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Ce document numérisé est le fruit d'un long travail approuvé parle jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de lacommunauté universitaire élargie.
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Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 122. 4Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm
LIENS
Contact SCD Nancy 1 : [email protected]
Ce document numris est le fruit d'un long travail approuv parle jury de soutenance et mis disposition de l'ensemble de lacommunaut universitaire largie. Il est soumis la proprit intellectuelle de l'auteur au mmetitre que sa version papier. Ceci implique une obligation decitation et de rfrencement lors de lutilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaon, plagiat, reproduction illiciteencourt une poursuite pnale. La Bibliothque a pris soin d'adresser un courrier l'auteur danslequel elle l'informe de la mise en ligne de son travail. Celui-cipeut en suspendre la diffusion en prenant contact avec notreservice.
AVERTISSEMENT
UNIVERSITE HENRI POINCARE - NANCY l~o~i"2005
FACULTE DE PHARMACIE
LE MIEL : DE LA SOURCE A LA
THERAPEUTIQUE
THESE
Prsente et soutenue publiquement
Le 8 dcembre 2005
pour obtenir
Le Diplme d'Etat de Docteur en Pharmacie
par Clmence HOYET
ne le 21 mars 1980
yB lU-\- ~Membres du jury
Prsident: Mme Dominique LAURAIN-MATTAR, Professeur
Juges: M. Max HENRY, Professeur
M. Herv WEISBECKER, Docteur en Pharmacie
BU PHARMA-ODONTOL
11111111111 IlIl'' Il IIIIII IlIlD 1040714204
UNIVERSITE HENRI POINCARE - NANCY 12005
FACULTE DE PHARMACIE
THERAPEUTIQUE
THESE
Prsente et soutenue publiquement
Le 8 dcembre 2005
pour obtenir
Le Diplme d'Etat de Docteur en Pharmacie
par Clmence HOYETne le 21 mars 1980
Membres du jury
Prsident: Mme Dominique LAURAIN-MATTAR, Professeur
Juges: M. Max HENRY, ProfesseurM. Herv WEISBECKER, Docteur en Pharmacie
UNIVERSITE Henri Poincar - NANCY 1FACULTE DE PHARMACIE
Membres du personnel enseignant 2005/2006
DoyenChantal FINANCEVice DoyenFrancine PAULUSPrsident du Conseil de la PdagogiePierre LABRUDEResponsable de la Commission de la RechercheJean-Claude BLOCKDirecteur des EtudesGrald CATAUResponsable de la Filire officineGrald CATAUResponsables de la Filire industrieJean-Bernard REGNOUF de VAINSIsabelle LARTAUDResponsable de la Filire hpitalJean-Michel SIMON
[IJltll.!II.I~ifllllllll'.I'Mie BESSON SuzanneMie GIRARD ThrseM. JACQUE MichelM. LECTARD PierreM. LOPPINET Vincent
M. MARTIN Jean-ArmandM. MORTIER FranoisM. MIRJOLET MarcelM> PIERFITTE Maurice
M. HOFFMAN Maurice
1IIIIItlliIL'Ilf9JilBllI:tlillllllllllllriifltIWMme FUZELLIER Marie-Claude Mme POCHON Marie-FranceMie IMBS Marie-Andre
M.MM.MieM.MmeMmeMmeMieM.M.M.MmeMmeM.M.M.M.M.M.M.M.MmeM.M.
ATKINSON JeffreyAULAGNER GillesBAGREL AlainBATT Anne-MarieBLOCK Jean-ClaudeCAPDEVILLE-ATKINSON ChristineFINANCE ChantalFRIANT-MICHEL PascaleGALTEAU Marie-MadeleineHENRY MaxJOUZEAU Jean-YvesLABRUDE PierreLARTAUD IsabelleLAURAIN-MATTAR DominiqueLALLOZ LucienLEROY PierreMAINCENT PhilippeMARSURA AlainMERLIN Jean-LouisNICOLAS AlainREGNOUF de VAINS Jean-BernardRIHN Bertrand (Professeur associ)SCHWARTZBROD JanineSIMON Jean-MichelVIGNERON Claude
Pharmacie cliniquePharmacologie cardiovasculairePharmacie cliniqueBiochimieToxicologieSant publiquePharmacologie cardiovasculaireVirologie, immunologieMathmatiques, physique, audioprothseBiochimie cliniqueBotanique, mycologieBioanalyse du mdicamentPhysiologie, orthopdie, maintien domicilePharmacologiePharmacognosieChimie organiqueChimie physique gnralePharmacie galniqueChimie thrapeutiqueBiologie cellulaire oncologiqueChimie analytiqueChimie ThrapeutiqueBiochimieBactriologie, parasitologieDroit officinal, lgislation pharmaceutiqueHmatologie, physiologie
MmeMmeMmeM.MmeM.M.M.MMmeM.M.M.M.M.MmeM.MieM.M.MieM.M.MmeMieMmeMmeMieMmeM.M.M.MmeMmeMmeMmeMmeMieM.M.Mme
ALBERT MoniqueBANAS SandrineBENOIT EmmanuelleBOISBRUN MichelBOITEUX CatherineBONNEAUX FranoisCATAU GraldCHEVIN Jean-ClaudeCLAROT IgorCOLLOMB JocelyneCOULON JolDANGIEN BernardDECOLIN DominiqueDUCOURNEAU JolDUVAL RaphalFAIVRE BatriceFERRARI LucFONS FranoiseGANTZER ChristopheGIBAUD StphaneHINZELIN FranoiseHUMBERT ThierryJORAND FrdricKEDZIEREWICZ FrancineLAMBERT AlexandrineLEININGER-MULLER BrigitteL1VERTOUX Marie-HlneMARCHAND StphanieMARCHAND-ARVIER MoniqueMENU PatrickMERLIN ChristopheNOTTER DominiquePAULUS FrancinePERDICAKIS ChristinePERRIN-SARRADO CarolinePICHON VirginieSAUDER Marie-PauleTHILLy NathalieTROCKLE GabrielZAIOU MohamedZINUTTI Colette
Bactriologie - virologieParasitologieCommunication et santChimie ThrapeutiqueBiophysique, AudioprothseChimie thrapeutiquePharmacologieChimie gnrale et minraleChimie analytiqueParasitologie, conseils vtrinairesBiochimieBotanique, mycologieChimie analytiqueBiophysique, audioprothse, acoustiqueMicrobiologie cliniqueHmatologieToxicologieBiologie vgtale, mycologieVirologiePharmacie cliniqueMycologie, botaniqueChimie organiqueSant, environnementPharmacie galniqueBiophysique, biomathmatiquesBiochimieToxicologieChimie physiqueHmatologiePhysiologieMicrobiologie environnementale et molculaireBiologie cellulaireInformatiqueChimie organiquePharmacologieBiophysiqueMycologie, botaniqueSant publiquePharmacologieBiochimie et biologie molculaire appliques aux mdicamentsPharmacie galnique
Mme GRISON Genevive Pratique officinale
M. COCHAUD Christophe Anglais
MmeMmeMmeMme
BEAUD MarietteBERTHE Marie-CatherineMOREAU BlandinePAVIS Annie
Biologie cellulaireBiochimiePharmacognosie, phytothrapieBactriologie
SERMENT DES ApOTHICAIRES
Je jure, en prsence des matres de la Facult, des conseillers del'ordre des pharmaciens et de mes condisciples:
D'honorer ceux qui m'ont instruit dans les prceptes demon art et de leur tmoigner ma reconnaissance enrestant fidle leur enseignement.
D'exercer, dans l'intrt de la sant publique, maprofession avec conscience et de respecter nonseulement la lgislation en vigueur, mais aussi lesrgles de l'honneur, de la probit et dudsintressement.
De ne jamais oublier ma responsabilit et mes devoirsenvers le malade et sa dignit humaine ; en aucun cas,je ne consentirai utiliser mes connaissances et montat pour corrompre les murs et favoriser des actescriminels.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidle mespromesses.
Que je sois couvert d'opprobre et mpris de mes confrres si j'ymanque.
LA FACULTE N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION,NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LESTHESES, CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREESCOMME PROPRES A LEUR AUTEUR .
REMERCIEMENTS (,!
Mes remerciements s'adressent tout d'abord Mme Laurain-Mattar qui a accept
la direction de ma thse, ainsi que la prsidence de mon jury.Je remercie galement M. Henry et M. Weisbecker qui ont bien voulu faire
partie de mon jury.
Je ddie cette thse mon arrire-grand-mre Suzanne.
Merci infiniment mes parents et Pauline pour avoir toujours t mes cts.
A Franck mon apiculteur ador.
Merci toute ma famille et tout particulirement ma grand-mre et ma tante.
A Martine, Franois, Virginie, Sbastien et Sbastien avec toute mon affection.
Aux mabouls pour ces belles annes nancennes.
Aux Blaz leurs moitis, leurs frres et surs ....
A Magali, Vro et au chef pour cette entre idale dans la vie active.
A tous ceux qui m'ont aid raliser ce travail de thse. Un merci tout particulier M. Yves Faucher et au service de chirurgie du Professeur Descottes pour leursprcieuses informations. Je remercie galement Rmy pour toute la
documentation vtrinaire.
2
1J\f~Jlc:J~iJ'C;~/c:JJ\f t1
1. ~17 J'~LI cf~ist~i,.~ .... ~1. L'utilisation du miel au fil des sicles ............ 7
2. Mythe, symboles et tradition populaire ................. 8
3. Le miel dans l'histoire de la pharmacie .... 8
Il. ~e la fleur la ruche, l'laboration du miel 161. A partir du nectar .......................16
2. A partir du miellat ...................17
3. Pour aboutir au miel: de multiples transformations 18
III. La rcolte du miel par l'apiculteur 201. La rcolte des hausses ..................... 20
2. La dsoperculation et l'extraction du miel ......21
3. La maturation et la mise en pots ......... 23
4. La conservation du miel .................. 24
IV. Composition et caractristiques physico-chimiques du miel 271. Les caractristiques organoleptiques du miel 27
2. La composition chimique du miel .................. 30
3. Les caractristiques physico-chimiques.......... 34
V. Proprits thrapeutiques du miel 371. Les proprits cicatrisantes du miel ... 37
2. Les proprits antibactriennes du miel ............41
3. t'effet antioxydant..... 45
4. L'effet anti-inflammatoire ........... 47
5. L'activit antifongique...... 48
6. L'activit antivirale......... 48
7. L'activit anti-rnycobactrlenne.............. 49
8. Effet anti-noplasique .. 50
3
VI. Les utilisations thrapeutiques du miel 521. Le "cahier des charges" du miel usage thrapeutique.... 52
2. Usages externes ............................................................... S5
3. Usages internes .........................................................61
4. Les usages vtrinaires du miel ................................... 63
5. Effets secondaires, prcautions d'emploi..... 64
VII.Un miel exceptionnel: le miel de Manuka 661. Origines botanique et gographique ............................... 66
2. Proprits .................................................................... 67
3. Produits commercialiss base de miel de Manuka. 69
4. Analyse critique ...........71
5. Pansements inspirs des mcanismes antimicrobiens du miel.......71
VIII. Intrts et limites l'utilisation du miel 721. Intrts ............................................. .-..... 72
2. Limites ........................... 73
~4:)J\f~~iJ'Jr/c:JJ\f ;75~"~~/c:J(jIl~I'J1f/~ 7t7~J\fJ\f~~~Jr ~7
4
Figures
Figure 1: Vase de montre de forme globulaire en faence bleute dcor bleu et portantl'inscription theriaca, Nevers fin du XVllme sicle........................................... 12
Figure 2: Schma reprsentant les diffrentes parties d'une ruche ........20Figure 3: Cadre rempli de miel avec les alvoles opercules 21
figure 4: Couteau dsoperculer ................................................. 21Figure 5: Herse dsoperculer 22Figure 6: Extracteur manuel 22Figure 7: Cadres dsoperculs dans le panier de l'extracteur 23
Figure 8: Maturateur 23Figure 9: Filtre situ dans la partie suprieure du maturateur et servant sparer le miel
et divers dbris (cire, abeilles ) 24Figure 10: Evolution au fil du temps de la teneur en HMF dans le miel 26Figure 11: La roue des odeurs et des armes des miels et la petite roue des armes et
sensations exognes 29Figure 12: structure de base d'un f1avonode........................................46Figure 13: structure chimique de la querctine 46Figure 14: Fleurs de Leptospermum scoparium 66Figure 15: Aire de rpartition de Leptospermum scoparium 67
Tableaux
Tableau 1 : Les diffrentes couleurs des miels en fonction de leur origine f1orale....27Tableau 2 : Composition moyenne des miels europens 31Tableau 3 : Concentrations Minimales Inhibitrices des miels (%v/v sur glose agar) sur
des souches bactriennes responsables de mammites chez les bovins 63Tableau 4 : Concentrations minimales de miel de Manuka et de miels avec une activit
peroxydasique (%v/v) inhibant la croissance de diverses souches bactriennes invitro 68
5
1. Un peu d'histoire
1. L'utilisation du miel au fil des sicles
La connaissance et l'utilisation du miel remontent aux temps les plus reculs de
l'histoire de l'Homme.
On sait que le miel est un aliment connu depuis fort longtemps: sur les parois de la
grotte de l'Araigne (cueva de aralia) prs de Valence en Espagne, on a retrouv despeintures prhistoriques montrant que l'homme pratiquait la cueillette d'essaims. On
y voit un homme suspendu des lianes, portant un panier pour recueillir sa rcolte,la main plonge dans un tronc d'arbre la recherche de rayons de miel.
On lui reconnat aussi depuis la plus haute Antiquit des proprits mdicinales
prventives et curatives qui ont t longtemps utilises empiriquement.
Ds 2700 avant J.c., des tablettes d'argile msopotamiennes mentionnent le miel
non pas comme un aliment, mais comme un mdicament.
Mille ans plus tard, le papyrus d'Ebers crit Thbes, donne la formule d'un mlange
de miel et de pain de Saint Jean indiqu comme mdicament propre la diurse.
Les gyptiens connaissaient bien le miel dont ils se servaient mlang de la propolispour embaumer leurs morts et les empcher de se putrfier. Ils l'utilisaient galement
pour panser les blessures et pour soigner les yeux.
A Babylone, des textes mdicinaux assyriens font tat de l'utilisation du miel en
friction: "Tu frotteras la bouche du malade avec du miel et du beurre purifi".
Les philosophes grecs Dmocrite et Pythagore, affirmaient que leur exceptionnelle
longvit tait due leur consommation rgulire de miel.
Lors des jeux Olympiques les athltes buvaient de l'eau mielle pour recouvrerrapidement leurs forces
Les mdecins hindous dclaraient, il y a 5000 ans que les hommes ne s'alimentantque de lait et de miel pouvaient vivre 500 ans.
Hippocrate (460-377 avant J.c.), pre spirituel de la mdecine, conseillait le mieldans le but de prolonger l'existence dans toute sa vigueur. Il faisait du miel un
fortifiant de la vue et des organes sexuels, un remde contre les douleurs d'oreille et
un cicatrisant efficace des plaies de toutes sortes.
Nikandros de Colophon (135 avant J.c.) donne des formules base de miel: ce sont
7
les fameux thriaques.
Les armes napoloniennes transportaient dans leurs campagnes du miel afin de
soigner les soldats blesss.
Le miel est aussi le premier aliment sucr de l'Histoire avant la dcouverte de la
canne sucre.
2. Mythe, symboles et tradition populaire
Les abeilles et le miel ont depuis toujours fascin les hommes.Chez les grecs, le miel reprsentait l'loquence. Ils comparaient les talents des grands
orateurs au miel produit par les abeilles.
On retrouve cette mme comparaison dans la tradition chrtienne (Saint Ambroisepatron des apiculteurs tait reconnu pour ces talents d'orateur), ainsi que chez leshbreux (en hbreu, le nom donn l'abeille signifie parole).Le Dieu Zeus tait appel l'homme abeille en rfrence son enfance durant laquelle
il avait t nourri au lait de chvre et au miel.
Dans de nombreuses cultures, le miel symbolise la fcondit et la richesse.
Dans le Coran, la description du paradis mentionne la prsence de rivires de miel.
3. Le miel dans l'histoire de la pharmacie
Le miel a depuis toujours t utilis dans des prparations pharmaceutiques.Il figure en tant que matire mdicale dans le manuel de stage en pharmacie de
Camille et Marcel Guillot datant de 1942. Dans ce livre, les auteurs distinguent le
miel de Narbonne (ou miel blanc du Languedoc), le miel ambr du Gtinais et lemiel brun de Bretagne. Les deux premiers tant rservs la prparation de mellite,
l'autre utilis pour faire des lavements et en mdecine vtrinaire.
3.7 Les prparations pharmaceutiques contenant du miel
Le miel entre dans la composition de nombreuses prparations pharmaceutiques.
Bon nombre d'entre elles sont aujourd'hui inusites comme les mellites, les
8
oxymellites et les lectuaires; mais d'autres ont merg plus rcemment comme les
aromiels.
3.1.1 Mellites
les mellites sont des prparations liquides ayant une consistance sirupeuse dues une
forte proportion de miel dans leur composition. Ils doivent avoir la mme densit et
la mme consistance que les sirops.
les liquides servant dissoudre le miel sont l'eau ou diverses solutions
mdicamenteuses.
le miel dont on se sert ordinairement est celui de Narbonne ou du Gtinais. Il doit
tre trs blanc et de bonne qualit. exempt de toute cire et de toute matire
trangre.
les mellites se prparent en gnral comme des sirops. par solution chaud. en
vitant une bullition prolonge.
Prparation du mellite simple (sirop de miel):
Miel blanc .4000
Eau 1000
On fait dissoudre chaud. on cume. on chauffe puis on filtre.
laxatif et rafrachissant. utilisable en lavement la dose de 30 100 grammes.
Mellite de mercuriale
Mercuriale sche 125g
Eau distille 1000g
Miel blanc 1000g
Prparation laxative et purgative prescrite autrefois en lavement.
Posologie: 50 100 g pour 400 g d'eau.
9
Mellite de roses rouges
Poudre de ptales de roses rouges 1000g
Miel blanc. 6000g
Alcool SO SOOOg
Ce mellite, trs astringent du fait de sa forte teneur en tanins contenus dans les
ptales de roses, tait utilis en gargarismes et collutoires.
3.1.2 Oxymellites
Si l'on emploie comme solvant le vinaigre, les mellites prennent le nom d'
oxymel lites ou oxymels.
Prparation de l'oxymellite simple:
Vinaigre blanc SOg
Miel blanc 2000g
Cette prparation est aujourd'hui inusite.
On trouve aussi dans la 23 me dition de l'Officine de Dorvault la formule de
l'oxymel scillitique.
Oxymel seillitique:
Vinaigre scillitique 1000g
Miel blanc .4000g
Le vinaigre scillitique s'obtient par macration de squames de scille (planteappartenant la famille des Liliaces et dont le bulbe renferme des htrosidescardiotoniques) dans un mlange d'acide actique cristallis et de vinaigre blanc.Cette prparation tait utilise autrefois comme tonicardiaque. Dans le livre
10
"Elments de Pharmacie thorique et pratique", cet oxymel scillitique est indiqu
"pour vacuer les humeurs visqueuses des poumons et de l'estomac, dans l'asthme et
pour rsoudre certaines obstructions".
3.1.3 Electuaires
On entend sous les dnominations d'lectuaires des mdicaments d'une consistance
de pte molle, composs de poudres trs fines divises soit dans du sirop, soit dans
un mellite ou dans une rsine liquide.
La prparation de ces mdicaments tait pour les anciens le summum de l'art.
L'lectuaire thriaque (du grec theriakos qui signifie "bon contre les btes sauvages")tait un remde universel qui pouvait tout gurir. Galien qui tenait une officine sur
la voie sacre Rome, contribua la renomme extraordinaire de la thriaque. A
cette poque, elle contenait 74 composants; puis au fil des sicles, la formule s'estrduite.
Entre autre dans la formule de l'lectuaire thriaque, on trouve des racines (d'iris, degingembre, de valriane, de rhapontic ), des corces (cannelle, citron), dessommits fleuries (marrube, scordium, ), des feuilles de laurier, du poivre, desvipres sches, de l'agaric blanc, de la gomme arabique, de la myrrhe, du miel blanc,
du vin de malaga ....
Dans l'Officine de Dorvault (23 me dition), on trouve de nombreuses formulesd'lectuaires:
Electuaire ferrugineux:
Carbonate de fer 20g
Quinquina 1OgCannelle 5g
Miel 120g
Cette prparation tait employe comme tonique emmnagogue; la posologie tait
de deux cuillres par jour.
11
Electuaire expectorant
Miel blanc. 100g
O xyde d 'antimoine 0 ,3 0 ,6 g
Vin d'ipca 2 4 g
Cette prparation tait p rconise dans les cas d'dme pulmonaire, de
. bronchite,...
Ces prpa rations taient jadis conserves dans des vases de faence ou de porcelaineafin de les protger de la lumire et de l'humidit (figure 1).
Figure 1: Vase de montre de forme globulaire en faence bleute dcor bleu etportant l'inscription theriaca, Nevers fin du XVIIme sicle(w ww.ord re.pha rmacien. fr)
3.1.4 Aromiels
Il s'agit d 'association entre du miel et des huiles essentielles.
Le miel serait, en effet, un excellent vecteur pour faire pntrer les huiles essentielles
au sein de l'organisme.
12
De l est ne l'ide de mlanges associant les vertus des plantes celle du miel. Selon
Roch Domerego (2001) un aromiel prendre par voie buccale se fait selon laproportion de 3 5 grammes d'huiles essentielles pour 100 gramme de miel. Pour
les applications usage externe, la proportion doit tre ramene 25 gouttes
d'huiles essentielles pour 100 grammes de miel.
La posologie usuelle pour un adulte est la suivante:
Trois cuillres caf par jour pendant dix jours pour les pathologiesaigus
Une cuillre soupe deux fois par jour, jusqu' un mois, pour despathologies chroniques.
Exemple d'un aromiel prconis pour les furoncles (Domerego, 2001): miel de Thym+ huile essentielle de Thym graniol + huile essentielle de Me/a/euca a/ternifolia.
Les pharmaciens peuvent tre confronts ce type de thrapeutique bien qu'elle ne
soit que peu connue. Il ne faut pas manquer de rappeler qu'un diagnostic mdical
doit tre pos avant de commencer tout traitement par aromiel.
La prsence d'huiles essentielles dans ces prparations doit les contre indiquer
strictement chez les femmes enceintes, les femmes qui allaitent ainsi que chez les
enfants avant 12 ans (sauf prescription mdicale).De plus, il faut conseiller l'utilisation d'huiles essentielles chmotypes, c'est--dire
chimiquement dfinies et qui garantissent une scurit d'utilisation optimale.
3.1.5 Propomiels
Ce sont des prparations dans lesquelles sont mlangs de l'extrait de propolis et du
miel. La propolis est un genre de rsine produite par les abeilles et qui a des
proprits antibactriennes trs intressantes. L'association de ces deux produits est
prconise dans des cas o en raison de l'thanol qu'il contient, l'extrait de propolis
ne peut tre employ pur (par exemple en cas de brlures). Dans les propomiels vise cicatrisante, la propolis intervient raison de 0,5% de matire active dans le
miel. Dans ces prparations, le miel est d'une part un excipient puisqu'il sert de
vhicule l'extrait de propolis et d'autre part un principe actif de par ses propritscicatrisantes entre autres.
13
3.1.6 Pan-miels
Ce sont des prparations employes Cuba et qui sont composes d'un mlange de
pollen et de miel.
3.1.7 Apipharmacope
L'Apipharmacope est une ide du Professeur Roch Domerego, prsident de
l'association europenne d'Apithrapie, qui vise crer une Pharmacope des
produits de la ruche. Cette Apipharmacope est un chanon qui manque aujourd'huientre l'apiculture et l'apithrapie. Dfinir des protocoles de production, avoir des
matires standardises, tout cela permettrait de mieux comparer les tudes
scientifiques et surtout d'avoir une reproductibilit dans les effets thrapeutiques
obtenus.
3.2 Les spcialits pharmaceutiques contenant du mielen France
Dans les spcialits vendues dans les pharmacies franaises, le miel joueessentiellement un rle d'excipient. On en trouve dans diffrentes spcialits
indiques pour traiter les maux de gorge: les pastilles Drill", Strepsils rnlel-cltrone
Pulrnollv-
On retrouve le miel comme excipient dans des sirops contre la toux comme
Apltussine" qui contient 93 grammes de miel de Pin.
Feromlel" est un sirop base de miel d'acacia (72,9%) et de fer (0,6%) qui acomme indication les besoins nutritionnels spcifiques des enfants et des adolescents
en priode de croissance.
Dolodent", solution gingivale destine au traitement symptomatique des douleurs
lies la pousse dentaire, compte dans ses excipients du miel.
On trouve du miel dans des gels destins la lubrification des muqueuses ou des
14
instruments mdicaux comme Taldo" ou Hvalorniels-
Le miel entre dans la composition de nombreux complments allmentalres indiqus
pour le tonus et la vitalit (Phvtofluide- ...)En cosmtologie, le miel est prsent dans de nombreuses crmes, soins, masques ...
Le miel adoucit, tonifie et nourrit la peau. Le laboratoire Nuxe propose dans sa
gamme Rve de miel" des baumes pour les lvres, une crme pour le visage, une
crme pour les mains et un gel nettoyant.
15
Il. De la fleur la ruche, l'laboration du miel
L'apptence naturelle des abeilles pour tout ce qui est sucr les amne butiner
diffrentes sources. Le miel est labor par les abeilles partir de substances sucres
vgtales provenant soit:
des nectars de plantes (essentiellement de fleurs)des exsudats rejets par des insectes piqueurs et suceurs (puceronsessentiellement)exceptionnellement, de jus de fruits dj attaqus par d'autres insectes oupar de petits animaux (les pices buccales de l'abeille ne lui permettantpas de perforer les fruits)
1. A partir du nectar
1.1 Dfinition et origine du nectar
Le nectar est produit par des organes propres aux vgtaux suprieurs, qui portent le
nom de nectaires. Ce sont des structures glandulaires de petite dimension dont la
localisation est trs variable, qui reoivent un canal (faisceaux libro-ligneux)acheminant la sve de la plante. On distingue les nectaires floraux ( la base desfleurs), des nectaires extra floraux (sur les feuilles, les tiges ou les autres parties de laplante). Le nectar reste accumul sur le nectaire ou passe dans un organe spcialis,le plus souvent un peron dans lequel il est protg de la dessiccation.
1.2 Composition du nectar
Le nectar se forme partir de la sve de la plante, mais sa composition diffre de
celle de la sve.
C'est une solution aqueuse plus ou moins visqueuse en fonction de sa teneur en eau
qui peut tre trs variable: la matire sche reprsente de 5 80 % du nectar.Cette matire sche est forme 90% de sucres dont les plus courants sont le
16
saccharose, le glucose et le fructose. Outre les sucres, largement majoritaires, on peuttrouver des acides organiques (acide fumarique, acide succinique, acide malique,acide oxalique), des protines dont des enzymes et des acides amins (acideglutamique, acide aspartique, mthionine, srine, tyrosine...), des substancesaromatiques et des composs inorganiques (phosphate entre autre).Tous ceslments vont donner au miel sa couleur et ses armes.
7.3 Rcolte du nectar par les butineuses
les nectaires sont gnralement situs au fond de la corolle des fleurs. Pour y
accder, la butineuse doit pntrer dans la fleur et allonger sa langue. Elle aspire le
nectar, par pompage et par capillarit. lorsque son jabot est rempli, elle rentre laruche o elle transfre le nectar "prdigr" aux ouvrires manutentionnaires; cet
change de nourriture se nomme trophallaxie.
Chaque fleur butine laisse dans le miel sa carte d'identit, au travers de son nectar
mais surtout de ses micro-lments (pigments, armes, grains de pollens...)
2. A partir du miellat
2. 7 Dfinition et origine du miellat
le miellat est un produit sucr labor par divers insectes partir de la sve des
vgtaux et dont se nourrissent certaines abeilles et fourmis.
l'origine du miellat est reste longtemps un mystre. Dans l'Antiquit, Pline pensait
qu'il provenait du ciel et cette ide a perdur jusqu'au milieu du XVIIIe sicle. Puis,deux coles vont s'affronter, l'une soutenant la thse d'une origine vgtale, l'autre
d'une origine animale. Pour ceux qui croient la thse vgtale, le miellat est une
scrtion des feuilles produite sous certaines conditions mtorologiques. les
partisans de l'origine animale considrent que ce sont des insectes, les pucerons, qui
excrtent une substance sucre aprs avoir suc la sve des plantes.
Depuis, on sait que le miellat provient des insectes et non des plantes.
17
2.2 Les insectes producteurs de miellat et leurs planteshtes
les insectes producteurs de miellat sont tous des hmiptres homoptres, c'est dire
que ce sont des insectes qui possdent des pices buccales leur permettant de piquer
les tissus vgtaux pour en prlever la sve. Ce sont des cigales, des psylles, des
cochenilles et surtout des pucerons.
Ils perforent les tissus vgtaux de la plante pour atteindre les faisceaux dans lesquels
circule la sve. Celle-ci passe dans le tube digestif de l'insecte o elle est transforme
en miellat qui est ensuite excrt par l'anus.
les plantes htes de ces insectes sont surtout des arbres forestiers ou
d'ornementation. Il s'agit principalement du sapin, de l'pica, du pin sylvestre, du
mlze et du chne. Bien d'autres arbres peuvent hberger des insectes producteurs
de miellat: le chtaignier, l'rable, le bouleau, l'aulne, le frne, le charme... mais, ces
miellats sont produits en plus petite quantit et sont de qualit infrieure celle des
miellats de sapin ou d'pica.
2.3 La rcolte du miellat par J'abeille
les rcoltes de miellat ont lieu entre la fin du printemps et l't. les quantits
rcoltes sont trs variables d'une anne l'autre. En effet, les pucerons sont trs
sensibles aux conditions mtorologiques dfavorables, et sont exposs de
multiples prdateurs (coccinelles, punaises, gupes). Il faut noter qu'en prsenced'une abondance de nectar, cette source est dlaisse par les abeilles. Les butineuses
recueillent le miellat par lchage et remplissent progressivement leur jabot. Cedernier plein, elles regagnent la ruche.
3. Pour aboutir au miel: de multiples transformations
3.1 Dans le tube digestif des abeilles
le changement de la solution sucre en miel commence dj dans le jabot de labutineuse o diverses enzymes entrent en action.
18
A la ruche, le nectar rcolt et "prdigr" par la butineuse est pris en charge par de
plus jeunes abeilles, qui se l'changent plusieurs fois (trophallaxie) et l'enrichissent enmatires spcifiques et notamment en enzymes.
Les principales enzymes sont:
La diastase qui permet de modifier l'amidon
L'invertase qui divise le saccharose en glucose et en fructose
La glucose oxydase qui, partir du glucose, produit de l'acide gluconique et
du peroxyde d'hydrogne.
Au fil des changes entre les abeilles, la composition de la mielle volue: des sucres
se scindent, d'autres s'assemblent afin de former de nouveaux sucres plus complexes.
Les ouvrires compltent ainsi la transformation commence dans le jabot de labutineuse.
3.2 La dshydratation du miel
Quand la butineuse arrive la ruche, la teneur en eau du nectar est suprieure 50%. Le miel va tre dshydrat par les ouvrires. Pour cela, elles rgurgitent
plusieurs reprises une goutte de leur jabot et l'talent dans l'atmosphre sche de laruche. Quand la concentration en eau atteint 40 50%, elles entreposent le mieldans les cellules. Les abeilles ventilent galement la ruche: elles font rentrer de l'air
extrieur que la colonie va chauffer plus de 30c et de ce fait, le miel va s'asscher.
L'air chaud et charg de l'humidit excessive du miel est rejet vers le milieuextrieur. La teneur en eau du miel doit ainsi tre abaisse jusqu' atteindre environ18%. La cellule est alors ferme avec un opercule de cire qui permet une bonne
conservation.
La colonie dispose en rserve d'un aliment hautement nergtique, stable, de longue
conservation et peu sensible aux fermentations.
19
III. La rcolte du miel par l'apiculteur
La rcolte du miel peut se pratiquer ds la fin de la mielle quand les cadres des
hausses sont remplis de miel opercul.
1. La rcolte des hausses
. Une ruche, exploite de faon rationnelle, est divise en deux parties: le corps et la
hausse (figure 2).Le corps est la partie infrieure; il contient de hauts cadres dans lesquels les abeilles
stockent du miel, et du pollen.
C'est aussi dans cette section de la ruche que se trouve le couvain. L'apiculteur se
contente de surveiller le corps de ruche et ne prlve pas le miel qui y est
entrepos; celui-ci servira nourrir les jeunes larves et permettra la colonie depasser la mauvaise saison.
La hausse constitue la partie suprieure de la ruche; elle est gnralement spare du
corps par une grille qui empche la reine de venir y pondre. L'apiculteur la place ds
le printemps. Elle est compose de cadres (gnralement moiti moins haut que ceuxdu corps) destins recevoir le surplus de miel.
Ruche dlvlslble
Hausse ---
Corps
Plancher ---1..1:'
Figure 2: Schma reprsentant les diffrentes parties d'une ruche
20
A la fin de la mielle quand les cadres sont remplis de miel et operculs (figure 3),l'apiculteur ramasse les hausses des ruches et les ramne dans sa miellerie afin
d 'extraire le miel.
Figure 3: Cadre rempli de miel avec les alvoles opercules
2. La dsoperculation et l'extraction du miel
L'apiculteur retire, l'aide d'un lve cadres, les cadres remplis de miel. II doit
dsoperculer les alvoles gorges de miel. Plusieurs outils permettent d'effectuer ce
travail: le couteau dsoperculer (figure 4) ou la herse (figure 5)(mthodemanuelle), la machine Caillas (mthode mcanique).
Figure 4: Couteau dsoperculer
21
Figure 5: Herse dsoperculer
Les cadres sont ensuite mis dans un extracteur (figures 6 et 7). C'est une sorte decentrifugeuse manuelle ou automatise o ils vont tourner trs rapidement. La force
centrifuge fait alors sortir le miel des alvoles. Projet sur les parois, le miel coule aufond de l'appareil.
Figure 6: Extracteur manuel
22
Figure 7: Cadres dsoperculs dans le panier de l'extracteur
3. La maturation et la mise en pots
Le miel, la so rt ie de l'extracteur, est vers dans un maturateur (figure 8) . Il s'agitd'un simple rcipient de dcantation surmont d'un filtre (figure 9) destin retenirles impurets qui pourraient y tre contenues (bulles d'air, fragments de cire...). Ilfaut deux trois jours pour que les impurets et l'air remontent la surface afind'tre limins. Il est indispensable que le maturateur soit plac dans un endroit
propre et surtout sec. Enfin, l'apiculteur soutire le miel du maturateur et le
conditionne dans des pots.
Figure 8: Maturateur
23
Figure 9: Filtre situ dans la partie suprieure du maturateur et servant sparer lemiel et divers dbris (cire, abeilles ...)
4. La conservation du miel
Le miel est une solution aqueuse, sucre et acide qui va se dgrader au fil du temps,
va subir des transformations, des modifications de ses caractristiques physico-
chimiques.
4.1L'eau
Le miel est une solution aqueuse; or les microorganismes ont besoin d'eau pour se
dvelopper. Une teneur trop importante d'eau dans le miel constitue un
environnement favorable la prolifration de ces microorganismes: il se produit
alors un phnomne de fermentation.
Pour viter ce dsagrment, l'apiculteur doit veiller ce que le miel rcolt soit
suffisamment sec. Idalement, la teneur en eau d'un miel ne doit pas dpasser 18%.
Le codex alimentarius (ensemble de normes alimentaires internationales sur la qualitet l'innocuit des aliments labores par la Commission mixte Food and Agriculture
Organization -Organisation mondiale de la sant) limite 21% la teneur en eau desmiels. Seuls les miels de Bruyre et de Trfle peuvent avoir une teneur suprieure
sans toute fois dpasser 23%.
24
4.2 Le rle des enzymes
Les miels contiennent des enzymes qui viennent des abeilles ou des insectes qui ont
rejet les miellats (pucerons, cochenilles ...).Les enzymes sont des protines fragiles qui vont se dgrader lentement et ce
processus est acclr par la chaleur.
En fonction de l'origine botanique du miel, la quantit d'enzymes prsentes varie
fortement.
La mesure de l'activit des enzymes va indiquer si le miel a subi ou non une
dgradation. Deux enzymes peuvent tre analyses dans le miel: l'amylase et
l'invertase.
La mesure de leurs activits permet de savoir si un miel a t chauff ou conserv
une temprature trop leve.
Normalement, les oprations ralises par l'apiculteur de la rcolte au
conditionnement ne portent pas prjudice ces enzymes.
4.3 L'hydroxymthylfurfural
Les monosaccharides, et tout particulirement le fructose, sont dgrads en milieu
acide par dshydratation molculaire avec formation d'hydroxymthylfurfural
(HMF).Le taux d'HMF est le critre le plus fiable pour dterminer l'ge d'un miel. ainsi que
pour tudier son ventuelle dgradation. Ni les nectars, ni les miellats, ni les miels
frais ne contiennent de l'HMF.
Ce produit se forme trs lentement au fil du temps et son volution estexponentielle (figure 10).La production de HMF est favorise par la forte teneur en fructose et par l'acidit du
milieu.
25
30mg25 m920 mg15111g10mg5 mg
Ala rcolte Aprs 6 mois Aprs 1 an Aprs 18 mois Aprs 2 ans
Figure 10: Evolution au fil du temps de la teneur en HMF dans le miel
(trait Rustica de l'apiculture)
Tous les miels n'voluent pas de la mme faon: les miels de nectar atteignent entre
5 et 15 mg/kg de HMF au bout de deux ans, alors que les miels de miellats (souventplus riches en fructose et plus acides), peuvent atteindre 25 mg/kg de HMF.La concentration en HMF est augmente par des chauffages excessifs.
Le volume 11 du "Codex alimentarius", qui est consacr aux produits sucrs, prcise
que le miel ne doit pas possder une teneur en HMF suprieure 80 mg/kg. (Cetteteneur leve s'explique par la ncessit de prendre en compte l'ensemble des miels
produits dans le monde et notamment les miels tropicaux). Mais pour les mielsproduits dans l'Union Europenne, le taux maximum d'HMF a t fix 40 mg/kg.
4.4 Date limite d'utilisation optimale (OLVO)
Jusqu' la DLUO le miel doit conserver ses proprits sensorielles et physico-
chimiques. Cette date limite garantit au consommateur que le miel possde toutes
ses qualits. Gnralement la DLUO est de deux ans.
26
IV. Composition etchimiques du miel
caractristiques physico-
1. Les caractristiques organoleptiques du miel
Les miels rcolts peuvent tre trs divers, tant par leur coloration que par leur
consistance et leur arme.
1.1 La couleur
En fonction de ses origines florale et gographique, le miel peut prsenter diffrents
coloris. Il existe des miels limpides comme de l'eau, des miels jaunes, ambrs,verdtres, rougetres, et certains presque noirs. l'exception du violet et du bleu lacouleur des miels varie l'infini.
Tableau 1 Les diffrentes couleurs des miels en fonction de leur origineflorale
(Le trait Rustica de l'apiculture)
Origine florale CouleurAcacia Incolore
Lavande, Tilleul Ivoire
Tournesol, Pissenlit Jaune
Chtaignier, Bruyre Brun
Saule, Sapin Trs fonce avec des reflets verts
1.2 La texture
Cristallis finement ou grossirement, dur ou souple, pteux ou liquide, le miel peut
se prsenter sous de nombreux aspects.
27
S'il est parfaitement fluide au moment de son extraction, le miel ne reste cependant
pas dans cet tat de faon indfinie.
La vitesse de cristallisation varie avec la composition en sucres, la teneur en eau, la
temprature de conservation. Certains miels cristallisent dans les jours qui suivent lamise en pot (comme le miel de colza), alors que d'autres restent l'tat liquidependant des annes temprature ordinaire (c'est le cas du miel d'acacia et desmiels de miellat)L'aptitude cristalliser d'un miel est fonction du rapport glucose/eau selon White et
al. (1962). La cristallisation est nulle ou trs lente pour un indice infrieur 1,6. Elleest rapide et totale lorsque l'indice dpasse 2.
La cristallisation est particulirement fine dans les miels de luzerne, trfle, colza,
bruyre. Elle est plutt grossire dans ceux de chtaignier, oranger, sapin, tilleul.
Les consommateurs souhaitent souvent avoir un miel crmeux. Il est possible de
diriger la cristallisation afin d'obtenir une texture crmeuse. La mthode utilise le
plus frquemment s'appelle l'ensemencement; il s'agit de travailler avec unmlangeur un miel grains fins cristalliss jusqu' l'obtention de la texturerecherche. Ce miel va servir ensemencer ( une concentration de 5%) un autre ftde miel et il lui confrera la texture recherche.
7.3 Le got et les armes
Suivant son origine florale, le miel peut prsenter une grande varit de saveurs et
d'armes diffrents. Il existe une roue des odeurs et des armes (figure 11) quipermet de dcrire, comme on sait le faire pour les vins, les sensations perues tant au
niveau olfactif que gustatif lors de la dgustation d'un miel.
Le Centre Apicole de Recherche et d'Information (CARI) est une associationwallonne but non lucratif qui uvre pour la promotion et le dveloppement de
l'apiculture. Le CARI a men des recherches sur les saveurs et les armes des miels et
a ralis une roue des odeurs et des armes.
28
Figure 11: La roue des odeurs et des armesdes miels et la petite roue des armes etsensations exognes.
(Trait Rustica de l'apiculture)
29
Voici quelques exemples de dgustation de miel:
Le miel de Chtaignier
Son odeur est domine par une note "boise"et ensuite par des notes de "chaud" et
de "chimique". En bouche, l'arme est trs proche et, cot des notes de "bois"
toujours dominante, les notes de "chaud", puis de "chimique" ressortent davantage.
Le miel de Tilleul
Hormis les notes" floral fruit frais ", toutes les classes sont perues. Viennent d'abord
le "chaud", le "chimique", le "frais" et le "bois", ensuite"l'avanc" et enfin le "vgtal".
En bouche, le caractre "frais" domine nettement devant le "chimique" et couvre le
"chaud", le "bois" et le "floral fruit frais".
Le miel de Tournesol
L'odeur est considre comme "avance" et, dans une moindre mesure, comme
"vgtale".
En bouche, le caractre "vgtal" domine avec le caractre "chaud". Les notes
"avanc" et "floral fruit frais" sont difficilement perues.
2. La composition chimique du miel
Le miel, comme nous l'avons vu prcdemment, est labor en plusieurs tapes et
chacune influence sa composition chimique. Il n'existe donc pas un miel mais des
miels; tout dpend du type de plante visite par les abeilles, de la source rcolte
(nectar ou miellat) ...La composition moyenne des miels europens est rsume dans le tableau qui suit.
30
Tableau 2 : Composition moyenne des miels europens(Les techniques de l'ingnieur, 2000)
Composition Pourcentage Type de Principaux composantstotal composs15 20%
Eau (moyenne17%)
Monosaccharides Glucose (33%)Fructose (39%)Disaccharides Maltose (0,9%), Isomaltose,Hydrates de carbone 75 80 % Saccharose (2,3%)
Erlose, Raffinose, (mlzitose),Polysaccharides (kojibiose), (dextrantriose),
(mlibiose)Gluconique (0,1 0,4 %),
(malique), (succinique), (oxalique),Acides (0,1 0,5%) (glutamique), (pyroglutamique),
(citrique), (glucuronique), formique(0,01 0,05%)
Matires albuminodes, matires
Protines et acides azotes, (proline), (tyrosine),amins (0,2 2%) (leucine), (histidine), (alanine),(glycine), (mthionine), (acide
Substances diverses 1 5 %aspartique)
Vitamines B,C, (A,D,K)Enzymes provenant Amylases a et B, gluee-Invertase,des glandeshypopharynglennes glucose oxydase
Enzymes provenant (Catalase), (amylases), (phosphatasesdu nectar acides)Minraux K, Ca, Na, Mg, Mn, Fe, Cu, (Co, B,Si, Cr, Ni, Au, Ag, Ba, P, Cs)
Esters Mthylantranylates, actates,mthylthylctones...
Armes Aldhydes et Formaldhyde, actaldhyde...actones
Alcools Mthanol, thanol, isobutanol, 2-phnylthanol ...Flavones Flavanol, catchine, querctine
Lipides Traces Acides gras (Acides palmitique, butyrique,caprique, caproque. valrique)
Les substances indiques entre parenthses sont l'tat de traces; les % sont donns par rapportau poids total du miel
31
2. 1 Les sucres
Les hydrates de carbone constituent la partie la plus importante du miel. Il s'agit en
grande partie de monosaccharides (glucose et fructose), du saccharose, du maltose,et d'autres sucres prsents l'tat de traces (erlose, mlzitose, isornaltose, nigrose,turanose, maltulose...)La prsence de glucose et de fructose est le rsultat de l'action d'une enzyme sur le
saccharose: l'invertase.
La prsence des autres sucres semble dpendre des plantes qui ont t butines.
2.2 L'eau
La teneur en eau est en moyenne de 17 %, mais le miel tant un produit biologique,ce chiffre peut fluctuer. Les abeilles ferment avec un opercule les alvoles remplies de
miel quand la teneur en eau avoisine les 17%. Il faut noter que certains miels de
Bruyres peuvent contenir jusqu' 22-25% d'eau.
2.3 Les acides
Le miel contient aussi des acides. Le plus important est l'acide gluconique mais on
trouve aussi une vingtaine d'acides organiques, comme l'acide actique, l'acide
citrique, l'acide lactique, l'acide malique, l'acide oxalique, l'acide butyrique, l'acide
pyroglutamique et l'acide succinique. A l'tat de traces, le miel contient de l'acide
formique, de l'acide chlorhydrique et de l'acide phosphorique. Les lactones
participent galement l'acidit du miel.
2.4 Les aliga-lments
Le miel est un aliment qui apporte de nombreux oligo-lments qui sont
indispensables la sant de l'homme.
Suivant leurs origines florales, les miels prsentent des concentrations variables en
oligo-lments. 11 est intressant de constater que des miels de diffrentes saisons et
32
de diffrentes origines gographiques se compltent; ainsi une consommation varie
tout au long de l'anne assure des apports intressants en oligo-lments.
Potassium, phosphore, calcium, soufre, magnsium, manganse, silicium, bore, fer,
zinc, cuivre et baryum sont retrouvs en plus ou moins grande quantit dans le miel.
Ces substances participent au bon fonctionnement de notre organisme.
Quelques rles d'oligo-lments dans l'organisme humain: Le potassium est un cation intracellulaire d'une grande importance puisqu'il est
utilis entre autre par les cellules du muscle cardiaque.
Le phosphore entre dans la composition de l'adnosine triphosphate.
Les ions calcium jouent un rle dans les phnomnes lis la coagulation du sanget l'excitation neuromusculaire.
Le soufre est un oxydant; il entre dans la composition de nombreuses molcules
organiques intervenant dans de nombreux mtabolismes.
De plus, le miel facilite l'assimilation des oligo-lments; en effet les travaux du
Professeur Bengsch (1997) ont montr que les oligo-lments sont mieux assimilspar l'organisme lorsqu'ils sont dans du miel que lorsqu'on les consomme seuls.
2.5 Les protines
Le miel est une substance assez pauvre en protides. On y trouve des peptones, des
albumines, des globulines ainsi que des acides amins comme la proline, l'acide
aspartique, l'acide glutamique, l'alanine, la cystine...
2.6 Les enzymes
De nombreuses enzymes existent dans le miel: l'invertase, l'a-amylase, la ~-amylase,l'-glucosidase, la glucose oxydase, une catalase et une phosphatase. Elles
proviennent soit des nectars (origine vgtale), soit des scrtions salivaires desabeilles (origine animale).L'invertase est responsable de l'hydrolyse des disaccharides.
Les amylases transforment l'amidon en glucose.
La glucose-oxydase donne de l'acide gluconique et du peroxyde d'hydrogne
partir du glucose.
33
Ces enzymes tant thermolabiles, leur prsence ou leur absence peut servir
d'indicateur de surchauffe du miel.
2.7 Les vitamines
Le miel contient peu de vitamines. On y trouve essentiellement des vitamines du
groupe B: vitamines B1, B2 B3 (appele aussi PP), B4 et B5. Parfois on y trouve ausside la vitamine C, ainsi que les vitamines A, K et D.
2.8 Divers
Plusieurs facteurs antibiotiques naturels ont t trouvs dans le miel peroxyde
d'hydrogne, flavonodes, ...
Le miel contient galement des lments figurs : grains de pollen, spores de
champignons, algues microscopiques, levures, etc., dont l'identification sous le
microscope permet d'obtenir des renseignements sur l'origine florale et
gographique (analyse pollinique des miels ou mlisso-palynologie).L'tude microscopique du miel permet de lui attribuer une appellation: miel toutes
fleurs, miel de lavande, de chtaignier... Un miel n'est jamais issu 100% du mmetype de fleur; on donne au miel le nom de l'espce qui est majoritaire.Les pigments colorent et aromatisent les miels. Ce sont principalement des
carotnodes, des xanthophylles et des flavonodes.
3. Les caractristiques physico-chimiques
3.7 Monographie du miel
Le miel possde une monographie dans la Pharmacope franaise Xme dition
(1996).y sont prsents les caractres du miel, les oprations raliser afin d'en faire
l'identification, ainsi que les diffrents essais auxquels il doit rpondre.
34
3.1.1 Caractres
D'aprs la Pharmacope franaise, Xme dition (1996):"Le miel, immdiatement aprs sa rcolte, est un liquide pais plus ou moins color,
lgrement trouble. 11 peut devenir grenu et prendre une consistance plus ou moins
ferme. 11 prsente une odeur caractristique variant lgrement selon son origine
botanique et une couleur variant du blanc au brun rouge."
3.1.2 Identification
La Pharmacope franaise dcrit une chromatographie sur couche mince qui permet
d'identifier les sucres du miel.
3.1.3 Essai
La Xme dition de la Pharmacope franaise (1996) dcrit une douzaine d'essais pratiquer sur le miel.
Entre autre y est dcrit un essai concernant l'amidon:
"A 20 grammes de miel, ajoutez 20 millilitres d'eau et agitez. Dans deux tubes essaide mme diamtre, introduisez 10 ml de la dispersion homogne obtenue. Dans le
premier tube essai, ajoutez 0,1 ml de solution alcoolique d'iode iodure R. Agitez.La coloration obtenue n'est pas plus prononce que celle du deuxime tube essai
tmoin"
3.2 Le pH
Le pH du miel est acide; il oscille entre 3 et 6.
3.3 Solubilit
Le miel est soluble dans l'eau, l'alcool dilu et insoluble dans l'alcool fort, l'ther, le
chloroforme, le benzne.
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3.4 Densit
Pour une teneur moyenne en eau de 17,2% 20C, la densit moyenne est de 1,42
et varie gnralement de 1,39 1,44 selon la nature des miels analyss.
3.5 Viscosit
Elle varie en fonction de la temprature, de la teneur en eau et de la composition
chimique du miel. A 35C, tous les miels sont fluides. Certains sont thixotropes (c'est--dire que ces miels lorsqu'on les agite deviennent liquides mais reprennent leur
viscosit premire aprs repos) comme ceux d'Erica et surtout de Calluna. Ils ont uneviscosit anormale, leur consistance tant celle d'un gel.
36
V. Proprits thrapeutiques du miel
Le miel a toujours t utilis comme remde de nombreux maux. Quelques usagesempiriques ont travers le temps comme le fait de prendre une cuillre de miel
lorsque la gorge se fait douloureuse, mais les autres sont tombs dans l'oubli. Partant
de constations cliniques impressionnantes, des chercheurs de toutes les parties du
globe travaillent afin de dmontrer scientifiquement les atouts du miel.
1. Les proprits cicatrisantes du miel
Le miel est reconnu depuis longtemps comme favorisant la cicatrisation de plaies
qu'elles soient profondes, tendues, ncroses, surinfectes....
7. 7 Observations cliniques
Les cas rapports de cicatrisation grce des applications de miel ne manquent pas.
C'est sous l'impulsion du Professeur Bernard Descottes au dbut des annes 80 que le
miel a fait son entre l'hpital de Limoges.Le miel a t utilis pour la premire fois chez une jeune fille de 20 ans qui avait subiune rsection importante de l'intestin grle. Suite au drainage d'un abcs de paroi
important, la patiente prsentait une perte de substance au niveau de la partie
centrale de sa plaie abdominale.
Une application de miel au niveau de cette cavit a conduit en huit jours unecicatrisation pratiquement complte.
Monsieur L., malade polytraumatis a t admis dans le service de chirurgie du
Professeur Descottes aprs un mois et demi pass en ranimation. Il prsentait une
volumineuse escarre au niveau de la mallole externe droite. L'excision ncessaire
d'une plaque de ncrose ayant mis nu le tendon, l'quipe mdicale a instaur un
traitement au miel. Aprs quatre jours de traitement, l'aspect de la plaie est devenutrs vascularis.
Aprs douze jours, la perte de substance tait pratiquement comble.
37
Au bout de dix huit jours, le patient a pu quitter l'unit de soins et la cicatrisations'est acheve sans problme.
Des cicatrisations ont aussi t obtenues chez des animaux.
Des vtrinaires (Simon A. et al., 1997) ont trait avec du miel et du sucre unegnisse Prim'Holstein ge d'un an qui prsentait trois plaies infectes suintantes et
malodorantes.
Au bout d'une semaine, la mauvaise odeur et les suppurations ont disparu. En un
mois, le bourgeonnement conjonctif comblait compltement les plaies. Au bout dedeux mois, la cicatrisation tait totale.
1.2 Donnes scientifiques
1.2.1 Rappels sur la cicatrisation
La cicatrisation d'une plaie se droule en trois temps:
-} La dtersionC'est la phase de nettoyage de la plaie; elle a pour but d'liminer les tissus
ncrotiques et de favoriser la cicatrisation par bourgeonnement.
Elle peut se faire mcaniquement (avec un bistouri), chimiquement (avec desenzymes), chirurgicalement (par exrse quand la ncrose est trop paisse),biologiquement (avec des asticots), ou de faon auto lytique (par l'action despolynuclaires et des macrophages).
-} Le bourgeonnementCette deuxime phase se caractrise par l'apparition de nouveaux capillaires qui
apportent les nutriments ncessaires la multiplication cellulaire.
-} L'pithlialisationC'est pendant cette phase que les cellules pidermiques de la berge de la plaie
prolifrent avant de migrer vers la surface cutane.
38
1.2.2 Hydratation
D'aprs Lusby et al. (2002). le miel contribue l'hydratation de la plaie. Et unenvironnement humide est favorable la premire tape de la cicatrisation: la
dtersion. En effet. la dtersion en milieu humide permet de solliciter la flore
bactrienne normalement prsente sur la peau qui est capable d'liminer les dbris
ncrotiques et/ou fibrineux.
1.2.3 pH
Les fibroblastes jouent un rle fondamental dans le processus de cicatrisation. Or.leur migration. leur prolifration et surtout la synthse de collagne sont optimales
dans un environnement lgrement acide. Le pH du miel varie entre 3 et 6 : les
pansements au miel favorisent donc l'activit fibroblastique.
1.2.4 Viscosit
Le caractre visqueux du miel (plus ou moins prononc suivant son origine florale).cre une barrire protectrice autour de la plaie. empchant ainsi toute surinfection
de la lsion et ce d'autant plus que le miel est aussi dot de proprits
antibactriennes.
1.2.5 Osmolarit
Le miel possde une forte osmolarit qui provoque un "appel" de lymphe et de
plasma qui draine les exsudats et favorise l'arrive massive des cellules entrant dans
le processus de cicatrisation (macrophages. fibroblastes...)
1.2.6 Les sucres
Les sucres et notamment le lvulose et le fructose prsents dans le miel amliorent
39
localement la nutrition de la plaie et donc acclre le processus d'pithlialisation.
les cellules (macrophages, fibroblastes ...) impliques dans le processus decicatrisation trouvent grce ces sucres une source d'nergie supplmentaire qui
contribue leur bon fonctionnement.
1.2.7 Le peroxyde d'hydrogne
Subrahmanyam (1996) voque le rle du peroxyde d'hydrogne produit par laglucose oxydase dans la phase de dtersion. le peroxyde d'hydrogne ragit avec les
ions fer ce qui entrane la formation de radicaux hydroxyles; c'est la raction de
Fenton.
Raction de Fenton:
Fe3+ + OH- + OH -
1.2.8 Rle dsodorisant
Molan (1998) a remarqu que les plaies traites avec du miel ne dgageaient aucunemauvaise odeur. les bactries dgradent normalement les acides amins issus du
srum ou des cellules mortes en rejetant des composs malodorants; mais, si du mielest leur disposition, alors elles vont le dgrader en priorit. Ce processus aboutit
la formation d'acide lactique inodore. le miel appliqu sur une plaie a un effet
dsodorisant.
1.2.9 Non adhrant aux plaies
lusby et al. (2002) souligne aussi le fait que les pansements au miel n'adhrent pasaux plaies. Ainsi le tissu nouvellement form est respect et le changement de
pansement se fait sans douleur.
40
2. Les proprits antibactriennes du miel
2. 7 Observations cliniques
l'application de miel sur des plaies infectes aboutit leur asepsie. A partir de ceconstat de nombreux essais cliniques ont t conduits travers le monde.Au dpartement de Chirurgie du CHU de Bujumbura au Burundi (Ndayisaba et o.,1992), quarante patients avec des plaies diverses et infectieuses ont t traites avecdu miel. les prlvements bactriologiques effectus avant le traitement ont montr
la prdominance des Staphylococcus aureus, suivis d'Escherichia coli et desPseudomonas spp. Ont aussi t isols des plaies: des Klebsiella, des Enterobactercloacae des Proteus, des Acinetobacter, des Citrobacter et des Staphylocoques autresque S.aureus.Au fur et mesure du traitement, le nombre de prlvements bactriologiquementpositifs a diminu. Au stade cicatrisation des plaies, seules quelques plaies
prsentaient encore des germes.
le miel a aussi t test sur des souches bactriennes prsentant des rsistances aux
antibiotiques. Cooper et al. (2002) ont ralis une tude qui dmontre l'efficacit invitro du miel de Manuka et du miel pasteuris sur une souche de Staphylococcusaureus rsistante la Mthicilline ainsi que sur des souches d'entrocoques rsistant
la vancomycine.
le miel est capable d'inhiber la croissance d'Helicobacter pylori (Osato et al., 1999 ;AI Somai et al., 1994) qui provoque des gastrites, des ulcres gastriques et des ulcresduodnaux.
Dans un contexte o de plus en plus de souches bactriennes rsistantes aux
antibiotiques mergent, ces rsultats sont encourageants; le miel pourrait tre une
alternative intressante dans la thrapeutique anti-infectieuse.
2.2 Donnes scientifiques
les chercheurs ont montr que c'est l'action combine de proprits physiques et
chimiques qui confre au miel son activit antibactrienne.
41
2.2.1 Effet osmotique
Le miel est une solution de sucres hyper sature puisque compose 80% environ
de fructose et de glucose.
Les sucres auraient une activit antibactrienne par leur pouvoir d'abaissement de
l'activit de l'eau (Molan, 1992). L'activit de l'eau (appele aussi activit hydrique)exprime le degr de disponibilit de l'eau dans un milieu ou un produit donn.
Entre les sucres du miel et les molcules d'eau, se produit une forte interaction. Par
consquent, il y a trs peu d'eau disponible pour le dveloppement de
microorganismes.
Cette eau libre est mesurable; son unit est "aw" (water activity). Dans le miel, l'eaulibre est comprise entre 0,562 et 0,62. Seules quelques levures russissent se
dvelopper dans ces conditions.
Mais les proprits antibactriennes du miel ne sont pas dues uniquement cettehaute teneur en sucres. En effet, des tudes scientifiques comparant les effets
antibactriens du miel et du sucre ont t menes (Bose, 1992; Drouet, 1983) ; il enrsulte que le miel a un pouvoir antibactrien suprieur celui du sucre. Il y a donc
dans le miel des composs autres que les sucres qui empchent les microorganismes
de se dvelopper.
2.2.2 Acidit
Le pH du miel est suffisamment acide (entre 3 et 6) pour inhiber le dveloppementde nombreux microorganismes pathognes. Le pH du miel non dilu est un facteur
antibactrien significatif; cependant, si on le dilue, le pH peut ne plus tre assez bas
pour limiter la prolifration des bactries. Les fluides corporels peuvent tre
responsables de la dilution du miel; c'est une donne dont il faut tenir compte
lorsque l'on est dans une dmarche de soins.
2.2.3 Viscosit
Du fait de sa viscosit, le miel va former une barrire protectrice qui va prserver la
42
zone traiter de toute surinfection. C'est une proprit purement mcanique.
2.2.4 Peroxyde d'hydrogne
La principale activit antibactrienne du miel est lie la production enzymatique de
peroxyde d'hydrogne. La glucose oxydase est une enzyme qui est scrte par les
glandes hypopharyngiennes des abeilles. Au moment de la rcolte du nectar ou du
miellat, ainsi que pendant les trophallaxies successives, cette enzyme est mlange au
mlange sucr qui va devenir le miel.
L'enzyme au contact du glucose produit la raction suivante:
glucos e
+ Oz GlU~XYd"O
IHlOzl
III
Gluconolactone
[H20HO a
'c?""1
HC-OH1
HO-C1H
HC- OH1
HC-OH1CH20H
Acide gluconique
Le peroxyde d'hydrogne ainsi produit sert d'agent "strilisant".
De nombreuses tudes ont mis en vidence le fait que la glucose oxydase n'est
oprationnelle que lorsque le miel est dilu. En effet, son pH optimal est beaucoup
plus basique que celui mesur dans le miel non dilu.
43
Avant son identification par White en 1962, le peroxyde d'hydrogne tait appel
inhibine. La glucose oxydase est une enzyme thermolabile et photosensible: les
miels qui ont t stocks dans de mauvaises conditions perdent donc la capacit de
produire du peroxyde d'hydrogne et ont une activit antibactrienne moindre.
Le peroxyde d'hydrogne est dtruit par les catalases et notamment celles de la
peau; ceci est un inconvnient non ngligeable pour l'utilisation topique de miel.
2.2.5 Autres facteurs antibactriens
L'activit peroxydasique n'est pas la seule responsable de l'effet antibactrien, car
lorsque l'on chauffe un miel, on inactive la glucose oxydase sans pour autant inhiber
totalement les proprits antibactriennes de ce miel. De mme le pouvoir
antibactrien du miel ne semble pas affect quand on le traite avec des catalases qui
dtruisent le peroxyde d'hydrogne.
D'autres facteurs contribuent faire du miel un produit antibactrien.
Des travaux ont montr la prsence d'autres facteurs antibactriens dans des miels
l'tat naturel: f1avonodes (Taormina et al., 2001), acides phnoliques (Dimitrova etal., 2003; Wahdan, 1998), ...Certains miels sont dous d'une activit qualifie de "non peroxydasique", c'est--dire
qu'ils conservent un fort pouvoir antibactrien mme quand leur activit
peroxydasique est neutralise (catalase, chauffage...); c'est le cas notamment de mielsno zlandais et australien issus d'arbustes Leptospermum spps (Molan, 1999)
2.2.6 Variation de l'activit antibactrienne
L'origine florale a une influence sur l'activit antibactrienne.
De nombreuses publications scientifiques rapportent que les miels sont plus ou moins
actifs sur les souches bactriennes et que leur efficacit dpend de leur origine florale.
Dans la thse de Nadine Guillon (1996), le miel de thym (Thymus vulgaris L.,Lamiaces) prsente l'une des activits antibactriennes les plus fortes. Compte tenuque cette plante contient une huile essentielle riche en phnols (thymol, carvacrol)dont les proprits antibactriennes sont bien connues, il n'est pas tonnant que ce
44
miel soit parmi les plus efficaces.
Il faut noter aussi, qu'en fonction de sa concentration et de son origine botanique,
un miel peut tre bactricide (c'est--dire qu'il peut totalement tuer les bactries) outre bactriostatique (les bactries ne sont pas tues, mais leur dveloppement eststopp).
3. L'effet antioxydant
3.7 Le stress oxydant
Le stress oxydant, dfini comme le dsquilibre entre la production de radicaux
libres et le systme de dfense antioxydant, joue un rle significatif dans l'apparitionde nombreuses maladies.
En effet, l'agression de l'ADN cellulaire par les radicaux libres peut gnrer des
cancers, des perturbations mtaboliques, mais aussi acclrer le vieillissement
tissulaire et crbral.
3.2 Les flavonodes
Les miels sont riches en flavonodes. Ce sont des pigments prsents dans les vgtaux
(figure 11) et qui constituent une protection contre les rayons ultra violets et la photooxydation. Ils sont aussi protecteurs vis--vis des radicaux libres.
Il existe un lien entre la couleur et le pouvoir antioxydant d'un miel: plus ce dernier
est fonc, et plus il contient de pigments protecteurs. (Taormina et 0/., 2001)Martos et 0/. (2000), ont isol dans des miels d'Eucalyptus par des flavonodes telsque la myrictine (3,5,7,3',4',5'-hexahydroxyflavone), la trictine (5,7,3',4',5'-pentahydroxyflavone), la querctine (3,5,7,3',4'-pentahydroxyflavone), la lutoline(5,7,3',4'-tetrahydroxyflavone) et le kaempfrol (3,5,7,4'-tetrahydroxyflavone).Des flavonodes plus particuliers que l'on retrouve aussi dans la propolis ont t mis
en vidence dans les miels d'Eucalyptus; il s'agit de la pinobanskine (3,5,7-trihydroxyflavanone), de la pinocembrine (5,7-dihydroxyflavanone), et de lachrysine (5,7-dihydroxyflavone).
45
Les flavonodes contribuent l'effet antioxydant du miel.
R1
HO
OH
R2
Figure 12: structure de base d'un flavonode
(www-unsa.jouy.inra.fr/ nutos/FLAVONOI DES.htm.)
3.3 Effet sur la peroxydation des lipides
Le miel limite la peroxydation des lipides (Gheldof N. et al., 2002) et notamment duLDL cholestrol et donc pourrait jouer un rle prventif dans la formation desplaques d'athrome. La querctine (figure 12), un f1avonode prsent dans certainsmiels est capable d'inhiber l'oxydation du cholestrol (Valenzuela et a., 2003)Remplacer le sucre blanc par du miel dans son alimentation quotidienne est une
faon simple de consommer davantage d'antioxydants.
OH
OH a
Figure 13: structure chimique de la querctine
(www.nutranews.orglfra/ index.php?articleid=4613)
46
4. L'effet anti-inflammatoire
4. 1 Observations cliniques
Lorsqu'une agression infectieuse (bactrie, virus, levures...), chimiques (antignes,allergnes, ...), ou physique (traumatismes, corps trangers, radiations...) se produitdans notre organisme, aussitt une raction de dfense se met en place: c'est
l'inflammation.
Dans une tude mene en 2003 par AI-Waili, des patients souffrant de psoriasis et de
dermatite atopique ont t traits grce une mixture compose en quantits gales
de miel, de cire d'abeille et d'huile d'olive. Il a montr que le miel rduit les
oedmes, les exsudats ainsi que les douleurs engendrs par les lsions cutanes.
4.2 Donnes scientifiques
Des recherches ont mis en vidence l'action du miel sur les cellules responsables du
phnomne inflammatoire.
Abuharfeil et al. (1999) ont montr que des cultures in vitro de lymphocytes B et Tont une prolifration accrue en prsence de miel. Ils ont aussi constat que les
phagocytes taient activs in vitro par du miel.
Tonks et al. (2001) ont, eux aussi, tudi l'influence du miel sur les cellules del'inflammation.
Ils ont aboutit aux rsultats suivants: le miel une concentration de 1% stimule in
vitro la libration par les monocytes de cytokines (tumour necrosis alpha,interleukines 1 et 6) qui sont les acteurs de la rponse immunitaire en cas d'infection.Au sein du subtil mlange qu'est le miel, on trouve des f1avonodes; or, de
nombreux travaux scientifiques ont mis en vidence l'action anti-inflammatoire des
f1avonodes.
47
5. L'activit antifongique
5. 1 Mycoses cutanes
AI Waili (2004 a) a men l'essai clinique suivant: pendant un mois, des patientsatteints de mycoses dermiques, dues notamment Pytiriasis versicolor et
Epidermophyton inguinale, ont t traits trois fois par jour avec une mixturecompose parts gales de miel, d'huile d'olive et de cire d'abeille.
1\ a obtenu des rponses cliniques dans 86% des cas pour les patients atteints par
Pytiriasis versicolor, et dans 79% des cas chez ceux touchs par Epidermophyton
inguinale.
Une gurison complte a t observe dans 79% des cas pour Pytiriasis versicolor et
dans 71% des cas pour Epidermophyton inguinale.
5.2 Mycoses vaginales
Une autre publication scientifique (Obaseiki- Ebor et Afonya, 1984) rapporte que lemiel a une efficacit comparable aux antifongiques classiques sur des candidoses
vaginales provoques par Candida albicans.
1\ faut souligner que pour traiter des mycoses, les concentrations en miel sont plus
leves que pour obtenir un effet antibactrien.
6. L'activit antivirale
6. 1 Observations cliniques
Les Herps Simplex Virus (HSV) provoquent des lsions trs douloureuses soit auniveau labial, soit au niveau gnital. Ces virus se "rveillent" plus ou moins
frquemment conscutivement un traumatisme, une exposition au soleil, un
stress ou encore pendant les menstruations.
48
La principale molcule usage topique utilis pour traiter ces pousses herptiques
est l'aciclovir.
AI-Waili (2004 b) a ralis un essai clinique avec des patients souffrant de poussesrcurrentes d'herps labiaux et gnitaux.
Le miel (origine multi florale) diminue de 35% la dure de l'attaque pour l'herpslabial.
Avec le miel, les douleurs de l'herps labial sont calmes plus vite, les crotes se
forment plus rapidement et la gurison est constate plus tt qu'avec l'aciclovir.
Il en est de mme pour les herps gnitaux.
De plus, dans deux cas pour l'herps touchant la lvre, et dans un cas pour l'herps
touchant la sphre gnitale, le miel a endigu les pousses. L'aciclovir n'a endigu
aucune pousse au cours de cet essai.
6.2 Donnes scientifiques
L'effet anti-viral du miel n'est ce jour pas expliqu. Cependant, certains composantsprsents dans le miel sont connus pour leurs effets anti-viraux sur l'HSV comme les
flavonodes (Amoros et al., 1992), le cuivre (Sagripanli et al., 1997).Le monoxyde d'azote (NO) jouerait aussi un rle anti-viral (Torre, 2002); or onretrouve le NO dans de nombreux miels (AI-Waili, 2003).
7. L'activit anti-mycobactrienne
Avicenne recommandait son poque le miel comme remde la tuberculose.
Asadi-Pooya et al. (2003), ont tudi in vitro le potentiel bactricide du miel sur lesmycobactries. Ils ont dmontr que la croissance des mycobactries tait inhibe
lorsque l'on ajoute du miel ( des concentrations de 10% 20%) au milieu deculture.
49
8. Effet anti-noplasique
8. 7 Donnes scientifiques
Des chercheurs japonais (Swellam et al., 2003) se sont intresss au pouvoirantinoplasique du miel in vitro et in vivo.
Ils ont cultiv des lignes de cellules tumorales responsables de cancers de la vessie
chez l'Homme mais aussi chez les souris et les ont mis en prsence de diffrentes
dilutions de miel. Le miel inhibe in vitro la croissance de ces cellules cancreuses Le
miel semble capable de provoquer l'apoptose des cellules cancreuses.
Cet effet in vitro est dpendant de la ligne cellulaire et de la concentration en miel.
Les chercheurs ont provoqu chez des rats et des souris des lsions cancreuses au
niveau de leur vessie.
Les animaux on t diviss en quatre groupes:
un groupe a reu du miel dans l'eau de boisson
un groupe a reu des injections au niveau de la lsion tumorale de miel 6%
un groupe a reu des injections au niveau de la lsion tumorale de miel 12%
le dernier groupe a reu une injection de solution saline au niveau de lalsion tumorale
Cette tude in vivo a mis en vidence que le miel ralentit la croissance des tumeurs
chez les animaux ayant reu du miel comparativement ceux traits avec la solution
saline.
L'tude conclue que l'administration de miel dilu a un effet inhibiteur sur la
croissance de tumeurs vsicales provoqus chez des rats et des souris; il inhibe aussi
la croissance de certaines lignes cellulaires cancreuses murines et humaines.
L'tude n'apporte pas d'explication sre quant l'effet anti-tumoral du miel;
cependant les chercheurs mettent l'hypothse suivante: l'acide cafique et ses esters,
les flavonodes ainsi que d'autres composants du miel possderaient un effet
inhibiteur sur les tumeurs.
50
8.2 Consommer du miel pour prvenir les cancers
Le rapport entre les habitudes alimentaires et l'apparition de cancer est aujourd'huibien connu. Une alimentation quilibre en vitamines et minraux antioxydants
diminue l'incidence du risque de cancer comme l'a montr l'tude SU.VI.MAX
(2004).Le miel est riche en antioxydants et de ce fait joue un rle intressant dans laprvention du vieillissement cellulaire et des cancers. Ce produit sucr apporte des
polysaccharides, des minraux, des fibres, des vitamines ... l o le saccharose
n'apporte que des calories vides. Remplacer le sucre par le miel au quotidien est une
faon simple d'amliorer son alimentation.
Le miel est un aliment redcouvrir, car si l'on ignore encore beaucoup de ses
proprits on en sait suffisamment pour comprendre qu'il est bnfique la sant.
51
VI. Les utilisations thrapeutiques du miel
Certaines utilisations thrapeutiques sont devenues courantes comme au CHU deLimoges o le miel est employ quotidiennement. D'autres usages restent thoriques
ou marginaux mais seraient trs utiles dvelopper.
1. Le "cahier des charges" du miel usage thrapeutique
le miel utilis l'hpital n'est videmment pas un miel ordinaire. les produits
destins une utilisation mdicale doivent tre d'une qualit irrprochable.Afin de mieux comprendre comment est gr l'approvisionnement du miel
thrapeutique, j'ai pris contact avec le CHU de Limoges qui, depuis le dbut desannes quatre-vingt, utilise avec succs le miel comme agent cicatrisant.
la pharmacie de l'hpital s'occupe de commander, de rceptionner et de contrler
la qualit du miel.
1.1 Entretien tlphonique avec M. Faucher cadreprparateur de la Pharmacie Centrale du CHU de Limoges
De quelles origines florales sont les miels que vous commandez?
Nous commandons prs de 90% du miel de Thym, car c'est celui qui est le plus
rclam par les services du CHU. Nous commandons aussi occasionnellement du
miel de Chtaignier.
Pourquoi et comment avez-vous choisi ces miels?
le miel de Thym est riche en essences qui sont connues pour leurs proprits antl-
inflammatoires, antiseptiques... Une thse encadre par le Professeur Bernard
Descottes et soutenue par Nadine Guillon (1996) a dmontr l'efficacit du miel dethym et sa supriorit par rapport d'autres miels d'origines diffrentes.
52
Comment ont t slectionns les apiculteurs qui vous fournissent?
Nous sommes alls directement voir comment ils travaillaient. Nous leur avons
expliqu quelles taient nos exigences en matire de qualit bactriologique. Un
cahier des charges a t tabli de sorte que les miels fournis au CHU de Limoges ne
doivent pas dpasser 50 units formant colonies (UFC) par grammes analyss.
Ces apiculteurs produisent-ils un miel certifi Bio ,,?
Non, et ce pour une raison pratique: les infirmires prfrent utiliser un miel de
texture liquide car il est plus simple d'utilisation que le miel cristallis. Or, pour qu'un
miel rponde aux normes "Bio" il ne doit pas avoir t chauff... et l'un de nos
fournisseurs chauffe un peu son miel afin de le rendre liquide.
Quels contrles faites-vous sur les miels qui vous sont livrs?
A la rception, des chantillons de miel sont envoys au service de bactriologie afin
de vrifier qu'ils rpondent bien au cahier des charges.
A par un contrle bactriologique, recherchez-vous d'autres substances
telles que les mtaux lourds, les pesticides... ?
Non. A priori nous nous fournissons chez des apiculteurs qui possdent des ruchers
situs dans des zones gographiques prserves. Mais, nous avons conscience que ces
contrles seraient importants raliser; d'autant que l'hpital est dot
d'infrastructures qui pourraient les effectuer (laboratoire de pharmacologie).
Hormis le service du Professeur Descottes, y a-t-il d'autres services qui
vous commandent et utilisent du miel ?
Entre cinq et six services du CHU commandent rgulirement du miel. Et
notamment la ranimation.
53
Et quel(s) usagees) en font-ils?
Au sein du CHU de Limoges, le miel n'est utilis qu'en usage externe dans le but de
cicatriser des plaies.
Par exemple, en ranimation, les infirmires ont obtenu la cicatrisation d'une cavit
importante conscutive l'ablation d'un poumon, en appliquant des compresses
striles imbibes de miel.
Quelle est la consommation annuelle de miel au CHU?
La pharmacie centrale commande environ 100 kg de miel par an.
Quel est le cot d'un traitement par le miel?
C'est difficile valuer; cependant je peux vous dire quel prix nous achetons lemiel. Un kilo cote entre 12 et 15.
Au sein de l'hpital, ralisez-vous des prparations base de miel?
Faites-vous des mlanges avec d'autres substances comme des huiles essentielles?
De faon anecdotique, j'ai dj prpar des mlanges de miel et de propolis. Mais,sinon, nous ne faisons pas de prparation avec le miel.
Pour ce qui est d'ajouter des huiles essentielles au miel, je ne pense pas que les mielsobtenus soient plus efficaces que le miel de thym seul (celui-ci contient djnaturellement des huiles essentielles).De plus, rajouter des huiles essentielles augmenterait considrablement le cot destraitements.
1.2 Charte du label "produits prservs" pour le miel
Cette charte a t tablie par l'Association Europenne d'Apithrapie.
Les apiculteurs signataires de la Charte produiront un miel qui sera ralis en vertu
d'une mthode de production dfinie.
54
Ce miel, reconnu par les scientifiques, aura pour vocation d'entrer dans le monde
mdical et paramdical.
Chaque producteur de miel vocation thrapeutique s'engagera respecter la
Charte. Il acceptera durant toutes les tapes de l'levage, de la production et du
conditionnement, la prsence possible d'un vrificateur charg de contrler les
diffrents points dfinis par celle-ci.
Le non respect des prsentes dispositions entranera, pour l'apiculteur rcoltant,
l'interdiction dfinitive de produire du miel vocation thrapeutique.
L'apiculture dfinie pour accder au label est une apiculture sdentaire, c'est--dire
que les ruches, tout au long de l'anne, devront tre et rester la mme place, au
sein du mme rucher.
Tout signataire de la charte du label "produits prservs" devra obligatoirement tre
membre de l'Association Europenne d'Apithrapie.
Celle-ci s'engagera, chaque anne, dfinir le prix de vente du miel.
Les dtails de la charte sont en annexe 1.
2. Usages externes
2. 1 Les applications sur la peau et les muqueuses
De nombreux rapports mdicaux dans le monde dcrivent les effets bnfiques du
miel sur la gurison des plaies. Ont t traits avec succs, des escarres, des brlures,
des plaies post chirurgicales, des lsions eczmateuses, des lsions psoriasiques...
L'efficacit du miel a t dmontre tant sur des lsions saines qu'infectes.
2.1.1 Protocoles de soins
A l'heure actuelle, il n'existe pas de consensus en ce qui concerne l'application du
miel sur les plaies.
Dans des essais cliniques raliss en Australie (Molan, 1998), la plaie est d'abordirrigue avec une solution strile saline, puis le miel est appliqu directement sur la
55
surface lse, le tout tant recouvert par de la gaze strile. Ce type de pansement et
renouvel tous les jours ou tous les deux jours. Dans le service de chirurgie viscrale et transplantations du Professeur Descottes
limoges, c'est un autre protocole de soin qui est ralis.
Les patients sont informs oralement et par crit grce un feuillet sign du
Professeur Descottes. S'ils sont d'accord pour tre traits avec du miel, ils signent une
feuille d'autorisation.
Le protocole de pansement est le suivant:
Stade de dtersion:
Les infirmires ralisent une dtersion chimique avec de l'eau oxygne et de la
Btadine scrub (ou de la chlorhexidine si le patient est allergique l'iode).Puis, elles effectuent une dtersion mcanique avec une brosse dents chirurgicale
souple et strile qui permet, d'une part d'liminer les produits de dtersion et d'autre
part, de stimuler les tissus sous jacents.Si ncessaire, les produits de dtersion sont vacus de la plaie avec une sonde
d'aspiration souple.
La plaie est ensuite irrigue avec du srum physiologique, ce qui permet d'valuer les
effets de la dtersion. Le schage de la plaie se fait dlicatement par tamponnements.
Les miels utiliss pour raliser les pansements sont des miels de thym, de lavande et
des miels toutes fleurs dominante chtaigner.Le miel est tal en une fine couche uniforme sur toute la surface de la plaie.
Pour les surfaces difficiles d'accs, le miel est coul directement sur une compresse
sche qui est applique contre la plaie.
Un pansement occlusif sec et strile recouvre la plaie.
La rfection des pansements se fait tous les jours ou deux fois par jour si ncessaire.
Stade de bourgeonnement
Quand la plaie arrive ce stade, les tapes de dtersion l'eau oxygne et avec labrosse dents sont progressivement abandonnes.
La plaie est irrigue doucement au srum physiologique puis tamponne avec des
compresses striles.
Le miel est appliqu de la mme faon que prcdemment. La plaie est recouverte
d'une feuille de Jelonet et de Moviplast.
56
Les pansements sont refaits toutes les 48 heures.
Stade d'pithlialisation
Le nettoyage est ralis au srum physiologique.
La plaie est laisse l'air; ventuellement une application de miel peut tre faite.
De l'osine alcoolique est applique en fin de cicatrisation.
2.1.2 Escarres
Van der Weyden (2003) a montr l'efficacit du miel pour soigner des escarres (l'unesitue la cheville l'autre concernant la rgion sacre) chez deux de ses patients. Il aconstat une gurison rapide et complte des plaies. De plus il souligne les effets
dsodorisant et anti-inflammatoire du miel ainsi qu'une attnuation de la douleur
avec ce traitement mellifre.
2.1.3 Ulcres veineux
Des patients souffrant d'ulcres veineux ne rpondant pas favorablement lacontention veineuse ont t traits avec du miel (Dunford, 2004). Pendant douzesemaines et en complment d'une contention veineuse adapte, un pansement au
miel a t appliqu sur les lsions. La douleur a t considrablement diminue, la
taille des ulcres a rduit et les mauvaises odeurs ont t neutralises par le miel.
2.1.4 Lsions provoques par des radiothrapies
Les patients souffrant de cancers doivent parfois subir des sances de radiothrapie et
ce type de traitement entrane des lsions et des ulcrations trs douloureuses.
Lorsque les tumeurs affectent l'appareil digestif haut, les patients souffrent
d'ulcrations du tube digestif. Celles-ci provoquent de douloureuses dysphagies ce
qui rend difficile l'acceptabilit et l'observance du traitement. Ces souffrances ont
aussi une incidence sur leur tat gnral puisqu'ils s'alimentent beaucoup plus
difficilement.
57
Des chercheurs ont essay de soulager ces patients avec du miel (Biswal et al., 2003;Chiba et al., 1985). Leurs rsultats sont encourageants : le miel protge lesmuqueuses et ainsi la plupart des patients ne dveloppent que des lsions partielles
beaucoup moins douloureuses.
2.1.5 Dermatite atopique et Psoriasis
AI-Waili (2003) a test sur des patients atteints de dermatite atopique et de psoriasisune mixture compose parts gales de miel, de cire d'abeille et d'huile d'olive. La
mixture base de miel, de cire et d'huile d'olive rduit la douleur, l'dme et
l'exsudat; elle amliore et acclre la cicatrisation.
Pour les patients n'ayant aucun traitement avant cette tude, dans 80% des cas, on
constate une amlioration de leur dermatite atopique.
Chez le groupe de patients souffrant de dermatite atopique et bnficiant d'un
traitement par corticodes avant l'essai clinique, la mixture base de miel permet une
diminution des posologies des corticodes sans aggravation de leurs lsions.
Chez 50% des sujets souffrant de psoriasis, on constate une amlioration dessymptmes et comme pour les patients atteints de dermatite atopique, ceux qui
taient traits par des corticodes avant l'essai ont diminu leurs posologies.
2.1.6 Brlures
Le miel est capable de soigner des brlures aussi bien voire mieux que les traitements
conventionnels. Subrahmanyam, un chercheur indien a beaucoup travaill sur ce
thme. Il a compar l'efficacit du miel avec des traitements comme Opsite
(Subrahmanyam, 1993), la sulfadiazine argentique (Subrahmanyam, 1997) et la peaude pomme de terre bouillie qui est un remde traditionnel indien (Subrahmanyam,1996). Les rsultats de ses diffrentes tudes montrent que les pansements au mielsoignent plus rapidement les brlures, les dsinfectent, diminuent la douleur et
l'inflammation, et enfin, favorisent la formation du tissu de granulation et ainsi la
cicatrisation. De plus, lorsque l'piderme est brle, la peau perd sa barrire
dfensive naturelle; du fait de sa texture visqueuse, le miel recre cette barrire et
empche ainsi toute surinfection. Le miel est un traitement adapt au soin des
brlures lgres modres.
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2.1.7 Ulcres gastro-intestinaux et dyspepsies
Empiriquement le miel a toujours t indiqu pour soulager les dyspepsies.Helicobacter pylori est une bactrie qui provoque des gastrites et des ulcres
gastriques ou duodnaux. Connaissant les pouvoirs antibactriens du miel, des
chercheurs (Osato, 1999; AI Somal et al., 1994) ont test la sensibilit d'Helicobacterpylori vis--vis du miel.
Le miel affecte in vitro la croissance et la viabilit de cette bactrie, d'une part, du
fait de l'effet antibactrien (peroxydasique et non peroxydasique) et, d'autre part,du fait de l'effet osmotique.
Gharzouli et al. (2002) ont valu le potentiel gastro protecteur de diffrents mielsainsi que d'une solution sucre. Ils ont donn des rats des substances agressives
pour l'estomac telles que l'thanol, l'indomtacine et l'aspirine et ont observ l'effet
des miels et de la solution sucre sur les lsions. Que ce soit avec les miels ou avec lasolution base de sucres, les chercheurs ont constat une nette rduction de
l'tendue des lsions hmorragiques des muqueuses gastriques. Cependant les miels
se sont montrs plus protecteurs que la solution sucre; la forte concentration en
hydrates de carbone n'est donc pas la seule responsable de l'effet protecteur.
2.2 En ophtalmologie
Le miel tait utilis dans des temps anciens pour soigner des pathologies oculaires.
Emarah (1982), a tudi l'effet thrapeutique du miel sur des pathologies oculairestelles que des kratites, des conjonctivites et des blpharites. Le mi