MARLÈNE LEBRUN Faire vivre la littérature dans la classe de français en formant un sujet de...

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MARLÈNE LEBRUN

Faire vivre la littérature dans la classe de français en formant

un sujet de culture

Pourquoi parler d’enseignement-apprentissage?

Elèves et apprentissage Elèves en difficulté, décrocheurs?

Elèves résistants ou motivésUn problème de point de vue

Transfert de la réussite éducativeApprentissage comme

réorganisation de savoirs déjà là

S’agit-il d’éclairer les causes des résistances des élèves?Ou s’agit-il d’appréhender la nature de leurs difficultés ou résistances?J’ai toujours fui l’écriture dans le dessin. A l’âge où l’école me faisait remplir d’interminables lignes, mes lettres se transformaient en bonhommes qui s’en allaient batifoler dans la marge.

Daniel PENNAC

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Éclairage épistémologique

Les conditions pour enseigner et apprendre, c’est-à-dire comment enseigner et apprendre de telle sorte qu’il soit impossible de ne pas réussir

Comenius, La Grande Didactique,

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Situation paradoxale des sociétés modernes

Nos cultures sont envahies par l’écritLes citoyens lisent peu ou moins……???????Définition de la lecture et des supportsDistinction entre lecture fonctionnelle et lecture littéraire

Causes de l’échec scolaire

Causes multiples

Un ensemble de facteurs liés à l’individu, à l’environnement familial et institutionnel

Le danger du déterminisme. Et l’effet maître?

La question des causes n’est pas pertinenteConséquences sociales et psychologiques

Le rapport à

Il s’agit de travailler sur la nature des difficultés ou des résistances aux apprentissages, au savoir, à l’école, à la culture et à la langue dominantes…..

Un problème de rapport à

Le travail du sociologue Bernard LahireRapport oral pragmatique vs rapport oral distancié

Compétence à lire-écrire un texte littéraire

Difficile à préciser car engage une conception de la lecture-écriture littéraire

Ne pas dissocier l’apprentissage des contenus comme savoirs et savoir-faire et le rapport à ces contenus construit par l’apprenant

Découle d’une situation d’enseignement-apprentissagePerformance comme ensemble de compétences et d’appétences à un moment donné de l’apprentissagePlusieurs indicateursDiscours sur et représentationsRapport à comme le fait d’un sujet épistémique, scolaire et culturelRapport au savoir, à la langue, à l’école, à la culture?

Rapport à comme performance

Notion nodale en didactique

Dans le champ de la didactique, le concept de rapport à désigne la relation (cognitive mais aussi socio-psycho-affective) qu’entretient l’apprenant avec les contenus.Cela conditionne en partie l’apprentissage de ces derniers: un rapport aux contenus qui ne correspond pas à celui que l’école envisage peut rendre difficile l’accès aux contenus enseignés.Pourquoi envisager l’acculturation?

Abdellatif Kechiche

Une réflexion sur la cultrure

Une histoire de sens et de transfert

Une littérature exigeante pour tous, et surtout les plus démunis

L’ exemple du film L’esquive

Donner du sens aux apprentissages

Pratiques sociales de référence quand elles existent en lien avec pratiques scolaires

Développer une posture critique

Formuler un jugement de goût et de valeur

Apprécier les textes littéraires

Former un sujet de culture

Un texte critique qui émane d’un sujet

Samira: élève de 15 ans

La Princesse de Clèves de Madame de la Fayette

Roman d’analyse du XVIIème

Lorsque j’ai parcouru la liste des romans proposés, j’ai été immédiatement accrochée par le titre de l’œuvre de Lafayette, La Princesse de Clèves, et j’ai donc opté pour ce titre. Quel choix n’avais-je pas fait là ! La Princesse de Clèves est la plus déplaisante, irritante et ennuyeuse histoire que je n’ai jamais lue. Tout d’abord mes critiques se portent sur la construction de l’œuvre, les premières pages sont déterminantes pour capter l’intérêt du lecteur et Madame de Lafayette commence son roman par une description générale et abstraite de la cour qui semble s’éterniser. L’avalanche de personnages, qu’elle nous présente à un rythme accéléré, est d’autant plus difficile à suivre que les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres ne sont pas très claires. La suite du récit présente la même difficulté car celle-ci est ponctuée d’épisodes secondaires aussi caractérisés par le nombre impressionnant de personnages et la complexité des liens qui les unissent .Ainsi, lorsque Madame de Lafayette nous décrit Madame de Valentinois ou une autre duchesse il faut se contenter d’ « une incomparable beauté et d’un esprit surprenant» pour pouvoir ensuite les différencier entre elles.

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Le second point que je n’ai pas apprécié est le style de la romancière : les phrases d’une longueur incroyable, émaillées de « que » et de « qui », les répétitions de même terme, l’excès d’hyperboles, brouillent la compréhension et oblige, le plus souvent à une relecture. Pour tout exemple, je ne citerai qu’une phrase extraite du roman : «  Ils convinrent qu’il ne fallait pas rendre la lettre à la reine dauphine, de peur qu’elle ne la montrât à Mme de Martigues, qui connaissait l’écriture de Mme de Thémines et qui aurait aisément deviné par l’intérêt qu’elle prenait au quidams, qu’elle s’adressait à lui » Rendez-vous compte que tout l’ouvrage est écrit ainsi !

Enfin, j’ai trouvé particulièrement agaçant le comportement de l’héroïne, Mme de Clèves. Elle me paraissait indolente, engourdie et sans conviction. Tout au long du récit, on a envie de la secouer, de la remuer. Lorsque M. de Clèves meurt, on est persuadé qu’elle va se réveiller, réagir et qu’enfin elle va annoncer son amour à Monsieur de Nemours. Et bien pas du tout ! Mme de Clèves, se sentant coupable du décès de son mari, n’épousera pas Monsieur de Nemours. Elle se laissera même périr de chagrin. On reste donc déconcerté par le renoncement final dont on a du mal à démêler les véritables causes.

L’importance de la communauté critique

Pas de « texte à tête »

Le conflit interprétatif pour mieux se dire à travers sa lecture

Quête identitaire à verbaliser pour la partager

L’exemple de l’expression d’une préférence de personnage avec les Fables de La Fontaine

Les apports des sociologues et des psychologues de l’éducation

Le rapport à

Le marché de Bourdieu

Le conflit socio-cognitif

Des dispositifs et des projets didactiques

Enjeu fédérateur

Former un lecteur-auteur actif, critique et passionné

C’est-à-dire un sujet de culture et un acteur culturel ( réception et production)

Une équipe de praticiens réflexifs

Modélisation et expérimentation dans une interaction féconde entre la pratique et la théorie

L’exemple des comités de lecture

Dans une école maternelle Freinet

Le rôle de l’enseignant de français

Un expert des théories de l’enseignement-apprentissage

Un amateur éclairé de littérature

Un auteur-expérimentateur de dispositifs et/ou projets didactiques

Un guide et un passeur

Un acteur culturel dans la communauté de la classe

Le journal de lecture dialogué

J’ai bien aimé les mots que disait la mouette : liberté, justice, dignité, parole, tolérance, différence, tendresse, paix, amitié, joie, amour, bonheur, gaieté, espoir, innocence, rire, voyage. A propos de l’album de Claude Clément, Le mot sans lequel rien n’existe

Fonctions du JLD

- Nous faire connaître des livres. - Nous donner envie de les lire ou de ne pas les lire.- Nous permettre de garder en mémoire nos lectures.- Nous permettre d’échanger autour de nos lectures.- Nous permettre de partager nos lectures.- Nous permettre de former une communauté de lecteurs critiques.

POUR GARDER DES TRACES DE MES LECTURES

JE PEUX :- faire un dessin.- recopier une phrase qui me plaît : c’est-à-dire faire une citation.- inventer un poème ou une chanson à partir du thème de l’histoire.- décrire un personnage, faire sa carte d’identité.- faire des hypothèses sur la suite du récit.- donner des impressions de lecture de l’ordre du ressenti et des émotions.- faire un résumé ou une quatrième de couverture.- dire ce que je pense de l’histoire, des personnages.- commenter en faisant référence à mon propre vécu.- parler de mes conditions de lecture, de ma façon de lire.- comparer avec d’autres œuvres, d’autres textes.- convaincre les autres lecteurs de le lire ou pas

La Gloire de mon père de PagnolJ’ai bien aimé ce livre car c’est une vraie histoire mais ce n’est pas mon livre préféré. On voit bien que la mode change car dans le livre il y a encore des chevrotines, c’est plus dangereux et pour se marrer ils vont à la chasse. Je me demande comment il a fait pour se rappeler des tas de choses. Je conseille à toute la classe de le lire !!! 

Nassim

Paméla

* J’ai trouvé ce livre bien long et comme je n’aime pas lire ! Pourtant ce livre m’a beaucoup plu car il y a de l’action et à la fois du suspense. Il y a le fait que Marcel ne se vante pas et j’aime bien qu’on ne se vante pas. Bon, à vrai dire, quelquefois il est un peu obligé ! Et comme Alexandre vous l’a dit, ce livre est celui que j’ai préféré. Pour les paresseux qui n’aiment pas lire ou soi-disant pas le temps, je leur conseille vivement de lire ce livre extraordinaire (et en plus on parle un peu sur la Provence, alors profitez-en)

Le cahier d’ écrivain

Développer une posture d’auteur

Libérer l’écriture par les inducteurs d’écriture et le partage

Développer une intention esthétique et une attention critique

Une pratique de socialité littéraire

Le comité de lecture

Legere: choisir, cueillirPratique sociale de référenceChaque lecteur présente sa nouvelle en - justifiant le titre- présentant son personnage préféré- sa réaction par rapport à la chute- lecture offerte d’un ou deux extraits représentatifs-Jugement de goût et de valeur sur la nouvelle

Les enjeux du comité de lecture

Vote et choix d’une œuvre, de l’individuel au collectifA présenter au comité puis à la classeTexte de 4ème de couverture à élaborer collectivement pour exposéEnjeu: achat du livre pour la classe ou la bibliothèqueProsélytisme lectoral et intersubjectivitéCommuniquer un jugement de goût et de valeur

Le concours de lecture

Les questions ouvertes

Ouvrir le débat interprétatif

Inciter à lire par l’écriture de questions et de jeux

Le geste anthologique

Définition de l’anthologie

Sortir d’une posture de réception pour entrer dans une posture de production

Ecriture hypertextuelle et métatextuelle

L’écriture coopérative

Hypothèse: prendre le relais d’un texte écrit par un pair impose la relecture et génère un gain de cohérence et de cohésionConsignes d’écriture: planification

Dictée à l’adulte pour l’introduction

Ecriture relayée

Réécriture

L’échange culturel

Entre des classes géographiquement éloignées

Utilisation des échanges électroniques et postaux

L’intérêt pour une culture autre génère une prise de conscience de sa propre culture

Le retour sur ses pratiques littéraires

Vers une prise de conscience de son rapport à

Le carnet de bord

Les représentations liées à la lecture et à l’écriture: prise de conscience de leur évolution

Outil d’évaluation formative

Le rôle de la communauté: le conflit sociocognitif, la différence de points de vue, de stratégies et d ’attentes

Spécificité des dispositifs didactiques

Prise en compte de l ’hétérogénéité linguistique et culturelle des classes comme richesse

Mise en œuvre de la différenciation pédagogique

Une didactique coopérative

De la maternelle à l’université

La communauté de la classe

Pour réconcilier ou apprivoiser les élèves avec la lecture/écriture littéraires

Une didactique coopérative qui donne du sens aux apprentissages

L’œuvre comme une belle aux pages dormantes

Le professeur comme un responsable d’agence de rencontre qui marie les textes et les lecteurs, auteurs potentiels

L’arbre lecteur, de Didier Lévy et Tiziana Romanin

Dans le jardin, en face de ma chambre poussait un arbre. Personne ne savait ce que c’était comme arbre, mais on aurait dit qu’il aimait bien se pencher au-dessus de moi pour lire par-dessus mon épaule…Un petit album très court sur la lecture…et le livre en tant qu’objet. L’arbre qui veillait sur l’enfant lecteur meurt suite à un coup de foudre (!) et l’enfant aidé de sa mère va le transformer…en livre.

De quelques définitions

Littérature comme alphabet en désordre

Culture comme lien et partage

Lecture comme choix

Ecriture comme expression d’un sujet avec une intention esthétique

Lecture/écriture comme communication

Posture critique et posture auctoriale

L’importance des TICE dans les dispositifs didactiques présentés

L’exemple de l’échange culturel

L’exemple de l’écriture coopérative

TICE comme outil de communication mais aussi et surtout outil d’apprentissage à vocation heuristique ( les opérations récursives de l’écriture)

Deux ouvrages

La classe de littérature et de françaisMarlène LebrunEME, Cortil-Wodom, BelgiqueCollection: proximités didactiquesAnnée de publication: 2010

En 2005, Posture critique et geste anthologique, même maison d’édition

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de votre invitation

de votre attention

Place au débat…………

marlene.lebrun@hotmail.commarlene.lebrun@edu.ge.ch

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