Histoire de la Réunion et la Guadeloupe

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La Guadeloupe

La Guadeloupe (Gwadloup en créole et, par abus de langage confondant les deux parties de l'île, Karukera en amérindien) est à la fois une région monodépartementale de l'Outre-mer français et une région ultrapériphérique européenne, située dans les Caraïbes ; son code départemental officiel est le « 971 ».

À l'instar d'autres îles des Petites Antilles, la Guadeloupe est probablement occupée par des groupesamérindiens précéramiques à partir de 3000 avant J.-C. comme semble l'indiquer la découverte récente de traces de culture sur brûlis sur l’île de Marie-Galante15. Cette période est dénommée Mésoindien ou Age Archaïque dans la nomenclature archéologique américaine. Vers le début du premier millénaire, des groupes amérindiensagro-céramistes migrent depuis le norddu Venezuela dans tout l'arc antillais. Cettepériode, le Néoindien ancien ou AgeCéramique ancien comprend deux culturesbien identifiables par le style de leurproduction céramique : Huecan- et CedrosanSaladoïde (anciennementdénommés Arawaks par les archéologues).

Vers le IXe siècle, ils laissent la place à laculture troumassoïde qui inaugure la périodedu Néoindien récent. Ces groupes ne proviennent pas d'une migration mais d'une transformation surplace des groupes antérieurs, profonde mutation encore mal expliquée mais où le climat, la démographie et des modifications sociétales pourraient avoir joué un rôle. La céramique troumassoïde est dérivée de la céramique cedrosan saladoïde, avec une extrême simplification du registre décoratif qui disparaît presque totalement. C'est sans doute tardivement, peut-être autour du XVe siècle, qu'une nouvelle population migre dans l'arc antillais depuis le Plateau des Guyanes. Ces peuples, les Kalinagos ou Caraïbesinsulaires décrits par les Espagnols à leur arrivée dans les Petites Antilles, pourraient correspondre aux cultures dénommées Suazoïde et Cayo par les archéologues. Cette période tardive est marquée par l'évidence de contacts avec les Taïnos des Grandes Antilles. Selon une thèse aujourd'hui sujette à controverse, les « Arawaks » auraient été massacrés à l'arrivée des Indiens Caraïbes, un peuple décrit par les chroniqueurs espagnols comme guerrier et pratiquant le cannibalisme.

Ces Indiens baptisèrent l’île Karukera (« île aux belles eaux » en langue caraïbe16) ; ils sont les principaux occupants des lieux jusqu'au milieu du XVIIe siècle, c'est-à-dire peu de temps après l'installation des Français en 1635, mais bien après l'arrivée des premiers Européens.

Le 19 mars 1946, les anciennes colonies de l’Empire français font place à l’Union française, mais celle des Antilles françaises se rapprochent du statut de la métropole et deviennent des départementsd’outre-mer : la Guadeloupe et la Martinique (le département de la Guadeloupe intégrera aussi Saint-Barthélemy et Saint-Martin dans un arrondissement spécial).

Avec l'arrivée des Socialistes au pouvoir en France, la loi de décentralisation est votée en 1982 et la région de la Guadeloupe est créée, s'intégrant aux 22 régions de France métropolitaine. Dans la foulée, le Conseil régional de la Guadeloupe voit le jour en 1983.

La Réunion

La Réunion est une des seules îles de la région dont les premiers habitants aient été des Européens. En effet, l’île était totalement inhabitée avant d’être découverte par des navires européens en route vers les Indes. Si l’on date sa découverte de 1500, des explorateurs arabes semblent l’avoir déjà repérée avant.

Un navigateur portugais, Diogo Dias, y aurait débarqué en juillet 1500. Un autre navigateur

portugais, Pedro de Mascarenhas y débarque le 9 février 151226 ou 151327, jour de la Sainte-Apolline,

alors qu’il est sur la route de Goa. L’île apparaît ensuite sur des cartes portugaises sous le nom

de Santa Apolonia. Vers 1520, La Réunion, l'île Maurice et Rodrigues sont appelées archipel des

Mascareignes, du nom de Mascarenhas. Aujourd’hui, ces trois îles sont couramment appelées

les Mascareignes.

Au début du XVIIe siècle, l’île est une escale sur

la route des Indes pour les

bateaux anglais et néerlandais. Le 23 mars 1613,

l’amiral néerlandais Pierre-Guillaume Veruff, de

retour de Java, fait escale à La Réunion. Un

navigateur anglophone baptise par ailleurs l’île

encore inhabitée England's forest.

Les Français y ont ensuite débarqué pour en

prendre possession au nom du roi en 1642 et l’ont

baptisée île Bourbon, du nom de la famille royale.

En 1646, douze mutins chassés

de Madagascar sont abandonnés à La Réunion.

C'est en 1665 qu'arrivent les vingt premiers colons de l'île de Bourbon. Cinq navires composaient

l’escadre commandée par M. Véron : L’Aigle blanc, La Vierge, le Bon port, Le Saint-Paul et Le Taureau.

Le navire amiral battait pavillon de la Compagnie des Indes Orientales. La Loire charriait encore des

glaçons quand la flotte quitta le quai de la Fosse à Nantes dans les premiers jours de février 1665.

Prenant la direction des ports et des établissements de la côte de Malabar et du golfe de Bengale, elle

arriva à l’île de Bourbon le 9 juillet 1665. La traversée fut marquée par une tragédie, qui fit douze

victimes, lors de l’escale au Cap-Vert le jeudi Saint 4 mars 1665. Le 11 avril suivant, ayant rendu à ses

morts un dernier hommage, la flotte remit à la voile. « Elle continua son voyage sans accident », note le

chroniqueur Rennefort.

Parmi les vingt colons venus de France, on note la présence d'Hervé Dannemont (devenu Dennemont),

né le 17 décembre 1635 à Brix (Manche), fils de Jacques Dannemont, maître verrier et de Marie

Lecarpentier. Il a épousé vers 1668 à Saint-Paul, Léonarde Pillé, originaire de Granville. Hervé

Dennemont serait décédé le 16 novembre 1678. Les Dannemont de Normandie sont représentés,

aujourd'hui, par une trentaine de familles sur l'île de la Réunion. On les trouve également à l'île Maurice

mais aussi à Madagascar... En Normandie, la famille s'est éteinte au XVIIIe siècle, le nom ayant muté en

Dalmont. (Sa descendance est bien connue grâce à Camille Ricquebourg, auteur du dictionnaire

généalogique des familles de Bourbon).

Françoise Chatelain de Cressy est arrivée pendant cette période et est à l’origine de plusieurs familles

connues de Bourbon.

À partir de 1715, l’île connaît un important essor économique avec le développement de la culture et de

l’exportation du café. Cette culture a été à l’origine du développement considérable de l’esclavage dans

la colonie. Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, gouverneur de l’île de 1735 à 1745, a apporté

une dimension stratégique au développement de l’île, devenue pourvoyeuse en vivres de l’île de

France (aujourd’hui île Maurice) et de la flotte française engagée dans la guerre franco-anglaise des

Indes. Citons également le rôle de l’intendant Pierre Poivre, qui a considérablement enrichi la flore

locale et diversifié les ressources agricoles par l'introduction de très nombreuses espèces tropicales, et

notamment le girofle et la noix de muscade dont le commerce fut florissant au XVIIIe et début

du XIXe siècle.

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