est important de noter une augmentation de la

    consommation dès 14 ans alors que pour la tranche d'âge supérieure, à 17 ans, on note un léger infléchissement 42% en 2010 pour 47% en 2000. La consommation en France est une des plus élevée d’Europe avec la 5ème place pour le nombre de primo consommateurs et la 3ème place pour une ou plusieurs fois par mois

    L’émergence d'une population plus jeune pour les drogues « dures » (cocaïne, héroïne …) qui échappe au système sanitaire classique avec un accroissement en milieu festifs et plus particulièrement « techno »

    2 L'alcool Publiés en 2008, les chiffres pour la consommation d'alcool sont alarmants avec 59% de première expérience à 11ans, pour 8% pour le tabac. Cette substance psycho active est la plus consommée : 11% des 17 ans ont une consommation régulière au moins les week-end. Le plus alarmant est la modification du rapport à l’alcool avec de nouveau comportement type « binge drinking » (alcoolisation maximale en un minimum de temps) ce qui conduit à une augmentation de 50% d'hospitalisation des moins de 15 ans entre 2004 et 2007 (compte rendu de l'association alcool assistance)

    3 Les jeux en ligne Le recul est encore insuffisant depuis la légalisation des jeux en ligne en France (2010) pour juger des conséquences sanitaires d'un tel phénomène mais la connaissance du taux d'addiction aux jeux réels laisse penser que cela posera un problème de santé publique dans le futur. L’'expertise de l'Inserm constate qu'il est impossible de connaître le nombre de « joueurs pathologiques » en France mais annonce des chiffres inquiétants pour d'autres pays.(recommandations INSERM 2010) Il en est de même pour les jeux vidéo.

  • 18 Session octobre 2011 - DB

    B - Des enjeux de santé publique variables

    1 L'obésité 1/6 des enfants en 2000 sont obèses (enjeu traité au chapitre précarité)

    2 La vaccination en baisse L'exemple de la rougeole est révélateur d'une baisse inquiétante de la vaccination alors que les Pouvoirs Publics s'inquiètent d'une résurgence de la rougeole en France avec 3400 nouveaux cas détectés sur les trois premiers mois de l'année 2011 (Panorama du médecin-24/03/2011). La Direction Générale de la Santé comptabilise 41% d'enfant vaccinés à l'âge de 2 ans et 44% pour les 6 ans pour 2 doses de vaccins ROR (rubéole, oreillon, rougeole) nécessaires à une bonne immunisation. Ceci serait dû à une nouvelle défiance des français vis à vis de la vaccination et à un rôle grandissant des dérives sectaires et des pratiques non conventionnelles.

    3 Les interruptions volontaires de grossesses : IVG Si le nombre global des IVG s'est stabilisé autour de 209.000 par an entre 2008 et 2009 en France, les taux d'IVG restent nettement plus élevés que dans la plupart des pays de l’Europe de l’Ouest.

    C'est un rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales datant de 2009 qui a remis l'IVG au centre de toutes les préoccupations. Entre 2002 et 2009, il y aurait eu une augmentation de 22% du nombre d'IVG chez les mineures. 13500 en 2009 contre 11000 en 2002. Le chiffre est surprenant car depuis 2001, une loi prévoit un créneau de deux heures par an consacré à la sexualité dès la classe de 6ème.

    L'IVG est anonyme et gratuite pour les mineures, la pilule du lendemain est anonyme et gratuite pour les mineures mais la pilule contraceptive ne l'est pas. Un plan permet aux jeunes filles de bénéficier de la pilule gratuitement et anonymement en Alsace avec un nombre d'IVG en diminution depuis des années dans la région. (Pr Nisand)

    La généralisation de la loi pourrait limiter le nombre d'IVG "précoces". L'information et l'éducation sont les meilleures réponses à ces chiffres alarmants.

    - Pass contraception :

    S’il n'existe pas de plan d'action spécifique pour les jeunes en matière de contraception (stratégie 2007-2009 de la Direction Générale de la Santé pour la femme adulte), un pass-contraception a été crée.

    Ce pass comprend des coupons remis aux jeunes par l'infirmière de l'établissement scolaire. Ces tickets leur permettent ensuite de se rendre chez les professionnels de santé (juin 2010). Ces coupons seront valables pour des consultations chez le médecin, des prises de sang et des analyses médicales, ainsi que pour la délivrance "de tous contraceptifs" pour une durée de trois à six mois. Le professionnel de santé se fera rembourser par la région.

    http://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/search?verb=rendrehttp://conjugaison.lemonde.fr/conjugaison/search?verb=rembourser

  • 19 Session octobre 2011 - DB

    4 Les suicides Les chiffres sont alarmants : chaque année en France, 20 % des lycéens songent au suicide au moins une fois, 5 à 8 % font une tentative de suicide et entre 600 et 800 jeunes de 14 à 24 ans en meurent. Tous les troubles psychopathologiques rajeunissent. En 2009, 37 suicides d'enfants de moins de 14 ans ont été répertoriés en France métropolitaine. Entre 15 et 24 ans, les suicides sont la 2ème cause de décès après les accidents de la route La prise en charge précoce de la dépression chez les jeunes, en sachant éviter les médications, pourrait éviter de nombreux drames. C - Les facteurs environnementaux

    1 Familiaux

    o Érosion de l'autorité éducative des parents : Les parents sont les premiers garants de la santé et du bien-être de leurs enfants, mais les mutations récentes de la société,(travail des mères, individualisme, éclatement des familles et précarisation) imposent de les soutenir dans l’apprentissage d'un rôle méconnu et souvent mal compris.

    o La maltraitance : La maltraitance des enfants n'est pas un phénomène marginal mais un réel problème de santé publique, (10% en moyenne dans plusieurs pays à haut revenu). Selon plusieurs études de cohortes, elle est statistiquement liée à l'existence de nombreux problèmes à l'âge adulte: somatiques, psychologiques, cognitifs et d'insertion sociale. La maltraitance est dans la grande majorité des cas le fait des parents et traverse toutes les classes sociales. Les enfants peu gratifiants pour le narcissisme des parents sont des candidats « rêvés » à un mauvais traitement : enfant prématuré, handicapés ou présentant des troubles du comportement. Les relais parentaux ont été crées pour accueillir les enfants quand les parents traversent une difficulté provisoire ou périodique. Ce dispositif de prévention est une alternative à l'ASE (aide sociale à l'enfance).

    2 Scolaires Le logiciel de signalement SIVIS (système d'information et de vigilance sur la sécurité scolaire) a rapporté, il est vrai, une légère baisse des incidents graves entre 2008 et 2009 (respectivement 11,6 et 10,5 incidents pour 1000 élèves) dans son enquête de 2010. La violence est souvent l'apanage des garçons en zone d'éducation prioritaire. Les violences scolaires doivent être prises en compte pour la prise en charge de la santé des jeunes. Il est toujours bon de rappeler que l'école possède un double rôle de protection et de prévention :

    • Un programme d'éducation à la santé et à la citoyenneté figure dans chaque école. Celui-ci comporte des actions de prévention des conduites addictives, d'éducation à la sexualité ou d'éducation nutritionnelle.

    • Un programme de lutte contre les violences en milieu scolaire

  • 20 Session octobre 2011 - DB

    D - Facteurs sociaux économiques

    1 Précarité La notion de précarité, c’est la fragilité, l’instabilité des situations. La notion de précarité englobe celle de pauvreté qui est directement liée à l’insuffisance de ressources (niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian) (ONPES : Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale)

    • Prés d’un enfant de l’Union Européenne sur 5 est pauvre • Un enfant français a un risque de pauvreté de 8%

    L’enfant sans frère, ni sœur a un risque de pauvreté < 6% Un enfant qui en a au moins deux a un risque qui atteint 20%

    • L’activité et le type du ménage jouent un rôle important Plus de 3 enfants sur 4 vivant dans une famille monoparentale, où le parent ne travaille pas ou seulement à temps partiel, est pauvre.

    Précarité : impact sur la santé Quels chiffres parlant :

    • Saturnisme : - 0,11% enfants de 1/6 ans avec surreprésentation des enfants bénéficiant de la CMUC : 16,8% - Nord des Hauts de Seine : 1,88% ont un taux de plombémie supérieur à la normale dès la naissance (en rapport avec une intoxication de la mère)

    • Surpoids, obésité : - Surpoids : en ZEP 26% ---- hors ZEP 19% - Obésité : en ZEP 7% --- hors ZEP 3%

    • Santé bucco-dentaire : - Caries non soignées : en ZEP 16% --- hors ZEP 7%

    • Accidentologie : -La pathologie accidentelle liée aux logements dégradés montre une surmortalité des enfants en milieu précaire : -Brulure par bassine d’eau chaude (absence d’eau courante) -Défenestration -Intoxication par le monoxyde de carbone -Incendie

    • Grossesse chez les femmes de moins de 20 ans : - La précarité économique et sociale est un facteur important de non suivi pendant la grossesse : - Il est multiplié par 7 en l’absence de couverture sociale - Il est multiplié par 6 en cas de monoparentalité Chez ces femmes sous ou insuffisamment suivies -le risque de prématurité est multiplié par 4,4 -le risque d’avoir un enfant < 2,500g est multiplié par 2,3 -un an après la naissance 1/3 des enfants étaient abandonnés, placés ou gardés par d’autres personnes que les parents.

  • 21 Session octobre 2011 - DB

    • Santé psychoaffective

    Enfance : Du fait de sa vulnérabilité, le mal être des parents et de la société où il vit se traduira par un mal être de l’enfant. Certaines études tendent à montrer que vivre dans un milieu douloureux change la fixation de la SEROTONINE (médiateur de l’activité du système nerveux central) au niveau du cerveau. Cette carence sensorielle « circuite » mal le cerveau et retentira sur le devenir de l’enfant, d’où l’importance d’une stabilité affective dés la naissance. Sur 67500 signalements à l’ODAS (Observatoire Décentralisé de l’Action Sociale) : - 17% sont motivés par un risque sur la santé physique - 6% par un risque psychique - 38% des enfants en risque et 27% des enfants maltraités vivent avec un seul parent. Adolescence :

    • Le mal être psychologique Les plaintes somatiques en sont une expression : sur une liste proposée de six, 20% de jeunes en connaissent souvent plus de 3

    • Le sentiment de solitude : beaucoup ne parlent à personne de leurs problèmes • Les idées suicidaires touchent prés d’1/4 des jeunes dont 6,5% ont fait une tentative au

    moins • L’absentéisme scolaire touche 46% des adolescents de 11 à 19ans • Le vol privé (parents) ou public (magasin) : 17% des adolescents de 11 à 19 ans ont volé au

    moins une fois • Le vol s’ajoute à d’autres prises de risques : tabac, alcool, drogue : globalement à 15 ans un

    adolescent sur deux ne consomme ni alcool, ni tabac, ni drogue et 7% consomment les 3 produits. • les violences subies concernent 17% des jeunes. 15% sont physiques, 4% sexuelles et 2%

    sont des deux types. • La mortalité des jeunes français de 14 à 25 ans est une des plus élevée d’Europe due à

    73% aux accidents et aux suicides. En 1993, 6000 jeunes ont perdu la vie, dont 3000 par accident et 1000 par suicide, avec une surmortalité masculine pour l’une et l’autre cause. Ce constat, qui concerne l’ensemble de la population des jeunes de 11 à 18 ans, est aggravé pour les jeunes défavorisés, en particulier lorsqu’ils sont déscolarisés, et porte essentiellement sur les violences subies et agies. - Les violences envers soi : 15% ont fait une tentative de suicide : 18% chez les filles et 12% chez les garçons. - Les violences subies : 1 sur 3 en a eu l’expérience. Il est essentiel de souligner le rôle majeur de la variable réussite/ échec scolaire. L’échec scolaire va conduire à la marginalisation avec ses conséquences sur le bien être psychologique et probablement sur la santé à venir. Cela conforte l’importance d’une politique de santé scolaire impliquant tous les personnels et pas uniquement les médecins et les infirmiers (ères).

    2 Inégalités sociales de santé Les inégalités sociales de santé sont la traduction de l’influence des catégories socioprofessionnelles sur la santé. Les disparités dans ce domaine n’existent pas seulement entre les populations en situation de précarité et les autres, mais traversent tout le continuum social.

    • Mortalité périnatale (1984-1989) :

    -7,1% pour les enfants de cadres -10,2% pour les enfants d’ouvriers et employés -11,7% pour les enfants d’ouvriers non qualifiés

    Ces différences sociales existent pour toutes les principales causes de décès et persistent lorsqu’il se

  • 22 Session octobre 2011 - DB

    produit une chute brutale de la mortalité jusqu’à des taux très faibles, comme cela s’est passé pour la mort subite du nourrisson.

    • Surpoids : -11,5% chez les enfants de cadres -19,9% chez les enfants d’ouvriers

    • Obésité : -1,3% chez les enfants de cadres -7,3% chez les enfants d’ouvriers non qualifiés

    • 2 dents cariées non soignées -3% chez les enfants de cadres -15% chez les enfants d’ouvriers

    • Ces différences s’accentuent avec l’âge

    -Adolescents en classe de 3ème l’obésité augmente de façon linéaire selon la catégorie socioprofessionnelle avec un écart de 1 à 10 entre les enfants de cadre (0,7%) et ceux d’ouvriers non qualifiés (7,4%)

    Les origines des Inégalités Sociales de Santé (ISS) sont multifactorielles et complexes. Elles sont le produit des inégalités d’existences construites dès l’enfance.

    Source : ARS, les inégalités sociales de santé, sous la direction de Bernard Basset, inpes, 2008 Elles ont un impact sur l’espérance de vie des enfants, mais aussi sur celle des adultes :

    Espérance de vie sans incapacité d’un homme de 35 ans : - Cadres supérieurs : 34 ans - Ouvriers : 24 ans

    Conclusion : L’enfance et l’adolescence sont la période initiale d’un long processus somatique, psychique, culturel et social. C’est le moment où se construit un « capital-santé » dont dépendra la santé ultérieure de chaque individu. La bonne santé de la jeunesse détermine la santé de la population de demain et constitue l’une des principales richesses d’un pays. Toute politique de santé doit se penser à l’échelle d’une génération avec pour objectif la préservation de ce capital-santé. La précarité n’est que la partie émergée des inégalités sociales de santé. L’équité de santé ne peut être instaurée qu’en agissant aussi sur les déterminants sociaux de la santé La prise en charge de la santé de l’enfant et de l’adolescent doit être globale et inclure, aux côtés du somatique et du psychoaffectif, le social. « Réduire les inégalités de santé est un impératif éthique. L’injustice sociale tue à grande échelle »2

    2 Commission des déterminants sociaux de l’OMS. Genève. OMS 2008

  • 23 Session octobre 2011 - DB

    IV- les acteurs de santé et le cloisonnement décisionnel Des objectifs de Santé Publique ambitieux, des besoins de santé en hausse et de multiples acteurs de santé posent la question de l'organisation des soins : Comment assurer la continuité des soins de la naissance à l'âge adulte ? A – Les structures administratives Le premier recours est essentiellement traité par le généraliste ou le pédiatre de ville, ce dernier ayant plus d’impact dans la toute petite enfance (0-2ans) et bien sûr lorsque le nouveau-né est « à risque ».

    • A partir de 2 ans jusqu’à l’adolescence, c’est plutôt le généraliste qui est sollicité. • Le médecin de PMI gère plus la protection de l’enfance, et pratique l’éducation pour la santé. • Le pédiatre hospitalier a un rôle particulier pour l’enfant malade : Il a recours aux consultations

    spécialisées, exerce son talent dans la protection de l’enfant, son éducation pour sa santé, ou thérapeutique.

    • Les médecins scolaires, secondés par des infirmières scolaires ont un rôle de détection de problème liés à l’enfant dans le cadre familial. Ils sont également chargés d’actions collectives de promotion de la santé. C’est surtout en préadolescence et adolescence que le rôle du médecin scolaire est intéressant.

    Eu égard les travaux de démographie médicale de notre Institution (cf : chapitre 5 du rapport), on peut s’inquiéter de la prise en charge de l’enfant pour sa santé.

    1 Aide Sociale à l’Enfance : ASE La protection de l’enfance c’est « prévenir les dangers auquel un mineur peut être exposé et les difficultés auxquelles les parents peuvent être confrontés dans l’exercice de l’éducation. » « Rapide historique : Les œuvres religieuses se sont toujours occupées d’enfants abandonnés. Depuis 1793, leur prise en charge est une obligation nationale. La loi du 24/07/1889 – crée la possibilité de « déchéance parentale ». En 1958 apparaît « la protection judiciaire » et « la protection administratives ». La loi du 5 mars 2007 renforce la prévention par les « informations préoccupantes » qui sont transmises aux départements et les « signalements » qui sont transmis à l’autorité judiciaire. Le rôle des associations, dans le processus de protection est très important, par rapport à ce que fait l’Etat et il y a 3 fois plus de mesures judiciaires qu’administratives. » Les ASE c’est 300.000 enfants – 5 milliards d’euros, apportent 3 types d’aides :

    • Les soutiens directs aux familles • Les mesures éducatives en milieu ouvert AEMO • Les placements des enfants hors de leur famille

    Elles ont de nombreuses structures à leur disposition. La pauvreté des familles est la principale cause de prise en charge par les ASE, mais aussi les carences éducatives, les difficultés psychiques des parents, les conflits familiaux, l’alcoolisme ou les toxicomanies parentales, la maltraitance, l’absentéisme scolaire, ou le troubles du comportement. Actuellement les ASE sont parfois décriées quant à l’administration et le traitement de leur action. Les renseignements fournis peuvent être de qualité médiocre ; les affirmations ont souvent un caractère psychologique, sans autres précisions. Il est difficile de savoir s’il y a eu une évaluation pluridisciplinaire. Les signalements faits par l’Éducation Nationale sont souvent peu explicités et sont confiés aux départements qui doivent procéder à l’évaluation. Tout ceci entraîne malheureusement des séparations trop tardives, ou des excès manifestes dans la séparation des frères et sœurs d’une même fratrie.

  • 24 Session octobre 2011 - DB

    2 La Protection Maternelle et Infantile Le service est dirigé par un médecin, aidé par un personnel qualifié, médical, paramédical social et psychologique. Il organise les consultations pour les femmes enceintes et les enfants de moins de six ans.

    Suivi prénatal : consultations préventives et actions de prévention médico-sociale, qui peut également être effectué à domicile. Un entretien psychosocial est prévu au 4ème mois de grossesse.

    Suivi Post natal : actions médico-sociales de prévention à la demande et avec l’accord des parents, en liaison avec le médecin traitant ou les services hospitaliers. La visite par une puéricultrice a pour but de conseiller et d’orienter les parents. De façon plus poussée, la PMI peut déclencher un accompagnement social

    Les actions envers l’enfant : -Consultations et prévention médico-sociale de l’enfant de moins de 6 ans, avec un bilan de santé vers 3- 4ans. -Des actions plus particulières, à la demande ou avec l’accord des parents, en liaison avec le médecin traitant ou les services hospitaliers -Tout cela dans le but d’un dépistage des troubles d’ordre physique, psychologique ou sensoriel

    Autres actions de la PMI : -Organisation de l’agrément des assistants maternels et familiaux -Contrôle des établissements de la petite enfance

    3 Le CAMP - Centre d’Accompagnement Médico-social Précoce

    Le CAMP a pour mission le dépistage, le diagnostic, le traitement et la rééducation des jeunes enfants handicapés, avant leur entrée à l’école :

    • Recherche des potentialités • Aide à l’acquisition de leur autonomie • Développement de leur capacité de communication

    B - Les institutions

    1 La PMI la PMI créée en 1945, à l'action préventive, indépendante du parcours de soin entraîne une dichotomie médicale avec deux médecines, l'une préventive, l'autre curative

    2 Les acteurs de l’enfance et de l’adolescence Il existe de nombreux acquis en politique de santé ,que ce soit pour la vaccination, le dépistage néonatal, la PMI ou la protection de l'enfance mais on note l'absence de coordination entre les acteurs de l'enfance et de l'adolescence et ce malgré les conclusions des différents rapports :

    -PMI -aide sociale à l'enfance -secteur pédopsychiatrie -acteurs des handicaps de l'enfant CAMPS/RASED -santé scolaire -auteur de l'information et de l'éducation pour la santé INPES

  • 25 Session octobre 2011 - DB

    Au niveau administratif : Les ARS : n’ont a priori, pas encore de ligne spécifique s’occupant particulièrement de l’enfant. On

    peut imaginer, à terme qu’un développement se fasse dans ce sens, mais les ARS sont encore très jeunes … !

    Les Conseils Régionaux : ils sont surtout impliqués, et certains très impliqués, au niveau de l’adolescence ceci tient sans doute au fait que les CR s’occupent des lycées.

    Ce sont surtout les Conseils Généraux des départements qui s’occupent de l’enfance et de la famille, avec de très grosses disparités d’un département à l’autre (sans doute à cause de l’image politique des élus). On peut souligner les actions du département : - ASE - PMI et Vaccination et Planification - Adoption - CAMPS et dépistages des handicaps

    Au niveau local, dépendant des mairies : CCAS : Centre Communal d’Action Sociale Le CCAS est un établissement public communal qui intervient dans les domaines de l’aide sociale légale et facultative, ainsi que dans les actions et activités sociales. Sa compétence s’exerce sur le territoire de la commune à laquelle il appartient. Il est d’ailleurs rattaché à la collectivité territoriale, mais garde tout de même une certaine autonomie de gestion. Son rôle au niveau des familles aboutit à une aide également à l'enfance APU : Agent de Prévention Urbaine loi emploi jeunes dans l’objectif d’apporter des réponses nouvelles et adaptées à ces difficultés, la médiation sociale repose sur des interventions de proximité basées sur l’écoute, le dialogue, la négociation et l’accompagnement, en amont et en complément des métiers traditionnels, en particulier ceux du travail social et de la prévention de la délinquance.

    3 Les actions des différentes institutions se chevauchent pour les mêmes activités -École maternelle et PMI pour la santé scolaire -De même entre les collèges et lycées avec les centre de planification familiale

    4 Les filières de dépistage-diagnostic-soins constituent un domaine complexe La continuité de la prise en charge des enfants dépistés doit être facilitée par le carnet de santé qui doit rester le support privilégié. On peut donc souligner la mauvaise lisibilité des parcours de soins et une politique de santé fractionnée entre la politique nationale et la politique décentralisée faite en fonction de la politique locale. Effet de doublon entre l'action du conseil général et le milieu associatif

    5 Réseau de santé : l'exemple du réseau ANAIS Le réseau de santé ANAIS (association pour la promotion de la santé) propose aux parents et aux professionnels de santé libéraux un support logistique leur permettant d'assurer en ambulatoire l'accompagnement et les soins des enfants en situation de handicap de 0 à 18 ans.(trouble du développement moteur et psychomoteur, déficience intellectuel, troubles sévère des apprentissage scolaire. L'évaluation de ce nouveau mode de prise en charge en libéral de l'enfant en situation de handicap ayant été positive, depuis janvier 2009 ,ce réseau est financé avec la participation du conseil général de l'Isère.

  • 26 Session octobre 2011 - DB

    6 Les professionnels de santé non médecins:

    Parallèlement à la surveillance du développement physique, psychologique et cognitif et du dépistage des troubles sensoriels, des apprentissages du comportement et de l'adaptation scolaire doivent être entrepris. Les sages femmes de PMI ou non, les infirmières scolaires ont un rôle fondamental à jouer aux côtés des médecins du fait de leur plus grande disponibilité et donc présence auprès des enfants. Elles appréhenderont mieux la qualité de l'environnement socio-familial et l'exposition éventuelle à des agents environnementaux nuisibles. La promotion de la santé met à contribution les professionnels de santé, les parents, le milieu scolaire et l'environnement social.

  • 27 Session octobre 2011 - DB

    V - LES DOSSIERS MEDICAUX A - Le carnet de santé Le carnet de santé est un document qui contient les éléments d'information médicale nécessaires au suivi de la santé de l'enfant jusqu'à ses 16 ans. C'est également un support de dialogue entre les professionnels de santé et les familles, délivrant des repères sur le développement de l'enfant et de l'adolescent, des conseils aux parents et des messages de prévention Il est délivré gratuitement par l'officier d'état civil au moment de la déclaration de naissance de l'enfant ou à défaut, par les services de la protection maternelle et infantile (PMI). Confidentialité du contenu :

    • Les données personnelles qui y sont inscrites sont confidentielles et couvertes par le secret professionnel.

    Dans le cas où le carnet doit être confié à l'enfant ou à un accompagnateur, il est conseillé de le faire sous enveloppe fermée, portant la mention "secret médical"

    La consultation du carnet de santé de l'enfant est soumise à l'accord de ses parents. Elle est réservée aux professionnels de santé dans le cadre de soins ou d'actes de prévention qu'ils lui délivrent. Présenté systématiquement au médecin, ce document lui permet de prendre connaissance des renseignements qui y figurent et d'y consigner ses propres indications et constatations.

    Le professionnel qui inscrit une information dans le carnet est tenu de s'identifier par le cachet de son cabinet et par sa signature.

    B - Les autres dossiers médicaux Chaque médecin référent, médecins généraliste ou pédiatre, possède son propre dossier médical en dehors du carnet de santé. De même les dossiers hospitaliers ,par définition sont archivés à l'hôpital. Le carnet de santé de l'enfant censé être remis et rempli à chaque visite peut ne pas être complet du fait de la disparité des consultations. Après 16 ans, sa présentation n'est plus obligatoire ,la question de la continuité du suivi médical se pose donc. C - Le dossier médical scolaire Ce dossier est ouvert par le médecin scolaire lors de la consultation en grande section de maternelle. Il est archivé au rectorat et non consultable ,sauf demande particulière des parents .Une fiche de liaison peut être transmise au médecin référent. REMARQUE : De la naissance à la majorité, l'enfant possède, finalement, plusieurs dossiers qui mériteraient d'être centralisés.

  • 28 Session octobre 2011 - DB

    D – Création d’un outil de coordination partagé : « DMP de l’enfant et de l’adolescent »

    1 Le syndrome de la ceinture de sécurité ou l’éducation par l’exemple de l’enfant Rappelez-vous il y a une vingtaine d’années. Savez-vous comment une majorité d’adultes ont pris l’habitude de mettre leur ceinture de sécurité en voiture quand la loi l’a imposée : eh bien par leurs enfants qui, éduqués à l’école, ont donné l’exemple à leurs parents en montant en voiture. Quel rapport avec une réflexion sur les moyens à utiliser pour avoir un outil de synthèse communiqué aux professionnels de santé par les familles et ou l’enfant : eh bien nous allons revenir au fameux DMP proche de l’Arlésienne et qui semble avoir de grosses difficultés au démarrage liées à de multiples causes dont surtout les nombreuses interrogations du corps médical. Car comment faire évoluer le carnet de santé, le Passeport du mineur ou unique afin qu’il puisse être consultable par tous les acteurs de santé qui seront en contact avec l’enfant ? (médecin traitant, spécialistes d’organes, médecin scolaire, du sport, de PMI, infirmières scolaires, kiné, pharmaciens, orthophonistes…). Comment avoir un outil consultable à la minute qui regroupe toutes les informations ? Comment permettre à tous les professionnels de santé d’indiquer les événements médicaux, les examens et traitements pertinents prescrits, regroupés sur un même dossier ? Et bien, la clé, sans jeu de mot, pourrait certes être cette fameuse clé USB transmise à chaque consultation par la famille ou l’enfant en âge regroupant tous les événements médicaux de celui-ci, avec les risques de perte, d’oublis ou de difficultés techniques de lecture. Non, on peut arguer facilement qu’une consultation sur un site sécurisé utilisant la carte CPS du professionnel de santé avec la carte vitale de l’enfant (ou de son parent) permettra une vue globale de l’état de santé de l’enfant, chacun pouvant y adjoindre son information et en permettant éventuellement un masquage de certaines informations qui seront autorisées par la famille ou l’enfant mineur selon la nécessité médicale. Dans ce DMP New Age, on pourrait regrouper, cloisonner, diverses informations : les vaccinations, le suivi sportif, les pathologies lourdes, … ; on peut imaginer des séquences d’information sur la prévention, la contraception, les conduites addictives consultables sur le Net, que l’enfant – adolescent pourra avoir par l’intermédiaire de son dossier informatisé. Car, comme nous le disions en préambule, c’est souvent les enfants qui montrent la voie aux adultes et peut être que la mise en place en priorité d’un DMP aux enfants permettra qu’il soit institué et l’habitude faisant qu’il rentrera progressivement dans le quotidien de tous car l’enfance sait ce qu’elle veut, elle veut sortir de l’enfance (J. Cocteau).

    2 Un DMP portable détenu par le patient lui-même

    La clé USB représente un support amovible et résistant qui permet de stocker un grand nombre de données. Après avoir enregistré une première fois le DPM du patient, le médecin peut le mettre à jour chaque fois que nécessaire. Il suffit alors au patient d’avoir sa clé USB sur lui lors des consultations ou à l’hôpital. C’est lui qui décide de présenter, ou non, son DMP aux professionnels de santé.

    Un DMP économique ;

    Ce procédé, initialement introduit dans la loi dite « loi Fourcade », est particulièrement simple et économique. Il permet de s’affranchir de la problématique du stockage des données personnelles chez un hébergeur. Le patient étant le garant de son propre DMP, il n’y a aucun risque que les données soient utilisées par d’autres corps de métiers.

    Approuvé par le Conseil constitutionnel, le DMP sur clé USB va faire l’objet d’une expérimentation.

    http://www.e-sante.fr/pass-sante-contraception-s-etend-ile-france/breve/1406http://www.e-sante.fr/generalistes-prevention/actualite/1102http://www.e-sante.fr/ce-sera-23-50-consultation-si-vous-oubliez-votre-carte-vitale/breve/1630http://test.e-sante.fr/vraies/fausses-idees-en-sante/test/422http://www.e-sante.fr/trois-quarts-francais-sont-favorables-dossier-medical-personnel/actualite/802

  • 29

    VI - LA DEMOGRAPHIE MEDICALE On ne saurait appréhender la santé de l’enfant et de l’adolescent sans prendre en compte l’élément incontournable qui est la problématique de la démographie médicale et plus particulièrement celle des médecins : généralistes, pédiatres, PMI, scolaires, pédopsychiatres. Le contexte d’une démographie médicale alarmante et d’une répartition territoriale inégale figurant dans ce rapport a été repris dans le récent rapport de la cour des comptes sur la médecine scolaire. Dans un contexte de santé publique qui leur est défavorable, on est amené à se poser la question de l’équité relative à l’accessibilité aux soins des enfants et adolescents et de leur suivi médico-social indispensable.

    Pédiatres Médecins généralistes Médecins PMI Médecins scolaires Médecins spécialistes en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent

  • 30

    A - Pédiatres en activité régulière Au 1er janvier 2011, le tableau de l’Ordre recense 6 767 médecins spécialistes en pédiatrie en

    activité régulière ; soit 0,6% de plus qu’au 1er janvier 2010. 92% des pédiatres exercent en activité régulière. I – Les effectifs en activité régulière Tableau n°1 : Effectifs, densité et part des 55 ans en plus en activité régulière Départements Hommes Femmes Total Densité %>=55 ans Départements Hommes Femmes Total Densité %>=55 ans Régions Lib+mixte Régions Lib+mixte Bas Rhin 58 77 135 12,2 29% Meurthe et Moselle 40 73 113 15,2 25% Haut Rhin 28 28 56 7,4 21% Meuse 5 5 10 5,0 10% Alsace 86 105 191 10,2 27% Moselle 45 36 81 7,6 27% Dordogne 3 15 18 4,3 11% Vosges 12 17 29 7,4 41% Gironde 51 95 146 10,1 17% Lorraine 102 131 233 9,7 27% Landes 8 9 17 4,4 24% Ariège 3 4 7 4,5 29% Lot et Garonne 8 5 13 3,8 31% Aveyron 6 5 11 3,8 45% Pyrénées Atlantiques 17 39 56 8,4 27% Gers 6 3 9 4,7 33% Aquitaine 87 163 250 7,7 20% Haute Garonne 61 115 176 14,2 27% Allier 8 8 16 4,5 19% Hautes Pyrénées 11 8 19 8,0 21% Cantal 2 3 5 3,2 20% Lot 1 5 6 3,3 0% Haute Loire 3 4 7 3,0 14% Tarn 11 16 27 7,0 30% Puy-de-Dôme 25 46 71 11,0 21% Tarn et Garonne 4 10 14 5,8 43% Auvergne 38 61 99 7,2 20% Midi-Pyrénées 103 166 269 9,2 28% Calvados 36 49 85 12,2 19% Nord 97 189 286 11,0 15% Manche 10 16 26 5,0 15% Pas-de-Calais 40 53 93 6,3 14% Orne 5 12 17 5,6 18% Nord-Pas-de-Calais 137 242 379 9,3 15% Basse-Normandie 51 77 128 8,5 18% Loire Atlantique 25 93 118 9,1 14% Côte d'Or 21 32 53 9,9 11% Maine et Loire 25 46 71 8,9 17% Nièvre 4 6 10 4,4 10% Mayenne 3 5 8 2,6 38% Saône et Loire 16 19 35 6,1 17% Sarthe 16 22 38 6,6 26% Yonne 5 10 15 4,2 20% Vendée 8 11 19 3,0 21% Bourgogne 46 67 113 6,7 14% Pays-de-la-Loire 77 177 254 7,0 18% Côtes d'Armor 14 27 41 6,8 24% Aisne 21 26 47 8,5 15% Finistère 24 57 81 8,8 19% Oise 34 30 64 7,8 31% Ille et Vilaine 27 75 102 10,3 23% Somme 21 38 59 10,2 14% Morbihan 12 39 51 7,0 29% Picardie 76 94 170 8,7 21% Bretagne 77 198 275 8,5 23% Charente 4 9 13 3,6 15% Cher 5 7 12 3,7 33% Charente Maritime 16 24 40 6,4 23% Eure et Loir 12 12 24 5,5 33% Deux-Sèvres 0 15 15 4,0 20% Indre 2 3 5 2,1 40% Vienne 17 26 43 9,9 21% Indre et Loire 29 69 98 16,3 20% Poitou-Charentes 37 74 111 6,1 21% Loir et Cher 11 6 17 5,0 29% Alpes Maritimes 47 88 135 12,3 27% Loiret 17 34 51 7,6 24% Alpes-Hte-Provence 5 3 8 4,9 38% Centre 76 131 207 8,0 25% Bouches du Rhône 98 194 292 14,7 22% Ardennes 7 6 13 4,4 15% Hautes-Alpes 3 8 11 7,9 27% Aube 8 8 16 5,2 13% Var 47 45 92 9,0 35% Haute-Marne 6 4 10 5,2 40% Vaucluse 21 28 49 8,9 43% Marne 21 39 60 10,3 15% PACA 221 366 587 11,8 27% Champagne-Ardenne 42 57 99 7,2 17% Ain 14 13 27 4,5 30% Corse du Sud 3 5 8 5,6 50% Ardèche 7 11 18 5,6 28% Haute Corse 2 6 8 4,9 25% Drôme 12 34 46 9,3 26% Corse 5 11 16 5,2 38% Haute Savoie 15 41 56 7,6 27% Doubs 19 39 58 10,8 12% Isère 29 84 113 9,3 20% Haute-Saône 4 8 12 4,9 25% Loire 27 42 69 9,1 23% Jura 3 11 14 5,2 29% Rhône 86 183 269 15,6 17% Territoire de Belfort 1 9 10 6,9 40% Savoie 10 27 37 8,8 32% Franche-Comté 27 67 94 7,8 19% Rhône-Alpes 200 435 635 10,1 22% Eure 8 8 16 2,7 44% France métropolitaine 2265 4231 ## 10,2 22% Seine Maritime 39 82 121 9,5 14% Haute-Normandie 47 90 137 7,3 18% Guadeloupe 27 18 45 11,2 20% Essonne 32 71 103 8,4 29% Guyane 6 4 10 4,3 0% Hauts de Seine 79 209 288 18,4 25% Martinique 16 20 36 9,0 25% Seine et Marne 48 67 115 8,7 36% Mayotte 7 3 10 5,4 10% Seine Saint Denis 67 96 163 10,7 25% Réunion 45 58 103 12,5 17% Val d'oise 48 65 113 9,6 30% DOM 101 103 204 10,0 18% Val de Marne 64 156 220 16,6 18% Ville de Paris 228 541 769 34,4 16% Pacifique Sud 7 9 16 6,5 13% Yvelines 50 127 177 12,4 35% Polynésie Française 8 13 21 8,1 19% Ile-de-France 616 1332 ## 16,5 23% Saint-Pierre-et-Miquelon 0 0 0 0,0 0% Aude 10 14 24 6,7 38% Wallis-et-Futuna 0 0 0 0,0 0% Gard 21 32 53 7,5 30% TOM 15 22 37 7,0 16% Hérault 51 84 135 13,0 16% DOM/TOM 116 125 241 9,4 18% Lozère 2 2 4 4,9 0%

    Pyrénées Orientales 13 26 39

    8,7 28% Total Métropole+Dom+Tom 2381 4356 6737 10,2 22%

    Languedoc-Roussillon 97 158 255 9,7 23% Corrèze 4 8 12 4,8 8% Liste Spéciale 13 17 30 17% Creuse 2 4 6 4,7 33% LISTE SPECIALE 13 17 30 17% Haute Vienne 11 17 28 7,3 25% Total Général 2394 4373 6767 10,2 22% Limousin 17 29 46 6,0 22%

  • 31

    Graphique n°1: Pyramide des âges

    Graphique n°2: Nouveaux inscrits entre 2000 et 2010

    86

    49 53 51 4333

    5646 41

    7060

    153

    130142 149

    131 133 131

    163171

    211

    153

    2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

    Hommes Femmes

    1110

    598

    497

    673

    764

    607

    124

    246

    181

    282

    449

    494

    548

    194

    =65 ans Hommes54 ans35%

    Femmes48 ans65%

  • 32

    Carte n°1: Répartition des médecins spécialistes en pédiatrie en activité libérale et mixte par tranche d’âge

    MidiPyrenees

    LanguedocRoussillon

    PoitouCharentes

    Centre

    FrancheComte

    Bourgogne

    PACA

    Rhone-Alpes

    Bretagne

    Aquitaine

    AlsaceIle-de-France

    Pays-dela-Loire

    ChampagneArdenne

    BasseNormandie

    HauteNormandie

    Corse

    Picardie

    Nord-Pas-de-Calais

    Lorraine

    Limousin Auvergne

    Part des 55 ans et plus

    Aucun (33)< moyenne (38)Moyenne (12%) (6)> moyenne (19) Source : CNOM 2011

    Auteur : CNOM, G. Le Breton-Lerouvillois, 2011

    La répartition des médecins spécialistes en pédiatrie

    en activité libérale et mixte âgés de 55 ans et plus

    ChampagneArdenne

    Aquitaine

    Ile-de-France

    BasseNormandie

    Pays-dela-Loire

    Limousin

    Alsace

    Centre

    PoitouCharentes

    Rhone-Alpes

    PACA

    Bourgogne FrancheComte

    Bretagne

    MidiPyrenees

    LanguedocRoussillon

    HauteNormandie

    Picardie

    Corse

    Nord-Pas-de-Calais

    Lorraine

    Auvergne

    Part des moins de 40 ans

    Aucun (48)=moyenne (17) Source : CNOM 2011

    Auteur : CNOM, G. Le Breton-Lerouvillois, 2011

    La répartition des médecins spécialistes en pédiatrie

    en activité libérale et mixte âgés de moins de 40 ans

    Minimum : 1% Maximum : 13% (Alpes-de-Haute-Provence)

    Minimum : 8% (Corrèze)Maximum : 50% (Corse du Sud)

    Carte n°2: La répartition des médecins spécialistes en pédiatrie et la population générale à l’échelle des bassins de vie

    Alsace

    PoitouCharentes

    Pays-dela-Loire

    FrancheComte

    LanguedocRoussillon

    Nord-Pasde-Calais

    ChampagneArdenne

    Ile-de-France

    Picardie

    Haute-Normandie

    Centre

    Basse-Normandie

    Bourgogne

    Lorraine

    Bretagne

    Aquitaine

    Midi-Pyrenees

    Limousin

    Rhone-Alpes

    Auvergne

    PACA

    CorseAndorre

    Monaco

    1 Point = 1 pédiatre

    Bassins de vie ruraux (1691)Bassins de vie urbains (524)

    Sour

    ce :

    CN

    OM

    201

    1A

    uteu

    r : C

    NO

    M, G

    . Le

    Bret

    on-L

    erou

    villo

    is, 2

    011

    Répartition des médecins spécialistes en pédiatrie

    en activité régulière à l'échelle des bassins de vieIle-de-France

    Tableau n°2: Modes d’exercice en pédiatrie

    Libéral Mixte Salarié Sans Total Hommes 667 441 1283 3 2394 Femmes 998 457 2918 0 4373 Total 1665 898 4201 3 6767

  • 33

    II – Variation des effectifs II.1 – Tous modes d’activité

    Entre le 1er janvier 2007 et le 1er janvier 2011, les effectifs des médecins spécialistes en pédiatrie en activité régulière ont augmenté de 4,7%. Activité régulière Effectifs 1er janvier 2007 6 464 1er janvier 2008 6 551 1er janvier 2009 6 575 1er janvier 2010 6 725 1er janvier 2011 6 767 II.2 – En activité libérale « exclusive »

    Entre le 1er janvier 2007 et le 1er janvier 2011, les effectifs des médecins spécialistes en pédiatrie en activité libérale « exclusive » ont diminué de 1,7%. Activité régulière Effectifs 1er janvier 2007 1 693 1er janvier 2008 1 780 1er janvier 2009 1 773 1er janvier 2010 1 701 1er janvier 2011 1 665

    +4,7%

    -1,7%

  • 34

    III – Les pédiatres libéraux

    Au 1er janvier 2011, le tableau de l’ordre recense 1 665 médecins spécialistes en pédiatrie exerçant leur activité en secteur libéral exclusif ; soit une baisse de 2,1% en un an.

    Agés en moyenne de 54,8 ans, les pédiatres libéraux sont représentés à 60% par les femmes. Les pédiatres libéraux âgés de moins de 40 ans représentent 6% des effectifs tandis que les

    confrères âgés de 55 ans et plus représentent 57% des effectifs. La question du renouvellement des générations se pose de la même manière que l’accès aux soins de ville en pédiatrie. Graphique 3: Pyramide des âges des pédiatres libéraux en activité régulière

    Graphique 4: Variation des effectifs libéraux à l’échelle régionale

    80

    109

    115

    213

    242

    196

    43

    14

    23

    43

    120

    166

    224

    77

    =65 ans Hommes58 ans40%

    Femmes53 ans60%

  • 35

    Carte 3: Répartition des enfants de moins de 15 ans et les pédiatres libéraux à l’échelle des bassins de vie

    Ile-de-France

    Midi-Pyrenees

    Rhone-Alpes

    PACA

    LanguedocRoussillon

    Pays-de-la-Loire

    Alsace

    LorraineChampagne

    Ardenne

    HauteNormandie

    BasseNormandie

    Nord-Pasde-Calais

    Picardie

    Centre

    BourgogneFranche-Comte

    Bretagne

    Poitou-Charentes

    Aquitaine

    Limousin Auvergne

    CorseAndorre

    Monaco

    1 Point = 1 pédiatre libéral

    Nombre d'enfant de moins de 15 ansà l'échelle des bassins de vie

    < moyenne (2041)>= moyenne (174)

    Source : CNOM 2011Auteur : CNOM, G. Le Breton-Lerouvillois, 2011

    Répartition des pédiatres libéraux et des enfants de moins de 15 ans

    à l'échelle des bassins de vieIle-de-France

    Carte 4: La densité des pédiatres libéraux à l’échelle des bassins de vie

    Ile-de-France

    Midi-Pyrenees

    Rhone-Alpes

    PACA

    LanguedocRoussillon

    Pays-de-la-Loire

    Alsace

    LorraineChampagne

    Ardenne

    HauteNormandie

    BasseNormandie

    Nord-Pasde-Calais

    Picardie

    Centre

    BourgogneFranche-Comte

    Bretagne

    Poitou-Charentes

    Aquitaine

    Limousin Auvergne

    CorseAndorre

    Monaco

    Densité

    Aucun pédiatre (1693)Densité faible (309)Densité moyenne (48)Densité forte (165)

    Minimum : 0,09 pédiatre pour 5 000 enfants de moins de 15 ansMaximum : 10,23 pédiatres pour 5 000 enfants de moins de 15 ans

    Source : CNOM 2011Auteur : CNOM, G. Le Breton-Lerouvillois, 2011

    Densité des pédiatres libérauxpour 5 000 enfants de moins de 15 ans

    à l'échelle des bassins de vie

  • 36

    B - Médecins Généralistes en activité régulière Au 1er janvier 2011, le tableau de l’Ordre recense 93 394 médecins généralistes en activité

    régulière ; soit 1% de moins qu’au 1er janvier 2010. 73% des médecins généralistes exercent en activité régulière.

    I – Les effectifs en activité régulière Tableau °3: Effectifs, densité et part des 55 ans en plus en activité régulière Départements Hommes Femmes Total Densité %>=55 ans Départements Hommes Femmes Total Densité %>=55 ans Régions Lib+mixte Régions Lib+mixte Bas Rhin 1032 632 1664 150 31% Meurthe et Moselle 676 467 1143 153,9 25% Haut Rhin 651 372 1023 134,5 33% Meuse 175 63 238 118,7 45% Alsace 1683 1004 2687 144 32% Moselle 896 442 1338 125,8 30% Dordogne 383 182 565 133,9 37% Vosges 313 187 500 127 54% Gironde 1400 971 2371 163,5 31% Lorraine 2060 1159 3219 134 27% Landes 352 225 577 149,4 32% Ariège 162 85 247 158,8 33% Lot et Garonne 290 115 405 119,9 40% Aveyron 247 140 387 134,6 35% Pyrénées Atlantiques 644 396 1040 155,6 31% Gers 160 107 267 138,7 48% Aquitaine 3069 1889 4958 152 33% Haute Garonne 1072 859 1931 155,7 29% Allier 279 194 473 133,9 36% Hautes Pyrénées 271 141 412 173,5 40% Cantal 154 80 234 151,1 32% Lot 158 101 259 144,4 39% Haute Loire 193 96 289 125,7 31% Tarn 331 211 542 141,3 32% Puy-de-Dôme 510 432 942 145,9 30% Tarn et Garonne 201 112 313 129,1 76% Auvergne 1136 802 1938 140 32% Midi-Pyrénées 2602 1756 4358 149 31% Calvados 589 404 993 143 29% Nord 2499 1333 3832 147 27% Manche 404 240 644 125 31% Pas-de-Calais 1330 630 1960 131,8 37% Orne 231 117 348 115,2 40% Nord-Pas-de-Calais 3829 1963 5792 142 27% Basse-Normandie 1224 761 1985 131 32% Loire Atlantique 1016 795 1811 140,3 26% Côte d'Or 446 340 786 146,8 28% Maine et Loire 615 432 1047 131,1 30% Nièvre 179 83 262 114,8 37% Mayenne 214 116 330 105,4 37% Saône et Loire 431 239 670 116,9 34% Sarthe 429 203 632 110 39% Yonne 287 155 442 125 37% Vendée 482 278 760 119,5 58% Bourgogne 1343 817 2160 128 33% Pays-de-la-Loire 2756 1824 4580 127 29% Côtes d'Armor 494 298 792 131,5 34% Aisne 419 192 611 110,4 3