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FLEXGRIDMieux produire, mieux distribueret mieux consommer l’énergie

Provence-Alpes-Côte d’Azur a été choisie par le Gouvernement pourdévelopper à grande échelle les réseaux électriques intelligents (smartgrids). Retrouvez dans ce dossier les éléments clés pour comprendre lacandidature régionale Flexgrid, pourquoi les réseaux électriques doiventdevenir intelligents mais aussi à quoi cela va servir, à travers des exemplesconcrets de projets menés sur le territoire.

Dossier réalisé par Élodie Lucy – elucy@regionpaca.fr

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Le 15 mars dernier, les ministresSégolène Royal et EmmanuelMacron annonçaient la vic-toire de la candidature de Provence-Alpes-Côte d’Azur Flexgrid à unappel à projets lancé l’an dernier par le gouvernement pour ledéploiement à grande échelle des

réseaux électriques intelligents.C’est une belle reconnaissance pourtous les acteurs du territoire qui ontsu se rassembler autour d’un projetcommun et ambitieux, dont l’objec-tif est de répondre aux enjeux de latransition énergétique.

Cap vers la premièresmart région d’Europe« Ce succès illustre notre capacité àsans cesse innover, a annoncé Chris-tian Estrosi, Président de la Région.Il renforce ma détermination à fairede Provence-Alpes-Côte d’Azur lapremière Smart Région d’Europe ».Avec un marché mondial des smartgrids estimé à 30 milliards d’eurospar an, Flexgrid va participer aurayonnement économique du terri-toire régional, à la sécurisation del’alimentation électrique de l’est deProvence-Alpes-Côte d’Azur et à lalutte contre le réchauffement clima-tique. Pour le territoire, c’est aussiune formidable opportunité decréer environ 6 200 emplois.

Concrètement…Cette labellisation signifie que Provence-Alpes-Côte d'Azur vadevenir LA vitrine du savoir-fairefrançais dans ce domaine. Elle vamontrer l’exemple en matière d’in-novation et d’initiatives pour ledéveloppement des smart grids etdes infrastructures électriques intel-ligentes et durables. Flexgrid pro-pose le déploiement de solutionstechnologiques visant par exemplel’autoproduction et l’autoconsom-mation d’énergie à l’échelle d’unbâtiment, d’un quartier ou d’uneéco-cité (voir page 29), l’optimisa-tion de la production et la consom-mation de l’énergie dans desstations de montagne, des villagesisolés (voir page 30) ou encore une métropole (voir page 28), la création de plateformes de pilo-tage intelligentes pour la rechargede véhicules électriques... Il s’agitégalement d’accompagner les habi-tants à ces changements d’usage en impliquant dans des projets les communautés éducatives, leslycéens et étudiants, les habitants.Un élément clé pour la réussite duprojet.

En savoir plus sur Flexgrid : retrouvezla fiche d’identité du projet page 26,« Entre nous » avec Bernard Mahiou,directeur du pôle de compétitivitéCapenergies page 32 et une interviewde Philippe Dumas, directeur de Poly-tech Marseille, sur regionpaca.fr

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Les centrales de productionElles produisent l’électricité acheminée aux habitations par le réseau de transport puis le réseau de distribution.

SMART GRIDS ?Que sont les

Ils regroupent un ensemble de technologies et de services qui visent à accélérer la transitionénergétique, lutter contre le changement climatique, en modernisant les réseaux. En intégrantplus de numérique, il s'agit de piloter plus facilement les réseaux à toutes les échelles.

CARTE D’IDENTITÉ

DE FLEXGRID

27 projets de territoires et7 projets transverses

Une candidature collectiveportée par la Région associant la Métropole Nice Côte d’Azur,la Métropole Aix Marseille Provence, le Département desAlpes de Haute-Provence, le Pays« Serre-Ponçon Ubaye Durance »,la Communauté de CommunesProvence-Verdon et les autoritésorganisatrices de la distributiond’énergies

143 structures impliquées : desindustriels, des PME, des centresde recherche et d’enseignementet les pôles de compétitivitéCapenergies et Solutions Commu-nicantes Sécurisées (SCS)

150 millions d’euros d’investisse-ments publics et privés+ 50 millions d’euros dédiésdans le cadre des grands investissements d’avenir+ 40 millions d’euros d’investis-sements portés par les gestion-naires de réseaux, RTE et ERDF

Création d’emplois estimée : 6 200

Impact environnemental :911 100 kilos tonnes équivalentCO2 évités

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Le centre de pilotage

Les habitations

Les énergies renouvelablesIssue du soleil et du vent, cette nouvelle production est intermittente et aléatoire. Les smart grids permettent de connecter toutes les énergies renouvelables au réseau électrique.

Équipées en panneaux solaires et batteries, les maisons peuvent produire leur propre énergie. Elles la consom-ment, la stockent voire alimentent des bâtiments alentour. À l’intérieur, un compteur communicant fait l’interface entre les équipements électriques des lieux et le centre pilotant la distribution et la consommation d’énergie.

À l’échelle locale, les prévisions de production et de besoins en énergie sont traitées par informatique. Un

logiciel permet de piloter la gestion d’énergie, en programmant par exemple des baisses de consommation aux

heures de pointe en hiver ou en incitant l’usage d’appareils électriques en cas de surplus d’énergie renouvelable en été.

LES SMART GRIDS SONT L’UNEDES PRIORITÉS DE LA NOU-VELLE FRANCE INDUSTRIELLE

Objectifs fixés par l’État :passer de 15 000 à 25 000emplois d’ici 2020 et doublerle chiffre d’affaires dans cedomaine pour atteindre6 milliards d’euros

ILS VONT PERMETTRE DE…

• mieux intégrer les énergiesrenouvelables dans le réseau :Objectif de la productionphotovoltaïque en Provence-Alpes-Côte d’Azur : 1 150méga watt au sol, 1 150 mégawatt en toiture en 2020

• développer la mobilité électrique :2 millions de véhicules élec-triques en France en 2020

• faire des économies pour lescollectivités :à l’échelle européenne, les investissements dans des technologies intelligentespourraient générer une réduc-tion de 64 % de la consomma-tion d’électricité parl’éclairage public

• répondre aux objectifs fixéspar l’Europe pour 2020 :20 % de gain d’efficacitéénergétique, 20 % d’énergierenouvelable dans la consom-mation finale d’énergie (23 %en France), 20 % de réductiondes émissions de gaz à effetde serre

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NICE,hot spot des smart grids

Yves PRUFERdirecteur de l’Agence de la performance énergétique de Nice Côte d’Azur

Avec les démonstrateurs « NiceGrid », « Reflexe » et « Cityopt », unecharte dédiée aux smart grids, lalabellisation du campus intelligent de Nice Sophia Antipolis, Nice Côted’Azur (NCA) a déjà une bonne

longueur d’avance. Avec Flexgrid, lamétropole va franchir une nouvelleétape. Explications d’Yves Prufer,directeur de l’Agence de la perfor-mance énergétique de Nice Côted’Azur.

« Grâce à la labellisation de Flexgrid,RTE et ERDF vont pouvoir doter lesréseaux de transport et de distribu-tion d’électricité de Provence-Alpes-

Côte d’Azur d’une nouvelle intelli-gence. En miroir, notre territoire doitégalement devenir « intelligent ». Leprojet de NCA est centré sur l’Ecoval-lée plaine du Var et ses secteurs enmutation : Grand Arenas, les Mou-lins, Méridia, Saint-Isidore, laBaronne et Carros Le Broc. Pourchaque quartier, sur la base du meil-leur mix énergétique, il s’agit d’opti-miser en temps réel la gestion del’énergie, par la mise en synergiesdes réseaux d’électricité, de chaleur,de froid et de gaz, l’utilisation desressources locales (solaire, géother-mie, biomasse...) et des nouvellesfonctions de stockage et d’efface-ment. Point fondamental : ce serviceva reposer sur un nouveau systèmede création, de stockage et de ges-tion en temps réel des données éner-gies des réseaux urbains. L’objectifest également de réduire lesconsommations, par la rénovationénergétique et par un meilleur usagede l’énergie par le consommateur,appelé à devenir « consom’acteur »au travers par exemple d’actions decoaching énergétique conjugué auxtechnologies de l’information, dontCityopt est un des prémices. Il s’agitégalement de développer la mobilitéélectrique qui va avoir à terme un fortimpact sur le réseau d’électricité. Làaussi l’intelligence du réseau et desbornes de recharges sera fondamen-tale afin de pouvoir recharger la voi-ture à des périodes creuses parexemple, ou inversement, utiliser lepotentiel des batteries des voituresen secours du réseau en périodes depointe. »

Plus d’info sur Cityopt : www.nicecotedazur.org

CITYOPT : une expérimentation collective et écocitoyenne140 familles sont engagées dans ce projet porté par EDF et NCA. Le principe : les participants reçoivent une alerte la veille ou une heure avant un pic les incitant à moins consommer entre 18 et 20 h. Ils peuvent voir ensuite sur l’application Cityopt la quantité d’énergie économisée. En contrepartie, EDF verse une aide financière à une association locale choisie par la communauté.

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L’eausolidaire

Gaëtan LAZZARAdirecteur Études, Développe-ment, Patrimoine à HabitatMarseille Provence

Dans la cité de Frais Vallon à Marseille, les habitants pourrontavoir accès à l’énergie produite par les panneaux solaires installés sur les bâtiments. Explications de Gaëtan Lazzara, directeur Études,

Développement, Patrimoine à Habi-tat Marseille Provence.

« Avec Flexgrid, nous allons expéri-menter un système d’autoconsom-mation autoproduction d’énergiesolaire sur Frais Vallon, cité-quartierde 1 350 logements sociaux com-portant un certain nombre de services publics : écoles, collège,métro, piscine, Centre communald’action sociale… Nous allons installer 6 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments. En partenariat avec ERDF, l’énergieproduite servira pour l’alimentationdes parties communes. Nous envi-sageons aussi de revendre une partiede l’électricité à nos locataires, à desconditions avantageuses. C’est unepremière : pour l’instant il n’existeaucun cadre juridique et tarifaire

pour revendre de l’électricité auto-produite. L’idée est de mettre enplace une centrale accessible auxstructures présentes sur la cité etaux habitants, gérée sous la formed’une coopérative par exemple. Enparallèle, nous avons un projetimportant de rénovation énergétiquedes bâtiments, visant la réduction dela facture d’électricité de 500 eurospar foyer et par an en moyenne. »

Vincent RIVIÈREdirecteur adjoint d’EDF Hydraulique Paca

L’eau est la première source de pro-duction d’énergie en Provence-Alpes-Côte d’Azur grâce àl'aménagement EDF de la Durance etdu Verdon. La contribution d'EDFHydraulique au projet Flexgridconsiste à la mettre au service dudéveloppement des autres énergiesrenouvelables. Explications de Vincent Rivière, directeur adjointd’EDF Hydraulique Paca.

« Les énergies du soleil et du vent ont un potentiel fabuleux en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Maiselles présentent une difficulté : ellessont intermittentes. Ainsi, si un grosnuage passe au-dessus d’un champde panneaux photovoltaïques, la pro-duction s’effondre d’un seul coup.L’énergie produite par l’eau, enrevanche, est une énergie stockable,programmable et extrêmement réac-tive. On sait adapter le niveau de pro-duction en quelques minutes. L’idéedu projet Durance est de compenserla production qui n’est pas assurée

le temps que le nuage passe...Concrètement, nous allons relier plu-sieurs centrales solaires et hydro-électriques des Alpes de Haute-Provence entre elles, afin de lisser laproduction qui sera injectée sur leréseau électrique. Avec le projet Flex-grid, nous allons créer une vraie soli-darité entre toutes les énergiesrenouvelables. Cela peut être pourl'avenir une solution très intéres-sante pour accompagner le dévelop-pement du solaire et de l’éolien surle territoire. »

Autoproduire,autoconsom-mer… etréduire lafacture !

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Bienvenue dans la vallée étroite, val-lée franco-italienne rattachée à lacommune de Névache par le traité depaix de 1947. L’hiver, ce joyau pré-servé n’est accessible que par l’Italie,via Bardonecchia. « Tout a com-mencé en 2012, explique JeanClaude Dou, vice-président du Syn-dicat mixte de l’électricité desHautes-Alpes (SYME 05). Les habi-tants demandent alors leur raccorde-ment au réseau électrique. » Aprèsétudes du raccordement, le verdicttombe rapidement et ERDF annonceque l’opération s’avère compliquée,coûteuse et difficilement exploitable.Il faut trouver une autre solution. Le déclic viendra un an plus tard,

lors d’une réunion publique avec leshabitants. « Et pourquoi on ne parti-ciperait pas à une partie des coûts ?,lance alors l’un des administrés. Il ressort en fin de réunion, un enga-gement des habitants à participerfinancièrement à hauteur de 20 % duprojet dans la limite de 150 000 €. Là ça a fait tilt, raconte Stéphane Raizin, le directeur du SYME 05. En2013, on a tout réinventé. Notreobjectif : créer un site complètementautonome en énergie grâce aux smartgrids. » Aujourd’hui, avec Flexgrid, leprojet va pouvoir aboutir. Concrète-ment, il s’agit de construire un miniréseau autonome (micro grid), quifonctionnera grâce aux ressources

du site (énergie solaire et hydroélec-trique principalement), l’installationd’une batterie de stockage d’énergieet la mise en place d’un système depilotage pour mettre en adéquationla production d’électricité locale et laconsommation. Autre originalité :l’utilisation de la voiture électriquecomme relais de stockage de l’énergie. « Nous sommes compé-tents dans le déploiement desbornes de recharge électriques etallons créer un partenariat avec lacommune de Bardonecchia, expliqueStéphane Raizin. Avec une carted’abonnement, les habitants pour-ront gratuitement recharger leur bat-terie dans la commune, le temps defaire les courses. En remontant, levéhicule sera encore chargé à 80 %,autant d’énergie pouvant être redon-née au réseau ou à la maison ». Unprojet qui pourrait bien résoudre leproblème énergétique de nombreuxsites isolés dans le monde en mixantles sources d'énergie !

À Névache dans les Hautes-Alpes, Flexgrid va permettre à un hameau isolé d’unetrentaine d’habitations d’être totalement autonome en énergie. Une première !

HAUTES-ALPES : un village isolé bientôtautonome à 100 %

Stéphane RAIZIN, Directeurdu SYME 05 et Jean-ClaudeDOU, vice-président

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Kevin POLIZZIPrésident de Jaguar Network

« La consommation d’énergie est unvrai sujet de compétitivité pour l’in-dustrie des datacenters. D’une partl’impact sur les coûts de productionest très important, et d’autre partcela soulève de vrais problèmes parrapport aux capacités d’alimentationdes réseaux électriques. Comme cescentres de données sont hypersen-sibles, nous avons besoin deconstruire de nouvelles ingénieriespour diversifier nos sources d’éner-gie, tout en réduisant nos consom-mations et notre empreinte carbone.Nous étudions donc toutes les alter-natives possibles dont l’exploitationest viable dans le temps. Avec Flex-grid, nous nous intéressons en par-ticulier aux systèmes de batteriesintelligentes de stockage : elles nous

Jaguar Network met à dis-position des espacesd’hébergement de don-nées informatiques.Comme les autres data-centers, l’entreprise mar-seillaise consomme desquantités très importantesd’électricité. Avec Flex-grid, son président KevinPolizzi entend bien trouverdes solutions pour dimi-nuer la consommationd’énergie, fiabiliser la four-niture tout en gagnant enautonomie.

permettraient de nous connecter auréseau pour des besoins de charge-ment et de nous en effacer quandcela est opportun. Nous pourrionspar exemple charger des batteries autarif optimisé la nuit quand le réseaua de la capacité, et se déconnecter duréseau la journée quand il en a beau-coup moins. À côté de cela, nousréfléchissons à l’utilisation de nou-

veaux systèmes de climatisation per-mettant d’utiliser la chaleur produitepar nos machines, couplée à l’utili-sation de pompes à chaleur de nou-velle génération pour la productiond’eau chaude sanitaire. L’idée estvraiment d’aller chercher des écono-mies d’échelle et d’optimiser globa-lement tout le système pourconsommer moins d’énergie. »

UN COCKTAIL DE SOLUTIONS pour les entreprises énergivores

Le saviez-vous ?En France, plus de 200 centres de données consomment plus de 7 % de l’électricité du pays (chiffres de 2013). Un centre dedonnées de 10 000 m2 consommerait autant qu’une ville de50 000 habitants selon le syndicat des entreprises du numérique…

Y. Bouvier

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ENTRE NOUS32 RÉGIONPROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

BernardMAHIOU

Diplômé de Polytechnique et de l’École Nationale Supé-rieure des Ponts et Chaussées, initiateur de nombreuxprojets innovants dans le domaine de la transition éner-gétique, il dirige le pôle de compétitivité Capenergiesdepuis 2014. Rencontre avec Bernard Mahiou, l’une deschevilles ouvrières du projet Flexgrid*, maître dans l’artde mobiliser et fédérer les énergies.

Directeur généralde Capenergies

Qu’avez-vous ressenti à l’annonce de la labellisationde Flexgrid par le Gouverne-ment ?BM : C’est une grande fierté et un immense plaisir. C’est aussi unerécompense pour tous ceux qui ontcru au projet et se sont engagés.C’était déjà une belle aventure de construire la candidature.Aujourd’hui, cette labellisation estune concrétisation. Nous allonspouvoir construire quelque chosede marquant ensemble, y comprisavec tous ceux qui vont nous rejoin-dre. Nous envisageons dès cetteannée de solliciter les PME et start-ups de la région qui trouveront unintérêt à participer à ce projet enleur ouvrant des espaces dedéploiement de leurs offres et enleur donnant de la visibilité sur lesbesoins à l'export.

Qu’est-ce qui a fait la force decette candidature selon vous ?BM : Tout d’abord, la volonté poli-tique. L’idée d’une candidature aémergé en pleine campagne électo-rale et, aussitôt, Christian Estrosi,très en pointe sur ces questionscomme Président de la MétropoleNice-Côte d’Azur, a proposé del’inscrire au cœur d’une ambitionforte : faire de Provence-Alpes-Côted’Azur la première Smart régiond’Europe. Un consensus politiques’est dès lors dessiné.Et il est vrai que notre région dispose d’atouts considérablesapparaissant comme le territoirefrançais le plus dynamique enmatière de smart grids. Je penseaux nombreuses expérimentationsqui y sont conduites : Premio à Lambesc, premier démonstrateurfrançais par exemple, ou encoreNice Grid bien sûr, qui a reçu un premier prix mondial en 2015.

Pourquoi la région est-elle si en avance dans ce domaine ?BM : Provence-Alpes-Côte d’Azur

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ENTRE NOUS 33RÉGIONPROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

est une péninsule électrique, ce quiveut dire qu’on est ici en situationde fragilité en matière de réseauélectrique. Quand vous êtes en dif-ficulté, vous vous prenez en main etvous faites en sorte de trouver dessolutions. RTE, le gestionnaire duréseau de transport, a par exemplemis en place un filet de sécurité enpartenariat avec les élus locaux poursécuriser l’alimentation de l’est de larégion. Il y a donc ici une vraie sen-sibilisation à ces questions de la partdes décideurs.À côté de cela, nous avons une his-toire énergétique régionale richeavec de véritables joyaux : la chaînehydroélectrique EDF de la Durance,qui n’existe quasiment nulle part ailleurs dans le monde, ITER, uniqueégalement ou encore le centre duCEA de Cadarache. Cette histoire secaractérise par l'audace technique,la solidarité territoriale et la valorisa-tion des ressources.

Quelles vont être les retombées économiques surle territoire ?BM : Nous avons estimé pouvoircréer 6 200 emplois avec les projetsde la candidature. Avec l’effet « vitrine » de Flexgrid, les entre-prises de la région vont conquérirde nouveaux marchés. Il y aura aussitoute l’activité induite par l’accueilde délégations étrangères souhai-tant se lancer dans les smart grids.Tout est à inventer : il va falloirconstruire un marketing autour decette vitrine, imaginer des lieux « vitrine », scénariser l’accueil desdélégations, etc. Nous allons le faireen lien avec l’association nationale « Think smart grids » dont je suisadministrateur, qui a été mise enplace pour fédérer la filière françaiseet projette de créer une route dessavoir-faire. Nous avons déjà deuxlieux majeurs autour de Nice et deMarseille, à proximité des aéroportsinternationaux avec d’importantescapacités d’accueil.

Les smart grids placent lescitoyens au cœur du projet.Sont-ils prêts à modifierleurs comportements ?BM : C’est une question fondamen-tale. L’innovation technologique sansla participation des citoyens, ça nemarchera pas. Donc il va falloir lesaccompagner. C’est ce que l’onconstate avec les compteurs linky.Quand on dit aux gens qu’on va ins-taller un compteur communicant chezeux, ils pensent tout de suite que toutle monde va savoir quand ils sont pré-sents chez eux, comment ils vivent.Pour qu’ils acceptent ces nouvellestechnologies, il faut qu’ils compren-nent pourquoi il est nécessaire defaire ces changements, quels sont les

enjeux, quelles vont être les retom-bées sur leur facture, etc. C’est lacondition pour aboutir à une accep-tabilité de ces mutations et à deschangements de comportementspérennes. Une dizaine d’équipes spé-cialisées dans les sciences comporte-mentales sont partie-prenantes duprojet. Nous allons impliquer tout lemonde, en particulier les jeunes carc’est le levier fondamental de l’évolu-tion des comportements. En fait c’estun peu comme pour la gestion desdéchets. Aujourd’hui, les citoyenstrient leurs déchets, c’est passé dansles mœurs. Nous voudrions aboutir àce résultat d’ici 5 ans. * Voir dossier pages 24 à 31.

Propos recueillis par Élodie Lucy

« Ce très beau succès renforce ma détermi-nation à faire de Provence-Alpes-Côte d’Azurla première smart Région d’Europe. »

Christian ESTROSIPrésident de la Région

Provence-Alpes-Côte d’Azur

Mieux produire, mieux distribuer et mieux consommer l’énergie

LA RÉGION PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZURDEVIENT TERRITOIRE DE DÉPLOIEMENTDES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES INTELLIGENTS

Le projet Flexgrid,porté par la Régionet ses partenaires,remporte l’appel

à projet national !

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