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DESIGNEQUIPE

LUXEMAIN

BOIS

MACHINES

MINISTERE

METAUX

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EQUIPE

MACHINESARTISAN

MEUBLES

ATELIER

REALISATION

GIHION

EXCELLENCE

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MOBIL I ERNATIONAL

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MOBIL I ERNATI

INTRODUCTION

Le Mobilier National est un lieu de restauration et de préser-vation du mobilier public, on y garde les collections des am-bassades, des consulats, des ministères et des différentes demeures présidentielles. Les collections anciennes côtoient les collections contemporaines afin de valoriser le prestige de la France et de ses institutions.

L’atelier de Recherche et de Création (ARC), créé en 1964 par André Malraux, ministre de la culture, a pour but d’augmen-ter ce patrimoine en l’enrichis-sant de pièces de designers actuels. Grâce à un mécénat d’Etat, les grands designers français ou étrangers signent ainsi des pièces de mobilier servant à meubler et orner les bâtiments officiels. L’ARC a aussi pour mission de promou-voir l’esthétique et les techni-ques de pointe dans la création de nouveaux meubles.

CONTEXTE : Dans le cadre de mes études en

Classe Préparatoire (CPGE) à l’Ecole Duperré, nous avons eu la chance de

pouvoir réaliser un stage en entre-prise.

LIEU : au Mobilier National,

1 Rue Berbier du Mets 75013 Paris

DUREE :Le mois de juin 2012

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MATERIAUX

ARTISANAT

ENTRETIENT

UN PROJET

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MATERIAUX

ARTISANAT

ENTRETIENT

UN PROJET

BOIS METAL COMPOSITE

METIEROutils MACHINES PROJETS

NOE DUCHAUFFOUR CHRISTIAN GHION

PROJET Matériaux REALISATIONFINALPhotos

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L’ARC utilise des matériaux tradition-nels comme le bois ou les métaux autant que les technologies nouvelles et les nouveaux matériaux : résines, matières plastiques et composites.

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BOIS

L’ARC se divise en plusieurs ate-liers qui travaillent conjointement. Le premier et celui que j’ai le plus fréquenté était celui d’ébénisterie. L’atelier se divise en deux salles, une salle des machines et une salle de travail où des établis sont alignés près de grandes fenètres. Pour mon stage, on m’a permis d’avoir mon propre établi et me servir des outils de Jacques, mon maître de stage. L’atelier est composé de 10 artisans en temps normal, mais, pendant cette période estivale, seulement 4 étaient présents.

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Lamellé-collé:Tel un mille-feuille géant, le lamellé-collé associe

par collage à plat et à fils parallèles plusieurs lamelles de bois massifs, ce qui augmente les

performances techniques par rapport à celles du bois massif.

Contreplaqué :Le contreplaqué est la superposition de plaques de bois déroulées, alternées maintenus avec de

la colle perpendiculairement les unes aux autres. Les plaques constituant un panneau de contre-

plaqué sont toujours en nombre impair pour avoir une disposition de fibres symétrique par rapport

à la fibre neutre du panneau.

Aggloméré :Le panneau d’aggloméré est un bois d’ingénierie

produit à partir de particules de bois (copeaux, sciures et déchets de scierie) et d’une résine

synthétique ou un liant similaire, mis sous pres-sion et extrudés.

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METAL

Le deuxième atelier, en face de celui du bois se concentre sur les travaux du métal. Légèrement plus petit que le premier, celui-ci est organisé dif-féremment : des machines diverses l’encombrent de toute part. Il n’y a qu’un seul établis qui sert aussi de table de pique-nique à l’occasion. L’atelier est normalement composé de 3 artisans qui évoluent sur des projets communs ou non avec les autres ateliers. Pourtant lors de mon stage, beaucoup étaient en vacan-ces et cet atelier n’était occupé que par un seul atisan qui est lui-même parti ensuite, laissant l’atelier vide. Je n’ai donc eu que très peu d’accès à cet atelier qui ressemble à un ga-rage familial du sud de la France.

Aluminuim : L’aluminium a une température de fusion rela-tivement basse, d’environ 660°C. II en résulte

une facilité de fusion qui présente un avantage certain pour les opérations de fonderie et sa duc-tilité à l’état solide permet de l’usiner facilement.

En outre, l’aluminium est un matériau relative-ment élastique mais pas malléable. Sa rigidité permet des structures tubulaires et profilées.

Acier :L’intérêt majeur de l’acier réside dans le cumul de valeurs élevées dans les propriétés méca-

niques fondamentales : raideur, résistance à la déformation élastique, dureté, résistance à la

déformation irréversible, à la rupture, résistance aux chocs

Soudure :Technique d’assemblage permanent qui établit une continuité de nature entre les pièces sou-

dées. Le terme soudure est utilisé pour désigner l’alliage reliant les pièces à assembler formé par

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la fusion des bords à assembler, avec ou sans adjonction d’un produit d’apport.

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COMPOSITE

Le premier sous-sol se divise en deux parties : une grande salle est dédiée aux projets à partir de maté-riaux composites et une cabine spé-cialement aérée avec un mur d’eau en fond est réservée aux peintures et aux vernis.

La première salle contient ainsi une grande armoire avec les tissus composites en rouleaux suspendus. Ceux-ci sont déroulés et coupés selon les besoin et changent en fonction des projets. La plupart sont des tissus techniques qui favori-sent les propriétés techniques des meubles. D’autres sont des tissus de revêtement qui participent à l’aspect extérieur du meuble.

Ces tissus sont ensuite posés, cousus sur un moule préalablement formé selon le projet puis coulés dans la résine pour être rigidifiés.

Pendant mon stage, un seul projet de composite était en cours : un fau-teuil de Ghion en fibres de carbonne. On m’a alors laissé participer aux étapes de mise sous vide du fauteuil et du coulage de la résine.

Dans la cabine de peinture, j’ai par-ticiper à la phase de vernissage au pistolet d’un projet de bureau réalisé avant mon arrivée.

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Composite :Matériau constitué d’au moins 2 matériaux non

miscibles : un squelette et un liant .

Plus généralement, les composites sont des matériaux faits de fibres et de résines. Ces fibres

peuvent être issues du verre, du carbone, de matières plastiques.

Par rapport aux matériaux métalliques tradi-tionnels, les matériaux composites sont légers, solides, résistants, faciles à mettre en forme et non corrosifs. Ils ne nécessitent aucun usinage, leur capacité de mise en forme permet d’optimi-

ser la matière et d’orienter les fibres selon les efforts recherchés..

Grâce à la souplesse offerte par leur mode de fabrication, les matériaux composites permettent

également d’améliorer le design des produits, ceci afin de les rendre plus attractifs, d’alléger les structures pour qu’elles soient plus écono-

mes sur le plan énergétique et plus compétitives sur le plan technologique, de réduire les cycles

de fabrication par l’intégration de fonctions impossibles avec les métaux.

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La fibre de carbone est un matériau se compo-sant de fibres extrêmement fines et composées

principalement d’atomes de carbone. Ceux-ci sont agglomérés dans des cristaux microsco-piques qui sont alignés plus ou moins parallè-

lement à l’axe long de la fibre. L’alignement des cristaux rend la fibre extrêmement résistante

pour sa taille. Plusieurs milliers de fibres de carbone sont enroulées ensemble pour former un

fil, qui peut être employé tel quel ou tissé.Les fibres de carbone sont caractérisées par leur résistance élevée à la traction, à la compression,

et leur flexibilité.

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L’ARC regroupe ainsi une dizaine d’artisans hautement qualifiés qui se répartissent en trois ateliers bois, métal et composites.

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Métier

Les projets sont choisi après un appel d’offres de l’état auxquels les designers répondent en envoyant des plans de meubles. Un comité se réunit et décide de ceux à réaliser en votant. Les projets sont ensuite transmis aux ateliers qui se char-gent de la fabrication. Ensuite dans l’atelier, un chef d’atelier organise les équipes en fonction des projets et distribue les artisans selon les demandent des projets.

La plupart des artisans exerçant à l’ARC sortent de l’école Boulle, souvent en ébenisterie ou en mé-tal. Ils sont tous classés « artisans d’excellence », c’est-à-dire reconnus comme la qualité optimale de l’arti-sanat français.

Les artisans se forment ensuite d’eux-mêmes pour s’améliorer et augmenter leur champ de compé-tences. Certain se sont formés à la maîtrise des matériaux composites et aux technologies nouvelles afin de pouvoir satisfaire plus de comman-des et faire des projets qui sortent un peu de l’ordinaire.

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Ébéniste :Artisan qui fabrique des meubles et panneaux en bois, composés d’un bâti en menuiserie sur lequel sont appliquées des feuilles de placage

qui dissimulent entièrement ou partiellement le bâti, afin de développer le caractère décoratif du

meuble et le transformer en objet d’art.Aujourd’hui le métier est en constante évolution

avec l’emploi de nouveaux matériaux, ainsi que l’utilisation de machines de plus en plus

performantes, et notamment des machines à commandes numériques.

Métallier : Professionnel des métaux dans l’artisanat. Il travaille les aciers, le fer, l’aluminium, etc. Le

métallier découpe, après l’avoir tracé, du métal en feuille, en tôle ou en tube à partir de schémas

de plans ou de modèles. Il utilise des outils à main ou des machines spéciales comme des

plieuses, des cisailles, des rouleuses. Il opère des assemblages de pièces différentes par sou-

dage, boulonnage, rivetage ou collage.

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Les artisans du Mobilier National possèdent individuellement un établi et un panel d’outils qui servent à la construction des meubles. J’ai moi-même pu me servire de quel-ques uns, notamment les plus com-muns du métier d’ébéniste : le rabot, la défonceuse, le ciseau à bois. Ces outils, bien que connus de nom, ne m’avaient que peu servi auparant et c’était donc une première approche traditionnelle de la matière qui me fut proposée. Bizarrement, la collection de serre-joint, qui fait tout un mur allant du plus fin pour les plaquages au plus grands pour le collage des grandes pièces de bois, fût ma partie préfé-rée de l’atelier...

Ciseau à bois : Outil d’ébéniste composé d’une lame en acier

trempé, dont une des extrémités est taillée en biseau rectiligne et extrêmement affûtée pour

permettre le travail du bois.On en frappe l’extré-mité du manche à l’aide de la paume de la main

ou d’un maillet pour faciliter la pénétration.

Rabot : Outil formé d’une lame de métal ajustée dans un

corps en bois qui laisse dépasser le tranchant. Un contrefer, légèrement en retrait, brise les

copeaux de bois. Principalement utilisé par l’ébéniste pour aplanir, diminuer une surface de

bois, le rabot est tenu à une main dans des mou-vements rectilignes successifs jusqu’à obtention

du résultat souhaité.

Serre-joint :Outil qui permet de serrer et de maintenir diffé-

rentes pièces en contact entre elles. Le serre-joint utilisé en maçonnerie est constitué de deux

pièces métalliques, la plus courte coulissant sur la plus longue pour s’adapter à l’épaisseur à

soumettre à la contrainte.

Défonceuse :Machine électroportative constituée :

d’un moteur à arbre rotatif vertical sur lequel on fixe une fraise. On déplace la défonceuse sur la pièce à travailler, soit en appuyant le côté de la semelle sur un gabarit, soit avec des fraises

à roulement qui permettent de s’appuyer sur le bord de la pièce à travailler.

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Le Mobilier National est organisé en ateliers possèdant de nombreuses machines-outils qui permettent l’éla-boration des meubles. Mon projet m’a permis d’utiliser un certain nom-bre de ces machines, notamment dans le domaine du bois. Mon utilisation des machines était encadré par Jacques, mon maître de stage, qui orientait mes gestes et veillait à ma sécurité.

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Machines

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Scie circulaire : Outil de découpe équipé d’un disque denté

encastré dans une table et passant à travers une fente prévue à cet effet. Un mécanisme est prévu

pour régler la hauteur de la lame qui dépasse au-dessus du plan de travail. Utilisée dans la

découpe du bois et du métal, elle permet de faire des coupes régulières et très précises.

Scie à ruban :Machine-outil qui actionne une bande en acier fermée sur elle-même ; celle-ci n’a qu’un seul

sens de coupe. Elle sert principalement à couper des pièces de bois de grande section assez

rapidement et au débit des bois bruts mais n’est pas d’une précision absolue

Dégauchisseuse : Machine-outil de menuiserie qui sert à enlever

le «gauche» du bois, c’est à dire les marques de sciage et les déformations de la surface afin de le

rendre droit et plan.

Toupie :Machine-outil d’usinage du bois qui sert à profiler

des sections de bois et dessiner les moulures.

Raboteuse :Machine-outil des métiers qui sert à usiner une pièce de bois pour l’amener à épaisseur et une

largeur désirée par enlèvements successifs de matière. Chaque passe doit être réglée pour

enlever au maximum 3 millimètres. Il faut d’abord raboter la largeur et ensuite l’épaisseur.

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Pendant le mois de juillet, seul deux projets étaient en cours de proto-typage : le premier était une série de quatres sièges moulés en fibres carbone pour Ghion, qui vont avec un bureau déjà réalisé et le second, un ensemble de mobilier de bureau de Duchaufour-Lawrance.

Les sièges furent réalisés à partir de deux moules, un avant et un arrière, sur lesquel venait se poser un essemble de tissus techniques recouverts par une dernière couche de tissus-carbone. Ces tissus sont posés en couches orthogonales de manière à mieux répartir les forces. Le fauteuil est ensuite mis dans une poche sous vide dans laquelle s’écoule de la résine. Certain tissus techniques sont tramés afin de faciliter l’écoulement de la résine, d’autre afin de ralentir son passage dans les parties du meuble les plus sollicitées lors de l’assise. La résine sèche, le fauteuil est assemblé et poli pour garantir sa brillance.

L’ensemble de bureau de Duchau-four-Lawrance se composait de deux fauteuils bas, d’une table basse,

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PROJETS

d’un bureau de travail et du fauteuil lié. De ces meubles seul le bureau était en cours de construction: un mulet, c’est à dire une découpe grossière du meuble afin d’en envi-sager les proportions, était fait et était présentée au designer durant mon stage. Le bureau était composé d’une table à tiroirs très fine recou-verte d’une coque en cuir sur la moi-tié de la partie visible afin de laisser une intimité à son utilisateur.

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J’ai eu la plaisir de rencontrer deux grands designers de la scène artis-tique française : Christian Ghion et-Noé Duchauffour Lawrance. Ces de-signers m’ont accordé de leur temps pour répondre à mes questions et m’expliquer leurs démarches. Ces interviews m’ont été très profitables et vraiment formatrices car j’ai pu voir de plus près leur philosophie.

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DuchaufourLawrance

Qu’est ce qu’est le métier de desi-gner à vos yeux ?J’ai décidé vers 13 ans de me tour-ner vers le monde de l’art mais je rêvais plutôt de faire de la sculpture. Pourtant, j’ai très vite eu peur du monde de l’art et de son vide, j’avais envie d’utile, envie de fonction dans les formes, d’émotion dans les ob-jets. Chaque objet est une aventure, ça s’arrête jamais, et c’est là l’interêt du métier. Le designer est en perpe-tuel apprentissage, il faut un état de veille permanent dans la création pour aller chercher quelque chose de différent.

Comment expliquez-vous votre succès ?Par beaucoup de travail et d’implica-tion dans ce que je fais, une sincé-rité dans mes travaux. Les petits autant que les gros projets sont des défis permanents, où il faut savoir être toujours différent, sans s’enfer-mer dans un système.

Il y a t il une différence entre vos travaux d’architecte et vos travaux de designer ?

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Le design c’est l’architecture par l’objet. Un objet est un vecteur, un-moyen de transmission d’émotions: il n’y a plus de nos jours d’objet fondammental, ça n’existe plus, on a déjà tout ce qu’il nous faut. On a une culpabilité à produire plus mais on garde un besoin de poésie, de rêve d’une autre condition, une envie de voyager. Les objets c’est tous ce que je sais faire, c’est ma passion. Depuis le fantasme de l’objet imaginé jusqu’à l’objet fini, c’est un processus com-plexe et ingrat. Il faut mener une ba-taille avec la réalité, réussir à conci-lier les deux, garder l’ADN des projets tout en faisant des concessions pour la faisabilité. J’ai la chance de savoir ce que je veux raconter, et d’avoir acquis de la clarté du propos et cela rend le métier encore plus intéres-sant.

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Designer et architecte d’intérieur, Noé Duchau-four-Lawrance puise son vocabulaire esthétique dans l’évidence des formes naturelles, souples, organiques, fluides et structurées à la fois. Une

double passion pour la matière et la forme in-carnée par un double cursus : d’abord formé à la Sculpture sur Métal à l’ENSAAMA, puis au design

aux Arts Décoratifs à Paris. En résonance à un environnement familial créatif (son père était

sculpteur), Noé Duchaufour-Lawrance met très vite en scène une esthétique singulière, voire

insolite, à commencer par le restaurant Sketch à Londres en 2002. Il fonde l’année suivante son

propre Studio et appréhende dès lors chaque pro-jet comme une réelle opportunité pour définir une

esthétique qui lui est propre, créer des objets et des espaces harmonieux dont le but est de tisser

un lien émotionnel avec la nature.

Année de reconnaissance, il est élu en 2007 « Créateur de l’Année » par le salon Maison &

Objet. Il collabore avec de nombreux éditeurs tels que Ceccotti Collezioni, Zanotta, Cinna, Bacca-rat et met son dessin au service des marques

prestigieuses comme Air France (en partenariat avec Brandimage), Paco Rabanne ou Yves Saint

Laurent beauté.

Autant de projets qui signent son approche du luxe par un design organique, sculptural et sen-

suel où les formes et les couleurs se confrontent, se frôlent pour mieux se fondre.

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GHION

Votre définition du design ?C’est mon travail. C’est une obses-sion. Je travaille tout le temps. Je pense toujours à ce que je pourrais faire. Et c’est être capable de dessi-ner une brosse à dent ou une pièce unique pour un amateur averti.

Votre position dans le monde du design ?J’ai commencé à faire de l’architec-ture intérieure il y a cinq ou six ans... Chantal Thomass et Jean-Charles de Castelbajac m’en ont fait la demande simultanément pour leurs boutiques parisiennes. Ensuite les choses se sont enclenchées et j’ai réalisé les restaurants de Pierre Gagnaire dans le monde. Cette partie de mon travail m’accapare au détriment d’une production plus design produit. Ceci étant, je prends mille fois plus de plaisir à dessiner un canapé qu’à faire une boutique. Que pensez-vous de la jeune géné-ration ?Je trouve que la relève n’est pas as-surée pour l’instant... et tant mieux pour les designers de ma génération. Mais ce n’est pas de leur faute :

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ils s’autocopient où ils reprodui-sent ce qu’ils croient être dans l’air du temps. J’ai l’impression que les jeunes designers qui sortent de l’école font tous du sous-Bou-roullec. Je ne pense pas qu’il y ait un style 2010... J’aime le travail de Ronan et Erwan Bouroullec, Noé Duchaufour-Lawrance, Pierre Charpin et Martin Szekely, réel révolutionnaire avec ses meubles absents, silencieux. François Azam-bourg, Jean-Marie Massaud, Patrick Jouin, Matali Crasset. Et dans les jeunes, Cédric Ragot. Sur quoi aimeriez vous travailler ?Une voiture, de préférence un concept-car. Et de façon plus réaliste, un petit hôtel sensible, 50 chambres qui accompagnerait un restaurant trois étoiles. J’aime-rai travailler sur du détail, du très haut-de-gamme non ostentatoire, avec des services comme le journal repassé. Le luxe, aujourd’hui, c’est le détail et l’excellence non feinte.

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Né à Montmorency, Christian Ghion commence par faire des études de droit. Il intégre en 1982

l’école d’architecture de Charenton.

En collaboration avec Patrick Nadeau, il fonde, en 1987, sa propre agence. Dès 1990, il reçoit le

Grand Prix de la Création de la Ville de Paris.

Il conçevra dans les années 1998 un boudoir contemporain pour la boutique de Chantal

Thomass rue Saint-Honoré, aménage la boutique de Jean-Charles de Castelbajac, décore les

restaurants de Pierre Gagnaire à Paris et à Tokyo, ou encore met en scène des expositions pour la fondation Cartier, le Ministère de la Culture et le

Musée des Arts décoratifs.

En dépit de son côté touche-à-tout, son domaine de prédilection reste le verre. En 2002, il crée le

vase Gorgonia issu de la collection 12+1 de Daum Design, qui nécessite plus de 500 heures de

travail et des prouesses techniques rares.

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J’ai eu la chance de pouvoir expéri-menter de nombreux matériaux et de voir beaucoup de techniques qui m’ont permis de développer un projet personnel autant que de participer aux projets de designer en cours. Ainsi, je travaillais avec l’équipe le matin alors que l’après-midi était réservé à l’élaboration de mon projet.

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PROJET

Mon souhait fut de réaliser une étagère modulaire articulée à partir d’une forme triangulaire déclinée. Chaque module fut ainsi dessiné pour être combiné avec d’autres afin de rétrouver une forme d’ensemble rectangulaire.

D’un commun accort avec mon maître de stage, nous avons décidé de ne réaliser qu’une seule étagère complètement et de faire la struc-ture d’une seconde afin de pouvoir expliquer la fabrication avec des éléments concrets.

J’ai donc décidé de réaliser le mo-dule triangulaire. J’ai d’abord tracé le géométral sur Autocad et imprimé le plan à l’échelle 1 sur un traceur.

Ensuite, après quelques modifica-tions légères de proportions, nous avons choisi les matériaux en fonc-tion des chutes et restes à disposi-tion dans les recoins de l’atelier et la réalisation commença.

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MATERIAUX

Au début, je pensais faire le mo-dule exclusivement en bois mais Jacques, mon maître de stage, me proposa d’utiliser des chutes de plaques d’alumunium alévolées d’un projet précédent. Ce matériau pos-sède une légèreté plus grande que le bois et une facilité de mise en forme qui accèléra la réalisation.

Du hêtre fut choisi pour les tranches car c’est un bois courant, léger et assez facile à travailler pour une débutante.

Afin d’explorer les savoir-faire d’ébénisterie, j’ai choisi de plaquer mon étagère avec un plaquage de jagua, un bois légèrement rosé et violacé qui possège un dessin assez marqué. J’ai choisi ce bois pour son aspect graphique affirmé malgré le fait que cela brouille la lecture de la forme afin de mettre en évidence la qualité propre du matériau plutôt que celle du dessin.

Nid d’abeille en Aluminium Le nid d’abeille est léger, résistant à la compres-

sion et au cisaillement, ainsi qu’au feu et à la corrosion. Il ne pourrit pas et est recyclable.

Les panneaux allient légèreté, rigidité, planéité, résitance au feu résistance à la compression, au

cisaillement et à la corrosion

Jagua :Le jagua est un arbre qui vit dans les forêts tro-picales humides de la partie nord de l’Amérique du Sud, des Antilles et du sud du Mexique. C’est un petit arbre dont les feuilles sont luisantes et

vertes foncées. Les fleurs sont blanches, jaunes ou rouges possédant cinq pétales et son fruit est

une bais comestible.

Hêtre :Le bois du hêtre, de couleur en général jaune clair à rosée, présente un aspect homogène

sans duramen distinct. C’est un bois dur assez nerveux et stable. Il a tendance à se fissurer et à se gondoler. Son grain fin et court en fait un bois facile à travailler notamment en petite menuise-rie et il peut être facilement courbé par cintrage.

Facile à imprégner, à colorer, à enduire et à coller. Le hêtre est un des bois les plus résistants.

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REALISATION

L’objet demande de découper une plaque d’aluminium alvéolé sur 1300 x 270mm. Cette plaque est ensuite sciée sur la moitiée de son épaisseur afin d’être pliée selon des angles de 90°, de 30° et de 60°.

Ensuite, après avoir été collée à la résine, la plaque est poncée afin de rayée sa surface. et pour en renfor-cer les tranches et combler les vides créer par les alvéoles, une tranche de 5mm en hêtre fut découpée et appliquée sur les bords. Une calle en hêtre fut également découpée afin de facilité la pose d’objet dans les vides de l’étagère.

Pendant ce temps, les feuilles de plaquage furent préparer et contre-collé sur les feuilles de liège plus mise sous presse hydraulique afin d’éviter le gondolement et les cassu-res lors du séchage.

De la résine est ensuite appliquée

Presse hydraulique :Une presse hydraulique est une machine avec un

circuit hydraulique qui fournit une grande force de compression. Elle permet de transmettre un effort démultiplié et un déplacement, servant à

écraser, déformer un objet ou soulever une pièce lourde.

Résine :La résine apporte dans la plupart des colles

l’esentiel du pouvoir collant, notamment grâce à sa structure, souvent riche en fonctions chimi-

ques qui rend le produit collant au toucher.

sur les faces interieures et extétrieu-res de l’étagère afin d’appliquer le plaquage.

Enfin les tanches furent elles-mê-mes plaquées avec des découpes rayonantes dans les angles pour créer du motif. Et après une journée de sèchage, le module fut ciré à la cire d’abeille afin de réveller tous les motifs du bois.

Deux semaines de sèchage et l’éta-gère fut fini.

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FInalement, la réalisation du premier et du second modules a pris un peu plus de 3 semaines auquelles il faut rajouter les 2 semaines de sèchage.

Les matériaux sont très luxueux et ne correspondraient pas à une production en série : pour une plus grande production, il suffirait d’une feuille de métal pliée à la plieuse et d’un revêtement peint mais l’un des avantages de mon stage était de pouvoir expérimenter des maté-riaux plus rares et plus difficiles à travailler.

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Reportage photographique de mon expérience, avec, dans la colonne de gauche :Arrachage des tissus techniques de la chaise de Ghion, maqquette pré-paratoire de mon projet, atelier bois. Et dans la colone de droite : Pression lors du plaquage de la face interne, pressions lors du collage, utilisation de la défonceuse sur les bord de l’étagère.

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CONCLUSION

Finalement, ce stage fut une grande surprise et fut apprécié au delà de mes espérances. L’équipe qui m’a accueillie fut aussi profesionnnelle qu’amicale et m’a vraiment fait dé-couvrir leur quotidien et leur savoir-faire avec beaucoup de patience. ils m’ont vraiùment accordé eaucoup de temps et m’ont J’ai eu beaucoup d’intérêt pour les apprentissages techniques et théoriques qui m’ont été donnés.

J’ai eu la chance d’expérienter des matériaux qui ne m’étaient pas connus comme l’aluminuium alvéolé. Ces matériaux luxueux et la pratique artisanale qui les façonne, même si ce fut vraiment enrichissant pour une découverte facilitée des tech-niques, il est bon de savoir que le Mobilier National reste une exception dans le monde de la création.

J’ai également développé, en discu-tant avec les designers et l’équipe, un regard plus critique sur monde de la création contemporaine. Quelle est le place de l’artisan, est il au service du designer ? A t il le droit d’imposer sa façon de voir, tiré de son expérience ou doit il obligatoi-rement se plier aux éxigences de la commande ?

Celà m’a également permis d’aqué-rir une première conniassance de

la vie d’atelier et de son ambiance de travail, ce qui m’a beaucoup plu et m’a influencer dans la vision de mes propres créations. Qu’elle est la place que je suis capable de laisser à l’autre en tant que designer ?

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