L'avenir de la logistique automobile passe par la numérisation

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JMM 5057 vendredi 18 novembre 2016 21

COLLOQUE

L’avenir de la logistique automobilepasse par la numérisation

La conférence annuelle del’Association européen -ne de la logistique des

véhicules (ECG) a eu lieu les 20et 21 octobre à Hambourg. Plusde 270 participants, un nou-veau record, ont assisté auxdébats sur la nécessité d’allervers davantage de numérisa-tion, seul moyen pour la logis-tique automobile d’assurer sonessor à l’avenir. Et cela, mêmesi cette filière connaît actuelle-ment une reprise économique.« Le secteur de la logistique des

véhicules doit suivre le rythme

du développement technolo-

gique rapide et innovant de l’in-

dustrie automobile dans son

ensemble. Il doit aller de maniè -

re accélérée vers les processus

numérisés et le commerce élec-

tronique afin de répondre aux

attentes des clients », ont expli-qué les intervenants. Dans lecadre d’un groupe de travail oùcollaborent constructeurs auto-mobiles et entreprises de logis-tique des véhicules, l’associa-tion ECG avance sur le sujet dela numérisation de la chaîned’approvisionnement.Toutefois, cette démarche et la

mise en œuvre de processusinnovants sont freinées parune absence d’application uni-forme de la législation europé -enne et internationale sur lesdocuments électroniques detransport multimodal. « Cela

constitue un obstacle à la mise

en place d’une logistique de

transport transparente et sou-

ple. » ECG a rappelé que le ca -dre législatif pour la numé -risation des processus logis-tiques au sein de l’Union euro-péenne (UE) est en place de -puis 2011 avec le e-CMR Pro-tocol des Nations unies. À cejour, seuls la Suisse et dix Étatsmembres de l’UE ont ratifié ce

traité international, « ce qui

entrave considérablement

l’évolution numérique du sec-

teur de la logistique ». Ce pro-tocole ne peut éliminer les pro-cessus papier que si tous lespays où transitent les biensl’adoptent. Il faudrait notam-ment que l’Allemagne, un paysmajeur pour le secteur automo-bile et pour le transit logistiquede véhicules, ratifie le texte.

Répondre aux besoinsdes clientsAller vers davantage de proces-sus numérisés et vers le com-merce électronique est une ques-tion de survie pour la logistiquedes véhicules, ont souligné lesintervenants. La logistique et letransport suscitent un intérêtcroissant chez les investisseurstechnologiques, à la suite dusuccès d’Uber ou du potentielde la technologie de conduiteautonome. Des start-up travail-lent à la numérisation de lachaîne logistique globale, desopérations de douane, d’assu-rance, etc. La logistique des véhi-cules peut être menacée par cesentreprises. « Elle pourrait être

la victime parfaite d’un algo-

rithme, selon Wolfgang Göbel,président d’ECG. Il y a la place

pour un tiers innovant qui pour-

rait intervenir et réécrire les règles

dans la logistique du véhicule ».D’autre part, les clients ont l’ha-bitude de temps de livraison trèscourt sur des sites Internet com -me Amazon, avec éventuelle-ment d’autres services payants.Le moment où les clients vontvouloir personnaliser et acheterde nouvelles voitures complète-ment en ligne, choisir leurs lieuxde livraison, y compris devantchez eux et dans des délais trèscourts n’est plus si éloigné dansle temps. L’industrie doit se pré-parer à répondre à de tellesdemandes. « Le secteur de la

logistique automobile en Europe

pourrait, de son côté, ouvrir la

voie à de nouveaux services de

première qualité, a estiméWolfgang Göbel, présidentd’ECG. Si la numérisation peut

constituer une menace pour cer-

tains aspects du secteur de la

logistique automobile en Europe,

elle offre également des oppor-

tunités de croissance et d’effica-

cité. » n Clotilde Martin

Lors de la conférence annuelle de l’Association euro-péenne de la logistique des véhicules (ECG) les 20 et21 octobre, la numérisation nécessaire de l’industrie aété au cœur des échanges.

ECG en brefDepuis 1997, l’Association européenne de la logistique des véhicules (ECG) est « la voix de l’industrie de

la logistique des véhicules finis en Europe ». Elle représente les intérêts d’une centaine de sociétés

membres de toutes tailles. Celles-ci fournissent des services de transport routier, ferroviaire, maritime

ou fluvial, de distribution, d’entreposage, de préparation et de postproduction aux fabricants, aux impor-

tateurs, aux sociétés de location de voitures, aux exploitants de location de véhicules dans les 28 États

membres de l’Union européenne plus la Norvège, la Suisse, la Turquie, la Russie et l’Ukraine. Elles

possèdent ou exploitent plus de 420 navires de transport de voitures, 18 800 wagons de chemin de fer

à usages spéciaux, 84 barges fluviales et plus de 23 500 transporteurs routiers. Leur chiffre d’affaires

global atteint environ 25 Md€. Leur impact économique sur les entreprises associées au secteur est

estimé à 63,25 Md€. Elles emploient 100 000 Européens directement et 253 000 indirectement.

© E

CG

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