LE CAMP DE GURS Diaporama réalisé par les élèves de l’option technologie Collège des...

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LE CAMP DE GURS

Diaporama réalisé par les élèves de l’option technologie

Collège des Cordeliers – 64 OLORON2001 - 2002

QUELQUES REPERES HISTORIQUES

La guerre d’EspagneLes lois anti-juives en Allemagne

La guerre d ’Espagne est une guerre civile opposant Révolution et contre révolution.

En 1930, après s’être débarrassé du dictateur Primo de Rivera, le roi d’Espagne Alphonse XIII pense avoir assez d’influence pour assurer la victoire électorale des monarchistes. Or, les élections d’avril 1931 donnent une large majorité dans les villes aux Républicains. Alphonse XIII est exilé et la République est proclamée.

Mais, les réformes engagées par la gauche républicaine ne satisfont pas les classes populaires. Si bien qu’aux élections de novembre 1933, la droite l’emporte et engage une politique de réaction. Cela entraîne un rapprochement des forces de gauche : c’est « El Frente popular ». Le front populaire est une coalition rassemblant tous les partis qui luttent contre les adversaires de la Révolution.

Aux élections de février 1936, le front obtient la majorité des voix et des sièges. Cela déclenche des grèves, des attentats, des assassinats politiques…

La Guerre.

La guerre débute suite à l’assassinat du monarchiste Sotelo, le 13 juillet 1936. Du 17 au 19 juillet, les garnisons se soulèvent au Maroc et en Espagne contre le gouvernement Républicain. A la suite du décès de Sanjurjo, Franco devient le chef suprême et s’empare de la moitié du pays. La Guerre dure 3 ans.

Les Nationalistes, la légion étrangère et les troupes marocaines s’opposent aux Républicains, aux libéraux, aux catholiques, aux autonomistes, aux anarchistes et aux partis du Frente Popular.

De la fin de 1936 à la fin de la guerre.

Dès la fin de 1936, l’Espagne se trouve ainsi coupée en deux :

les nationalistes franquistes tiennent la partie occidentale du pays à l’exception des provinces basques.

les républicains conservent la plupart des provinces orientales.

La guerre prend alors un caractère d’atrocité extrême : massacre de Guernica, le 26 avril 1937.

En avril 1938, les troupes franquistes parviennent à couper Madrid de Barcelone. Les républicains tiennent un an, mais le 28 mars 1939, l’armée nationaliste occupe Madrid et le 18 octobre Franco devenu Caudillo y installe son gouvernement.

« Antonio. Oui ! Je m'appelle Antonio. J'étais anarchiste, anarchiste espagnol. En 36, j'ai cru au bonheur, à la liberté. J'ai espéré ne plus devoir attendre, aligné avec mes camarades contre le mur de l'église, que les propriétaires daignent me choisir pour cueillir les olives ou les amandes dans leurs champs. J'ai rêvé d'un monde plus juste, j'ai rêvé de pouvoir donner du pain à mes enfants. Et puis, il y a eu Franco. Avec tant d'autres, j'ai hurlé " no pasaran ". Je me suis battu. J'ai cru mille fois mourir à Madrid ou ailleurs. Ils sont passés ! »

Témoignage

Les lois de Nuremberg sur la protection du sang Allemand.

Les mariages entre Juifs et ressortissants Allemands sont interdits.

Les relations entre Juifs et Allemands en dehors du mariage sont interdits.

Les Juifs n’ont pas le droit d’employer dans leur ménage des ressortissantes Allemandes de moins de 45 ans.

Les mesures anti-Juives

Tout juif doit évaluer et déclarer la totalité de ses biens (22 avril).

Les installations de médecins Juifs doivent cesser le 30 septembre 1938 (25 juillet).

Les Juifs n’ont plus le droit de porter un prénom chrétien et doivent tous s’appeler Israël ou Sarah (18 août)

Les Juifs doivent faire tamponner la mention «J» sur leur pièce d’identité. Avec «l’aryanisation» les biens de Juifs en Allemagne sont placés sous tutelle d’administrateurs («Aryens ») (octobre).

Il est interdit aux Juifs à partir du premier Janvier 1939 de s’occuper de commerces de détails, d’expéditions et d’affaires de transport de comptoirs d’achat, aussi bien que d’exercer le métier d’artisan indépendant.   

En 1935 deux jeunes juifs sont humiliés devant leurs camarades de classe.

L’inscription au tableau noir signifie:

« Le juif est notre plus grand ennemi! Gardez-vous du Juif! »

« Je m'appelle Sarah. J'étais juive, juive allemande. J'étais heureuse. Nous vivions bien, tous ensemble dans notre petit appartement. Nous étions heureux, nous avions des amis. Enfin, plus à la fin ! On nous a tourné le dos. On nous a cousu des étoiles jaunes sur le cœur. Nous n'avons pas vraiment senti le vent tourner. Ils sont passés ! »

Témoignage

QUELQUES CARTES EXPLICATIVES

La France en 1940Les camps d’internement

L’origine des internés

Le camp de Gurs est situé à proximité de l’Espagne,

beaucoup d’espagnols y ont été internés.

Camps d’internement en France en août 1942

Carte de la France pendant l’occupation

Origine des allemands internés au camp de Gurs

8 Le BADE WURTENBERG 6690

IV La POLOGNE 2450

II L’AUTRICHE 1905

4 La RHENANIE WESTHALIE530

5 La RHENANIE PALATINAT425

« A cette époque, j'avais 11 ans et mon nom était Werner Heilbronner. J'habitais avec ma famille la

ville de Mannheim dans le sud-ouest de l'Allemagne.

Le 22octobre 1940, plus d'un an et demi après le début de la guerre, tous les juifs de notre région, soit 6500 personnes furent mises dans de vieux wagons de 3ème classe de la SNCF et, après un

voyage de trois jours, nous sommes arrivés en gare d'Oloron Sainte Marie. »

Témoignage

LES INTERNES DU CAMP DE GURS

Pourquoi, quand et pour qui, le camp de Gurs a-t-il

été construit ?

Le camp de Gurs, est le plus grand camp

d’internement du Sud de la France. D’une

capacité de 18 500 personnes, il a été

construit en 42 jours, en mars-avril 1939, sous la

III République.

Cette voie ferrée construite en 1994

symbolise la déportation.

Les premier internés dans le camp de Gurs furent les espagnols durant le printemps-été 1939.

25577 combattants de l’armée républicaine espagnole furent internés dont 6555 basques et 6808 volontaires des brigades

internationales originaires de 52 pays.

Les indésirables

Le camp de Gurs est ensuite utilisé comme centre d’internement de toutes les catégories d’hommes et de femmes jugés « indésirables »par le régime de Vichy. Il

devient l’une des bases de la déportation des juifs.

« Les indésirables » étaient des réfugiés de l’agglomération parisienne, des « politiques » français, des

réfugiés politiques basques etc…

Dès octobre 1940 et jusqu’à novembre 1943, c’est la phase d’antisémite où 26 641 juifs furent internés. Ils venaient

surtout d’Allemagne, de Pologne et d’Autriche. Ils vécurent là, dans l’horreur, le manque d’hygiène et de rationnement.

« Les premiers réfugiés sont arrivés au début du mois d'avril 1939. J'habitais alors sur la route des Angles qui va d'Oloron au camp de Gurs. Je m'en souviens parfaitement. Il faisait un temps affreux. Ils sont arrivés par le train en gare d'Oloron. Des camions les emmenaient au camp. J'étais curieuse, je les regardais passer, entassés à trente environ par camion. On les appelait " Les rouges " ! Pour les gens de la région, cela voulait dire " assassins de curés, brigands … " En réalité, il n'en était rien. C'était simplement des hommes qui avaient lutté contre le régime franquiste, pour soutenir un gouvernement démocratiquement élu ! Certains réfugiés ont très vite été enrôlés dans des compagnies de travailleurs. »

Témoignage d’Henriette Rodriguez

 

LE CAMP DE GURS 1939 - 1945

Le camp de Gurs d’une surface de 80 hectares est un des plus grand du Sud de la France. Il

pouvait contenir 18500 personnes réparties en 13 îlots de 30 baraques d’une contenance de

50 à 70 places.

250 km de fils barbelés ont été nécessaires pour    »protéger cet espace

de 1,4 km de long.

« Les entrepreneurs de la région étaient convoqués par le sous préfet d’Oloron et le préfet de Pau. Chaque entrepreneur fixait le

nombre de baraques qu’il pouvait construire en fonction du nombre d’ouvriers dont il disposait. Il fallait le faire à toute vitesse. Il y avait ainsi des baraques pour les gardes mobiles et les

administratifs. »Témoignage de Henriette RODRIGUEZ 

 

La construction du camp.

Quelques baraques du camp de Gurs en pleine activité

Cette photo montre l’ampleur et l’étendue du camp qui a accueilli beaucoup de monde

Voici la structure d’ une baraque d’internement du camp de Gurs.

L’hôpital du camp de Gurs

LA VIE DANS LE CAMP

Il est difficile de décrire les conditions de vie déplorables

des internés : manque d’hygiène extrême, alimentation

déficiente.

Les internés souffraient de divers maux à cause des

produits alimentaires souvent avariés qu’on leur donnait en

quantité insuffisante et. Certaines viandes étaient

contaminées par la tuberculose et même l’eau n’était pas pure.

Femme préparant la soupe

Interné atteint de rachitisme

Dans le camp, il n’y avait peu d’hygiène corporelle. Les toilettes, situées à l’extérieur des baraques et presque inaccessibles par temps de pluie étaient d’une saleté indescriptible. Les internés en «construisaient» donc dans les cabanes ce qui rendait l’air encore plus irrespirable. ILs n’avaient droit qu’à une douche hebdomadaire à l’eau glacée. Ces mauvaises conditions provoquait l’apparition de nombreuses maladies. Dans les cabanes grouillaient des rats, des puces, des poux, … Elles étaient gelées l’hiver et étouffantes l’été. Plus on avançait dans la guerre, plus les conditions de vie devenaient impossibles.

Douche hebdomadaire dans un lavoir

Malgré les effroyables conditions de vie du camp de Gurs, les internés essayaient d’oublier leur malheur et le drame de la guerre. Ils s’ennuyaient toute la journée car ils étaient cloîtrés comme des animaux. Pour combattre cet ennui ils pratiquaient diverses activités en relation avec leurs goûts.

Internés mutilés jouant aux

échecs

Certains se tournaient vers l’art, jouant de la musique ou faisant des dessins. Quelques œuvres étaient parfois exposées : elles exprimaient la détresse. D’autres internés pratiquaient des activités sportives comme le football, la gymnastique, la danse… Leur but était de passer le temps tout en essayant d’oublier…

Une école pour tout le monde dans

le camp

Le nombre d’internés était très important dans chaque baraque. Cette situation était invivable! Les habitants n’avaient aucune intimité, aucun moment de repos. De plus, ils devaient se supporter les uns les autres même s’ils étaient très différents. Certains ne parlaient même pas la même langue… Les internés menaient une vie très dure entassés les uns sur les autres…

« J'ai séjourné au camp de Gurs d'août 1940 à juin 1941. J'avais 23 ans. Autour du camp, il y avait des barbelés mais ils n'étaient pas électrifiés. L'hygiène était lamentable. Beaucoup de boue ! Quel chemin pour aller aux latrines ! Quand on pense qu'il y avait des juifs du Bade-Wurtemberg âgés de plus de 80 ans ! Il y eut donc de nombreux morts dans l'hiver 40-41. Les cadavres étaient transportés par des camions qui, non désinfectés, ramenaient de la viande pour la nourriture. Il en résultait des épidémies (Dysenterie notamment). Il y avait peu de médicaments. J'avais demandé à un médecin de passage de m'en procurer  » 

Témoignage du docteur Jean Calmus

1940-1941

LE CAMP AUJOURD’HUI

L’entrée du camp aujourd’hui

Aujourd’hui, le camp de Gurs n’a plus du tout le même aspect. En effet, il se réduit à peu de choses. Il est vrai qu’après la libération de tous les internés, la population de l’époque a préféré oublier ce triste épisode pour la France. Aussi, le gouvernement a donné l’ordre de le détruire pour le transformer en une banale forêt. Aujourd’hui, nous ne pouvons voir que cela.

Pourtant quelques années plus tard, des gens ont souhaité que la vérité éclate. Pour cela, une association a été créée. C’est grâce à ce mouvement qu’aujourd’hui nous pouvons nous informer et visiter ce qu’il reste du camp, c’est à dire l’allée centrale et le cimetière que nous voyons ici. C’est lorsque l’on arrive dans cet endroit que l’on prend réellement conscience des événements passés. En effet, en

voyant le monument aux

morts, les tombes des internés nous

rappelant leurs différentes origines:

espagnoles, basques, juifs allemands,

déportés politiques et brigadistes, on

est frappé par l’atrocité de ce qui

a dû se passer.

Cette association a également contribué à la construction d’un mémorial. Il comprend : une ligne chemin de fer, symbole de l’exode, une reconstitution d’une baraque aux dimensions exactes (photo), nous permettant de comprendre la souffrance des détenus dans la promiscuité quotidienne et une plaque gravée à l’effigie des prisonniers. Ce sont d’ailleurs les seuls lieux du camp qui nous rappellent sa véritable fonction.

« Quand on est arrivé, il n’y avait rien à part la forêt » Sébastien et Mathieu.

« On éprouve un certain malaise quand on voit les tombes de jeunes enfants, et quand on se rend compte que certaines pierres ont été enlevées pour faire de la place » Amélie, Florian et Mathieu.

« Le cimetière nous a marqué. C’est dommage qu’il ne reste rien d’autre » Marie et Caroline.

Amélie ARRUEBO – Florent BARET - Elodie BELLEGARDE Sébastien BARROUQUERE – Nicolas

BARRANCO –Wilfried CASTANET- Florian DUCHAMPS

Marie FABRE - Lucie GARCELON - Mathieu LESTE Cécile MOUSQUES - Caroline NARVARTE

Mélanie PEYRAN - Hélène PUYOO – Mathieu RAINHA

accompagnés par Anne Marie BERNUES

Dany DELAGOUTTE – Dominique HONORAT

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