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Année universitaire

2014-2015

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Faculté des Sciences Juridiques,Economiques et Sociales

FES

Coursd’introduction à la science

politique

Premier semestre G-B

Pr. Mohamed Fakihi

Introduction

La politique a entamé depuis longtemps saséparation de la morale. Mais elle semble ne pasêtre en mesure d'achever ce processus. De toutefaçon, la rupture s'approfondit irréversiblemententre ces deux notions. Parallèlement, lapolitique est appréhendée à travers des repèresméthodologiques rationnels.

Prelot, p. 100.

La « science » ou la « sociologie » politiqueconstitue en effet un ensemble d'outilsd'observation et d'étude des faits politiques.

Mais le caractère polysémique de la locution«politique» pose une problématiquefondamentale liée à la définition du terme lui-même et également à l'objet de la discipline.

a- définition du terme « politique ».

Le terme « politique » comporte plusieursdéfinitions et significations.

Étymologiquement, il est issu du mot « polis »c'est-à-dire « Cité » dans la Grèce antique, voiremême du terme « politeia », c'est-à-dire lamanière dont la cité est organisée et le pouvoiren son sein est structuré.

Une autre difficulté se dégage de l'usage duterme « politique », de nature androgyne, c'est-à-dire qui peut être fait au masculin ou auféminin.

Au masculin :

le politique signifie tout d’abord l’hommepolitique. Mais ce n’est pas cette acception duterme qui l’oppose à l’expression considérée auféminin.

Le politique signifie aussi l’image que la sociétéavait d’elle-même, notamment la « totalité, lelieu de la totalité du lien social de la cité ou de lacommunauté ».

Plus précisément,

l'ensemble des structures induites desrelations d'autorité et d'obéissanceétablies en vue d'une fin commune :

au moins que le groupe n'éclate pas

Au féminin :

la « politique » signifie en premier lieu l'ensembledes actions que les gouvernants ou les autresacteurs sociaux entreprennent en vue de prendredes décisions, d'influencer le processus de prise dedécision ou d'occuper des postes de responsabilité.

c'est-à-dire « la traduction dynamique de tous lesphénomènes impliqués par la conquête etl'exercice du pouvoir »

La politique peut prendre un sens neutre.

Celui de « gestion », c'est-à-dire un ensemble demesures techniques, juridiques et financières envue d'agir sur un secteur déterminé ou de traiter unproblème précis.

À titre d'exemple :

les accidents de la circulation constituent unvéritable fléau socio-économique qui exige uneintervention pluridimensionnelle de la part despouvoirs publics.

La politique peut également être comprisecomme une « stratégie » :

un ensemble d'actions successives tendantvers un but déterminé.

L’INDH peut être considérée comme exemplede « politique » ou « stratégie » axée autourd'un objectif déterminé : l'amélioration desconditions de vie d'une partie défavorisée de lapopulation marocaine.

Dans un usage bien particulier :

la « politique » prend un sens péjoratif.

J- P. Sartre a rendu célèbre l'expression « jemange, je bois, je ne fais pas de lapolitique ».

L'expression « politique » dans un sensextrême veut aussi dire hypocrisie oumachiavélisme.

b- définition de la science politique

La définition de la science politique reposenécessairement sur l'objet essentiel de son étude.

Elle fait référence à deux conceptionsfondamentales :

une conception de nature juridique dont la notiond'État est le support.

une conception de nature sociologique axée sur lanotion de pouvoir.

Alors : science de l'État ou science du pouvoir ?

a- la science politique est la science de l'État

M. Duverger estime en effet que cetteperception de la discipline est à la fois la plusancienne et la plus proche du sens commun. Lacité « polis », qui s'est transformé en « Étatnation » est l'objet fondamental de la sciencepolitique.

Cette conception donne une part importante àla notion de « souveraineté » dans la mesure oùle fait de supposer la science politique commeétant une science relative à l'État et enconsidérant l'État comme un type decommunauté « aujourd'hui le plus fortementorganisé et le mieux intégré » débouche sur unconstat particulier :

la société nationale (l'État) est considérée comme ungenre à part par rapport aux autres groupes oucollectivités, dans le sens d’une position transcendanteou « souveraine »L'État « serait une sorte de société parfaite nedépendant d'aucune autre et dominant toutes lesautres ».Les gouvernants seraient les titulaires d’une positionsouveraine à l'exclusion des chefs de tous les autresgroupes ou collectivités.DUVERGER M., sociologie de la politique, idem, page : 24.

Pour les tenants de cette conception, les phénomènespolitiques se réduisent à l'organisation et augouvernement de l'État.

Léon Duguit estime que les phénomènes politiques sontceux qui se rapportent à l'origine et au fonctionnementde l'État.

Cette conception se nourrit clairement de l'hégémoniedu droit public sur la science politique.

Elle est représentée par Georg Jellineck, Marcel Prelot,Jean Dabin, Roger Henri Soltau, Alfred de Grazia.

Cette école de science politique est ralliée par lessociologues marxistes ; mais selon unereprésentation différente de l'État.

Si en Occident le fait d’isoler l'État comme un genreà part par rapport à d'autres groupes et collectivitéscomporte le paradigme idéologique de lasupériorité ou de la souveraineté de l'État, lestenants de l'idéologie marxiste y voient uneapproche permettant d'appréhender la notion l'Étatselon sa véritable nature : « superstructure.»

la science politique est la science du pouvoir :

cette conception est fondée sur le rejet de lasupériorité de la collectivité publique

notamment la « souveraineté » de l'État,considéré comme une idéologie et non commeune réalité.

Les tenants de cette école (Max Weber, Harold D.Lasswell, Robert Dahl, Raymond Aron, GeorgesBurdeau, …) considèrent que le phénomène depouvoir et, par conséquent de politique, estintrinsèque à toute collectivité organisée.

G. Burdeau précise que le caractère politique estcelui qui s'attache à tout fait, acte ou situation entant qu'ils traduisent l'existence dans un groupehumain de relations d'autorité et d'obéissanceétablies en vue d'une fin commune.

la particularité du pouvoir de l'État par rapport àcelui dans d'autres groupes ou collectivités ne doitpas être considérée à priori, c'est-à-dire que sanature transcendante ou « souveraine » ne doit pastenir lieu d'une hypothèse dogmatique mais quireste à prouver.Ce qui ne peut être guère possible si cetteparticularité (la transcendance ou la souveraineté)est consacrée par le refus de toute étudecomparative du phénomène de pouvoir dans lesautres groupes et au sein de l'État.

l'avantage de cette conception de la sciencepolitique doit être nuancé par la difficulté relative àla définition du terme « pouvoir », surtoutlorsqu'on suppose l'étude de ce phénomène là où ilexiste.L. Duguit propose un modèle de rapports depouvoir au sein d'une collectivité qui découle de ladistinction entre gouvernants et gouvernés.Le pouvoir serait ce phénomène qui permet auxgouvernants d'obtenir l'adhésion et la soumissiondes gouvernés.

Mais cette conception implique deux difficultésmajeures.1- Ce serait une hypothèse erronée de considérertoute relation sociale inégalitaire comme relationde pouvoir.M. Duverger affirme que le pouvoir est différent dela simple influence et le terme « pouvoir » doit êtreréservé à une catégorie particulière d'influence oupuissance : celle qui est conforme au système denormes et de valeurs du groupe et qui est donctenue pour légitime.

2- les relations qui sous-tendent les collectivités et lesgroupes sont fondées sur le pouvoir et que l'activitépolitique serait une quête continue de pouvoir etd'influence au sein d'un groupe ou d'une collectivité,c'est-à-dire de relations forcément inégalitaires.

Cet argument doit être nuancé dans la mesure où lasociété est régulée par des normes générales etabstraites et à des fins d'ordre et de justice.

Par exemple, qui s'appliquent à tous les rapportshumains, même ceux qui sont considérés commeinégalitaires.

c- la science politique est-elle une science ?

La science politique se présente à la fois comme laplus ancienne des disciplines scientifiques par sonobjet et la plus récente par ces règles et sesméthodes.

Aristote accomplit au Ve siècle avant Jésus-Christune oeuvre considérable qui consiste en un recueildes constitutions existantes ou ayant existé enGrèce, fondée sur une observation empirique sanséquivoque et qui « annonce déjà l'attitude dusociologue ».

Mais le caractère scientifique dans le sens « nomothétique »de la science politique ne fait pas pour autant l'unanimité denos jours.L'introduction des méthodes scientifiques dans l'analyse ensciences sociales, en plus de sa lenteur, débouche rapidementsur des impasses.La possibilité d'un minimum de scientificité de la sciencepolitique demeure largement discutable.D'autre part, certaines quêtes, sans doute exagérées, de « loisgénérales » confirment leur aspect à portée insignifiante.

À titre d'exemple la proposition de Carl Friedrich d'appliquer le théorème dePythagore (théorème de géométrie euclidienne qui met en relation les longueurs descôtés dans un triangle rectangle : le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à lasomme des carrés des longueurs des deux autres côtés) pour mesurer l'intensité d'unesituation politique.

Mais à cet égard, certains auteurs (R. Boudon)rappellent que le mode nomothétique n'est pasexclusif d’autres modes de connaissance pourl’explication du « réel », surtout lorsqu'il s'agitd'une discipline (la science politique) à objetdifficilement intelligible par le procédénomothétique puisque difficilement, pour nepas affirmer, insusceptible de quantification (demesure).

Ceci implique que la science politique « ne peutpas (encore) se prévaloir de la recherche de“lois” comme (fins données univoquement).

Ce désaccord sur le minimum de scientificité dela science politique donne raison à certainsauteurs qui contestent l'usage du terme« science » et qui lui préfèrent le terme« sociologie ».

C'est le cas en effet de R.G. Schwartzenberg, àtitre d'exemple qui, même si il estime que « lesdeux termes sont presque entièrementsynonymes », affirme que « l'expression“sociologie politique” est préférable, parcequ'elle marque bien que la sociologie politiqueconstitue une branche de la sociologie, unescience sociale particulière. »

d- objet de la science politique.

La confusion entre science politique et droitconstitutionnel exprime l'objet initial de lascience politique, celui de discipline destinée àcorriger, compléter et interpréter la théoriegénérale de droit constitutionnel.

En effet, la science politique a fini par réaliserune évolution spectaculaire par l'affirmationd'une identité propre.

La science politique n'est plus le corollaire obligé dudroit constitutionnel, mais une disciplineindépendante dont l'objet s'articule autour d'uneapproche fondée sur l'observation desphénomènes, la formalisation et la systématisationde ceux parmi eux qui peuvent avoir une portéegénérale, notamment l'étude des faits politiques, lamodélisation des rapports qui sous-tendent cesfaits de façon à pouvoir en ressortir des théories etdes lois plus ou moins équivalentes aux théories etaux lois nomothétiques.

Partant de là nous pouvons affirmer que l'objet de lascience politique peut être dégagé de celui du droitconstitutionnel, ainsi que d'autres disciplines quiconstituent certes les viviers dans lesquelles la sciencepolitique a puisé ses origine, mais avec qui elle alargement pris ses distances.

Mais l'objet de la science politique doit surtout êtredégagé de celui de la philosophie politique(génériquement désignée comme la discipline qui étudieles idées politiques).

En effet, les présentations doctrinales sont de naturedirective et non explicative. La science politique en tantque discipline que nous affirmons « scientifique » doitêtre en mesure de retrancher la spéculation de l'action.

Dans cette introduction, nous ne prétendons aucunementapporter une vision d'ensemble des problèmes qui serapportent à la notion de « science politique » et encoremoins à la dimension historique de la notion et auxpercées spectaculaires réalisées par les différentes écoles,notamment l'école nord-américaine.

Notre apport est défini en fonction du contexte d’accueil,notamment sous forme d'une « initiation à la sciencepolitique ». Il consiste en un aperçu simplifié de la notionà travers deux axes fondamentaux :

- le premiers'articule autour de la dimension théorique de la notion,notamment une démarche fondée sur l'émissiond'hypothèses et la vérification de ces hypothèses, dans unequête globale de l'application du discours scientifique auxfaits politiques.

- le secondest consacré à l'étude d'un aspect particulier du pouvoirpolitique. En effet nous considérons la science politiquecomme science du pouvoir, politique notamment.Celui-ci s'articule au système social global, tout en préservantsa propre spécificité en tant qu'organe agissant sur cesystème, c'est-à-dire assurant sa régulation.

• Deux parties constitueront en effet la tramede fond de ce cours :

• PREMIÈRE PARTIE : LES MÉTHODES DE LASCIENCE POLITIQUE.

• DEUXIÈME PARTIE : LE POUVOIR POLITIQUE,FACTEUR RÉGULATEUR DE LA DYNAMIQUESOCIALE.

PREMIÈRE PARTIE :LES MÉTHODES DE LA SCIENCE POLITIQUE.

L'attitude scientifique s'oppose à d'autres attitudesd'approche de la politique, mais dépourvues de lavaleur objective.De telles attitudes ne sont pas dépourvues d'intérêtdans la mesure où elles constituent des outilsimportants pour décrire la réalité, notamment lesreprésentations doctrinales.Or le propre de l'approche doctrinale est sa naturedirective, induite par un certain engagement de sonauteur. Ce qui implique son aspect foncièrementsubjectif.

L'attitude scientifique constitue unecontrepartie de cette démarche. L'explicationscientifique implique la systématisationthéorique, notamment l'élaboration de modèlethéorique.

Cette démarche, de plus en plus sophistiquée,constitue une véritable palette conceptuelle quipropose des outils d'analyse et d’approche à unniveau élevé d'abstraction.

Nous proposons dans cette partie l'étude detrois écoles parmi les plus connues :

- l'approche structuro-fonctionnaliste.

- l'approche systémique et système général de l’action

- l'approche cybernétique

L’approche fonctionnaliste

I- L’approche de Malinowski

II- L’approche de R. K. Merton

I- le fonctionnalisme absolu

Approche de Malinowski

le fonctionnalisme absolu

Postulat 1 : l'unitéfonctionnelle

Postulat 2 : lefonctionnalisme universel

Postulat 3: la nécessitéfonctionnelle

IIL'apport de R. K. Merton

1-les incohérences de l'approche

initiale

unité fonctionnelle

fonctionnalisme universel

nécessité fonctionnelle

2-L'apport de R. K. Merton

L'apport de R. K. Merton

Les dysfonctions

- la religion :- fonction de cohésion sociale- fonction de tension

- autres exemples...

fonctions manifestes etfonctions latentes

- la marche verte

- récupération des territoires du Sud- intégration du système politique

- la fonction publique locale

- renforcement des institutionslocales- objet électoraliste

- autres exemples...

Section II- Structuralisme etfonctionnalisme

A- La critique du fonctionnalisme.

A- La critique du fonctionnalisme.

L'oeuvre des fonctionnalistes Malinowski et Radcliffe-Brown est fondée sur l'étude synchronique des sociétésconcrètes. Celle-ci consiste en une analyse minutieusedes mécanismes de fonctionnement de ces sociétés,notamment des relations qui existent entre leséléments divers qui les sous tendent (institutions,moeurs, croyances, etc. ...) pendant une périodedéterminée.

L'analyse synchronique écarte la dimension temporelledes fais sociaux et s'attache à mettre en lumière lesrapports nécessaires qui lient entre eux desphénomènes se produisant simultanément. L'analysediachronique prend avant tout en considérationsuccession des phénomènes dans le temps. Ellerecherche l'explication d'un phénomène dans sesantécédents, en essayant de déterminer le faitgénérateur qui est à sa source.

B- Le structuro-fonctionnalisme

la démarche structurale s’avére trop rigide et peu en mesure de prêter à uneétude en profondeur des phénomènes sociaux. Le rejet quasi catégorique dufonctionnalisme renforce le caractère abstrait et général de cette démarche.Mais Talcott Parsons propose une approche structurale qui impartit une partimportante à la notion de fonction. « La notion de fonction est centrale à lacompréhension de tous les systèmes vivants. »

B– Le structuro-fonctionnalisme.

• a– le système général de l’action.

• b- l'aspect structural.

• c- l'aspect fonctionnel

a- système général de l'action

Système général de l'action

toute conduite humaine, quelle soitindividuelle ou collective, conscienteou inconsciente

action et conduite humaine

- la totalité des comportements humains, qu'ilssoient observables ou non,

- les pensées, les sentiments, les aspirations, lesdésirs

Le système général de l'action se situedans quatre contextes :

• le contexte physique l'organismeneuropsychique des besoins et des exigences.

• le contexte psychique (la personnalité).

• le contexte social (interaction entre lespersonnes et les groupes).

• le contexte culturel (normes, valeurs,idéologie ...).

L'action concrète :

• est toujours globale.

• s'inscrit dans les quatre contextes à la fois.

• résulte toujours d'une intervention de forcesou d'influences provenant de chacun descontextes précités.

• Chaque science de l'homme n'aborde que l'unde ces contextes

Parsons propose une hiérarchie d'ordrecybernétique

• le système général de l'action comme tout autre systèmevivant ou non est le lieu d'une incessante circulationd'énergies et d'informations.

• les échanges d'énergies et d'informations entre les parties dusystème provoquent l'action de ce système.

• chaque système obéit à un processus de réactions auxmessages par le biais d'un dispositif de contrôle et de guidagede l'action.

• ce processus déclenche des mécanismes correcteurs assurantl'auto régulation du système dans son ensemble

La hiérarchie cybernétique du système général de l’action

Orientation de l'action(guidage et contrôle) :

assurée par :

• les besoins physiologiques,

• les motivations psychiques régissantl'interaction des acteurs sociaux,

• les valeurs culturelles

La hiérarchie cybernétique :

• est conçue par Parsons comme un principe àla foi d'ordre et de changement.

• Elle obéît à l'ordre de la richesse des soussystèmes en informations et de leur pauvretéen énergies.

b- l'aspect structural.

L'organisation sociale

• résulte du système social et du système culturel .

• Ce sont ces deux systèmes qui caractérisent lacollectivité.

• le sous système physique et le sous système biologiquese situent au niveau de l'individu.

• L'interaction entre ces deux systèmes est telle qu'il estdifficile de distinguer l'un part rapport à l'autre.

Mais

• Parsons parvient à établir un élément dedistinction :

• la notion de l‘ « institutionnalisation ».

c- l'aspect fonctionnel

La notion de fonction:

• se traduit par un élément dynamique.

• La fonction est un « mode systématiquementordonné d'ajustement » .

• Elle permet à tout système social de réagir devantles facteurs de déséquilibre qui le menacent, qu'ilssoient d'ordre interne ou provenant des systèmesqui constituent son environnement.

• D’où donc….

a- capacité d'autorégulation

assurée par quatre impératifs fonctionnels :

a- la fonction de stabilité normative

• la fonction la moins dynamique comparée parParsons à la notion d'inertie.

• son objectif est d'assurer que les valeurs de lasociété se maintiennent et se perpétuent.

c- la fonction d’intégration

• elle vise à coordonner tous les éléments dusystème.

c- la fonction de poursuite des buts

• implique la définition des objectifs déterminésou que le système détermine pour ses propreséléments.

d- la fonction d'adaptation

• Elle porte sur les moyens dont dispose lesystème et par lesquels ses objectifs serontréalisés.

La méthode systémique

La méthode systémique

• l'approche systémique a contribué au renouveaudes sciences sociales.

• elle apporte un outil d'analyse global etdynamique.

• le concept de départ de l'analyse systémiqueconsiste en un modèle qui était celui de la"théorie générale des systèmes", qui se proposecomme une hypothèse de travail pour l'analysedu système politique.

- la théorie des systèmes permettait en premier lieu deconsidérer l'administration comme un ensembled'éléments en interaction et constituant un 'tout' dont lecomportement est différent de celui de la somme desparties.- elle mettait en oeuvre les ressources de lacybernétique pour interpréter ce 'tout' comme unsystème autorégulé avec contrôle, coordination et feed-back, c'est-à-dire un système employant desressources et des informations pour s'adapter auxchangements de l'environnement et maintenir sescaractéristiques essentielles

L’école systémique

• L'approche de David Easton.

• L’approche de Karl Deutsch.

Analyse systémique :

élaboration d'un fondement conceptueloriginal,

- en faisant appel à la notion d'équilibre.

- en posant un postulat essentiel à savoirla persistance des systèmes à travers le

changement.

L'analyse systémique de D. Easton

• cadre théorique pour l'étude du systèmepolitique.

• celui-ci est défini comme « l'ensemble desinteractions par lesquelles les objets devaleur sont répartis par voie d'autoritédans une société ».

• Easton élabore un modèle de systèmepolitique par analogie avec un systèmecybernétique fonctionnant en circuit fermé.

La démarche de Easton consiste àanalyser les rapports du systèmepolitique avec l'environnement auquel ilappartient :

- environnement intra sociétal.- environnement extra sociétal.

Les rapports entre le système politique étudié etson environnement s'effectuent par le biais detrois catégories d'éléments :

- les « inputs » ,- les « outputs »,- boucle de rétroaction ou feed-back.

Le modèle simplifié de D. EASTON

les inputs.

• l'analyse des inputs permet de mesurer etde saisir l'impact des éléments extérieurssur le système politique.

• c'est là où réside la valeur de l’input entant que concept.

• or la multitude de situations et d'élémentsinflue directement sur le système etaffecte sa capacité de persistance

Input : définition

• un ensemble incluant tout événementextérieur au système et qui l'altère, lemodifie ou l'affecte d'une façonquelconque.

• les principales actions exercées sur lesystème par son environnement sontconcentrées en deux inputs principaux :les « demandes » et les « soutiens ».

Les demandes :

• les demandes sont des exigences enprovenance du système politique ou desdivers systèmes extérieurs qui constituentl’environnement du système politique.

• ce sont des demandes de sécurité,d’autonomie individuelle, de participation,de biens de consommation, de prestige,d’égalité, etc.

Les soutiens :

• c’est une variété aussi importante que lapremière.

• Sans soutiens, le système politique nepourrait faire face à la moindre surchargede demandes.

• or le système politique est constammentsujet à un risque de surcharge en raisond'une grande dose d’exigences ou del'accumulation d'exigences non satisfaites.

Les soutiens :

• Permettent la satisfaction de certainesdemandes et la régulation des conflits queces mêmes demandes provoquentlorsqu’elles se révèlent contradictoires.

Les soutiens :Sont ainsi de deux ordres :

• des actions ouvertes, favorable auxdécisions prises dans le système.

• des dispositions d’esprit adéquates(supportives), telles que dans les régimesoccidentaux, par exemple, l’attachement àla démocratie, le patriotisme, le souci detolérance, etc.

faculté d'autorégulation du systèmepolitique

• assurée par un processus d'ajustement desdemandes aux capacités dont il dispose.

• trois fonctions contribuent à ce processus :

Processus de prise de décision au sein du systèmepolitique

I- la fonction d'expression desdemandes.

• par cette fonction, les diverses demandesse trouvent formulées et adressées ausystème politique par des canaux plus oumoins spécialisés, groupes de pressions àtitre d’exemple

II- la fonction de régulation desdemandes.

• Le système politique peut être rapidementsubmergé par des exigences si celui-ci nepeut pas assurer de filtrage, lacanalisation, et la régularisation de cesexigences.

• Deux catégories de régulation sontprécisées par David Easton :

a- régulation structurelle

• elle tient à l’existence droit spécialisée dans leplus grave et la transmission des demandes.L’accès au système politique se fait par desportillons spécialisés.

• ces portions se multiplient et se diversifient àmesure que la société se développe.

• partis politiques, notables, parlementaires…constituent des structures de régulation desdemandes.

b- régulation culturelle

• elle tient aux normes, aux valeurs etcroyances qui prohibent ou quirestreignent certaines demandes.

– certaines demandes sont considérées commedémagogiques, déraisonnables ou immorales.

– certaines formes d’expression des demandessont considérées culturellement commedépassées ou interdites : l’usage de laviolence à titre d’exemple.

III- la fonction de réduction oud’agrégation des demandes.

• c’est la fonction par laquelle le flux desexigences se trouve ordonné , agencé,réduit à un nombre limité d’alternatives quisont présentées au système politique.

Les outputs

• Le concept d'outputs permet de mieuxcomprendre les conséquences quirésultent du comportement des membresdu système et la façon dont celui-ci agitsur son environnement.

L’output : définition

• Il s'agit, en effet, « du point final duprocessus complexe par lequel lesexigences et les soutiens sont convertisen décisions et en actions ».

La fonction des outputs

• le système politique tend à s'adapter à sonenvironnement.

• pour ce faire, il est amené à agir sur lesconditions auxquelles il est confronté enles modifiant et en adaptant sesressources et ses potentialités pour faireface aux perturbations et à la perte desoutiens survenues dans sonenvironnement immédiat ou ailleurs.

Il existe deux catégories d’outputs :

• des outputs connexes.

• des outputs obligatoires

b- les outputs obligatoires.

• ce sont les décisions prises par lesautorités et ayant force exécutoire.

• elles ont pour but de modifier quelques-unes des choses de valeurs dans lasociété.

a- les outputs connexes.

• ils sont dans la plupart des cas d’ordreidéologique.

• leur fonction est de justifier, préciser, clarifierles outputs obligatoires, dans le but degagner le soutien de l’environnement dusystème.

• exemples : discours, campagned’explication…

la boucle de rétroaction (feed-back).

le feed-back permet au système politique de :

• s'informer afin de pouvoir mobilisercorrectement ses ressources pour faire faceaux exigences formulées par sonl'environnement,

• faire face aux situations de surcharge(stress)

Feed-back :(mot anglais, de to feed, nourrir, et back, enretour) .En cybernétique, action en retour des correctionset régulations d'un système d'informations sur lecentre de commande du système ; actionexercée sur les causes d'un phénomène par lephénomène lui-même.Syn. : réaction, rétroaction, rétrocontrôle.

La boucle de rétroaction : définition

• elle comprend la production d'outputs par les autorités,

• une réaction de la part des membres de la société,

• la communication aux autorités des informationsconcernant cette réaction,

• les mesures ultérieures possibles de la part desautorités.

• par là, un nouveau cycle d'outputs, de réactions, deretour d'informations et de réactions de la part desautorités, est mis en route et fait partie d'un flux continuet perpétuel".

Pour D. Easton :• ce qui se produit dans cette boucle de

rétroaction se révélera comme ayant la plusgrande importance pour la capacité d'unsystème à faire face aux tensions :

– « les outputs peuvent modifier les influences quicontinuent d’agir sur les inputs et, de cette façon,modifient les prochains flux d’inputs eux-mêmes ».

– Autrement dit, les outputs réagissent sur les inputs ;ils influencent les « vagues suivantes inputs ».

L’approche de Karl Deutsch.

• Dans le modèle élaboré par Karl Deutsch, lemécanisme cybernétique de contrôle estreprésenté de façon plus accentuée.

• Le système de décision politique est assimilé à unservomécanisme « sous la forme d'un projectileautoguidé se dirigeant vers une cible ».

• Deutsch Observe la ressemblance frappante quiexiste entre les processus de pilotage duservomécanisme, notamment la recherche du butet le contrôle autonome et les processus dedécision politique.

• Les gouvernements cherchent à atteindre desbuts de politiques intérieures ou extérieures.

• Il leur faut guider leurs conduites

– en fonction d'un faisceau d'informations relatives àleur propre position par rapport à ces buts,

– en fonction de la distance qui les en sépare encore,

– en fonction des résultats réels (par rapport auxrésultats envisagés), de leur plus récente démarcheou tentative entreprise pour les atteindre.

K. Deutsch Estime que l'efficacité dusystème politique identifié à unservomécanisme est fondée sur lesconcepts de pilotage et de feed-backnégatif, dépendant de trois éléments :

Le poids de l'information reçue par lesystème.

Ce poids est plus lourd lorsque lesperturbations de l'environnement intra-sociétal et international auxquels lesystème politique est confronté sont plusintenses et plus fréquentes.

Le retard de la réponse :

c'est le retard qui résulte du temps écoulé entre lemoment de réception de l'information précédenteet le déclenchement des mécanismes correcteursau sein du dispositif d'autoguidage.

Ce qui se traduit au niveau du système politiquepar sa capacité de réaction et de prises dedécision : une capacité élevée de mobilisation desmoyens correcteurs peut se traduire par uneéconomie de temps et de moyens.

Le décalage,

• c'est la distance entre la position qu'occupera la ciblemobile lorsque le positif atteindra et la position qu'elleoccupait au moment où lui sont parvenues d'elles lesdernières informations.

• Au niveau du système politique, le décalage définit lacapacité de l'organisme de prise de décision d'agir paranticipation vis-à-vis des situations nouvelles et desdifficultés qui vont surgir.

• Les services d'information et de renseignement ont pourbut d'améliorer cette aptitude d'agir par anticipation, etpar là même, de réduire le taux de décalage.

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