43
Immenses progrès de l’agriculture Incompréhension des urbains Agriculture, technologie et environnement Malheureusement, Il ne suffit pas de faire bien pour bien faire

Intervention Jean de kervasdoue

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Intervention  Jean de kervasdoue

Immenses progrès de l’agriculture

Incompréhension des urbains

Agriculture, technologie et environnement

Malheureusement,

Il ne suffit pas de faire bien pour bien faire

Page 2: Intervention  Jean de kervasdoue

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué 2

La révolution silencieuse

Les agriculteurs représentaient 40% de la population active française en 1945 et … 3,3% aujourd’hui

Qui en déduit que s’ils sont aujourd’hui urbains c’est grâce à la productivité de l’agriculture ?

Les Français de l’époque connaissaient le monde rural, notamment parce qu’ils avaient eu faim pendant la guerre

Aujourd’hui, ils mythifient la nature

Et feignent d’ignorer, ou ignorent les incroyables progrès

Quant à l’influence du secteur agricole sur la classe politique elle n’a cessé de décroître, à l’Assemblée, puis au Sénat, maintenant jusqu’aux communes rurales

Page 3: Intervention  Jean de kervasdoue

3

Une alimentation diversifiéeet bon marché

Qui se souvient de ce que l’on mangeait en France, à la fin de l’hiver, il y a cinquante ans ?

Vive l’agriculture raisonnée, la chaine du froid et les pesticides !

Qui sait pourtant qu’à l’époque, selon l’INSEE, l’alimentation représentait 32 % du budget des ménages et 25 % aujourd’hui ?

La baisse est encore plus spectaculaire pour l’alimentation à domicile car elle passe de 32 % à 16 % en 2009.

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 4: Intervention  Jean de kervasdoue

Une autre évidence oubliée

44AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 5: Intervention  Jean de kervasdoue

Bienheureux les riches !

Espérance de vie à la naissance en France :

- 35 ans en 1800

- 41 ans en 1845

- 50 ans en 1900

- 60 ans en 1945

- 80 ans en 2006

- Et 82 ans en 2011 !

55AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 6: Intervention  Jean de kervasdoue

Et encore plus bénis sont les agriculteurs !

Selon l’enquête « Agrican – Cohorte de 180 000 membres », publiée en septembre 2011, « Les agriculteurs français sont en meilleure santé que la population française, et… montrent une nette sous mortalité pour la population agricole comparativement à la population générale du même âge et du même département » ! :- Une plus grande espérance de vie « Les hommes et les femmes de la

cohorte ont respectivement, moins de risque de décéder d’une maladie d’Alzheimer ou de Parkinson (-31% et -36%), d’un infarctus ou d’un AVC (-29% et -23%) ou d’une maladie respiratoire (-34% et -36%) »

- Une sous-mortalité pour la plupart des cancers- Il n’y a qu’une légère surmortalité (+1% pour les hommes, +6% pour

les femmes des cancers de la peau)- Malgré des déclarations d’intoxication aux pesticides ayant entrainé

une consultation (8,7% chez les hommes, 5,1% chez les femmes)

66AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 7: Intervention  Jean de kervasdoue

7AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Tristes actualités

Page 8: Intervention  Jean de kervasdoue

8

La fin du cycle de « l’extensification » ?Non

Ni d’ailleurs de l’intensification

A partir de 1992, une pose dans la recherche de la productivité due à la fin des prix garantis

Une baisse de prix et l’alignement progressif sur les cours mondiaux dont il faut cependant rappeler qu’ils demeurent des marchés de surplus

Une interdiction d’un nombre croissant de pesticides

Puis une crise alimentaire en 2007-2008

En Europe, ce n’est pas le cas dans certains pays du sud qui pourraient ainsi accroître leur productivité, les pratiques « bio » conduiraient à une baisse de rendement d’environ 50%

La découverte de nouvelles mycotoxines très « naturelles »

Quel nouvel équilibre ?AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 9: Intervention  Jean de kervasdoue

9

Le 9 juin 2011, après la « sécheresse », le Figaro écrit que « la moisson française de blé s’annonce modeste et que la sécheresse fera chuter les rendements de 15% »

Pour le seul blé tendre, la production est de 33,7 millions de tonnes contre 35,7 en 2010.

A comparer avec les 4,2 millions de tonnes de 1945. Modeste ?

Quant à la vigne, elle résiste depuis toujours à la sécheresse

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

« Information » et production agricole

Page 10: Intervention  Jean de kervasdoue

10

Dès 1990, l’académie américaine des sciences publie un article qui n’a jamais été remis en cause depuis, démontrant que 99,99% des pesticides d’une ration alimentaire moyenne d’un citoyen des Etats-Unis provient des pesticides naturels (1,5 gr par personne par jour) soit 10 000 fois plus que les traces des produits de synthèse

Ces substances sont les mêmes

Par définition, ces toxines « naturelles » sont plus abondantes chez les végétariens !

En outre, les plantes non protégées sont plus attaquées par les parasites que celles qui ne le sont pas car, pour se défendre, elles produisent plus de toxines

Que si l’on souhaite analyser les résidus de produits de synthèse, il faut comparer leurs effets aux toxines naturelles qui ne sont pas, elles, toujours à l’état de trace !

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Pesticides

Page 11: Intervention  Jean de kervasdoue

11

Pendant la « sécheresse » du mois de mai 2011, le Préfet du Rhône prend un arrêté afin d’interdire le remplissage des piscines et le lavage des voitures, alors que le Rhône est en période de fort débit (fonte des neiges), environ 3000 m3/s, et que même si les prairies des Dombes sont sèches, l’eau du Rhône ne remontera pas les collines, faute de pompe et de canalisation.

Interdire pourquoi ? Pour être « solidaire » et … idiot.

S’il s’arrêtait de pleuvoir, la nappe phréatique de la Beauce a assez d’eau, pour au rythme actuel, arroser pendant … 300 ans !

Les guerres de l’eau annoncées n’auront pas lieu, pour de bonnes raisons

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Eau

Page 12: Intervention  Jean de kervasdoue

12

Les surfaces cultivées en OGM progressent de 10% entre 2009 et 2010 pour atteindre 148 millions d’hectares (5 fois la surface cultivable de la France)

14 millions d’agriculteurs en produisent

Un milliard d’humains en mangent

Et la très grande majorité des animaux d’élevage de la planète, dont les cochons bretons qui ne deviennent pas pour autant phosphorescents

Le Conseil d’Etat suspend le moratoire interdisant la commercialisation et l’utilisation des semences du Monsanto 810. Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, affirme le lundi 28 novembre 2011 que le gouvernement allait « examiner tous les moyens pour ne pas cultiver le maïs Monsanto 810 en France ».

Bayer abandonne cette activité en Europe

Monsieur Séralini fait en France la « Une » de nombreux journaux. La presse écoute les experts indépendants et pas les 6 académies. Qui est indépendant ?

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

OGM

Page 13: Intervention  Jean de kervasdoue

C’est avec succès que nous avons combattu la nature

Nous avons maîtrisé l’usage de toxiques (eau de javel)

Les engrais, puis les pesticides, ont grandement accru la productivité de l’agriculture

La nourriture est bon marché. Elle est aussi variée et fraîche

Nous maîtrisons notre environnement immédiat. La génération du baby-boom (1947-1973) est la première à ne pas avoir eu froid et pourrait ne pas avoir chaud

Nous avons développé de nouveaux médicaments et les avons rendus accessibles à tous …

13AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 14: Intervention  Jean de kervasdoue

Malthus s’est trompé

Si le taux de croissance baisse (1,2% en 2011), la Terre accueille + 84 millions l’année passée

La croissance économique mondiale a été de + 4,4% en 2011

L’espérance de vie augmente (presque - conflits) partout

1414AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 15: Intervention  Jean de kervasdoue

Mais “La Nature” demeure le problème des pays pauvres

Les causes de mortalité dans le tiers des pays les plus pauvres (espérance de vie à la naissance inférieure à 60 ans sont :

- Faible poids : 14,9%

- Habitudes sexuelles dangereuses : 10,2%

- Carence en zinc, fer et vitamine A : 9,9%

- Eau contaminée et absence d’égouts : 5,5%

- Maisons enfumées : 3,5%

- Tout cela tristement très “naturel” !

15AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 16: Intervention  Jean de kervasdoue

La nature humaine est le problème des riches et … le demeurera

Les causes de mortalité du tiers des pays les plus riches sont :

- Le tabac : 12,9%

- L’hypertension : 10,9%

- L’alcool : 9,2%

- L’hypercholestérolémie : 7,6%

- L’obésité : 7,4%

Nous mourrons de nous-mêmes

16AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 17: Intervention  Jean de kervasdoue

17

UNE INCAPACITÉ À MANIER LES VALEURS ABSOLUES ET LES PROBABILITÉS RELATIVES

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 18: Intervention  Jean de kervasdoue

Comptabilité macabre

100% d’une classe d’âge est mortelle

Probabilité en valeur relative

Morts d’aujourd’hui et mort de demain (cause de décès et facteurs de risque)

Morts attribuables

Morts évitables

Morts statistiques

Morts d’ici et morts d’ailleurs

18AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 19: Intervention  Jean de kervasdoue

19

UN « MODÈLE » MÉCANISTE DE LA BIOLOGIE HUMAINE

OU PLANÉTAIRE

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 20: Intervention  Jean de kervasdoue

La nature est-elle simpliste ?

La linéarité avec ou sans seuil

Toxicité biologique et toxicité bureaucratique

Les « épidémies » de cancer en métropole ou dans les Antilles

Exemple du nucléaire

20AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 21: Intervention  Jean de kervasdoue

Des craintes injustifiées

Certains produits chimiques ont mauvaises réputations : les nitrates, la dioxine, les pesticides … Cela est parfois vrai dans certaines conditions de dose, justifié, dans d’autres pas, sous aucune condition (nitrates)

Nos inquiétudes de Riches peuvent être mortelles pour les Pauvres : DDT (Les oiseaux de Long Island contre les hommes des pays tropicaux : 3 millions de morts par an ).

Nous craignons les centrales nucléaires alors qu’en 60 ans (Tchernobyl y compris), elle ont été moins dangereuses que l’industrie du charbon en une année ! En outre, le nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre.

21AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 22: Intervention  Jean de kervasdoue

Le poids des mots et l’inculture profonde en biologie humaine et en agronomie

Les plantes « pesticides » … en oubliant que les « pestes » sont naturelles et vraiment des pestes…

L’absence de référence aux alternatives

Les « entrailles des rats femelles » et pas celles des mâles dont, selon eux, il est aussi inquiétant qu’ils maigrissent

1 kilo de « pesticide » par hectare, combien de kilos d’insectes, de chenilles, de champignons …

22AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 23: Intervention  Jean de kervasdoue

Les bienfaits du « bio »

Les produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas plus « naturels » que les autres, ils ont simplement suivis une réglementation différente

Aucun avantage nutritif démontré

Une hygiène plus incertaine

Dans certains cas, pas toujours (le cuivre), moins d’impact sur le milieu

23AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 24: Intervention  Jean de kervasdoue

OGM, obscurantisme et principe de précaution

Mais 40% des Français pensent qu’il n’y a de gènes que dans des plantes transgéniques

La désinformation se construit sur l’ignorance

Les faucheurs volontaires se comportent comme les moines de la grande Inquisition

Et en vertu du principe de précaution, on demande aux inventeurs de respecter la « clause diabolique »

On perdra sur tous les tableaux : on importera des OGM, mais on aura abandonné en chemin une partie de notre industrie et de notre recherche

24AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 25: Intervention  Jean de kervasdoue

25

Page 26: Intervention  Jean de kervasdoue

AGORA - AG - 13 dec 2012 - J de K 26

Hawaï:transgenic papaya

NonTransgenic

Transgenic

Page 27: Intervention  Jean de kervasdoue

Nutriment, aliment, alimentation et santé

Seule la dose fait le poison

Les effets d’une substance ne sont jamais linéaires

Ce qui compte c’est l’alimentation, compte-tenu du mode de vie

On risque d’avoir des aliments « sains » et une alimentation malsaine

Le bienfait sanitaire des produits « bios » n’a pas été démontré, en revanche on connaît beaucoup de toxines très, très naturelles.

27AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 28: Intervention  Jean de kervasdoue

Croyances et modes Vive la glace et le beurre !

Les acides gras saturés du lait ont des fonctions très importantes

L’acide butyrique (C4:0) joue un rôle protecteur dans le cancer du colon

L’acide myristique joue un rôle dans l’acylation des protéines

« Si l’on compare la matière grasse laitière avec la matière grasse provenant d’huile très saturée, l’avantage nutritionnel qualitatif revient nettement à la matière grasse laitière »! Source PH. Le grand, Cholé-doc n° 105, janvier février 2008.

28AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 29: Intervention  Jean de kervasdoue

29AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

QUE PENSER DU FAMEUX PRINCIPE DE PRÉCAUTION ?

Page 30: Intervention  Jean de kervasdoue

30

Un instrument de droit « mou »

De la pollution du Rhin, au traité de Rio, en passant par celui de Maastricht et la charte de l’environnement, un principe toujours évoqué mais jamais défini.

Conçu pour être la pierre angulaire du droit de l’environnement, il est passé du droit public au droit privé, de l’environnement à la santé, de la santé à l’alimentation …

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 31: Intervention  Jean de kervasdoue

31

Il conduit ainsi, en France, à inventer des notions juridiques aussi

fondamentales et précises que le « risque de trouble » (pas le trouble lui-même) ou encore le « préjudice

d’anxiété » !

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 32: Intervention  Jean de kervasdoue

Une double insulte à la raison

Une contradiction essentielle entre « l’incertitude du dommage » et l’adoption de « mesures proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage »

Une « évaluation » des risques qui s’est traduite par une demande de démonstration d’une absence totale de risque que l’on sait impossible

32AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 33: Intervention  Jean de kervasdoue

Le principe de précaution n’aurait pas évité les crises sanitaires

Soit parce que l’on connaissait déjà les « précautions » à prendre (la toxicité de l’amiante, la nécessité de rejeter dès 1983 les dons de sang des personnes « à risque » ).

Soit parce que l’on ignorait la nature du phénomène (l’interprétation de la séropositivité pour le VIH, le rôle et la nature du prion pour l’ESB). Il s’agit donc, dans ces cas, d’impossibilité épistémologique de premier ordre : on ne sait pas.

Soit parce que l’on ne savait pas que l’on savait (la préparation de la loi « santé publique » et la canicule en France). Impossibilité épistémologique de deuxième ordre : on ne sait pas que l’on sait et dans l’algorithme de recherche des précautions celles-ci, par essence, échappent.

33AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 34: Intervention  Jean de kervasdoue

Leçons d’une gestion précautionneuse de la grippe H1N1

La précaution des uns (France) n’est pas la précaution des autres (Pologne)De l’orgueil à l’égoïsme :

- La France achète 10% des vaccins mondiaux, 33% du Tamiflu et 1,5 milliard de masques pour le plus grand plaisir des fournisseurs et des souris. (Précaution égoïste, sinon « obscène »)

L’orgueil engendre une croyance en la toute puissance :- La France imagine ainsi pouvoir créer de novo un nouveau système de vaccination

Il s’avère inefficace (l’épidémie arrive avant les vaccins, le nombre de personnes vaccinées est très inférieur à celui d’une campagne « normale »), coûteux, inhumain (certaines « directives » sont assez peu éthiques, potentiellement dangereux (Faut-il regrouper des personnes en cas d’épidémie ?) et lourd de conséquences à terme, tant il remet en cause l’idée même de vaccination et le rôle des médecins généralistes longtemps disqualifiésHeureusement, la pandémie a été sauvée par le virus

34AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 35: Intervention  Jean de kervasdoue

Une précaution par conviction

Pour John Graham, conseiller de Georges Bush, « le principe de précaution est un concept mythique, une sorte de licorne », mais Bush envahit l’Iraq … au nom du principe de précautionFaut-il donner du poids aux conséquences de la guerre (La France) ou rechercher la précaution dans la guerre (Les Alliés des Etats-Unis) ? Le principe n’aide guère, si j’ose dire. Faut-il protéger les faucons sauvages de Long Island où les humains des pays tropicaux (DDT) ?La gestion de la grippe H1N1 s’apparente à la gestion de la guerre d’Iraq aux Etats-Unis : Il faut distinguer un risque, le magnifier, laisser penser qu’on peut le maitriser et effacer l’existence d’éventuels dégâts collatéraux

35AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 36: Intervention  Jean de kervasdoue

Une précaution par sondage

En cas d’incertitude tant sur l’existence du risque que sur la nature même des moyens de le prévenir, on construit des murailles de Chine, des lignes Maginot ou des châteaux-forts. A l’instar des Romains on sacrifie des poulets, si ce n’est que leur coût est payé par la collectivité.C’est l’opinion qui détermine les domaines pour lesquels il faut agir et la nature de ces actions. Bien entendu cela n’est possible tant que les intéressés ne se sentent pas financièrement concernés : pour eux « L’Etat ce n’est pas moi » !Une incohérence précautionneuse : comment peut-on, par exemple, accepter l’application du principe de précaution aux antennes relais et pas aux médicaments homéopathiques ?

36AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 37: Intervention  Jean de kervasdoue

Une omnipotence ?

Parce que nous avons transformé le monde nous croyons pouvoir le maîtriserLe pouvoir n’est pas l’omnipotence : « J’irai chercher la croissance avec les dents » ! (N. Sarkozy)« Personne n’avait prévu la guerre de Corée, ni la chute du mur de Berlin. On se trompe à chaque fois à un point que l’on ne mesure pas ! » (G. Steiner) Une crise est par essence quelque chose que l’on n’avait pas prévu. On n’est trompé que par les personnes en qui l’on a confiance ….Peu de gens avaient prédit la crise financière et la suite a montré que sa maîtrise n’était, pour le moins, pas consensuelle On ne peut pas, par essence, se prémunir contre une crise systémique, en finance comme ailleurs

37AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 38: Intervention  Jean de kervasdoue

La précaution d’aujourd’hui n’est pas celle de demain

Comment remet-on en cause une décision née de l’application d’un principe ?Beaucoup de « référentiels » médicaux, de Guidelines se sont avérés inutiles, dangereux coûteux ou inadaptés. Le suivi trop précis de la glycémie en soins intensifs ou en ville,La prescription d’érythropoïétine chez les patients immunodéprimésLes « best practices » de MEDICARE en matière de prothèse de hanche ou de genouL’utilisation du taux de PSA pour le dépistage des cancers de la prostate …Les examens médicaux périodiques ou « check-up »

38AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 39: Intervention  Jean de kervasdoue

Une « application raisonnable »?

Demande-t-on une application raisonnable d’un principe physique ?

Demande-t-on une application raisonnable d’un principe moral ?

Peut-on être « raisonnablement » honnête alors que l’honnêteté est très souvent déraisonnable ?

La raison de qui ?

39AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 40: Intervention  Jean de kervasdoue

« Ce qui tombe sous le sens, rebondit ailleurs »(J. Prévert)

Une pratique de l’évaluation des politiques publiques conduit à … la modestie

La croissance du prix du tabac ne baisse pas sa consommation dans les milieux les plus modestes

En médecine, plus les gens payent de leur poche, plus le systèmes est onéreux (Etats-Unis)

Les sciences sociales c’est déjà difficile, qu’en est-il du lien entre sciences sociales et sciences de la nature (le débat sur la taxe carbone)

40AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 41: Intervention  Jean de kervasdoue

Un orgueil qui résiste à la plus solide des évidences

En matière d’OGM la France a tout perdu : elle en achète, elle en consomme, elle n’a plus d’industrie et un strapontin dans les conférences internationales

Il en est de même des cellules souches

Les « Robins des toits » ont toujours leurs tribunes

Et le rejet des nanotechnologies s’organise

Les académies sont classées dans les « lobbies » parce qu’elles rappellent que l’on ne saurait confondre pouvoir et omnipotence

41AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 42: Intervention  Jean de kervasdoue

42

L’orgueil, enfin, de se croire « exemplaire »

(Taxe carbone et énergie)

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué

Page 43: Intervention  Jean de kervasdoue

43

« Le principe de précaution c’est du sérieux qui ne s’adresse à personne […] il est un principe immodeste, arrogant

même, postulant pouvoir atteindre la vérité du Bien absolu par éradication du Mal. Sartre dirait que c’est un principe de

‘salaud’, c’est un principe qui donne bonne conscience, qui permet de se prendre au sérieux, qui oublie la [contingence]. Le pouvoir s’autorise le pire au nom du meilleur. L’amplification du

risque, la déresponsabilisation individuelle sont le plus clair résultat de cette dramatisation ».

Pr. F. Demichel

AGORA - AG - 13 dec 2012 - Jean de Kervasdoué