View
674
Download
6
Category
Preview:
DESCRIPTION
Huitième semaine du B@romètre de la tweet-campagne des municipales françaises
Citation preview
1
B@romètre France Info - Semiocast
des municipales sur les réseaux sociaux
avec l’Observatoire du webjournalisme
B@romètre 08, 13 mars 2014
À RETENIR
Pour la huitième semaine du b@romètre France Info-Semiocast, le podium des plus grandes
villes varie peu, puisqu’on retrouve les 5 mêmes villes, avec un seul changement dans
l’ordre : Paris (88.000 tweets) et Marseille (14.000) restent 1er et 2
ème, Lyon (4
ème) se fait un
peu dépasser par Bordeaux (3ème
) (autour de 10 à 11.000 tweets) et Nantes restent cinquième.
Pour les villes de moins de 150.000 habitants, le palmarès est de nouveau différent. Levallois-
Perret, retrouve la première place, car émergent de nouvelles polémiques concernant le train
de vie des époux Balkany et parce qu’une bataille de faux comptes Twitter a eu lieu pour faire
du bourrage de tweets dont nous donnons tous les détails plus loin. Boulogne-Billancourt
(plus de 8000 tweets) se hisse à la deuxième place, notamment grâce au meeting de soutien
d’Alain Juppé au candidat de droite dissident. Amiens conclue le podium, du fait notamment
de la polémique autour des prises de position de l’ancien maire battu en 2008, Gilles de
Robien, qui ne semble pas soutenir son camp. Angers et Corbeil-Essonnes ferment la marche
grâce à des polémiques politico-judiciaire, comme cela arrive souvent dans ce b@romètre.
2
LES POINTS SAILLANTS
Dans la capitale la tweet-campagne est repartie à la hausse avec 76000 tweets. Anne Hidalgo
et sa rivale UMP sont cette fois au coude à coude (40% & 43% des tweets recueillis). Le sujet
qui a le plus fait de bruit sur les réseaux est le refus d’Anna Hidalgo de débattre sur France 3
(5% des tweets de la semaine).
Position qui est un grand classique d’une partie des candidats sortants et/ou donnés en tête,
qui estiment n’avoir rien à gagner à s’exposer publiquement aux foudres de leurs adversaires
tout en leur offrant une tribune qui les légitiment aux yeux de l’opinion publique dans leur
stature de possible maire, puisqu’ils sont sur un plateau à égalité avec celui ou celle qui exerce
déjà la fonction. C’est ainsi que Christian Estrosi à Nice ou Jean-Claude Gaudin à Marseille,
ont eux aussi, par exemple, refusé de débattre avec leurs rivaux.
À noter l’originalité de l’opération #jetweetepourAnne où un quidam prend le pilotage du
compte Twitter de la candidate pendant une visite, ici du Paris Football Club, avec notamment
les jeunes footballeurs. L’inconnu publie donc messages, commentaires et photos sur les
comptes Twitter et Instagram de la candidate pour faire faire une sorte de live-tweet assez
spontané. Le Hashtag rappelant qu’il s’agit bien de Gontran (alias @kikukoloko) et non
d’elle-même ou d’un des membres de sa cellule communication.
3
À Marseille, l’écart se creuse entre les deux rivaux PS et UMP. P. Mennucci draine 60% du
trafic Twitter des candidats contre 32% seulement au maire sortant. Et le candidat socialiste
du 6è secteur tire bien son épingle du jeu avec 9% du trafic. Un petit parfum de scandale a
plané cette semaine avec la publication par Mediapart d’une enquête avec un site local, sur la
politique immobilière de Jean-Claude Gaudin et de soupçons de favoritisme qui se font jour.
C’est le sujet le plus commenté et le lien URL le plus partagé.
Marseille nous ayant habitué à quelques passes d’armes pittoresques, signalons qu’un des
liens URL les mieux partagés (même à un niveau qui reste faible) est la réponse du candidat
socialiste à une banderole vue dans le stade Vélodrome contre Mennucci. Ce dernier s’est
fendu d’une analyse de l’origine du groupe des supporters coupable pour souligner que ce
sont les « amis d’Éric Di Meco » (ancien joueur de l’OL mais surtout ancien adjoint aux
sports de J.C. Gaudin), donc le coup ne serait que politique.
Dans la préfecture d’Aquitaine, Alain Juppé écrase largement son adversaire socialiste :
85% contre 13%. La messe est dite, dans els sondages, sur Twitter, comme dans la bouche
même du rival socialiste qui a concédé la semaine dernière qu’il ne pourrait jamais gagner. Et
comme Alain Juppé a une envergure nationale avec des sondages de popularité à faire pâlir
d’envie l’Elyséee ou Matignon, il génère du trafic lorsqu’il va dans le studio de France Bleu
Gironde ou lorsqu’il va à Pau soutenir François Bayrou.
Dans la ville de Lyon aussi les écarts se creusent. Gérard Collomb (maire sortant socialiste)
prend nettement le dessus cette semaine, sur Michel Havard (UMP) 46% (4700 tweets) contre
29% de la conversation sur twitter (2900 tweets). Il y a un vrai sujet qui a fait le buzz, avec
15% du trafic (chiffre important) : c’est le débat réunissant les 6 têtes de liste de la ville sur le
plateau de Télé Lyon Métropole, avec le #municipalestlm. Avoir ainsi tous els adversaires est
un moyen très sûr que de très nombreux miitants et citoyens commenteront le débat, ce qui
s’est produit.
On retrouve la même dynamique à Nantes où le débat entre les candidats par télé-Nantes
(même si la tête de liste socialiste s’est faite remplacée par un colistier) a alimenté la
conversation sociale avec 14% des 8300 tweets recensés. Les deux candidates restent au
coude à coude (38% chacune) même si les sondages donnent facile vainqueur au second tour
la socialiste. Signalons que le débat sur France3 organisé à Montpellier permet à cette ville
de se hisser pour la première fois au rang 6 de notre baromètre. On voit là une nouvelle
illustration de la forte incidence entre activité médiatique et commentaires sur les réseaux
sociaux.
Pour les villes de moins de 150000 habitants.
Que serait notre B@romètre sans Levallois-Perret ? Une fois encore la ville caracole en tête,
avec plus de 10000 tweets. Une fois encore une polémique agite Twitter. Une fois encore elle
concerne le maire sortant Patrick Balkany, dont les attitudes, les choix, les propos, sont
prompts à déclencher les mouvements de rejet, dénonciation ou de soutien. Cette fois c’est un
4
clip militant de soutien qui fait le buzz car il s’inspire directement d’une chanson de J.J.
Goldman (qui a fait savoir qu’il n’appréciait pas cette parodie militante) et est accusé de
détourner l’esprit des Resto du Cœur, puisque cette chanson est utilisée par les chanteurs qui
soutiennent cette cause.
À Angers le candidat UMP Christophe Béchu semble avoir marqué des points précieux cette
semaine dans la campagne face au maire sortant socialiste. Un sondage le donne vainqueur
sans trop d’ambiguïtés et le sujet principale qui fait le buzz concerne ses propositions
d’aménagement urbain, quartier par quartier. Arriver à tenir ainsi l’agenda de la conversation
sociale est un très bon signe pour le candidat d’opposition.
Pour Amiens, qui complète le podium comme la semaine dernière, on est dans une
dynamique de tweet-campagne régulière, où les candidats et leurs équipes sont actifs, ce qui
garantit une régularité et un certain volume de tweets, pour valoriser les actions des militants,
suivre les candidats sur le terrain, etc. Pas de faits marquants, mais une bonne promotion sur
les réseaux de ce qui se fait sur le terrain. À ce jeu a tête de liste UMP-UDI Brigitte Fouré
s’en sort mieux que Thierry Bonté, avec respectivement 48% et 38% des tweets.
On pourrait dire un peu la même chose à Boulogne Billancourt, où la campagne reste active
sur le terrain et sur Twitter, tout en retombant un peu d’intensité (car la semaine passée, c’est
la venue du populaire Alain Juppé qui fit le buzz). Les candidats valorisent leurs programmes
et leurs mobilisations de terrain. L’aménagement de l’ile Seguin continuant à être l’axe
structurant de la campagne, ce qui se retrouve sur Twitter.
Nevers fait une entrée inattendue dans le top 5, avec une énorme polémique concernant une
candidate du FN sur place, dont une photo de famille (scène de vie ordinaire en apparence)
mise sur son compte Facebook [nous avons choisi un tweet illustratif qui a choisi
judicieusement de recadrer la photo pour ne pas exposer le visage de la jeune fille de cette
5
dame] se déroule avec tendu au mur, un drapeau nazi et un tee shirt aux armoiries SS. Les
esprits s’échauffent, entre tous ceux qui la dénonce haut et fort, et ceux qui tentent de la
défendre.
Arnaud Mercier
Recommended