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Diamétron, rubans gros grains ou bourdalou, singalette, conformateur… ce qu'il faut pour couvrir nos chefs ! Découvrez le travail du chapelier et tous ses outils, machines et fournitures. Ainsi, non contentes d'être bien couvertes, nos têtes seront bien remplies !
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Chapeaux de paille et de feutre, décolloir, guidepour la paille, griffe, pied de biche, aiguille, forme enbois, plateau, coq, diamétron, conformateur, tableplateau, machine à coudre, dévidoir pour écheveaude paille, burette d’huile, brosse métalliques, balaide chiendent, canif, éponge, lissoir, plumes et mino-ches, fleurs en tissu, rubans gros grain, rubansbourdalou, tresses de paille naturelle et fantaisies,capelines et cônes de feutre, velours à mode, mous-seline, singalette,… Cet inventaire de mots plus oumoins évocateurs révèle la formidable richesse del’atelier de chapelier rennais donné au Musée deBretagne en mai 2006. Grâce à la passion d’un desdonateurs conjuguée au travail du musée, chacun deces mots, de ces objets a pris son sens : cet ouvragese veut la restitution de cette mémoire.
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Éditions ApogéeISBN : 978-2-84398-282-814 € Éditions Apogée
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Sous la direction de CÉCILE LE FAOUMUSÉE DE BRETAGNE
Couverture_Chapeaux 6/11/12 14:56 Page 1
© Éditions Apogée 2007ISBN : 978-2-84398-282-8
À Guy et Nicole Saunier,les donateurs de ceremarquable fonds
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Travailler du chapeau
Éditions Apogée
Avec les contributions deFRANÇOISE BERRETROT et MARIE-NOËLLE FAULON
Sous la direction de
CÉCILE LE FAOU
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Préface
L’exposition temporaire « Travailler du chapeau » est la cinquième manifesta-
tion conçue et organisée par le Musée de Bretagne aux Champs Libres. Elle
ouvre ses portes au public le 18 mai 2007, au moment de l’opération natio-
nale et européenne de la Nuit des Musées. Une importante donation rennaise
est ainsi offerte aux yeux du public, soit plusieurs centaines d’objets concer-
nant les métiers de chapelier et de modiste, collections quasiment complètes
qui comprennent outils de travail, matières premières, publicités, jusqu’au
produit fini qu’est le chapeau.
Concernant le chapeau, trois interrogations nous viennent à l’esprit : d’abord
son utilité, ensuite sa distinction et en troisième point, sa transmission. Le
chapeau est utile puisqu’il couvre toutes les têtes, pour toutes les classes
d’âge, par tous les temps.
La distinction du chapeau tient au fait que cet accessoire vestimentaire
occupe une place privilégiée, aussi bien pour les hommes que pour les fem-
mes. Peut être pour des raisons religieuses qui, selon les cas de figure histo-
riques, imposent le port du couvre-chef ou non. Peut aussi être une question
de mode, cette mode qui nous parle à tous. Celle qui fait qu’aujourd’hui le
chapeau tend à disparaître et, avec lui, les activités professionnelles qui s’y
rattachent. Ainsi l’exposition veut également évoquer l’abandon progressif de
cet accessoire durant la seconde moitié du 20e siècle et ses usages actuels.
Le musée interroge et ne prétend pas apporter des réponses définitives, mais
pose des questions concernant la transmission de ce patrimoine, à une épo-
que qui voit les métiers de chapelier et de modiste disparaître et réapparaître
sous une forme différente, toute aussi créative. Le musée a bénéficié dans ce
travail de l’étroite collaboration d’un des donateurs de cette collection et de
professionnels contemporains : histoire familiale et savoir-faire ont ainsi été
recueillis, sous forme d’enregistrements sonores et également de films.
Si les objets perdent leur fonction en entrant au musée, celui-ci doit leur don-
ner un sens et une existence nouvelle, par le biais d’une exposition qui offre
au public toutes les explications nécessaires à leur compréhension. La pré-
sente monographie, première d’une série consacrée aux différentes collec-
tions du Musée de Bretagne, est la restitution de ce travail documentaire.
Cette nouvelle exposition est le résultat de tout un travail d’équipe dirigé par
Cécile Le Faou, assistante de conservation au Musée de Bretagne, qu’il faut
remercier chaleureusement. Un coup de chapeau à cette belle exposition qui
tire sa révérence le 10 novembre, pour vivre pleinement sa vie du printemps à
l’automne 2007.Michel GAUTIER,
Vice-Président de Rennes MétropoleDélégué à la Culture et à la Communication
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Le travail du chapelier
Cécile Le Faou
Travailler du chapeau… Si cette expression, comme tant
d’autres dans la langue française 1, témoigne encore
aujourd’hui de l’importance accordée à un simple accessoire
vestimentaire, elle rend également compte de la réalité d’un
métier. Elle renvoie à une époque où la nocivité des produits
à base de mercure utilisés par les chapeliers, lors du foulage
du poil, provoquait chez certains de graves troubles psychi-
ques. Époque révolue, ces produits ont depuis lors été
remplacés. Depuis le milieu du 19e siècle, le chapelier ne
perd donc plus la tête mais demeure un magicien qui trans-
forme le feutre et la paille en couvre-chef. Magicien
méconnu cependant, souvent assimilé à la modiste, et réci-
proquement. Pourtant ces deux métiers diffèrent par leur
organisation, leurs méthodes et leurs savoir-faire. Ainsi la
modiste crée des pièces uniques, à destination d’une clien-
tèle essentiellement féminine, tandis que le chapelier
fabrique des chapeaux en série, pour les hommes comme
pour les femmes. On peut ensuite distinguer la chapellerie,
industrielle ou artisanale, qui produit et vend en gros et le
chapelier « de ville » vendant au détail des chapeaux qu’il
fabrique lui-même ou qu’il achète à d’autres.
Cette typologie simplifiée ne permet pas cependant de
rendre compte de la complexité de la manufacture Saunier.
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Tout au long d’un demi-siècle, celle-ci s’est en effet montrée
polyvalente : fabrication en série de chapeaux, ornementa-
tion, vente en gros aux modistes, vente au détail aux
particuliers, reformage*. Cette diversification des activités,
séparées ou réunies dans les mêmes locaux, en simultané
ou en décalage dans le temps, lui a de la sorte permis de
s’adapter aux variations de la demande.
L’organisation du travail dans la chapellerie SaunierPassage des Carmélites, la chapellerie s’organise sur deux
niveaux. Au rez-de-chaussée, une pièce est consacrée à l’ac-
cueil de la clientèle et deux autres au travail du feutre. La
couture à la main et à la machine s’effectue à l’étage. Huit
personnes y travaillent à la fin des années 1940. Avec Louis
Saunier, deux autres chapeliers hommes forment les
chapeaux de feutre ou de paille et quatre ouvrières modistes
cousent la garniture et les pailles à la main. Tous sont polyva-
lents. Au milieu de la décennie suivante, Henri et Guy
Saunier assurent à eux seuls le maximum de tâches possible.
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n T R A V A I L L E R D U C H A P E A U n
Le personnel de lafabrique en 1947.
*Les mots en italiquesrenvoient au glossaire p.76.
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Andrée se consacre quant à elle à l’accueil et à la vente et
coordonne l’activité de la fabrique. Elle note notamment,
sur de petites fiches circulant entre les différents ateliers,
les modèles, coloris et entrées des chapeaux à exécuter.
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4 L e t r a v a i l d u c h a p e l i e r
Extérieur et intérieurd’un chapeau.
Le chapeauBibi, borsalino, canotier, capeline, cloche, melon, toque, etc. 2 : le
monde du chapeau est riche de multiples
modèles, caractérisés par la forme
de leur calotte et de leur passe.
Chacun se décline en
différentes tailles,
l’entrée de tête. Le
tissu, la paille
et le feutre
en sont les
matières
de base.
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Le travail du feutreLe chapeau de feutre est le résultat de plusieurs transforma-
tions. À l’origine se trouve la laine ou le poil de lapin, de
lièvre, de castor, etc. Feutrés, ils sont travaillés sous la
forme de cône* ou de capeline par les chapeliers. La fabrique
Saunier s’approvisionne essentiellement en feutre de poil,
de qualité supérieure à celui de laine. Il arrive aussi que
certaines modistes apportent elles-mêmes les cônes de
feutre à former.
La préparation du cône de feutre
Dans un premier temps, le cône de feutre est apprêté : jusque
dans les années 1940, il est trempé dans une solution
aqueuse où l’apprêt est dilué. Il est ensuite essoré au
rouleau. Les feutres ainsi traités deviennent rigides. Par la
suite, la mode passera aux feutres souples et l’on utilisera
dès lors des apprêts à l’alcool, appliqués au pinceau sur
l’envers du cône. Une grande barre suspendue dans l’atelier
permet d’accrocher les cônes pour les laisser sécher.
Mouillé avec une éponge sur son envers, le cône est ensuite
roulé dans une serpillière humide, et laissé de côté pendant
trois à quatre heures, voire toute une nuit. De la sorte, il
s’imprègne d’humidité et s’assouplit.
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n T R A V A I L L E R D U C H A P E A U n
L’apprêtage.Raphaël Binet, vers 1930.Chapellerie Giffard, Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
*Les mots en gras ren-voient aux notices.
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Au moment d’être travaillé, le chapelier le passe dans une
cloche à vapeur – appelée traditionnellement marmite et
constituée d’un grand bac à eau posé sur un réchaud et
coiffé d’une cloche – située dans l’atelier. Chaud et humide,
le cône de feutre est alors malléable ; pour qu’il le demeure,
cette opération doit généralement se renouveler plusieurs
fois au cours de la mise en forme.
La mise en forme
Deux techniques de mise en forme coexistent dans la
chapellerie. L’une manuelle, l’appropriage 3 ou travail au
plateau ; l’autre mécanique, dite travail à la pédale, du nom
de la machine utilisée. Dans les deux cas elle se fait à l’aide
de moules, en bois ou en aluminium, appelés formes. Sous
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Les cônes de feutre misà sécher.Raphaël Binet, vers 1930.Chapellerie Giffard, Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
UN REPORTAGE PHOTOGRAPHIQUE
Dans les années 1930, Raphaël Binet, photographe profes-sionnel installé à Saint-Brieuc, réalise un reportage pourl’entreprise L. Giffard, manufacture de chapeaux de feutreet de paille pour dames et fillettes. Localisée à Saint-Brieuc,elle emploie plusieurs centaines d’ouvriers et d’ouvrièresdans les ateliers de teinture et finitions, de mise en forme,de garnissage et de couture. Ces photographies se révèlentêtre des témoignages très vivants et précis de toutes lesétapes de travail et nous guident aujourd’hui dans lacompréhension de ces métiers.
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n T R A V A I L L E R D U C H A P E A U n
CONFORMATEUR
Le conformateur, ou forme à vis, permet d’étirer et d’agran-
dir l’entrée de tête, à la demande du client, de quelques
centimètres. Cependant, cela peut entraîner la déformation
de la passe. Il est parfois muni d’un repérage approximatif
des tours de tête, de 53 à 63 cm. Il a été utilisé jusqu’à la
cessation d’activité de la chapellerie Saunier.
Matière : bois, acierExécution : 1900-1910Dimensions : H 33 x L 32 x l 16 cmNuméro d’inventaire : 2006.5.23
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4 N o t i c e s d ’ o u t i l s , m a c h i n e s e t f o u r n i t u r e s
MARMOTTE
La boîte à chapeau est utilisée lors des voyages, pour trans-
porter les chapeaux. À l’intérieur, quatre rubans assurent
leur maintien.
La marmotte sert à emballer les chapeaux pour les protéger
lors des expéditions ou livraisons. Une sangle extérieure
assure la fermeture hermétique de la boîte.
Les colis sont livrés aux clients par les commissionnaires.
Ces derniers « montent sur Rennes » une à deux fois par
semaine, et font le tour des commerces pour leur déposer
les commandes. Puis, ils se regroupent dans des cafés
comme « La descente de Plélan » avenue du Mail, à « L’hô-
tel du Puits-Mauger », rue de Nantes. Les commerçants les
y retrouvent et leur donnent les paquets à livrer. Monsieur
Gorgiard, l’un des commissionnaires travaillant avec la
chapellerie Saunier, est basé à « L’hôtel des trois Maures »
rue de Dinan.
1
2
1- BOÎTE À CHAPEAU
Matière : cuir, ferExécution : 1920Dimensions : H 19 x L 38 x l 36,5 cmCollection particulière
2- MARMOTTE
Matière : bois, carton, papier, coton, métalExécution : 1920Dimensions : H 49 x L 50 x l 50 cmNuméro d’inventaire : 2006.5.514
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4 T a b l e d e s m a t i è r e s
Table des matières
Préface 7
Introduction : Petite histoire d’une grande acquisition 9
Première partie : La chapellerie Saunier
L’histoire d’une entreprise familiale 15
Le travail du chapelier 25
Deuxième partie : Notices d’outils, machines et fournitures
Table de travail 42Calotte 44Formillon 46Avaloir 47Bride et bord 48Cône de feutre 50Mesure, trusquin et diamétron 52Pinces 54Brosse 56Ciseaux 58Décolloir 59Machine à coudre 60Tourniquet 62Paille exotique et écheveau de paille suisse 64Fer à repasser 66Fer à coque 68Lissoir 69Rubans, fleurs et plumes 70Conformateur 74Marmotte 75
Glossaire 76
Bibliographie 78
Table des matières 79
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