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LA LIBERTÉVENDREDI 14 SEPTEMBRE 2012

13SUD - CANTON

GRAND CONSEIL

«Pas de seins à côté du drapeau fribourgeois!»

CHRISTINE WUILLEMIN

Le groupe UDC du Grand Con seilfribourgeois n’est pas très chaud àl’idée de voir flotter des seins defemmes colorés à côté du drapeaunoir et blanc trônant sur le toit del’Hôtel cantonal. Et ce, même si ladémarche vise à promouvoirl’égalité des sexes. Chef du groupe UDC, Ema-

nuel Waeber a déposé, hier matin,une requête afin de s’opposer à ladécision du Bureau du GrandConseil qui avait autorisé le31 août dernier – par sept voixcontre six et une abstention – ledéploiement, sur le bâtiment,d’une composition de drapeauxcréée par l’artiste fribourgeoiseIsabelle Krieg. Montées sur un mât dans le

but d’attirer l’attention des Fri-bourgeois sur l’exposition artis-tique «Remue-ménage» – consa-crée à la thématique de l’égalitédes sexes et orchestrée par l’asso-ciation Charlatan – ces manches àair fantaisie rappellent vaguementla forme de seins.

«Je n’ai rien contre les seinspersonnellement. Ni contre l’artcontemporain et encore moinscontre l’artiste, que je respecteénormément. C’est simplementl’endroit choisi pour l’exhibitionde l’œuvre qui est inopportun»,déclare Emanuel Waeber. Pour-tant, durant le mois d’octobre2011, le siège du Grand Conseilavait déjà servi de podium à uneautre cause féminine: la luttecontre le cancer du sein. A cetteoccasion, la façade de l’illustre bâ-timent s’était fardée de rose grâceà un subtil jeu de lumière déployéune fois la nuit tombée.«Ce n’est pas la même chose»,

rétorque Emanuel Waeber. «Ici, ilest question de mettre des seinssur le toit, à côté du drapeau fri-bourgeois. Un symbole fort et sur-tout un signe politique qui n’a rienà voir avec la culture. Si on auto-rise cela, c’est la porte ouverte àd’autres choses. Pourquoi pas un

phallus?», ironise-t-il. IsabelleKrieg dit comprendre les réti-cences du groupe UDC, mais es-père que son projet se concréti-sera. «Peut-être seront-ils apaiséslorsqu’ils verront que mes dra-peaux-seins ne sont pas du toutréalistes mais stylisés.De plus, la question de l’éga-

lité des sexes est éminemment po-litique. Ma composition a parfai-tement sa place à côté du drapeaufribourgeois. Je suis d’ailleurs toutà fait disposée à coudre des seinsnoirs et blancs pour ne pas jureravec les couleurs cantonales!», ex-plique l’artiste.«Héberger ces drapeaux-seins

pendant seulement douze jourssur le toit de l’Hôtel cantonalconstituerait un signe d’ouvertured’esprit, d’humour et d’humanitéde la part des députés fribour-geois», conclut-elle.Alors, des seins colorés flotte-

ront-ils au-dessus de l’Hôtel can-tonal de Fribourg comme ils l’ontfait sur une plage brésilienne? LeConseil d’Etat, qui avait prisconnaissance de la demande del’association Charlatan, n’y étaitpas opposé. Il a cependant pré-féré laissé au Grand Conseil lesoin de se prononcer sur la ques-tion, cette manifestation ayantlieu durant la session d’octobrede ce dernier.

Grâce à la requête formulée parEmanuel Waeber suite à la déci-sion du Bureau du GrandConseil – procédure par ailleurspeu banale – la requête sera discu-tée aujourd’hui en plenum. Quant à l’exposition «Remue-

ménage», attendue du 3 au 14 oc-tobre prochain à Equilibre demême qu’à Nuithonie et à la Foirede Fribourg, elle a, selon les orga-nisateurs, déjà rencontré un grandsuccès, entre mai et juillet, au Mu-sée d’art moderne de Salvador deBahia, au Brésil. Un pays connupour son culte du corps, et où lesseins gonflés d’air n’ont pas nourride gorges chaudes. I

EN BREF

STUPÉFIANTS

Deux vendeurs de marijuanaont été arrêtés à BulleDeux ressortissants portugais de 17 et 19 ans ont étéinterpellés à Bulle, dans le cadre d’une enquête sur lavente de stupéfiants. Un jeune homme de 17 ans a étéarrêté mardi soir dans un parc bullois. A proximité de luise trouvaient 20 grammes de marijuana conditionnéspour la vente. Il a avoué servir d’intermédiaire entre unhomme de 19 ans et ses acheteurs. Ce dernier a reconnula vente de plus d’un kilo de marijuana dans le chef-lieugruérien depuis juillet de cette année, ce qui représenteun montant de plus de 21 000 francs. Les agents ontégalement retrouvé près de son domicile 7,5 grammes demarijuana et 41,3 grammes de haschisch qu’il avaitcachés dans un buisson. Les deux personnes serontdénoncées aux magistrats compétents, a communiquéhier la police cantonale. TB

Les seins en nylon colorés imaginés par Isabelle Krieg ontflotté dans le ciel brésilien à l’occasion de l’exposition«Femmes en mouvement», au Musée d’art moderne deSalvador de Bahia en mai 2012. NICOLE RECHSTEINER

Jean-Daniel Wicht quittera le Conseil communal de Givisiez à la fin de l’année. Il n’occupe la syndicature que depuis l’an dernier. ALAIN WICHT-A

Le syndic Jean-Daniel Wichtquitte l’Exécutif de GivisiezPOLITIQUE • Le libéral-radical abandonnera son poste à la fin del’année. Il ne parvient plus à le concilier avec ses impératifs professionnels.

FRANÇOIS MAURON

Coup de théâtre à Givisiez. Le syndic Jean-Daniel Wicht, 54 ans, rend son tablier. «Je vaisquitter le Conseil communal à la fin de l’an-née», confirme-t-il à «La Liberté». Une déci-sion qui ne manquera pas de surprendre sesadministrés: si le libéral-radical siège auConseil communal depuis 1996, il n’occupeen revanche la syndicature que depuis l’andernier.«La raison principale de cette démission

est d’ordre professionnel. La Fédération fri-bourgeoise des entrepreneurs, que je dirige, alancé un important projet. Nous centralisonstous nos services sur un seul site, à Courtepin(«La Liberté» du 2 juin). Conséquence: jedois reprendre une activité à plein-temps,alors que j’avais justement diminué à 80% de-puis le début de cette année, à cause de lasyndicature. Il n’est donc plus possible pourmoi d’assumer ma fonction au sein de lacommune», note-t-il.

Du temps pour la familleL’homme s’arrête un instant de parler, vi-

siblement ému. Elu également au GrandConseil – un mandat qu’il poursuivra –,

membre à ce titre de la commission d’en-quête sur les surcoûts du pont de la Poya, iln’a «plus une minute de libre». Marié, père dedeux enfants adultes, il lui est devenu diffi-cile, dans ces conditions, de consacrer dutemps à sa famille.«J’ai procédé à une analyse de la situation

durant l’été. A la maison, j’étais présent phy-siquement, mais absent mentalement, pasdisponible. Il est impossible de tout mener defront. J’ai songer à arrêter le Grand Conseil,mais ce n’est pas comme ça que je pourrai ga-gner du temps. C’est le Conseil communalqui est chronophage», note-t-il.

L’étape 2C2GLa démission de Jean-Daniel Wicht pose

la question, une fois de plus des limites de lapolitique de milice. Les dossiers sont en effetplus complexes qu’autrefois, et les départs encours de mandat sont nombreux au sein desexécutifs communaux. A ce propos, le libéral-radical estime qu’une entité comme Givisiez,3 500 habitants, devra à l’avenir pouvoircompter sur des responsables techniquesépaulant le Conseil communal. «La fusion ausein de l’entité 2C2G est aussi une nécessité.

Nos charges gonflent. Si nous ne voulons pasaugmenter notre taux d’impôt, il faut impé -rativement trouver des synergies avec nosvoisins.»Mais pourquoi, dès lors, ne pas parier sur

la fusion du Grand Fribourg. «Je pense queles citoyens ne sont pas prêts à vivre dans unegrande entité de 60 000 habitants. Je vois2C2G comme une étape intermédiaire de dixà quinze ans. Je crois à ce com promis.» Avecsa démission de l’Exécutif de Givisiez, Jean-Daniel Wicht devra aussi quitter le Conseild’agglomération, qu’il a du reste présidéjusqu’en juin dernier.A ce propos, le syndic sur le départ dit re-

gretter l’égoïsme des différentes communesqui composent cette structure politiqueunique en Suisse. «C’est le règne du chacunpour soi. Personne n’a compris qu’il faut tirer àla même corde», lâche-t-il. Et de blâmer égale-ment ceux qui torpillent l’Association régio-nale de la Sarine. «Les gens de la «campagne»ne peuvent pas vouloir profiter des infrastruc-tures du centre sans participer aux coûts defonctionnement. Il faut donner une chance àl’agglo. Peut-être celle-ci devrait-elle coïncideravec l’entier du district?», se demande-t-il. I

SEMAINE DU GOÛT

Un «take-away» du terroir à FribourgFRANCIS GRANGET

Depuis hier et jusqu’à vendrediprochain, chaque jour entre 11 et14 h, sauf samedi et dimanche,une «roulotte du terroir» station-née sur la place Georges-Python,à Fribourg, propose un «voyagede découverte des goûts». Néd’une collaboration entre l’asso-ciation Promotion des produitsdu terroir du Pays de Fribourg etGastro-Fribourg, la société descafetiers-restaurateurs, ce projets’inscrit dans le cadre de la Se-maine du goût, du 13 au 23 sep-tembre. Son objectif? «Sensibili-ser les jeunes au bien-manger!»Sept cents pains d’anis et desmorceaux de cuchaule ont étédistribués hier près de la garepour lancer cette action.

Des salades aux ramequins, enpassant par les sandwiches aujambon de la borne, la soupe dechalet et les tartelettes au vincuit, tous les en-cas de ce «take-away» sont des produits de

proximité provenant de Chéso-pelloz, de Chevrilles, de Broc oudu Seeland.Le but de l’action est d’ouvrir

les yeux des milliers d’étudiantsprésents en ville sur «l’excellentpatrimoine culinaire» fribour-geois. «Se nourrir sur le poucen’équivaut pas à renoncer à unealimentation saine et savou-reuse», insiste Daniel Blanc, pré-sident de Promotion des pro-duits du terroir du Pays deFribourg.Pour initier les jeunes aux

plaisirs de la table, un grandconcours leur permet en outre degagner des bons d’une valeur de100 francs dans sept restaurantsfribourgeois. «On cherche entreautres à susciter des vocationschez les jeunes de ce canton, quiest un vivier d’excellents chefs decuisine», estime Roland Blanc,président de la section Fribourg-Ville de Gastro-Fribourg. «La Semaine du goût, c’est

52 fois par année! Mais il reste

des efforts à faire en matièred’utilisation de produits régio-naux, estime Roland Blanc.Chaque restaurateur devrait parexemple avoir sur sa carte aumoins deux vins du Vully, l’undes vignobles les plus créatifs du

moment!» Daniel Blanc espère,lui, qu’un prestataire privé re-prendra l’idée de «take-away duterroir» pour la pérenniser à Fri-bourg. «Si c’est le cas, nous lesoutiendrons.» I> www.terroir-fribourg.ch

La place Python, vitrine du terroir fribourgeois. VINCENT MURITH

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