Point de regard sur le peuple et ce quil peut souffrir Euripide, les suppliantes. Point de regard...

Point de regard sur le peuple et ce qu’il

peut souffrir

Euripide, les suppliantes.

Je pousse un chariot qui contient tous mes trésors

Mon visage est sale, je ne suis pas rasé, mes vêtements sont en lambeaux.

Je dégage une mauvaise odeur qui vous fait reculer.

Vous détournez les yeux lorsque vous passez près de moi,

comme si m’ignorer efface mon existance.

Si aujourd’hui je suis là,  le désespoir m'y a conduit .

Avez-vous vu les pieds des sans logis?

Gonflés par le froid et l’alcool

Vous  ne jetteriez même pas un seul regard sur eux,

Vous tous qui habitez dans des maisons.

Avez-vous ressenti la faim ? Quand vous dites à un ami "je meurs de faim"

Vous n'avez même pas une toute petite idée de ce que cela signifie

Ne pas manger pendant des  jours.

Essayer de se trouver un repas en fouillant les poubelles sous le regard plein de dégoût des passants,

entendre les rires derrière soi.

La charité s.v.p !Votre réponse habituelle "désolé je n'ai rien sur

moi," est un mensonge flagrant,

Vous vous dites quel vieil ivrogne, mais moi, je veux juste une tasse de café et un morceau de pain.

Quand vous me voyez dormant sur les cartons avec des couvertures ou des journaux pour me couvrir, je vous

repousse toujours.

Je garde enfoui le souvenir de la douceur des

draps du temps où je dormais dans un lit.

Avez-vous jamais examiné le visage de quelqu'un se demandant quotidiennement, "Pourquoi tout ça ?"

vos yeux évitent de me regarder j’incarne vos peurs, mais il y a de belles choses en moi, je

communie avec les animaux, la nature….

Je suis... VOUS... Peut-être demain, Peut-être jamais,

Mais il y a toujours cette possibilité.

REGARDEZ-MOI. Je suis aussi un être humain. Sale, froid, affamé et désespéré, mais toujours vivant, j’ai un cœur, j’ai une

âme.

Donc la prochaine fois quand vos yeux se poseront sur moi,

regardez moi en face,

Je mérite au moins ce

regard .

Je suis le résultat du rejet de la société, de l’indifférence,

de l’exclusion.

Peut-être qu’un jour nos yeux se rencontreront et vous m’offrirez une tasse de café chaud et un morceau de

pain.

Quand j'ai perdu mon travail et ma famille qui en avait assez de mon alcoolisme, Je suis parti pour les libérer de

ma douleur.

C'était loin d'être un acte noble,

car je les ai perdus à jamais.

Peut-être comprendrez-vous que rien n’est acquis, que la famille, le travail, le logement, tout est fragile pendant ce long parcours

de la vie.

M'AVEZ-VOUS VU ? ? MOI JE VOUS AI VUS Pourquoi tant d’indifférence ?

EUX AUSSI ONT LE DROIT D'EXISTERJe DEMANDE JUSTE DE ME REGARDER

AVEC LES YEUX DE VOTRE COEURVOUS NE CONNAISSEZ PAS DU TOUT LA RAISON

DE CHAQUE PERSONNE QUI COMME MOISONT DEVENUES DES SANS ABRIS

Je SUIS L'HUMBLE. Je SUIS LE SANS-ABRI.

J’ai aussi le droit d’exister, je vous demande simplement de me regarder, me regarder avec les yeux du cœur,

avec des yeux qui ne jugent pas.

Vous ne connaissez pas la raison qui fait qu’on bascule, combien de personnes comme moi sont devenues des

sans abris?

JE SUIS LE SANS-ABRI.

M’AVEZ-VOUS VU??

Images : du net

Musique : CE MATIN

Conception : HUGUETTE Huguette32@hotmail.com

Février 2006