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Sandro Botticelli
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Baseline Co Ltd33 Ter - 33 Bis Mac Dinh Chi St., Star Building, 6e étageDistrict 1, Hô-Chi-Minh-VilleVietnam
© Parkstone Press International, New York, USA© Confidential Concepts, worldwide, USA
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Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouvechez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nosrecherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur danscertains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloirvous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-78042-403-3
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Introduction
La place qu’occupait Botticelli parmi les artistes italiens de son temps était certes
honorable, mais elle n’avait rien d’exceptionnel. De son vivant, déjà ses
contemporains parlaient souvent de sa vie et de son œuvre de façon assez
circonstanciée, sans pourtant lui accorder de place particulière par rapport à ses
coreligionnaires. Ceci est aussi vrai des sources littéraires de l’époque, en particulier telles que
nous les livrent les mémoires d’Albertini et les travaux de Francesco Billi, ou encore l’Anonymus
de Gaddi. Plus tard, Botticelli tombe de plus en plus dans l’oubli. Au XIXe siècle, alors que
l’intérêt pour l’art italien ancien se remet à croître peu à peu, celui-ci se porte d’abord sur les
sévères représentations d’une dévotion fanatique du Pérugin plutôt que sur les œuvres de
Botticelli. Même un admirateur aussi enthousiaste de l’art de la Renaissance que Jacob
Burckhardt ne place pas Botticelli aussi haut que ses contemporains florentins dans son
Cicerone ; la description qu’il en donne relève moins les talents que les faiblesses de l’artiste.
C’est ainsi qu’il écrit :
« Botticelli n’a pas été à la hauteur de ses ambitions. Il aimait exprimer la vie et les
émotions à travers un geste tempétueux et peignait souvent dans une précipitation maladroite.
Il aspirait à un idéal de beauté et est resté figé sur un type de visage récurrent et
reconnaissable de loin, qu’il reproduit ici et là de façon fort charmante, mais souvent plutôt
avec rudesse et sans y mettre de vie. »
Dans son histoire de la peinture italienne, Cavalcaselle juge l’artiste avec encore plus de
condescendance et le range bien loin derrière son compatriote Domenico Ghirlandaio. Et, il
faut le reconnaître, les critiques sévères adressées par Morelli, sont tout aussi injustes.
Les premiers à gratifier Botticelli d’une plus grande attention furent les peintres anglais.
Depuis l’engouement des Préraphaélites pour les créations de Botticelli – et en particulier
Dante Grabriel Rossetti, et Burne-Jones – la considération qu’on lui voue n’a cessé
d’augmenter de façon très nette, donnant lieu à la publication de multiples monographies
populaires ainsi que de quelques ouvrages scientifiques fondamentaux. Aujourd’hui ses
œuvres comptent parmi les plus recherchées du marché de l’art.
On sait assez peu de choses sur la vie même de Botticelli. Vasari, l’une des sources les plus
exhaustives, relate quelques anecdotes sur la vie de l’artiste, mais ce qu’il nous livre par
ailleurs sur sa personne et son travail, se révèle parfois peu fiable à la lumière des documents
que l’on a découverts depuis. C’est pourquoi, c’est avant tout sur ses œuvres et leur
interprétation que nous devons fonder notre critique, pour en tirer les conclusions qui
s’imposent quant à sa personnalité.
1. Portrait de jeune
homme, vers 1469.
Tempera sur panneau
de bois, 51 x 33,7 cm.
Galleria Palatina
(Palazzo Pitti),
Florence.
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2. La Vierge et l’Enfant
avec le jeune saint
Jean-Baptiste,
vers 1470-1475.
Tempera sur panneau
de bois, 90 x 67 cm.
Musée du Louvre,
Paris.
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3. La Vierge à l’Enfant et
deux anges, vers 1470.
Tempera sur panneau
de bois, 100 x 71 cm.
Museo e Galleria
Nazionale di
Capodimonte, Naples.
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Mais même là, il est parfois difficile de livrer une opinion rigoureuse. Tout d’abord parce
qu’il est délicat de distinguer, parmi toutes les œuvres reproduites avec une fidélité
intentionnelle par ses élèves et ses imitateurs, lesquelles sont réellement de la main de
Botticelli, mais également parce que le foisonnement créatif de l’auteur en rend
l’interprétation difficile. De ce fait, ces œuvres ont tendance à nous induire souvent en erreur
là où l’information fait défaut. Et pourtant, s’il y a un artiste qui requiert de la rigueur dans
son analyse, c’est bien Botticelli. Dans les légendes et les commentaires de ses tableaux, et en
particulier de ses dessins pour la Divine Comédie de Dante, le peintre nous indique lui-même
la voie à suivre.
I. Origines, maîtres et œuvres de jeunesse
Nous savons aujourd’hui que la carrière de Botticelli s’étend sur les trois dernières
décennies du XVe siècle : il réalisa sa première œuvre connue en 1470, la dernière daterait
de 1500. Mais il est possible que quelques tableaux aient vu le jour avant ou surtout après
cette période, car il est peu probable que Botticelli n’ait plus rien produit entre 1500 et
l’année de sa mort, en 1510.
Botticelli devint un artiste, alors que les maîtres anciens comme Uccello, Castagno ou
Donatello étaient toujours en activité ; en fait, il fut non seulement l’élève d’un des artistes
les plus fameux de son temps, Fra Filippo Lippi, mais il eut aussi pour amis Léonard de
Vinci et Michel-Ange. Et pourtant, aucun d’entre eux ne l’a véritablement influencé. Ses
réalisations ne possèdent ni la sobre splendeur d’un Masaccio ou d’un Andrea del
Castagno, ni la liberté maîtrisée qui caractérise déjà les œuvres de jeunesse des artistes de
la Haute Renaissance italienne. Les œuvres de Botticelli sont l’expression picturale la plus
pure et la plus singulière de cette culture, dont il est l’enfant authentique, qui culmina avec
Laurent le Magnifique et son entourage.
La précédente génération d’artistes récolta apparemment sans efforts ce que toute une
lignée géniale avait conçu et obtenu péniblement avant elle. De surcroît, l’art de cette jeune
génération de Florentins apparut comme un pâle reflet des prodiges réalisés par les maîtres
anciens. Ces disciples, dont Fra Filippo fut le meilleur professeur et guide avec son sens de la
réalité et son don de la composition, ne sont plus des pionniers comme leurs prédécesseurs
et maîtres, mais au contraire, ils s’approprient leurs acquis, les développent dans certaines
directions, préparant ainsi le moment où l’art connaîtra un renouveau. Les frères Antonio
et Piero Pollaiuolo ainsi qu’Andrea Verrocchio, tous trois maîtres de la sculpture du bronze,
parent les formes de leurs toiles de rondeurs pleines et d’effets pittoresques ; grâce à leurs
couleurs vernies si originales, les sujets qu’ils peignent se teintent de nuances lumineuses,
4. Madone à la roseraie,
vers 1470.
Tempera sur panneau
de bois, 124 x 65 cm.
Musée des Offices,
Florence.
5. La Vierge à l’Enfant,
1469-1470.
Tempera sur panneau
de bois, 120 x 65 cm.
Musée des Offices,
Florence.
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