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Chloé BANCE et Marine ARABEYRE – P2 - 14/09/2021 - G. Dollo - Galénique
NB : Les cours auront lieu le mardi de 13h15 à 15h. Les diaporama seront mis sur MOODLE après le
cours.
Cette année 70% du cours sera sur les comprimés.
Prérequis : Définition et statut du médicament, voies et formes parentérales, voies et formes pulmonaires,
voies et formes nasales, voies et formes orales, voies et formes ophtalmiques, voies et formes cutanées
(QCM qui porteront sur ces cours)
Pas de TP de galénique en P2 (mais à partir de la P3).
LES COMPRIMÉS
Galénique / pharmacotechnie / technologie pharmaceutique = discipline qui s'intéresse à la
conception, à la fabrication et au contrôle des formes galéniques. Pour qu’un PA circule dans l’organisme
et atteigne sa cible (généralement un récepteur), il doit être mis en forme. Il doit être formuler dans quelque
chose qui est acceptable par l’organisme et qui véhicule le PA jusqu’à sa cible. Il s’agit d’une science
qui repose sur un savoir-faire ancestral qui vise à formuler des actifs dans une forme administrable
par l’homme.
Qu’est-ce qu’un médicament ?
La bio pharmacie étudie comment un médicaments sort de sa forme galénique.
Un médicament est un tout. Il contient un ou plusieurs principes actifs. On ne peut pas avoir un
médicament sans PA, mais un PA n’est pas un médicament en tant que tel, il le devient car il subit une
mise en forme (avec des excipients …).
Pour faire un médicament il faut connaître la cartographie de son principe actif, ses caractéristiques
physicochimiques, afin de l'administré correctement, soit en milieu aqueux ou non aqueux.
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Dans le médicament, on va avoir plus ou moins d’excipients et pour cela on va avoir besoin de technologie
et d’opérations pharmaceutiques. On peut concevoir un médicament sans excipient. Mais dans 99% des
cas, ils comprennent un excipient.
Les excipients (= adjuvants de formulation) sont utilisés pour :
- qu’on puisse atteindre la cible,
- qu’on puisse avoir un goût plus agréable
- pour aider à la compression (ex : si on ne met pas des corps gras, ça va bloquer la machine etc...)
Le pelliculage: rend le comprimé lisse et donc plus facilement manipulable
On a la notion de formulation dans la galénique : technologie (= opération) pharmaceutique. On dit
également technique pharmaceutique. La galénique est un rouage essentiel. Il y a la mise au point d’une
formule.
La galénique intervient dès la conception, dans la pré-formulation, dans la formulation, puis dans la
fabrication à proprement dite. Donc, à l’échelle du laboratoire, on va avoir le prototype pour les essais
cliniques. Puis, ensuite, quand on a l’AMM, on passe à plus grande échelle, on va faire un lot industriel
(plusieurs milliers d’unités) et enfin, on retrouve les contrôles qualité.
Dans la fabrication de médicament, on est obligé de parler de la qualité.
On doit vérifier :
● La qualité : il faut des processus rigoureux de qualité. Il faut un PA bien dosé et très pur
qualitativement et quantitativement. Le contrôle de la qualité se fait généralement avec un
organisme indépendant du fabricant.
● L’efficacité
● La sécurité
Le pharmacien doit être capable de savoir si un PA peut être écrasé ou non, car par exemple certains
patients sont intubés par des sondes nasogastrique ou nasojéjunal, et si le médicament a administré est
gastro résistant on ne peut pas l’écraser il perdrait sa gastro résistance. Donc en fonction des excipients
on peut connaitre la fonction du médicament.
I- Introduction
(Les définitions de la pharmacopée ne sont pas à connaitre par cœur)
La voie orale est:
− la voie la plus utilisée (car c’est la voie la plus naturelle) cad que les patients prennent plus
facilement les comprimés : > 50% des médicaments actuels sont utilisés par la voie orale.
− la mieux acceptée (par les patients en ambulatoire , maladies chroniques (ex: hypertenseur))
Plan du cours: -Introduction (surtout de la culture g)
- Notions générales
- Excipients pour comprimés (point important)
- Fabrication
- Contrôles
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− voie de confort (automédication)
− absorption ( c’est la 1ère phase pharmacocinétique, elle fait aussi partie de la phase
biopharmaceutique) possible tout au long du tractus gastro-intestinal (TGI) si temps de séjour est
suffisant pour que le PA ait le temps d’être libéré de la forme galénique . On peut faire des
enrobages avec des polymères qui vont se dissoudre à des pH différents étant donné que le pH
n’est pas le même tout au long du tractus digestif pour pouvoir cibler un endroit précis.
Les caractéristiques de la voie orale :
• Estomac : surface d’absorption faible 0,1m² ( la surface est petite donc l’absorption va être faible).
→ pH acide: 1,5 - 3 (à jeun) vs 2 - 5 quand on a mangé
Certains PA sont bien absorbés au niveau de l’estomac, à pH acide.
• Intestin grêle : surface d’absorption importante 300 m² (c’est la surface d’absorbance la plus
importante). Les entérocytes ont des microvillosités et cela augmente considérablement la surface
d'échange.
→ pH à peu près neutre (6-7,5)
• Côlon : faible surface 0,3 m², pH environ égale à 7
→ Comme le côlon est assez loin dans le TD, cela permet de mettre en place des FLP (Forme
à Libération Prolongée, permettent de libérer le principe actif uniquement à la partie terminale
de l'intestin).
Les étapes majeures de la voie orale - le devenir in vivo du PA :
Il est important d’avoir le schéma à l’esprit :
Que devient le PA après ingestion ?
Pour un comprimé : L’eau va rentrer dans le comprimé et désagréger la structure, le comprimé va se
transformer pour finalement donner tous les constituants (excipients, PA...) sous formes solides (poudres).
Cette poudre va ensuite se retrouver dans les fluides gastro-intestinaux.
La libération c’est donc le passage dans le contenu de l’estomac et libération du PA, on va choisir des
excipients de façon à ce qu’il y ait une pellicule hydrophile autour du PA.
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Et après cette étape, on va pouvoir avoir la dissolution (attention, ce n’est pas le comprimé qui est
dissout).
Il faut ensuite que le PA se retrouve à l’état de dispersion moléculaire pour être absorbé.
Le passage dans le sang se fait par absorption , les PA vont donc circulé par le sang pour atteindre leur
cible. Pour que l'absorption se fasse, le PA doit être dissout. Si un PA n'est pas soluble au pH acide de
l'estomac, il faudra attendre par exemple le pH alcalin de l'intestin.
NB: Un médicament c’est un tout, l’étiquetage, le conditionnement et la notice en font aussi partis.
Attention, ce n’est pas le médicament qui atteint sa cible, c’est le PA !
Les différentes étapes sont donc : libération, dissolution et absorption = LDA
II- Notions générales
Dans la voie orale, on retrouve 2 grands groupes de médicaments:
- Les formes orales liquides : solutions, suspensions, sirops.
Les Formes orales liquides sont les solutions, suspensions et sirops (souvent pour cacher un goût). Elles
ont un intérêt en pédiatrie et en gériatrie. En effet, les enfants ne peuvent avaler des comprimés qu’à partir
de 7-8 ans et en gériatrie, il y a souvent des problèmes de déglutitions.
- Les formes orales solides (formes sèches) : poudres, gélules, comprimés.
A- Les avantages et les inconvénients des formes solides et
liquides de la voie orale
Liquides:
Avantages:
➜ Préparations homogènes : le mélange est une étape très importante en pharmacie
➜ Facilement administrables (à l’aide d’une cuillère voire d’une seringue)
➜ Bien tolérées (conviennent aux jeunes enfants)
➜ Action plus rapide (ni délitement FG, ni dissolution PA) → l'absorption est donc plus rapide puisque le
PA est déjà dissout.
➜ Entre le comprimé et la gélule, on va avoir une latence (temps entre le moment où on avale le
comprimé/la gélule, et celui où le médicament va arriver dans la circulation sanguine)
Inconvénients:
➜ PA non protégés (milieu aqueux, avec souvent un tout petit peu d’alcool pour mieux dissoudre)
o L’eau entraîne une mauvaise stabilité : le PA se dégrade à la lumière, avec l’oxygène de l’air, à la
chaleur, et à l’humidité.
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o Conservation plus difficile (contamination microbienne), et destruction possible par les sucs
digestifs (dans ce cas, on met un enrobage gastro-résistant) ex: amoxiciline, pas stable plus de
24h en solution
o Au contraire, le comprimé peut être enrobé (mettre une barrière autour pour qu'il soit gastro
résistant par exemple), ce qui fait qu’il ne va pas être attaqué par les fluides de l’estomac.
Solides:
Avantages:
➜ petits volumes
➜ meilleure conservation (état sec)
➜ dose unitaire précise (contrôle d'uniformité de teneur, et d'uniformité masse voir plus tard dans le cours)
➜ goût plus facilement masqué
Inconvénients:
➜ mise au point plus difficile (les machines utilisées en mise au point ne sont pas forcément les mêmes
qu’en industrialisation)
B- Présentation pour la voie orale
Multidoses:
-Sirops, potions…
-Administration sous forme de cuillères, compte-gouttes, instrument approprié (meilleure précision). Peut
entraîner une imprécision de la dose, le fait que ce soit le patient lui-même qui prélève la dose ne garantit
pas une très bonne précision. Certains laboratoires pharmaceutiques fournissent une pipette doseuse
spécifique de leur médicament pour une meilleure précision.
Unitaires:
-Comprimés, gélules, ampoules buvables…
-Précision de la dose, protection et identification du PA
-Facile d’emploi
-Fractionnement possible: comprimés sécables, ajustement à la posologie. Sur certains comprimés, on
peut avoir une barre signifiant que celui-ci est cassable. Dans ce cas-là, on peut le casser, mais la dose
de PA n’est pas toujours parfaitement la même dans chaque fraction.
C- Définition (pharmacopée européenne 8ème édition)
(ne pas apprendre par cœur, G.Dollo ne demande jamais de définition par cœur)
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« Préparations solides contenant une unité de prise d’une ou plusieurs substances actives. Ils sont
généralement obtenus en agglomérant par compression un volume constant de particules ou par un autre
procédé de préparation approprié tel que l’extrusion, le moulage ou la cryodessiccation (lyophilisation =
c’est une méthode de séchage, les lyophilisat sont des comprimés pour la pharmacopée, ce n’est pas de
la compression).
« Ils sont destinés à la voie orale. Certains sont avalés ou croqués, d’autres sont dissous ou désagrégés
dans de l’eau avant administration, certains doivent séjourner dans de l’eau avant administration, certains
doivent séjourner dans la bouche pour y libérer la substance active » (ex : tablette à croquer, comprimé à
dissoudre, effervescent) »
« Les particules sont constituées d’une ou plusieurs substances actives additionnées ou non d’excipients
tels que : diluants, liants, désagrégeant (=agent de désagrégation), agents d’écoulement (ils font partis
des lubrifiants), lubrifiants (composés pouvant modifier le comportement de la préparation dans le tube
digestif), colorants autorisés, aromatisants. Ils se présentent généralement sous forme d’un cylindre droit
dont les faces supérieures et inférieures peuvent être plates ou convexes et les bords biseautés. Ils
peuvent porter des barres de cassures (ou de sécabilité), un sigle ou une autre marque. »
Remarques :
- Dans certains médicaments on va devoir séparer plusieurs PA car ils sont incompatibles, on va
donc mettre entre les deux PA une couche d’excipient neutre.
- On ne peut pas comprimer tout seul le PA.
- Sans liants = le produit s’effrite → pas de comprimé.
D- Classification des comprimés
10 catégories de comprimés à la Pharmacopée Européenne :
➜ Comprimés non enrobés = comprimée nus
➜ Comprimés enrobés (avec soit des polymères = comprimés pelliculés, soit du sucre = dragées)
➜ Comprimés effervescents
➜ Comprimés solubles
➜ Comprimés dispersibles
➜ Comprimés orodispersibles
➜ Comprimés gastro-résistants
➜ Comprimés à libération modifiée
➜ Comprimés à utiliser dans la cavité buccale
➜ Lyophilisats oraux (cas particulier car c’est le seul qui n'est pas obtenu par compression)
Différents types de comprimés :
➜ Ronds, oblongs, ovales, rectangulaires,…
- Face plane ou biconvexes (biconvexe nécessaire pour faire l’enrobage)
- Sécables ou non (avec ou sans barre -- attention, un comprimé sans barre ne sera PAS
sécable
- Avec sigle, pour éviter la falsification (souvent c’est le logo des industriels) ou non
➜ Formes plus sophistiquées (en forme de losange, de cœur, c’est plus délicat à faire, mais cela
évite les copies).
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- Ce sont des choix marketing
- Réalisation plus ou moins délicate
- Cela évite les contrefaçons
Les chaînes servent à faire plusieurs choses, donc on change les couleurs pour ne pas confondre les
médicaments
Comprimés non enrobés :
« Les comprimés non enrobés comprennent des comprimés à couche unique et des comprimés à couches
multiples disposées parallèlement ou concentriquement.
Les premiers résultent d’une seule compression, les seconds de compressions successives sur des
ensembles différents de particules. Les excipients (lorsqu’on a un comprimé nu) ne sont pas
spécifiquement destinés à modifier la libération des substances actives dans les sucs digestifs ».
→ plus petits, facilitent la déglutition
Ce sont des F.L.I = F.L.C (formes à libération immédiate ou conventionnelle)
Comprimés enrobés (Ce sont des F.L.I = F.L.C (formes à libération immédiate ou conventionnelle)
« Comprimés recouverts d’une ou plusieurs couches de substances diverses n’ayant pas d’influence sur
la vitesse de libération du principe actif. Les substances employées pour l’enrobage sont généralement
appliquées sous forme de solution ou de suspension dans des conditions qui favorisent l’évaporation du
solvant (soit en solution aqueuse soit en solution alcoolique, quand c’est de l’alcool il faut des locaux
antidéflagrante car risques d’explosions). (C’est plus facile d’éliminer un solvant organique qui est volatile,
mais qui peut avoir un effet toxique). Quand l’enrobage est constitué d’un film polymère très mince, le
comprimé est dit pelliculé ».
Ce sont des dragées (dragéification = technique d’enrobage non polymérique au sucre) ou des comprimés
pelliculés, ça ne modifie pas la libération
Comprimés effervescents :
Il n’y a pas d’enrobage. C’est une forme où on accélère la désagrégation par un procédé technologique.
« Comprimés non enrobés contenant des substances acides et des carbonates et bicarbonates qui
réagissent rapidement en présence d’eau en dégageant du dioxyde de carbone. Ils sont destinés à être
dissous ou dispersés dans l’eau avant administration ».
On doit savoir que pour faire un comprimé effervescent il faut une base, un acide et de l’eau pour permettre
le dégagement de CO2.
Comprimés solubles :
« Comprimés non enrobés ou pelliculés destinés à être dissous dans l’eau avant administration. La
solution obtenue peut être légèrement opalescente en raison de la présence d’excipients ajoutés lors de
la fabrication ».
Comprimés dispersibles :
« Comprimés non enrobés ou pelliculés destinés à être dispersés dans l’eau avant administration, en
donnant une dispersion homogène = suspension et non pas une solution »
Comprimés orodispersibles :
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« Comprimés non enrobés destinés à être placés dans la bouche où ils se dispersent rapidement avant
d’être avalés ».
Comprimés à libération modifiée :
« Comprimés enrobés ou non, qui sont préparés avec des excipients spéciaux ou par des procédés
particuliers ou les deux, visant à modifier la vitesse, le lieu où le moment de la libération de la ou des
substances actives »
Les comprimés à libération modifiée comprennent :
▪Les comprimés gastro-résistants ou à libération retardée:
Ce n’est qu’arrivé dans l’intestin que le comprimé libère une forme conventionnelle. Il y a un enrobage qui
protège du pH acide. On a une latence dans la cinétique, due au passage du pylore, car tant qu’on n'a
pas passé l’estomac, rien ne se passe.
On passe de la libération retardée, à la libération immédiate = conventionnelle.
La forme retardée : il faut 3h environ pour que le comprimé passe l’estomac
▪Les comprimés à libération prolongée (durée d’action beaucoup plus longue):
On a prolongé volontairement la libération dans le temps. On augmente le temps pendant lequel on se
trouve dans la fenêtre thérapeutique (18h).La cinétique est modifiée, elle est prolongée dans le temps,
contrairement à la libération retardée où par la suite la cinétique est similaire.
▪Les comprimés à libération séquentielle
▪Les comprimés effervescents
Comprimés gastro-résistant (GR) :
« Comprimés à libération modifiée destinés à résister aux sucs gastriques et à libérer le ou les principes
actifs dans le suc intestinal. Ils sont généralement préparés à partir de granulés ou de particules déjà
recouverts d’un enrobage gastro-résistant, ou en recouvrant le comprimé d’une enveloppe gastro-
résistante. »
On utilise un enrobage gastro-résistant qui résiste au PH acide.
→ Généralement, on enrobe le comprimé après compression, c’est plus facile que d’enrober les grains
(mais c’est tout à fait possible). Pour les gélules, c’est plutôt l’inverse qui est fait. Les choix se font en
fonction du matériel disponible. Il ne faut pas les croquer ni les écraser car il n’y a plus de gastro-résistance
mais par contre si on l’écrase et qu’on le met dans une sonde gastro-jejunal là c’est possible car il va
directement dans l’intestin.
"Les comprimé, on préfère les enrober une fois que la compression est faite" – citation de G.Dollo –
14/09/2021
Comprimés à utiliser dans la cavité buccale :
« Comprimés le plus souvent non enrobés dont la formule est établie de façon à permettre une libération
lente et une action locale de la ou des substances actives, ou la libération et l’absorption de la ou des
substances actives dans une partie définie de la cavité buccale. Les comprimés à utiliser dans la cavité
buccale satisfont aux exigences de la monographie Préparations buccales »
(pour information, pas à apprendre par cœur, on ne verra pas ça pour l'instant, on s'en fout)
Lyophilisats oraux : (obtenu par cryodessiccation)
«Les lyophilisats oraux dont des préparations solides destinées soit à être placées dans la bouche, soit à
être dissoutes ou dispersées dans de l’eau avant administration »,
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Historique :
- 1er brevet de machine à comprimé (Angleterre) en 1843.
- 1ere machine à comprimé (USA) en 1875.
- Monographie comprimés (Pharmacopée française) en 1937.
- Les comprimés représentent aujourd’hui + de 50% des médicaments délivrés à l’officine.
Avantages :
➜ Emploi facile (automédication)
➜ Traitement ambulatoire.
➜ Dosage précis, et fractionnable
➜ Bonne conservation (milieu sec)
➜ Administration des produits insolubles dans l’eau.
➜ Identification possible de chaque unité (comme la sécurité).
➜ Grande quantité de PA sous un volume réduit (ex : comprimé de 1g de paracétamol relativement
peu gros pour la quantité de PA)
➜ Résolution des certains problèmes d’incompatibilités.
➜ Le pelliculage : Goûts désagréables du PA, facilement masquables (édulcorants). On a des comprimés
qui sont immondes et que l’on ne peut pas avaler sans pelliculage.
➜ Fabrication aisée à grande échelle, industrialisation très facile, très grand rendement (800000
comprimés à l’heure avec une machine), prix de revient relativement bas (on peut faire des lots de
plusieurs milliers de comprimés pour pas très cher, ce qui coûte cher c’est le principe actif).
Inconvénients :
➜ Forte concentration de PA et risque d’irritation du TGA (tractus gastro-intestinal) ou de la
muqueuse gastrique.
➜ Destruction de certains PA (enzymes, suc digestif, pH agressif...)
➜ Problème d’incorporation des produits liquides, pâteux, incompressibles (solides élastiques).
Tous les matériaux ne se comportent pas de la même façon face à une compression
Il existe des solides qui sont élastiques, qui, lorsqu’on les comprime, vont reprendre leur forme de départ;
on ne pourra donc pas les comprimer. Il existe aussi des produits qui se cassent lors de la compression,
que l’on ne pourra pas incorporer.
III- Excipients pour comprimés
A- Définition
MPUP (matière première à usage pharmaceutique) sans activité thérapeutique (inerte), qui entre dans la
composition d’un médicament ou qui est utilisée pour sa fabrication. Il peut ne pas se retrouver dans le
produit fini (ex: solvant).
Ex: je vais faire des grains, je vais utiliser un solvant, le solvant s’évapore et on ne le retrouve pas dans
le produit fini.
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De l'eau purifiée pour faire un solvant de pulvérisation de l'enrobage, au final l'eau s'évapore, elle entre
dans le composition mais n'apparaît pas en fin de réaction.
B- Rôles
➜ Favorise la compression.
➜ Améliorer l’aspect du comprimé (étape de lustrage et polissage).
➜ Peuvent permettre une compression directe (parfois) sans passer par des étapes complexes de
granulation.
➜ Peuvent modifier la libération du PA (parfois) → FLR, FLP(polymères)
Sans liant, on ne va pas faire une bonne compression. Souvent, à la sortie de la compression, les
comprimés ne sont pas beaux, ils sont ternes. On va les rendre jolis) On met une cire (comme pour les
chaussures).
En général, il faut faire une granulation (on va granuler les poudres), mais il existe des excipients qui
permettent de faire une compression directe c’est-à-dire qu’il n’y a pas besoin de faire du grain. Autre
exemple la nébulisation qui est une opération pharmaceutique permettant d’obtenir des poudres que l’on
pourra comprimer directement.
Attention : les formes gastro-résistantes ne sont pas des formes à libération prolongée, mais retardées.
C- Choix
➜ Réalisé lors des études de formulation et de pré-formulation en amont.
➜ Basé sur :
o Les connaissances physico-chimiques du PA càd la cartographie du PA. On peut aussi faire en
recherche et développement des cycles de compressions mais plus de cours là-dessus car trop
compliqué sur la dynamique et la physique de la compression.
o Les données pharmacocinétiques et pharmacodynamiques du PA.
o La forme galénique souhaitée.
Exemple : Si mon PA est peu soluble dans l’eau, pour faciliter la dissolution du PA je vais essayer de créer
un environnement hydrophile dans l’estomac, autour du PA et je vais donc pouvoir prendre un excipient
plus hydrophile.
D- 5 catégories
Les diluants, les liants, les agents de désagrégation (ou délitants), les lubrifiants, les adjuvants
divers (colorants, aromatisants, conservateurs ...)
1-Les diluants
Rôles :
- Permettre la compression : assurer une taille suffisante (souvent le PA ne représente que quelques
mg), en augmentant la masse de poudre pour rendre le procédé de fabrication plus reproductible.
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- Peuvent parfois contrôler la libération du PA (excipient pour forme à libération prolongée). On
trouve souvent cela dans les matrices (hydrophobes ou hydrophiles) qui vont permettre de jouer
sur la libération
Présentations :
- Poudres inertes ou excipients à effets notoires pouvant représenter jusqu'à 90% de la masse du
comprimé.
- Les excipients sont choisis en fonction de leurs propriétés (comprimabilité, dureté, écoulement
(bon écoulement dans les matrices),solubilité, stabilité, pouvoir absorbant, hygroscopique, acidité,
alcalinité...) et de leur coût ! (il est rare qu’on ne trouve qu’un diluant... en général 2 ou 3 souvent
des mélanges).
2 groupes de diluants :
➞ Les diluants simples (moins chers, car opération de granulation à faire pour pouvoir comprimer la
poudre).
➞ Les diluants pour compression directe (plus chers). Dès que j’ai plus de 80% de diluant et si mon
excipient diluant est bon pour la compression directe c’est faisable. Dans tous les autres cas de figures si
je ne fais pas de la compression direct je vais devoir passer par l’étape préalable de granulation ce qui
prend plus de temps.
Les diluants simples :
4 classes : les amidons, les sucres, les sels minéraux et dérivés de la cellulose. Ils sont rarement utilisés
seuls parce qu’ils ont une dureté faible (friables). Il est possible qu’il y ait des excipients qui soient à la fois
des diluants et agents de désagrégation donc ça va dépendre de son utilisation et de sa concentration.
Les amidons inscrits à la Pharmacopée Européenne :
➞ Amidons de blé, pomme de terre, maïs, riz : Ce sont des polysaccharides linéaires composés de D-
glucose ramifié (amylopectine + amylose). Ne pas connaître les structures moléculaires
➞ Amidon prégélatinisé (Starch 1500 ®) : a été modifié de façon mécanique en présence d’eau puis
desséché pour améliorer son écoulement et sa compressibilité.
Remarque: l’amidon est un excipient pour compression simple ; quand on dit, “compression simple”, c’est
qu’il faudra forcément faire de la granulation.
Caractéristiques organoleptiques (cela fait appel aux 5 sens =la vue (pour voir que c’est une poudre
blanche), l’odorat (inodore), le toucher (petite poudre grasse ou collante), l’ouïe (certaines poudres
peuvent crisser sous les doigts), et le goût) :
Poudres blanches insipides, inodores et insolubles dans l’eau froide, qui gélifient à chaud (température
>65°C).
Les amidons, quand on les utilise seuls dans un comprimé, donnent un comprimé mou (dureté faible) à
désagrégation rapide : donc souvent on les associe au lactose (un autre sucre).
Les sucres inscrits à la Pharmacopée Européenne :
➞ Saccharose: très peu utilisés plutôt utilisé comme liant, dangereux pour les diabétiques (donc
quasiment plus utilisés)
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➞ Lactose(utilisé préférentiellement) : c’est un EEN (excipient à effet notoire), c’est une poudre
cristalline, c’est un sucre réducteur (donneur d’électron car possède une fonction aldéhyde réaction
de Maillard).
Faire attention quand on l’utilise avec des amines dans la réaction de Maillard = formation d’une
imine et brunissement du PA. Si milieu humide et chaud : dégradation + coloration brune.
▪ Lactose monohydrate: -lactose (Pharmatose ®) → c’est le plus utilisé dans les
formules des comprimés ! Important car c’est pratiquement celui qui se comprime
le mieux !
▪ Lactose anhydre : β-lactose pur ou mélangé avec 20-30% d’alpha lactose
➞ Mannitol: goût sucré, effet rafraîchissant dans la bouche (tablettes et comprimés à sucer, à
croquer) (facilement soluble mais bcp moins que le sorbitol)
➞ Sorbitol (Néosorb ®) : isomère du mannitol, très soluble dans l’eau et très rapidement.
L’intérêt du mannitol c’est qu’il n’est pas hygroscopique contrairement aux deux autres, c’est à dire que
quand on a un principe actif qui est sensible à l’humidité et qu’on a un excipient qui capte l’eau et l’humidité
de l’air ça peut poser problème.
Tous ces sucres sont des excipients à effet notoire. Ils sont susceptibles de provoquer des intolérances
chez les patients (ex: intolérance au lactose) sauf le sorbitol.
Caractéristiques des sucres inscrits à la Pharmacopée Européenne:
➜ Poudres cristallines blanches, inodores
➜ Solubles dans l’eau
▪ facilement (environ 20% càd 20g pour 100mL) et lentement solubles (lactose et
mannitol)
▪ très solubles ( plus de 200%) et rapidement solubles (saccharose et sorbitol)
Si on nous dit qu’une poudre est facilement soluble dans l’eau, on doit être capable de dissoudre 20 g
dans 20 mL d’eau. De plus, si on nous dit qu’une poudre est très soluble dans l’eau, cela signifie que l’on
peut dissoudre au moins 200g de sucre par exemple dans 100mL de solution.
➜ Hygroscopiques (Saccharose et Sorbitol mais pas le Mannitol) càd qu’il capte l’humidité
➜ Donnent des comprimés assez durs qui se désagrègent lentement
➜ Souvent associés à l’amidon (le plus souvent, c’est le lactose qui est associé à l’amidon de blé ou pré-
gélatinisé)
➜ EEN (= excipient à effet notoire), sauf sorbitol (troubles digestifs chez intolérants)
Les sels minéraux:
➜ Phosphate dicalcique CaHPO4 (très utilisé)
➜ Phosphate tricalcique Ca3(PO4)2 (Ph Eur) (très utilisé)
➜ Carbonate de calcium CaCO3 (Ph Eur)
Caractéristiques des sels minéraux :
➜ Poudres fines blanches, composés basiques (antiacides)
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➜ Excellentes propriétés d’écoulement et de compression
➜ Donnent des comprimés très durs qui se désagrègent difficilement,
Jamais utilisés seuls, souvent associés à l’amidon.
Dérivés cellulosiques:
➜ Fibres végétales => polymères linéaire de D-glucose
➜ Structure filamenteuse => mauvais écoulement car va créer des liaisons par enchevêtrement
➜ Avicel ® PH 101: α-cellulose cristalline, microcristaux de 50 microns (se comprime bien)
➜ Elcema ® : α-cellulose amorphe (se comprime moins bien)
➜ Solka-Floc ® : α-cellulose fibreuse (s’écoule difficilement)
L’alpha cellulose est extraite de la pulpe de bois. Peut aussi générer de l’électricité statique dans les
machines et peut vite les encrasser. L’alpha cellulose amorphe et la fibreuse peuvent se mélanger entre
elles.
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