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Vous êtes arrivée au Québec très jeune, comment se sont passés vos premiers pas dans ce nouveau pays ? Je me rappelle très bien de mon arrivée avec ma mère Aurora et mon petit frère Jhonny, j’avais un peu peur. Malgré le fait que nous avions immigré avec très peu d’argent, ma mère a toujours trouvé le moyen de nous rassurer, nous protéger et nous répéter que nous avions fait le meilleur choix en nous installant au Québec. Avec le temps, je me rends compte de tous les sacrifices qu’elle a réalisés pour nous. Peu de temps après notre arrivée, ma mère est tombée malade, sûrement à cause du changement climatique. Mais je suis sûre que si on lui demandait, pour rien au monde elle ne souhaiterait changer quoi que ce soit de notre parcours d’immigrants au Québec, surtout que mon petit frère Carlos est né ici. Mon immigration est positive, presque à 100%, et je le dois à ma mère. Québécoise, Belge, Péruvienne…Comment vous situez-vous par rapport à vos différentes identités ? Quand on me demande d’où je viens, je réponds d’abord du Pérou parce que j’y suis née, mais avant tout en référence à ma mère, d’origine péruvienne, qui est la personne la plus importante dans ma vie. De plus, à travers mon travail de journaliste de mode, je me sens également comme une ambassadrice du Pérou car c’est un pays très coloré où l’on peut trouver des matières extraordinaires. Mon côté belge est un peu moins présent que mes origines péruviennes. Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que j’ai décidé d’aller étudier en Belgique avec l’objectif de voyager et mieux connaître ma famille du côté de mon père, en savoir plus sur mes origines. Mes racines belges se sont révélées sur le tard. Aujourd’hui, je me sens également très québécoise. Complètement intégrée mais pas assimilée. Au Québec, en tant qu’immigrant, on est libre de pouvoir rester soi-même avec ses origines et ses coutumes. Vous seriez-vous vu vivre ailleurs qu’au Québec ? Immigrer au Québec a été une véritable chance pour moi. En tant que journaliste dans le milieu de la mode, je me suis demandé si cela serait plus bénéfique pour moi d’aller vivre dans une grande ville comme Paris, Londres ou New York. Mais je me suis vite rendu compte que la mode est bien vivante au Québec, c’est un des endroits les plus créatifs que j’ai vu. Je crois également beaucoup au destin, rien n’est vraiment laissé au hasard. Il y a quatre ans, j’ai eu un cancer du sein. J’ai eu la chance de bénéficier de soins exceptionnels au Québec. Il m’est arrivé de penser à ce qui me serait arrivé si j’étais restée au Pérou, je sais que l’accès aux soins là-bas est beaucoup plus compliqué. Même si la maladie que j’ai eue a été atroce, je me rends compte avec le recul que cette épreuve a été un déclic dans tout mon parcours et ma réussite. Et puis c’est au Québec que j’ai rencontré la personne qui partage ma vie. Il y a une raison pour laquelle je suis arrivée ici, je suis persuadée que je n’aurais pas eu les mêmes opportunités ailleurs. Arrivée du Pérou à l’âge de 5 ans avec sa mère et son frère, Lolitta Dandoy est une journaliste spécialisée dans la mode. Vous pouvez lire ses chroniques et billets dans le blogue qu’elle a créé il y a deux ans et demi, FashionIsEverywhere.com, mais aussi dans le Journal de Montréal, Le Kit Beauté & Mode et Mixte Magazine. Au petit écran, vous pouvez la voir sur les chaines Canal Vie et Global Montreal. Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec (SIIQ) ENTREVUE AVEC … LOLITTA DANDOY Propos recueillis par Maël Cormier, Immigrant Québec Photographie Josias Gob Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que j’ai décidé d’aller étudier en Belgique avec l’objectif de voyager et mieux connaître ma famille

Portrait Lolita Dandoy

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Vous êtes arrivée au Québec très jeune, comment se sont passés vos premiers pas dans ce nouveau pays ?

Je me rappelle très bien de mon arrivée avec ma mère Aurora et mon petit frère Jhonny, j’avais un peu peur. Malgré le fait que nous avions immigré avec très peu d’argent, ma mère a toujours trouvé le moyen de nous rassurer, nous protéger et nous répéter que nous avions fait le meilleur choix en nous installant au Québec. Avec le temps, je me rends compte de tous les sacrifices qu’elle a réalisés pour nous. Peu de temps après notre arrivée, ma mère est tombée malade, sûrement à cause du changement climatique. Mais je suis sûre que si on lui demandait, pour rien au monde elle ne souhaiterait changer quoi que ce soit de notre parcours d’immigrants au Québec, surtout que mon petit frère Carlos est né ici. Mon immigration est positive, presque à 100%, et je le dois à ma mère.

Québécoise, Belge, Péruvienne…Comment vous situez-vous par rapport à vos différentes identités ?

Quand on me demande d’où je viens, je réponds d’abord du Pérou parce que j’y suis née, mais avant tout en référence à ma mère, d’origine péruvienne, qui est la personne la plus importante dans ma vie.

De plus, à travers mon travail de journaliste de mode, je me sens également comme une ambassadrice du Pérou car c’est un pays très coloré où l’on peut trouver des matières extraordinaires.

Mon côté belge est un peu moins présent que mes origines péruviennes. Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que j’ai décidé d’aller étudier en Belgique avec l’objectif de voyager et mieux connaître ma famille du côté de mon père, en savoir plus sur mes origines. Mes racines belges se sont révélées sur le tard.

Aujourd’hui, je me sens également très québécoise. Complètement intégrée mais pas assimilée. Au Québec, en tant qu’immigrant, on est libre de pouvoir rester soi-même avec ses origines et ses coutumes.

Vous seriez-vous vu vivre ailleurs qu’au Québec ?

Immigrer au Québec a été une véritable chance pour moi. En tant que journaliste dans le milieu de la mode, je me suis demandé si cela serait plus bénéfique pour moi d’aller vivre dans une grande ville comme Paris, Londres ou New York. Mais je me suis vite rendu compte que la mode est bien vivante au Québec, c’est un des endroits les plus créatifs que j’ai vu.

Je crois également beaucoup au destin, rien n’est vraiment laissé au hasard. Il y a quatre ans, j’ai eu un cancer du sein. J’ai eu la chance de bénéficier de soins exceptionnels au Québec. Il m’est arrivé de penser à ce qui me serait arrivé si j’étais restée au Pérou, je sais que l’accès aux soins là-bas est beaucoup plus compliqué. Même si la maladie que j’ai eue a été atroce, je me rends compte avec le recul que cette épreuve a été un déclic dans tout mon parcours et ma réussite.

Et puis c’est au Québec que j’ai rencontré la personne qui partage ma vie. Il y a une raison pour laquelle je suis arrivée ici, je suis persuadée que je n’aurais pas eu les mêmes opportunités ailleurs.

Arrivée du Pérou à l’âge de 5 ans avec sa mère et son frère, Lolitta Dandoy est une journaliste spécialisée dans la mode. Vous pouvez lire ses chroniques et billets dans le blogue qu’elle a créé il y a deux ans et demi, FashionIsEverywhere.com, mais aussi dans le Journal de Montréal, Le Kit Beauté & Mode et Mixte Magazine. Au petit écran, vous pouvez la voir sur les chaines Canal Vie et Global Montreal.

Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec (SIIQ)

ENTREVUE AVEC …

LOLITTA DANDOY

Propos recueillis par Maël Cormier, Immigrant QuébecPhotographie Josias Gob

Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que j’ai décidé d’aller étudier en Belgique

avec l’objectif de voyager et mieux connaître ma famille