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La reprise se fait désespérément attendre en Île-de-France

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Tableau de bordéconomique

de l’Ile-de-France

septembre 2015Période sous revue : 2e trimestre 2015

Alors qu’elle n’avait pas profité du regain de vigueur de la croissance française au premier trimestre 2015, l’économie francilienne n’a pas eu de séance de rattrapage au printemps dernier. Au contraire, le nombre de défaillances d’entreprises dans la région a confirmé être reparti à la hausse. Au plan sectoriel, la baisse des prix de l’immobilier résidentiel s’est prolongée (son ampleur a atteint 6,2 % depuis le point d’inflexion de fin 2011) et les commercialisations de bureaux sont toujours décevantes ; parallèlement, pénalisée par le repli de la fréquentation de la clientèle étrangère, l’activité hôtelière a continué à tourner au ralenti ; globalement, l’ensemble des secteurs reste fragile. Dans un contexte aussi peu porteur, le marché du travail est toujours déprimé et le nombre de demandeurs d’emploi franciliens (catégorie A) a continué à augmenter et a dépassé les 670 000 en juin, soit 73,6 % de plus qu’avant-crise.

LA REPRISE SE FAIT DESESPEREMENT ATTENDREEN ILE-DE-FRANCE

Conjoncture françaiseAprès un début d’année plus dynamique (+ 0,6 %, soit l’une des meilleures performances depuis la récession de 2008-2009), le PIB hexagonal a de nouveau calé au deuxième trimestre 2015 en se stabilisant péniblement par rapport au trimestre précédent. L’évolution de la consommation des ménages (+ 0,0 %, après + 0,9 % au premier trimestre 2015) est en grande partie responsable de cette stabilité mais les investissements ont aussi pesé sur la croissance au printemps. L’acquis de croissance pour 2015 est désormais de + 0,9 %, ce qui, malgré des troisième et quatrième trimestres qui devraient être cantonnés aux environs de + 0,3 % / + 0,4 %, permettrait d’atteindre une croissance annuelle d’au moins + 1,0 %. Ce niveau pourrait permettre un léger rétablissement du marché du travail avant la fin 2015 même si le nombre de demandeurs d’emploi a encore significativement augmenté dans l’hexagone en août (+ 20 000 en catégorie A).

Tendances à court termeLes toutes dernières informations disponibles concernant la conjoncture régionale montrent que l’activité francilienne a peiné l’été dernier : en juillet, elle s’est notamment nettement repliée dans l’industrie avant de se reprendre en août et a été moins vigoureuse qu’au printemps dans les services marchands. Faute de confiance, le climat des affaires reste d’ailleurs frileux et bien inférieur à ses niveaux d’avant 2008. Pour les mois à venir, le maintien de l’euro à un niveau faible (la devise oscille autour de 1,11-1,12 $ depuis mai) continuera à faciliter les perspectives de débouchés hors Europe pour les entreprises franciliennes les plus tournées vers l’export. En revanche, les doutes sur la robustesse de croissance chinoise pourraient encore retarder la reprise tant attendue. De surcroît, côté demande interne, le contexte reste morose : malgré un prix du pétrole peu élevé qui redonne du pouvoir d’achat aux ménages, la consommation ne repart que très lentement et reste contrainte par le niveau élevé du chômage. Cette situation devrait perdurer puisque l’évolution de l’emploi intérimaire ne laisse pas espérer de reprise marquée de l’emploi total à court-terme.

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Chiffres clés

La conjoncture européenne

Indice de la production nationale industrielle

septembre 2015

Source : COE - Rexecode

Après avoir été bien orientée début 2015, la production de l’ensemble de l’industrie française a calé au printemps. Ainsi, si la production sur l’ensemble du premier trimestre 2015 a crû de 1,0 % en glissement annuel, elle s’est aussi infléchie de 0,7 % par rapport au trimestre précédent. Par

conséquent, elle est restée engluée dans l’atonie qu’elle subit depuis fin 2012 : en juin dernier, l’Indice de la Production Industrie (IPI) est en effet ressorti à 98,8, soit un niveau à inférieur à sa moyenne depuis janvier 2012 (99,0). Dans ce contexte toujours frileux, la production industrielle nationale de juin est restée très éloignée de sa moyenne de 2000-2007 (- 11,5 %) et de son point haut d’avril 2008 (- 15,5 %). Au plan sectoriel, la tendance à la baisse au cours du trimestre a essentiellement été le fait de la cokéfaction et du raffinage (- 11,6 % par rapport au premier trimestre 2015) et de la fabrication de matériel de transports (- 1,9 %).

Indice de la production nationale industrielle(données cjo-cvs - base 100 en 2010)

Source : Insee

-2-

Même si elle manque toujours de consistance, la croissance de la zone euro a atteint + 0,4 % au deuxième trimestre 2015, soit un niveau comparable à celui du trimestre précédent (+ 0,5 %). Par ailleurs, elle est restée équivalente à celle de l’ensemble de l’UE28 (également + 0,4 % après + 0,5 % au trimestre précédent). Pays par

pays, il est a noté que l’Italie a confirmé être sortie de « récession technique », son PIB ayant progressé, pour la première fois depuis 2011, durant deux trimestres consécutifs ; parallèlement, même si le chemin est encore long, l’Espagne a continué son redressement en enregistrant une des meilleures performances européennes du deuxième trimestre 2015 (+ 1,0 % après + 0,9 %). Le Royaume-Uni a, pour sa part, de nouveau enregistré une meilleure performance que la France et l’Allemagne (+ 0,7 % outre-manche, + 0,4 % outre-rhin). Parallèlement, le taux de chômage a continué à se réduire en Europe même s’il reste élevé par rapport à ses niveaux d’avant-crise : 9,6 % dans l’Union européenne et 11,1 % en zone euro en juin dernier.

Croissance du PIB dans les principaux pays de l’UE

+ 1,0 %

2e trimestre 2015 - glissement annuel

2e trimestre 2015 - PIB de la zone euro

Ile-de-France France Part Ile-de-France/France

Superficie (en km2) 12 012 543 965 2,2 %

Nombre de communes 1 281 36 565 3,5 %

Population (en millions - au 1er janv. 2013 - Insee) 11,91 65,28

(France métrop. : 63,41)18,3 %(18,8 %)

Densité de la population au km2 976 115 -

PIB 2013 (en volume, en milliards d’euros - Insee) 614,0 2 052,7

(France métrop. : 2 014,9)29,9 %(30,5 %)

PIB/habitant 2013 (en euros - Insee) 52 729 32 084

(France métrop. : 32 527) -PIB/emploi 2013 (en euros - Insee)

104 149 78 464(France métrop. : 78 762) -

Emplois salariés marchands (1er trimestre 2015 - Insee Ile-de-France) 4 080 500 15 390 500 26,5 %

Taux de chômage(1er trimestre 2015 - Insee Ile-de-France) 8,8 % 10,3 %

(France métrop. : 10,0 %) -

98,8

90

95

100

105

110

115

120

Moyenne 2000-2007

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

-0,2

+0,7

+0,1

-1,2

-1,7

+1,7

+0,9

+0,2

+1,6

+1,4

-0,4

+2,8

+1,5

+1,1 +1

,6

+3,1

+0,8

+2,5

+1,5

+1,2 +1

,6

+2,6

+0,9

+2,2

Zone Euro France Allemagne Espagne Italie Royaume-Uni

2013 2014

Prévisions 2015 (estimations de septembre 2015) Prévisions 2016 (estimations de septembre 2015)

+ 0,4 %

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Taux de chômage

Emploi salarié marchand

Même si la dynamique est toujours peu soutenue, dans la continuité des résultats observés depuis deux ans désormais, l’emploi salarié marchand en Ile-de-France a augmenté au premier trimestre 2015 : + 0,1 % par rapport au trimestre précédent et + 0,3 % par rapport au premier trimestre 2014. Il s’est ainsi situé à un

niveau inférieur de 0,6 % à son point haut d’avant la récession de 2008-2009 alors que l’emploi salarié au niveau national, toujours orienté à la baisse, accuse désormais un déficit de 3,5 %. Toutefois, il manque encore plus de 25 000 postes pour que l’Ile-de-France retrouve son niveau d’avant-crise ; surtout, cette évolution globalement favorable dans la région est insuffisante pour réduire le nombre de chômeurs et dissimule des évolutions sectorielles contrastées. En effet, si l’emploi dans le tertiaire a augmenté de 0,8 % sur un an, celui de l’industrie a une nouvelle fois subi un repli (- 1,4 % sur un an) tout comme celui de la construction (- 2,2 %).

Demande d’emploi

septembre 2015

Source : Insee Ile-de-France

Emploi salarié marchand(données cvs)

1er trimestre 2015 - glissement annuel

-3-

Demande d’emploi en fin de mois(catégorie A, données cvs)

Sources : Direccte Ile-de-France et Dares

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A en Ile-de-France a poursuivi sa hausse au cours du deuxième trimestre 2015. Même si le mouvement haussier est moins soutenu qu’il ne l’était en 2012 et en 2013, il a toutefois représenté plus de 7 900 demandeurs d’emploi supplémentaires au cours du trimestre, ce qui porte le

total depuis le point bas de 2008 à quelque 285 000. Par ailleurs, même si l’ampleur de la hausse comparativement au point bas de 2008 est restée moins importante en Ile-de-France qu’en France (+ 73,6 % contre + 79,5 %), plus récemment, le rythme de l’accroissement du nombre de demandeurs d’emploi dans la région (+ 4,0 % en glissement annuel en juin dernier) est assez comparable à celui observé au niveau national (+ 4,7 %).Note : les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont regroupés en cinq catégories différentes ; parmi celles-ci, la catégorie A regroupe les demandeurs d’emploi étant tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi et étant sans aucune activité.

juin 2015 - glissement annuel

Après avoir fortement augmenté au troisième trimestre 2014 (+ 0,3 point), le taux de chômage francilien s’est depuis stabilisé et s’est même légèrement réduit de 0,1 point au premier trimestre 2015 (8,8 % en moyenne sur l’ensemble du trimestre). Cette évolution en Ile-de-France a ainsi été équivalente à celle observée au

niveau national : le taux de chômage y a également diminué de 0,1 point pour atteindre 10,0 %. Sur plus longue période, il faut toutefois noter que la hausse du taux de chômage depuis le début de la crise reste moins marquée dans la région (+ 2,6 points) qu’au niveau national (+ 3,2 points). Le taux de chômage en Ile-de-France n’en reste pas moins l’un des plus élevés des années 2000 et il faut remonter seize ans en arrière pour trouver un niveau comparable (8,8 % au premier trimestre 1999).

Note : en 2013, le questionnaire de l’enquête Emploi de l’Insee a été rénové. Certaines reformulations ont modifié la teneur des réponses, ce qui a eu un impact sur la mesure en niveau des principaux indicateurs. Les séries ici présentées ont été rétropolées et tiennent compte du nouveau questionnaire.

Taux de chômage(données cvs en moyenne trimestrielle, en %)

1er trimestre 2015

Source : Insee Ile-de-France

8,8

10,0

6,0

6,5

7,0

7,5

8,0

8,5

9,0

9,5

10,0

10,5

11,0Ile-de-France France métropolitaine

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

4 080 518

15 390 500

15 000 000

15 250 000

15 500 000

15 750 000

16 000 000

3 800 000

3 900 000

4 000 000

4 100 000

4 200 000

Ile-de-France (éch. de G.)

France (éch. de D.)

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012200420032002 2013 2014 2015

672,3

3 553,5

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

300

400

500

600

700

800Ile-de-France (éch. de G.)

France (éch. de D.)

2000 2001 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 20112002 2012 2013 2014 2015

Les données de l’emploi salarié ne sont pas encore disponibles à l’heure où nous

publions ce document. La version en ligne du tableau de bord économique sera mise

à jour dès réception des informations concernant le 2e trimestre 2015

+ 0,3 %

+ 4,0 %

8,8 %

Les données du taux de chômage ne sont pas encore disponibles à l’heure où nous

publions ce document. La version en ligne du tableau de bord économique sera mise

à jour dès réception des informations concernant le 2e trimestre 2015

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Emploi intérimaire

Prix des logements anciens

Immobilier d’entreprises

Evolution des prix des appartements et maisons anciens en Ile-de-France

(données cvs, base 100 au 1er trimestre 2010)

Source : Insee Ile-de-France* : données provisoires pour le 2e trimestre 2015

Comme c’est le cas depuis plus de trois ans désormais, le prix des logements anciens (appartements et maisons confondus) en Ile-de-France est resté orienté à la baisse au premier trimestre 2015. Celui-ci s’est ainsi infléchi de 0,4 % par rapport au trimestre précédent et de 2,2 % par

rapport au premier trimestre 2014. Cette baisse est la résultante d’une inflexion du prix des maisons (- 1,3 % en glissement annuel) et, surtout, de celui des appartements (- 2,6 %). En conséquence de ce nouveau repli, les prix franciliens, tous types de biens confondus, sont désormais inférieurs de 5,2 % à leur point haut du quatrième trimestre 2011. Cette baisse reste toute relative puisque l’augmentation par rapport au creux du printemps 2009 s’élève encore à 17,5 % pour l’ensemble des logements et même à 22,1 % pour les appartements.

2e trimestre 2015 - prix du logement anciens en glissement annuel

septembre 2015

2e trimestre 2015 - glissement annuelL’emploi intérimaire en Ile-de-France a représenté près de 253 200 équivalents temps plein (ETP) au deuxième trimestre 2015. Ce résultat représente une hausse de 2,6 % par rapport à celui du même trimestre de 2014. Néanmoins, la tendance récente demeure très mitigée puisque le total du nombre d’emplois intérimaires en

ETP en Ile-de-France sur les douze derniers mois est resté sous le seuil du million, un cap quasiment infranchissable depuis plus de deux ans.

Cette morosité en Ile-de-France est d’autant plus notable que l’emploi intérimaire au niveau national bénéficie d’une orientation favorable même si ce mouvement haussier est peu soutenu. Ces évolutions récentes de l’emploi intérimaire francilien ne sont pas de bon augure quant aux variations de l’emploi salarié lors des prochains mois dans les secteurs de la construction et de l’industrie.

Source : Dares

Evolution du volume de travail temporaireen équivalent temps plein

(données brutes en cumul sur quatre trimestres)

-4-

Après avoir calé au premier trimestre 2015 (411 900 m², soit l’une des plus faibles performances depuis l’été 2009), la demande placée trimestrielle de bureaux en Ile-de-France a retrouvé des couleurs au deuxième trimestre 2015 : elle est ainsi repassée au-delà du seuil des 500 000 m². Néanmoins, faute

de grandes transactions (surfaces supérieures à 5 000 m²), elle est restée inférieure de 24,5 % à son niveau du deuxième trimestre 2014. Surtout, la tendance reste morose. En effet, la demande placée sur les quatre derniers trimestres est passée sous le cap des 2,0 millions de mètres carrés commercialisés (1,9 million de mètres carrés) ; ce niveau est bien inférieur à la moyenne annuelle observée entre 2000 et 2014 (2,2 millions de mètres carrés) et, surtout, très éloigné des résultats enregistrés avant-crise (2,8 millions par an environ en 2006 et 2007).

Evolution trimestrielle de la demande placée de bureaux et du loyer moyen en Ile-de-France

2e trimestre 2015 - Surfaces de bureaux commercialisés

Source : GIE Immostat* : données provisoires pour le 2e trimestre 2015

503*

1 919*

0

600

1 200

1 800

2 400

3 000

3 600

0

200

400

600

800

1 000

1 200

Demande placée trimestrielle (éch. de G.) Cumul sur 4 trimestres (éch. de D.)

2001 2002 200 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

-2,6%

111,2*

-10%

-5%

+0%

+5%

+10%

+15%

+20%

+25%

30

45

60

75

90

105

120

135Variation du prix des logements anciens en Ile-de-France en glissement annuel (éch. de D.)

Prix des appartements et des maisons anciens en Ile-de-France (éch. de G.)

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

991 347

6 265 334

0

2 500 000

5 000 000

7 500 000

10 000 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000Ile-de-France (éch. de G.) France métropolitaine (éch. de D.)

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

503 300 m2

- 2,6 %

+ 2,6 %

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Dépenses de consommation des ménages

Défaillances d’entreprises

septembre 2015

Plus de 34 000 entreprises ont été créées en Ile-de-France au deuxième trimestre 2015, soit environ 142 000 en cumul sur les douze derniers mois. Après le coup d’arrêt du premier trimestre (- 1,5 % en glissement annuel), le nombre total de créations suit à nouveau la tendance haussière qui était la

sienne depuis mi-2013 : + 2,6 % par rapport au deuxième trimestre 2014. Ce rebond est le fait des créations « classiques » qui ont augmenté de 11,0 % en glissement annuel alors que les créations sous le régime de la micro-entreprise ont continué à sensiblement reculer (- 5,8 % au deuxième trimestre 2015, après déjà – 7,0 % au précédent). Il est à souligner que la baisse observée pour les créations de micro-entreprises est encore plus marquée au niveau national qu’en Ile-de-France : - 22,4 % en glissement annuel, ce qui a provoqué une diminution de 4,9 % du nombre total de créations bien que les créations « classiques » aient fortement crû dans le même temps (+ 13,2 %).Note : le terme « micro-entreprise » employé ici désigne le régime des auto-entrepreneurs jusqu’au 31 décembre 2014 et celui de la micro-entreprise à partir du 1er janvier 2015.

Source : Insee Ile-de-France

Stimulées par la faiblesse de l’inflation, et notamment par le recul du prix du pétrole, les dépenses de consommation en biens des ménages français ont confirmé au deuxième trimestre 2015 l’orientation favorable entrevue depuis fin 2014. Ainsi, bien qu’elles aient peiné à se stabiliser par rapport au

trimestre précédent (- 0,1 %), elles sont restées en hausse de 1,7 % en glissement annuel. Comme au trimestre précédent, cette tendance trimestrielle globalement positive résulte d’évolutions homogènes, même si elle a été particulièrement favorisée par l’accélération des achats d’automobiles (+ 2,0 % sur un trimestre et + 2,7 % sur un an). Toutefois, les dépenses en biens en France peinent à redémarrer significativement et leur niveau de juin était à peine supérieur à la moyenne sur la période janvier 2008 - décembre 2014.

Source : OCED (Observatoire Consulaire des Entreprises en Difficultés de la CCI Paris Ile-de-France, www.oced.cci-paris-idf.fr), données fournies par les tribunaux de commerce

Après avoir déjà suivi une tendance haussière de mi-2012 à fin 2014, le nombre de défaillances d’entreprises recensées en Ile-de-France subit une augmentation plus soutenue depuis début 2015. Ainsi, il se confirme que le mouvement de baisse de fin 2014 était essentiellement lié à la grève des tribunaux de

commerce en décembre (celui-ci retardant certains jugements) et les hausses en glissement annuel des défaillances ont été conséquentes dans la région au deuxième trimestre 2015 (+ 3,1 % en avril, + 1,9 % et + 4,2 %).

Le nombre de procédures collectives en Ile-de-France est néanmoins resté à un niveau inférieur à ceux de la période post-récession de 2008-2009 contrairement à ce qui est observé au niveau national (le nombre de défaillances y est équivalent aux pics de 2009 et de 1993). Ces tendances n’en restent pas moins préoccupantes dans un contexte de redoux économique en zone euro.

Source : Insee

Indices du volume des ventes de biens en France(données cvs, base 100 en 2005)

Procédures collectives en Ile-de-France(données en cumul sur 12 mois, base 100 en décembre 1993)

Créations d’entreprises en Ile-de-France(données brutes en cumul sur quatre trimestres)

créations d’entreprises - 2e trimestre 2015

juin 2015 - glissement annuel

automobiles - 2e trimestre 2015 - glissement annuel

-5-

72 1

0569

912

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

100 000

Créations "classiques" Créations de micro-entreprises

2010 2011 2012 2013 2014 2015

73,7

99,1

40

50

60

70

80

90

100

110

Ile-de-France France

1998 2011 2012 2013201020092008200720062005200420032002200120001999 2014 2015

107,5

107,9

90,6

97,3

85

90

95

100

105

110

115

TOTAL dont alimentaire dont automobiles dont textile-cuir

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

93 344

613 419

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000Ile-de-France France

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Créations d’entreprises

+ 2,7 %

+ 4,2 %

34017

70 3

7370

979

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

100 000

Créations "classiques" Créations de micro-entreprises

2010 2011 2012 2013 2014 2015

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Trafic aéroportuaire

Hôtellerie

Commerce extérieur

septembre 2015

-6-

exportations - 2e trimestre 2015 - glissement annuel

Nombre de nuitées dans l’hôtellerie (données brutes)

Le printemps 2015 a confirmé le tournant dans les évolutions des échanges commerciaux de l’Ile-de-France déjà observé au premier trimestre 2015 : le commerce extérieur francilien se montre ainsi plus dynamique depuis le début 2015. En l’occurrence, les exportations en valeurs déclarées par les entreprises

franciliennes au deuxième trimestre 2015 ont crû de 11,2 % en glissement annuel ; le maintien de l’euro à des niveaux faibles face aux autres devises (1,12 $ fin septembre 2015 contre plus de 1,25 $ un an plus tôt) a contribué à cette tendance favorable à l’export. Parallèlement, les importations ont également augmenté sur un an mais dans une moindre mesure (+ 6,1 %). Au final, le niveau du déficit commercial francilien (52,3 milliards en cumul sur douze mois) a été équivalent à celui du premier trimestre 2015 (52,1 milliards) ; en l’occurrence, il évolue globalement peu depuis début 2013.

Bien que toujours positive, l’évolution du trafic passagers dans les Aéroports de Paris est cependant moins favorable depuis fin 2014. Ainsi, au deuxième trimestre 2015, l’ampleur des hausses du trafic (+ 0,2 % en glissement annuel en avril, + 3,4 % en mai et + 1,1 % en juin) s’est avérée bien moins conséquente que lors de

la période de début 2013 à mi-2014 (+ 5,6 % par exemple en juin 2014). Il est à souligner que cette décélération est avant tout liée au trafic métropolitain, orienté à la baisse tout au long du trimestre.

Néanmoins, malgré ce tassement, sur la période juillet 2014 – juin 2015, le trafic passagers s’est élevé à 93,3 millions de passagers, soit un niveau supérieur au record annuel établi en 2014 (92,7 millions).

Source : Insee Ile-de-France (champ : hôtels de 0* à 5*) * : la série « Max 2010-2013 » correspond au maximum des taux d’occupation de chacun des mois de 2010, 2011, 2012 et 2013

Malgré un repli conséquent au mois d’avril (- 3,9 % sur un an), le nombre de nuitées dans les hôtels franciliens enregistré au printemps 2015 (18,1 millions) a été quasiment stable par rapport à celui du même trimestre de 2014 (- 0,1 %). Néanmoins, cette stabilité s’est faite par rapport à un niveau

relativement faible et le nombre de nuitées du deuxième trimestre 2015 a été le plus faible depuis la même période de 2010. Cette stabilisation est d’autant plus décevante que le maintien de l’euro à un niveau faible par rapport à d’autres devises aurait dû stimuler les arrivées de touristes non-européens (Américains, notamment, mais aussi Japonais) ; au contraire, en diminuant de 1,4 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2015, la moindre fréquentation de la clientèle étrangère a tiré le nombre de nuitées vers le bas (contre + 1,7 % pour la clientèle française). Conséquence de cette morosité, le déficit de nuitées sur les douze derniers mois s’élève à 1,3 million (soit - 1,9 %) par rapport à 2012, meilleure année depuis la récession de 2008-2009.

Source : Aéroports de Paris

Trafic passagers(données cvs, base 100 en 2000)

Commerce extérieur d’Ile-de-France(données brutes CAF/FAB* hors matériel militaire,

en millions d’euros en cumul sur quatre trimestres)

Source : Direction générale des douanes et droits indirects,Ministère de l’Économie et des Finances

* CAF/FAB : comptabilisation qui consiste à considérer les importations coût, assurance et frais compris jusqu’à notre frontière et les exportations, franco à bord à notre frontière.

nuitées dans les hôtels franciliens - 2e trimestre 2015 - glissement annuel

trafic passagers - juin 2015 - glissement annuel

-52 332

-100 000

-50 000

0

50 000

100 000

150 000Export régional

Import régional

Solde commercial

20082007200620052004200320022001 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

4 51

9

4 28

8 5 08

5 5 69

4

6 13

6

6 31

1

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

janv. fév. mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. déc.

Max. 2010-2013* 2014 2015

74,3

146,2

50

70

90

110

130

150

National

International

2000 20082007200620052004200320022001 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

+ 11,2 %

- 0,1 %

+ 1,1 %

76,3

142,9

50

70

90

110

130

150

National

International

2000 20082007200620052004200320022001 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Page 7: La reprise se fait désespérément attendre en Île-de-France

Services marchands

Commerce de gros

Bâtiment et travaux publics

Industrie

septembre 2015

Tendance à la hausse à confirmer

Après un premier trimestre 2015 décevant, la production de l’industrie francilienne a évolué favorablement au printemps dernier. Cette tendance favorable est toutefois restée hésitante puisqu’elle s’est faite par à-coups : les augmentations d’activité en avril et en juin ont été séparées par un mois de mai au ralenti. Par ailleurs, cette bonne orientation n’a pas permis d’améliorer le taux d’utilisation des capacités de production qui reste éloigné de sa moyenne de longue période. L’évolution à la hausse reste donc à confirmer et à consolider dans les prochains mois ; en ce sens, la bonne tenue des carnets de commandes est de bon augure mais le rebond d’activité demeure –pour l’heure- fragile.

Stabilité… en attendant mieux

Même si la tendance est moins défavorable qu’en 2014, l’activité du BTP a peu évolué au deuxième trimestre 2015. Ainsi, dans les travaux publics, le volume d’affaires n’a fait que se stabiliser au printemps 2015. Qui plus est, les prix des devis sont restés âprement négociés. Les carnets de commande sont jugés tout juste corrects, ce qui fait perdurer la prudence des prévisions des dirigeants du secteur. Du côté du bâtiment, l’activité a été mieux orientée dans le second œuvre mais s’est, dans le même temps, altérée dans le gros œuvre. Ce courant d’affaires mitigé au cours des mois passés est toutefois compensé par des carnets de commandes qui s’étoffent et qui laissent entrevoir une hausse d’activité à court terme.

Peu de changements

Après un début d’année 2015 orienté à la hausse grâce à l’activité dans l’agroalimentaire, le courant d’affaires du commerce de gros s’est stabilisé au deuxième trimestre. Dans le détail, on note cependant deux tendances : les ventes de produits agroalimentaires ont légèrement augmenté alors que les transactions dans le négoce de produits industriels ont quant à elles faiblement diminué. Dans les mois à venir, la stabilité dans le commerce de produits industriels devrait perdurer, les chefs d’entreprise du secteur faisant état de carnet de commandes qui ne se densifient pas et de stocks de produits finis satisfaisants ; de même, dans l’agroalimentaire, peu d’évolutions sont attendues même si, en cas de variation, le mouvement serait plutôt baissier.

Orientation positive mais sans éclat

Dans la continuité des trimestres précédents, le courant d’affaires dans les services marchands franciliens est resté bien orienté au printemps 2015 et, ce, dans la plupart des secteurs, celui de l’information-communication faisant figure d’exception ; l’activité au mois d’avril a particulièrement été dynamique. Cette tendance positive du chiffre d’affaires ces derniers mois ainsi que les prévisions favorables à court terme des chefs d’entreprise pourraient permettre des recrutements, notamment dans la branche de l’ingénierie technique.

Ces résultats sont issus de l’enquête de conjoncture menée par la Direction générale Ile-de-France de la Banque de France (www.banque-france.fr/economie-et-statistiques/conjoncture-et-croissance/publications-regionales/publications/ile-de-france.html) auprès d’un échantillon représentatif d’entreprises appartenant aux principaux secteurs de l’économie régionale.

-7-

Page 8: La reprise se fait désespérément attendre en Île-de-France

Dossier du trimestre

septembre 2015

Directeur de la publication : Etienne GUYOTDirecteur de la rédaction : France MOROT-VIDELAINE

Rédacteur en chef : Isabelle SAVELLI-THIAULTMaquette et mise en page : Nathalie PAGNOUX

Crédit photo : ©Ph. Guignard - Air Images - CCI Paris Ile-de-FranceReproduction autorisée à la condition expresse de mentionner la source

Dépot légal : septembre 2015 ISSN : 1266-3255

L’export, un facteur de croissance pour les entreprises franciliennesEn Ile-de-France, les exportations se sont élevées à 77,1 milliards d’euros en 2014, soit un montant équivalent à 2013. Les importations ont, quant à elles, atteint 129,1 milliards, en baisse de 1,0 % par rapport à 2013. Ainsi, les exportations étant stables et les importations en recul, le déficit extérieur régional (52,0 milliards d’euros) s’est réduit de 2,7 % par rapport à l’année précédente. Plus précisément, l’augmentation des exportations (+ 3,0 %) conjuguée à la baisse des importations (- 3,0 %) a permis de faire baisser le déficit commercial de l’Ile-de-France vis à vis de l’Europe (principal partenaire commercial de l’Ile-de-France avec 59,0 % des exportations et 62,0 % des importations) ; celui-ci est passé de 37,4 milliards d’euros en 2013 à 34,0 milliards en 2014. Parallèlement, le solde des échanges avec l’Amérique, deuxième client de la région est traditionnellement proche de l’équilibre (+ 0,1 milliard d’euros en 2014) et fortement déficitaire avec l’Asie, deuxième fournisseur(- 19,8 milliards d’euros).

Il est à noter que sept des dix principaux clients de l’Ile-de-France sont des pays européens proches (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Suisse et Pays-Bas) auxquels s’ajoutent les Etats-Unis (deuxième pays importateur de biens franciliens derrière l’Allemagne), la Chine et Hong Kong. Ces dix pays ont représenté 61,0 % des exportations franciliennes en 2014.

Les importations sont, quant à elles, plus concentrées : les dix principaux fournisseurs de la région ont cumulé 71,0 % du total. En 2014, avec 18,1 milliards d’euros d’importations, la Chine est devenu le premier fournisseur de l’Ile-de-France devant l’Allemagne (16,9 milliards), la Belgique complétant le podium avec 15,1 milliards d’euros.

Le top 10 des produits les plus exportés est révélateur des spécialisations de l’industrie francilienne (aéronautique, automobile, pharmacie) et du poids de la région dans le domaine du luxe (cuir, bagages, chaussures, parfums et cosmétiques). Avec

14,9 milliards de marchandises importées en 2014, les produits de la construction automobile sont devenus le premier produit entrant en Ile-de-France, dépassant ainsi les hydrocarbures naturels dont la valeur des importations a baissé de 3,1 milliards d’euros entre 2013 et 2014, conséquence de la chute du cours du baril de pétrole.

Pour en savoir plus :« L’export, un facteur de croissance pour

les entreprises franciliennes »,Enjeux Ile-de-France du Crocis n°176 d’août 2015,

étude téléchargeable sur www.crocis.cci-paris-idf.fr

Publication rédigée par Mickaël LE PRIOL

Pour en savoir plus :Le Crocis publie également une note semestrielle de synthèse sur la situation de l’emploi et de la conjoncture économique en Ile-de-France ainsi que des tableaux de bord de la conjoncture des départements franciliens. Ces documents sont tous téléchargeables sur notre site www.crocis.cci-paris-idf.fr dans la rubrique « Conjoncture ».

Le Centre Régional d’Observation du Commerce de l’Industrie et des Services de la Chambre de commerce et d’industrie de Région Paris - Ile-de-France analyse les grandes mutations économiques de l’Ile-de-France et de ses territoires. Il rassemble et traite les principales données structurelles et conjoncturelles permettant d’identifier et d’analyser les évolutions économiques de l’Ile-de-France

CROCIS de la CCI Paris Ile-de-France - 27 avenue de Friedland - 75382 PARIS cedex 08tél. : +33 (0) 1 55 65 82 00 - fax : +33 (0) 1 55 65 82 62 - e-mail : [email protected]

Retrouvez toutes nos publications sur www.crocis.cci-paris-idf.fr Suivez nous sur Twitter https://twitter.com/CROCIS_CCI_IDF

Président : Alain BUATResponsable : Isabelle SAVELLI-THIAULTIndustrie - Démographie d’entreprises : Yves BURFINCommerce - Enquêtes - Développement durable : Julien TUILLIERConjoncture - Benchmark européen : Mickaël LE PRIOLServices : Bénédicte GUALBERTVeille économique : Marielle GUERARD, Clément SAVELONPAO - Multimédia : Nathalie PAGNOUXAdministration - Secrétariat : Isabelle BURGOT-LAMBERT

Source : Direction Interrégionale des Douanes d’Ile-de-France

3,1

3,1

3,1

3,4

3,8

5,8

7,7

7,7

Composants et cartes électroniques

Parfums, cosmétiques et produits d'entretien

Machines et équipements d'usage général

Articles d'habillement

Cuir, bagages et chaussures

Produits pharmaceutiques

Produits de la construction automobile

Produits de la construction aéronautique et spatiale

Produits les plus exportés par la région Ile-de-France en 2014(en milliards d’euros)