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AVERTISSEMENT
Ce document est le fruit d'un long travail approuv par le jury de soutenance et mis disposition de l'ensemble de la communaut universitaire largie. Il est soumis la proprit intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de rfrencement lors de lutilisation de ce document. Dautre part, toute contrefaon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pnale. Contact SCD Nancy 1 : theses.sante@scd.uhp-nancy.fr
LIENS Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm
ACADEMIE DE NANCY-METZ
UNIVERSITE HENRI POINCARE NANCY 1
FACULTE DE CHIRURGIE DENTAIRE
Anne 2010 N 3207
THESE
pour le
DIPLOME DETAT DE DOCTEUR
EN
CHIRURGIE DENTAIRE
par
Sabine GILLOT
Ne le 7 septembre 1984 NANCY (54)
LA PLACE DE LA POSTURE DANS LE DIAGNOSTIC
ET LES DECISIONS THERAPEUTIQUES
Prsente et soutenue publiquement le 19 mars 2010
Examinateurs de la thse :
Pr C. STRAZIELLE Professeur des Universits Prsidente
Dr J. SCHOUVER Matre de Confrences des Universits Juge
Dr J.M MARTRETTE Matre de Confrences des Universits Juge
Dr F. SIMON Assistant Hospitalier Universitaire Juge
Dr S. CHASSAGNE Praticien Hospitalier en Odontologie Invite
2
3
Par dlibration en date du 11 dcembre 1972, la Facult de Chirurgie Dentaire a arrt que
les opinions mises dans les dissertations qui lui seront prsentes
doivent tre considres comme propres leurs auteurs et quelle nentend leur donner
aucune approbation ni improbation.
4
REMERCIEMENTS
5
A notre Prsidente,
Mademoiselle le Professeur C. STRAZIELLE
Docteur en Chirurgie Dentaire
Professeur des Universits
Habilit diriger des Recherches par lUniversit Henri Poincar, Nancy-I
Responsable de la sous-section : Sciences Anatomiques et Physiologiques,
Occlusodontiques, Biomatriaux, Biophysique, Radiologie
Nous vous sommes reconnaissants de lhonneur que vous nous faites
en acceptant la prsidence de cette thse.
Votre intrt et votre gentillesse ont t fort apprcis lors de notre
passage Brabois Adultes.
Veuillez accepter lexpression de notre sincre reconnaissance.
6
A notre juge,
Monsieur le Docteur J. SCHOUVER
Docteur en Chirurgie Dentaire
Docteur en Sciences Odontologiques
Matre de Confrences des Universits
Responsable de la Sous-section : Prothses
Vous avez eu la gentillesse de bien vouloir diriger cette thse.
Cest avec intrt et plaisir que jai suivi votre enseignement,
Toujours aimable, disponible et proche de vos tudiants,
Soyez assur de notre reconnaissance et de notre profond respect.
7
A notre juge,
Monsieur le Docteur J.M MARTRETTE
Docteur en Chirurgie Dentaire
Vice Doyen la pdagogie
Docteur en Sciences Pharmacologiques
Matre de Confrences des Universits
Sous-section : Sciences biologiques (Biochimie, Immunologie, Histologie,
Embryologie, Gntique, Anatomie pathologique, Bactriologique,
Pharmacologique).
Nous tenons vous remercier chaleureusement davoir accept de
participer ce jury. Je tiens personnellement vous exprimer ma
plus sincre gratitude pour tout ce que vous mavez apport lors de
mon passage dans le service dentaire de Toul et de votre constante
bonne humeur lors de vos vacations.
Puissiez-vous trouver ici lexpression de nos sincres remerciements.
8
A notre juge,
Monsieur le Docteur F. SIMON
Docteur en Chirurgie Dentaire
Assistant Hospitalier Universitaire
Sous-section : Prothses
Cest avec spontanit et plaisir que vous avez accept de
siger parmi les membres du jury.
Aussi mest-il agrable de vous tmoigner ici ma sincre
gratitude.
9
A notre invite,
Madame le Docteur C. CHASSAGNE
Docteur en Chirurgie Dentaire
Praticien Hospitalier en Odontologie
Vous avez bien voulu apporter un regard avis sur ce travail. Nous
vous remercions du grand intrt dont vous avez fait preuve et des
conseils que vous nous avez apports.
Veuillez trouver ici le tmoignage de notre profonde gratitude.
10
A MES PARENTS,
Ayant pleine conscience de laide que vous mavez apporte tout au long de mes
tudes, pour votre ternel soutien et comprhension, recevez la rcompense de ces
annes damour et dencouragement. Que cette thse soit pour vous la gratification
de vos nombreux sacrifices.
Trouvez ici le tmoignage de mon affection et de mon immense reconnaissance.
A ALEXANDRE, mon Amour
A MON FRERE HERVE,
Pour son soutien.
A MON FRERE STEPHANE ET A MARIE-LAURE,
Avec tous mes vux de bonheur.
A MA TANTE ANNICK,
Pour ces longues heures de relecture !
A TOUTE MA FAMILLE,
A TOUS MES AMIS
11
PLAN
12
INTRODUCTION p.21
CHAPITRE I : LA POSTUROLOGIE p.23
1 - Introduction p.24
2 - Historique p.25
3 - Vision globale de la posturologie p.26
3.1 - Le Systme Postural dAplomb (SPA) p.27
3.1.1 - Dfinition
3.1.2 - Examen clinique et posturographie
3.1.3 - Mode de fonctionnement du SPA
3.1.3.1 - Le systme informatif sensoriel
3.1.3.2 - Le systme central danalyse
3.1.3.3 - Le systme effecteur musculaire
3.1.4 - Les autres fonctions du SPA
3.2 - Plus gnralement p.29
3.3 - Quand penser un trouble du systme postural ? p.30
3.4 - Qui soccupe du patient postural ? p.31
3.5 - Comment traiter un patient postural ? p.31
4 - Les chanes posturales p.32
4.1 - Les chanes antro-postrieures p.32
4.1.1 - La chane linguale ou antrieure
4.1.2 - La chane faciale ou postrieure
4.1.3 - La chane centrale ou pharyngo-prvertbrale
4.2 - Les chanes latro-masticatrices p.38
4.2.1 - Au niveau du crne
4.2.2 - Au niveau du corps
4.2.2.1 - La chane antro-latrale
4.2.2.2 - La chane postro-latrale
5 - La statique normale et pathologique p.42
5.1 - La statique normale p.42
5.1.1 - La statique normale de profil (plan sagittal)
5.1.2 - La statique normale de face (plan frontal)
5.1.3 - La statique dans le plan horizontal
5.1.4 - Conclusion
13
5.2 - Plus de 90% de la population prsente un dsquilibre postural p.45
5.2.1 - Le plan antro-postrieur
5.2.2 - Les troubles statiques de face
5.2.2.1 - La bascule des paules
5.2.2.2 - La position du bassin dans lespace
5.2.2.3 - Trois notions fondamentales doivent se dgager
5.2.3 - Les troubles statiques du plan horizontal
5.2.4 - Conclusion
5.3 - Les diffrentes expressions de la maladie posturale p.51
5.3.1 - Chez lenfant
5.3.2 - Chez ladulte
5.4 - Dfinition des tats de sant p.53
5.4.1 - Ltat adaptatif
5.4.2 - Ltat compensatif
5.4.3 - Ltat compensatif ou pathologique
5.5 - Les indications de la reprogrammation posturale globale p.58
6 - Le concept postural p.59
6.1 - Le systme central postural p.59
6.2 - Le systme priphrique postural p.60
6.2.1 - Loreille interne ou vestibule p.60
6.2.2 - Le pied p.61
6.2.3 - Lil p.62
6.2.3.1 - Introduction
6.2.3.2 - Notion doculogyrie
6.2.4 - Place de lappareil manducateur dans le systme tonique postural p.65
6.2.5 - Relation dents, yeux et posture p.65
6.2.5.1 - Relation yeux-posture
6.2.5.2 - Relation dents-yeux
6.2.5.3 - Relation dents-posture
6.2.5.4 - Conclusion
6.3 - Le Syndrome de Dficience Postural (SDP) p.69
6.4 - Schmas lsionnels p.72
6.4.1 - Schma lsionnel occlusal
6.4.2 - Schma lsionnel postural
6.4.3 - Schma lsionnel mixte
14
CHAPITRE II : LES DETERMINANTS OCCLUSAUX DE LA POSTURE p.75
1 - Introduction p.76
2 - La relation cranio-mandibulaire p.78
2.1 - Physiologie de lATM p.79
2.2 - Etiopathologie du dysfonctionnement cranio-mandibulaire p.80
2.2.1 - Le bruxisme
2.2.2 - La thorie musculaire
2.2.3 - La thorie accidentelle
2.3 - Classification des dsordres musculaires et des pathologies intra-capsulaires
2.3.1 - Les dsordres musculaires p.83
2.3.1.1 - La douleur faciale myogne
2.3.1.2 - La cphale de tension
2.3.1.3 - Les zones gchettes
2.3.2 - Les dplacements discaux p.84
2.3.2.1 - Grade 1 et 2 : la luxation discale rductible
2.3.2.2 - Grade 3 : la luxation discale irrductible
2.3.2.3 - Grade 4 : larthrose
2.4 - Aide au diagnostic des dysfonctionnements temporo-mandibulaires p.87
2.4.1 - Ltude de la cinmatique mandibulaire p.87
2.4.2 - Laxiographie p.92
2.4.2.1 - Utilisation dun axiographe mcanique
2.4.2.2 - Normalit des tracs axiographiques
2.4.2.3 - Pathologies des tracs axiographiques
2.4.2.3.1 - La luxation discale rductible
2.4.2.3.2 - La luxation discale irrductible
2.4.2.3.3 - Larthrose
2.4.3 - Limagerie p.97
2.4.3.1 - Les radiographies classiques
2.4.3.2 - Le scanner
2.4.3.3 - LImagerie par Rsonance Magntique (IRM)
3 - Les plans docclusion P.100
3.1 - Dfinition des plans de rfrence P.100
3.2 - La symbolique des plans rfrentiels p.101
3.2.1 - Le plan antro-postrieur
3.2.2 - Le plan transversal
3.2.3 - Le rle des canines
15
4 - La langue : fonction de dglutition, de ventilation, fonction posturale p.104
4.1 - La langue, une notion de globalit et rappels anatomiques p.104
4.2 - Les fonctions linguales p.105
4.2.1 - La succion - dglutition
4.2.2 - La respiration
4.2.3 - La mastication
4.2.4 - La phonation
4.2.5 - La posture
4.3 - Les dysfonctions linguales p.107
5 - Le nerf trijumeau, un nerf postural p.108
5.1 - Introduction
5.2 - Le trijumeau et les dures-mres
5.3 - Le nerf trijumeau est un nerf global
6 - Le rle de locclusion dans lquilibre postural p.112
6.1 - Matriel
6.2 - Echantillon
6.3 - Mthode
6.4 - Rsultats
CHAPITRE III : EXAMEN CLINIQUE POSTURAL ET DIAGNOSTIC p.114
1 - Interrogatoire postural p.115
2 - Lexamen de base du systme postural p.118
2.1 - Examen flash p.118
2.2 - Dans les trois directions de lespace
2.2.1 - Examen dans le plan frontal
2.2.1.1 - Sur le patient vu de face, on examine : p.119
2.2.1.1.1 - Les axes verticaux
2.2.1.1.2 - Les axes horizontaux
2.2.1.1.2.1 - Les axes majeurs
2.2.1.1.2.2 - Les axes mineurs
2.2.1.1.3 - Au niveau de lextrmit cphalique 2.2.1.2 - Sur le patient de dos, on examine : p.121
2.2.1.2.1 - Les axes verticaux
2.2.1.2.1.1 - Test vertical de BARRE
2.2.1.2.1.2 - Test des pouces de BASANI ou test des
pouces montants
16
2.2.1.2.2 - Les axes horizontaux
2.2.2 - Examen dans le plan sagittal (antro-postrieur ou de profil) p.127
2.2.2.1 - Les axes verticaux
2.2.2.2 - Le plan vertical postrieur
2.2.2.3 - Modifications des courbures
2.2.2.4 - Recherche dune rotation scapulaire anormale
2.2.3 - Examen dans le plan horizontal (transversal) p.129
2.2.4 - Ltude de la rotation cervicale p.129
3 - Examens des diffrents capteurs p.131
3.1 - Examen du capteur podal p.131
3.1.1 - Examen du pied
3.1.1.1 - Examen du pied en vue postrieure
3.1.1.2 - Lexamen podoscopique
3.1.1.3 - Lappui unipodal
3.1.2 - Examen de la marche avant et arrire p.132
3.1.3 - Examen des chaussures p.133
3.1.4 - Les anomalies podales et leurs consquences posturales p.133
3.1.4.1 - Le pied plat valgus
3.1.4.2 - Le pied creux varus
3.1.4.3 - Le pied creux valgus
3.1.4.4 - Les pieds double composante
3.2 - Examen du capteur dento-manducateur p.136
3.2.1 - Symptomatologie du dsquilibre de lappareil manducateur p.136
3.2.2 - Linspection cranio-faciale p.137
3.2.3 - Examen intrabuccal p.138
3.2.3.1 - Les paramtres occlusaux
3.2.3.2 - La cintique mandibulaire
3.2.3.3 - La cavit buccale
3.2.3.4 - Laudition (naturelle ou au stthoscope double pavillon)
3.2.3.5 - La palpation
3.2.3.5.1 - La palpation des ATM
3.2.3.5.2 - La palpation musculaire
3.2.4 - Corrlation avec la posture p.144
3.2.5 - Le bilan radiographique p.145
3.2.5.1 - Les clichs standards
3.2.5.1.1 - Lorthopantomogramme ou OPT
3.2.5.1.2 - Les tomographies
3.2.5.1.3 - Lincidence de WEINBERG
3.2.5.2 - En cas de dysfonction cranio-mandibulaire
17
3.3 - Examen du capteur oculaire p.147
3.3.1 - Symptomatologie du dsquilibre du capteur oculaire p.147
3.3.2 - Inspection du patient p.148
3.3.3 - Les diffrents tests p.149
3.3.3.1 - Le test de motilit
3.3.3.2 - Le test des reflexes cornens ou test dHIRSCHBERG
3.3.3.3 - Le test de convergence
3.3.3.4 - Le test de convergence reflexe
3.3.3.5 - Le cover test
3.3.3.6 - Le test de lil directeur
3.3.3.7 - Le test de ROMBERG ou test des index 3.4 - Examen du capteur labyrinthique p.154
3.4.1 - Symptomatologie de latteinte du systme labyrinthique p.155
3.4.2 - Inspection p.156
3.4.3 - Les tests posturaux p.156
3.4.3.1 - Le test de BABINSKI ou de marche en toile
3.4.3.2 - Test de FUKUDA ou test de pitinement
3.4.3.3 - Test du reflexe nucal
3.4.3.4 - Test de ROMBERG
3.4.4 - Examen postural p.159
3.5 - Les examens complmentaires p.159
3.5.1 - Le podomtre lectronique
3.5.2 - Examen stabilomtrique
3.6 - Les obstacles p.162
3.6.1 - Les vraies jambes courtes p.162
3.6.2 - Les cicatrices pathologiques p.164
3.6.2.1 - Physiopathologie
3.6.2.1.1 - Le drglement postural
3.6.2.1.2 - Le drglement bionergtique
3.6.2.1.3 - Le drglement mtabolique
3.6.2.1.4 - Action sur les corrections posturales
3.6.2.2 - Linterrogatoire
3.6.2.3 - Examen de la cicatrice 3.6.3 - Les polymtallismes et les microgalvanismes p.166
3.6.3.1 - La gense des courants et des pathologies
3.6.3.2 - Les diffrents courants
3.6.3.3 - Les diffrentes pathologies susceptibles dtre influences ou
provoques par les microcourants
18
3.6.3.4 - Inspection
3.6.3.4.1 - Au niveau buccal
3.6.3.4.2 - Au niveau priphrique
3.6.3.5 - Examen
3.6.3.5.1 - Examen somatique
3.6.3.5.2 - Examen lectrique
4 - Classification des pathologies posturales p.173
4.1 - Quelques notions fondamentales p.173
4.1.1 - Les ceintures
4.1.2 - Lil
4.1.3 - Protocole clinique
4.2 - Pathologie descendante p.175
4.3 - Trouble oculaire compens p.177
4.4 - Pathologie ascendante p.178
4.4.1 - Lil adaptatif postural
4.4.2 - Lil primaire
4.5 - Pathologie mixte p.182
4.5.1 - Lil adaptatif postural
4.5.2 - Lil primaire
CHAPITRE IV : TRAITEMENT p.186
1 - Correction du capteur oculaire p.187
1.1 - Intervention de lophtalmologiste
1.2 - Intervention de lorthoptiste
1.3 - Participation du patient
2 - Correction de lappareil manducateur p.194
2.1 - Les soins dentaires p.194
2.2 - Le traitement orthopdique, confection de lorthse p.194
2.2.1 - Les diffrents types dorthses p.195
2.2.2 - Gouttire maxillaire ou mandibulaire ? p.195
2.2.3 - Les gouttires de reconditionnement neuro-musculaire p.197
2.2.3.1 - Les gouttires de RAMFJORD et ASH p.197
2.2.3.1 - Gouttire quilibrer en bouche
2.2.3.2 - Ralisation dune gouttire quilibre sur articulateur
et prte mettre en bouche
2.2.3.2 - La gouttire volutive de ROZENCWEIG p.202
19
2.2.3.3 - Que faire quand le soulagement a t obtenu par une p.204
gouttire de reconditionnement neuro-musculaire ?
2.2.4 - Les orthses de repositionnement p.205
2.2.4.1 - Dfinition p.205
2.2.4.2 - Indications et contre-indications p.205
2.2.4.3 - Principe dutilisation dune orthse de rduction p.206
2.2.4.3.1 - Comment reprer la position thrapeutique ?
2.2.4.3.2 - Comment enregistrer la position thrapeutique
cliniquement ?
2.2.4.4 - Confection et rglages p.209
2.2.4.4.1 - Confection dune gouttire mandibulaire de
rduction sur occluseur partir de la cire denregistrement de
la position thrapeutique
2.2.4.4.2 - Confection dune gouttire maxillaire de rduction
sur occluseur partir de la cire diagnostic
2.2.4.5 - Que faire aprs les orthses de rduction ? p.213
2.2.5 - Les butes postrieures et les orthses de dcompression p.214
2.2.5.1 - Dfinition p.214
2.2.5.2 - Indications et contre-indications p.214
2.2.5.3 - Modalits daction p.216
2.2.5.4 - Les butes postrieures p.217
2.2.5.5 - Les gouttires de dcompression p.219
2.2.5.5.1 - Indications
2.2.5.5.2 - Les gouttires de dcompressions rgles
cliniquement
2.2.5.5.3 - Que faire aprs une orthse de dcompression ?
2.3 - En rsum p.221
2.4 - Traitement complmentaire la gouttire p.229
3 - Le traitement ostopathique p.223
3.1 - Participation de lostopathie dans le traitement occlusal
3.2 - Praticipation de lostopathie dans la rducation orthoptique
4 - Correction du capteur podal p.225
4.1 - Les bases du traitement p.225
4.1.1 - Les bases cliniques
4.1.2 - Les bases podologiques
20
4.2 - Les mthodes thrapeutiques p.226
4.2.1 - Les semelles dites classiques
4.2.2 - Les semelles dites propriceptives
4.2.3 - Les semelles de reprogrammation posturale
4.2.4 - Les semelles mixtes
4.3 - Les indications p.229
4.3.1 - Les pieds valgus
4.3.2 - Les pieds plats
4.3.3 - Les pieds varus
4.3.4 - Les pieds double composante
4.3.5 - Les pieds creux
4.4 - Prcautions demploi p.232
4.5 - Surveillance, volution, sevrage p.233
4.5.1 - La surveillance
4.5.2 - Lvolution
4.5.3 - Le sevrage
4.6 - Conclusion p.234
5 - Corrections des obstacles p.235
5.1 - Traitement des jambes courtes p.235
5.1.1 - Chez lenfant
5.1.2 - Chez ladulte
5.2 - Traitement des cicatrices pathologiques p.237
5.2.1 - Les mthodes douces
5.2.2 - Le traitement au laser
5.2.3 - Linfiltration
5.3 - Traitement des polymtallismes et des microgalvanismes p.238
5.3.1 - Lablation des masses mtalliques priphriques
5.3.2 - Le problme des amalgames
5.3.3 - La mise la terre ou test de dcharge
5.3.4 - Les traitements complmentaires
CONCLUSION p.241
BIBLIOGRAPHIE p.244
21
INTRODUCTION
22
Lenvie de traiter ce sujet mest venue au cours de mes divers remplacements en
coutant les plaintes de mes patients.
La mconnaissance du systme postural par bon nombre de praticiens (chirurgiens
dentistes entre autres) et/ou le manque dinformation sur les relations existant entre les
contacts dentaires, la posture et les yeux nuit la communication patient-praticien et
entretient le doute et la suspicion. En effet, la mdecine stant spcialise, chacun des
thrapeutes traite souvent son patient en fonction de sa formation spcifique. Celle-ci,
quoique performante, a rarement envisag le traitement global de lindividu. Il nest alors
pas rare que dans certaines formes cliniques de la pathologie dont souffre un patient, celui-
ci devienne un vritable itinrant sadressant lun ou lautre praticien voire des
rebouteux pour obtenir une rponse ses problmes de sant. Cet tat de fait porte un
certain discrdit sur les professions mdicales pour lesquelles la confiance du malade
smousse.
La posturologie est une discipline mdicale qui analyse et dveloppe le concept de
Systme Postural dAplomb (SPA), systme automatique qui rgule lquilibre orthostatique
au court de la station debout et du mouvement.
La posturologie est ne au XIXe sicle avec Charles BELL et sest dveloppe avec les
travaux de GAGEY, BARON, CLAUZADE
Le but de ce travail est de prsenter un aperu de la posture dans sa globalit en
incluant les notions de pathologies ascendantes et descendantes, de chanes musculaires et
des diffrents capteurs que sont les yeux, le vestibule, les pieds qui concurrent la
rgulation de la posture dun individu ainsi que leur interdpendance, allant du diagnostic
la prise en charge du patient postural.
Le second objectif de cet ouvrage tant de montrer la ncessit de connatre le
systme postural pour tout chirurgien-dentiste, tant donn que toute modification de
locclusion dentaire aura obligatoirement des rpercussions sur celui-ci.
23
CHAPITRE I
LA POSTUROLOGIE
24
1 - Introduction
La posturologie est ltude de lorganisation gomtrique et biomcanique des
diffrents segments de lindividu dans lespace et de ses processus de rgulation permettant
la stabilisation dans un environnement au cours de la station debout et du mouvement.
La posture constitue la capacit du corps contrler sa position dans lespace contre
les forces du monde extrieur. Cest le rsultat dune orchestration intgre entre les
systmes sensoriels et moteurs du corps.
Ds la naissance (98), l'homme s'organise en luttant contre un phnomne physique
incontournable, la pesanteur symbolise par un vecteur vertical, la gravit. Ds lors que
l'enfant comme un symbole en devenir est parvenu se mettre debout, c'est partir de
cette rfrence verticale gravitaire qu'il assurera sa stabilit et organisera son orientation
dans l'espace. Dans le mme temps o l'enfant capte les informations sensorielles provenant
des yeux, des muscles, de la peau, des pieds et de l'oreille interne, son cerveau labore une
certaine reprsentation mentale du corps (schma corporel), une construction mentale de
l'espace et produit une vritable connaissance des rapports entre son espace corporel et
l'environnement.
L'ensemble de ces donnes se confronte et se ractualise en temps rel en fonction
des tches accomplir et du contexte spatio-temporel. C'est la cohrence entre les
diffrentes informations provenant des organes sensoriels (yeux, muscles, peau, oreille
interne) compares aux reprsentations mentales qui assure la stabilit de l'quilibre
corporel et de l'environnement spatial. Toutes les oprations motrices d'ajustements
posturaux ncessaires l'action ou aux changements de posture sont pour l'essentiel non
conscientes car automatises selon des schmas moteurs prprogramms. Le cerveau ainsi
dbarrass des contingences corporelles peut alors se consacrer aux tches cognitives les
plus labores. Le systme qui gre l'essentiel de ces activits posturo-cintiques est appel
systme postural.
Si ce systme est atteint dans de frquentes pathologies neurologiques ou dans les
affections qui touchent les organes sensoriels, ce sont les disciplines mdicales dont relvent
ces pathologies qui les prennent en charge. Mais le systme postural peut prsenter des
atteintes fonctionnelles lorsque les informations sensorielles sont discordantes. La
cohrence de l'ensemble n'est plus assure et les troubles apparatront (mal de mer, mal des
transports, douleurs, instabilit...) et le cerveau fera alors appel la dimension cognitive
pour trouver une stratgie de compensation.
La station debout est la posture de rfrence qui permet le choix de rfrentiels
pertinents pour nous situer dans l'espace et nous orienter pour l'action.
25
La posturologie est le fruit de la mise en jeu d'un systme sensori-moteur
multimodalitaire complexe. Cest une mthode dtude pluridisciplinaire de la posture
incluant chaque capteur son praticien :
- Le chirurgien-dentiste pour le systme manducateur ;
- Lorthoptiste pour les capteurs oculaires ;
- Le podologue pour les capteurs podaux ;
- Le mdecin pour loreille interne (systme vestibulaire et labyrinthique) et les
capteurs cutans ;
- Lostopathe pour le systme osto-articulaire et le systme musculaire.
Un capteur dfectueux perturbe le systme postural. Pour conserver son quilibre le
corps sadapte. Il dclenche alors une stratgie pour rpondre la perturbation posturale. La
posturologie est la discipline mdicale qui tudie les troubles fonctionnels du systme
postural.
L'objectif de la posturologie est la correction du systme sensoriel dans son
ensemble. Les anomalies de ce systme dsinforment le systme nerveux central qui, ds
lors, commande mal le systme musculaire effecteur. Le dysfonctionnement de ce dernier
dstabilise la posture, dsquilibre le mouvement, fragilise le systme articulaire et gnre
des polyalgies Georges WILLEM.
2 - Historique (100, 101)
Ds le dbut du XIXe sicle, Charles BELL posait le problme que tente de rsoudre la
posturologie : Comment un homme maintient-il une posture debout ou incline contre le
vent qui souffle sur lui ?. Il est vident quil possde une aptitude rajuster et corriger
tout cart par rapport la verticale. Mais quel sens est-ce donc ?
Ds le XIXe sicle, le rle de la plupart des capteurs qui concourent au maintien de la
position rige, tait dj dcouvert :
- Limportance des yeux tait mise en vidence par ROMBERG (1853) ;
- La proprioception des paravertbraux par LONGET (1845) ;
- Linfluence du vestibule (oreille interne) par FLOURENS (1829) ;
- Le sens musculaire par SHERRINGTON ;
- Les muscles oculomoteurs et la proprioception avec DE CYON (1911) ;
- La sole plantaire avec MAGNUS.
26
La premire cole de posturographie a t fonde en 1890 Berlin par VIERORDT ;
malheureusement il ne disposait pas des outils ncessaires pour observer ce phnomne
fragile, subtil, quest la posture orthostatique. Lcole quil a fonde a d attendre plus de
cent ans les appareils lectroniques qui enregistrent le phnomne sans le modifier :
linformatique capable danalyser en dtail un signal bien difficile interprter lil nu.
Cest BABINSKI (1899), observant les dfauts de coordination entre posture et mouvement
chez les patients crbelleux, que lon doit les premires donnes sur les ajustements
posturaux associs au mouvement volontaire. Depuis lors, il a t tabli, tant chez lhomme
que chez lanimal, que le mouvement intentionnel est accompagn et suivi par des
phnomnes posturaux.
Plus prs de nous, le docteur Jean Bernard BARON, du Laboratoire de Posturographie
lHpital Ste-Anne Paris, publiait une thse, en 1955, sur limportance des muscles
oculomoteurs dans lattitude posturale (travaux confirms par DA CUNHA puis par ROLL et
col. en 1991).
Henry OTIS KENDAL dfinit la posture comme un tat composite de lensemble des
positions des articulations du corps un moment donn.
Lcole portugaise se distingua durant les annes 1980 et le docteur Martins DA
CUNHA dcrivit le syndrome de dficience posturale avec lui et sous limpulsion du
docteur DA SILVA la posturologie continue se dvelopper.
La posturologie a acquis ses lettres de noblesse lorsque P.M GAGEY, disciple de
BARON publia les normes stabilomtriques en 1985.
Bien plus rcemment, le professeur J. PAILLARD introduit les concepts de corps situ
et de corps identifi et les dfinit comme une approche psychophysiologique de la notion
de schma corporel.
Depuis, bien des chercheurs ont contribu asseoir le Systme Postural dAplomb
(SPA), anciennement dnomm Systme Postural Fin (SPF) en tudiant et validant nombre
de tests, venant enrichir la clinique posturale ncessaire tous les thrapeutes.
3 - Vision globale de la posturologie (34, 35, 36, 52)
La posturologie est une discipline mdicale qui analyse et dveloppe le concept de
Systme Postural d'Aplomb (SPA), systme automatique qui rgule lquilibre orthostatique.
La posturologie est une mthode d'valuation clinique des troubles fonctionnels de dfaut
d'intgration sensoriel dans le contrle postural. Elle peut orienter vers des choix
thrapeutiques pluridisciplinaires qui concernent les mdecins gnralistes, les
27
rhumatologues, les neurologues, les ostopathes, les dentistes, les ophtalmologistes, les
kinsithrapeutes, les podologues, les O.R.L, les orthoptistes, les opticiens.
3.1 - Le Systme Postural d'Aplomb (SPA)
3.1.1 - Dfinition
Le Systme Postural d'Aplomb est un sous systme des rgulations centrales et
priphriques des activits posturo-cintiques qui entrent dans le cadre gnral du contrle
moteur : rgulation du tonus musculaire pour les activits posturales et ensemble des
systmes de contrle moteur pour l'quilibre et la coordination du geste du mouvement.
A partir des informations neuro-sensorielles fournies par :
- les oreilles internes (canaux semi-circulaires et appareils otolithiques) ;
- les yeux (rtines priphriques et oculomotricit) ;
- les soles plantaires (barorcepteurs) ;
- les chanes musculaires et articulaires du rachis et des membres infrieurs
(systme proprioceptif) ;
le SPA labore la notion de verticalit, dpiste nos oscillations posturales et stabilise notre
rfrence corporelle dans son environnement en fonction du contexte et de la tche
accomplir : c'est la rgulation du tonus musculaire de posture.
3.1.2 - Examen clinique et posturographique
Pour l'exploration des troubles d'origine fonctionnelle du Systme Postural d'Aplomb,
les cliniciens posturologues disposent actuellement d'une plateforme de posturographie
normalise (enregistrement de la projection du centre de gravit l'intrieur du polygone de
sustentation) et d'un ensemble de tests cliniques aux mthodologies rigoureuses, qui ont t
mis au point par l'Association Franaise de Posturologie.
3.1.3 - Mode de fonctionnement du Systme Postural d'Aplomb
Schmatiquement, le systme postural chez tous les tres vivants comprend :
- un systme informatif sensoriel qui est l'entre du systme ;
- un systme central d'analyse, d'intgration et de contrle postural ;
- un systme effecteur musculaire de sortie.
Chez l'homme, l'objectif est de maintenir le centre de gravit dans les limites du polygone de
sustentation afin de conserver un quilibre toujours prcaire.
28
3.1.3.1 - Le systme informatif sensoriel
Le systme informatif s'organise avec les capteurs sensoriels que sont l'il, le
vestibule et les barorcepteurs de la vote plantaire, auxquels il faut ajouter la
proprioception support du sens musculaire ou du mouvement.
3.1.3.2 - Le systme central danalyse
Il comprend les voies ascendantes de la sensibilit, les centres intgrateurs de ces
informations, les zones corticales de mmorisation des schmas moteurs et posturaux, les
voies descendantes des commandes extrapyramidales et pyramidales vers les muscles
toniques posturaux et les muscles phasiques. La finalit du contrle central de la posture
est :
- d'assurer l'quilibre (rflexes posturaux, contrle des oscillations : plus les
oscillations augmentent plus le sentiment d'instabilit s'installe) ;
- de procurer une base plus ou moins stabilise l'action ;
- et dlaborer des reprsentations spatiales pour nous situer dans notre
environnement.
3.1.3.3 - Le systme effecteur musculaire
Il est constitu par les muscles composante tonique ncessaires au maintien de la
position debout, ou de toute autre attitude posturale. Le contrle cortical du tonus assure
l'ajustement permanent de celui-ci partir des raffrences sensorielles des oscillations et
sur les informations du programme moteur d'ajustement tel qu'il vient d'tre tabli par le
cortex.
Les diffrents travaux raliss depuis plus dune centaine dannes nous amnent
considrer le systme postural comme un tout structur entres multiples ayant
plusieurs fonctions complmentaires :
- Lutter contre la gravit et maintenir une station rige ;
- Sopposer aux forces dans lespace temps structur qui nous entoure ;
- Nous quilibrer dans le mouvement, le guider et le renforcer.
Pour raliser cet exploit neurophysiologique, lorganisme utilise diffrentes sources :
- Les extrocepteurs, qui nous situent par rapport notre environnement (tact,
vision, audition) ;
29
- Les propriocepteurs, situent les diffrentes parties de notre corps par rapport
lensemble, dans une position donne (schma postural et corporel) ;
- Les centres suprieurs, intgrent les slecteurs de stratgies, les processus
cognitifs (PAILLARD) et traitent les donnes issues des deux sources prcdentes.
Chaque information d'une entre sensorielle est ambigu prise isolment et a besoin
des autres sens pour que l'information soit pertinente.
3.1.4 - Les autres fonctions du Systme Postural d'Aplomb
En plus du maintien de la verticalit, le systme postural assure le redressement en
cas de dsquilibre ; gre l'quilibre dans le mouvement ; s'oppose et rtablit l'quilibre en
cas de forces externes de dstabilisation.
Le systme postural lors des phases statiques ajuste la posture en contrlant les mini
oscillations du corps, prpare les muscles l'action. Lors des phases dynamiques il util ise les
schmas prprogramms, assiste les mouvements fins, anticipe et guide les mouvements.
En statique les informations provenant du capteur podal sont prpondrantes.
En dynamique la contrainte supplmentaire impose au systme est que notre
environnement doit tre toujours peru de faon stable et orient dans l'espace. Ce sont les
informations provenant du vestibule, de l'il et de la colonne cervicale qui sont
prpondrantes.
3.2 - Plus gnralement
Les intuitions de RADEMAKER et les premires tudes de BIRREN ont t confirmes
par des travaux stabilomtriques rcents, en particulier ceux de FITZPATRICK & McCLOSKEY.
Ces expriences montrent que linformation canaliculaire nest pas utilise pour le contrle
de lquilibre statique, et ces rsultats exprimentaux sont en accord avec les donnes
thoriques : normalement les acclrations des oscillations du corps de lhomme debout et
en apparence immobile, sont infrieures au seuil de perception des canaux semi-circulaires.
MERGNER a dmontr la suprmatie des capteurs plantaires et oculaires sur loreille interne
dans la dtermination des rotations passives du corps.
Sans information d'au moins un de ces capteurs primaires le sujet ne peut tenir
debout. Deux de ces entres dominent : le pied et lil ; ce sont la fois des extrocepteurs
(exocapteurs) et des propriocepteurs (endocapteurs).
Si, sur le plan fonctionnel, loreille interne, fortement enchsse dans le massif ptreux, se
drgle peu, il nen est pas de mme pour le pied et lil. Un lger dfaut de convergence
30
oculaire, ou une asymtrie podale, peut provoquer un dsquilibre des chanes musculaires
posturales. Diverses pathologies articulaires apparatront, elles ne seront pas la cause mais
la consquence du dsquilibre. Ce trouble statique provoquera des sollicitations anormales
sur tout le systme locomoteur.
Le capteur proprioceptif est ncessaire pour que les capteurs primaires connaissent
leur position respective dans l'espace. Il s'organise partir des informations proprioceptives
provenant des muscles oculaires externes, des muscles du rachis (colonne cervicale et
lombaire surtout), des muscles des membres infrieurs (pied, jambe surtout), des muscles
de l'appareil manducateur (l'quilibre de la mandibule dpend de la position de la tte, de la
tonicit des muscles masticateurs influence par l'occlusion dentaire) de l'hmicorps droit et
gauche. Ces informations seront intgres et connectes au niveau du systme nerveux
central dans les noyaux vestibulaires (centre intgrateur et quilibrateur du systme) et le
cervelet (contrle modrateur des noyaux vestibulaires) ; et adresseront en retour les
rponses motrices adaptes ces mmes rcepteurs afin de maintenir le centre de gravit
du corps le plus prs possible de sa position idale. Le capteur proprioceptif permet aux
capteurs extroceptifs de l'espace corporel de se situer entre eux et de fonder notre schma
corporel et postural.
La peau est aussi un lment du systme postural et certaines cicatrices peuvent
provoquer sur le systme des informations aberrantes (rotation du bassin et des vertbres
lombaires, par exemple).
Parfois les premires douleurs ont pu dbuter ou se renforcer dans les suites dune
intervention chirurgicale.
La posturologie permet donc de corriger le facteur mcanique de diffrentes
affections du systme locomoteur et vertbral, de mieux comprendre les diverses
pathologies et dapporter une correction tiologique en lieu et place des habituels
traitements symptomatiques dont on connait le cot, la iatrognicit et les possibilits de
rcidives dans le temps.
3.3 - Quand penser un trouble fonctionnel du systme postural ?
Des informations sensorielles errones provenant des yeux, des dents, des pieds, des
muscles de la colonne vertbrale sont les causes les plus frquentes d'atteinte du systme
postural et retentiront sur les diffrentes fonctions assumes par le systme.
31
1 - Le systme postural contrle notre quilibre durant nos actes moteurs : en cas de
dysfonction le patient peut prsenter des pseudo-vertiges, de l'instabilit, l'impression de
dvier dans sa marche.
2 - Le systme postural gre la posture debout : en cas de dysfonction le patient prsentera
un dsquilibre statique avec son cortge de douleurs musculo-articulaires mcaniques
tages sur l'axe corporel, des cphales, de la fatigue. La caractristique de ces douleurs est
leur rcurrence.
3 - Le systme postural participe notre reprsentation et orientation de l'espace : les
troubles seront alors de l'agoraphobie, des troubles de l'orientation, de la maladresse et des
symptmes plus cognitifs pouvant relever de la dyslexie, dyscalculie ou dysorthographie.
A ce tableau clinique s'ajoute l'valuation chiffre des performances du systme sur la plate-
forme de stabilomtrie clinique dont certains paramtres seront anormaux.
3.4 - Qui soccupe du patient postural ?
La profession de posturologue n'existe pas en terme de profession rglemente.
Le praticien posturologue est spcialiste dans une autre activit mdicale ou paramdicale :
ophtalmologiste, podologue, O.R.L, kinsithrapeute, ostopathe, neurologue, orthoptiste,
rhumatologue, mdecin gnraliste et chirurgien-dentiste.
La Posturologie n'est pas une discipline thrapeutique au sens strict, dans le sens o
elle n'a pas dvelopp de technologie thrapeutique particulire, mais a oblig les autres
disciplines mdicales affiner leur pratique pour le patient postural.
3.5 - Comment traiter un patient postural?
La prise en charge du patient postural est le plus souvent pluridisciplinaire et le
posturologue qui s'adresse le patient postural va prendre en charge celui-ci si les troubles
qu'il prsente sont de sa comptence de spcialiste et dirigera le patient un ou d'autres
spcialistes pour complter la stratgie thrapeutique dans les autres cas.
Classiquement le traitement du patient postural ncessite une harmonisation du
systme musculo-articulaire (ostopathe, kinsithrapeute), souvent la confection d'une
orthse plantaire (podologue), de rducation orthoptique (orthoptiste) ou le port de
prismes optiques (ophtalmologiste), parfois de l'intervention d'un occlusodontiste (dentiste
32
spcialis en occlusodontie), ou de rducation vestibulaire (kinsithrapeute), et se
complte par des conseils ergonomiques sur les postures idales tant au travail qu'
domicile.
La dure du traitement postural parfois appel reprogrammation posturale est trs
variable : trs rapide pour des dysfonctions sensorielles mineures (verres correcteurs mal
centrs, mauvaise occlusion aprs soins dentaires) ; de quelques mois pour des dysfonctions
chroniques et minimum 1an 2 ans en cas de dyslexie.
4 - Les chanes posturales (19, 20, 21)
Les chanes posturales ont t dcrites et tudies par G. STRUYF-DENYS dans leur
organisation et dans leur aspect morphopsychologique. Elles ont t labores la suite des
travaux de PIRET et BEZIERS. Leur intrt majeur est dtre didactique et de relier les
lments crniens lorganisation musculaire propose par PIRET et BEZIERS.
Ces chanes sont en fait musculo-aponvrotiques et ligamentaires. Elles sont au
nombre de 5 et naissent dans le crne. Devenues extra-crniennes, elles sexpriment par des
muscles. Elles se structurent et sorganisent en fonction de lapprentissage neuronal de
lensemble de lappareil locomoteur et de la rsistance la gravit.
Leur rle principal est antigravitationnel et dynamique pour la vie de relation.
La dnomination de ces diffrentes chanes a t reprise par ATMAN, termes
conservs car plus adapts au concept crnien.
4.1 - Les chanes antro-postrieures
Ces 3 chanes situent lhomme dans le sens antro-postrieur. Elles maintiennent
lattitude rige verticale.
Elles sont statiques, verticales et correspondent en psychologie au vouloir
sincarner. On peut les qualifier de staturales.
4.1.1 - La chane linguale ou antrieure
*) Au niveau du crne :
Son origine se situe au niveau de lpiphyse, puis cette chane suit le sinus droit,
traverse la protubrance occipitale interne clate dans lcaille occipitale, passe par la caisse
du tympan o elle densifie le marteau et se prolonge dans la mandibule.
33
*) Au niveau du tronc :
Puis la chane linguale sexprime au niveau du corps par les muscles suivants :
- Le mylo-hyodien
- Les muscles antrieurs du cou
- Les muscles sous clavier, scalne antrieur, triangulaire du sternum
- Fibres du grand pectoral, les intercostaux moyens
- Les portions infrieures et moyennes des grands droits de labdomen
- Tous les muscles du prine
*) Au niveau des membres suprieurs :
- Le grand pectoral
- Le deltode antrieur
- Le brachial antrieur
- Le court supinateur
- Le flchisseur profond des doigts
- Le court et le long abducteur du pouce
*) Au niveau des membres infrieurs :
- Le pyramidal de labdomen
- Les adducteurs
- Le droit interne
- Les jumeaux internes
- Ladducteur du gros orteil
Fig 1 : La chane linguale. CLAUZADE (21)
*) Rle :
Elle sorganise dans la position ftale, pendant la vie intra-utrine, sous laction de
lhmisphre droit. Elle est donc dimprgnation analogique avec une sensorialit
cnesthsique, vague diffuse, faite dimpression viscrale.
Elle est du domaine de linconscient. Le retour cette chane sopre pendant le
sommeil o nous retrouvons cette scurit intra-utro. Elle est lie la fonction de succion-
dglutition, fonction antro-postrieure.
Comme elle se termine au niveau du pouce et du gros orteil, elle organise la premire
boucle main-bouche.
Le recul de la langue favorise la flexion crnienne, son avance lextension.
34
4.1.2 - La chane faciale ou postrieure :
*) Au niveau du crne :
Son point de dpart est situ lintersection de la faux du cerveau et de la tente du
cervelet. Par son expression sur la tente du cervelet jusquaux apophyses clinodes elle
rejoint la faux du cerveau, puis sort au niveau du nasion et clate dans les muscles de la face
(expressions du visage).
Les muscles de la face sont accrochs laponvrose picrnienne, celle-ci entoure la
vote crnienne puis rejoint en arrire les muscles occipitaux. La chane faciale se prolonge
dans le corps par la chane postro-mdiane.
*) Au niveau du tronc :
- Les muscles occipitaux
- Grand complexus
- Long dorsal
- Les pi-pineux
- Les muscles para-vertbraux cervicaux et
lombaires
- La portion vertbrale du grand dorsal
- Le trapze infrieur
*) Au niveau des membres suprieurs :
- Les muscles petits ronds
- Les sus-pineux
- Les deltodes postrieurs
- Les longues portions du biceps
- Lexpansion aponvrotique du triceps vers
lpitrochle
- Les flchisseurs communs des doigts
- Les carrs et les ronds pronateurs
Fig 2 : La chane faciale. CLAUZADE (21)
35
*) Au niveau des membres infrieurs et du bassin :
- Laponvrose lombaire
- Les ligaments grands et petits sacro-sciatiques
- Les muscles grands fessiers
- Les muscles demi tendineux et demi membraneux
- Les solaires
- Les flchisseurs communs des orteils
*) Rle :
Elle sorganise aprs la naissance sous laction de lhmisphre gauche. Elle est lie
la parole et est donc dimprgnation analytique avec une sensorialit discriminative. Elle est
du domaine du vcu, du conscient et est en relation avec tous les organes des sens mais en
particulier la vue.
Elle se termine au niveau de lauriculaire et du cinquime orteil.
Cest aussi la chane du redressement en relation avec la prsence des reins et des mdullo-
surrnales.
La chane faciale quilibre la chane linguale par un systme de balance antro-
postrieure.
4.1.3 La chane centrale ou pharyngo-prvertbrale
*) Au niveau du crne :
Cest un prolongement dure-mrien dont le point de dpart est le post sphnode. La
tente du cervelet se divise et donne le triangle clinodien. La chane pharyngo-prvertbrale
descend par la face externe de la loge pituitaire de lhypophyse et la paroi interne du sinus
caverneux pour densifier les ptrygodes : chaque ptrygode est un prolongement dure-
mrien qui sexpanse dans les muscles du pharynx. Globalement les fibres myofaciales font
le tour du pharynx, se croisent en arrire et repartent vers lavant. Le croisement de ces
fibres se fait en avant des vertbres cervicales.
36
*) Au niveau du tronc :
- Les muscles pr-vertbraux et le ligament vertbral commun antrieur
- Les muscles petits et grands droits antrieurs
- Les longs du cou
- Les transverses pineux
- Les psoas
- Les muscles intercostaux, le diaphragme, le transverse de labdomen
*) Au niveau des membres suprieurs :
- Les muscles petits pectoraux, coraco-brachiaux,
court portion du biceps
- Les vastes internes des triceps brachiaux, les
expansions aponvrotiques
- Les muscles picondyliens, les extenseurs
communs des doigts
*) Au niveau des membres infrieurs :
- Les muscles iliaques
- Les muscles vastes internes
- Le muscle droit antrieur
- Les muscles extenseurs communs des orteils
- Les muscles pdieux
Fig 3 : La chane centrale. CLAUZADE (21)
*) Rle :
Cest la chane pulsionnelle du dsir et des rythmes fondamentaux gyncologiques,
respiratoires et crniens.
Elle est lie la respiration et la parole, la digestion et lalimentation, la
reproduction et la vitalit de chacun.
Elle se termine au niveau du majeur et du troisime orteil. Elle est toujours en
dysfonction chez le bruxomane.
37
Ces trois chanes permettent lindividu de squilibrer dans le sens antro-
postrieur.
Un mouvement de balance a lieu autour de la chane centrale rythmique qui intresse :
- La chane linguale pendant le mouvement de flexion crnienne
- La chane postrieure pendant le mouvement dextension crnienne
Ceci dans une comprhension ostopathique dynamique du mouvement.
Fig 4a et b : Les 3 chanes ensemble. CLAUZADE (21)
38
4.2 - Les chanes latro-masticatrices
Deux autres chanes dynamiques, tonico-phasiques organisent lindividu dans la vie
de relation, c'est--dire dans le plan transversal. Il sagit de la chane antro-latrale et de la
chane postro-latrale. Elles sont appeles chanes masticatrices car elles se structurent lors
de cette fonction.
Elles sont spirales et croises au niveau de C7 et D12. Elles appartiennent au
concept du vouloir se situer. On peut les qualifier de relationnelles.
Fig 5 : Les 2 chanes ensemble. CLAUZADE (21)
4.2.1 - Au niveau du crne
Ce sont des chanes spirales dont le point de dpart se situe autour de lpiphyse.
(La chane antro-latrale ne de la partie antrieure des temporaux alors que la chane
postro-latrale ne de la partie postrieure des temporaux).
Elles suivent la tente du cervelet, la caisse du tympan, densifient les pyramides
ptreuses du rocher, sortent par les apophyses zygomatiques, remontent les branches du
zygoma et les piliers externes des frontaux, reviennent en arrire par les lignes courbes
temporales suprieures et redescendent par les apophyses mastodes.
39
Pour passer au niveau du corps, les chanes masticatrices se croisent et deviennent
contro-latrales au temporal considr.
4.2.2 - Au niveau du corps
4.2.2.1 - La chane antro-latrale
*) Pour le tronc :
- Les muscles sous scapulaires
- Le muscle grand dorsal
- Les muscles grand oblique et petit oblique opposs
- Le muscle sterno-clido-mastodien
*) Pour les membres suprieurs :
- Une partie du grand pectoral
- Les biceps brachiaux
- Les longs supinateurs
- Les 1er et 2e radiaux
- Les petits et grands palmaires
- Les muscles de lminence du thnar
*) Pour les membres infrieurs :
- Les tenseurs du Fascia- Lata
- Les moyens fessiers
- Les jambiers antrieurs et postrieurs
- Les muscles plantaires profonds
- Les inter-osseux plantaires
Fig 6 : La chane antro-latrale. CLAUZADE (21)
*) Rle :
Cest la chane du retour sur soi, de lintroversion. Elle participe la fermeture de la
bouche et coordonne le son. Elle se termine au niveau de lannulaire et du quatrime orteil.
40
4.2.2.2 - La chane postro-latrale
*) Pour le tronc :
- Les muscles grands dentets
- Les grands obliques associs aux petits obliques controlatraux
- La base de laponvrose lombo-sacre
*) Pour les membres suprieurs :
- Le muscle trapze moyen
- Le muscle rhombode
- Le deltode moyen
- Le muscle vaste externe
- Le muscle ancon cubital antrieur
- Ladducteur du 5e doigt
*) Pour les membres infrieurs :
- Les muscles grands fessiers
- Les muscles ischio-jambiers
- Les vastes externes
- Les proniers
- Les jumeaux externes
- Les muscles plantaires grles
- Les adducteurs du 5e et 1er orteil
Fig 7 : La chane postero-larrale. CLAUZADE (21)
*) Rle
Cest la chane de la relation sociale, de louverture sur les autres, de lextraversion.
Elle se termine au niveau de lindex et du deuxime orteil.
41
La posture est le reflet de la structuration et de lintgration de ces diffrentes chanes.
Fig 8a et b : Lhomme debout avec les 5 chanes posturales. CLAUZADE (21)
42
5 - La statique normale et pathologique
5.1 - La statique normale (8, 101)
5.1.1 - La statique normale de profil (plan sagittal)
Fig 9 : Posture normale de profil. BRICOT (8)
Laxe vertical du corps passe par :
- Le vertex
- Lapophyse odontode de C2
- Le corps vertbral de la 3e vertbre lombaire
- Et se projette au sol au centre du quadrilatre de sustentation, gale distance
des deux pieds
Les plans scapulaire et fessier sont aligns.
Chez ladulte la flche lombaire doit tre de 4 6 centimtres (3 travers de doigts) ; la flche
cervicale doit tre de 6 8 centimtres (4 travers de doigts).
43
5.1.2 - La statique normale de face (plan frontal)
Fig 10 : Plan frontal, sujet normal. BRICOT (8)
Diffrentes lignes doivent tre horizontales :
- La ligne bipupillaire
- La ligne bitragale
- La ligne bimamelonnaire
- La ceinture scapulaire
- La ceinture pelvienne
Certains posturologues considrent une lgre bascule des ceintures comme
normale et physiologique ; ceci est discutable dans la mesure o la correction du systme
postural permet souvent une correction complte des bascules.
Il est vrai que notre latralit et notre ducation normodextrique nous poussent au
dsquilibre mais ceci ne peut tre considr comme normal. Il est flagrant de constater que
les rares sujets parfaitement quilibrs ne souffrent jamais du dos.
44
5.1.3 - La statique normale dans le plan horizontal
Fig 11 : Plan horizontal, sujet normal. BRICOT (8)
Il ny a ni avance, ni recul dune fesse ou dune paule par rapport lautre.
5.1.4 - Conclusion
Ainsi peut tre dfinie la statique normale ; seulement moins de 10% de la
population semble correspondre ces critres, ces sujets nont quasiment jamais de
douleur.
POSTURE NORMALE
=
ABSENCE DE CONTRAINTE, RAPPORTS HARMONIEUX
=
PAS DE DOULEURS
45
Fig 12 : Posture normale. BRICOT (8)
En cas de posture quilibre :
- Langle sacr est de 32 ;
- Le disque L3/L4 est strictement horizontal ;
- La vertbre L3 est la plus antrieure ;
- La lordose lombaire est harmonieuse, les articulations vertbrales postrieures
ont des rapports harmonieux ; il nexiste aucune contrainte anormale.
5.2 - Plus de 90% de la population prsente un dsquilibre postural (8, 101)
Ce dsquilibre studie dans les 3 plans de lespace :
- Le plan antro-postrieur
- Le plan frontal
- Le plan horizontal
46
5.2.1 - Le plan antro-postrieur
Fig 13 : Dsquilibre tonique postural. BRICOT (8)
Quatre paramtres principaux sont tudier :
1) Le plan scapulaire
2) Le plan fessier
3) La flche cervicale
4) La flche lombaire
Sur le schma, seule loccurrence A est normale. Il existe quatre troubles statiques
principaux :
- B, plan scapulaire et fessier aligns avec augmentation des flches
- C, plan scapulaire postrieur
- D, plan scapulaire antrieur
- E, plan scapulaire et fessier aligns, avec diminution des flches
Deux autres paramtres sont intressants analyser :
- La verticale abaisse du tragus qui ne doit pas passer plus de deux travers de
doigts en avant de la mallole externe ;
- La distance occiput-plan postrieur qui doit tre infrieure deux travers de
doigts.
47
Ces troubles statiques dans le sens antro-postrieur sont troitement lis aux
dformations de larrire-pied et au droulement du pas. Les consquences sont des
contraintes qui apparaissent diffrents niveaux.
Lorsque les plans scapulaire et fessier sont aligns :
- Laugmentation des courbures (B) est lapanage des pieds valgus (tourn vers
lextrieur) ;
- La diminution des courbures (E) est celui des pieds varus (tourn lintrieur) ;
Le plan scapulaire postrieur (C) est le reflet des pieds plats ;
Le dos plat, plan scapulaire antrieur (D) est celui des pieds double composante.
Si les anomalies podales sont les principaux facteurs de dcompensation dans le sens
antro-postrieur, ce ne sont pas les seuls. Dautres capteurs comme lappareil manducateur
(appareil stomatognatique largi la dglutition et la ventilation) ou la peau, peuvent
moduler la position de la tte et du buste.
5.2.2 - Troubles statiques de face
Cest au niveau des ceintures que lon notera le plus facilement les perturbations posturales.
5.2.2.1 - La bascule des paules
En labsence dune grille de rfrence, cette bascule studie plus facilement au
niveau des poignets (stylodes radiales).
5.2.2.2 - La position du bassin dans lespace
Seule ltude en mdio-iliaque donnera avec certitude la position du bassin dans
lespace. En effet, il nest pas rare de constater une discordance entre les paramtres
classiques antrieurs et postrieurs, elle est le reflet dune torsion hlicodale du bassin sur
son grand axe.
5.2.2.3 - Trois notions fondamentales doivent se dgager
1 - Le dsquilibre de la ceinture scapulaire est li la latralit (Fig 14) :
- Gnralement chez le droitier lpaule gauche est la plus haute ;
- Chez le gaucher, cest linverse ;
- Les exceptions correspondent des troubles de la latralit.
48
Fig 14a et b : Dsquilibre de la ceinture scapulaire li la latralit. BRICOT (8)
49
2 - Lorsque les paules et le bassin basculent dans le mme sens :
- Le capteur initialement perturb est oculaire ;
- Une cause podale initiale, provoque pour sa part un dsquilibre du bassin (en
mdio-iliaque) inverse de celui des paules.
3 - Il existe toujours un dficit neuro-musculaire et micro-circulatoire dans le membre
suprieur de lpaule la plus basse (gnralement celle de la latralit).
5.2.3 - Les troubles statiques du plan horizontal
Cest ltude des rotations des paules et du bassin ; on parle alors (Fig 15):
- Dilium antrieur ou postrieur ;
- Et de scapulum antrieur ou postrieur.
Les contraintes sont alors en rotation et/ou en torsion. La rotation de la ceinture scapulaire
est fortement influence par la latralit.
Fig 15 : Plan horizontal. BRICOT (8)
50
En ce qui concerne les rotations du bassin elles peuvent se faire dans le mme sens
que celle des paules ou en sens inverse (Fig 16).
Fig 16 : Troubles statiques en rotation des ceintures scapulaire et pelvienne ;
ils saccompagnent de blocages vertbraux tags. BRICOT (8)
5.2.4 - Conclusion
Ainsi sont dfinis les troubles statiques dans les trois directions de lespace. La
plupart du temps associes, ces perturbations ralisent un trouble statique plus ou moins
complexe, responsable des hypercontraintes articulaires postrieures et des
hypersollicitations musculaires et ligamentaires.
La statique nest pas rgie par des muscles isols, mais par un ensemble de muscles,
les chanes musculaires posturales; toute dysfonction ou dysharmonie de ces chanes
proprioceptives aboutira un trouble du tonus de posture.
TROUBLES STATIQUES
=
CONTRAINTES
51
5.3 - Les diffrentes expressions de la maladie posturale (102)
Pour fonctionner normalement les articulations vertbrales postrieures ont besoin
de paramtres rigoureux :
- Un angle sacr 32
- Un disque L3-L4 strictement horizontal
- Des tensions musculaires quilibres
- Des courbures harmonieuses
Une posture quilibre, des chanes harmonieuses, des articulations sans contrainte
seront le gage dune mobilit normale et dune intgrit anatomo-physiologique. Labsence
de douleur sera le lot des patients correspondants ce schma fonctionnel.
Ds quil existe un dsquilibre tonique postural, ces conditions ne sont plus
respectes et des contraintes apparaissent. Elles peuvent sexercer par compression,
distraction, torsion, cisaillement, impaction et sexercer diffrents niveaux : articulaire,
capsulaire, musculaire, tendineux
En cas de dsquilibre tonique postural les contraintes anormales provoques par
lasymtrie des chanes posturales seront gnratrices de diffrentes pathologies, aussi bien
articulaires que ligamentaires ou musculaires. Il a t donn ces diffrents phnomnes le
nom de pathologies de contraintes. Elles pourront suivant leur importance, leurs origines,
le terrain ou les sollicitations, sexprimer diffremment travers des tableaux cliniques
varis. Elles sont les diffrentes expressions cliniques de la maladie posturale.
5.3.1 - Chez lenfant
- Hypo ou hyperactivit
- Dyslexie
- Troubles cognitifs
- Dysgraphie
- On retrouve des symptmes de ladulte, mais plus lenfant est jeune moins ceux-ci
sont marqus.
5.3.2 - Chez ladulte
- Symptmes ophtalmologiques
o Diplopie monoculaire
o Asthnopie non amliore par verres
o Changement de verres frquents
52
o Spasmes accommodatifs ou problmes avec progressifs
o Troubles de motilits oculaires douloureux avec exophorie de prs
o Insuffisance de convergence symptomatique
- Symptmes ORL :
o Vertiges
o Dsquilibres
o Bourdonnements doreille
o Surdit de perception
- Symptmes cardio-vasculaires :
o Algies vasculaires de la face
o Vasodilatation et vasoconstriction : phnomne de Raynaud.
o Vaso-moteur : tachycardie, arythmie, variation importante de la tension artrielle,
troubles respiratoires (crises d'asthme,...)
- Symptmes neuro-vagaux :
o Cphales (type asthnopie mais galement le matin avant tout effort visuel)
o Fatigue inexplique avec troubles du sommeil
o Hypo ou hyperactivit
o Anxit, dpression
o Troubles dattention, de comprhension ou de mmorisation
o Difficults dapprentissage
o Nauses, vomissements
- Symptmes musculo-tendineux/rachidiens :
o Torticolis-Cervicalgies, dorsalgies, lombalgies, sciatalgies, hernies discales
o Douleurs erratiques (algies douloureuses de lpaule) ou triade dHartman
(Nuque, tempe, orbite supro-interne)
o Nvralgies cervico-brachiales, scapulalgies, cruralgies
- Les dformations de la colonne :
o Cyphose
o Scoliose
o Hyper lordose
o etc...
- Les pathologies sportives :
o Crampes, courbatures
o Tendinites
o Incidents rptition
53
- Certaines pathologies orthopdiques :
o Dfauts d'axe, pieds qui tournent.
- Symptmes proprioceptifs :
o Morsures de joues ou de la langue
o Patient qui se cogne contre les objets
o Patient malhabile avec mains ou pieds, do problmes de ralisation manuelle
(verse cot par exemple), de chutes frquentes
o Problme de latralisation droite/gauche
o Problme de conduite automobile (problme de reprsentation dans lespace du
vhicule pendant la mise au garage ou en crneau).
5.4 - Dfinition des tats de sant (22) (Fig 17)
Il est prfrable denvisager dun point de vue pistmologique une approche
systmique de la pathologie et non plus symptomatique.
Le symptme nest quun signe du dysfonctionnement dun systme. Cest le signal
dalerte qui indique que le systme ne fonctionne pas correctement.
Par exemple, une dysfonction cranio-mandibulaire peut entraner un cortge de symptmes
qui iront de la cphale aux douleurs podales en passant par des acouphnes, des
cervicalgies ou des dorsalgies.
Un systme vivant fonctionne comme une entit. Si ce systme peut tre
dcompens en sous-systmes, ceux-ci nen constituent pas moins des rouages qui doivent
contribuer une optimisation de fonctionnement de ce systme.
La complexit du systme humain nous oblige le considrer comme une bote
noire, avec entres et sorties, la rponse une information tant individuelle et alatoire.
Fig 17 : Les diffrents tats de sant. CLAUZADE (22)
54
La chiropractie et lostopathie ont apport une notion de cause primaire ou
secondaire ; en posturologie on parle de lsion montante ou descendante.
Le dysfonctionnement ou la maladie dun organe est le fruit dune inter-raction
entre cet individu et son environnement ou son entourage.
5.4.1 - Ltat adaptatif
Cest ltat idal de sant de lespce. Il sagit dun tat idal de bonne sant, issu
dune acquisition phylogntique et ontogntique.
Ladaptation dun systme rside dans les possibilits biologiques de tolrances quil
pourra prsenter devant des modifications des paramtres extrieurs et intrieurs.
Lintensit, la dure, la rapidit de cette composante sopposeront son intgration.
Comment dfinir un tat de sant dun systme ? Par labsence de symptmes. Cest
vrai que labsence de symptmes, de douleurs en particulier, peut tre la marque dun
systme quilibr, en bonne sant. Mais, caractriser un tat par des critres ou des
comportements quil na pas, semble pour le moins insatisfaisant. Il peut avoir la potentialit
pour les dclencher, mais ne pas les exprimer dans les conditions prsentes.
On parle dtat idal ; il doit donc prexister une notion de beaut, dharmonie et de
symtrie.
5.4.2 - Ltat compensatif
Cest ltat idal de sant de lindividu.
La conception, la vie intra-utro, la naissance, les chocs traumatiques, les chocs
motionnels amnent les systmes vivants modifier leur formation ou modifier leur
fonctionnement et trouver des solutions intelligentes des dficits passagers ou
permanents.
Le systme fonctionne sans symptme, ni douleur et atteste dune bonne sant. Cest
ltat de bonne sant dun individu. Il peut tre issu aussi dune slection naturelle volutive
dindividus soumis de nouvelles conditions environnementales.
Ltre humain est soumis deux lois :
- La loi gravitationnelle ;
- Le plan de dveloppement ontogntique.
55
Deux lois dorganisation pourront lui tre ajoutes (Fig 18):
- Toute dysmorphose sagittale crnienne trouvera une compensation posturale
verticale dans le corps ;
- Toute dysfonction posturale verticale dans le corps trouvera une compensation
sagittale dans le crne.
Fig 18 : Lois dorganisation posturale. CLAUZADE (22)
Sur le plan crnien, un asynchronisme de dveloppement maxillo-mandibulaire li
des modifications de la fonction mandibulaire, conduira un dcalage des bases osseuses.
Deux biotypes en dcoulent :
- un biotype prognathe dit de classe III
(plans fessier et scapulaire aligns avec
augmentation des flches lombaire et
cervicale) ;
- et un biotype de type II, dit
rtrognathe (plan scapulaire
antrieur).
Il sagit de biotype de compensation avec des
rapports occlusaux dentaires particuliers et une
attitude posturale spcifique.
Fig 19 : Systmes compenss, attitudes posturales en
fonction de la relation cranio-mandibulaire (BRICOT).
CLAUZADE (22)
56
En effet, la verticalit nest obtenue chez ces individus quau prix dune modification
de leur attitude posturale en fonction des rgles dorganisations posturales cites plus haut.
Le systme est seulement dans un tat dquilibre plus instable, plus dpensier en
nergie avec le monde extrieur. Cest le lot de la majorit dentre nous puisque les
individus de classe I pure ne reprsentent que 36% des individus dans le continent
europen.
Lexamen strict de locclusion permet daffirmer quel type de systme nous avons
affaire. A noter que la malocclusion est une condition ncessaire une pathologie, mais elle
nest pas suffisante.
Locclusion reprsente le mode de fonctionnement dun systme, il est lexpression
dun systme. Ce qui conditionne la pathologie est ltat du systme, c'est--dire sa capacit
intgrer un nouveau flux pathogne.
5.4.3 - Etat dcompensatif ou pathologique (Fig 20)
Le systme asymptomatique compensatif aura tendance lutter pendant toute la vie
contre une force pathogne continuelle qui est la gravit et qui amne une contrainte
verticale de compression. On peut dire que la gravit soppose la verticalisation de
lhomme.
La perte des dents, les ruptures darcades, les remplacements iatrognes des dents
constitueront tout un ensemble de causes susceptibles dentraner ce systme vers la
dcompensation.
Nous avons voqu dans ces pathologies de classe II et III uniquement les plans
sagittaux et verticaux, cependant une pathologie sexerce en trois dimensions.
Le plan transversal est le grand oubli du plan de dveloppement. Or il nexiste chez
lhomme aucune possibilit de compensation transversale. Une pathologie gauche voluera
ncessairement vers la droite et vice versa. Il ny a pas de systme tampon.
Ainsi une dysfonction temporo-mandibulaire droite ou gauche voluera dans le
temps vers un mode bilatral, de la mme faon une latrognathie ou latromandibulie
entranera une asymtrie posturale pathologique ou dcompensatrice.
Nous sommes en prsence de systmes dcompensatifs ou pathognes par nature
quil faut traiter obligatoirement.
Cest pour cette raison que lon traitera en priorit les pathologies transversales et
cela le plus tt possible.
57
Dans notre monde dentaire, une extraction dune molaire, un bridge mal intgr, des
stress affectifs ou sociaux pourront servir dlments dclenchants car ils allient un lment
transversal un lment sagittal dj en dcompensation.
Ainsi, pour un mme patient prsentant une rtrognathie de classe II2 on peut avoir
deux tableaux cliniques totalement diffrents :
- Une classe II2 compense chez un individu qui prsente une vie affective, sociale,
familiale enrichissante et quilibre ;
- Une classe II2 dcompense et pathologique chez un individu en plein divorce,
conflit avec les enfants, contrle fiscal ou chmage.
Cet exemple tmoigne que la pathologie doit tre considre dans cette globalit et
historicit afin de comprendre son apparition et de pouvoir la traiter.
De la mme manire, la thrapeutique peut tre envisage sous deux angles
diffrents :
- Un angle compensatif o le traitement consiste replacer le systme en situation
compensatrice par lutilisation de mdicaments, alimentation, psychologue,
ostopathe, gouttire occlusale.
- Un angle adaptatif o le traitement consiste modifier le systme pour le replacer
en situation adaptatrice, c'est--dire, revenir un biotype adaptatif de classe I,
cest le but ultime et aussi prtentieux de lorthoposturodontie.
Fig 20 : Systme dcompensatif. CLAUZADE (22)
58
5.5 - Les indications de la reprogrammation posturale globale (8)
Le systme tonique postural est dune importance capitale et intervient dans bon
nombre de pathologies chroniques traites souvent de faon symptomatique.
Nous nen citerons que quelques unes pour comprendre limportance de son tude.
1) Les douleurs rachidiennes :
- Cervicales
- Dorsales
- Lombaires
- Sacres
2) Les douleurs composantes rachidiennes :
- Nvralgies cervico-brachiales
- Scapulalgies
- Sciatalgies
- Crualgies
3) Les douleurs composantes statiques :
- Hanche
- Genou
- Pieds
- Hernies discales
- Hyperpression externe des rotules
4) Les dformations de la colonne :
- Cyphose
- Scoliose
- Hyperlordose
- Etc
5) Les pathologies sportives :
- Crampes
- Courbatures
- Tendinites
6) Et bien dautres encore par laction sur les diffrents capteurs du systme :
- Cphales
- Vertiges
- Fatigues
- Troubles statiques de lenfant
- Retard scolaire,
59
7) Dans les pathologies neurologiques : sur la spasticit, les raideurs ou les
contractures : par action sur les schmas pr-moteurs et lamlioration quune
reprogrammation posturale apporte ces symptmes.
- Infirmes Moteurs Crbral
- Parkinson
- Sclrose En Plaque
- Squelles daccidents vasculaires crbraux
- Squelles post chirurgicales
6 - Le concept postural
6.1 - Le systme central postural (22)
Lunit centrale est forme par le systme cranio-sacr-mandibulaire. Il organise un
lien squelettique entre le crne, la colonne vertbrale et la mandibule, par les vertbres, les
os crniens et les sutures.
Il organise un lien neurologique entre le cerveau, la moelle pinire et les nerfs
crniens. Les ostopathes parlent du systme cranio-sacr comme un systme dure-mrien,
liquidien en rfrence au liquide cphalo-rachidien qui vient baigner et informer le tissu
crbral.
Le systme cranio-sacr-mandibulaire reprsente le systme central postural, dans
tout ce quil a dintroceptif. Ce systme nous permet dintgrer lhomme dans son
ontogense, dans son dveloppement et dans ses fonctions.
Le systme central postural est un systme auto-organis, constitu de deux sous
systmes, le cranio-sacr et le mandibulaire qui squilibreront, se compenseront
mutuellement ou non. Le chirurgien dentiste a pour rle de veiller la bonne marche,
lquilibre de ce systme et il est aid en cela par lostopathe. Les perturbations
lectromagntiques ou cicatrices pourront alors tre facilement incluses dans lapproche
tiologique ou diagnostique.
Lorsque ce systme sera en dysfonction, il prsentera un schma lsionnel
caractristique qualifi docclusal. La caractristique principale de ce schma lsionnel est
que sa symptomatologie est matinale ou de fin de nuit. Lanamnse du patient sera alors
dterminante.
60
6.2 - Le systme postural priphrique
Il est reprsent par les capteurs principaux de la posture ; c'est--dire loreille
interne, lil et le pied.
La finalit de ces modulateurs est de transmettre une rfrence de verticalit au
cerveau.
6.2.1 - Loreille interne ou vestibule (21, 22)
Le vestibule ou oreille interne est form du labyrinthe postrieur et du labyrinthe
antrieur.
Le labyrinthe antrieur, reprsent par la cochle est un tl-rcepteur qui renseigne
sur la direction et la distance des objets sonores.
Le labyrinthe postrieur joue un rle important dans lquilibration de lindividu et
dans son apprciation du mouvement par ses deux constituants :
- les canaux semi-circulaires qui traduisent lacclration angulaire du mouvement ;
- le systme otolithique utrico-sacculaire qui renseigne le cerveau sur linclinaison
de la tte par rapport la verticale et sur lacclration linaire des mouvements.
La combinaison des deux formations assure la perception de toutes les acclrations
possibles.
SR WIENER-VACHER a constat que labsence dinformations vestibulaires
otolithiques semble retarder lacquisition du contrle postural axial. Labsence
dinformations canalaires perturbe la stabilisation de la tte et du regard dans des conditions
dynamiques (mouvements rapides de la tte, marche, course) ce qui engendre des troubles
de lquilibre avec des chutes rptition.
Linformation dcart du corps par rapport la verticale est absolument ncessaire
la restauration de lquilibre.
Les dysfonctionnements de lappareil vestibulaire vont entraner plusieurs sries de
troubles :
- par la voie vestibulo-oculomotrice, une attraction conjugue des yeux vers le cot
lsionnel avec saccades de rappel qui dfinissent un nystagmus de sens oppos (le
nystagmus tant un train doscillations involontaires des globes oculaires) ;
- par la voie vestibulo-spinale une bascule du corps homo-latrale la lsion ;
61
- par la voie vestibulo-vgtative des perturbations digestives type de nauses,
des ruptures dquilibre entre les systmes sympathique et parasympathique et
des vertiges ;
- Par la voie vestibulo-corticale des illusions de mouvement.
Une rorganisation neurologique, appele compensation vestibulaire, pourra
stablir et aider au rtablissement de lquilibre. Son efficacit repose essentiellement sur
lapprentissage de nouveaux rflexes condition que la lsion priphrique ne soit pas
volutive.
Ainsi le vestibule est un capteur postural sur lequel nous ne pouvons pas grand-chose
et avec lequel il faudra cohabiter. De toute faon, les patients prsentant un syndrome
vestibulaire avec chutes, pertes de lquilibre, nauses ne viendront pas consulter un
chirurgien dentiste mais auront t pris en charge par les ORL.
Dans le cas dune compensation vestibulaire, linterrogatoire la rvlera
ventuellement.
Il faut souligner que de nombreux patients souffrant de vertiges importants,
dinstabilits, de dmarches pseudo-brieuses qui pourraient faire penser des
dysfonctionnements vestibulaires ont t parfaitement guris par des thrapies occlusales.
Ces patients avaient prsent des examens vestibulomtriques cintiques et caloriques
ngatifs.
6.2.2 - Le pied (21,22, 87)
Les pieds reprsentent linterface entre le systme postural et lenvironnement. Ils
dlimitent le triangle de sustentation sur lequel squilibre le pendule invers que forme
lhomme debout vertical. Les pieds sont le point fixe par rapport au sol.
Le capteur podal est considr avec lil comme un capteur du systme tonique
postural. Il est pourvu dun ensemble proprioceptif performant et fonctionnant comme lil,
avec des organes sensoriels extroceptifs qui informent le cerveau de la position des pieds
et de la masse corporelle par rapport au sol ; et avec des rcepteurs proprioceptifs
transmettant des informations de position, de mouvements articulaires et de tensions au
niveau des pieds, ce qui permet lajustement postural orient.
Le pied est le tampon terminal du systme tonique postural, il est le trait dunion
entre le dsquilibre et le sol ; cest ladaptation (ou la compensation) ultime permettant la
dambulation et lquilibre au sol malgr un dsquilibre postural. Le pied est donc soit
causatif, soit adaptatif, soit les deux. En pratique courante le pied causatif pur est
62
extrmement rare, car il est alors bien compens par le systme postural et de plus,
lexprience montre quune seule cause de dsquilibre sexprime rarement cliniquement.
BRICOT distingue ainsi sur le plan postural 4 types de dsquilibre de pieds (8) :
- Le type causatif qui est responsable du dsquilibre postural ;
- Le type adaptatif qui compense un dsquilibre venu du haut qui pourra tre
rversible ou fix ;
- Le type mixte qui associe un facteur causatif et un facteur adaptatif ;
- Le type pied double composante qui se rvle pathologique dans la dynamique
et qui studiera lors de la marche avant et arrire du patient.
Le dentiste nest pas un podologue et la pose des semelles nest pas de sa
comptence. Il ne peut donc sen tenir quau stade diagnostique et surtout comme le pied
est adaptatif, valuer linfluence cranio-mandibulaire dans cette compensation et la
supprimer.
La posture est un acte crbral, les influences descendantes sont donc primaires et
prioritaires. Lappui podal nest que ractif.
Lindividu de classe II reoit ainsi une information rtrusive qui le ferait tomber en
arrire, pour viter cela il adopte une posture de compensation antrieure ractive. Le test
de ROMBERG le dmontre bien.
Il semble plus logique de travailler sur le capteur podal, qui est le dernier systme
tampon, une fois dbarrass des perturbations mandibulaires et mme oculaires.
Lvaluation de linfluence podale sur le dficit postural se fera alors par la
suppression ou non de lentre podale dans les diffrents tests posturaux. Le test des pouces
montants excut debout et assis sans contact avec le sol rpondent ce dsir.
De toute manire, si aprs correction occlusale un dficit postural subsiste, avec une
symptomatologie vesprale le patient sera alors rfr un podologue.
6.2.3 - Lil
6.2.3.1 - Introduction (21, 22)
Lil est considr comme un des capteurs princeps de la posture. Il prsente deux
lments perceptifs : la rtine et loculomotricit.
63
- La rtine comprend la vision centrale et la vision priphrique. La vision centrale
est sollicite dans les mouvements droite-gauche ; tandis que la vision
priphrique stabilise la posture pour les mouvements antro-postrieurs : elle
est le point de dpart des rflexes posturaux.
- Loculomotricit stabilise la posture avec laide du vestibule et des muscles nucaux
et fonctionne en synergie avec la rtine dans la stabilisation du regard.
Le message de lentre visuelle ne peut tre interprt et utilis qu certaines
conditions :
- Il faut que le message soit corrl et compar aux informations vestibulaires,
nucales et plantaires, levant lambigut du message rtinien. En effet lil ne
peut pas dire si le glissement rtinien est occasionn par le mouvement de la tte,
de lil ou de la masse corporelle.
- Il faut que lenvironnement visuel soit proche ; la distance par apport la cible ne
doit pas dpasser 5 mtres environ.
Lil est la fois un endocapteur et un exocapteur. La vision priphrique sous la
dpendance des cellules btonnets fait de lil un exocapteur.
Des dfauts de correction, de centrage des verres li la fabrication des lunettes ou
des montures trop faibles ou dformes pourront tre la base dinstabilits posturales.
Le chirurgien dentiste peut sil est dj familiaris avec la posturologie, faire 2 ou 3
tests posturaux comparatifs avec et sans lunettes.
Loculomotricit et la sphre oculo-cphalogyre font de lil un endocapteur. Cette
sphre oculo-cphalogyre comprend les muscles de lil, les muscles du triangle de TILLAUX
(muscles sous occipitaux) et les muscles cervicaux sinsrant sur la ceinture scapulaire,
permet de garder le regard horizontal et dorienter les canaux semi-circulaires de loreille
interne. Par leur dysfonctionnement, les endocapteurs entraneront des troubles de
convergence oculaire et des htrophories (troubles du paralllisme des axes visuels).
Des asynchronismes des muscles oculomoteurs et des perturbations du rflexe
oculo-cphalogyre ou plutt vestibulo-oculo-cphalogyre apparaissent et induisent des
dsquilibres posturaux.
6.2.3.2 - Notion de cphalogyrie (Fig 21)
Quand un individu entend un son inattendu, il tourne machinalement la tte dans sa
direction. Les oreilles peroivent le bruit, les yeux pivotent dans leurs orbites, le cou prend le
relais, la tte suit la direction du son puis les paules et le corps si cela est ncessaire pour
64
que la vision soit efficace. Cest le rflexe vestibulo-oculo-cphalogyre. Ce mouvement
conjugu des yeux, du cou et de la tte existe galement dans le rflexe oculo-cphalogyre
qui consiste, par exemple suivre des yeux un individu qui marche dans la rue. (3, 11)
Ce rflexe permettant un synchronisme il-tte-cou, est li lactivit coordonne
de plusieurs nerfs crniens qui va sexercer (22) :
- A partir des canaux semi-circulaires du vestibule par lintermdiaire du nerf
vestibulo-cochlaire (VIIIe paire) sur les muscles oculomoteurs et sur tout le tonus
des muscles squelettiques par la voie vestibulo-spinale.
- Sur les muscles oculomoteurs par :
o Les nerfs moteurs oculaires communs (IIIe paire) pour les muscles droits
infrieurs, droits suprieurs, droits mdians et obliques infrieurs ;
o Les nerfs trochlaires (IVe paire) pour les muscles obliques suprieurs ;
o Les nerfs oculaires externes (VIe paire) pour les muscles droits latraux.
Ces nerfs sont issus du noyau oculomoteur sous la dpendance du colliculus
suprieur.
- Sur les muscles postrieurs du cou ou muscles verniers, sur les muscles axiaux
paravertbraux innervs par le faisceau rticulo-spinal.
- Sur les muscles sterno-clido-mastodiens et trapzes par le nerf spinal (XIe paire)
issu du noyau spinal.
Lensemble est rgul par la formation rticulaire qui est sous la dpendance du thalamus et
du cortex. (29)
Fig 21 : Rflexe oculo-cphalogyre. DUPAS (29)
CS : colliculus suprieur ; FR : formation rticulaire ; FRS : faisceau rticulo-spinal ; NOcm : noyau
oculomoteur ; NSp : noyau spinal ; Th : thalamus
65
Par exemple, si lon suit du regard un individu qui se dplace de gauche droite, les
muscles oculomoteurs droits externes droits et droits internes gauches se contractent.
Simultanment, les muscles sous occipitaux droits, les trapzes et sterno-clido-mastodiens
gauches se contractent pour permettre la rotation de la tte vers la droite. Cette harmonie
fonctionnelle est rgule par la formation rticulaire, elle-mme sous la dpendance du
thalamus et du cortex.
6.2.4 - Place de lappareil man
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