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Paris, le 16 février 2012 Performance au travail : et si ça commençait par les bureaux ? Grand témoin Alain d’IRIBARNE, directeur de recherche au CNRS, ancien administrateur de la fondation Maison des Sciences de l’Homme et président du Conseil scientifique dACTINEO Animation des débats Valérie DURIER, journaliste à France 5 I. Ouverture Yves CENSI, député de l’Aveyron, vice-président de la Commission des Finances de lAssemblée nationale Jacques ALBERT, président du groupement des industriels de l aménagement et du mobilier de bureau de l’UNIFA, membre d’ACTINEO Yves CENSI Je suis très heureux de vous accueillir à cette 10 ème rencontre Actineo. Le thème dont nous débattrons tout au long de la matinée est celui de la conciliation du bien-être et de l’efficacité au travail. Il nous renvoie à une actualité lourde, celle des suicides au travail notamment et, plus globalement, des risques psychosociaux. En France, les salariés ne fonctionnent plus seulement au devoir de faire. Ils exigent aussi de plus en plus à juste titre le plaisir de faire. Le déséquilibre entre la course au progrès et la capacité de l’individu à suivre le changement est devenu facteur de stress. Les entreprises désirent, ou en tout cas doivent prendre en compte cette nouvelle réalité. L’homme est un acteur majeur de la génération de valeur. La question de sa performance est cruciale pour l’organisation. La réponse à la demande de bien-être ne saurait être une simple régulation du mal-être. Il faut apporter aux salariés les moyens de se développer. Comment concilier performance (rendement, résultats économiques) et bien-être au travail (plaisir, sens, valorisation) ? Les dispositifs mis en œuvre sont nombreux. Il apparaît que les entreprises les mieux positionnées au classement du « Best Place to Work » ont une qualité de vie au travail élevée. Le progrès économique n’est en rien antinomique du progrès social. Il est vital que l’employé trouve sa place dans l’entreprise, car c’est là sa meilleure source de motivation. Et le coût économique d’un salarié malheureux peut s’avérer important : absentéisme, turnover, baisse de production et de qualité, mouvements sociauxL’impact est considérable tant dans la détresse que dans la baisse de performance économique. La Commission européenne considère le mal-être au travail comme un problème majeur. Depuis une dizaine d’années, l’apparition de réglementations et de lois dans ce domaine

Performance au travail : et si ça commençait par les bureaux ?

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Compte-rendu de la réunion du 16 février qui est aussi disponible sur le site d'Actineo

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  • 1. Performance au travail :et si a commenait par les bureaux ?Grand tmoinAlain dIRIBARNE, directeur de recherche au CNRS, ancien administrateur de la fondationMaison des Sciences de lHomme et prsident du Conseil scientifique dACTINEOAnimation des dbatsValrie DURIER, journaliste France 5I. OuvertureYves CENSI, dput de lAveyron, vice-prsident de la Commission des Finances delAssemble nationaleJacques ALBERT, prsident du groupement des industriels de lamnagement et du mobilierde bureau de lUNIFA, membre dACTINEOYves CENSIJe suis trs heureux de vous accueillir cette 10me rencontre Actineo. Le thme dont nousdbattrons tout au long de la matine est celui de la conciliation du bien-tre et delefficacit au travail. Il nous renvoie une actualit lourde, celle des suicides au travailnotamment et, plus globalement, des risques psychosociaux.En France, les salaris ne fonctionnent plus seulement au devoir de faire. Ils exigent aussi deplus en plus juste titre le plaisir de faire. Le dsquilibre entre la course au progrs et lacapacit de lindividu suivre le changement est devenu facteur de stress. Les entreprisesdsirent, ou en tout cas doivent prendre en compte cette nouvelle ralit. Lhomme est unacteur majeur de la gnration de valeur. La question de sa performance est cruciale pourlorganisation. La rponse la demande de bien-tre ne saurait tre une simple rgulationdu mal-tre. Il faut apporter aux salaris les moyens de se dvelopper.Comment concilier performance (rendement, rsultats conomiques) et bien-tre au travail(plaisir, sens, valorisation) ? Les dispositifs mis en uvre sont nombreux. Il apparat que lesentreprises les mieux positionnes au classement du Best Place to Work ont une qualitde vie au travail leve. Le progrs conomique nest en rien antinomique du progrs social.Il est vital que lemploy trouve sa place dans lentreprise, car cest l sa meilleure source demotivation. Et le cot conomique dun salari malheureux peut savrer important :absentisme, turnover, baisse de production et de qualit, mouvements sociaux Limpactest considrable tant dans la dtresse que dans la baisse de performance conomique.La Commission europenne considre le mal-tre au travail comme un problme majeur.Depuis une dizaine dannes, lapparition de rglementations et de lois dans ce domaineParis, le 16 fvrier 2012

2. ainsi quune prise de conscience socitale tmoignent dun dbut de prise en compte dubien-tre au travail, ou de la dmocratie au travail. Si le bien-tre rsulte videmment dunenvironnement moral, il rsulte aussi dun environnement physique (hygine, scurit,ergonomie, etc.).A lheure o les entreprises se montrent de plus en plus exigeantes vis--vis de leurs salaris,la sant et le bien-tre au travail apparaissent comme des enjeux majeurs du XXIe sicle.Jacques ALBERTJe vous remercie de nous avoir ouvert cette salle de lAssemble nationale, appele aussi le petit hmicycle . Nous sommes nombreux aujourdhui et je remercie, ce titre, tous nosinvits. Je remercie aussi Alain dIribarne qui nous accompagne de longue date.La qualit de vie au travail, notamment au bureau, ne peut tre amliore que si nouspensons ce sujet bras-le-corps, comme un vrai sujet de socit et un enjeu de sant public.Lamnagement a une influence considrable sur la qualit de vie au bureau.Enqutes dopinion, veille scientifique, ateliers, colloques, visites : vous retrouverez le fruitde ces changes sur notre site internet. Nous souhaitons les illustrer aujourdhui par lestmoignages de nos prestigieux invits. Nous avons galement publi un livre, rdig parAlain dIribarne, que nous aurons la joie de vous offrir en fin de matine et qui seragalement disponible en version lectronique et interactive.Et si tout commenait par les bureaux ? Tel est le message quACTINEO adresse tous lesacteurs, publics comme privs. Si une entreprise investit dans lamnagement de sesbureaux, ses collaborateurs le lui rendront au centuple. II. Comment maintenir ou retrouver le plaisir de travailler ensemble ?Myriam MAESTRONI, prsident, ECONOMIE DENERGIE (PRIMAGAZ)Bernard VAN CRAEYNEST, prsident, CFE-CGCMarc GROSSER, directeur des affaires sociales et de la responsabilit socitale, DANONEAlain dIRIBARNEToutes les enqutes menes auprs des salaris mettent en lumire deux notions : le plaisiret la souffrance. Lun des indicateurs de la souffrance est labsentisme. Parmi tous les payseuropens, cest en France quil est le plus lev.Plusieurs dimensions sont en relation les unes avec les autres. Au cur de la performance,se situe la motivation. Mais cette dernire est elle-mme en relation avec plusieurslments. Lun des facteurs de plaisir et de souffrance, cest lautre : collgue, chef, clientLe cur de la motivation est donc la relation sociale, qui est largement lie lorganisationdes espaces de travail. Un autre lment capital est lorganisation du travail, qui compteaussi deux dimensions : le sens au travail et le contenu du travail. Pour beaucoup, le travailpost-taylorien nest pas plus riche ou intelligent que le travail taylorien.Paris, le 16 fvrier 2012 3. En France, le slogan pourrait tre je peux, mais si je le veux . Le devoir de faire ne permetplus lui seul de manager. La volont de faire a toute son importance galement, de mmeque le plaisir de faire. Les salaris attendent de la gestion des ressources humaines quelleles reconnaisse et pas uniquement sur le plan montaire. Ils attendent quon lesreconnaisse car ils ont envie de faire, mais aussi quon les aime. La nature des relationschange. Les socits modernes sont trs affectives. Or les responsables des ressourceshumaines sont de plus en plus des techniciens.Marc GROSSERLa pnibilit physique a, globalement, diminu. Mais la pnibilit mentale, elle, saccrot. Parailleurs, la frontire entre le plaisir de travailler et la souffrance au travail est trs tnue et ilest ais de la franchir. Nombre dorganisations ont t mises en place dans une perspectivede performance, avec souvent des consquences en termes de contenu du travail malanticipes. A cet gard, Danone a engag depuis deux ans des dmarches visant conduiredes tudes de faisabilit humaine sur les consquences et le contenu de toute nouvelleorganisation. Ergonomie, sens, fiert, solitude : ces dimensions doivent rellement treprises en compte.Au sige de Danone, le niveau dengagement de la part des salaris est trs fort (90 %) : lessalaris considrent que leur travail fait sens et que leurs relations avec les managers sontbonnes. Nous en faisons un point de vigilance. En effet, le risque existe que les salaris et lesmanagers ne se fixent plus de limites en matire de charge de travail et de priorits. Ilsemble plus que jamais utile de revenir aux basiques du management, en travaillantnotamment sur le comment et sur la clart de la demande. Le plaisir de travailler etnotamment la satisfaction du travail bien fait doit aussi exister au quotidien et passeulement sur la notion de sens et de perspectives professionnelles.Bernard VAN CRAEYNESTNous sommes passs dune socit industrielle, et non pas post-industrielle en tmoigne laplace centrale du thme de la rindustrialisation dans les dbats actuels une socitdavantage tertiaire. Elle pourrait tre associe plus de confort, mais tel nest pas le cas enraison de la recherche permanente de performance, qui pose le problme du sens. Larrivedes NTIC a, elle aussi, apport de la distance dans les relations humaines.Lhomme nest pas une ressource stricto sensu que lon pourrait placer sur un plan dgalitavec les matires premires ou le capital investi. A cet gard, il serait intressant de parlerde directeur des relations humaines, plus que de directeur des ressources humaines. Or cesrelations se sont largement estompes, dans un contexte de dveloppement delindividualisation des salaires ou des parts variables, par exemple.Les systmes peuvent aisment voluer ds lors quon explique pourquoi, dans quel objectif,avec quels moyens et dans quelle direction. Les partenaires sociaux souhaitent tre informssur le sens dans lequel sengage lentreprise, car la perte de sens rend difficile le vivre et letravailler ensemble. Il ne saurait y avoir de russite et de performance de lentreprise dans ladure sans dimension collective. Les individus ne doivent pas simplement coexister.Paris, le 16 fvrier 2012 4. Lvolution managriale majeure des 20 dernires annes, avec le passage duneorganisation pyramidale une organisation en rteau, et avec un management par projet etun double voire triple rattachement hirarchique, a encore renforc lindividualisation.Lentretien individuel est dailleurs de plus en plus souvent remis en question. Y comprisdans le cadre du tltravail, il semble utile denvisager de nouvelles structures permettantde recrer un collectif.Le nomadisme, lui aussi, est souvent synonyme dindividualisation du travail avec unsentiment dautonomie et de responsabilit mais, dans le mme, une surveillance accruerendue possible par les nouvelles technologies. Fait-on rellement confiance ou cherche-t-on pier les collaborateurs ? Pour tre tablie, la relation de confiance ncessite quondfinisse clairement le cadre dans lequel chacun exerce ses responsabilits.Myriam MAESTRONILe monde volue trs rapidement et nous sommes encore en phase de transition. EnEurope, les conomies sont plutt stables. Ce sont des conomies de renouvellement et nonplus dquipement. Nous devons apprendre voir les choses autrement. Lesenvironnements physiques de travail ont t largement rgulariss. Le temps de travail sestrduit. Et pourtant, labsentisme na jamais t aussi lev, indicateur dun mal tre qui sibesoin en tait dmontre que lon doit chercher ailleurs que dans les rponses apportesjusqu aujourdhui les leviers de la motivation, de lengagement et de la satisfaction desemploys au travail.Lentreprise a t conue sur des modles rationnels (objectifs, rsultats, performance,procdures, etc.). Or lexprience de ces dernires annes a dmontr que lmotionnel estune dimension tout aussi voire plus prsente encore au sein des environnements de travail.Cest de fait sans nul doute cette dernire qui permet de faire la diffrence et de donner dusens. Pour le dire autrement, il est devenu indispensable de faire converger intelligencerationnelle et intelligence motionnelle, dallier nos QI (quotient intellectuel) limmensepotentiel de ressources de nos QE (quotient motionnel). Diriger au sens d organiser,planifier, diriger, contrler est devenu condition ncessaire mais plus en aucun cassuffisante. Le leadership est aujourdhui devenu partie intgrante du management. Le fait dediriger au sein hirarchique et historique du terme a atteint ses limites. Aujourdhui il sagitde leaderer un mot qui na mme pas de traduction en franais comment lui donnerde contenu. En effet la question clef est bien de crer des environnements de hautleadership. Pour ce faire il convient de bien accorder lintelligence motionnelle, celle desvcus, des resssentis, limportance quelle a, et la considrer comme une ressource rare etprcieuse pour lentreprise. Cest une des raisons pour lesquelles les salaris accordent deplus en plus dimportance aux lieux collectifs dans les bureaux, comme la terrasse ou lacuisine. Ce sont des lieux dchange qui favorisent le partage, des parenthses quipermettent de reprendre son souffle, de rflchir, de mettre en perspective les sujetsdirritation, de se remobiliser.Au-del de son travail, le salari amne son sourire, sa capacit tre en lien avec les autres,son enthousiasme, son envie, son engagement. Il nest pas rmunr en Euros pour cela,en revanche il reoit un vrai salaire motionnel qui lui fait rellement la diffrence !Paris, le 16 fvrier 2012 5. Marc GROSSERIl est primordial dtre convaincu de lintrt de lier efficacit, performance et bien-tre autravail et de le dmontrer. En Amrique latine, par exemple, les salaris sont souventassocis la rflexion sur la simplification du travail, en termes dergonomie mais pasuniquement. Le top down en matire de productivit comporte des risques de rejet desdmarches, car reposant essentiellement sur des objectifs de rduction de cots, entranantune mauvaise ou une absence de prise en compte de limpact des projets sur les conditionsde travail.. Associer en amont ceux qui connaissent au mieux les conditions de leur bien-treau quotidien est un gage damlioration de la performance.Myriam MAESTRONIUne croissance conomique profitable ncessite aussi davoir des clients plus contents pluslongtemps.Alain dIRIBARNELe relationnel est une notion essentielle. La grande souffrance dune partie de nos lites, enloccurrence les ingnieurs, sexplique par la confrontation entre rationalit de la formationet irrationalit humaine. Etre un bon manager requiert de connatre et comprendrelirrationalit humaine.La performance, ce sont les hommes, pas les machines ou les quipements. Cest la capacitdes hommes faire tourner tous les investissements que lon fait pour eux.Bernard VAN CRAEYNESTJe considre, pour ma part, que le lien entre performance et bien-tre au travail ne va pasde soi. Il est, en outre, difficilement mesurable. Pour autant, la relation lautre, le respectet la reconnaissance passent par des lments intangibles : se dire bonjour, communiqueren direct, tenir compte des diffrents temps de la journe, etc.La taille de lentreprise a toute son importance, galement. Dans les grands groupesinternationaux, les centres de dcisions sont de plus en plus loigns ce qui ne va pas sansposer des difficults pour lencadrement. On ne sait plus qui dcide, ni o se situe ledcideur dans tel ou tel dossier. Et le contexte local nest pas toujours connu des instancesdcisionnelles.Marc GROSSERAu-del de la taille, jvoquerais le mode de management et le niveau de dcision. Il importeque le centre de dcision soit incarn et, autant que possible, local. Chez Danone, la culturemanagriale repose sur un vritable pouvoir donn au local, et ce mme au niveau dungroupe de 100 000 salaris dans plus de 60 pays.Bernard VAN CRAEYNESTNous avons tout gagner nous inspirer des bonnes pratiques dautres pays, sans pourautant tout calquer. En Allemagne, par exemple, la notion de patriotisme conomique estParis, le 16 fvrier 2012 6. forte, associe une relle qualit du dialogue social qui permet de construire ensembledes solutions. Dans dautres pays nordiques, la relation de confiance est une ralit, quifavorise des ngociations en toute transparence et de manire constructive.Myriam MAESTRONIIl est, certes, important de regarder ce qui se passe ailleurs. Mais il faut aussi savoirreconnatre et faire savoir ce quil y a de bon chez nous. Les Franais sont trs souventabsents des colloques internationaux ou des cours sur le leadership. Pourtant, la Francecompte nombre de patrons remarquables, comme Pierre Bellon pour ne citer que lui.Marc GROSSERLa France prsente, en effet, une certaine propension au masochisme ! Par ailleurs, quand ilssont interrogs sur eux-mmes, les Franais sont souvent optimistes. Mais ils considrentque, pour les autres, et notamment les Franais en gnral, lavenir est plutt noir.Enfin, sil est intressant de sinspirer dautres modles, il est illusoire de vouloir les copiersans comprendre profondment sur quelles bases ces modles reposent, et qui ne sont pasncessairement transposables, notamment culturellement.Alain dIRIBARNEIl importe, en effet, de comprendre des mcanismes pour les transposer chez nous en lesadaptant. Il nexiste pas de recette miracle. Une question se pose : pourquoi les recettes quifonctionnent ne sont-elles pas transformes en norme ?Les grves, par exemple, sont souvent des consquences de conflit. La notion franaise de grve davertissement nest reprise dans aucun autre pays. Pourtant, cest un dispositifqui fonctionne.Marc GROSSERUn facteur de succs consiste, coup sr, combiner des objectifs de court terme et desobjectifs de moyen terme gages dun ancrage des actions dans la dure. Chez Danone, enplus des objectifs conomiques et des objectifs managriaux, les 1400 dirigeants ont dansleur bonus un part socitale (1/3 du bonus), qui repose sur des objectifs environnementaux(rduction de lempreinte carbone) et sociaux (rduction du taux daccident du travail parexemple). Il convient, en outre, de se mfier de la simplification outrance. Une certainecomplexit est indispensable, car il y a des quilibres et des contradictions grer.Alain dIRIBARNELe fondateur de BSN (devenu Danone) considrait que lentreprise devait marcher sur deuxpieds, lconomie et les hommes ce qui demande une philosophie politique demanagement qui, linstar de la philosophie de Saint-Simon, est la fois totalement ouverteau monde et totalement socialiste.Paris, le 16 fvrier 2012 7. Myriam MAESTRONILa France est le premier pays avoir mis en place un systme de rduction de laconsommation dnergie. Nous sommes un pays avec des ressources, des ides et delintelligence.III. Questions et dbatLe modle franais est trs paradoxal, le peuple franais tant lui-mme trs complexe et,surtout, trs affectif. Ne faudrait-il pas en tenir compte pour valoriser la dimensionirrationnelle de lhumain ?Alain dIRIBARNENous sommes si affectifs que nous suivons deux logiques : la logique de paix et la logique deguerre. Dans ce contexte, la rgulation est donc trs difficile. Il importe avant tout de dfinirla rgle du jeu collective.La rorganisation des entreprises pour aller vers plus de bien-tre est-elle un luxe, du fait deson cot, ou un signe de bonne gestion ?Myriam MAESTRONICette rorganisation a, certes, un cot mais certains lments sont peu coteux et, pourautant, trs efficaces. La formation avec le meilleur cot/bnfice est quand jemmne moncomit de direction assister un spectacle et que nous en discutons ensuite. Installer unecuisine dans les locaux ne cote pas cher non plus. Pour moi, la question du cot est un fauxproblme.Marc GROSSERJaccorde une grande importance aux symboles. Je pense linterdiction de rduire lesbudgets formation dans lensemble des business units de Danone en dpit de la crise, aumaintien de la Danone Nations Cup ou encore au renforcement du pouvoir des directeurslocaux bref, tout ce qui dmontre que malgr la crise, ce qui constitue le lien social, laculture, et le moyen terme est prserv.Bernard VAN CRAEYNESTIl faut savoir investir de manire pertinente dans des choses simples. Les dernires annesont t marques par une perte de convivialit. Prvoir un endroit o les salaris peuvent seretrouver et aborder des sujets anodins ou personnels est primordial pour crer du lien. Ilest tout aussi important de souligner ce qui fonctionne. Cela a t dit, la France compte despatrons remarquables. Je pense, par exemple, Louis Gallois. Lorsquil roule dans unevoiture plus petite que tous les autres patrons, ce nest pas pour faire bien mais pourtre en adquation avec ses propres valeurs et favoriser le faites ce que je fais, pas ce queje dis .Paris, le 16 fvrier 2012 8. Alain dIRIBARNEPour des raisons historiques, tous les collaborateurs scrutent les symboliques, les gestes, lesstatuts et accordent une relle importance aux notions de respect et de mprise. A cetgard, lvolution de la politique des bonus des grands patrons au regard de lvolution desrmunrations de leurs collaborateurs est suicidaire pour lavenir de nos entreprises. Jemastreins faire ce que je vous demande de faire est le B.A-BA du mtier.IV. A quelles conditions lamnagement de lespace de bureau peut-il treun facteur cl de bien-tre au travail ?Jean-Philippe ADAM, directeur gnral adjoint, CREDIT AGRICOLE IMMOBILIERNathalie MENEZ, architecte dintrieur, directrice des services gnraux, JOHNSON &JOHNSONLaurent DUCOL, directeur des achats, ERNST & YOUNGOlivier HAYE, directeur de larchitecture et de la construction, en charge du projet de la "non-tour" de bureaux "Horizon" de Jean Nouvel Boulogne-Billancourt, GECINAJean-Philippe ADAMLe Crdit Agricole a quitt Montparnasse voil un peu plus dun an pour sinstaller Montrouge et renforcer les liens entre les diffrentes filiales, en regroupant tous les sitesdu groupe sur un campus . Les matres mots du projet sont la communication et laconvivialit. Nous avons dcid de suivre le principe du 1 pour 1 : pour une place assise un poste de travail, nous avons prvu une place dans un espace collaboratif, pour permettreaux salaris de travailler diffremment. En outre, seuls 10 % des espaces sont ferms. Maisils sont transparents, pour la plupart.Lenqute de satisfaction conduite en juin 2011 a donn les rsultats suivants : parmi les56 % de collaborateurs qui ont rpondu (ce qui est relativement important), 70 %considrent que le mobilier correspond leurs besoins, 69 % se dclarent satisfaits ou trssatisfaits de lamnagement des espaces et 53 % estiment que les relations avec leurscollgues se sont amliores grce aux nouveaux amnagements. Et ce, malgr undmnagement rcent et des conditions de transport modifies.Pour ma part, je pense que ce cadre de travail favorise les relations. Le plus important, danslexercice de notre mtier, cest de penser ceux qui vont lutiliser, en fait daimer les gens.Cest ce que nous avons cherch faire en amnageant le campus de Montrouge. Plus quejamais en ce dbut de XXIe sicle, laffectif est primordial.Laurent DUCOLNous avons runi deux sites parisiens dans la tour First, la Dfense. Mme si ces deux sitesntaient pas loigns lun de lautre, ce rapprochement tait indispensable.Lamnagement, ce sont la fois des questions de cots, des questions de relationshumaines et des questions dharmonie. Cest la raison pour laquelle nous avons mis laccentsur la transparence et les espaces de rencontre, linstar dune place du village . Lanotion de respect de lautre est fondamentale, elle aussi. Dans la tour First, les diffrentsParis, le 16 fvrier 2012 9. mtiers cohabitent au sein despaces assez normaliss et identiques pour tous (quil sagissedespaces pour 4, 2 ou 1 personne). La taille des bureaux des associs a t rduite et lesbureaux ont t rapprochs de ceux des quipes. Pour toutes ces raisons, le projet estintitul VIAL : vivre autrement lespace.Olivier HAYEJe me qualifie de fournisseur dcrin charge pour les entreprises doccuper cet crin,que nous voulons le plus adaptable possible. La non-tour cre par Jean Nouvel Boulogne-Billancourt est un immeuble de grande hauteur qui mle diffrentes formes et diffrentsmatriaux. Le socle est en bton sculpt par une mme personne durant huit mois. Lesservices communs sont en hauteur, autour dun jardin suspendu. Enfin, le dernier tagepropose un espace au milieu des arbres. Le restaurant dentreprise est au rez-de-chausse,et non pas en sous-sol comme le plus souvent. La tour est dnomme, dessein, Horizons .Ces dernires annes, la problmatique de la performance nergtique a pris le dessus surtoutes les autres. Pourtant, la performance HQE couvre aussi dautres thmatiques, commele bien-tre au travail, le plaisir dusage de lespace, le traitement de lair ou la lumirenaturelle.Nathalie MENEZA Issy-les-Moulineaux, notre site existe depuis 15 ans. Le Groupe a dcid de lancer unambitieux projet de rnovation et damlioration des conditions de travail et delenvironnement des collaborateurs lobjectif ntant ni de rduire lespace, ni daccrotrele nombre de personnes par bureau. Le mobilier a t totalement renouvel et compact,pour rendre de lespace aux collaborateurs. Nous avons galement cr des zones deconvivialit quil sagisse de zones de dtente (machine caf) ou de salles de rencontreinformelles, cassant les codes traditionnels. Les diffrents niveaux de confidentialit sontassurs par des agencements modulables.Nous avons commenc par interroger les collaborateurs, pour recueillir leurs souhaits etidentifier les priorits. Les salaris ont notamment exprim le souhait davoir des bureauxcloisonns et de disposer de services (le projet tait li au programme quilibre vieprive/vie professionnelle). Nous avons galement impliqu les partenaires sociaux trs enamont, pour laborer une charte daffectation des espaces. Expliquer un collaborateurpourquoi son bureau est quip de moins darmoires que dautres, par exemple, estprimordial pour garantir la russite du projet et le sentiment dquit.Dans ce type de projet, les matres mots sont la communication et laccompagnement,dautant quun dmnagement est souvent trs anxiogne.Jean-Philippe ADAMLimage mme du site a jou un rle positif, il est particulirement agrable. De plus, nousavons pris des mesures daccompagnement fortes. Nous avons notamment mis en place cinqsystmes de navettes utilises par 800 personnes, soit un tiers des collaborateurs. Nousavons organis des ateliers participatifs pour dfinir les conditions de la vie sur le futur siteParis, le 16 fvrier 2012 10. (crche, salle de fitness, transport, amnagement du poste de travail, etc.), mais galementrflchir lambiance. Lespace consacr aux lounges na rien danecdotique. Leuramnagement a rpondu une ambition : sy retrouver comme la maison enrecourant au mobilier dun fabriquant comme la maison .Laurent DUCOLLe nouveau site nest qu une station de mtro des deux sites prcdents. En outre, nombrede nos collaborateurs sont nomades. Ds lors, le volet gographique du dmnagement napas pos de problme. En revanche, 1 000 collaborateurs de lun des sites sont passs dunimmeuble de 8 tages une tour IGH. Les 2 000 autres, dj hbergs la Dfense, taientplus habitus cet environnement.Nathalie MENEZLopen space est souvent considr comme un facteur daccroissement du mal-tre, sansdoute parce quil a souvent t utilis pour de mauvaises raisons, notamment lconomiedespace. Pourtant, il a t cr pour favoriser de nouvelles conditions et mthodes detravail. Sil existe des exemples russis, cet espace ne sadapte pas tous les mtiers et toutes les cultures dentreprise. En tout cas, pour notre part, nous avons beaucoup de mal le faire accepter, tant aux partenaires sociaux quaux collaborateurs.Jean-Philippe ADAMNous avons dcid dutiliser le restaurant dentreprise comme un grand forum. Il est ouvertds le matin et aprs 18 heures et entour de grandes pelouses o les plus jeunestravailleront peut-tre allongs, avec un ordinateur portable ?Olivier HAYEUn vrai open space perd beaucoup de place et un mauvais open space est source deproblme. En outre, lespace individuel a toute son importance. Aussi avons-nous plutt faitle choix daccentuer la transparence entre les diffrents espaces de travail.Alain dIRIBARNETous les tmoignages soulignent les ingrdients dun open space intelligent : prise encompte du collectif, prise en compte de lindividuel, prise en compte des diffrents temps detravail, prise en compte des diffrents formats de runion, etc. Lintelligence, cest concevoirlensemble espace/quipement en relation avec les mtiers et la conduite de projets.Il est intressant dobserver le retour la terre dans les tours les plus hautes de la Dfense !Le projet du no-management efficace consiste remettre la place du village au milieu decollaborateurs dont on attend quils soient performants. In fine, cest bien ltre humain quifait lefficacit du fonctionnement de lentreprise. Un investissement intelligent est celui quien tient compte.Le campus du Crdit Agricole Montrouge, cest la revanche des universitaires sur lesindustriels ! Le campus de Quiksilver, Saint-Jean de Luz, dmontre avec force quon peutParis, le 16 fvrier 2012 11. travailler de manire efficace et agrable dans des univers qui ne sont pas des univers depnitence et de punition. Cest un plaidoyer fort pour lintelligence managriale.Jean-Philippe ADAMNous avons choisi de mettre en place une conciergerie qui soutienne lconomie locale.Dans le cadre dun partenariat, les diffrentes prestations sont donc fournies par lescommerants de Montrouge. La grande majorit des collaborateurs sont trs satisfaits deces services utiliss quotidiennement, auxquels il convient dajouter la salle de sport ainsique des places en crches situes proximit du site.Nathalie MENEZCes services permettent dattirer les candidats et de fidliser les collaborateurs. Celacommence dailleurs gnrer une sorte de surenchre entre les grandes entreprises.Nous avons galement mis en place un business center interne, notamment pour renforcerle sentiment dappartenance des collaborateurs itinrants et de terrain.Laurent DUCOLChaque manager dErnst & Young connat les 10 leviers du management, au titre desquelslambiance et les avantages autres que la rmunration. Certaines conventions collectivesprcisent galement lensemble des avantages offerts.Enfin, comme cela a t rappel, le sentiment dappartenance nest pas toujours ais crer. Toutefois, il est intressant de noter que certains prestataires ou fournisseurs dErnst& Young ont un sentiment dappartenance envers le Groupe, qui nest pourtant pas leuremployeur.Olivier HAYENos immeubles sont trs adaptables et permettent une grande densit. Dans les faits, ilapparat que les salaris acceptent une occupation plus dense des bureaux condition quela localisation de leur bureau, la City Londres, par exemple, leur convienne. A dfaut, ilimporte de sassurer de laccessibilit en transports en communs et dimplanter sur placedes services attractifs.Alain dIRIBARNETout doit tre mis en relation avec lquilibre vie prive/vie professionnelle, la vie au travailayant ncessairement une relation avec la vie hors travail. Chaque salari entretient unrapport particulier lenvironnement de travail. On observe, en outre, une diffrence deperception de la qualit de vie au travail entre hommes et femmes.Jean-Philippe ADAMLe site que nous avons retenu tait rfrenc comme constructible pour 80 000 mtrescarrs, dont 40 000 mtres carrs taient dj construits (anciennes usines Schlumberger).La ville de Montrouge a modifi le PLU, nous permettant ainsi de construire, termeParis, le 16 fvrier 2012 12. 160 000 mtres carrs, cela sans nuire la qualit de lespace, en conservant 4 hectaresdespaces verts et en assurant une valorisation financire non ngligeable du foncier.Il est galement prvu quun hectare de cet espace vert sera ouvert au public et grer par laville de Montrouge.Laurent DUCOLNous sommes passs de plus de 150 000 37 500 mtres carrs soit un gain financier trsnet. Larchivage numris a galement permis de relles conomies de place et de cot, demme que la dmatrialisation. Au global, les cots ont t significativement optimiss.Jean-Philippe ADAMLe dmnagement, au-del de lenjeu conomique non ngligeable, permet galement derenforcer notre image de marque. Les personnes que nous recrutons ont le sentiment quenotre banque a compltement chang. Et les analystes financiers considrent quunebanque qui sait faire des conomies et motiver son personnel renvoie une image trspositive.Olivier HAYENos immeubles qui sont situs sur lle de la Jatte sont signs par de grands architectes. Lesgrandes entreprises sont trs demandeuse dimmeubles visibles et de grande qualit cequi est plus facile trouver en premire couronne, hors de Paris intra muros. En fait, onassistera coup sr lternel mouvement de balancier : les entreprises quittent Paris o lesloyers sont trop levs, mais il y a fort parier quaprs la crise, nombre dentre ellesrintgreront la capitale qui reste la plus belle ville du monde !Nathalie MENEZDans notre cas, la logique ntait pas conomique, mme sil sagissait de faciliter lerecrutement en proposant des locaux attractifs. Les conomies ont plutt t gnres parla nouvelle gestion de limmeuble et du travail. Dsormais, il sagit de relever les dfis dudveloppement durable et de lempreinte carbone. V. Questions et dbatsPourquoi, en France, la question du rglage de la hauteur du poste de travail nest-elle jamaisprise en compte ?Jean-Philippe ADAMElle lest, chez nous avec un rglage manuel pour chaque poste individuel. Ainsi, unepersonne de petite taille peut aisment travailler au mme poste quune personne degrande taille.Paris, le 16 fvrier 2012 13. Laurent DUCOLChez nous aussi, de manire mcanique puisque nos postes sont tous quips dunerehausse. Linconvnient est que nos amnagements standard comptent 4 postes, quidoivent alors tous tre rehausss. Toutefois, le cas chant, nous pouvons aussi amnagerun poste individuel, les individus de trs grande ou trs petite taille ntant pas si nombreux.Toutes les photos de vos sites sont trs orientes vers le bien-tre. Mais aucun ne montre lesgens ! Les locaux ne sont pourtant pas destins des mannequins de cire. Ils sont destins des salaris qui devront y vivre, y travailler et y tre performants. In fine, nous avonssurtout parl bien-tre et pas tellement activit. Quelle adquation y a-t-il entre lesamnagements despaces et lactivit de travail qui doit y tre ralise ?Nathalie MENEZNotre charte daffectation des espaces a t labore aprs une tude dtaille de chacundes mtiers de lentreprise, de leurs contraintes et de leurs objectifs.Laurent DUCOLNous avons nous aussi men le mme type denqute en amont. Nous avons galementdiffus trs en amont de linformation sur le projet.Alain dIRIBARNELes projets bien mens sont les plus participatifs. Ce sont ceux qui font appel aux salariseux-mmes, aux partenaires sociaux, mais aussi des ergonomes, des psychomotriciensvoire des anthropologues et des sociologues.Laurent DUCOLNous avons galement fait appel un acousticien avant, pendant et aprs les travaux.Avez-vous perdu des salaris suite au dmnagement ? Si oui, dans quelles proportions ?Laurent DUCOLCertaines rticences peuvent tre leves par la communication.Jean-Philippe ADAMNous avons dmnag 2 400 personnes dans un premier temps. A terme, nous en auronsdmnag plus de 10 000. Par ailleurs, nous avons expriment dans un premier temps uneforme particulire de tltravail : pas domicile, mais sur un site du Crdit Agricole plusproche du domicile et pour un jour par semaine, nous en tirerons les enseignementsprochainement.Plus que les amnagements en eux-mmes, les dispositifs de projet et la conduite duchangement sont essentiels. Cest par l que lentreprise montre la faon dont elle considreses collaborateurs en les associant ou non en amont, par exemple. Cela requiert du temps.Paris, le 16 fvrier 2012 14. En outre, les projets doivent ncessairement se clore par une expertise du CHSCT. Mais cettedernire revient parfois casser la dynamique du projet, en prenant le contre-pied de chaquemesure.Jean-Philippe ADAMIl importe, en effet, de ne pas confondre vitesse et prcipitation. Nous avons associ leCHSCT trs en amont et la premire visite du site. Le CHSCT sest donc rvl moteur. Parailleurs, il faut galement faire trs attention lencadrement intermdiaire qui peut parfoisse montr plus rticent au changement.Comment le retour de la sphre prive au sein de la sphre professionnelle est-il peru par lesutilisateurs finaux ? Ne craignent-ils pas que les employeurs finissent par allonger le tempsde travail, en faisant du bureau une maison ?Nathalie MENEZLa plus grande adresse est ncessaire. Le dploiement de services de conciergerie,notamment, doit saccompagner dune dfinition claire de la responsabilit de lemployeur.En loccurrence, nous ne proposons aucun service en dehors de limmeuble du sige. Unsalari peut faire laver sa voiture pendant son temps de travail ou acheter une baguette enpartant, mais nous nenvoyons pas de nourrice au domicile des salaris, par exemple.Alain dIRIBARNEIl existe une porosit croissante entre les lieux et les temps. Ce problme renvoie lancessit dune rgulation la fois personnelle, contractuelle et juridique.Lusage des outils a volu, lui aussi. Dans un premier temps, avec le dveloppement de latlphonie mobile et des rseaux, on a assist un dbordement du temps de travail sur letemps domestique. Mais depuis quelque temps, les collaborateurs peuvent prparer leurprochain voyage depuis leur lieu de travail et durant leur temps de travail. L encore, unergulation des pratiques est ncessaire qui doit tre ngocie avec les partenaires sociaux.Il est impossible disoler lorganisation des espaces de travail du fonctionnement desorganisations.Ce matin, les changes se sont surtout tenus sous un prisme parisien. Cest dommage. Laplupart des entreprises franaises ont un actionnariat familial et stable, 75 % des salaris nesont pas dans une problmatique de bureau et 70 % du march immobilier de bureau est enprovince. Je vous invite donc regarder ce qui se passe en province, dans les petitesentreprises et o lactionnariat fait bien son travail.Alain dIRIBARNECela fait partie de nos rflexions. Lobjectif, aujourdhui, tait de montrer quil existait aussides pratiques intelligentes en France.Jespre que nous vous aurons convaincus quune approche intelligente du lien entreperformance et bien-tre au travail est possible et quelle suppose de mobiliser deParis, le 16 fvrier 2012 15. nombreux acteurs et une vritable conduite des projets de changement. Un bonmanagement doit sappuyer sur une philosophie du management et de la gestion desrelations.Paris, le 16 fvrier 2012