Le defi de l'eau AgroParisTech Mastere GE Mpl 2014

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Lecture and debate for AgroParisTech Masters on Water Management, Montpellier, Jan 2014

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Le défi de l’eau : vers de nouvelles frontières

Alain VidalCGIAR Challenge Program on Water and Food

AgroParisTech - Mastère Spécialisé Gestion de l’eauMontpellier, 30 janvier 2014

Crise de l’eau, crise alimentaire et résilience

La situation dans 10 grands bassinsDe quelle rareté parle-t-on ?

La sécurité alimentaire en crise Quels liens avec la crise de l’eau ?

Pouvons-nous surmonter la crise? Le pari de l’intensification durable et des agro-

écosystèmes

« Pour transformer le Monde, le sage commence par résoudre le problème de l’Eau »

Lao Tze

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3

4

Rareté, insécurité, stress…de quoi parle-t-on?

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Rareté = « Natural stress » ?

Insécurité = « managed stress » ?

Vörösmarty, 2010

Rareté physique et rareté économique

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Niger

Water, food and poverty analyzed in 10 basins

1,5 milliard d’habitants50% des « très pauvres » < 1€/j

Que se passe-t-il réellement dans les bassins ?

Croissance démographique Un déterminant majeur

Rareté de l’eau Une importance limitée

Risques liés à l’eau et variabilité climatique Un défi pour les investissements futurs

Défaillance des institutionsUne productivité insuffisamment exploitée

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Un déterminant majeur : la démographie

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Population change2000-2010

Blue= decreaseRed= Increase

Data from CIESIN

La rareté de l’eau est moins influente qu’on ne le croit

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World Bank, 2007

-10,000

0

10,000

20,000

30,000

40,000

50,000

-500 0 500 1000 1500 2000 2500

GN

I ($/

cap

PP

P)

Water availability (m3/cap)

GNI vs Water

Indus Floods

Ganges: 500 million facing disaster

Volta basin

La productivité de l’eau reste très faible dans la plupart des régions

WP (estimated potential / typically 1-2 kg/m3)

VoltaLimpopoNile

Niger

IGB

YR

Mekong

Aurait-on oublié le principal ?3 milliards de pauvres <2,5$US/j2 milliards souffrent de malnutrition1 milliard souffre de la faim <1,25$US/j 75% sont des ruraux pauvres Lutter contre la faim

commence par réduire la pauvreté rurale

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La sécurité alimentaire en crise« Rien de nouveau sous le soleil »Des causes économiques et sociétalesLe changement climatiqueLe lien avec la crise de l’eau

La sécurité alimentaire est assurée « quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement

accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive, qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour

leur permettre de mener une vie active et saine” (Sommet mondial de l'alimentation, 1996)

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Crise alimentaire : un phénomène nouveau?

Kenya Sécheresse 1998-2000 2,4 GUS$ de pertes

Rappel ! Toutes les 5 secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim

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Les causes de la crise alimentaire mondialeDes tendances à long terme… Demande croissante - Augmentation des revenus et

changements de régimes alimentaires, changement climatique, prix de l’énergie élevés, globalisation et urbanisation

Offre décroissante – Faible croissance des rendements, stocks bas, chocs sur l’offre de produits

…combinées à de nouveaux effets à court terme qui exacerbent les tendances à long terme Spéculation et production d’agrocarburants affectant les pauvres

de façon disproportionnée Incertitudes dues à l’instabilité économique

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La demande alimentaire devrait doubler Combien de céréales devrons-nous produire pour répondre à la demande croissante ? La population mondiale augmentera de 50%, mais...La population mondiale augmentera de 50%, mais... … … les modifications des régimes alimentaires devraient les modifications des régimes alimentaires devraient

conduire à un doublement de la demande !conduire à un doublement de la demande !

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Plus de viande en Chine, plus de lait en Inde

0

20

40

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120

10 100 1000 10000 100000

GDP per capita (2000 constant dollars per year)

me

at

co

ns

um

pti

on

(kg

/ca

p/y

r) Meat China

India

0

20

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10 100 1000 10000 100000

GDP per capita (2000 constant dollars per year)

milk

co

ns

um

pti

on

(kg

/ca

p/y

r)

Milk

China

India USA

USA

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Variation rapide des prix alimentaires

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Effets à long terme du changement climatique

Baisse de production des principales cultures en 2050 ! Maïs 16% Riz 21% Blé 42%

Evolution des précipitations de 1990 à 2070-2100

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Le lien avec la crise de l’eau

Un régime végétarien consomme 2000 L/jour Un régime à base de viande nourrie au grain 5000 L/jour

2-5L par jour

20-500L Par jour

500-3000LPar Kg

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La demande en eau pour l’alimentation augmente avec le PNB

Lundqvist 2008

GDP US$/cap/yr

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30 à 40% de notre alimentation - donc de l’eau agricole - est gaspillée

Et vous, qu’en pensez vous ?« Pour faire face à l’impact du changement climatique sur les ressources en eau, il faut construire plus de barrages dans les pays du Sud » « Le problème principal de la crise de l’eau, ce n’est pas la raréfaction des ressources mais la façon dont nous la gérons »« Les mesures d’adaptation au changement climatique n’aideront pas les agriculteurs pauvres, il vaut mieux créer des emplois dans les villes »« Il est utopique de vouloir intensifier la production alimentaire en partant des écosystèmes, on ne pourra nourrir la planète en 2050 qu’en admettant une certaine dégradation de l’environnement »

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Pouvons-nous surmonter la crise ?

La réponse selon les limites planétairesLe pari de l’intensification durable (et) des agro-écosystèmesQuelques messages à emporter…

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Une mesure de la finitude environnementale :les « limites planétaires » (Rockström et al., 2009)

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Une mesure de la finitude environnementale :les « limites planétaires » (Rockström et al., 2009)

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Que disent les limites planétaires ?Notre agriculture actuelle peut-elle rester en deçà des limites planétaires d’ici 2050 ? Puits de CO2 (limite à 350 ppm) Limite des rejets d’azote et de phosphore Arrêt de la réduction de la biodiversité Augmentation marginale de la consommation en eau

Faudra-t-il développer de nouveaux modes de consommation alimentaire ?

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Il y a assez d’eau pour couvrir nos besoins, mais nous la gérons mal !

Une intensification durable Au-delà de la productivité

Un partage equitable desrisques et des bénéfices Un meilleur équilibre entre

acteurs et des solutions“gagnant-gagnant”

Une évolution des institutions actrices de l’eau Une approche intégrée pour éviter la fragmentation des

politiques et des décisions

Intensification durable« Yield gap vs. Nature gap »

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Milder et al., 2013

MEKONG

Oui…mais… Comment ?

LIMPOPO

ANDES

GANGE

Pêche et hydro-électricité durablesdans le bassin du Mekong

Soif d’énergie mais faim de poisson…Un bassin riche en eauLa pêche fournit 50-80% des protéines animales pour 60 millions d’habitants et 50% du revenu des rurauxPêche et sécuritéalimentaire menacéespar les discontinuités dues aux grands barrages hydroélectriques

MRC, 2010

Comment faire co-exister durablement pêche et production d’énergie ?

Techniques et pratiques de gestion de l’eau améliorant les bénéfices des communautés riveraines

Systèmes riz-poisson

Recréation de zones humides dans les réservoirs

Dialogue et partage des bénéfices

Dialogues multi-acteurs montrant les faiblesses institutionnelles dans la mise en oeuvre des règlementations

Valeurs patrimoniales pour les producteurs d’énergie et les communautés

Intensification durable et servicesécosystemiques dans les Andes

A l’aval – là où la préoccupation environnementale a émergé

Eutrophication et assèchement du Lac de

Fuquene (à l’aval)

Zones humides d’altitude (paramo)

dégradées par monoculture de

patate et surpâturage

Restauration des services écosystémiques amont et aval

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Paramo restauré grâce à l’agriculture

de conservation (rotation

avoine/patate)

Qualité de l’eau et services écosystémiques

du Lac de Fuquene amélioés

Mécanismes de changement

S

Annual net income:2,183/ha

Annual net income:US$ 1,870/ha

Conservation agriculture and paramo restoration supported by revolving fund

Farmers‘ insufficient gain and risk aversion

Revolving fund credit: +180 farmers /year

Potato cropping, grazing pressure, degradation of paramo

L’élevage: sécurité et levier de développement en Afrique australe

Le bassin du Limpopo : rareté de l’eau, inégalités et jeux de pouvoir

Une forte pression du changement climatique sur les ressources en eau Des politiques de l’eau élaborées mais non mises en œuvre Des marchés défaillants et de fortes inégalités accentuant la pauvreté De jeux de pouvoir toujours importants (minéraux)

2005 Rainfall 1998-2008

Les plateformes d’innovation: un cercle vertueux pour sortir de la pauvreté

Sécheresses récurrentes variabilité climatiquecroissante, faible connection aux marchés

Marchés locauxResponsabilisation des produteurs (50% de femmes), meilleure gestion des pâturages remplaçant 15$US par chèvre de fourrage

Elevage amélioré:60$US / chèvre150$US par anMortalité 10%

Maïs pluvial : 16$US par exploitationElevage: 30$US par an – mortalité 20%

La montée des eaux : une opportunité pour les pauvres du Delta du Ganges ?

Une des régions les plus pauvres de la planète

BBS / WorldBank / WFP (2009)

Pauvreté, insécurité alimentaire, vulnérabilité Exploitations 0,2 à 0,6 ha Revenu par famille 700$US/an 80% de la population sous le seuil de pauvreté

Excès d’eau en saison des pluiesSalinité et pénurie en saison sèche

Un potentiel inexploité mais une pression croissante de la salinité

Large potentiel d’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus Salinité : une contrainte à transformer en opportunité

Soil salinityNone Very slightSlightStrong Very strong

Intensification durable des polders:enjeux techniques et institutionnels

Plusieurs mises en valeur possibles : diversification descultures, poisson et crevettesDes changements politiques nécessaires à tous les niveaux : maintenance des canaux, abandon de la monoculture de riz

Rice Shrimp

Upper threshold limit of salinity - Rice

Date

Water salinity

(ppt)

Lower threshold limit of salinity - Shrimp

Daily water salinity

Quelques messages

Vers une nouvelle révolution verte…N’opposez plus agriculture et environnementSoyez des humanistes avant d’être des ingénieur(e)s ou des scientifiquesIntensifiez la production agricole, mais considérez avant tout la réalité des sociétés et des écosystèmes qui soutiennent cette productionNourrissez la planète plutôt que sauver les banques

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Sachez pour qui vous travaillez

Source: FAO

Répondre aux besoins spécifiques des différentes catégories de producteursDu “soit… soit” au “et… et”

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Sachez faire co-exister agricultures industrielle et vivrière

Merci

a.vidal@cgiar.orgwww.waterandfood.org

www.slideshare.net/cpwf

Références et liensChallenge Program on Water and Food (CPWF) www.waterandfood.org

CGIAR Program on Water, Land and Ecosystems (WLE) wle.cgiar.org

Stockholm Resilience Center www.stockholmresilience.org

The World Bank www.worldbank.org World Development Report 2007 on Agriculture

Food and Agriculture Organization of the UN (FAO) www.fao.org

International Water Management Institute (IWMI) www.iwmi.org Comprehensive Assessment on Water and Agriculture

International Food Policy Research Institute (IFPRI) www.ifpri.org

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Crédits PhotoChallenge Program on Water and FoodThe World BankInternational Water Management InstituteInternational Crops Research Institute for the Semi-Arid TropicsWorldFish CenterArte

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