View
222
Download
0
Category
Preview:
Citation preview
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
1/280
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
2/280
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
3/280
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
4/280
http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=fb&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=it&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=es&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=fr&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=de&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=co.uk&pibn=1200048127http://www.forgottenbooks.org/redirect.php?where=com&pibn=12000481277/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
5/280
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
6/280
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
7/280
BIBLIOTH QUIi
DE
LM-ICOLE
DES
HAUTES
TUDES
SCIENCES
RELIGIEUSES
=
c^oT
VINGT-CINQUI ME
VOLUME
Y ^
^r
LES
CULTES
PA ENS
DANS
JLEMPIRE ROMAIN
Premi re
partie :
LES
PROVINCES
LATINES
TOME
II
Les
cultes
orientaux
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
8/280
L P I
M
P R
E
G
S
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
9/280
T.
LES
CULTES
PA ENS
DANS
L'EMPIRE
ROMAIN
PREMI RE
PARTIE
LES PROVINCES
LATINES
TOMi: II
PAI
J. TOUTAIN
HIRKClEIlt-ADJOINr
A
1-
KCOLE
l'HATIul,:- r KS IIAII K llil-;
OOCTEIR
ES
LETTl'.KS
V
PARIS
EKNKST
LEKOLX,
DITELR
2
8,
RUE B
O
N
A P
A
H
T f;
19]
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
10/280
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
11/280
LIVRE III
LES CULTES
ORIENTAUX
L'inrtuence exerc e
par
TUneiit
sur
la
civilisation
occi-entale,
au
temps
de
l'empire
romain,
a
t
depuis
lonp;-
temps
reconnue
et
mise
en
lumi re.
De
quelque
c t
que
l' rudition
contemporaine poursuive
ses
investigations,
crivait
r;'connnent
M. Franz
Cumont,
toujours
elle
cons-ate
une
lente
substitution
de la
culture
asiati([ue
celle
de
l'Italie.
Celle-ci
ne se
d veloppe
qu'en
s'assimilant
des
l -ents
emprunt s
aux
r serves
in puisables
des
vieilles
civilisations
....
l/Orient hell nis
s'impose
partout
par
ses
hommes
et
par
ses
onivres;
il
soumet
ses
vainqueurs
latins
son
asceni:lant,
comme
plus
tard
il le
fera
subir
aux
conqu rants
arabes
et
deviendra
le
civihsateur
de
l'Islam.
Mais
dans
aucun
ordre
d'id es
son
action
sous
l'Empire
n'a
t
aussi d cisive
que
dans
la
religion,
])uisqu'elle
a
lina-
lement abouti la
destruction radicale
du
paganisme
gr co-latin
'.
Cette action
de
l'Orient
sur
le
paganisme
gr co-romain,
M.
F.
Cumont
l'a
tudi e
dans
une
s rie de
conf rences
faites d'aljord
Paris,
au
Coll ge
de
France,
puis
Oxford,
en
1905
et
1906.
Ces
conf rences ont
t
1. Franz
Cumont,
Les
religions
orientales dans
le
paganisme
romain,
i*^
('(1.,
p.
14-15.
1
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
12/280
2
LIVRE III.
LES
CULTES ORIENTAUX
publi es
en un
voluine
intitul
:
Les
religions
orientales
dans le
paf/anisijie
romain. '.
Nous
n'aurions
pas
la
pr iention
do
ti'ait(3r,
pr s
M.
Cu-
inonl,
le
m mo
sujet
que
lui,
en nous
pla ant
au
m me
point
de
vue.
En
fait
l' tude,
que
nous
entreprenons
ici,
diff re nettement
de
celle
qu'il
a
si brillamment
poursuivie
et
achev e.
Si
la mati re
m me
est
analogue,
si
les
divisions
et
les
cadres
adopt s
se
ressemblent,
si
nos
conclusions,
dans
leur teneur
g n rale,
doivent
parfois
concorder
avec
celles de notre savant
coll gue,
en
r alit le terrain
sur
lequel
nous nous
tiendrons
sera plus
restreint
et
mieux
d li-it .
Tout
d'abord,
Rome
et
l'Italie,
qui
M.
Cumont
a
fait
tr s
justement
dans
son
uvre uii
place
consid rable,
se
trouvent,
par
le
plan
m me
de
notre
ouvrage,
excluescle
cette
tude
:
ce sera
seulement
dans les
provincesTatin s
que
nous
rechercherons les
traces
des
cultes orientaux
et
(pie
nous
essaierons
de
mesurer
l'influence
qu'ils
ont
pu
exercer.
En
outre,
nous nous
attacherons
surtout
relever
les
indices
concrets,
les
t moignages
pour
ainsi dire
mat -iels
de
la
diffusion
dans
ces provinces
des cultes
orien-aux;
nous ne nous
interdirons
pas
sans
doute
de
montrer
quelles
transformations
paraissent
s' tre
produites
ici
et
l ,
sous
l'action
de
ces
cultes,
dans les
id es
religieuses
des
populations provinciales;
mais
nous
no
donnerons
pas
cette
partie
du
sujet
le
d veloppement
que
lui
a
donn e
M.
Cumont.
Pour
r sumer
bri vement
notre
pens e,
nous
dirons
que
si
M. Cumont s'est
laiss
particuh rement
s duire
par
l'int r t
moral,
philosophique,
th ologique
m me du
sujet,
de
notre
cot
nous
voulons
tudier
de
pr -rence
le caract re
historiiiue
et
doser,
pour
ainsi
dire,
avec'^pr cision
l'importance
de
chacun
des
cultes
orien-aux
dans
la
vie
religieuse
des
provinces
latines
de
l'empire.
Les
cultes
pa ens, qui
de
l'Oi-ient
ont
progressivement
1.
i'aris.
E.
Llmoux,
1907:
'b'
d.,
1909.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
13/280
LIVRE
III.
LES
CULTES
ORIENTAUX
3
p n tr
dans les
pays
occidentaux,
aux
derniers
si cles
de
la
R publique
et
sous
l'Empire,
taient
originaires
de
quatre
r gions
principales,
l'Egypte,
la
Syrie,
l'Asie-Mineure
et
l'Iran.
A
cette
diversit
Vrorigine
correspond,
nous
esp rons
en
donner
la
preuve,
une
vari t
ind niable
dans
l'histoire
occidentale de
ces
divers
cultes.
II
est
donc
n cessaire
de
les
distinguer,
et
nous
tudierons
successivement
les
cultes
gyptiens,
les cultes
syriens,
les
cultes
d'Asie-Mineure,
les
cultes
iraniens.
Mais
d'autre
part
ces cultes,
malgr
leurs
diff rences,
n' taient
pas
sans
avoir
entre
eux
quelque
parent ,
sans pr senter
des
traits
communs,
trangers
ou
du
moins familiers
aux
diverses
formes
du
paganisme
occi-ental.
C'est,
croyons-nous,
cette
influence
g n rale
des
cultes
orientaux
qu'on
peut
attribuer
l'usage
en
Occident
de
certaines
pratiques qui
rel vent
moins
de
la
religion
que
de
l'astrologie
et
de la
magie,
ainsi
que
certaines
tendances,
souvent
remarqu es,
au
syncr tisme,
au
panth isme,
pres-ue
au
monoth isme.
Nous
ne
n gligerons
pas
cette
double
forme de
l'influence
orientale
dans les
provinces
latines
de
l'empire.
Notre
livre
III,
consacr
l' tude
des
cultes
orientaux,
se
divisera ainsi
en
sept
chapitres
:
Chapitre
I. Les
cultes
gyptiens.
II. Les
cultes
syriens.
III. Les
cultes
d'Asie-Mineure.
IV. Les
cultes
iraniens.
V.
L'astrologie
et
la
magie
orientales.
YI. Le
syncr tisme
dans
les
provinces
latines.
VII.
Conclusion.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
14/280
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
15/280
CHAPITRE
PREMIER
LES
CULTES
GYPTIENS
.
Les
clivinil s
el
les
cailles.
2.
li jiavlilioa
g ograpliique
des
lieux de culte.
3.
Origine
et
condition
sociale
des
fid les.
4.
Caract re
des
cultes
gi/j^tiens
dans les
provinces
latines
:
conclusion.
1,
Les
divinit s,
originaires
des bords du
Nil,
auxquelles
un
culte fut rendu
dans les
provinces
latines
de
l'empire,
taient moins des
divinit s
proprement
gyptiennes
que
des divinit s
gr co- gyptiennes
ou
alexandrines
'.
Aupr s
d'Isis
et de
Serapis,
qui
furent
de
beaucoup
les mieux
con-ues
et
les
plus
populaires,
apparaissent
ici
et
l
Anubis,
Bubastis,
le
Sphinx
ou
les
Sphinx,
Jupiter
Hammon.
Ces
dieux
et
ces
d esses
furent
invoqu s
tant t
ensemble,
tant t
s par ment.
La
formule
g n rale
S pa-i;
xal
o-. tjv-
vao'.
h oi
se
lit
sur
deux
inscriptions
de
Carthage
et
de
1.
Sur
1p
caract re
de
ces
divinit s,
voir surtout
Lafaye,
Histoire
du
culte des
divinit s
d'Alexandrie,
Paris,
1884,
et
F.
Cuniont,
Les
religions
orientales dans
lepaganiswe
ronini?i,
2 =
d.,
Paris,
1909
(chap.
IV;
biblio-raphie,
p.
3.34-335).
2.
C. I.
Lai., VIII,
1005.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
16/280
6
CHAPITRE
PREMIER
Tomes
'.
Anubis
est
cit
nomm ment,
apr s
Serapis
et
Isis,
dans
une
d dicace
do
Tomes
-.
L'unique t moignage
que
Ton
poss de
actuellement
d'un
culte
rendu
Bubastis
est
un
ex-voto
commun
cette
d esse
et
Isis
'.
Une
inscription
versifi e
d'Auzia,
en
Maur tanie,
rap-roche
en
termes
obscurs
Jupiter
Hammon,
Serapis
et
Isis
:
[Panjhea
cornigeri
sacris
adjuncla
Tonantis,
[q]une, Li/bicLs
Maurisque
simul venerabilis
ori.s,
\his]
eliam colitur
terris,
qiiam
Juppiter
Hammon
[inter]
utrumqne
latus
mediam
cum
Bile
severo
\dexl]er
sede
tegit,
Jmnc
j)ulvi)mri/nis
allis
\sHblimi\que
dicat
solio
divosque
freqiietifis
ia iHS,
a miUtiis,
de
suplice
vola
facie
renocam
dominamque
biformem''.
Si
nous
comprenons bien
ce
texte,
dont la clart
laisse
quelque
peu
d sirer^,
To/irnis
corniger
est
Jupiter
Ham-on,
la d esse
PantJiea
est
Isis,
Dis
scrcriis
est
Serapis;
l'auteur
de
ce
po me
semble
faire
allusion
quelque
groupe
de
statuaire
ou
de
peinture,
o
la
d esse
est
repr -ent e
assise
entre
Jupiter
Hammon
et
Dis
Severus.
Le
couple
le
plus
fr quent
fut celui de
Serapis
et
d'Isis.
Des
temples
communs
furent
consacr s,
un
culte
commun
fut
rendu,
des
invocations
communes
furent
adress es
aux
deux
divinit s
Lambaesis
%
Nemau-
sus
,
chez
les Suessiones
',
en un
poste
du
Unies
ger-
manicus
%
lader
en
Dalmatie
'',
Carnuntum
' ,
1. Inscr.
graec.
ad
res
Rommi.
pertinentes,
I,
601.
2. Archaeol.
epigr.
Mittheil.,
189G,
p.
97
n.
44.
3. C.
I.
Lat.,
ni,
1234.
4.
Id.,
VIII,
9018.
5.
Id., ibid.,
2630.
6.
Id.,
XII,
3058.
7.
Id.,
XIII,
3161.
8.
Id.,
ihid.,
6638.
9.
Id.,
III,
2903.
10.
Id.,
ihid.. 1117)7.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
17/280
lp:s cultes
gyptiens
7
Aquincum
',
Pota ssa
-,
Apulum
\
To-es
\
Si
rapproch es qu'elles
fussent
par
leur
origine
et
leur
caract re^
les divinit s alexandrines
n'en
furent
pas
moins
honor es le
plus
souvent
chacune
part.
Les
documents
pigraphiques
qui
portent
soit
le
nom
seul de
Serapis,
soit
le
nom
seul
d'Isis,
sont
les
plus
nombreux.
A
Carthage
et
dans les
environs
de
Carthage,
les
hommages
allaient
presque
exclusivement
Serapis
''
;
dans
les
provinces
espagnoles
et dans la
Xarbonaise,
au
contraire,
Isis
fut
davantage
honor e
^\
en
Pannonie
,
Poetovio,
Savaria,
Scarbantia
ont
fourni
plus
de
d dicaces
ou
d'ex-voto
au
nom
d'Isis
';
Vindobona.
Carnuntum,
Aquincum,
au
nom
de
Serapis
^ en
Dacie,
le
culte d'Isis
tait
c l br
de
pr f rence
Pota ssa, Micia,
Sarmizegethusa
\
celui
de
Serapis
Apulum
* .
Les
raisons de
ces
pr f rences r gio-ales
ou
locales
nous
chappent
compl tement.
Quelques
traces
d'un
culte
particulier
de
Jupiter
Ham-
mon
ont
t
recueillies
Carthage
',
Valentia
en
Tar-
raconaise
'-,
Epamanduodurum
chez
les
Sequani
'^
Carnuntum
''*,
Aquincum
' .
1.
LL,
ibid.,
14.31.3.
2.
Id., ibid.,
881.
3.
Td., ibid., 7770,
7771.
4.
Ah-chaeol.
epigr.
MittJieiL,
1882,
p.
23
n.
4(3.
5.
C.
/.
Lat.,
VIll,
1002,
1003, 1001,
1005.
12492, 12493,
14792;
cf.
Bull,
arch ol.
du
Comit ,
1906,
p.
ccxvi.
6. En
Espagne,
C. I.
Lat.,
II,
.3:3,981,
1611, 2416,
8.386,
.3.387,
.37.30
=
6(304,
4080,
4491;
-
en
Narbonaisc,
C.
I.
Lat., Xll, 7-34, 15.32, 1562, 2217,
.3059
3061,3224,4069,4181.
7.
C.
I.
Lat., III,
4015-4017,
1156,
4231,
10908,
15184.
8.
Id.,
ibid., .3637,
4560. 4561.
11141.
9.
Id., ibid.,
882,
1311, 1342, 1428,
7907,
7908.
10.
Id.,
ibid., 973,
7768,
7769.
11. Bull,
arch ol.
du
Comit , 1899,
p.
CLX
et suiv.
12.
C.
I.
Lat., II,
3729.
1.3.
Id.,
XIII,
5410,
5415.
14.
Id.,
III,
11128.
15.
l
.
ibid.,
3163.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
18/280
s
-
f'iiAi'iTiiE
premip:r
Ces
divinit s,
d'origine
alexandrine,
gard rent-elles
dans
les
provinces
oc(;idenlales
et
septentrionales
de
l'empire
exactement
la
m me
physionomie qu'elles
avaient
en
Orient?
Que
savons-nous,
par
les
documents
trouv s dans
ces
provinces,
de
leurs
attributions
et
de leur
culte?
On
y
retrouve, sous
des
formes
diff rentes,
les
multiples
assimilations
d j
(Hablies
par
les
Grecs
de
T porpie
hell -istique
entre
Serajiis
et
Isis
d'une
part,
plusieurs
dieux
et
plusieurs
d esses
de
la
mythologie gr co-romaine
d'autre
part.
Sera|)is
st lai
fois
Jupiter
',
le
dieu
du
soleil Sol
ou
Ha'.o;
2
et
le
dieu
du
monde
souterrain
Pluto
'.
Ce
dou-le
caract re de
divinit solaire
et
de
divinit
infernale,
Serapis
le
tient
d'Osiris,
dont
il
d rive
peut- tre,
et
avec
lequel
dans
tous
les
cas
il fut de
tr s l)onne
heure
iden-ifi
\
Comme le
Zeus-Jupiter
des
Grecs
et
des
Latins,
Serapis
est
un
grand
dieu,
deua
Magmis
%
Miya;
\
le
plus
grand
des
dieux, Maximus,
M v'.T-roq
',
le
dieu
supr me,
V'j/'.o-To;
Il
est,
connue
la
plupart
des
divinit s
orientales,
un
dieu
saint,
Sanctus
'
;
enfin
il
passe pour
r unir
en
lui
toutes
les
puissances
divines,
il
est
panth e,
PcuUIieus,
Les
images
du dieu,
statues
ou
bas-reliefs,
recueillies
dans
les
provinces
latines,
t moignent
d'un effort
tr s
r el.
1. C. I.
Lai..,
II, r)G(; ;
HT,
4r)G0. 15(il. (3161?
7771.
11111;
VII,
298;
YIII,
1005,2629,
1249.3,
17721.
2.
lit,
III. 7771:
VIII,
lOOii.
1219:?:
XIII,
s-^lf).
3.
Id.,
VllI, 2629,
9018.
1.
F.
Cuinont,
Les
reUgloas
orientales
dans
le
pagaulanie
romain,
\).
112.
Isid.
Li vy,
Sarapis
{Revue
de l'histoire
des
Religions,
t.
LX,
p.
28.5
et
suiv
:
t.
LXI,
p.
162
et
suiv.);
Rosclior,
Le.rikon
der
gr.
itvd
rnm.
MijlJtol.,
s.
v.,
Sarapis.
5.
Jitill.
arch ol.
du
Comit ,
1906,
p.
ccxvi.
6.
C.
I.
Lat..Y\\\, 1005.
12193;
Inscr. Graec.
ad
rcs
/:,),,iati.
prriin.,
I,
601.
7.
C. I.
Lat.,
VIII,
mv,.
wn.
8.
Ann.
pigr.,
1897,
n.
86.
9. C. T.
Lat.,
III,
15092:
VII. 210.
M.
Td..
II.
ir,:
VIII, 1249.3.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
19/280
LKS
CrL KS
GYPTIENS
9
sinon
toujours
tr s
heureux,
pour
fondre
en
une
seule
et
m me
physionomie
les
traits
caract ristiques
de
Zeus-Jupi-
tcr,
de
Pluton-Had s
et
du dieu
solaire.
Le
tyi^e
i:vn(''ral
et
l'attitude,
que
le
dieu soit
repr sente
debout
ou
assis,
se
rattachent
au
type
et
l'attitude
de
Jupiter;
les
traits
du
visage,
le
regard,
lair
nn'dancolique,
le calathos
ou
ino-
dius
dont
Serapis
est
souvent
coiff
caract risent
le dieu
du
monde
souterrain
;
enfin la
couronne
de
rayons
qui
lui
est
pai'fois
attribu e
se
reconna t
une
divinit solaire
'.
11
en
est
d'Isis
comme
de
Serapis.
Si
les textes
(''pigra-
phiques
aujourd'hui
connus
l'assimilpnt
seulement
dans
les
provinces
latines
Luna
et
Diana
',
les
pith tes qui
lui
sont donn es
fournissent
des
renseignements plus
com-lets
:
elle
est,
comun^
.Vpul e
l'attirme
dans
un
passage
c l bre
\
la d esse
aux
dix
mille
noms,
Wi i
Mijriojujina^;
de m me
'que
Serapis
est
le
plus grand
des
dieux,
le
dieu
supr me,
Isis
est
do/juna
',
Rcgi/in'',
Vicfri.v
',
Lrricla
^;
elle
est
aussi
une
d esse
m re,
Mater
' *;ne
(h esse
pan-
th e,
Panthca
' ;
peut- tre
prot ge-t-elle
sp cialement
les
jeunes
fdles
.
Les
documents
arch ologiques
confirment
les conclusions
que
sugg rent
les
textes
des
inscriptions;
le
type
de la d esse, debout
on
assise;
ses
attributs,
dont
les
principaux
sont
la
fleur de
lotus,
le
sistre,
le
croissant
lunaire
'-;
m me
la forme
animale
qui
para t
lui
tre
don-
1. Sui-
les
repr sentations figur es
du
dieu,
v.
Lafa.ve,
Ilhiolre
du
culte
des dicinit s
d'Alexa) drie,
p.
218-202;
S.
Reinach,
li perlnire
de
la
sta-
tiinire
grecque
et
roinaiui',
il,
p.
18-19,
111.7-8,226-227.
2. C. I.
Lat.,
III,
7771;
cf.
XII.
lOCO.
;i.
.\\m\ (i,
M tam
,
XI,
5.
l.
0. I.
La7.,
III.
882, 1017;
XllI.
.1101.
5.
Id.,
II, 33,
981.
G.
Id.,
III,
1.342.
7907,
790^,
8029?:
XII,
ir,G2:
XIII,
l 3.
7.
Id.,
XIII,
153.
8.
Id.,
XIII,
8190,
8191.
9.
Id.,
XII,
2217.
10.
Id.,
VIII,
90I8(?).
11. /rf..
Il,
3.386
:
I.sidi Puel
[
?
12.
Lafaye,
ouvr.
cit ,
p.
253
ot
sq.;
S.
Reinach, R pertoire, passim,
et
principalement
II.
120 et
suiv.
;
III.
124
et
suiv.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
20/280
10
CHAPITRE
PREiMIKR
n e
sur
un
monument
de
Scarbantia
6n
Pannonie
'
:
tout
concourt
prouver
que
l'Isis
ador e
dans
les
provinces
latines
ne
diff rait
point
de
la
d esse
r v r e
par
les
Egyp-iens,
les
Orientaux hell nis s
et les Grecs de
l' poque
Alexandrine.
Certains
d tails
pourtant
ajoutent
cette
physionomie
g n rale
de
Serapis
et
d'Isis
quelques
traits
particuliers.
11
n'est
point
douteux,
par
exemple,
que
dans
plusieurs
villes,
tant t
Serapis,
tant t
Serapis
et
Isis aient
pass
pour
r gner
sur
l' l ment
humide,
soit
sur
les
eaux
marines,
soit
sur
les
eaux
douces.
A
Carthage,
Serapis
fut
invoqu
sous
le
double
nom
de
Sarapis
Neptunus
'-;
Aquincum,
il
fut
associ
Neptunus
en
m me
temps
qu'
Jupiter Capitolin
par
un l gat
de
Pannonie
^
;
Salonae,
l'armateur
L.
Cassius
Hermodorus
tait affili
au
colleghun
Serapis
*;
Tomes,
un
autel fut
d di
Sarapis,
le
29
mars
de
l'an-e
160,
au
nom
des
armateurs
et
des
n gociants origi-aires
d'Alexandrie,
qui
r sidaient
dans
ce
port
du
Pont-
Euxin
-^
D'autre
part,
h
Lambaesis,
le
temple
d'Isis
et
de
Serapis,
que
le
l gat
L.
Matuccius
Fuscinus
fit
agrandir
et
embellir
en
158
apr.
J.-C,
touchait
celui de
Neptunus,
dont il
formait
comme
l'extr mit
septentrionale
;
cette
situation
respective
doit
d'autant
plus
nous
frapper
que
dans
cette
m me
ville
de
Lambaesis,
o
Neptunus
fut certai-
1.
C. I.
Lat., III,
4234.
2.
Ici.,
VIII,
1002.
3.
Id., III,
3637.
4.
Id.,
IX,
7255.
5.
Inscr.
Graec.
ad
res
Roman,
pertin.,
I,
601.
M.
Lafaye
cite
en
outre
une
monnaie
d'Odesso?,
sur
laquelle
on
voit le dieu
port
par
un
cheval
au
galop
;
il
est
probable
que
si
on
lui
a
donn
pour
compagnon
cet animal
qui
est
l'attribut
ordinaire
de
Pos idon,
c'est
que
les
habitants
d'Odessos
avaient
confondu
Serapis
avec
le
souverain
des
mers.
Cette
identification,
quoique plus
rare
que
les
autres,
n'est
pas
sans exemple.
{Histoire
du
culte des
divinit s
d'Alexandrie,
p.
252).
6.
C.
I.
Lat., VIII,
2630;
pour
la
date,
Pallu de
Lessert,
Fastes
des
pro-inces
africaines,
I,
p.
308.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
21/280
LES
CULTES
EGYPTIENS
1
1
nement
honor
comme
le dieu
des
sources
',
Isis
re ut
les
homma;ges
de deux
diles,
apr s
que
l'eau
avait
enfin
reparu
dans
un
bassin,
rest
sec
pendant
quatre
ann es
de
suite
-.
Ne
pourrait-on
pas remarquer
de
m me
que
des
d dicaces,
portant
le
nom
de
Serapis
ou
d'isis,
ont
t
recueillies
aux
Aquae
Flavianae,
pr s
de
Mascula,
en
Numidie
'
;
aux
Aquae
Calidae
voisines
de
Gerona,
dans
le
nord de la
Tarraconaise,
au
pied
des
Pyr n es
^;
aux
Aquae
du
pays
des
Helv tes,
dans
les
environs
de
Zurich
^?
Une autre
indication
nous
est
fournie par
l'inscription
ui
provient
des
Aquae
Flavianae.
Bien
que
le
texte
en
soit tr s
effac ,
on
distingue
la
premi re ligne
la
formule
:
Patriis
dis
Salutaribus.
puis
au-dessous
[Jo]ri
Serapi
Aiig.
Sera-is
est
donc ici
rang parmi
les Di
Sa utares.
A
l'autre
extr mit
du
monde
romain,
dans
Tune
des
principales
cit s de
la
Dacie,
Apulum,
le dieu fut de m me honor par
un
pr tre
d'Aesculapius
^
On cite
comme
trouv e
Greno-le
une
d dicace ainsi
con ue
:
Aesculajjio
sacrum
Caecus
Isidis
aedit[uus)
p[osuit)
'.
Mais
les
diteurs
du
Corpus
Iris-r
Iptionwn
Latinarum
tiennent
ce
texte
pour
suspect,
et
nous
n'osons
pas
trop
en
faire
tat
pour
indiquer
qu'Isis,
comme
Serapis,
fut
mise
en
relations dans certaines villes
des
provinces
latines
avec
le
dieu m decin
de la
mytho-ogie
gr co-romaine.
Aesculapius.
Le
fait
n'en
reste
pas
moins certain
pour
Serapis
^
Ce
ne
fut
pas
seulement
des
divinit s
gr co-romaines
que
Serapis
et
Isis
furent
identifi s
ou
assimil s
sous
l'em-
1.
Voir notre
tome
I,
p.
373-374.
2.
C.
I.
Lat.,
VIII,
2G3I
:
Isidi
Aug.
L.
Figilius Secnndiis,
FI.
Crispiniis
sediles
laciim
quod
onnis IIII
cessaverit
ut
saliret
curaveruyit.
3.
C.
I.
Lat., VIII,
17721.
4.
Id.,
II,
4491.
5.
7rf.,
XIII,
5a33.
6.
Id.,
III,
973.
7.
Id.,
XII,
2215.
8. Tacite
l'avait
d j
signal
:
Histor..
IV,
83;
cf.
Lafaye.
Histoire
du
culte des
divinit s
d'Alexandrie,
p.
248.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
22/280
12
CIIAPIIRP]
PRKMIKR
pire.
Elles
le
furent
aussi,
ensemble
ou
s par ment,
des
divinit s
dont
le
caract re
r gional
ou
local
ne
semble
pas
douteux.
A
lader,
pai-
exemple,
en
Dalmatie,
une
m me
invocation
unit
les deux
couples
divins
Isis
et
Serapis,
Liber
et
Lib ra
'.
Or
nous
avons
vu
-
que
le
couple
Liber-
Libera
parait
n'avoir
t ,
en
Dalmatie et
Pannonie,
que
la
forme
romaine
d'un
couple
divin
d'origine
locale.
L'union
des deux
groupes
de divinit s
semble
indiquer
ici
le
souci
d'invoquer
d'une
part
deux
divinit s
gr co- gyptiennes,
d'autre
part
deux
divinit s
qui,
sous
une
apparence
et
des
noms
latins,
taient
plut t
indig nes
et dont
le
caract re
r pondait
peut- tre
celui
d'isis
et
Serapis.
Cette
hypoth se
nous
parait
d'autant
plus
acceptable
que
dans
la
province
voisine du
Norique
Isis
fut
assimil e
la
d esse
r gionale
Noreia.
Deux
inscriptions
de
A'irunum
donnent
en
el et
Isis
l' pith te
Noreia
\
Si
donc
il
est
vrai
d'affirmer,
en
th se
g n rale,
que
les
divinit s
Alexandrines
gard rent
dans
les
provinces
latines
de
l'empire
les
caract res essentiels
qui
les
distinguaient
en
Gr ce
et
dans
l'Orient
hell nis ,
il
faut
aussi
reconna tre
qu'elles
subirent
ici
et
l
des
influences
sp ciales,
qu'elles
furent
rapproch es
tant t
de
divinit s
gr co-romaines
qu'on
n'avait
pas
sp cialement
song
leur
assimiler
en
Orient,
tant t
de
divinit s
r gionales
ou
locales,
qui
pr sentaient
sans
doute
avec
elles
de
s rieuses
analogies.
Une
mention
particuli re
doit tre
faite
du
Jupiter
Ham-
mon
de
Carthage.
Le
document, sur
lequel
le
dieu est
nomm ,
a
t
trouv
dans
une
sorte
de
cachette
souter-aine,
en
m me
temps
que
plusieurs
images
de
divinit s
*.
C'est
une
plaque
de
marbre,
qui
sans
doute
ornait
soit
la
paroi
d'un
temple
soit
un
pi destal
supportant
une
statue
ou
un
ex-voto.
La
d dicace
porte
:
\.
C.
I.
La
t.,
m,
2003.
' i.
Tome
I.
p.
.' G5
ot
suiv.
}.
C.
I.
Lat.,
III,
4809,
4810.
1.
liitll.
archrol.
ih(
Comit .
1899.
p.
CLxi.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
23/280
http://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=4&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=3&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=2&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=1&pibn=1200048127&from=pdf7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
24/280
14
CHAPITRE
PREMIER
villes
il
y
avait
une
confr rie
de
j^ausarU
Isidis
',
et
dans
la
seconde
des
Anuboforl
^
L'inscription
souvent
cit e
d'Acci,
en
Tarraconaise,
prouve
avec
quel
luxe
et
quelle
richesse on ornait
de
bijoux,
m me
dans
une
cit
provin-iale
des
pins
modestes,
l'image
d'isis
^ C'est
par
dizai-es
que
se
comptaient
les
perles,
meraudes
et
autres
pierres
pr cieuses
dispos es sur
le
diad me
de
la
d esse,
sur son collier,
sur
ses
bracelets
et
ses
bagues,
sur
ses
pendants
d'oreilles,
etc.;
en
outre
pr s
de
37
kilos
d'argent
taient
donn s
au
temple
dans
la m me
occasion
par
une
dame de
la
ville,
Fabia
Fabiana,
en
l'honneur
de
sa
petite-
fille,Avita,
sans
doute
pr tresse
d'Isis
'*.
Une
inscription
de
Nemausus,
dont
le
texte
est
malheureusement demi-
effac ,
mentionne
peut- tre
une
ornatrix
fcmi
\
Enfin
la
c l bration
des
myst res gyptiens
semble
attest e
par
des documents
pr cis
pour
la
Lusitanie
et
la Germanie
sup rieure.
Il
y
a
une
dizaine
d'ann es,
on
a
d couvert
pr s
de
Pa-
noias
en
Portugal
l'inscription
suivante,
grav e sur un
rocher
:
1. C.
I.
Lut.,
XII,
731. Sur
\e
pausae
et
les
pausarii,
v.
Lalayo,
Histoire
du culte des
divinit s
d'Alexayidrie,
p.
129;
F.
Ciirnont,
Les
religions
orien-ales
dans le
paganisme
romain,
p.
146 et.
note
75
(p.
.316).
Il
est
possible,
mais
non
certain,
que
des
pastophori
soicint
nomm s
sur
le
fragment,
C.
I.
Lat., XII,
714.
2.
Id.,
ibid.,
1919.
Cl'.
Apul e,
Metaniorph., XI,
10-11,
et
Lalave,
ouvr.
cit ,
p.
12.3.
3. C. I.
Lat.,
II,
3386.
C est
par
une
confusion
entre
Cadix
et
la
jietite
ville
de Guadix
que
M.
F.
Cuniont
[ouvr. cit ,
p.
141) signale
dans
l'ancienne
Cadix
la
pr sence
de
cette statue
d'Isis si
somptueusement
par e.
L'empla-ement
d'Acci
se
trouve dans
les
environs
de
Grenade,
vers l'est,
au
pied
septentrional
de
la
Sierra
Nevada.
4.
Lafaye,
ouvr. cit ,
p.
136-137.
5.
C.
I.
Lai.,
XII,
.3U61.
Au
Corpus, on
projjosc
la
lecture
ornalr{ix)
f[acta]].
Nous
pr f rons
la
restitution
de
M. Fr.
Cumont
:
ornatrix
f[ani\
(ouvr.
cit ,
p.
141
et
note
59).
Sur les
ornatrices
ou
stolistes
,
charg es
de
la
toilette
rituelle
d'Isis,
v.
Lafaye,
oucr.
cit ,
p.
134
et
suiv.;
F.
Cumont,
ouvr. cit ,
p.
141.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
25/280
LES
CULTES
EGYPTIENS
15
'r-Vlo-'w
C(ap )-'.0'.
-'jv....
vpw....
xal
;j.'J7T[r|] w(r.)
.
CttZ-
piumius)
Rufinus viptl)c{ompos)
^
Malgr
l' tat
d fectueux
du
document,
nous
pensons
qu'il
s'agit
bien ici
de
myst res
en
l'honneur de
Serapis.
Dans
la
Germanie
sup rieure,
les
myst res
gyptiens
se
c l braient
encore au
milieu
du
iv^
si cle.
Ammien
Marcel-
lin
rapporte
en
effet
qu'au
temps
de
la
bataille
livr e
par
Julien
aux
Alamans
sous
les
murs
de
Strasbourg
en
357,
le
chef
de
ces
barbares,
Chnodomar, se
flt
initier
aux
mys-res
d'Isis
et
donna
son
flls
le
nom
de
Serapis
'.
Enfin
un
texte
grec
de Tomes mentionne l'existence
dans cette
ville
de
la
f te
des
Charmosyna
';
mais
aucun
indice
chronologique
ne
nous
permet
de
distinguer
avec
certitude
si le document
est ant rieur
ou non
l' tablisse-ent
de
la domination romaine
sur
les
bords
du
Pont-Euxin.
Si
les
mentions
pr cises
des c r monies
et
des rites
de
ces
cultes
gyptiens
sont
peu
abondantes,
nos
documents
renferment
des
renseignements
plus
nombreux
sur
le
sacer-oce
et
les
confr ries
religieuses.
Nous
sa^'ons
ainsi
qu'il
y
avait
des
pr tres
de
Serapis
ou
des
pr tresses
d'Isis,
Carthage
\
aux
environs
de
Membressa
%
Lambaesis
\
Cirta ',
Nemausus
^
Poetovio
,
Savaria
' ,
To-es
;
nous avons
d j
cit
la
liste des
pr tres
de
Jupiter
Hammon
Carthage
' .
Sont
d'autre
part
signal s
par
des
1.
Ann.
pifjr.,
1897,
n.
86.
2. Amm.
MarcelL, XVL
12.
3. Archaeol.
epigr.
Mittheil., 1882,
p.
2.3,
n.
46. Le
texte est
incomplet:
le
d but,
oii
se
trouvait
le
nom
du
personnage
honor ,
maniiue
comjjl tement.
4.
C.I.Lat.,\lll,
1004.
5.
Bull. arch. du
Comit ,
1906,
p.
ccxvi.
6.
C.
I.
LaL,
Vin,
2629.
7.
An7i.
pigr.,
1905,
n.
107.
8.
C. I.
Lat.,
XII,
.3224t
9.
7d.,
111,
4015.
10.
Ici,
ibid.,
10908.
11. Archaeol.
eplgr.
Mittheil.,
1896,
\).
97,
n.
44;
Inscr.
graec.
ad
res
Roman,
pertin., I,
604.
12. V.
pi. haut,
p.
13.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
26/280
1(3
CHAPITRE PREMIER
textes
explicites
un
collegunn ^erapisk
Saloiiae
',
un
collc-
[l'unn
Isidis
Pota ssa
^
un
sodaliclum
vcrndrum
colcntes
(sic)
Isidem
Yalentia
en
Tarraconaise
^ une
Isiaca
Iga-
bruni en
B tique
\
des
Anubiacl
Nemausus ^ Une
ins-ription
grecque,
trouv e
Marseille,
nous
fait conna tre
un
certain
T.
Porcins
Cornelianus,
dont
le
p re
Porcins
Aelianus
est
dit
-zcryZ-r,;
'^
;
il
faut
entendre,
d'apr s
M, C.
Jullian,
que
ce
Porcins
Aelianus
fut
proph te
d'Isis
'.
Mais
rien
ne
prouve
qu'il
ait
exerc
pr cis ment
Massilia
celte
fonction
religieuse;
il
ne
r sulte nullement
du
texte
de
l'inscription
que
T.
Porcins Cornelianus f t
originaire
de
cette
ville
ou
m me
y
v c t.
Outre
les
c r monies,
les
pr tres
et
pr tresses,
les
con-r ries,
les
inscriptions
nous
font
conna tre
quelques
tem-les
ou
sanctuaires
;
d'autre
part
la d couverte
ou
la
men-ion
de
statues
de
Serapis
ou
d'Isis
dans
certaines villes
entra ne
avec
elle,
comme
cons quence
fort
probable,
l'existence
en
ces
m mes villes
d'un
culte
organis .
L'exis-ence
de
temples
ou
sanctuaires
est
attest e
en
termes
for-els
pour
Lambaesis
\
Emporiae
'
(Tarraconaise),
Nemau-us
^\
Eburacum
(Bretagne^
Aqnae
'-
(Germanie
sup -ieure,
environs de
Zui'icli),
Micia
et
Saimizegethusa
'^
(Dacie),
Tomes
' '
et
B la
Slatina
'
(M(:'sie-inf rieure).
es
I.
c.
I.
Lut.,
IX,
72. ):).
.
iii.,
m,
,s82.
. }.
/'?.,
II,
TiiiO
=
GUOi.
4.
IiL,
II,
IGll.
5.
/(/.,
XII,
liOlA.
6.
Inscr.
ijraec. adres liouian.
pcrlin.,
I,
Kj.
7. BiiUel.
in ir.,
I88G.
ji.
122
et
suiv.
8.
C. I.
Lut.,
VIII,
26:W.
1).
M.,
H,
G185.
10.
/'/.,
XII,
3058.
II.
/'/.,
VII,
210.
12.
Ll., XIII,
52:}:',.
li.
r,l.,
III,
i:ui.
11.
/'/.,
ibid.,
7907.
15.
Archaeol.
cplgr.
MittheiL,
1882,
p.
2::?,
.
40.
10.
C.
I.
Lai.,
m,
12.'3S7.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
27/280
LES
CULTES
EGYPTIENS
l?
statues
de
l'une
ou
l'autre
des divinit s
gyptiennes
sont
signal es
par
des
inscriptions
ou
ont
t
d couvertes
Val-
lis
(Afrique
Proconsulaire),
Auzia
-
et
Caesarea
''
(Mau-itanie),
Acci
*
(Tarraconaise),
Colonia
'^
(Germanie
inf -ieure),
Poetovio
.
Assur ment,
aucun
de
ces
documents
pris
part
ni
m me
l'ensemble
qu'ils
forment
ne
jette
sur
l'histoire
des
cultes
gyptiens
dans
les
provinces
latines
une
lumi re
beaucoup
pr s
comparable
celle
dont
les r cits
fameux
d'Apul e
et
de
Plutarque
clairent l'histoire
de
ces
m mes
cultes dans les
provinces
orientales.
Toutefois
les
d tails
qu'ils
nous
donnent
sont
loin d' tre
n gligeables
:
et,
en
tout
cas,
ils
nous
permettent
de d terminer
avec
pr cision
d'une
part
quelle
a
t
la
diffusion
g ographique
de
ces
cultes,
d'autre
part
quelle
tait
la
condition sociale de
la
plupart
des fid les
qui
rendirent
hommage
ces
divinit s.
On
conna t
aujourd'hui
un
peu
plus
de cent
documents,
environ
cent
dix,
qui
attestent
l'existence dans les
pro-inces
latines
de
l'empire
de
cultes
rendus
aux
divinit s
gj^ptiennes
'.
Ces documents
ne se
r partissent
pas
ga-
L
C.
I.
Lot..
VIII,
ii:9-, .
2.
Id.,
ibid.,
9018.
3. P.
Gauckler,
Mus e de
Cherchell,
p.
135-138.
4.
C.I.LcU.,U,
338G.
5.
Id., Xlll,
8190
et
8246;
Bonner
Jahrbi h.,
t.
76,
p.
38
et suiv.
(Scliaa-
fliausen,
Ueber
den romischen
Isis-Dienst
am
Rhein).
6.
C.I.Lat.,
111,4016.
7. Nous
ne
tenons
compte,
dans
notre
calcul,
que
des textes
pigra-
phiques
ou
des
documents
arch ologiques
dont
le
caract re
religieux
n'est
point
contestable.
Nous
laissons
de
c t
les
figurines
de
terre
cuite
ou
de bronze
et
les
menus
objets
repr sentant
Isis,
Serapis,
Anubis,
le
b uf
Apis, qui
ont
t
recueillis
ici
et
l ,
sur
les
bords
du
Rhin et
de la
Moselle,
par
exemple.
Ces
objets
ne
prouvent
nullement
l'existence
d'un
culte
organis
l oi^i ils
ont
t
trouv s;
ils
ne
t moignent
m me
pas
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
28/280
18
CHAPITRE PREMIER
lemeni
dans
les diverses
provinces.
Assez
nombreux
en
Afrique,
en
Espagne,
en
Narbonaise,
dans
les
Pannonies,
en
Dacie
et
dans
la M sie
inf rieure,
ils
sont
rares,
au
contraire,
dans
les Trois
Gaules,
en
Bretagne,
le
long
du
Kliin,
du limes
Germaniciis,
du
Urnes
Raeilcus,
en
Dalmatie;
ils font
jusqu'
pr sent
totalement
d faut
en
R tie
et
M sie
sup rieure
'.
A
l'int rieur de
chaque province
ou
de
chaque
groupe
homog ne
de
provinces,
la
r partition
des
documents
est
le
plus
souvent
fort
caract ristique.
Dans
les
provinces
afri-aines,
les
documents
proviennent
en
majeure
partie
soit
de
villes
situ es
sur
la
c te,
Carthage,
Caesarea,
Volubilis,
soit de
villes
qui
furent
occup es
par
des
garnisons,
Tlie-
veste,
Lambaesis,
Auzia
-. Vallis,
o
fut
d di e
sous
l'em-ereur
Commode
une
statue
de
Serapis. communiquait
avec
Carthage
par
une
des
routes
les
plus fr quent es
de
la
Proconsulaire
'^;
Cirta,
o Julia Sidonia
F lix
fut
pr -resse
de
la
d esse
au
sistre
[clwae
slstratae
sacerdos),
tait
depuis
longtemps
en
relations
avec
les
autres
pays
m diterran ens
:
d s
l' poque
de
Jugurtha,
il
s'}^
trouvait
d j
des
Italiotes
V
II
convient,
en outre,
de
remarquer
que
Carthage
entretenait
depuis plusieurs
si cles des rap-orts
suivis
avec l'Egypte,
t
que
le
mariage
du
roi
de
Mau-
d inc d votion
individuelle.
C' taient,
si
l'on
nous
permet
de
nous
expri-er
ainsi,
des
bibelots
la
mode,
surtout
au
ii''
si cle de
l' re
chr tienne,
apr s
le
r gne
d'Hadrien.
1.
Voici,
aussi
exactement
lu'il
nous a
t
possible
de
l' tablir,
la
statisti-ue
de
ces
documents
:
provinces
africaines,
19;
provinces
espagnoles,
15;
Gaule
Narbonaise,
1.5;
Trois
Gaules,
.3
(ou
4,i;
Bretagne,
2;
Germanie
inf -ieure,' ;
Germanie
sup rieure,
G;
R tie,
0;
Norique,
2;
Dalmatie, 3;
Panno-ies,
20;
M sie
sup rieure,
0;
Dacie,
13;
M sie
inf rieure. 8.
2.
Carthage,
C.
I.
Lat.,
VIII,
1002-1005,
12192,
12193;
Bulletin
arch ol.
du
Comit ,
1899,
p.
CLx
et
suiv.;
Caesarea,
P.
Gauckler,
Le
Mus e
de
Cherchelt,
p.
1.35-138;
Volubilis,
C. I.
Lat.,
VIII,
21822;
Tiieveste,
id.,
ibid.,
1811;
Lambaesis,
id.,
ibid.,
2t;29-2631:
Auzia,
id.
ibid.,
9018.
3.
C.
I.
Lat.,
VIII,
11792;
cf.
Bull,
arch ol.
du
Comit ,
1906,
p.
ccxvi.
4.
Ann.
inrjr.,
1905,
n.
107; Salluste,
Jugurtha,
26.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
29/280
LES
CULTES
EGYPTIENS
19
r tanie,
Juba
II,
avec
une
princesse
gyptienne,
Cl op tre
Seleu ,
ne
lui
pas
sans
introduire
dans la
capitale
du
royaume,
Caesarea,
des rites
et
des
usages
originaires
d'Alexandrie
'. Les
villes
africaines,
o les cultes
gyp-iens
ont laiss
des
traces
certaines,
se
r partissent
donc
en
deux
groupes
distincts
:
1
quelques
cit s
maritimes
ou
peu
loign es
de
la
mer,
dont
Tune tait
en
relations
suivies
avec
l'Egypte,
dont
une
autre
a
subi,
au
moins
pendant
quelques
ann es,
l'influence
gyptienne;
2
plusieurs
garni-ons,
en
particulier
le
quartier
g n ral
lui-m me du corps
d'occupation,
Lambaesis. Au
contraire,
nul
document
n'a
encore
t
d couvert
dans
les
nombreux
centres
urbains
des
provinces
africaines,
qui
se
sont
d velopp s
l'abri
de
toute
influence ext rieure
et
qui
n'ont
t
occup s
par
aucun
d tachement
militaire. N'est-il
point
remarquable
qu'aucune
trace
de culte
gyptien
n'ait
t retrouv e
Thugga,
Sicca
Yeneria,
Madaura,
Tliibilis,
Thubur-
sicum Numidarum.
Thamugadi,
dont les
ruines
ont
t
explor es m thodiquement
ou
dont
l' pigraphie
est
aujour-'hui
si
abondante?
La
r partition
de
nos
documents
dans les
provinces
espagnoles
para t
moins
pr cise,
et
ne
fournit pas de
donn es
certaines.
Tout
ce
que
l'on
peut
dire,
c'est
que
les
villes,
o
les
divinit s
gyptiennes
furent
honor es,
se
trou-aient
dans
les
parties
de la
p ninsule
le
plus
accessibles
aux
trangers,
c'est- -dire
le sud
de
la Lusitanie
-,
la
riche
vall e
du fleuve Baetis
(B tique
et
extr mit
sud-ouest
de
la
Tarraconaise)
^
la
c te orientale
jusqu'aux
Pyr n es
'\
Du
centre
m me
de
la
p ninsule,
des
hautes
vall es
de
TEbre,
du
Tage,
du
Douro,
ne
provient
ni
une
d dicace
ni
un
ex-voto.
L
p. Gauckler.
op.
cit.,
p.
135-138;
R.
Ducoudray-La
BlancU rc,
De
rege
Juba.
2.
C. I.
Lat..
II, .33,
46, 981;
Ann e
pvjraph.,
1897,
n.
80.
3. C. I.
Laf...
II,
1611,
3.386,
3387.
[.
LL.
{h[i\..
3729-3731,
4080,
4491.
6185.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
30/280
20
CHAPITRE
rRKMIEll
En
Xarbonaise,
les doux
villes
o
les
cultes
gyptiens
semblent
avoir
t
le
plus
populaires
turent
Arelate
et
Nemausus
'. On
sait
qu'Arelate
tait,
par
son
commerce,
en
relations
r guli res
avec
les
pays
d'Orient,
(juant
Nemausus,
dont
certaines monnaies
portent
au
revers
soit
un
crocodile
soit la
mention d'une
re
alexandrine,
il
est
tout
fait
probable
qu'Octave,
apr s
la
bataille
dWctium,
y
envoya,
non
point
une
colonie
de
ses
v t rans,
mais
tout
un
groupe
de Grecs
d'Egypte,
qui
peut- tre
avaient servi
dans
la
flotte
ou
dans
l'arm e d'Antoine
et
que
le
vainqueur
d sirait
loigner
des bords
du
Nil
-.
En dehors
de
ces
deux
villes
et
de
leurs
environs
imm diats,
Isis
ne
fut
invoqu e
que
cliez
les
Yocontii,
Dea,
Yienna
et
peut-
tre
Cularo
^
Dea
et
Yienna
se
trouvaient
sur
la
grande
voie
par
laquelle
les
influences
grecques
et
orientales
p n -r rent
en
Gaule. S'il
est
un
fait
remarquable,
c'est que les
cultes
gyptiens
florissants
Arelate
et
Nemausus
ne se
soient
pas
r pandus
davantage
dans les nombreuses
cit s
gallo-romaines
de la
Narbonaise.
Dans
les
r gions
rh nanes,
le
groupe
le
plus
int ressant
de
documents
est
celui
qui provient
de
Colonia
Agrippina.
Quatre
d dicaces
et
une
statue
d'isis
ont
t
trouv es dans
cette
ville
*.
En
outre,
plusieurs
objets
de caract re
gyp-ien
ou
gyptisant
ont
t d couverts
soit
Colonia
m me,
soit
dans la
r gion
avoisinante,
pr s
de
Bonna
par
exem-le
ou
dans la
vall e inf rieure
de la MoseHe
:
ce
sont
1.
Arelate,
C. I.
Lat.,
XII,
711,
734.
Nemausus,
Id.,
ibid.,
;J 13,
::5U S-3U01,
3224;
cf. 4069
et
4184.
2.
Hirschfeld,
Wiener
Sliullen,
1883,
p.
320.
3.
C.
I.
Lat.,
XII, 15.32,
1562,
1919, 2215?,
2217.
4.
Id.,
XIII, 8190, 8191,
8246;
Ann.
pigr., 1900,
n.
207;
Schaafhauson,
Ueber
den r mischen
Isis-Dienst
am
Rliehi
{Bonner
lahrbi ch.,
t.
LXXVI,
p.
32
et
suiv.,
sp c.
p.
38 et
suiv.)
5. Bonner.
Jahrb.,
t.
LXXVI,
p.:')2
t
sq.
(Scliaariiausi.'n,
Ucher
den
neinis.
cher
Isisdienst
am
lihein);
t.
LXXXVII,
p.
33
et
sij.
(II.
Arnoldi,
litonischcr
Isiscult
aus
der
Mosel);
t.
LXXXN'III,
p.
238-241
(Weidmann,
F.und einer
Apis-statuette).
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
31/280
http://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=4&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=3&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=2&pibn=1200048127&from=pdfhttp://www.forgottenbooks.org/in.php?btn=1&pibn=1200048127&from=pdf7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
32/280
22
CHAPITRE
PREMIER
voisine
des mines
de
fer,
d j exploit es
sous
l'empire
romain,
de
la
Carinthie
et de la
Styrie
et
si ge,
pour
cette
raison
m me,
d'un
important
Ijureau
de
l'administration
procuratorienne
'.
Les
textes
pigraphiques,
d dicaces
et
ex-voto,
d cou-erts
dans
les
provinces
danubiennes, Pannonies,
Dacie
et
M sie
inf rieure,
se
classent
presque
tous
en
quatre
groupes
principaux
:
1
Poetovio
^;
2
Diverses
garnisons
che-onn es
le
long
du
Danube, Vindobona,
Carnuntum,
Aquin-um
^;
3
Plusieurs villes de
la
Dacie
occup es
par des
l gions
ou
des
corps
auxiliaires,
Pota ssa,
Apulum,
Micia,
Sarmizegethusa
*
;
4
la
cit
grecque
de
Tomes,
sur
le
lit-oral
du
Pont
Euxin
''
.
On sait
qu'
Poetovio
r sidaient
des
agents
de
l'administration
procuratorienne,
charg s
de
percevoir
en ce
point
les
droits
de
douane
connus
sous
le
nom
de 'porloriuni
Illyricl
^
;
que les camps
militaires
cr s
le
long
du
Danube
et
la
plupart
dos
villes
de Dacie
taient
peupl s
de
soldats,
de
v t rans
ou
de
colons tran-ers
au
pays,
et
principalement
d'origine
orientale;
enfln
que
Tomes
avait
avec
l'Egypte
des
rapports
r guliers
et
qu'un
groupe
d'armateurs
d'Alexandrie
y
tait
install
'.
Si
nous
embrassons d'un
seul
regard
toutes
les
remar-ues
pr c dentes,
nous
constatons
que
les
traces
certaines
des cultes
gyptiens
ont
t
relev es
en
grande
majorit
dans
des villes
et
dans des
r gions
des
provinces
latines
de
l'empire,
dont les
rapports
avec l'Egypte
peuvent
tre
tenus
pour
certains,
ou
dont
la
population
renfermait
beaucoup
1.
C.
/.
Lat.,
III, 4809,
1810.
'
2.
Id., ibid.,
4015-4017,
1044,
15184.
3.
Vindobona
:
M., ibid.,
4560,
4561;
Carnuntum
:
Id., ibid.,
11128,11141,
11157;
Aquincum
:
Id.,
ibid.,
3463,
3637,
14313.
4.
Pota ssa
:
Id., ibid.,
881, 882;
Apulum
: Id., ibid.,
973,
7768-7771
;
Micia
:
Id., ibid., 1341,
1342;
Sarmizegethusa
:
Id.,
1428, 7907,
7908.
5.
Archaeol.
epigr. Mittheil., 1882,
p.
23
n.
16;
1896.
]i.
97
n.
44;
In.scr.
Graec.
ad
res
Roman,
pertin., I,
604.
6.
R.
Gagn t,
Etude
historique
sur
les
imp ts
indirects
chez
les
Romains,
p.
38.
7.
Mommsen,
Ilist.
romaine
(trad.
franc.),
t.
X,
p.
77,
note
1.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
33/280
LES CULTES
EGYPTIENS
23
d' l ments
trangers,
sp cialement
des
l ments
militaires.
A
la
premi re
cat gorie
appartiennent
Carthage,
Caesarea,
Arelate,
Nemausus,
ColoniaAgrippina,
Tomes;
la
seconde,
Theveste,
Lambaesis, Auzia,
les
postes
du
limes
gerniani-
cus,
Virunum,
Poetovio,
les
garnisons
danubiennes
et les
cit s
de Dacie.
L' tude
de
l'origine
et
de
la
condition sociale
des
fid les
de
Serapis,
d'isis,
de
Jupiter
Hammon,
des
autres
divinit s
gyptiennes
aboutit
des
constatations
analogues.
Un
fait
qui
doit
tout
d'abord
attirer
notre
attention,
c'est
qu'aucune
cit
provinciale
ne
para t
avoir
construit
un
temple,
d di
un
autel,
consacr
un
ex-voto.
L'intervention
officielle
des
villes,
sur nos
documents,
est
rare
et
tout
fait
indirecte.
A
Igabrum
(B tique),
ordo
municipal
vote
l' rection d'une
statue
en
faveur
d'une
Isiaca,
Flaminia
Pale,
ob
m rita
'.
Aux
Aquae
Calidae,
pr s
de
Gerona,
la
respuhHea
conc de
P.
Licinius
Pliiletus
et
Licinia
Pere-
grina
l'emplacement
sur
lequel
ils l veront
un
ex-voto
ia
d esse
Isis ^
Les
pastophores
d'Arelate avaient
peut-
tre
leur
place
r serv e
l'amphith tre
^
Les
d curions
ordinaires et
les decuriones
ornainentarii
de Nemausus
furent
associ s
aux
f tes
qui
accompagn rent
la
d dicace
du
temple
d'isis
et
Serapis
dans
cette
ville
'\
La
formule
pigraphique
bien
connue
L[oeo)
d{cdo) d{eereto)
d{eeurio-
num)
se
lit
sur un
ex-voto
de
Lugdunum
'
;
une
inscription
trouv e
aux
Aquae
voisines
de
Zurich
porte
la
mention
L
C.
I.
Lat., II,
1611.
2.
Id.,
ibid.,
4491.
3.
Id.,
XII,
714. Nous
avons d j
indiqu
plus
haut
que
rinscriplion
tait
tr s
mutil e
et
d'une
interpr tation
douteuse.
4.
Id.,
ihid.,
3058.
5.
Id.,
XIII,
173SI.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
34/280
24
CHAPITRE
PREMIER
analogue
:
L{oco) d[ato)
d[ecretd)
Vicanorian
'.
Enfin l'un
des
textes
grecs
de
Tomes
nous
apprend
que
la
ville d -erna
une couronne
un
personnage
qui,
entre
autres
ser-ices
rendus,
avait contribu
la f te des
Charmosyna
en
l'honneur
d'Isis,
et
que
le
d cret,
grav
sur une
st le
en
pierre
blanche,
fut
plac
dans le
temple
de
Serapis
^
Mais,
si
ces
documents
attestent
que
parfois
les
pouvoirs
publics
des
cit s
ne
rest rent
pas
tout
fait
trangers
au
culte
des
divinit s
gyptiennes,
ils
nous
prouvent
aussi
avec
vidence
qu'ils
e
prirentjamais
l'initiative d'une
c r monie,
qu'ils
ne
jou rent
aucun
r le
vraiment
actif
ni
spontan
dans
l'institution
du
culte
ou
dans
la
construction des di-ices
religieux.
Trois
textes
seulement,
parmi
la
centaine
de
d dicaces
et
d'ex-voto
que
nous
poss dons
aujourd'hui,
font
allusion
des actes
de
pi t
collective.
A
Micia
en
Dacie,
c'est
toute
une
aile
de
cavalerie,
Ala
I^
Hisp{anorum)
Campa-
g[onum)^
qui exprime
sa
reconnaissance Isis
^
De
Ro-
mula,
dans
la
m me
province,
provient
un
document
ana-ogue,
qui
para t
maner
aussi
d'un d tachement
de
cavalerie
'\
Enfin
Carthage,
une
quinzaine
de
pr tres
et
deux
maires
sacrorimi
s'associent pour rendre
hommage
au
dieu
qu'ils
appellent
Jupiter
Hammo
Barbarus
Silva-
nus
^
Toutes
les
autres
inscriptions,
qui
se
rapportent
au
culte
'des
divinit s
gyptiennes,
sont
des
t moignages
de
pi t
individuehe.
Parmi
les
fid les,
que
ces
inscriptions
nous
font
conna tre,
on
distingue
trois
groupes
principaux
:
I
V Les
fonctionnaires,
les
officiers,
sous-of iciers
et
soldats,
les
agents
de
l'administration
procuratorienne
;
2 Les
1.
C.
I.
Lat.,
ibid.,
5233.
2.
Archaeol.-epigr.
MittheiL, 1SS2,
p.
23
n.
46.
3. C.
I.
Lat., III,
1342.
4.
Id.,
ibid.,
1590a
=
8020.
La
d esse,
appel e
sur ce
texte
Placida
Re-
gina,
est
tr s
vraisemblablement
Isis.
5. Bidl.
arch.
du
Comit ,
1890,
p.
CLX
et
suiv.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
35/280
LES
CULTES
GYPTIENS
25
magistrats
ou
dignitaires
municipaux;
3 Les
simples
par-iculiers
sans
titre
ni fonction.
Dans
le
premier
groupe
figurent
six
l gats
imp riaux
:
L.
Matuccius
Fuscinus,
l gat
de la
l gion
de Numidie
'
;
Cl.
Hieronymianus,
l gat
de
la
legio
VI Vicirix
qui
tenait
garnison
Eburacum
en
Bretagne
^;
.\ntianus,
l gat
de
Pannonie
Inf rieure
';
L.
Aemilius
Carus,
l gat
des
trois
Dacies
et
Tib.
Julius
P'Iaccinus,
l gat
imp rial
en
Dacie
'';
enfin
un
l gat
de
M sie inf rieure
'
;
quatre
tribuns
l gionnaires,
dont deux
laticlaves
^;
trois centurions dont
un
primipile
'
et
deux
heneficiarii
^
;
un
procurateur
charg
de
l'exploitation
des
mines de
fer
du
Norique
^
et
divers
agents
subalternes
soit
de
l'administration
procu-
ratorienne
'
soit
de
la
maison
imp riale
.
Ce
premier
groupe
comprend
donc
une
vingtaine
de
personnages.
Les
magistrats
ou
dignitaires
municipaux
sont
moins
nombreux
:
ce
sont
deux
diles de
Lambaesis
' ,
un
duum-
vir
'^
et
un
quA/iquennaUs
'^
de
Sarmizegethusa,
un
docu-
rion de
Savaria
^\
enfin
trois
Augustales
ou
s vir i
de
Vo-ubilis
(Maur tanie
Tingitane)
'^
de
Nemausus
'',
de
Sarmi-
L C. I.
Lat., VIII,
2630.
2.
Id.,
YII,
210.
3.
Id.,
III,
36.37.
4.
Id.,
III,
7768-7771.
On
no
sait
pas
si
Tih. Julius
Flaccinus
tait
gou-erneur
de
la
province
ou
commandant
d'une
l gion
:
son
titre
est
simple-ent
leg. Aug
.
pr.
pr.
5.
C.
I.
Lat., III,
12.387.
6.
Id.,
III,
3463,
4560,
7770;
VIII,
17721.
7.
Id., III, 881,
7769;
XIII,
7610.
8.
Id.,
XIII, 66.38;
Ann.
pigr.,
1900,
n
207.
9.
G.I.
Lat., III,
4809.
10.
Id.,
ibid.,
4015;
cf. 4017.
11.
Id.,
ibid.,
4044;
VIII,
1841;
XIII,
.3461.
12.
Id., VIII,
26.31.
13.
Id., III,
973.
14.
Id.,
ibid.,
7907.
15.
Id.,
ibid.,
4156.
16.
Id.,
VIII,
21822.
17.
Id.,
XII,
4069.
L'inscription
a
t
trouv e
au
village
actuel
de
Man-
duel.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
36/280
26
CHAPITRE
premip:r
zegethusa
'.
On
peut
rattacher
ce
gi'oupe
Liicretia
Fida,
pr tresse
de
Rome
et
d'Auguste
du
conventiis
de
Bracara
Augusta
en
Tarraconaise
-.
Il
faut
remarquer
ici
que
les
cit s,
dans
lesquelles
ces
magistrats
ou
dignitaires
muni-ipaux
exer aient
leurs
charges,
taient, soit
comme
Lam-
baesis,
Savaria,
Sarmizegethusa
et
Bracara
Augusta,
des
villes
qui
devaient
leur
d veloppement
l'occupation
inih-
taire
du
pays,
soit
comme
Nemausus
et
sans
doute aussi
Volubilis
des villes
o
il
y
avait
eu immigration
trang re.
Les
simples
particuliers,
c'est- -dire les d dicants dont
le
nom
n'est
point
suivi
de
la mention
d'une
fonction,
d'un
grade
militaire,
d'une
charge
ou
d'une
dignit
municipale,
sont
les
plus
nombreux. Il
ne
se
trouve
parmi
eux
qu'un
seul
citoyen
romain,
ou
du
moins il
n'en
est
qu'un
pour
lequel
soit
indiqu e
la
tril)u
dans
laquelle
il
tait
inscrit
:
L.
Antonliis
L.
f.
Galeiria
iribu.)
Sahinus,
Valentia
en
Tarraconaise
'\
Au
contraire,
les affranchis
et
les
esclaves
ne
sont
point
rares
parmi
les
fid les
des
divinit s
gyp-iennes
:
Valentia,
il
y
avait
un
sodalichan
rcriuo'um
qui
c l brait
le
culte
d'Isis
'*;
dans
la
m me
ville,
un
esclave,
Callinicus,
invoqua
Serapis
pour
le
salut de
son
ma tre
''.
Des
affranchis
sont nomm ment
d sign s
par les
textes
Salacia
(Lusitanie)
,
aux
Aquae
Calidae
voisines
de
Ge-
rona
',
Nemausus
^
Scarbantia
en
Pannonie
^
Sarmi-egethusa
'^
Si l'on
ajoute
ces
affranchis
et
ces
esclaves
priv s,
les
esclaves
et
les
affranchis
imp riaux
'^
et
les
1. CI.
Lat.,
III,
1428.
2.
Id.,
II,
2416.
3.
7d.,
II,
3729.
4.
m., ibid.,
37.30
=
0001.
5.
Id., ibid.,
.3731.
6.
Id.,
ibid.,
33.
7.
Id.,
il)id.,
1491.
8.
7d.,
XII,
.301.3.
.3060.
9.
Id.,
III,
42.34.
10.
H.,
ibid..
1128,
7908.
11.
/(/.,
III,
1011.
cf.
101');
VIII.
1811:
XIII,
31G1.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
37/280
LES CULTP^.S
EGYPTIENS
27
affranchis
qui
exer aient
la
dignit
d'Anguslales
ou
de
seriri
\ on
constate
que
le
culte
des
divinit s
gyptiennes
tait
populaire
dans
cette
classe sociale.
Il
est
encore
un
autre
caract re
qui frapp ,
lorsqu'on
examine les
noms
de
ces
simples
particuliers,
c'est
la
proportion
relativement
lev e
des
cognomma
d'origine
grecque.
Et
tout
d'abord,
plusieurs
d dicaces
ou
ex-voto
sont
r dig s
en
grec,
par
exemple
Carthage
-
et
Tomes
^;
sur ces
textes les
noms
sont naturellement crits
en
grec,
n,
A'jp/^Xio'.
aa-t.v',xo'.,
to;
OOaAiow; 'AAi avooo ,
A'. vjto
'Ho'jXo'j,
KaoTtUiv
'Avo'j 'lwvo;,
Koovo-jto;
6
/.al
lixoa- ov,
ITo -j-
Ijyo^
h
xal
A vvE'.vo;.
En
outre,
dans les
inscriptions
latines,
il n'est
point rare
de
rencontrer
des
noms comme
P.
Quinc-
tius
Paris
'\
Ti.
Cl(audius)
Saraimicus
%
Flaminia
Pale
\
Livia
Chalcedonica
\
Sempronia
Lychnh
^
Cinnamits
\
Q.
Senius
Euplus
' ,
Q.
Obellius
Evangelus
,
A.
Julius
Leo-
nas
'-. Comme
d'autre
part
les
affranchis
et
les esclaves
portent
en
majorit
des
noms
grecs,
que
m me
parmi
les
l gats
il
en
est
un
qui
se
nomme
Cl(audius)
liieyrjngijiianus
et
que
parmi
les
officiers
se
trouve
un
centurion
du
nom
de
C.
Julius
Antlgoans
''',
n
voit
quelle
place
consid rable
les Grecs tiennent
parmi
les fid les
ou
les
pr tres
des divi-it s
gyptiennes
dans
les
provinces
latines de
l'empire.
Dans
certaines villes
m me,
ils
semblent
tre
en grande
1.
C.I.Lat.,
VIII, 21822;
XII,
4069.
2.
Id..
YIII, 1003,
1005,
12193.
3.
Arch ol.
ep jr.
Mittheil.,
1882,
p.
23
n.
46;
189fj,
p.
97
n.
41;
Inscr
graec.
ad
res
Roman,
pei'tin., I,
601.
4.
C.
I.
Lot.,
III,
2903.
5.
Id.,
VIII,
1004.
6.
Id., II,
1611.
7.
Id.,
ibicl.,
3387.
S.
Id., ibid.,
4080.
9.
Id.,
XII,
3059.
10.
Id., ibid., 3060.
11.
Id.,
XIII,
1738.
12.
Id., XII,
3043.
13.
/rf.,
ill,
881.
7/25/2019 Les Cultes Paiens Dans LEmpire Romain Premiere Parite-Les Provinces 1200048127
38/280
28
CHAPITRE
PREMIER
majorit
:
Carthage,
tous
les
fid les
aujourd'hui
connus
de
Serapis
portent
des
noms
grecs,
Recommended