L’argot et le verlain

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L’argot et le verlainGladys GallegoJulian RestrepoLinda Londoño

Le verlanForme d'argot français qui consiste en l'inversion des syllabes d'un mot, parfois accompagnée d'« élision », un type d'apocope.

HistoireLe verlan actuel s'est répandu en français

depuis la deuxième moitié du XXe siècle mais l'inversion de lettres ou de syllabes, utilisée afin de créer un effet de style en littérature, date de plusieurs siècles. Cependant, les premières occurrences de verlan utilisées à l'oral afin de créer un langage cryptique, uniquement compréhensible par les initiés, sont difficiles à établir car peu de références historiques existent dans la littérature.

1970-1980Au cours des années 1970 et 1980, le verlan

est couramment parlé dans les banlieues. Il a été constitutif d'une identité des habitants de ces banlieues.

1990Le début des années 1990, marqué par l'émergence

du mouvement hip-hop, représente le début d'une réintroduction massive du verlan dans le langage parlé en France et surtout au sein des nouvelles générations. L'essor du rap a fortement contribué à la dissémination du verlan dans la population française.

2004

Formation d'un mot de Verlan Ajout ou suppression de la dernière voyelle Découpage du mot. Inversion. Troncation ou élision de la dernière syllabe du néologisme formé.

Ajout ou suppression de la dernière voyelle Sur certains mots, on peut considérer

qu'un -e muet a été ajouté ou bien que la dernière voyelle a été soustraite avant de commencer le processus. C'est loin d'être systématique.

Ex: cher → chèreu. défoncé→défonc'. bled→blèdeu. flic→flikeu. rigoler→ rigol'. énervé → énerv'.

Découpage Le mot ou expression est découpé en deux parties.

C'est l'usage et la facilité à prononcer le mot final qui semblent être les principaux facteurs déterminant l'endroit de cette coupure. On peut trouver quelques règles, qui ne sont pas toujours vérifiées : la séparation se situe en général avant la syllabe accentuée sur les mots de plus de deux syllabes; les deux parties sont de taille approximativement égale. Sur les mots de deux syllabes, la séparation se situe presque toujours entre les deux syllabes.

Ex : chè-reu dé-fonc' blé-de fli-keu ri-gol' éner-v'. Et d'autres: ci-garette va-zy fa-meu ç-a ri-che mor-ceau

InversionUne fois le mot découpé, on intervertit les

deux parties. Cette inversion caractérise le verlan, en ce sens qu'elle est présente dans toute construction d'un mot de verlan, et qu'un mot formé au moyen de cette inversion est un mot de verlan. Ex : reu-chè fonc'-dé de-blé keu-fli gol-ri v'-éner garette-ci zy-va meu-fa a-ç che-ri ceau-mor

Troncation du motPour des raisons de prononciation, on peut

retrancher la voyelle finale du mot, ou même parfois la changer (mais le cas "garette-ci→ garo" ne semble pas spécifique au verlan mais plutôt analogue à des diminutifs comme "apéritif→apéro" par exemple). Le terme "garo" peut également venir de l'arabe dialectal " garro" signifiant cigarette.

Ex: reuché→reuch', garette-ci→garo, keu-fli→keuf' meu-fa→meuf.

Usage récursifParfois, l'usage fait apparaître des mots qui

sont le verlan d'un verlan. On appelle parfois cette construction un double verlan ou encore veul. Exemple :

reubeu ou rebeu = beur = "Arabe". On retrouve l'ordre des consonnes du mot d'origine, mais les voyelles ont été modifiées. L'autre usage pour "Arabe" étant "rabza". Féminisé, "rebeu" devient "rebeuze" (équivalent de beurette).

feumeu = meuf = "femme"

Entrée dans le langage courant Le succès d'un mot de verlan peut même faire oublier le mot qui

est à son origine.

Exemple :jobard a donné barjo, mais des jeunes gens qui entendent aujourd'hui jobard, peu usité, y verraient un verlan de barjo.

Argot ou “la langue djeunz”Ses locuteurs font essentiellement partie de la

jeunesse.On l’appelle aussi « langue des cités » ou « argot

des cités », parce qu'il se parle particulièrement dans les quartiers populaires (les cités) de France.

HistoireL'apparition de l'argot contemporain semble

concomitant avec l'urbanisation massive des banlieues dans les années 1970, et la création de grands quartiers populaires destinés à loger les populations d'ouvriers et d'employés, en majorité immigrés.

ConstructionL'utilisation du verlan : le verlan permet de créer un

vocabulaire nouveau avec comme limite le nombre de mots de la langue d'origine, même si les mots de plus de trois syllabes font rarement l'objet d'une inversion.

L'utilisation de mots étrangers : elle est souvent liée à l'origine nationale des familles des locuteurs, qui sont d'ailleurs fréquemment bilingues, mais aussi à l'omniprésence du franglais.

Ainsi, les Français d'origine maghrébine étant une composante importante des populations des quartiers populaires, l'arabe tient naturellement une place de choix dans le vocabulaire de l'argot contemporain.

Implications sociologiquesEn contre: Alain BentolilaEn faveur: Bernard Lahire

Argot commun ou « jargot » L'argot commun, parfois appelé jargot, est un

parler familier dérivé de l'argot mais qui en a perdu les fonctions cryptiques et identitaires. Il n'est plus spécifique à un groupe, et est essentiellement utilisé dans une visée ludique : les locuteurs « jouent » à reproduire un parler largement connoté. Il reprend en général du vocabulaire argotique « dépassé », abandonné par le groupe social qui en est l'origine dès qu'il a été compris par des tiers. Le « français branché » des années 1980 est un exemple typique d'argot commun.

Procédés d'élaboration de l'argot

Procédé syntaxique

Changement de classe lexicale des mots : en général, il s'agit de l'utilisation d'un adjectif à la place d'un adverbe. Exemple : il assure grave pour « il est vraiment très bon ».

Procédés d'élaboration de l'argot

Procédés lexicaux

SémantiquesMétaphore : expression imagée qui désigne

une chose.Métonymie (y compris synecdoque) :

désignation d'une chose par un de ses composants.

Polysémie et synonymie : jeux sur les multiples sens des mots.

Procédés d'élaboration de l'argot

Formels

Composition lexicale.Dérivation ou resuffixation de mots existants au moyen de

suffixes populaires (-ard, -asse, -oque, -ax, -ouille...). Apocope : troncation d'une ou plusieurs syllabes finales d'un

mot..Aphérèse: troncation d'une ou plusieurs syllabes initiales

d'un mot. L'aphérèse, très rare jusqu'à présent en français, est particulièrement présente en français contemporain des cités.

Redoublement, éventuellement après troncation, d'une syllabe.

Procédés d'élaboration de l'argotSystèmes de codage. Parmi ceux-là citons :

le verlan, procédé très utilisé depuis 1980. Exemples : keuf verlan de flic (via le passage par un stade disyllabique hypothétique keufli), rabza verlan de [les] arabes.

le javanais, consistant à rajouter le son av (ou tout autre son) entre les consonnes et les voyelles. Par exemple Marcel → Mavarçavel.

le louchébem (ou largonji), consistant à remplacer la consonne initiale par un L, et la reporter à la fin du mot avec une terminaison (initialement créé par les louchébems de Laripette). Boucher →loucherbem  ; À poil → à loilpé . Le mot loufoque est entré dans le vocabulaire courant. Fou → loufoque''

Procédés d'élaboration de l'argot

Siglaison : dénomination d'une réalité par un sigle, et éventuellement création de dérivés à partir de ce sigle. Exemples : LBV pour Libreville, TDC pour tombé du camion (volé).

Emprunts à d'autres langues. Exemples : maboul de l'arabe mahbûl « fou », bédo (joint) du tzigane, go (fille) du wolof.

Merci beaucoup!

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