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Life in France 100 years ago.
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Le travail commençant à manquer dans les campagnes à cause de la modernisation , de plus en plus de jeunes hommes et femmes « montent » à la capitale pour y chercher du travail. Cependant, lorsqu’ils arrivent à la ville, ils sont ébahis. Les immeubles, les rues, les tramways, les lumières et la foule leur font oublier pour quelque temps leur fatigue et le déchirement de la séparation d’avec leur famille. Pourtant, il leur faut rapidement songer à trouver un abri. Les logements ne manquent pas , mais leur prix en interdit souvent l’accès. A cette époque, les grandes villes se transforment. Les vieilles maisons sont remplacées par des immeubles cossus qui rapportent davantage d’argent. Les ouvriers vivent le plus souvent dans des taudis payés très cher. Une solidarité s’organise entre les gens originaires d’une même région ou exerçant le même métier.
La capitale selon Haussmann.
Sous l’empereur Napoléon III, le baron
Haussmann refait le tracé des rues et
avenues de Paris. De grands et somptueux
immeubles bordent des rues larges et
aérées. Les logements sont
beaux et offrent tout le confort moderne. Ils n’ont qu’un seul défaut : leur loyer !
Si ces grandes artères fascinent le
nouvel arrivant, il devra se contenter, lui, de s’y promener
le nez en l’air pour admirer. Ces
quartiers-là sont réservés aux
Parisiens fortunés.
Très rapidement, le villageois se
rend compte qu’il ne peut habiter
dans Paris. Aussi, il se dirige derrière les
fortifications. C’est une sorte de
campagne à la ville. Les Parisiens
l’appellent « la zone ». On y trouve des
baraques en bois, construites avec du matériel de récupération.
On est loin des beaux immeubles d’Haussmann ! Ici, pas d’eau courante, pas de gaz pour s’éclairer, mais partout
de la boue dès qu’il pleut. Les « zoniers » se regroupent par régions. Ils s’entraident et imaginent toujours une solution pour le nouvel arrivant, même si une grand
misère est le lot commun.
La concierge d’immeuble est un
personnage important. C’est elle qui reçoit les loyers. Elle sait et voit tout ce qui se passe
dans les appartements.
Pour séjourner dans Paris, le garni est la seule possibilité. C’est une sorte de chambre
meublée sordide située dans les faubourgs des grandes cités.
La vie parisienne
La foule qui se presse sur les boulevards ou le long des rues montre les grandes différences qui existent dans la population de Paris : bourgeois revêtus d’une redingote, ouvriers habillés d’une simple blouse, élégantes arborant un vaste chapeau à voilette et un boa, femmes du peuple pauvrement vêtues.
Dans les embarras de la circulation, les cris des cochers s’ajoutent à ceux des gens des petits métiers qui marquent la vie parisienne. On s’interpelle, on s’invective, on se salue. Au rez-de-chaussée des maisons, les boutiques étroites se succèdent.
A la périphérie de la capitale, dans les « faubourgs », les ouvriers s’entassent. Ils participent peu à la fête de la ville et vivent très simplement. Se nourrir est difficile; payer son loyer, parfois impossible.
Pour le villageois habitué au calme des campagnes,
les rues des quartiers populaires paraissent
toujours en fête. Souvent, comme ici, au pied de
Montmartre, de longues files de maisons aux
façades étroites bordent les rues qui se faufilent vers la banlieue. Toutes
sortes de petits métiers s’y côtoient : marchands de
quatre saisons, vendeurs de lait et de fromages, de
légumes …
La radio n’existe pas, la télévision inimaginable, aussi des chanteurs de
rues entonnent les chansons à la mode que les
badauds reprennent en chœur. L’artiste vend les
musiques pour deux sous.
Bourgeois et bourgeoises se pressent
sur les trottoirs
pour admirer les vitrines des boutiques.
L’envers du décor
La ville attire tous ceux qui recherchent un emploi afin de survivre. Mais beaucoup, mal payés, mal logés, , sombrent dans la misère.
Certains s’accommodent et vivent des déchets de la cité. Ils se font chiffonniers. Les autres, avec ou sans travail, doivent avoir recours à la charité publique. Les autorités et les gens bien-pensants accusent souvent le pauvre d’être lui-même responsable de son état, par son imprévoyance ou son penchant pour l’alcool. Et le pauvre fait peur.
Les chiffonniers.
Cette famille n’a pas pu payer son
loyer depuis plusieurs mois, elle
hésite à partir le jour : la concierge
veille ! Il faut partir la nuit. Parents et
enfants rassemblent
discrètement leurs hardes et leurs
misérables meubles, qu’ils
entassent dans une carriole. Sur la
pointe des pieds, ils partent et
déménagent « à la cloche de bois »,
comme disent les Parisiens.
Le titi parisien.
Désoeuvré, livré à lui-même, le jeune
adolescent qui ne travaille pas se
retrouve souvent intégré à une bande
où il apprend à chaparder pour
survivre. Quelques années plus tôt, ce «
titi » parisien a inspiré Victor Hugo pour le
personnage de Gavroche. D’ici peu, il
risque de devenir un mauvais garçon, un «
apache » qui terrorisera les
bourgeois.
Pour les déshérités, la soupe populaire que l’on va chercher le
soir est le seul repas de la journée.
L’asile de nuit est la dernière solution. Pour un sou, un bol de soupe est
donné et on dort sur un coin de table. Au petit matin, c’est de nouveau la rue.
Ces gens n’ont plus d’argent et le
propriétaire menace de les jeter dehors si le loyer n’est pas payé
dans les plus brefs délais. Leur situation
est malheureusement courante. Alors, ils
doivent aller au mont-de-piété. Il s’agit d’une
sorte de banque de charité qui leur remet quelques sous contre
un objet qu’ils laissent en gage. On y apporte
tout ce qu’on possède : outils de travail,
matelas, pendule…Si l’on peut, si les jours
deviennent meilleurs, on viendra les
récupérer.
Aujourd’hui était le jour de paie, et
ce soir, il y a du bruit chez le
marchand de vin. Le cabaretier,
considéré comme un ami, prend part aux conversations.
On boit du vin ou de l’absinthe. Et
puis, certains soirs, on oublie
qu’il faut rentrer. La femme
s’inquiète … L’alcoolisme est
devenu un fléau. L’ouvrier qui ne
boit pas d’alcool est exclu du cercle
de ses amis
Trouver du travail
Parti plein d’espoir de son village, le jeune paysan se retrouve dans une ville parfois hostile. Se loger n’est déjà pas simple, mais encore faut-il pouvoir payer son loyer . Trouver du travail est urgent.
Dans les villes côtières, la pêche et la navigation constituent une ressource essentielle. La construction et l’entretien des bateaux offrent de nombreux emplois. Les jeunes garçons embarquent sur les bateaux de pêche ou sur les grands navires dès l’âge de 10 ans. Sur les fleuves et les canaux, la batellerie emploie aussi beaucoup de monde.
Avec les progrès techniques, des industries « modernes » se développent. Des métiers anciens disparaissent peu à peu laissant place à de nouvelles professions.
A Marseille,
les femmes
attendent les
bateaux de pêche
sur le port pour
prendre le poisson et aller le
vendre. D’autres, réparent les filets
de pêche.
L’ébéniste est à la fois fabricant et vendeur. Un cordonnier, un tailleur, un tonnelier font de
même. Depuis des générations, de père en fils, on fait le même
métier. Mais de plus en plus souvent, les fils d’artisans
préfèrent un travail de bureau qui leur semble plus estimable.
L’ouverture des « Grands Magasins » offre un nouveau
métier : vendeuse de nouveautés.
Les ouvriers qui travaillent la soie, les « canuts » sont toujours des artisans. Ils sont dans la région lyonnaise. La
fabrication des tissus est l’industrie la plus ancienne et reste encore la plus importante. Ils utilisent des métiers à
bras et leurs entreprises restent de petite taille.
Les nouveaux ouvriers
Le XIXe siècle est une époque de grandes découvertes scientifiques qui, peu à peu, apportent des progrès techniques et transforment totalement les manières de travailler. On n’est plus ouvrier de la même façon. Autrefois, celui-ci transformait une matière en objet. Aujourd’hui, il est le maillon d’une longue chaine et, souvent, il n’intervient plus qu’à une étape de la fabrication. Cela est vrai surtout dans l’industrie textile. Par ailleurs, le travail de la mine et des usines métallurgiques prennent une grande importance. Des métiers jusqu’alors inconnus apparaissent. La classe ouvrière, qui devient l’un des fondements de la société, s’organise en syndicats; elle lutte, se met en grève. Mais la misère est toujours là et un salaire correct s’arrache bien souvent au prix de la santé ou de la vie.
Depuis peu le travail des enfants est réglementé.
En principe, ils ne peuvent être embauchés
avant l’âge de 12 ans. Ils doivent justifier d’un
certificat d’études primaires élémentaire.
Toutes les femmes du peuple travaillent. Que ce soit à la mine, dans une filature ou autre,
elles effectuent autant d’heures que les
hommes. Plus revendicatrices, elles
sont souvent à l’origine d’émeutes contre les
patrons.
Une nouvelle industrie : le charbon. Etre mineur est plutôt un bon métier car le logement est fourni par le patron et le
salaire est élevé en comparaison avec les salaires agricoles, mais que de souffrances endurées. L’humidité
des galeries, la poussière de charbon, le nombre d’heures travaillées font que les mineurs atteignent rarement l’âge
de 60 ans. Les petites exploitations attellent les femmes aux
wagonnets car « une femme coûte moins cher qu’un cheval » disent les
patrons. Dans le département du Nord, on
pense que la loi sur le travail des enfants est
injuste car elle les prive d’un salaire. Aussi, dès
l’âge de 9 ans, les petits mineurs descendent dans
le puits. Ils poussent les wagonnets ou portent le casse- croûte, «le briquet
», aux aînés. Les plus jeunes ont la garde des
portes roulantes qui séparent les
compartiments de la mine.
Pour descendre, le mineur a le choix entre l’échelle ou
le cuffa, cette sorte de baquet.
Nombreux sont les accidents dans la mine. Les éboulements tuent deux à trois mineurs par semaine. On pousse les corps dans
un coin, on les recouvre de planches et le travail
continue.
Ici, la couche de charbon est très mince. Accroupi ou allongé sur le dos, la peau nue écorchée, noyé dans la poussière, le mineur
progresse au cœur même de la houille.
Conception et montage : L. Cavallari.
Photos et informations prises dans les Edts. Hachette.
Musique de Marcel Azzola – « Musette à Paris ».
Octobre 2008.