Suzanne de Broglie : revue de presse

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Suzanne de Broglie : revue de presse

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CHEZ SUZANNE DEIARUE

ie BlandeDANS UN

ATELIER D'ARTISTETexte JACQUELINE DEMORNEX

Artiste peintre,Suzanne Delarue ne vit pas pour autant dans

une débauche de couleurs. Elle éprouveune vraie prédilection pour le blanc qu'elle consent

à rehausser de quelques touches d'oret de crème, c'est tout. Elle nous a reçus dans

son atelier, un univers onirique pleind'une sobre personnalité.

On dirait qu'il a neigé surl'atelier (et sur les che-

veux) de Suzanne Delarue,qui voit dans le blanc son élé-ment naturel. Le plus blancde tous les blancs est sûre-ment celui de ses sculpturesen terre cuite, d'un blanckaolin absolu. Suzanne estpeintre aussi, et c 'est enpeintre qu'elle décrit sa non-couleur préférée: «II y a deuxfaçons d 'entrer dans leblanc. On peut utiliser le noir,c'est un procédé très gra-phique qui permet d'archi-tecturer l'espace. Je préfèreconstruire en douceur, en re-liant les blancs entre eux àl'aide de couleurs végétalesou minérales: l'or, le vert, levert-de-gris...»S' i l est vrai qu'en entrantchez elle, «on n'y voit que dublanc», on remarque vite laprésence de teintes raffinées,toutes dans le même registrechromatique: le parquet cou-

leur d'herbe jaunie dans larivière, les chaises de jardinrepeintes d'un vert de jeunepousse, les croquis de bijouxaccrochés au mur, à domi-nante vert bronze ou d'unbrun de terre léger.Et puis, il y a l'or. L'or brilledoucement autour des miroirsou dans des tondos, cesdisques de métal montés sursocle qui ressemblent auxboucliers d'une civilisationdisparue. Les bijoux murauxont l'air sculptés dans l'orgrec. Le soir, la flamme desbougies fait scintiller tous cesors, tandis que la lumière dujour dore cet intérieur blanc, IIs 'agit d'un univers sanscontrastes, où tout se jouedans les nuances apportéespar la matière. Le plâtre dessculptures n'est pas du mê-me blanc que le papier quirecouvre les livres. Les lam-bris sont d'un faux blanc,presque ivoire. SUITE P. 154.

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Ci-confre.De part et d'autredu miroirRégence en boisdoré, masques *signés SuzanneDe!arueappartenant àune série. Anoter: la boucled'oreilleunique. Stoolcapitonné,recouvert de tissud'ameublement |(Noblesse Oblige).Le thé estservi sur un plateau _couvert d'unecollection defeuilles mortes.Page de droite.Bureau à tiroirs(SuzanneDelarue) posé surdeux tréteaux.Miroir peint parSuzanneDelarue. Lampespeintes etsodées. De chaquecôté, deuxgigantesquespeignes dorésqui sont sansdoute l'œuvre laplus connue deSuzanne Delarue,sa signature enquelque sorte. La ;ipet/te chauffeuse,au premierplan, est laisséetelle quelle,•<brute de capitons».Parquet peinten blanc, du mêmeblanc patinéque le lambrisdes murs.

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DANS UN ATELIER D'ARTISTE

LE BAROQUE DES MIROIRSDORES JOUE AVEC L'ECLATANTE

SOBRIETE DES BiANCS

à

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DANS UN ATELIER D'ARTISTE

DES PELE-MELE DESOUVENIRS ET D'OBJETS UTILES

SUITE DE LA P.151 Les ri-deaux de la verrière, en grossatin de coton blanc mat,n'ont rien à voir avec le blancaérien des rideaux de la loggia.Quant à la marqueterie dontSuzanne a recouvert certainsmeubles, et certains murs, elledonne de la poésie à un ma-tériau qui, d'habitude, n'en aguère: le carton.Mais Suzanne Delarue estune magicienne en blancmajeur. Quand on lui deman-de d'où provient son partipris, elle répond en riant:«Tout vient de mon métier.Mes matériaux de base sontle plâtre, le calcaire, la terrequi blanchit à la cuisson,alors, forcément, ça fait dela poussière blanche. A forcede vivre dans un nuage, voilàce qui arrive...» J. D.

1. Sur le long plateau qui sert debureau, des photosde famille et deux lampes en tôlebrute (Yves Halard).2. Un petit coin studieux avec deux

tf «anciennes» lampesd (Habitat) peintes et repeintes.

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