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IV LEBARRAGE DB MALPASSET "EICI L'AIGO ES D'OR> Ce dicton pr()\'cncal ..ici I'eau yaut de I'or" pourrait aussi se traduiredans toutesles lttngucs du poLlrtour méditerranéen. Les coufies miris violentes périorJes cle précipitatrons at ntosphériq ucs,concentrécs sur les équinoxes de printemps et sul-tout d'automne. encadrent tune longue pér'iode estivalc nta|quée par une sécher.esse pcrsisttute. Pour ér'oqtter unepériocle antérieure à la construction du barrage de Malpasset. il convient de citer un arrôtdu conseil d'Etat qui a été arnené alstatuer sul la rupture. le 29 septernbre 1932. d'unecligue en béton. construite par le Syndicat desDigucs du Rcyran. rupture causée p r < unecrucd'uneviolence exceptionnelle >. Or. le dévclopper-nent d'tlne agriculture de clualité à Fr'éjus. nécessitant un ar-r6sa-[e intensif encaubt'ute pout' le maraîchnge et la floriculture d'une part. et les débuts d'un tourisme estival qui iraits nnrplifiant eri-ueant une desselte en eau putlble pourlesbesoinsde la population aussi bien locitlcclue passagèt'e cl'autrc palt. allaient concluire les responsables politiques tant dépa(ementaux que locaux. à uneréflcxiOn pour résoudrc ce problènte récurrent. A la lin de la suene 1939l1945.la plenrière prioritédu Conseil -rrénéral du Var s'cstportée sutl équipentent hydrauliquc de la Région. Lesbesoins lesplusinportants sesituaicnt au sud errtre Saint-RaphaëJ. Fré.jus. Sainte-Maxinre et Saint-Tropez. La population de cctte région littotale avait étécstimée à 4.5 000 habitlnts. On estirnait aussi que dans un proche avenir, elle cncompterâit. cn pointe estivale. I50 000. Cela nécessitait un voluurc annuel de 6.5(X).000 mr d cau potable. Les besoins agricoles d'un périmètre cultir'é de -5 260 hectat'es. ckrpt I 677 in'igables. réclitntaient unc téserve annuclle de l3 100 (X)0 rn.r. La r'éscrve annuellc utile pour- plrvenir à la s:rtisfactiou de ccs besoins sc chiffiait à 22 millionsde mr. pour tenif compte du cotnplément inrputable à l'évaporation. Il lirllaitdonc agir vite pour reconstruire, luttercontre la sécheresse. r'clancer l'agricullure. le tourisnre et la vic économique tlu départenrcnt. C'est en I916. à ia demattde du Conseil général du Var.que l'adnlinistrarion prélèctorale envisage la construction d'un baruage ou dc plusieurs barrages dans la vallée de l'Argenset tle scsafTluents, M. corroy. pr-ofèsseur de grlologie à la Faculté des Sciences de Malscille, est alolschalgé par le préfetdu Var de fairc des r-echerchcs sur des siteslàr,ot'ables. Six empla- ccmcnts de bÙ'lases furentcxaminés et. dansune note du 25 mai I9-{6.le proÈsseur Coroy sc déclare luvorable à un projetde banage dansla vallée du Reyran au lieu-ditM:rlpasset.

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IV

LEBARRAGE DB MALPASSET

"EICI L 'AIGO ES D'OR>

Ce dicton pr()\'cncal ..ici I'eau yaut de I'or" pourrait aussi se traduire dans toutes leslttngucs du poLlrtour méditerranéen. Les coufies miris violentes périorJes cle précipitatronsat ntosphériq ucs, concentrécs sur les équinoxes de printemps et sul-tout d'automne. encadrenttune longue pér'iode estivalc nta|quée par une sécher.esse pcrsisttute.

Pour ér'oqtter une périocle antérieure à la construction du barrage de Malpasset. il convientde citer un arrôt du conseil d'Etat qui a été arnené al statuer sul la rupture. le 29 septernbre1932. d 'une cl igue en béton. construi te par le Syndicat des Digucs du Rcyran. rupture causéep r < une cruc d'une violence except ionnel le >.

Or. le dévclopper-nent d'tlne agriculture de clualité à Fr'éjus. nécessitant un ar-r6sa-[e intensifen cau bt'ute pout' le maraîchnge et la floriculture d'une part. et les débuts d'un tourisme estivalqui i ra i t s nnrpl i f iant er i -ueant une dessel te en eau put lble pour les besoins de la populat ionaussi bien locitlc clue passagèt'e cl'autrc palt. allaient concluire les responsables politiques tantdépa(ementaux que locaux. à une réflcxiOn pour résoudrc ce problènte récurrent.

A la lin de la suene 1939l1945.la plenrière priorité du Conseil -rrénéral du Var s'cst portéesut l équipentent hydraul iquc de la Région. Les besoins les plus inportants se si tuaicnt au suderrtre Saint-RaphaëJ. Fré.jus. Sainte-Maxinre et Saint-Tropez. La population de cctte régionlittotale avait été cstimée à 4.5 000 habitlnts. On estirnait aussi que dans un proche avenir, ellecn compterâi t . cn pointe est ivale. I50 000. Cela nécessi tai t un voluurc annuel de 6.5(X).000 mrd cau potable. Les besoins agr icoles d'un pér imètre cul t i r 'é de -5 260 hectat 'es. ckrpt I 677in'igables. réclitntaient unc téserve annuclle de l3 100 (X)0 rn.r. La r'éscrve annuellc utile pour-plrvenir à la s:rtisfactiou de ccs besoins sc chiffiait à 22 millions de mr. pour tenif compte ducotnplément inrputable à l'évaporation. Il lirllait donc agir vite pour reconstruire, lutter contrela sécheresse. r 'c lancer l 'agr icul lure. le tour isnre et la v ic économique t lu départenrcnt.

C'est en I916. à ia demattde du Conseil général du Var. que l'adnlinistrarion prélèctoraleenvisage la construction d'un baruage ou dc plusieurs barrages dans la vallée de l'Argens et tlescs afTluents, M. corroy. pr-ofèsseur de grlologie à la Faculté des Sciences de Malscille, estalols chalgé par le préfet du Var de fairc des r-echerchcs sur des sites làr,ot'ables. Six empla-ccmcnts de bÙ'lases furent cxaminés et. dans une note du 25 mai I9-{6. le proÈsseur Coroysc déclare luvorable à un projet de banage dans la vallée du Reyran au lieu-dit M:rlpasset.

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Au résultat de ces études, I'ingénieur en chef du Génie Rural et I'ingénieur en chef desPonts et chaussées sont chargés d'établir des avant-projets. Le Génie Rural, en accord avec lepréfet, fait appel aux compétences du cabinet d'études Coyne et Bellier,

M. Coyne, éminent constructeur de barrages mondialement connu, fait étudier ses proletspar un bureau d'éfude.s .sou.s la direction de son gendre Bellier.

11 faut convenir qu'à cette époque, I'alimentation en eau de la région var-Est était devenued'une singulière complexité. D'un coté,Ie Génie rural poussaif à la réalisation d,un barrage surIe Reyran, approuvé par son ministère. D'un autre, les ponts et chaussées, dans le mëmetemps, mettalent en avant un projet de barrage sur la Siagnole, puis la réfection du canalromain et faisaient étudier par le professeur corroy, un second projet sur le Biançon. Le géo-

Iogue remit un premier rapport Ie 16 février 1946, puis un second le 6 décembre 1949 où ilexaminait 1e site de Fondurane et donnait un avis favorable à l'élévation d'un barrase à voûtesmultiples de 30 mètres de hauteur.

Le projet de réserves à constituer sur la Siagnole ne représentait que 3.500.000 m: alors queles besoins urbains et agricoles de 1a région avaient été estimés à 20.000.000 m3 Lintérêt âgri-cole du projet de la Siagnole se révélant insuffisant, la construction d'un barrage a été rejetéepar le ministre de l'Agriculture. Les Ponts et Chaussées poussèrent alors leurs études sur leBiançon, et par suite, le 8 juillet 1950, le professeur Corroy conhrmait I'avis favorable du 6décembre 1949.

Au terme de nombreuses discussions, deux études furent présentées le 19 mai 1951auConseil général qui se trouvait ainsi placé devant un dilemme : <Biançon+Reyran>) ou<Reyran seul >.

1. PROJET COMMUN

Au nord, le barrage de Fondurane(Siagnole et Biançon) devait permettreI'irrigation de la zone Fayence-Callian-Montauroux, et par une série de canali-sations, alimenter en eau potable lescommunes de la Côte, de Puget-sur-Argens à Saint-Raphaêl et Sainte-Maxime.Un <petit barrage de Malpasset>, reiiéà Fondurane par le canal des Vaux, étaitseulement chargé d'iniguer 1a plainedu Reyran et de I'Argens.Coût de I'opération estimé à 2.500millions de francs,

Voici le prcjel commun présen!é à l'époque,pù le Génie Ru.al et les Ponts cr chaussées.

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E S T E R F I

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2. LE GRAND MALPASSET DA GENIE RARAL

Le <Grand Malpasset> d'où pat lagrosse conduite dite <branche mère>donnant naissance à une <brancheagricole> (en pointillé. 11 s'agit duréseau d'irrigation de la plaine). Puis,au sortir d'une station de filtrage et destérilisation, à une <branche mixte>qui devait desservir en eau potable lesusagers de la côte. du Trayas àPampelonne et Cogolin, Fréjus etPuget-sur-Argens.

Coût de I'opération estimé à 1856 millions de francs de l'époque.L'assemblée ne retint qu'un seul critère : le montant des dépenses.

A qualités techniques comparables, la différence de coût s'élevait à 644 millions de francs.Le Conseil général pencha vers la solution la plus économique : le Reyran seul.

Mais le rapporteur général du budget n'appréciait pas cette solution et manifesta certainesréticences. Il voulait ailer sur place pour < éclairer sa religion >, avant d'engager des sommesconsidérables. Finalement au moment du vote définitif, il s'abstint !

Et c'est enfin, par une décision du 3 novembre 1951, que la consfuction du banage deMalpasset lut agréée par le ministère de l'Agriculture.

POURQUOI UN BARRAGE SUR LE REYRAN ?

Une fois les Ponts et Chaussées écartés, les ingénieurs du Génie Rural, chargés de lacoordination des études, po èrent leur attention sur le Reyran, tonent sec en été, qui prend sasource au nord de Bagnols-en-Forê1, à 12 km au nord de Fréjus.

Les experts de la météorologie et les hydrologues disposant d'observations très précisesconcernant les précipitations locales ont apporté les conclusions suivantes :

BRANCHÊ I\/|ERE

LEMUY BRANCHE AGRICOLE

O \-- . ' - f |npUGEJll\

|

LE GRANDMALPASSET

sce carlog.apniq!e du Provènçaa

Voici le projet définilif rdopté par le Conseil géné.al dù Vù.

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I - le total annuel des précipitations enregistées dans les stations météo de la région estpromefieur :

AgaySaint-RaphaëlFayenceCallasLes AdretsMons

426mm725mm938 mm996 mm

1043 mm (proche du site de Malpasset)1151 mm

2 - les pluies ne tombent pas d'une façon régulière. Les mois les plus <favorisés>> sont octo-bre et surtout novembre.

Une recherche plus poussée des irrégularités de ce climat méditerranéen a montré :

La sècheresse estivale est très accusée à Agay (avec 8 mm en Juillet et 27 mm en août), àSaint-Raphaël (11 et 20 mm), à Fayence (34 et32 mm), Mons (51 et 65 mm), ,-----.-- si Agay ne reçoit jamais plus de 100 mm en un mois, /

- les Adrets ont recueilli 330 mm en novembre 1951 et275 mm en janvier 1955,- Fayence 396 mm, Callas 413 ûrn et Mons 399 mm en novembre 1951.

Iæ détail des précipitations journalières avec Mons (77 mm le 19 novembre 1951) et Callas(100 mm le 7 novembre 1951).

D'autres études plus poussées sur la rétention par la végétation, l'infiltration dans les rochesgneissiques et l'évaporation, expliquent la faiblesse du débit du Reyran au cours des moisd'octobre et novembre, mais apiès une longue période de sècheresse.

PRECIPITATIONS en mm de I'EST VAROIS

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210

Les jaugeages effectués dans le Reyran, sur le site du barrage de Malpasset, ont permls

d'évaluer le volume moyen annuel à 22,70 millions 6" tn: ; et une fois tous les ffente ans a

15,75 millions de m: seulement. Ainsi en temps normal, pour un écouiement de 300 jours, lebarrage pouvait assurer un débit moyen de 7501/s, proche du débit moyen de la Siagnole.C'était donc, en principe, suffisant à la couverture des besoins, sauf en année sèche, ce quiavait conduit à compléter la retenue de Malpasset par l'apport éventuel des eaux du Biançonamenées par le canal de Vaux.

A la lumière de ces résultats, il appaftenait aux ingénieirrs de trouver les solutions pourstimuler la paresse ou apaiser les brusques colères du Reyran et par la même occasion réaliserune source de prospérité.

LES AVIS DU GÉOLOGUE

L étude géologique du site du barage a été confiée au laboratoire de géologie de la Faculrédes scienceb de Marseille (Voir carte géologique planche 04).

Dans son rapport du 13 novembre 1946, le Professeur Corroy précise dans sesconc lus ions :

POUR LE BASSIN DE RETENUE

"Malgré la multiplicité des accidents de détails affecranr le Houiller du Reyran, ainsi queson substratum de gneiss, le bassin de retenue projeté se présente d'en d'excellentesconditions géologiques âu point de vue de son étanchéité.

En effet, I'imperméabilité totale de cette Retenue est assurée dans ce "fond de bateau" auxhorizons détritiques compacts (grès et poudingues) inclus dans un massif cristallophylien quiI'enserre de toutes parts..

Des pertes ne peuvent donc se produire ni sur les flancs de la retenue, ni vers I'aval dans lavallée par continuité des couches.

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DEBIT MENSUEL DU REYRAN

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Aucun trirvail géologique d'aménagement n'est à prévoir. Quant à la question de I'allu-vionnement de la <retenue>. aucun problème particulier ne se pose, car il s'agit ici d'un petitcours d'eau. aux alluvions de galets et de sables fins peu importants. Pour conserver la retenueintègre à I'arrière du banage, des "chasses" à pér'iodes régulières et opportunément choisies.suffiront pour déban'asser la retenue des produits annuels de comblement.>>

POUR L'EMPL4CEMENT DU BARP-{GE

<Le rapport souligne d'entrée que le problèrne du barrage est plus délicat à résoudre : cngros. si la topographie de la -sorge du Reyran se présente très fàvorable au sud de la Buème.avec aspect homogène du socle gneissique du Tanneron. une étude détaillée de ce secteurmonl le plrrs de corrpler i té.

Nous avons noté d'autre part I'existence d'une perte du Reyran au sein des sables alluvionnzrires et au contact de cette faille. lorsqu'elle traverse le lit môrne de la livière.

En conclusion, d'ores et déjà nous pouvons indiquer que le banage du Reyran ancr'é dansles gneiss à pendage aval. traversés par des diaclases plus ou moins impoftantes avec ljlons depegmatite, exigera des travaux d'étanchement qui devront être pratiqués avec grand soin.

ll sera nécessaile d'imperméabiliser le sol dc fbndation et des appuis par des injections decirnent selon un voile normal. (Nous pouvons donner comme exemple d'un voile analo,guecelui qui a été exécuté pour le bamage de Sarrans sur la Truyère).

La stabilité des versants d'appui étant bien définie. il est néanmoins utile d'examiner dèsque possible par déroctage et petites galeries leur constitution interle, principalement dans lesparties superficiellement altérées ou recouvertes d'éboulis. La roche saine doit être ainsirepérée dans I'axe d'appr-ri, notamment au dessus de la surface de la rivière et dans le lit, versles milier-rx latéraux de la surface d'appui et sous la croûte d'altération des versants supérieurs.Car lors de la construction du bana-ee. n'oublions pas que les ten'assements devront êtrepoussés autant dans le haut que dans le bas, bien que en haut la pression statique soit plusfaible. Rappelons encore que la déconposition d'une roche est croissante du thalweg vers leshauteurs.

La roche saine sera donc repér'ée pârtout. jusque dans le lit de la rivière. pour éviter dessurprises au moment de I'ancrage.

La perte d'eau signalée à I'amont de la gorge, sera également découverte pour se rendrecompte du trajet. en apparence assez superficiel. parcouru par le fluide.

Nous préciserons sur le terrain la position de ces travaux de recherche de la roche saine, dèsquc ceux-ci auront été décidés."

Dans une seconde note, le géologue confirmait son diagnostic sur le bassin de retenue ctinsistait sur les précautions nécessaires à prendre avant la construction proprement dite dubarrage:

"Le bassin de retenue se présente dans d'excellentes conditions géologiques du point de vuede son étanchéité. Mais lc problème du barrage est plus délicat à résoudle. Des éboulis cachentle substratum qui semblc très altéré quand on peut 1'observer. Nous avons noté, d'autre partl'existence d'une perte tlu Reyran au sein des sables alluvionnaires et au contact d'une faille(subverticale perpendiculaile au lit à I'entrée de la gorge) lorsqu'elle traverse le lit de la rivière.

La série des gneiss du Reyran est loin d'être homogène et les assises d'un futur bamagedoivent être préparées par de sérieux ttavaux de recherches. Notons surtout I'aval pendage desgneiss et la présence de fllons de pegmatite aux phéno-cristaux fàcilement altérables, comme

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susceptibles de provoquer des pertes plus ou moins importantes sous I'ouvrage et dans lesépaulements rocheux du barrage.

Deux emplacements nous paraissent intéressants :- A 80 m au sud environ du pont de la Buème, peu après l'entrée de la gorge,- A 35 m au sud de ce oremier s i te.

Plus on s'éloigne de ces deux points vers 1e sud, plus il apparaît que la gorge s'élargit et queI' altération des roches s'amplifi e.>

En conclusion, le Professeur Corroy recommande à nouveau une cefiaine prudence :< Le barrage exigera des travaux d'étanchement qui devront être pratiqués avec grand soin.

Il sera nécessaire d'imperméabiliser le sol des fondations et des appuis par des injections deciment selon un voile normal. La stabilité des versants d'appui étant définie, il est néanmoinsutile d'examiner dès que possible par déroctages et petites galeries leur constitution inteme. Laroche saine sera donc repérée parlout jusque dans le lit de la rivière pour éviter des surprisesau moment de I'ancrage. La perte d'eau signalée à I'amont de 1a gorge sera également décou-verte pour se rendre compte du trajet, en apparcnce superficiel parcouru par le fluide. >

Et le géologue achevait en indiquant qu'il préciserait sur le terrain la position de ces travauxde recherches de la roche saine, dès que ceux-ci auront été décidés.

Cette étude géologique a été reprise en Novembre 1949, mais nous n'avons trouvé aucunetrace auprès des archives communales et départementales. Il faut néanmoins savoir queI'implantation du barrage a été décalée de 200 m peu svant sa construction, sans ûucuncomplément d'étude géologique semble-t-il.

LE PROJET DE CONSTRUCTION DU BARRAGE DE MALPASSET

Les travaux de construction du barrage de Malpasset, cumulant les eaux du Reyran et leseaux d'hiver du Biançon, ont été déclarés d'utilité publique par arrêté préfectoral du 8 janvier

t952.Ils comprennent essentiellement la construction d'un barrage réservoir sur le Reyran, en

vue de satisfaire les besoins en eau de la région Est du département, notâmment :- l'irrigation des basses vallées du Reyran et de I'Argens,- I'alimentation en eau potable des Communes de Fréjus, Saint-raphaëI, Puget-sur-

Argens, Roquetrrune-sur-Argens, Sainte-maxime et Sâint-tropez ainsi que la partielittorale des Communes de Grimaud, Cogolin, Gassin et Ramatuelle, étant entendu que desconcessions à usage d'irrigation pourront être accordées 1à où les conditions locales lejustifieront,

- le barrage servira également à résorber les crues du Reyran et à former cloisonnement derupture des incendies de forêt dans I'Estérel.

DESCRIPTION DES LIEUX

L'emplacement du barrage, se situe sur le cours du Reyran, en aval du confluent avec laBueme, au lieu dit <Malpasset> au point kilométrique 16,625 dr;.C.D.31- Dans ce quartier, sur500 m de longueur environ, le Reyran traverse un défi1é entre deux collines du massif del'Estérel. En amont du barrage, 1a vallée s'élargit et se prête tout particulièrement à l'accumu-lation des eaux. Etant donné la nature rocheuse de la fondation sur tout le développement du

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profil sn travers du défi1é, le choix du type de I'ouvrage s'est porté sur un barrage en lorme devoûte d'axe vertical.

Voir planche 03.le pl.n de sin'ârion dù bMâge

ETUDE DU PRO.IET

Le cabinet Coyne & Bellier, avant de fixer I'emplacement du baffage, s'est mis en rapportavec le professeur Corroy en octobre 1950 pour une visite des lieux. C'est la seule tbis où uncontact entre ces deux hommes s'est produit. En effet, le professeur CORROY s'est aperçu quele cabinet Coyne & Bellier acceptait ses suggestions mais n'en tenait qu'un compte relatif.

Endéf ini t ive,c 'estCoynequiadécidél 'emplacementdubanage; i l lechoisi tà200mètresen aval de celui préconisé par le professeur Corroy à la fin de novembre 1950. Consulté, leprofesseur Corroy a donné un avis favolable à ce déplacement.

Le cabinet d'études Coyne & Bellier a été officiellement chargé du projet du barrage deMalpasset. Un contrat lui confiait 1a mission d'aider le département dans cette construction.

Qualifié d'assistant technique, Coyne faisait figure de spécialiste en cette matière depuis qu'ilavait réalisé de nombreux barrages en France et à l'étranger

Le 4 juillet 1952, par délibération de la Commission dépafiementâle, le préfet est autoriséà charger le service du Génie Rural du contrôle et de la surveillance des travaux deconstruction du barrage pour le compte du département.

Le barrage terminé un autre contrat a été conclu le 15 lévrier 1956 entre le département etune Société de photo-topographie, 1ui donnant mission d'exécuter des opérationstopographiques complexes nécessaires à la détermination des déformations du bamage.

Ainsi I'organisation d'études et de contrô1es de la construction du banage était mise enplace. Seul problème : Ia mission de contrôle du géologue n'a pas été définie.

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CHOIX DES FORMES DE L'OWRAGE

Alors que les études d'avant-projet ont été réalisées sur la solution d'un banage-poids, letype de barrage retenu a été le barrage-voûte en paroi mince. C'est Coyne qui, pour des raisonsd'économies, a proposé cette solution dans le cadre du concours d'entreprises.

Les formes plus << molles > de la rive gauche ont conduit à prévoir une culée d'envfuon10m de haut qui permet de tracer une voûte de rayon relativement court (100m). On peut ainsiréduire sensiblement le volume de la voûte proprement dite. (Voir planche 05 : Vue en plan dubarrage.)

Pour éviter de prolonger la culée jusqu'à sa renconfe avec le rocher sain à la cote +102,00des plus hautes eaux, on a prévu un mur en aile sensiblement perpendiculaire aux lignes deniveau. De cefte façon on évite que la culée soit soumise à une sous-pression qui exigerait dela dimensionner en barrage-poids. Sur la rive droite, la voûte vient buter à sa partie supérieurecontre un piton rocheux massif. En ce qui concerne les formes de la voûte, on â choisi unevoûte mince à rayons variables avec la profondeur, non seulement à I'aval mais aussi à I'amont,solution qui permet, au prix d'une légère complication des coffrages, une meilleure utilisationde la matière.

Il faut noter que, malgré de légers surplombs, chaque plot du barrage a sa stabilité propreassurée. On a ainsi tracé un ouvrage présentant un axe de symétrie qui vient s'inscrirerationnellement dans la vallée, tout en restant de construction simple.Fondé à 6,50 m au-dessous du lit du Reyran, il devait avoir 60 m de hauteur, entre la cote42,50 m et la cote du couronnement 102, 55 m. (Voir Planches 06 et 07)

En définitive, les dimensions principales de la voûte sont les suivantes :

- Rayon amont en crête (cote 102.00)3 ,- Epalsseur en crete

- Angle d'ouverture en crête- Développement en crête- Épaisseur maximale : env.- Hauteur au-dessus du lit de la rivière.

100 m1.50 m145 grades255,76 m6,90 m59 m (Au-dessus des fondations à l'altitude +43,50 m.)

L'appui rive gauche est complété par une culée d'environ 10 m de hauteur et par un mur enaile normal aux courbes de niveau.

La crête en dehors de la partie déversante est munie par mesure de sécurité de deuxpnrapets. Elle est élargie, à 2,55 m par des éléments préfabriqués en béton, pour faciliterI'accès aux organes de manæuvre de la prise d'eau et de la vidange et améliorer I'aspectarchitectural de I'ouvrage. La partie non déversante ainsi que la culée et le mur en aile sontarasées à la cote +102,55 m.

L épaisseur de 1,50 m au sommet de l'édifice en faisait à l'époque le barrage le plus minced'Europe !

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LES OAVRAGES REGU LATEARS

Délerson à l'âllnude +100.40 m

Ils comprennent l'évacuateur de crues et la vidange.

L'ÉUACUATEUR DE CRUES

Le barrage est muni d'un déversoir formant évacuateur de crues dont le seuil déversantconstruit à la cote +100,40 m a une longueur de 40,97 m.

Il est profilé afin d'améliorer l'écoulement et de rejeter la lame déversante le plus loinpossible du pied du barrage. Sa forme est très sensiblement celle d'un profil de Greager tracépour une charge de 1,60 m. Ce déversoir est capable d'un débit de 165m::/s aux PH.E. ( plushautes eaux) et de 250 m3/s sous une charge de 2,l0 m (cote de la crête du barrage +102,50 m).

Un tapis de protection en béton armé, de 0,50 m d'épaisseur minima protège les abordsimmédiats de la voûte contre les affouillements.

LA VIDANGE

La vidange est montée dans le plot IJ à 4 m. du joint I.(Voir coupe planche 08 suivant I'axe de vidange)

Elle est constituée par une conduite métallique de 1,50 m de diamètre, traversant le pied dela voûte à la cote + 45,50 m. L entrée de la conduite est protégée par une grosse grille en bétonarmé dont les barreaux de 0,13 m sont espacés de 0,25 m.

La conduite est femée :- à l'amont par une vanne levante de type <wagon>. Cette vanne peut être relevée à l'aide

de brimballes grâce à un treuil à crémaillère situé à la cote +102,50 m. Un plancher de visiteà la cote + 99,50 m permet les réparations éventuelles.

- à I'aval par une vanne du type < Papillon > de même diamètre que la conduite métallique,pemettant le réglage du débit de la vidange du barrage.

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La <vanne-wagon>> se meut sur un chemin de roulement réalisé à l'aide d'élémentspréfabriqués en béton armé, sans aucun guidage métallique en dehors de la zone normale defonctionnement de la vanne. Le fruit de ce chemin de roulement est de 0,15 m/m. Il n'apas étéprévu de reniflard afin de simplifier le génie civil de la vidange. Le poids et la résistancemécanique dè 1a vanne ont été prévus de telle sorte que les risques de cavitation et dedépression à I'aval de la vanne ne soient pas préjudiciables à la tenue de cet organe de sécurité.Cette vanne s'ouvre automatiquement dès que le niveau de 1a retenue dépasse la cote +99,50 mafin d'écrêter les crues éventuelles dès qu'elles se présentent, sans pour cela dépasser le débitmaximum autorisé à 1'ava1 (50 m:/s). La chambre de manæuvre de la vidange se trouve au piedaval de l'ouvrage en dehors de la zone d'impact de la lame déversante. Une courte galeriecouverte permet d'accéder à cette chambre à I'abri des embruns du déversement.

Une vanne de garde de 1,30 x 1,90m peut obturer la conduite métallique pour les visites et1'entretien.

Sous la retenue normale du plan d'eau à I'altitude + 98,50 m, la vidange est capable d'undébit de 35m: /s. Le débit écoulé sous la retenue maximum reste inférieur à 40m: /s.

LA PRISE D'EAU(Voir planche 09 : Coupe du barrage à la verticale de la prise d'eau.)

La prise d'eau est implantée à 4 m. du joint M. Elle est constituée par une conduitemétallique de 0,90 m de diamètre traversant radicalement le plot NM à la cote + 79,50 m.U entrée de la conduite est protégée par une fine grille métallique de 1,30 x 1,70 m dont lesbarreaux sont espacés de 0,025 m. Cette grille est relevable jusqu'à la crête du barrage pour lesbesoins du nettoyage et de I'entretien , le long d'un chemin de roulement incliné avec un fruitde 0,05. La conduite peut êfte fermée à I'amont par une vanne de garde de 0,75x1,20 m, quipeut également être relevée jusqu'à la crête du barrage.

Cette conduite est fermée à l'aval par deux vannes montées en parallèle qui permettent unréglage convenable du débit sous toutes les charges. Une ventouse de 0,50 m de diamètre,piquée sur 1a conduite immédiatement à I'aval de la vanne, évite les dépressions dans laconduite aval. Cette conduite dès sa sortie de la cabine de manceuvre est enterrée Dour assurer

I r \ùne Pdpr l lon res le le déb i t de la v ida ige du bMâge.

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au mieux sa protection. Son diamètre passe de 0,80 m. à 1,25 m par I'intermédiaire d'unraccordement tronconique afin de réduire au maximum les peftes de charge.

Le débit sera de 1600 l/s aux plus basses eaux. Ces vannes sont suivies de deux conduitesparallèles débouchant dans deux compartiments étanches situés à I'amont du canal dedérivation des eaux. Les deux compartiments sont séparés du canal par deux vannes Stoney, cequi permet de continuer I'alimentation avec une seule vanne de réglage, l'autre pouvant êtredémontée. La tête amont du canal de dérivation des eaux comporte en outre un déversoir desuperficie permettant l'évacuation totale du débit excédentaire fourni par l'ouverture en grand,sous les plus hautes eaux, des deux vannes de prise.

La vanne de vidange et les vannes de réglage de la prise d'eau sont mues par des servo-motsurs et possèdent en secours des organes de commandes à main. De plus, I'ouverture de lavanne de vidange s'effectuera automatiquement dès que les eaux de la retenue atteindront leniveau des plus hautes eaux.

LE MODE DE CONSTRUCTION DU BARRAGE

Le banage formera une voûte à rayon variable, divisée en l7 claveaux indépendants, A BC D E F G H I J K L M N O P Q, allant de la rive droite à la rive gauche. Les claveaux aurontune longueur de13,50 m séparés par des joints de contraction, à I'exception du premier et dudernier qui auront respectivement 13,88 m. et 11,38 m de long.

(Voir planches 06 et 07 : Elévations <<Amont>> et <Avab> du banage)

La masse de I'ouvrage sera faite en béton de gros agrégats dosé en principe à 300 kg deciment par m3 de béton en æuvre, ce dosage pouvant d'ailleurs être réduit ou augmenté selonles résultats des essais de résistance des éprouvettes de béton.

Le bùa8e en conslruction,

La culée rive gauche sera construite en 2 claveaux de 14 m de longueur, dosés en principeà 250 kg/m:.

Les joints de contraction de la voûte, munis d'un système d'injection approprié, serontclavés en fin de chantier, avant la mise en eau, et lorsque le banage aura atteint sa températured'équilibre. Les joints seront fermés à I'amont par des lames de cuivre assurant l'étanchéité.

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Le lâchage des eaux à I'aval du barrage ne sera pas non plus à redouter, d'abord parce quele débit maximum n'excèdera pas 50 m:/s et en période d'étiage ne pourra s'effectuer, sauf casde force majeure, que 24 heures après avis par voie d'affiches à la Mairie de FREJUS etpublication dans la presse.

OBSERUATIONS DES DIFFERENTS INTERVENANTS LE lCT AVRIL 1953

MM. les Maires de Callian et des Adrets ont déclaré n'avoir aucune observation à formuler.M. le Maire de Bagnols a fait observer que les mines de Garrot et de la Madeleine appar-

tenant à la Commune de Bagnols ayant leur voie d'accès sous I'eau devraient, pour pouvoircontinuer leur exploitation, disposer d'un chemin de desserte établi au dessus de la cote+102,00 et les reliant, soit au C.D. 37 dévié, soit au C.D.4. Il a demandé en conséquence lacréation d'un chemin reliant :

a) les mines de Garrot et le C.D. 37 dévié en amont de la zone d'immersionb) les mines de la Madeleine et le C.D.4 au quartier de la Gardiette.

M. Etienne, Inspecteur des Eaux & Forêts, représentant le Conservateur des Eaux & Forêts,a estimé que ces 2 chemins, s'ils étaient reliés entre les mines de Ganot et les mines de laMadeleine par un chemin au-dessus de la cote +102,00 seraient sufhsants pour la vidange desforêts domaniales situées sur la rive droite du Reyran.

La Société exploitant les Mines de Ganot a remis 1es observations motivées par I'exécutiondu barrage, de même que la Société des Mines de I'Estérel (Mines de Bozon à I'aval dubarrage).

Le Directeur du Syndicat des Digues du Reyran et le Président de la C.G.A. (ConfédérationGénérale de I'Agriculture) ont admis que pour le maintien, à I'aval du barrage, du niveau de lanappe phréatique on devrait laisser, entre le 1e. avril et le le. octobre, un débit permanent de15 litres par seconde, non compris les eaux de fonctionnement de I'usine de relèvement defiltration et de stérilisation. Ce débit a éIé acceplé par M. I'Ingénieur en Chef du Génie Rural.

Enhn, les représentants de la Direction des Travaux Maritimes à TOULON ont faitobserver que le barrage se trouve dans la zone frontière et doit de ce fait être soumis à uneconférence mixte.

Source : extrail du procès verbal de visite du I er avril 1953, Dossier technique des Achives Communales deFréjus.

Dossier de concours Bureau d'Etude Cotne et Bellier - Grans Trava*t de Merseille (Archives Dépar-tumenrales de Draguignan. Cotation 746379)

Rapport de JB. Gaignebet. Professeur agrégé au Lycée Dumont d'Urville. Vice-Président de la Commissiondes Sites du Var 1956.

Rapport du l3 novembre 1946 de I'Etude Céologique d'un projet de bassin de retenue sur le Reyran au nordde Fréius.

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LA LISTE DES ENTREPRISES

Les Entreprises admises à participer au concours pour la construction du barrage-réservoir du Reyran.

33 - Société Générale d'Entreprises, 56, rue du Faubourg SainrHonoré, Paris (8")

27 Entreprise OSSUDE & BLANC, I 1 bis, rue d'Aguesseau Paris (8")

22 - Entreprise Léon CHAGNAUD & Fils, 180 - 184, Bd de Paris, Marseille.23 - Etablissements FOURRE & RHODES, 20, rue de Chazelles, Paris (17").

06 - Société <Les Travaux Souterrains" 36 bis, avenue de l'Opéra Paris (l*).

26 - Société Marseillaise d'Entreprises et de Constructions, 46, Cours Pierre Puget,Marseille.

25 - Société des Grands Travaux de Marseille, Succursale de Marseille, 18 bd. Notre Dame,Marseille

24 Société Auxiliaire d'Entreprises Electriques et de Travaux Publics. Direction de la

Région, 4 place Sadi Carnot, Marseille.18 - Société Anonyme des Entreprises A. MONOD, 64, rue de Miromesnil, Paris (7').

17 - Entreprises Léon BALLOT, 755 bd Haussman, Paris (8f (titulaire du marché)16 - Entreprises des Grands Travaux Hydrauliques - Centre de Marseille, 107, La

Canebière, Marseille.14 - Société de Constructions des Batignolles, 11, rue d'Argenson, Paris (8').

l2 - Entreprises de Travaux Publics André BORIE - 42 rue de Chateauneuf, Nice (4.M.).

l0 - Compagnie d'Entreprises Electriques, Mécaniques et de Travaux Publics, 37, rue duRocher, Paris (8").

07 - Entreprise Générale de Travaux Publics Jean-Charles Stribick, 5, rue Charles de

Gaulle. Sainr Etienne (Loire).

05 - Entreprise Industrielle, 29, rue de Rome, PARIS ( 8').04 - Entreprise Française de Constructions & de Travaux Publics, Direction Régionale du

Sud-Est, 1 14, rue de Rome, Marseille.03 - Société Anonyme des Entreprises Truchetet & Tansini, 9, rue Denis Poisson,

Paris( l7').02 - Entreprises Industrielles & de Travaux Publics, 39 rue de Washington, Paris (17")

0l - Entreprise Campenon-Bernard, 5 rue Beaujon, PARIS (8')

20 - Entreprtse Gianotti Frères, 33 btl ile Ia Liberté, Marseille (B.D.R.) (co't'ttulaire du

marché)

LE CHANTIER DE CONSTRUCTION

Une commission administrative de concours est désignée, présidée par le préfet, composée

de tous les techniciens, d'une délégation du conseil génêral et des représentants de l'adminis-

tration financière. Elle se réunit à trois reprises pour choisir I'entreprise qui donnera le maxi-

mum de garanties aussi bien sur le plan de la compétence, de I'expérience que de la techmc-

ité.Le groupe d'entreprises Léon Ballot et Gianotti Frères est agrée et le marché est signé le 25

Tévier 1952. La solution proposée par 1'entreprise est celle d'un barrage voûte à paroi mince.

Les travaux commencent le ler avril 1952. En même temps ont lieu I'ouverture de la carrière

et I'installation de deux usines : 1'une pour le concassage, I'autre pour la fabrication des

agrégats à béton.

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(Voir planche 10 : Les différentes étapes de la construction du banage)Préalablement à la construction du barrage, le professeur Corroy avait prévu des travaux de

recherches géologiques en galeries. Or, un seul sondage carotté a été exécuté à I'emplacementdu barrage. Il apparaît dès le début que le rôle du professeur Corroy s'estompe. Coyne juge

inutile de procéder au creusement de galeries de prospection et fait exécuter seulement deuxgaleries en 1951 et 1952.

Sur la possibilité d'un crédit de 27 millions prévu par le dépafiement pour exécuter cestravaux de recherche, il a été estimé que pour ce genre de barrage 8 millions de fiancssuffiraient.

Le 17 juin 1952, premier constat géologique : .< Lorsque les quartz et feldspathsprédominent, le gneiss est compâct et dur, Lorsque les micas blancs ou noirs sontabondants, le gneiss devient schisteux et dès lors altérable >.

19 août 1952, deuxième constat géologique : << Le déroctage a mis en évidence unnombre extrêmement élevé de cassures d'amplitudes diverses bien que jamais trèsimportantes. Ces petites failles se présentent souvent comme des zones d'altération danslesquelles prennent naissance des produits argileux d'épaisseur variable >>.

Le 9 décembre 1952, le Génie rural faisait savoir au professeur Corroy que I'exécution desfouilles donnait lieu à quelques mécomptes, Ia roche n'étant pas aussi compacte qu'il avait étéprévu et lui demandait s'il voulait assister à la visite de Coyne qui devait avoir lieu le 17décembre 1952. Le professeur Corroy n'a pas assisté à cette réunion et, dès Ie début de 1953a considéré que son rôle était terminé.

C'est dans ce cadre étonnant que vont se poursuivre, pendant deux ans, les travaux deconstruction du barrage. L entreprise, en quelque sofie nantie de son expédence, fait ce qu'elleveut etjuge inutile la collaboration du géologue. Limpofiance capitale de la qualité des appuisdu barrage a ainsi été sous-estimée.

i86 ouvriers participèrent aux immenses travaux. Aucun incident grave ne ralentit leurmarche. Toutefois, on reste surpris du nombre relativement élevé des jours de gelées...

Quelques chiffres :

l3 132 m: de déblais ordinarres.20 079 mt de déblais rocheux,139 tonnes d'acier pour béton,5,7 tonnes de fers et aciers profilés,22 000 mz de coffrage pour effectuer les coulées de béton,51 000 mr de béton mis en æuvre au rythme de 300 mr par jour,

1 7 52 m de forages au marteau,I 562 m de forages au super-marteau,1 000 cubes de béton prélevés pour être analysés par le Laboratoire de l'Arsenal de Toulon.

Les essais à 8 jours, 28 jours et 90 jours furent reconnus de <résistance convenable'>.

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Lc brFree en constrùction

Au cours del'êtê 1953,le barrage commençait à s'élever. Il était achevé 14 mois plus tard,en octobre 1954.

Par rapport aux quantités initialement prévues au marché, certains dépassements ont étéjustifiés par le Génie rural. Ainsi il avait fallu approfondir les fouilles du socle du barrage de4 m, y couler des bétons supplémentaires, tendre les arcs de la voûte pour augmenter leurpoussée sous I'action de I'eau et y inclure des aciers pour éviter les risques de < flambement>> des arcs supérieurs. Les fouilles de 1a rive gauche ont été approfondies de 8 à l0 m pour yinstaller une culée tenant sous le seul effet de son poids et épinglée par 2 tonnes d'acier. Toutesces mesures se sont soldées par l0 000 m: de béton armé supplémentaires.

LA RECEPTION DES TRAVAUX

La réception provisoire des travaux de construction du barrage a eu lieu le 9 février 1955et le 1* août 1956.

Il n'y aura pas de véritable réception définitive. En effet, le remplissage du barrage était trèslent et, au début de I'année 1957, trois ans après I'achèvement des travaux, le plan d'eau setrouvait bloqué à + 85 m. Cette situation était de nature à créer quelques hésitations, et I'onsavait que, pour des raisons administratives tenant à des tenains non expropriés en amont, onne pouvait pas le remplir de sitôt.

Pouvait-on prononcer 1a réception définitive avant le remplissage complet de la retenue ?Dans sa séance du l3 février 1957, le Conseil général eut un long débat à ce sujet ; malgré lesassurances de Coyne, le principe de la réception définitive n'a pas pu être arrêté. Il convient denoter par surcroît, que les retards apportés par cette formalité entraînèrent pour le DépartementI'obligation de verser à l'entreprise une vingtaine de millions de francs au titre des intérêtsmoratoires.

Le procès-verbal de réception définitive de I'ensemble des travaux fut enfin signé par lesecrétaire général de la préfecture, le préfet étant absent. Il prenait en référence la visite dubarrage du 1* février 1957 par la Commission de I'hydraulique du Conseil général dont l'ordredu jour était : <<Visite du Conseil général avant la réception définitive>.

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LE MONTANT DES TRAVAUX ET LEUR FINANCEMENT

Extrait de la lettre-préf'ace de Monsieur Soldani, Président du Conseil général. adressée en1956 au profèsseul J.B. Gaignebet :

Monsietr r Ie Prolàsseur

.rJ'ai, cornrne beaucoull, L'horreur des citations de chiffres, nnis je nc ;sounai pas, tttut dentênte passer sous silence que ce projet qui doit permettre d'alinenter en eau potable tout leiilroral varois depuis la litnite des Alpes-Moritimes jusqu'au Ccrp canarat, devra égulementpennettrc (et la chose est d'itnportance) I'irrigation de près de 2000 hectares de tetains dansles ba.sses vctllées tlu Reyron et tle l'Argens et une superfi(ie à peu près égale de terres urablesdans Ie Canton de Fayence.

v(uî-otl une intlication sur Ie montûnr tle Ia dépense 'l EIle e.st de l'ordre de 1.871 .000.000Francs- Elle se détnmpose comnte suit :

Barnrge cle Malpus.set el ouvrages onnereCutal print ipal d'utkluction d'euuRé,seau de tlistribution d'euu potable sur le littorulRéseau d'irrigution

749.000.000 F440.000.000 F

2.017.000.000 F1.635.000.000 F

PoLtr Ia réalistrtion de ltt partie agritole de te pnlet (barrage, cunal principal, résetutd'irrigation) le département qui bénéfitie d'une subvention du ministère tle l'agriculture de60 Vo tle lu dépense, doil trssurer le.finurcentent tlu contplément au nu)\'en tle prêts tlu CrétjitAgricole utt taur d'intérêt et d'amortis:iernent de 4 7a.

Utt.financenterù contpurable ttvec I'ctide du ntinislère tle I'apriculture. de l'intérieur et tleIa reconstnrt'tion, 6t prér'u poLo' le réseuu d'euu polable.

Les emprunts contra(tés par le départernenr rcprésentuû, en ottendunt Ia vente de I'eau etla rentabilistrtion tlas int'eslissernetlts, urr e.ft'ort utrtsitléruble du Conseil gûtérctl puistlu'il selratluira par des annuités de 136.200.000 F dont :

Ba rrageCanal print ipal,Réseuu d'irrigation,Réseau d' eu u potallle.

12.000.000 F7.040.000 F

26.160.000 F91.000.000 F

C'est une Iourde charge pour nos.fintmces tlépartenentales. Mais quand on son,qe au.\besoins inunenses tle nos pt4tLlalions vtuttises, aul nécessités cruciales des pét-iotles de pointe^ccusées I'été par l'tffiux nnssil tles toLtristes sur notre (ôre, peut-on vulablement opposer lescltttrges Jist'ales de tltacun aux besoins tle rous ?

L'ampleu4 la hauteur de Ia voûte de l'ouvruga de Malpasset placent ce trav{til au premierrung des borruees sintilaires tutl pur Ia hurdiesse de son trocé que par l'écortontie de son pnrde revient, nonobstont cependant toutes les garanties de sécurité que la technique moderne uexi gées de Iui...

Le barnrye de Malpasset esr olrtre clnse qu'mt nlonuntent élevé à I' gloire cle l'eturvivitiante et générutrice de nos sols provançaur de.sséchés par le soleil...,

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LA MISE EN EAU DU BARRAGE

La mise en eau commença avec les pluies de I'automne 1954. Le confluent de la Buème àl'altitude + 48 m fut rapidement atteint et le bassin lacustre parut se développer vers I'ouest,vers le pic de la Gardiette ; puis au nord vers Cabris et la route Napoléon, il atteint etsubmerge les mines de la Madeleine (+ 60 m), le confluent du Cogordier, celui de Font-Freye(+ 70 m). Au bout d'un, an le lac atteint le confluent du Maraval à la cote + 80 m. (Voir planche

1 I : Diagramme de mise en eau du barrage)

Vers la mi-novembre 1959, le niveau de I'eau n'est encore qu'à 7 m au-dessous du niveaude la crête alors que les premiers suintemenrs apparaissent sur la rive droite de I'ouvrage. Despluies torrentielles s'abattent sans discontinuer sur tout le canton. Le premier remplissage,phase critique de la vie d'un barrage, s'effectue sans aucun contrôle possible. En atteignant leniveau normal de + 98.50 m. le lac accumule un volume de 47 millions de m:. Le désastre seproduit alors le soir du 2 décembre 1959 quand l'eau du banags atteignait pour la premièrefois le haut de l'édifice à I'altitude + 102,00 m. Le remplissage rapide des quatre derniers

COTES DE REMPLISSAGE

$H$HHhhBËH$5555555555Ë= 9 r : 9 = Q E e r Q =o o o o o o c , o o < ) o

110 ,00

b 100,00z 90,c0l

fi 80,00Z 7n nôz - ' - -

60,00

RUPTURE

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mè1res en moins de 24 heulcs venait de provoquer un véritable effet de choc sr-lr la structureclu barrage. Le barrage céda à 2l h l1 précises.

Sourte : Rtt l t l r tr t t le J.B. Gaigncl>et. La tmgé ie t le Malpds\(, t put 'Donqt Oli \ . ier.

LES ESSAIS DE DEFORMATION DU BARRAGE

En décembre 1954, alors que les travaux du barrage étaient terminés. le Génie luraldemandait au préfèt de faire étudier les déformations de la voûte pendant la mise en eau. Le 7Janvier 1955, la Commission Départementale autorisait la signature d'une convention avec laSociété de Phototopographie. Cette Convention fut signée le 15 Février 1956, l5 mois après larequête.

Fort heureusement, la Société n'avait pas attendu pour commencer ses études.En Septembre 1956, le plan d'eau étant à la cote +'79,'75 n.r, er.r Juillet 1956 à la cote

+ 83,35, en Jui l let 1958 à la cote + 87,30 m et en Jui l let 1959 à la cote + 94,10. la Sociétéprocéda à des vérifications au demeurant foft complexes.

Le banage avait <bougé> mais dans des proportions très faibles :

- en altitude, dans le sens vertical. les déplacements variaient de 0 à 1.2 mrn.- sur le plan horizontal. langentiellement à la voûte, ils atteignaient un maxirnum de 2 mm,

en direction des appuis. donc normalement,- radialement, c'est-à-dire en suivant horizontalement le rayon de la courbe représentée par

la voûte. les valeurs adrnissibles étaient les suivantes :

- 5-5 à 90 mrr à la cote + 100.00 rn- 45 à 80 mm à la cote + 90.35 m- 65 mm à la cote + 80.00 m- 25 à 50 mm à la cote 70.00 m- l0 à 30 mm à la cote 60,00 m- 5 à l0 mm à la cote 50.00 m.

Les déformations décelées dans cette dernière direction n'ont pas dépassé le l/10" de cesvaleurs théoriques.

On pouvait en déduire que Malpasset résistait correctement à la poussée des eaux.Cependant, au cours dejuillet 1959, les relevés topographiques font apparzrître un déplacementde 17 millimètres du pied du barrage. Le rapport ne sera transmis z\ Ia préfecture que quatremois plus tard, en considérant que cette dél'ormation n'était pas anormale et ne compromettaitpas la solidité de I'ouvrage.

Et pourtant, le chiffre de l7 rnillimètres, sans être exorbitant, était important. Il y avait làune anomalie qui aurait nécessité une attention particulière car il s'agissait d'un comportementanormal du tenain de fondation qui présageait d'une rupture possible du barrage.

Et I'on arrive ainsi aux derniers jours de I'histoire de Malpasset.

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LES LIMITES DU LAC DE MALPASSET

Les limites du lac de Malpasset, conditionnées par I'altitude des plus hautes eaux du barrageà + 102,50 m, ont fait I'objet d'une expropriation pour cause d'utilité publique sur lescolnmunes de Frejus, Bagnols-en-Forêt, Callian, les Adrets-de-l'Esterel et Montauroux.

Le tableau et le plan ci-dessous, résument les dispositions de I'anêté préfectoral de cessibilité :Expropriation pour cause d'utilité publique pour I'accumulation des eaux à I'amont dubarrage.

Extrait de I'arrêté préfectoral de Cessibilité du 17 Novembre 1956

COMMUNES LIFU - DITSURFACES

PRISEShectares

PROPRIETES

FREJUSAmbons

MalpassetAmbonsAmbons

0,294022,5æO4.95300.3250

PRIVEECOMMUNE

PRIVEEPRIVEE

SOUS .TOTAL 24,1260

BAGNOLSEN

FORET

BruèmeMagail

La MadeleineLes EschollesLes Escholles

1,550CI ,430C1 ,327e0,7004

153,4900

PRIVEEPRIVEEPRIVEE

sré t\4tNEsCOMMUNE

SOUS .TOIAL 't58,497!

CALLIAN

GarrotGanotGanotGarrotGarrot

0.38453.67000,00900,10520.9660

PRIVEEPRIVEEPRIVEE

sté MtNEsPRIVEE

SOUS .TOTAL 5.1347LES ADRETS Les Outes 1 .697C COMMUNE

SOUS -TOIAL 1,€970MONTAUROUX Les Oures

L'Abey5,320C4.005c

COIUMUNECO[i!MUNE

sous -ïoTAL 9,3260

TOTAL 202,7797

Plan parcellaire des terrains submergés

PIAN PARCELLA|RE DES TERRIINS SUBMERGES COIVMUNÊDE

CALLIAN

DE

Section K1 ^eâ-

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LA CAPACITE DE LA RETENUE

Volume de la retenueVolume utilisableVolume d'eau morteVolume dtécrètement des crues

LES TRANCHES D'EAU DU LAC

49 300 000 m:24 560 000 m:22 000 000 m:4 000 000 m:

Des jaugeages effectués au Reyran et de I'examen du régime des pluies des 70 dernièresannées, le Génie rural avait conclu que le bassin du Reyran foumissait en année moyenne22 700 000 m: d'eau et tous les 30 ans l5 750 000 m3 seulement. C'était donc. en princrpe,suf- fisant à Ia couverture des besoins, sauf en année sèche, ce qui avait conduit à compléter laretenue du Malpasset par I'apport éventuel des eaux du Biançon par le canal des Vaux.

La cote la plus favorable à la desserte de la région par gravité étant la cote +25m, etf idéed'élever le barrage à la cote +100m n'ayant pas rencontré d'opposition sur le plan géologique,on avait conçu d'établir derrière le barrage :

- une retenue immuable, dite <<tranche morte>>, de 22 millions de m:, du pied de I'ouvragejusqu'à lacote +85m. C'était la < flaque > qui resterait éternellement dans le fond du barrage.Inutile ? Pas tout à fait ! Elle représentait la réserve d'eau en cas d'incendie. Elle avait un rôleesthétique, hygiénique et de protection contre les incendies. Le conservateur des Eaux &Forêts soulignait que la retenue serait établie à I'endroit même où les grands incendiesravagent périodiquement I'Esterel. Les associations syndicales se réjouissaient forl, pour leurpart, de ce que cette retenue protégerait tout le massif de I'Esterel, soit 20 à 25.000 hectares deforêt.

- De la cote +85m à la cote +98.5m. se situait <<la tranche utile> de 24.56 millions de m:d'eau.

- De la cote +98,5m à la cote +100,4m, une tranche dite < d'amortissement des crues tr,de 4 millions de m3, permettant d'éviter à la plaine de l'Argens, les inondations qu'ellesubissait régulièrement auparavant.

Source : "Le Provençal" de février 1960 dans un dossier " L'Affaire Malpasset".

LA POLEMIQUE AUTOUR DU BARRAGE

Article paru dans le Méridional "La France" du 5 Février 1957 : alors que le barrage est encours de construction, la polémique n'épargne pas les élus. Voici la réponse du Maire de Fréjusà un opposant quelque peu anonyme.

Sous le titre: <L'énigme du barrage de Reyran> et sous le pseudonyme Jean de la Vanne,<Nice- Matin> du 5 janvier dernier rappelle aux lecteurs de ce Journal comment est né lebarrage de Malpasset, les services que le département attend de la distribution des eaux quisont emmagasinées; Ies satisfactions qu'éprouveront les populations desservies, et Iarevalorisation des terres arrosées, ainsi que la mise en valeur de nouveaux hectares.

Jean de la Vanne est un conteur charmnnt qui s'inquiète de I'avenir. Il veut être renseignésur Ie résultat des travaux qui doivent profiter à toutes les villes, approvisionnées largementen eau potable, Il sollicite de larges explications.

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Comme tout citoyen franÇais, il a certainement le droit de savoir qui a conçu ù ce lieu dit"Le Malpasset" un barrage d'une.forme originale, et qui en est I'auteur. Il devrait être curieuxet demander combien a coûté la construction dLunur de retenue, quel est le prix de Ia branche-mère , combien coûlera la branclrc d irrigation des basses vallées du Reyrctn et de I'Argens misau concours vendredi lerfévrier dernier, le prix de la station de décantation et de stérilisatton,qui sero implantée au quartier du Gargalon, dans h Jbrêt communale, et dont la mise auconcours aura lieu Ie l5 février prochain.

Ensuite, lorsque ces ouvrages auront é1é réalisés, la distribution s'étalera vers l'Est,jusqu'au Trayas, limite du département du Vaf et à l'Ouest, jusqu'à Ramatuelle, dispensanttrès largement les communes de Fréjus, Saint-Raphaë\, Les Issambres, Sainte-Marime, Saint-Tropei et toute lû côîe-

Voilà, Jean de Ia Vanne, j'allais dire " Jean de la Lune " en partie satisfait, puisqu'il veutnous.faire croire qu il s'inquiète du tourisme, qui va trouver ainsi l'occasion de s'épanouir dansl'abondance du précieux liquide qui sera si largement distribué à tous les hôtels, les villes dela Cô\e , les colonies de vacances et les campings.

Les ménagères de nos villes seront ainsi Jàcilitées comme le sennt très largement :maraîchers, agriculteurs, industriels et lotisseurs.

Je ne veux pas passer sous silence l'e.ffon de ceux qui ont exhunÉ des vieur cartonspoussiéreux ce vieux projet cl'àlintentation en eau de notre région, ceux de mes collègues,anciens et nouveaux qui ont soutenu le travail des techniciens de I'administration, qui a menéd'accord avec les éLus, l'action nécessaire à la réussite de celle entreprise, à mes collègues qui,depuis 1952, acceptent d inscrire dans les budgets du département des sommes trèsimDortantes oour l'exécution des lranches successives.

Jean de la Vanne, je crois bien deviner qui vous êtes ; pas un philanthrope, bien sûr, et vousne devriez pas inspircr de pareils afticles, et ils ne devraient pas Ies rédiger, ceur qui ont lamission de renseipner les lecteurs.

Or, vous mentez, écrivant que la mise en eau, à la cote notmale du barrage de Malpasset,n'a pas été ordonnée parce que la pression de l'eau risquerait d avoir sur l'ouvrage de gravesconséquences.

Ce que vous ne pouvez ignore4 Jean de la Lune, c'est que l'auteur du projet est M. Coyne,Inspecteur général et Président général de la Société d étude des brtrrages de France.

M. Coyne a construit à ce jour plus de quatre-vingt retenues sur des oueds sur des rivières,sur des fleuves et des torrents.

M. Coyne vient de se voir conJier par le gouvernement dAfrique australe l'étude d'unbarrage sur le Zambèze.

Cet ouvrage retiendra un milliard 600 000 m3, soit trente-cinq fois plus que celui duMalpasset qui, à son plan d eau maxima, emmagasinera à peine 45 millions de m3.

Je trouve malhonnête, et le dis, celui qui pour satisfaire des intérêts personnels, déblatèresur le compte de tiers, ou celui qui déforme la vérité pour affoler l'opinion publique.

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Jecut de Ia Lune yous sove:., j'en suis crtrtvuincu, ltourtluoi t:et été lu wutne de décharge ué1é ouverte, luissattt couler vers la ner de précieux et nombreu.t ntèrres t.ubes d'eau,

1;éni b Ientent stocké s.

Alors cptel irtérêt at'ei-tous de lron4ter Ie lecîeur ? Beaucoup ont vouln connaître telui quise urchail sous le pseudonynte de "Jean tle laVutne". Ils n'ont pus été longs dans leursreche rclrc s.

HENRI GIRAUDMaire de Fré.jus

Conse ille r géné rul

" Le Prutcttçul " tle Féyrier 1960 duny un tlo.tsier " L'AftLrirc Malpassct "

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