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Musée d’art moderne de Troyes
Dossier d’aide à la préparation d’activités et à l’analyse d’œuvres Page 1
DOSSIER D’AIDE
A
LA CONCEPTION D’ACTIVITES
ET A
L’ANALYSE D’ŒUVRES
AU
MUSEE D’ART MODERNE
DE TROYES
Musée d’art moderne de Troyes
Dossier d’aide à la préparation d’activités et à l’analyse d’œuvres Page 2
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Sommaire du dossier
L’offre du musée d’Art moderne pour les enseignants et les élèves
Présentation du dossier
Premières approches pour étudier une œuvre picturale
Observer l’œuvre
Présenter l’œuvre
Décrire l’œuvre
L’analyse plastique de l’œuvre
Quelques critères
La composition la perspective
La couleur
Le dessin
L’interprétation (ou sens de cette œuvre)
Pistes pour prolongement
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L’offre du musée d’Art moderne pour les enseignants et les élèves
Installé dans l’ancien évêché de Troyes depuis 1982, la donation de Pierre et Denise Lévy,
industriels troyens, comprend un peu plus de 2000 œuvres couvrant une période historique
de 1850 à 1950. De plus il s’est enrichi par de nouvelles acquisitions. Il brosse un
panorama singulier des courants majeurs de l’art français, autour des œuvres de Bonnard,
Braque, Courbet, Czaky, Daumier, Degas, Despiau, Dufy, Friez, Gris, La Fresnaye, Maillol,
Mare, Marquet, Matisse, Metzinger, Millet, Picasso, Rodin, Rouault, Seurat, Soutine,
Vallotton, Van Dongen, Vuillard et offre bien sûr une grande part aux productions d’André
Derain et de Maurice Marinot, tous deux familiers des Lévy.
Le musée permet aux enseignants et aux élèves de venir travailler gratuitement1 aux heures d’ouverture.
Ils peuvent également prendre rendez-vous avec le professeur relais2 en mission
auprès du musée.
Ils peuvent venir travailler et effectuer des recherches à la bibliothèque du musée3.
Celle-ci propose divers services et peut accueillir (places limitées à 8 personnes) des
élèves comme des enseignants :
Aide à la recherche bibliographique dans les collections de la bibliothèque.
Aide à la recherche bibliographique sur le catalogue informatisé des musées de
Troyes.
Réalisation de bibliographies à la demande
Questions/ Réponses par mail
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1 Voir horaires sur le site
2 Véronique DEMAITRE, Professeur d’histoire-géographie. Voir coordonnées mail, jour de permanence, prise de rendez-
vous sur le site
3 Voir coordonnées et renseignements sur le site. Rendez-vous auprès de Marine Moramarco du Service Pôle muséal,
14, place Saint-Pierre, 10000 Troyes, 03.25.76.26.88, m.moramarco@ville-troyes.fr
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Présentation du dossier
Objectifs du dossier
Ce dossier n’aborde que la peinture. Mais il peut être adapté à la sculpture et à la verrerie.
Il est destiné à aider les enseignants à élaborer leur visite au musée et des activités
pédagogiques, des questionnaires.
Les indications et exemples d’œuvre ne constituent pas une liste exhaustive.
Un récapitulatif des œuvres par thème est proposé sur le site du musée.
Niveau
Ce dossier s’adresse aux enseignants de collège et de lycée dans le cadre des différents
enseignements. Il vise également à proposer des pistes dans le cadre des épreuves
d’histoire des arts en collège, notamment pour la préparation au brevet.
Matières
Convient à toutes les matières dés lors qu’elle est adaptée par l’enseignant.
Histoire des arts
Elle peut servir de base pour faire travailler les élèves qui préparent l'épreuve obligatoire
d'histoire des arts au Brevet (DNBC).
Le questionnaire peut également s’adresser à tous les niveaux, dans le cadre de l’histoire
des arts en collège et lycée.
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Dossier d’aide à la préparation d’activités et à l’analyse d’œuvres Page 5
Premières approches pour étudier une œuvre picturale
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L’OBSERVATION
Il faut, pour faire une description partir du général pour aller aux détails, collecter le
maximum d’indices (les personnages, les animaux, la végétation, l’environnement Le lieu, le
temps qu’il fait, l’heure, la saison… urbain ou rural…)
On peut se poser des questions telles que « Qu’est ce que je vois ? » (Et non
« qu’est ce que cela représente») ;
QUELQUES CRITERES POUR ANALYSER UNE ŒUVRE
Formes : catégories, types, genres, styles artistiques ; constituants, structure,
composition, etc.
Techniques : matériaux, matériels, outils, supports, instruments ; méthodes et
techniques corporelles, gestuelles, instrumentales, etc.
Significations message (émis, reçu, interprété) ; sens (usuel, général, particulier ;
variations dans le temps et l’espace) ; code, signe (signifiant/
signifié) ; réception, interprétation, décodage, décryptage, etc.
Usages : fonction, emploi ; catégories de destinataires et d’utilisateurs ;
destination, utilisation, transformation, rejets, détournements, etc.
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PRESENTATION DE L’ŒUVRE Retour sommaire Informations sur l’œuvre4 et sur l’artiste (certains aspects peuvent être traités
ou en amont ou en aval de la visite) :
Présentation de l’artiste Prénom, surnom ou pseudonyme. Dates, lieux de naissance et de mort. de ce qu’il a réalisé auparavant mais aussi après. A quel âge a-t-il réalisé cette œuvre ? Est-il déjà connu ?
Titre
Parfois plusieurs titres
Date
vérifiée, approximative ?
Contexte historique Présentation de la période historique à laquelle se rattache cette œuvre
Support et Technique Dimension de l’œuvre
bois, toile, huile, etc
État de conservation
altération, restauration, etc
Signature Visible ? Place de la signature, signature de l’artiste, œuvre d’atelier, œuvre attribuée à l’artiste
École ou courant à laquelle se rattache l’œuvre
S’agit-il d’une œuvre qui vise à approfondir une tendance artistique ou à innover, à être en rupture.
Origine Contexte. Commanditaire ? destination de la commande : lieu. Quand et où cette œuvre a- t- elle été réalisée ? L’artiste s’est-il inspiré de son vécu ?
Fonction de l’œuvre
retable, tableau de dévotion, portrait de cour, décoration, etc.
Historiographie destinée de l’œuvre depuis l’origine, passage d’une collection à une autre, évolution du goût…
L’œuvre dans le site culturel
Lieu, mise en valeur : cela peut ainsi amener à s’interroger sur la muséographie du lieu et les raisons expliquant que l’œuvre soit présentée de cette façon, à cet endroit.
L’œuvre dans la carrière de l’artiste et dans l’histoire picturale
Autres œuvres de l’artiste. Autres œuvres appartenant au même courant, au même thème…
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4 Les élèves peuvent s’aider des cartels placés à côté des œuvres. Des renseignements peuvent être données aux
enseignants sur simple demande.
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LA DESCRIPTION DE CE QUI EST VU OU DONNE A VOIR
Le sujet représenté et le genre de l’œuvre5 :
Peinture
mythologique
héros, dieux de
l’Antiquité,
épisodes de la
mythologie
Quelques œuvres seulement: André Derain,
Embarquement pour Cythère ; Les Bacchantes. André
Beaudin, La nymphe et le berger d’après Titien. André
Mare avec Nu en forêt (Diane endormie). Ker-Xavier
Roussel, Le jugement de Pâris.
Peinture religieuse
Tout ce qui
aborde la
religion.
Certains peintres ont abordé cette thématique mais il s’agit uniquement de représentation en lien avec le christianisme. A la différence des périodes historiques précédentes, il s’agit ici d’art sacré, c'est-à-dire ne répondant pas à une demande : G. Rouault, Christ aux outrages ou encore A. Derain, La Cène.
Plusieurs représentations de bâtiments religieux, André
Mare, Maurice Marinot,, et notamment Notre Dame de
Paris avec les peintures de Michel Kikoine, et d’A.
Marquet ; la cathédrale de Rouen de P. Dumont.
Peinture historique
Evocation d’un
événement
particulier qui
s’inscrit dans le
passé et qui
l’illustre.
Quelques œuvres : Roger de la Fresnaye, Jeanne d’Arc
et La conquête de l’air ; Vuillard, Usines d’armement (2
tableaux : Les tours, La forge de 1916-1917) ; R.Dufy,
La fée électrique et Réception du général Baraguay
d’Hilliers par l’Amiral Dundas, d’après Constantin Guys.
Nature morte
fruits, fleurs,
légumes,
animaux morts,
objets
De très nombreuses œuvres à travers toute la collection, du réalisme à nos jours, en passant par les cubistes : André Derain, Dunoyer de Segonzac, Juan Gris, Henri Hayden, Roger de la Fresnaye, André Mare, Maurice Marinot, Jean Metzinger, Chaïm Soutine, Felix Vallotton, Louis Valtat
Retour sommaire 5 Ce tableau apporte quelques exemples sur ce qui est présent dans les collections du musée. Mais la liste est
exhaustive ; vous pouvez consulter sur le site les listes complètes recensant les différentes thématiques et les
œuvres correspondantes.
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Le sujet représenté et le genre de l’œuvre
Portrait 6
Beaucoup d’œuvres de portraits dans la collection (Beaudin, Courbet, Carriere, Courbet, Degas, Denis, Derain, isaac Dobrinsky, Dufy, Kars, Marinot, Dunoyer de Segonzac, de la Fresnaye, Moreau….) Modigliani, Jeanne Hébuterne…; Il faut également y inclure les nus : André Dunoyer De Segonzac, Les dormeuses ; Roger De La Fresnaye, Femme nue assise tournée vers la droite et Nu debout de face 1910-11 ; Maurice Marinot Femme lisant et nu 1903 et Nu Marcelle au bracelet 1926, André DERAIN Nu féminin ET Baigneuses ; Raoul DUFY, Nu féminin (1930), Buffet, L’atelier,
Autoportrait Principalement : G. Kars, Autoportrait ou l’homme à la pipe, 1939, G.Bouche, Autoportrait, M.Marinot, Autoportrait au bonnet et Autoportrait au chevalet, (1939), Vladimir NAÎDITCH, Autoportrait, 1932.
Portrait de groupe
Le musée présente de nombreux portraits de groupes (que l’on peut classer pour beaucoup aussi dans la catégorie scène) : Marcel GROMAIRE, Le repas paysan, et La partie de carte ; mais aussi Maximilien Luce, Les terrassiers ; l’énigmatique Deux hommes en pied
d’Edgard DEGAS ; Charles Dufresnes, Les ondines de la Marne, …
Peinture animalière
Beaucoup d’œuvres et beaucoup d’animaux : A. Derain, A. Mare, C. Soutine, de la Fresnaye, JJ. Moreau…
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6 Voir dossier PORTRAIT sur le site
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Le sujet représenté et le genre de l’œuvre
Scène de genre
vie quotidienne Beaucoup d’œuvres; Scène d’intérieur comme par
exemple E. Vuillard, Intérieur ; F. Vallotton, Femme
cousant et de plusieurs peintures de Maurice Marinot. CE
thème permet de voir l’évolution de la peinture sur un
siècle depuis le réalisme.
Scène familiale : Louis Valtat, Auguste Chabaud,
Scènes de la vie rurale, scène du monde du travail (par
exemple, M.Vuillard Usine de fabrication d’armement,
Luce, les Terrassiers).
Scènes de loisirs : K.Van Dongen, les fétards, Le moulin
de la Galette, A.Derain, Hyde Park), cérémonies comme
JJ. Moreau, Le bal du 14 juillet ET Le 14 juillet à Lyon ; le
sport (R.Delaunay, Les coureurs, DUFY Raoul , Ascot,
R.De La FRESNAYE Roger, La conquête de l’air,
C .DUFRESNE Charles, Scène de cirque (plusieurs). A.
MARE Les joueurs de polo esquisse et La chasse au
sanglier. G.SEURAT, Les pêcheurs à la ligne, étude pour
la Grande Jatte.
On peut y inclure aussi toutes les représentations du
peintre dans son univers (Dufy, Buffet peignent leur
atelier)
Paysage7
Le site figuré
occupe une place
prépondérante
dans l’espace du
en est le sujet
principal.
Beaucoup d’œuvres car c’est un thème considéré avant le
réalisme comme mineur dont se sont emparés les peintres.
Réalisme, Fauvisme, Cubisme, Abstraction…
Paysages urbains : G.Kars ; M.Luce ; G. Seurat ; G. Kars ;
A. Marquety ; M. de Vlaminck…
Paysages ruraux : G. Courbet, ; BALTHUS, ; L. Carrand ;
A. Derain ; A. Dunaoyer de Segonzac ; M.Ernst ; O.Fresz.
R. De La Fresnaye ; A.Mare ; M.Marinot ; J.Metzinger ;
H.Matisse
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7 Voir dossier PAYSAGES sur le site
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L’œuvre peut être…
Figurative… qui représente des éléments du monde visible
C’est l’essentiel de la collection même si l’on constate de plus en plus de liberté par rapport à ce monde visible.
Abstraite… qui ne représente rien d’identifiable
Quelques œuvres dans la donation Lévy comme avec Nicolas de Staël, Composition abstraite (1948), Roger Bissière, Composition (1949) et Composition (1957)... La collection s’enrichit par des acquisitions et des donations qui font une part plus grande des œuvres abstraites dans le musée, comme par exemple : Chu Teh-Chun, Composition abstraite (1959) "La vague terrestre" Friedrich Stowasser, Friedensreich Hundertwasser …
Les formes peuvent être…
Réalistes
La collection présente toute l’évolution de l’art depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Il peut donc y avoir aisément des comparaisons.
La notion de forme réaliste doit cependant être prise avec prudence : les peintres de l’art moderne ont voulu s’affranchir des règles académiques. Cela apparait très vite avec Seurat puis les Fauves. A partir du tournant du siècle, les artistes prennent toutes les libertés.
Stylisées, épurées,
simplifiées
La tapisserie de Matisse présente une bonne approche de ce
que peuvent être des formes stylisées.
Les formes peuvent être respectées et reconnaissables mais
schématisées, on le voit chez les Fauves mais aussi comme par
exemple chez Henri Hayden, Nature morte avec personnage et
Nature morte au violon.
Géométriques Les collectionneurs Denise et Pierre Lévy ont rassemblé des
œuvres cubistes qui nous permettent d’aborder cette notion de
formes géométriques autour de nombreux artistes.
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La place du spectateur par rapport à l’œuvre : c’est souvent très subjectif…
Comment circule le regard
du spectateur à travers
l’œuvre ? Dans quel sens ?
Certaines œuvres incitent l’œil du spectateur à suivre un
sens : Paysage de l’Yonne de Balthus par exemple, ou
encore Delaunay (les Coureurs)
Celui-ci est –il observateur
ou bien peut-il pénétrer
dans l’œuvre ?
Certaines peintures semblent inviter le spectateur à entrer
dans ce qu’ils représentent. C’est le cas de Latelier de
Dufy.
Doit-il s’approcher ou
s’éloigner pour observer et
comprendre ce qui est
donné à voir ?
De nombreuses peintures permettent aux élèves d’en faire
l’expérience : Vuillard, Intérieur ; Maximilien Luce, les
Terrassiers ; Bouche,
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L’analyse plastique de l’œuvre
La composition
C'est l'art de mettre « en ordre » les éléments d’un tableau.
Depuis la Renaissance, la composition, l’ordre, les plans, la
perspective obéissent à des règles très strictes. Mais les artistes,
à partir du milieu du XIXème siècle cassent ou jouent avec ces
règles prenant des libertés par rapport aux règles fixées depuis la
Renaissance, mais pas toujours.
La perspective Elle permet au peintre de donner l’illusion de la profondeur (c’est la
3ème dimension), dans une œuvre “plate” en 2 dimensions.
Les différents types de perspectives peuvent se cumuler dans un
tableau, ou se contredire.
Perspective linéaire A l’aide de lignes fuyant vers
un même point elle
représente l'objet selon le
point de vue d'un spectateur
virtuel. c'est celle qui
s'approche le plus de la réalité
photographique.
Exemples : L’atelier de Bernard
Buffet ou L’atelier de Dufy
Perspective
naturelle
En dessinant les objets de
plus en plus petits, donnant
ainsi une impression de
profondeur
Exemple : Le Port de Collioure de
Derain, 1907 : l’impression de
profondeur est donnée par les
formes qui se recouvrent
partiellement et par les dimensions
des barques.
Perspective
atmosphérique
En se servant de dégradés Exemple : Hyde Park de Derain
avec la dilution du bleu du ciel.
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Le point de vue : C’est la position du peintre dans l’espace d’où est vu le sujet.
La position du peintre peut être :
Frontale La vision se situe sur un plan
horizontal par rapport à l’objet
La plupart des œuvres
En plongée L’œil se situe au dessus du plan
horizontal de l’objet
Maurice Marinot, vue prise
d’un cinquième. Ou Albert
Marquet, La Seine vu du quai
des Grands Augustins
En contre-
plongée
L’œil se situe en dessous du plan
horizontal de l’objet
Très peu au musée : Maurice
Marinot, Maroc 1917
L’organisation
du tableau
Le peintre peut avoir choisi : un ordre symétrique, diagonal, linéaire (les éléments les uns à côté des autres). Exemple : L’atelier de Bernard Buffet : un seul point de fuite (enfilade des portes) ; ici la construction est très classique.
Question possible : L’espace représenté donne t-il une
impression de profondeur ? Lorsque l’on observe le tableau de Bernard Buffet, L’atelier, on observe que la construction est très classique et que le point de fuite situé sur la gauche dans l’enfilade des portes accroît cette impression de profondeur.
L’organisation
des plans
Le peintre peut représenter des plans successifs, qui s'échelonnent pour donner une impression de profondeur. Le premier plan est celui qui est le plus près du spectateur alors que l’arrière-plan est le plus lointain. Le violoniste et la paysanne au fichu jaune d’André Mare où l’on distingue bien dans cette œuvre post-cubiste les trois plans.
Question possible : Y a-t-il plusieurs plans ? Comment sont-ils
représentés ?
On peut prendre l’exemple du tableau de G. Seurat, La banlieue. On
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peut distinguer trois plans. De plus le peintre utilise à la fois les règles de la perspective naturelle et celles de la perspective atmosphérique.
Les lignes
directrices
d’un tableau
Le peintre peut représenter ce qu’il montre selon des lignes dites de force: ce sont les lignes qui organisent le tableau. Elles peuvent être horizontales, verticales, diagonales. Cela peut aussi être des courbes. Pour les retrouvez, il faut observer les mouvements des sujets représentés et aussi (mais pas toujours) les lignes tracées par les décors. Big Ben d’André Derain présente bien des lignes horizontales et verticales ; ce sont les rythmes des touches de peinture qui donne une impression de chaos.
Question possible : Peut-on repérer les lignes directrices ? Paysage de neige dans le Jura (1866) de Gustave Courbet : Les grandes lignes pouvant figurer la perspective sont absentes. La seule clef de lecture est le chevreuil, qui lui seul permet de comprendre l’ensemble de la composition. C’est seulement après l’avoir repéré que le spectateur peut en comprendre les proportions.
La ligne
d’horizon
Elle correspond à la hauteur des yeux de celui qui regarde. Elle peut correspondre à la ligne qui sépare le ciel et la terre si celui qui regarde est sur un terrain plat. Dans son tableau Port de Collioure, A.Derain place la ligne d’horizon très haute.
Le point de
fuite
Il correspond au point sur l’horizon que va devoir fixer le peintre pour organiser son espace. Mais les peintres cassent les règles ou les réinterprètent. Dans le tableau d’Edouard Vuillard, La forge, le point de fuite est nettement visible au fond à gauche.
Question possible : Comment la perspective est –elle
représentée ? Dans le tableau La Seine vue du quai des Grands Augustins, Albert Marquet ne cherche plus à respecter les techniques de la construction de la perspective. Installé en hauteur pour peindre il utilise deux points de fuite sur des lignes d’horizons décalées.
Les fuyantes
Ce sont les lignes obliques qui, en rejoignant le point de fuite, vont permettre de dire la profondeur.
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La ligne d’horizon
un géant voit
beaucoup le sol.
un homme de taille
moyenne voit moins la
terre et plus le ciel.
un enfant voit peu la
terre et plus le ciel.
un bébé à quatre
pattes ne voit
presque rien du sol.
Le point de fuite
point de fuite
Les fuyantes
.
Ainsi, pour dessiner une route ou un chemin, il suffira au peintre de tracer deux obliques en
direction du point de fuite.
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La couleur
La qualification des couleurs
Les couleurs primaires sont le rouge, le bleu et le jaune. De celles-ci découlent la qualification des couleurs :
Les couleurs dites chaudes rouges, marrons, orange, rose et jaune.
Couleurs chaudes : Intérieur de Vuillard (rose, rouge, beige)
Les couleurs dites froides bleus, verts, marrons foncés violet.
Couleurs froides : La gare d’Auguste Chabaud
Tons locaux c’est la couleur propre des objets, en dehors de toute altération ou transformation due à la lumière. Les arbres sont verts, le ciel est bleu…
Les couleurs ou la couleur sont –elles réalistes ou symbolique
(réelles ou sans rapport à la réalité vue) ?
Voir le tableau Hyde Park d’André Derain, 1906 : les couleurs y sont arbitraires « gazon de vermouth, arbres d’azur… » selon un critique8. Dans Paysage à la Ciotat de Emile-Othon Friesz 1907 = les couleurs sont irréelles et tendent à nous faire confondre les domaines de l’eau, de la terre et du ciel. Chez Raoul Dufy, la couleur parfois ne correspond à rien de réel (la tête bleu du peintre dans le tableau L’atelier) Pour son tableau Jeune créole, Paul Gauguin, supprime le modelé, le rendu du mouvement et la perspective. Il ne cherche pas à reproduire les couleurs de la nature mais les a choisit uniquement en fonction du rapport des unes avec les autres. Il emploie ainsi des couleurs vives.
L’intensité des
couleurs
Elles peuvent être très fortes : Chez les Fauves avec A.Derain,
particulièrement Big Ben ; Kees Van Dongen avec Portrait de madame
Claudine Voirol et surtout Le moulin de la Galette.
Pour Big Ben de Derain les touches de peintures se juxtaposent sans se confondre ; pourtant on a l’impression d’une explosion de couleur et d’un chaos.
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8 G. Duthuit (1949) cité dans le petit journal des grandes expositions, n°56
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Les effets de
lumière, de
luminosité et
les contrastes
Le ton est la luminosité de la couleur ; on parle de tons clairs et tons foncés. les couleurs claires sur un fond sombre provoque un contraste lumineux ; Les couleurs vives à côté de couleurs ternes provoquent un contraste de couleur. Lorsque l’on passe d’une couleur à l’autre de façon subtile, imperceptible on parle de dégradé.
Question possible : Quelles sont les relations entre les couleurs (contrastes ou non, dégradés…) ?
Le tableau, Les pêcheurs à la ligne de G. Seurat (1882-83) présente des effets de lumières, des ombres.
Les tableaux d’Eugène Carrière comme l’enfant à l’assiette, présente un véritable clair-obscur.
Yvette de Chabaud qui représente une prostituée, présente des couleurs contrastées et violentes qui renforcent l’impression de malaise face à cette femme qui apparait comme malade.
Question possible : La couleur produit-elle des impressions de lumière ? La lumière est-elle douce, violente, chaude, froide, nocturne, contrastée ? …
Paradoxalement dans le tableau de Derain, Le port de Collioure, la zone du tableau qui apparait comme la plus lumineuse est celle qui est le moins recouverte de peinture.
Question possible : D’où provient la lumière ?
Dans le tableau de Jean Metzinger, Paysage (1919-1921) la source lumineuse est unique et vient de la droite ; sont utilisées de fortes oppositions entre les ombres très sombres et une lumière très claire.
Lumière naturelle : voir Jeune créole
Question possible : La source de luminosité est-elle visible dans l’œuvre elle-même ?
Exemple : Les Tours de Vuillard, la lumière est apportée par les lampes qui éclairent et mettent en valeur les bras de la femme (munitionnette) qui travaille.
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Le rendu ou dessin (trait)
C’est la façon dont sont représentés les différents éléments du tableau
Les contours sont-ils ou non marqués, nets ? Délimitent-ils les formes, des
objets ?
Ainsi chez Gauguin comme on le voit dans le tableau Jeune créole les formes sont
délimitées par un trait sombre et épais noir caractéristique du cloisonnisme chez
ce peintre. On retrouve cela chez d’autres peintres, en particulier chez Vuillard et
Bernard Buffet.
Les formes les sujets sont-ils contigus avec une autre couleur ?
Chez Raoul Dufy, les couleurs et le dessin sont dissociés ;
La facture ou touche (manière de poser la matière sur la toile)
Les objets que peuvent utiliser les peintres :
un crayon un pinceau un couteau ou
une spatule une brosse ses doigts
Les touches peuvent être des petits points, des traits, des tâches… Cela peut être
une touche dite fluide, c'est-à-dire quasiment invisible ou à l’inverse une touche
franche (très marquée).
Le modelé : C’est le rendu du relief, des formes, par le dessin.
On le voit surtout dans les dessins (peu exposés au musée pour des raisons de conservation). Mais on peut en voir l’exemple dans les tableaux de Roger de la Fresnaye, Nu debout et de Jean-Jacques Moreau, Nu féminin.
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Dossier d’aide à la préparation d’activités et à l’analyse d’œuvres Page 19
Un aplat est une surface de couleur uniforme et régulière. Un tableau en aplats est
une combinaison de surfaces colorées.
Ainsi on pourra décrire la manière de poser la peinture ainsi :
Par grands aplats Derain, Hyde Park
Jeune créole de Paul Gauguin, 1891 : Grands
aplats de couleurs
En utilisant une peinture épaisse
Plusieurs exemples mais la peinture de G. Bouche est caractéristique de ce que peut être une peinture épaisse. En observant Autoportrait on y voit même des traces de doigts ainsi que les traces des outils (brosse, couteau)
Par petits aplats Derain, Port de Collioure
En utilisant une peinture diluée Dufy avec l’atelier ; R. Delaunay, Le football.
Par petits points Seurat, la Banlieue, Maximilien Luce, Les terrassiers ; Jean Metzinger, Paysage néo-impressionniste…
Par petites touches Big Ben de Derain
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L’interprétation (ou sens de cette œuvre)
Quel sens peut-on donner à ce qu’a voulu faire cet artiste par rapport
à l’analyse plastique qui vient d’être faite ?
Pourquoi l’artiste a-t-il réalisé cette œuvre ? Pour surprendre, témoigner,
interroger, provoquer, dénoncer, s’exprimer?
Il peut y avoir des œuvres engagées politiquement ; c’est le cas des
œuvres de Maximilien Luce dont on a au musée une œuvre Les Terrassiers : elle
témoigne de son soutien au monde ouvrier (la force du travail manuel visible
dans les bras des deux hommes au premier plan) et de son inquiétude quant à la
disparition de quartiers populaires remplacés par des immeubles bourgeois.
Il peut y avoir aussi la volonté de rompre par rapport à des techniques
picturales, de provoquer les spectateurs ; c’est ce que font de nombreux
peintres à partir du milieu du XIXe siècle. Les fauves poursuivent la révolution
picturale entamée par les réalistes autour de G. Courbet, puis par les
impressionnistes et les néo-impressionnistes. Ils choquent car ils bouleversent à
nouveau les règles en matière de couleurs. Au Salon d’automne où sont exposées
les œuvres de Derain, Matisse, Vlaminck, Vuillard, le critique Louis Vauxcelles,
voyant une sculpture académique parmi les toiles, s’écrie « Mais c’est
Donatello parmi les Fauves ! ». Camille Mauclair, autre critique d’art, s’insurge
contre « le pot de peinture jeté à la face du public ».
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Dossier d’aide à la préparation d’activités et à l’analyse d’œuvres Page 21
L’œuvre présentée peut être un « essai » que l’artiste reprend par la
suite : ainsi Les pêcheurs à la ligne de G. Seurat est un croqueton préparatoire
à son tableau exposé aujourd’hui à Chicago, Un dimanche à la grande Jatte. On
peut ainsi rechercher dans ce petit tableau ce qui en est resté dans la version
finale. Il en va de même pour La conquête de l’air de Roger de la Fresnaye qui
est une préparation à son œuvre du même nom exposée au Centre Pompidou.
Le peintre peut vouloir également transmettre ses propres sentiments,
la volonté d’exprimer un malaise, un état dépressif. C’est le cas de
certaines toiles d’Auguste Chabaud comme La gare ou Yvette qui contrastent
totalement avec celles de ses paysages de Provence. Les deux premières
témoignent de son état d’esprit pendant son séjour à Paris alors que les autres
dépeignent de douces atmosphères de son Sud natal…
Il peut témoigner d’un événement particulier (mais cela ne veut pas
dire ne pas émettre un avis sous-jacent dans le tableau).
Pourquoi dit-on de cette œuvre que c’est une œuvre d’art ?
Selon Théophile Gautier, «Dès qu'une chose devient utile, elle cesse
d'être belle.» (Préface à ses Poésies complètes). En cela l’œuvre d’art
se distingue des autres productions humaines en ce qu'elle ne vise pas
d'abord à remplir une fonction utilitaire. Il n'y a pas d'œuvre d'art sans
une aspiration (plus encore que d'une inspiration) du créateur.
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Musée d’art moderne de Troyes
Dossier d’aide à la préparation d’activités et à l’analyse d’œuvres Page 22
Réactions du spectateur par rapport à l’œuvre :
Pourquoi avez-vous choisi cette œuvre ?
Que ressentez-vous face à cette œuvre ? Quels sentiments ? Quels
états d’âme ?
Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous
regardez cette œuvre ?
Pistes pour prolongement :
Imaginez que vous êtes dans l’œuvre : que ressentiriez-vous ?
Si des personnages sont présents que pourraient-ils dire ?
Recherchez une œuvre littéraire ou musicale qui pourrait illustrer
cette œuvre visuelle.
Exemples : La gare de Chabaud peut être mise en lien avec la Bête
humaine de Zola. Le tableau, La forge, Usine de fabrication
d’armement de Vuillard peut illustrer la description que fait Emile
Zola à propos des Halles de Paris dans Le Ventre de Paris ; Yvette de
Chabaud avec Nana.
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