Les enjeux du numérique pour l'école citoyenneté, culture

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Les enjeux du numérique pour l’école

Citoyenneté — Culture

Michel Guillou@michelguillouwww.culture-numerique.fr

#FUNE70

« Faire entrer l’école dans l’ère du numérique », tel est le challenge que se sont donné ceux qui, au ministère, pilotent le chantier de la refondation et de la réforme de l'école.À l’éclairage des mutations en cours de la société et de l’entreprise, à l’observation bienveillante des pratiques numériques et médiatiques de jeunes, quels sont les principaux écueils pour ce projet ? À quelles grandes questions l’école va-t-elle se retrouver confrontée ? Quels sont les enjeux pourl’acquisition d'une culture commune et d'une citoyenneté en prise et en accord avec leur temps qui s’imprégneraient et s’enrichiraient du numérique ? »

• Numérique‒ Informatique, multimédia, Tice et autres‒ Digital‒ Culture, littératie numérique globale (médias, information,

social), humanités• Usages numériques

– Pratiques professionnelles, pratiques et engagements sociétaux, processus cognitifs, scénarios, mesures statistiques de la performance ?

– La posture ambiguë d’usager consommateur ou celle de citoyen engagé ?

Des difficultés sémantiques

• Comment faire comprendre que le numérique n’est pas réductible aux seuls usages qui peuvent être faits de son outillage ou de ses technologies ?

• Comment s’engager dans le numérique en évitant le double écueil de la fascination ou de la répulsion pour la technique, l’outillage, le code… ?

• Comment faire comprendre que le numérique, c’est d’abord de la culture, celle du partage et du lien ? Qu’on ne peut alors faire l’économie de l’humain ?

• Comment passer de l’Internet des objets à l’Internet des sujets ?

• « Nous sommes tous des médias »

•Comment maîtriseret dépasser sa peur ?

•Comment exercer sa raison en toutes circonstances ?

•Comment faire comprendre que le numérique n’estni un outil ni une fin en soi ?

• Comment faire comprendre que le numérique engendre, pour la société donc pour l’école, un changement d’approche ou de modèle, un nouveau paradigme culturel et sociétal ?

• Après un long débat passionné sur les rythmes, comment aborder sereinement la question des espaces et des temps scolaires qui, nécessairement, changent radicalement avec le numérique ?

• Peut-on continuer à enseigner de manière frontale, dans des salles rectangulaires, fermées et non modulables ?

• Peut-on continuer encore à réduire les temps d’enseignement à ceux, formatés par un emploi du temps, de présence en classe avec un professeur ?

• Le groupe classe a-t-il encore un sens ?

• Quand les sollicitations sociales sont permanentes, comment faire tenir les élèves assis 6 h par jour à écouter leurs professeurs ?

• Comment mobiliser l’attention des élèves etpréserver la confiancequand il s’agit de denréesrares ?

• Comment sauvegarder la légitimité du professeur et la considération qu’on a pour lui quand sa parole peut sans cesse être vérifiée, contestée, remise en question ?

• Comment le maître peut-il acceptern’être qu’une source d’information parmi d’autres ?

• Comment faire évoluer les missions et les services des professeurs et del’encadrement pour les mettre en conformité avec les pratiques pédagogiques et éducatives, spatiales et temporelles, de l’école numérique ?

• Peut-on continuer à interdire les outilsnumériques personnels des élèves, par la loi ou les règlements intérieurs,quand chacun d’eux est un terminal ouvert sur le monde,outil de socialisationet d’accès auxconnaissances ?

•Comment faire évoluer les programmes des disciplines et les référentiels de compétences dont beaucoup sont transversales ?

•Comment faire évoluer, parallèlement mais de manière plus radicale,les modalités d’enseignement et donc les postures des professeurs ?

•Comment favoriserl’acculturation numérique qui permet la formation, initiale et continue ?

Extrait de la circulaire de rentrée (BO du 3/6/2015) : « Former à l'enseignement “au numérique et par le numérique” constitue une priorité nationale… »

•Comment concilier le travail collaboratif et coopératif que le numérique promeut avecl’évaluationtraditionnellementindividuelle ?

•Comment faire évoluer les examens pour permettrel’évaluation des capacités à se saisir des connaissances disponibles en ligne ou ailleurs et à se les approprier ?

•Comment former les élèves, jeunes citoyens, dans l’école d’hier, avec les outilsd’aujourd’hui, pour les métiers de demain, dont on ne sait strictement rien ?

•Comment mettre du « co » et du « trans » dans les enseignements ?

•Comment apprendre ensemble en croisant les regards ?

• Comment faire évoluer les missions mêmes de l’école :–  qui n’est plus seule à apporter des

connaissances, loin de là ;–  qui prépare en vain à des métiers qui

disparaissent ;–  qui doit se recentrer sur la formation

du jeune citoyen ?

• Comment intégrer dans les enseignements l’acquisition par les élèves d’une culture numérique, scientifique et technique, certes, mais aussi et surtout humaniste, sociale et citoyenne ?

• Comment faire pour que les marchands et les éditeurs proposent des outils ouverts, accompagnés de ressources soigneusement choisies pour leur richesse, leur granularité et leur interopérabilité ?

• Comment passer, pour les contenus pédagogiques, d’une logique de stock centralisé de ressources validées à unelogique de flux distribué de ressources de confiance ?

• Comment stimuler, organiser et promouvoir la création et la publication par les élèves de contenus numériques en ligne ?

• Quels savoirs et quelles compétences seront nécessaires pour exercer sa libertéd’expression et confronter son opinion à celle d’un auditoire illimité ?

•Publier ne doit-il pas devenir une compétence fondamentale, comme lire, écrire et compter ?

•Comment construireavec les élèves lesconventionsnécessaires à ladémocratie scolaire età ses modes d’expression ?

•Comment solliciter l’avis des élèves et en tenir compte dans l’école numérique ?

• Quand l’institution va-t-elle cesser de répondre à des problèmes éducatifs par des solutions techniques répressives :

–  plagiat, copier-coller ;– pratiques sociales ;– publication en ligne ;– filtrage et censure de l’Internet ;– mode examen des calculatrices ;–  détecteurs de smartphones ?

• Comment résoudre le paradoxe qui consiste à développer une éducation aux médias et à l’information alors que l’Internet quel’école propose est massivement censuré ?

Extrait de la circulaire de rentrée (BO du 3/6/2015) : « [Il faut tenir compte du fait que] les élèves sont désormais eux-mêmes producteurs de contenus et d'informations qui se diffusent en ligne, notamment sur les réseaux sociaux »

• Comment travailler au décryptage de l’information et à la déconstruction des croyances nées sur les réseaux sociaux ?

• Comment investir et comprendre ces espaces par nature souterrains ?

• Pendant combien de temps encore va-t-on continuer à enseignerl’apprentissage de l’écriture cursive (de manière quasi exclusive) alors que, à l’Université puis dansl’entreprise, il n’y a plus grand monde qui écrive encore à la main ?

• Comment manager, piloter, organiser, impulser des actions quand l’innovation part des classes et diffuse de manière horizontale ?

• Comment animer les communautés d’enseignants, susciter la réflexion pédagogique et la partager ?

•Comment éviter les temps de relâche pour consulter, expérimenter, évaluer alors qu’il est nécessaire d’avancer ?

• Comment faire comprendre à la société, aux parents, aux cadres, aux professeurs qu’on ne peut aujourd’hui enseigner de la même manière que celle dont a soi-même reçu l’enseignement, il y a plusieurs décennies ?

• Comment faire cesser le « c’était mieux avant » ?

Merci de votre attention@michelguillou

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