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« De la solidarité

à la cohérence écologique :

ce qui se trame pour la biodiversité ? »

En partenariat avec le Parc naturel régional des Alpilles

Dans le cadre de l’Année Internationale de la Biodiversité 2010

UNIVERSITE 2010

30 SEPTEMBRE 2010 & 1er OCTOBRE 2010

FONTVIEILLE (Bouches-du-Rhône)

CAHIER TECHNIQUE N°14

DU RÉSEAU RÉGIONAL DES GESTIONNAIRES

D’ESPACES NATURELS PROTÉGÉS

DE PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR

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SOMMAIRE

Contexte de l'Université

ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

Biodiversité> Rappel sur la notion de biodiversité

> Gestion et aménagement de la biodiversitéHervé CORTOT, chargé du conseil scientifique du Parc national des Écrins et Thierry TATONI, directeur de l’InstitutMéditerranéen d'Écologie et de Paléoécologie (IMEP)

Solidarité écologique> La solidarité écologiqueRaphaël MATHEVET, chargé de recherche au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE)

> La solidarité écologique d’actionOlivia DELANOE, directrice Ingénieur conseils. Nature. Environnement. Aménagements (INEA)

Trame vert et bleue – Grenelle de l'Environnement> Les deux lois GrenelleFrédérique GERBEAUD MAULIN, référent régional Trames Verte et Bleue de la DREAL PACA

Stratégie Globale pour la Biodiversité (SGB)et Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE)

> « Vers une Stratégie Globale pour la Biodiversité en Provence-Alpes-Côte d’Azur »Annabelle JAEGER, conseillère régionale et déléguée biodiversité à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

> Loi Grenelle 2 - Contenu du SRCE (Article L.371-3 du code de l'environnement)Frédérique GERBEAUD MAULIN, référent régional Trames Vertes et Bleues de la DREAL PACA

Echanges de vue

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BIODIVERSITÉ EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR :RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

IntroductionDidier OLIVRY, directeur du Parc naturel régional de Camargue

Ça se discute :Les Ateliers de production du RREN « Espaces naturels protégés et biodiversité »

> Regards croisés sur la réflexion des membres du RRENThierry TATONI, directeur de l’IMEPRaphaël MATHEVET, chargé de recherche au CEFE

> Echanges de vues et propositions du Réseau : perspectives et actions concrètes à court et moyen terme

> Contribution du Réseau pour une meilleure prise en compte de la biodiversité en région Provence-Alpes-Côte d’AzurDéclaration du RREN issue de l'Université 2010 « Vers la reconnaissance écologique, sociale et culturelle de la biodiversitéen Provence-Alpes-Côte d’Azur »

EN GUISE DE CONCLUSIONLaurent NEYER, directeur régional adjoint de l’environnement, de l’aménagement et du logement à la DREALAnnabelle JAEGER, conseillère régionale, déléguée biodiversité à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

TÉMOIGNAGES SUR L'UNIVERSITÉ

ATELIER DE TERRAIN :À LA DÉCOUVERTE DES PAYSAGES DES ALPILLES

Rétrospective : 25 ans du RREN

BOITE A OUTILS> Glossaire des sigles

> Lexique> Pour aller plus loin (quelques documents de référence / sitographie)

> Liste des participants> Contact RREN

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Qu’est-ce que le Réseau Régional des Espaces Naturels ?

Conçu comme un pôle fédérateur des professionnels de la protection et de la gestion d’espaces naturels

protégés en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Réseau Régional des gestionnaires d’Espaces Naturels protégés

(RREN) a été créé en 1985 à l’initiative conjointe de la Direction Régionale de l’Environnement et de la

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 1984-1988.

Les membres du Réseau sont des structures ayant pour vocation unique la protection et la gestion d’espaces

naturels protégés ainsi que les organismes, publics ou privés, exerçant une mission d’intérêt général unique ou

principale sur tout ou partie du territoire régional, de protection ou de gestion d’espaces naturels protégés et

y affectant des personnels permanents.

Le Réseau constitue un outil de réflexion, d’échange d’expériences, de valorisation des compétences, de

diffusion d’informations et de sensibilisation du public dont les activités sont reconnues.

Dans le respect de l’équilibre Homme-Nature, le Réseau s’attache à promouvoir une gestion patrimoniale des

espaces naturels protégés. Cette ambition est animée par les exigences de conservation de la biodiversité et de

préservation de la qualité des paysages, ainsi que le partage de valeurs communes, au profit du développement

durable du territoire.

Le Réseau est piloté conjointement par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du

Logement (DREAL) et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il est animé par l’Agence Régionale Pour

l’Environnement (ARPE).

En 2010, le RREN a commencé à mener une réflexion autour de la thématique de la solidarité et cohérence

écologique lors de son université.

Cette Université a eu lieu à la salle polyvalente « Yvonne Etienne Moulin » de Fontvieille, sur le territoire du

Parc naturel régional des Alpilles (13).

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D’un concept scientifique initial, la biodiversité est rapidement

devenue une préoccupation générale et un enjeu de société. En

prenant conscience du rôle majeurassuré par les espaces naturels

protégés en termes de réservoir de biodiversité, la notion de

solidarité écologique est apparue comme une nouvelle opportunité

pour concevoir une stratégie d’aménagement, à la fois territoriale

et globale, favorisant la gestion intégrée de la biodiversité.

Toutefois, cette notion de solidarité écologique ne peut prendre

tout son sens qu’en se positionnant dans un réseau recoupant

d’abord les espaces remarquables pour leur biodiversité, et ensuite

viser une véritable cohérence écologique sur l’ensemble du territoire

régional. Sur la base des réflexions et des travaux déjà réalisés, la

démarche de trame verte et bleue apporte toute une panoplie d’outils

conceptuels et méthodologiques pour envisager les continuités

écologiques nécessaire au maintien, voire au développement de

la biodiversité.

CONTEXTE DE L'UNIVERSITE

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ENJEUX,

CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE,

PERSPECTIVES

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ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

Thierry TATONIDirecteur de l’IMEP (Institut Méditerranéen d'Écologie et de Paléoécologie)

&Hervé CORTOTChargé du conseil scientifique du Parc national des Écrins

> Rappelsur la notion de biodiversité

La notion de « diversité biologique » apparaît dans lesannées 1980, puis celle de « biodiversité » en 1992, à laConférence des Nations-Unies sur l’environnement et ledéveloppement de Rio de Janeiro. Une définition proposéeest : « L'histoire de la vie sur Terre, qui en se diversi-fiant a tendance à être toujours plus robuste. »La biodiversité se décline sous plusieurs formes : il y acelle qui est visible, mais aussi la biomasse bactériennequi représenterait 90% de la biodiversité. Il existe aussiune biodiversité des paysages mais aussi une biodiversitéculturelle qui doit être au centre des réflexions desgestionnaires qui se doivent de connaître la culturedes habitants de leur territoire.Comme le dit Robert Barbault, biologiste parmi lespionniers en France de l'approche systémique de labiodiversité : « La biodiversité, c’est le passage duconcept de l’homme et la nature à celui del’homme dans la nature, pour le meilleur et pourle pire. » Ce changement, nous sommes en train dele vivre.

Pour mieux appréhender la biodiversité,nous devons :

1. Ne pas attendre pour améliorer nos connaissances surtoutes les espèces vivantes (estimation à plus de 10millions d'espèces),

2. Travailler sur de multiples niveaux d'organisation(intraspécifique, supraspécifique) et combiner une stra-tégie du type « arche de Noé » à d'autres stratégies,

3. Dépasser la valeur marchande de la biodiversité(espèces agricoles, etc.) pour atteindre celle de servicesécologiques rendus : auto-entretien (recyclage des nutri-ments, production primaire, etc.), approvisionnement(aliments, matériaux, eau douce, etc.), régulation(climat, cycle de l’eau, etc.), service culturel (récréa-tion, esthétique, spiritualité, etc.). Nous devonsménager la biodiversité (conservation et utilisationdurable) pour éviter son érosion responsable decoûts matériels et humains croissants,

4. Passer d'un équilibre à atteindre avec des stratégiesvisant à éliminer les perturbations (loi 1960 des Parcsnationaux) à une notion d’équilibre dynamique danslequel les perturbations (y compris certaines activitéshumaines) peuvent jouer un rôle bénéfique pour la bio-diversité. Pour préserver les capacités d’évolution, lesstratégies de conservation doivent aussi porter sur lanature « ordinaire »,

5. Passer d'une problématique environnementale à uneproblématique sociétale et considérer notre démographie(9 milliards en 2050) et l'impact de l'être humain (surex-ploitation, fragmentation, pollutions, espèces invasives,changements climatiques, etc.) sur la biodiversité.

Biodiversité

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ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

> Gestion et aménagementde la biodiversité

La biodiversité repose sur la génétique : plus l'effectifd'une population diminue, moins il y aura de brassagegénétique entre les individus. La baisse de la diversitégénétique de cette population affaiblira son pouvoiradaptatif pour la résistance à une maladie par exemple,ce qui risque de provoquer une spirale d'extinction.L'une des causes possibles de ce phénomène est lafragmentation d'un territoire qui conduit à l'appa-rition d'« îlots » de populations et, par conséquent, à lararéfaction des flux biologiques entre ces populations,source de brassage génétique.Sur un plan conceptuel, la fragmentation des habitatspose généralement des problèmes pour le bon fonction-nement écologique. Le ménagement ou l’aménagementde corridors peut compenser, au moins en partie, lesdésagréments de la fragmentation. En rendant del'espace à des systèmes naturels et sub-naturels, lasuperficie des niches augmente tout comme leseffectifs des populations.L’écologie du paysage peut fournir les outils concep-tuels (modèle théorique « tâche-corridor-matrice ») etméthodologiques pour la justification et la mise en placedes continuités écologiques, mais dans la pratique, lanotion de corridor est très relative. En effet, il existepresque autant de cas de figure que de types d’espèces,de processus ou de flux. Il convient donc de raisonnernon pas par espèce et par corridors effectifs, maisà partir d'habitats et de potentialité de connexionentre ces habitats.

Finalement, la pertinence des SchémasRégionaux de Cohérence Ecologique (SRCE)repose peut-être sur le couplage « Trame Verte etBleue (TVB) + Solidarité écologique ». Si tel est lecas, les gestionnaires pourraient exporter cesstratégies et savoir-faire en dehors de leursespaces pour arriver à des connexions et à unmaillage global du territoire. Autrement dit, ens'appuyant sur une TVB, il serait possible demettre en place une solidarité écologique dans« l'autre sens », c'est-à-dire que l'espace protégédeviendrait solidaire de l'ensemble du territoire danslequel il s'inscrit.

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Solidarité écologique

Raphaël MATHEVETChargé de recherche au CEFE (Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive)

> La solidarité écologique est l’étroiteinterdépendance des êtres vivants, entre eux et

avec les milieux naturels ou aménagés de deux

espaces géographiques contigus ou non.

On distingue :

• La solidarité écologique de fait qui sou-ligne la « communauté de destin » entre l’homme, lasociété et son environnement en intégrant d’une part,la variabilité, la complémentarité et la mobilité de ladiversité du vivant et des processus écologiques dansl'espace et le temps et d’autre part, la coévolution dessociétés humaines et de la nature au travers des usagesde l’espace et des ressources naturelles.

• La solidarité écologique d’action qui sefonde sur la reconnaissance par les habitants, les usagerset les visiteurs du fait qu’ils font partie de la commu-nauté du vivant, ce qui traduit leur volonté de « vivreensemble » avec les autres êtres vivants, au sein desespaces dans lesquels ils interviennent, jugeant de leursactions ou non action selon leurs conséquences sur lescomposantes de cette communauté.

ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

Typologies de représentationde la solidarité écologique

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> La solidarité écologique d’action

Point central de la loi du 14 avril 2006 sur les Parcsnationaux, la solidarité écologique relève du constatde dynamiques et de fonctionnalités écologiques,mais également paysagères, culturelles, sociales etéconomiques qui dépassent les limites des aires proté-gées. Pour motiver la décision des communes d'adhérer àla charte, il est essentiel de comprendre comment leconcept s'articule.L’étude pilotée par INEA pour Parcs Nationaux deFrance a permis une approche originale pour représen-ter la solidarité écologique sous forme d'une typologiepertinente tant d'un point de vue écologique quesocioculturel.

Sur la base de deux lignes de pensée, six types de solida-rité écologique ont été développés.

Au niveau de l’organisation spatiale des compo-santes d'un territoire :

1. Fonctionnalité et intégrité de grands ensemblesou systèmesObjectif : maintenir la fonctionnalité et l'intégrité desgrands ensembles entre cœur et aire d'adhésion -Renvoie aux notions de fonctions et de services des éco-systèmes et à la nécessité de maintenir leur intégrité.2. Continuités écologiques et cohésion territorialeObjectif : maintenir la viabilité des espèces présentesdans le cœur par la conservation de surfaces d'habitatsuffisamment vastes et contigües au delà des limites dece territoire - Renvoie à la notion de viabilité à longterme.

3. Complémentarité des sitesObjectif : définir des priorités de protection et de ges-tion d'espèces patrimoniales dans le cœur et l'aired'adhésion - Renvoie à la notion de coresponsabilité pourassurer le maintien de la diversité du patrimoine naturelet culturel.

Au niveau de la mobilité des organismes :

4. Déplacements des individusObjectif : protéger des habitats en aire d'adhésion dontla présence est critique pour certaines phases de la viedes espèces ou pour la connectivité entre différents sites- Renvoie à la notion de mobilité des individus.5. Dynamique des populationsObjectif : assurer la connectivité des habitats pour ledéplacement d’individus entre sous-populations situéesdans le cœur et l'aire d'adhésion - Renvoie aux notionsde dynamique et potentialité territoriales.6. Réponse aux changements à long termeObjectif : conservation de la mosaïque d’habitats à tra-vers les zones de transitions écologiques et des gradientsenvironnementaux - Renvoie aux notions de capacitéadaptative et d'anticipation.

Ces six types de solidarité écologique sont importantspour appuyer un projet de territoire.

ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

Olivia DELANOËDirectrice INEA(Ingénieur conseils. Nature. Environnement. Aménagements)

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Trame verte et bleue (TVB)Grenelle de l'Environnement

Frédérique GERBEAUD MAULINRéférent régional Trames Verte et Bleue de la DREAL PACA

> Les deux lois Grenelle

Deux textes instaurent la TVB :

• La loi Grenelle 1 de programmation relative à lamise en œuvre du Grenelle de l'environnement (loin°2009-967 du 3 août 2009, art. 23, 24, 26 et 29) :Objectif de création d’une trame verte et bleue d’ici fin2012, pour répondre à l’enjeu fondamental de stopperl’érosion de la biodiversité en restaurant les continuitésécologiques sur le territoire national.

• La loi Grenelle 2 (loi n°2010-788 du 12 juillet2010), définit quant à elle la procédure de mise enœuvre au niveau national, régional et local pour attein-dre cet objectif à cette date.Cette loi modifie :

- le Code de l’Environnement dans lequel sontdécrits : la définition, les objectifs, le dispositif de laTVB, en lien avec les autres politiques en particulier celleliée à l’atteinte du bon état écologique des masses d’eau(art. 121 et 122 du code de l’environnement),

- le Code de l’Urbanisme qui a introduit lescontinuités écologiques dans les fondamentaux de l’amé-nagement du territoire mais aussi dans les documentsd’urbanisme : intégration des objectifs de préservationet de restauration des continuités écologiques dans lesDirectives Territoriales d’Aménagement et deDéveloppement Durable (DTADD), les schémas deCohérence Territoriale (SCoT), les Plans Locauxd’Urbanisme (PLU) et les Cartes Communales (CC)(art. 13 à 19 du code de l’urbanisme).

La France est le 19e pays européen à se lancer dansl'aventure et à concrétiser cette démarche et l’un desrares à avoir légiféré.

Le dispositif suivant a été défini :

4Au niveau national

3 guides spécifiques pour les décideurs et techni-ciens :

• Guide 1 : enjeux et principes de la TVB,document qui définit les grands choix stratégiquesdécidés collégialement (document de référence duCOMOP – Comité Opérationnel Trame Verte et Bleueissu du Grenelle de l’Environnement),

• Guide 2 : Appui méthodologique à l’élabo-ration régionale des Schémas Régionaux de CohérenceEcologique, document sur les enjeux nationaux et trans-frontaliers et valant guide méthodologique pour les SRCE,liberté de choix des méthodes mais recommandations etorientations pour assurer la cohérence.

• Guide 3 : Prise en compte par les infra-structures linéaires de transport de l’Etat.

Un comité national de suivi de la TVB.

ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

Page 14: « De la solidarité

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4Un échelon régional avec la réalisation d’unSchéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE),co-élaboré par l'État et la Région. Une large concer-tation est prévue dans le cadre de l’élaboration de ceschéma au travers notamment d’un comité régionalTVB. Une enquête publique sera réalisée.

4Un échelon local au travers des documentsd’urbanisme, avec une transcription des continuitésécologiques à la fois dans le diagnostic environnemental,le Plan d’Aménagement et du Développement Durable(PADD) et les pièces réglementaires.

La relation d'opposabilité finalement adoptée entre cesdifférents échelons est la prise en compte c’est-à-direque les collectivités territoriales et leurs groupementscompétents en matière d'aménagement de l'espace oud'urbanisme « prennent en compte » les SchémasRégionaux de Cohérence Ecologique (SRCE) lors del'élaboration ou de la révision de leurs documentsd'aménagement de l'espace ou d'urbanisme (alorsque le projet de loi Grenelle II prévoyait initialementune compatibilité de ces documents avec le SRCE,forme plus contraignante de l’opposabilité).

Plusieurs décrets d'application seront prochainementpubliés : décrets relatifs à la création du comité nationalTVB, la création des comités régionaux TVB, l'adoptiondes orientations nationales pour la préservation et laremise en bon état des continuités écologiques.

ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

• Des informations relatives aux travaux du COMOPTVB sont disponibles sur le site internet suivant :http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-Trame-verte-et-bleue.html• Il existe d'autres outils : colloques nationaux ou locaux,articles dans des revues plus ou moins spécialisées,formations nationales et locales, groupe d'échangesanimé par la Fédération des Parcs Naturels Régionaux(FPNR), newsletter, plaquettes TVB régionales enPicardie, Franche Comté, etc.• Il est envisagé également de mettre en place un centrede ressources TVB via la mise en ligne d’un site webdédié pour capitaliser l'information, apporter un soutienméthodologique, valoriser les expériences, offrirune boite à outils opérationnelle, être un outil decommunication et d'échanges.En outre, des démarches régionales en vue des SRCEsont déjà engagées et à différents stades :• Existence d’un schéma régional des continuités écolo-giques antérieur réalisé par les RégionsAlsace, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes,• Études de préfiguration du SRCE en cours en Aquitaine,Bourgogne, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côted’Azur,• Études de préfiguration du SRCE en projet enAuvergne, Centre, Corse, Ile-de-France, Picardie• Démarrage de partenariat État-Région sur la TVB enBasse-Normandie, Bretagne, Franche-Comté, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Pays deLoire, Champagne-Ardenne, Haute-Normandie,Limousin, Poitou-Charentes.

Page 15: « De la solidarité

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Annabelle JAEGERConseillère régionale, déléguée biodiversitéRégion Provence-Alpes-Côte d’Azur

« Nous devons avec vous constamment montrer auprèsdes acteurs territoriaux la contribution sociale, culturelleet économique de la biodiversité (services écosysté-miques). Cela aidera à impliquer les acteurs et les élusà la prendre en compte dans leurs approches. Il seraitnécessaire de faire une évaluation économique desservices rendus pour évaluer le coût de l’inaction. Cesrésultats seront médiatisés et ils nous aideront à rentrerdans une logique dynamique, positive et mobilisatrice.L'objectif est de se mettre en marche pour aller plus loinque la simple préservation des ressources naturelles,pour investir dans la création d’un nouveau capitalécologique et pour accroître les services rendus par lanature. Dans la SGB, je m'attacherai à illustrer lepotentiel de développement de l’emploi, de l’économie,des ressources naturelles, et à mobiliser les acteurs duterritoire pour préserver, restaurer, voire développer labiodiversité, bien au-delà des espaces protégés et eninteraction avec les activités humaines.

Les principes pour élaborer la SGB consistent à rendrecohérentes et à valoriser les actions en cours et à ouvrirdes chantiers pour la mandature.

Les grandes étapes pour ce faire sont les suivantes : lorsde la dernière session plénière de l'année, vendredi 10décembre 2010, les élus lanceront la SGB par le voted'une délibération cadre ouvrant des chantiers que nousconstruirons ensemble durant la mandature. En jan-vier 2011, nous planifierons des assises régionales dela biodiversité.

La méthode s'inspire du projet TVB PACA basé sur unedémarche collective et partenariale, un comité de pilo-tage multi-partie, une animation organisée et convi-viale, des comités opérationnels sectoriels, des objectifslisibles et chiffrés, une évaluation permanente, uneinformation et une communication.

Vers des politiques biocompatibles : la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a le désir de créer une gouvernancepartagée (sur la gestion de la nature, l'eau, les forêts, etc.)ainsi qu'un Observatoire de la biodiversité au sein del'ARPE qui sera le pilier central de suivi et d'informationsur la SGB. En outre, nous réfléchissons à la façond'intégrer la biodiversité dans l'emploi, l’agriculture, lefoncier, le tourisme, etc.

En conclusion, la SGB n’aura de sens et d’effet qu’avecla mobilisation de l’ensemble des moyens et desservices dont dispose la Région Provence-Alpes-Côted’Azur, en plus de la mobilisation de l’ensemble desacteurs du territoire. »

ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

Vers une Stratégie Globalepour la Biodiversité (SGB)en Provence-Alpes-Côte d’Azur

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> Loi Grenelle 2Contenu du SRCE(Article L.371-3 du code de l'environnement)

Le SRCE contient :• Une présentation et une analyse des enjeux régionauxrelatifs à la préservation et à la remise en bon état descontinuités écologiques,• Un volet identifiant les composantes de la TVB (cœurde biodiversité et corridors qui les relient),• Une cartographie comportant la TVB (la seule au niveaunational qui réunira les SRCE),• Les mesures contractuelles à privilégier pour assurer lapréservation, voire la remise en bon état de la fonc-tionnalité des continuités (des actions s'appuyantsur des mesures existantes ou à créer),• Les mesures prévues pour accompagner la mise enœuvre des continuités écologiques pour les communesconcernées,• Un résumé non technique.

Calendrier prévisionnel de la procédure d’élabo-ration des SRCE :1. Élaboration sur plusieurs mois du SRCE (étude(s) + avisdu Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel(CRSPN) en copilotage État-Région avec un comitérégional TVB (départements, groupements de communescompétents en aménagement du territoire ou urbanisme,communes, Parcs nationaux, Parcs naturels régionaux,associations protection de l’environnement agrées,partenaires socioprofessionnels, etc.)

2. Projet de SRCE élaboré transmis aux communes quiauront trois mois pour se prononcer. Avis recueillisauprès des Départements, des Communautés urbaines,des Communautés d’agglomérations, des Communautésde communes, des Parcs nationaux, des Parcs naturelsrégionaux.3. Le projet de SRCE sera ensuite remis à plat et soumisà une enquête publique régionale complexe (plusieurscommissaires enquêteurs, etc.), puis sera adopté pardélibération du Conseil régional et arrêté du Préfet derégion.4. Une fois le SRCE validé, il est tenu à disposition dupublic et porté à connaissance aux communes et auxgroupements compétents en matière d’urbanisme.

Il est inscrit dans la loi que tous les documents de plani-fication et tous les projets, qu'ils soient d'État ou de col-lectivités territoriales, doivent prendre en compte leSRCE. Ils doivent interroger leurs projets au regard descontinuités. S'il y a conflit dans l'interrogation d'intérêtde développement ou de conservation, il faut réfléchiraux mesures d'évitement, autrement aux mesures deréduction ou bien de compensation, comme dans le casd'un projet d'aménagement.

ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

Vers un Schéma Régionalde Cohérence Ecologique pour Provence-Alpes-Côte d’Azur

Frédérique GERBEAUD MAULINRéférent régional Trames Verte et Bleue de la DREAL PACA

Page 17: « De la solidarité

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Les éléments constitutifs de la TVB selon l’articleL. 371-1 du Code de l’Environnement sont :

> Pour la composante verte : les espaces naturels importants pour la préservation dela biodiversité dont tout ou partie des espaces protégés,les corridors écologiques permettant de les relier(espaces, formations végétales linéaires ou ponctuelles),la couverture végétale permanente le long certains coursd'eau (art L.211-14).

> Pour la composante bleue : les cours d’eau, les parties de cours d’eau ou les canauxclassés (art L.214-17) (*), les zones humides nécessairespour les objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE),notamment les zones humides prioritaires (ZHIEP), lesautres cours d’eau, les parties de cours d’eau ou lescanaux et les zones humides importants pour lapréservation de la biodiversité.Il est important de garder à l'esprit les risques liés à larestauration de continuités écologiques. En effet, lalibre circulation des espèces peut engendrer desrisques sanitaires : la faune sauvage peut véhiculer desmaladies pouvant se transmettre à des espècesdomestiques (ex. fièvre porcine) ou même à l’homme(ex. rage). La libre circulation des espèces peut égale-ment augmenter la prolifération des espèces invasives.

Pour définir des continuités écologiques, il n'y apas de méthode imposée, ce qui peut rendrecomplexe l'obtention d'une cartographie nationalequi rassemble des parcelles fournies par des régionsayant travaillé selon des méthodologies différentes.

En effet, plusieurs méthodes sont disponibles,avec chacune leurs limites :

• Par les aires protégées décrétées en « réseau éco-logique » : cette méthode est la plus simple, mais la démarche estconsidérée comme trop restrictive,• Par les espèces : ce sont souvent les espèces patrimoniales qui sont viséesalors même que ce sont des cas particuliers. Il convient

de choisir un groupe d’espèces représentatives (passerd'espèces aux habitats associés),

• Par les habitats, ce qui permet d’aborder les espècesinféodées aux milieux,

• Par les zones naturelles d’intérêt écologique (ZNIEFF)qui prennent en compte des habitats et les liens entre elles,

• Par la structure des paysages (écologie du paysage),

• Par un mélange de ces différentes méthodes.

Le réseau écologique est un concept théorique del'Écologie du paysage relativement récent, et en coursd'appropriation par le droit et les collectivités(notamment via la Trame verte et bleue (européenne,nationale et locale) et ses corridors biologiques enFrance). Un réseau écologique est un ensemble d’élémentsphysiques et biologiques interconnectés entre euxpar lequel des échanges de flux s’effectuent. Leréseau écologique vise à favoriser le déplacementdes espèces entre les habitats favorables disperséssur leur aire de répartition.

Le réseau écologique doit :

• Prendre en compte les particularités comportementaleset les capacités de dispersion de chaque espèce,

• Favoriser le déplacement des espèces entre les habitatsfavorables dispersés sur leur aire de répartition,

• S’affranchir de la logique « 1 espèce = 1 réseau » pourraisonner à l’échelle de grand type de milieux naturelsque sont les réseaux écologiques (ou continuums)forestiers, aquatiques ou semi naturels.A chaque niveau de définition des réseaux écologiques,la démarche doit être appropriée via une méthodologieadaptée et une diffusion de l'information : le « porter àconnaissance ». Un emboîtement est inévitable, et unecohérence doit être recherchée d’un niveau d'échelle àl’autre.

ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

Page 18: « De la solidarité

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ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

La gestion des frontières et des limites est un critère debase.Afin de garantir la compatibilité des éléments de latrame verte et bleue situés de part et d’autre des limitesadministratives régionales en vue d'une cohérencenationale, et afin d’assurer l'articulation correcteavec le réseau écologique paneuropéen qui constituele premier objectif de la stratégie paneuropéennepour la diversité biologique et paysagère, des critèresde cohérence obligatoires ont été mis en place.

Ces critères de cohérence sont les suivants :

• Les besoins de connectivité des espèces appartenant àla liste régionale d’espèces déterminantes–TVB et de liai-son des habitats appartenant à la liste régionale des habi-tats déterminants–TVB. Autrement dit : au moins pourdes critères de respects de cohérence interrégionale, ilfaut vérifier si le réseau fonctionne pour certaines espècesappelées déterminantes–TVB pour lesquelles nous avonsune responsabilité,

Les cours d’eau et les zones humides déterminantes pourla trame verte et bleue,

• Les zonages de protection ou de connaissance,

• Les enjeux écologiques suprarégionaux (entre deuxrégions, ainsi qu’entre une région et un pays limitrophe).

En l’absence d’une cartographie nationale homogène surtout le territoire français, les habitats déterminantspourront être identifiés selon deux axes :

- Par le biais des espèces déterminantes, maisl’exercice est complexe car « 1 espèce = plusieurshabitats ». Il faut donc des regroupements par capacitéset modes de dispersion similaires et/ou par exigencesécologiques voisines, soit en considérant de largescatégories de milieux (espèces forestières, aquatiques,milieux ouverts ou semi-ouverts – le Muséum Nationald’Histoire Naturelle doit faire cette typologie), soit parcatégories d’habitat plus fines,

- Par le biais des habitats connus présentant unintérêt patrimonial national ou communautaire (voir

évaluation de l’état de conservation des habitatsachevés en 2007) – parution d’une liste référentiellehiérarchisée des habitats français par le MNHN encours.

En outre, font de fait partie des réservoirs biologiques etdonc des zonages à prendre en compte : les zones cœurde PN, les réserves naturelles, les réserves biologiques enforêts publiques, les sites classés au titre du patrimoinenaturel et les cours d’eau classés art. L.214-17 du Code del’Environnement.

D'autres zonages devront faire l’objet d’un examen aucas par cas, selon leur intérêt pour la fonctionnalité etpour la potentialité de ces habitats : Natura 2000, sitesclassés, réserves de chasse nationales ou fédération,zones de préemption du Conservatoire du littoral outaxe départementale des espaces naturels sensibles,forêts de protection, espaces des Conservatoiresrégionaux d’espaces naturels, des Parcs naturelsrégionaux, aires d’adhésion des Parcs nationaux,forêts domaniales, frayères et croissance des poissons,certaines propriétés de l'État, anciennes carrières(réhabilitées ou non) ou sites industriels, Znieff,Ramsar, etc.).

Pour les milieux aquatiques, il conviendra de prendre encompte les cours d'eau classés, les espaces de mobilitédes cours d’eau, les zones humides importantes pour labiodiversité déjà identifiées et validées dans les outils dela politique de l'eau (zones humides riveraines des coursd'eau ou zones humides d’intérêt environnementalparticulier).

Pour la cohérence interrégionale et transfrontalière, ilfaut une cohérence dans le raccordement frontalier desTVB régionales (des réservoirs de biodiversité, descorridors, des priorités) par un rapprochement inter-régional et international avec l'appui des services del'État. Il faut aussi une cohérence des représentationscartographiques permettant la coordination régionale etfacilitant la synthèse nationale.

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ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

> Sur la sémantique utiliséeBeaucoup de temps a été consacré à évoquer les termes desolidarité écologique, de matrice, etc. entre initiés. Il a étéconvenu lors des trois ateliers que la réussite passe par laréappropriation sociale à tous les niveaux. Quand onréalise qu'entre gestionnaires, il y a déjà des discussions,des débats, voire de l'ambiguïté sur ces termes, il fautd'abord faire comprendre et aimer ce projet. Aussi, il fautun travail intense pour clarifier entre gestionnaires d’espacesnaturels ce vocabulaire et le rendre accessible à l'ensemble.Pour des besoins de mise en forme et de médiation auprès dupublic non averti en vue d'une meilleure diffusion etsensibilisation à la TVB et à la solidarité écologique, unlexique des termes employés est nécessaire. Le lexique aété produit pour Parcs nationaux de France. Il est présentsur le site avec d'autres documents de présentation et desynthèse sur la solidarité écologique. Deux publicationsscientifiques sont sous presse dans Nature, Science,Société accessibles aux différentes disciplines et uneautre dans les Actes de l'Académie des Sciences.Concernant la communication auprès du grand public, ilfaut insister sur l'enjeu du dispositif d'animation etd'interface avec les acteurs du territoire.

> Sur l’intégration de la solidaritéécologique entre espaces urbaniséset espaces protégésComment les villes ou les espaces urbains où l'action deprotection fait encore défaut pourraient être solidairesd'espaces protégés sur le plan financier ? En termes desensibilisation, de porte d'entrée d'espaces protégés,de pédagogie, d'éducation, de développement durable,en étant exemplaires en termes d'actions de développementdurable, d'éco-habitat ou autre, les gestionnaires d’espacesnaturels contribuent à être solidaires de l'action globale deprotection et dans ce sens, l'espace urbanisé à un rôle trèsfort à jouer.

> Sur la considération de l'espacemarin dans la logique de TVB et desolidarité écologiqueLes principaux items ont été établis à partir d'observationsessentiellement terrestres. La surexploitation des ressourcesest identifiée comme la deuxième ou la troisième caused’érosion de la biodiversité. Or, dans le milieu marin, ilreste compliqué d'obtenir des données. Par ordredécroissant, sont listées la dégradation des habitats,l'invasion biologique, la pollution, le changementclimatique. Le texte de loi indique que l'espace marinest considéré comme des eaux continentales. Suite àun exercice réalisé en région Provence-Alpes-Côted’Azur avec les parcs, ce point apparaît incontournabledans le SRCE. Donc, où s'arrête-t-on ? Et à quelle pro-fondeur ? La DREAL travaille sur une méthodologieappliquée dans le Var. Il s'agit de traiter au moins l'inter-face terre-mer tout en sachant que les SCOT (schéma decohérence territoriale), qui doivent prendre en compte leSRCE, peuvent avoir un volet à ce sujet. Donc, il faut aumoins traiter la question « Jusqu'où peuvent aller les SCOT? » pour que cette prise en compte là soit totale. Ce n'estpas simple et cela reste encore prématuré (seuls quelquesespèces ont été prises en compte). En outre, il existe une interface terre-mer avec des espècesmigratrices. Ceci étant, la mer peut aussi être considéréecomme un milieu plus simple et plus compliqué à la fois carle système de nucléation marche assez bien. Si quelquesnoyaux sont protégés, les connexions se font relativementbien. Il n'y a pas d'interruption, comme sur le milieuterrestre. Il en est de même pour les îles proches ducontinent.

Échanges de vuesNeuf thèmes ont été abordés lors d'échanges entre

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ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

> Sur le degré de connaissance de labiodiversité pour agirDisposons-nous des outils pour mesurer la biodiversité(plus particulièrement, la biodiversité fonctionnelle etordinaire, beaucoup moins connues que la biodiversitéremarquable) ? Dans ce débat, qui est très fréquent, il fautassumer le fait que l'on ne connaîtra jamais la biodiversitéde manière exhaustive, mais il faut bien sûr continuer del'explorer. Ce n'est pas parce qu'on connaîtra beaucoupplus d'espèces que l'on va mieux comprendre les fonction-nements qui doivent être notre priorité. En matière degestion de la biodiversité, la nouveauté est de réfléchiren termes de potentialité qui renseigne bien plus que leconstat figé à un instant « t ». Nous pouvons bien sûrprendre des données de quelques espèces indicatrices,mais il est important là aussi de travailler sur les habitats.La TVB est l'outil qui nous est fourni actuellement pourtravailler sur cette potentialité.

> Sur l'application d'une méthodesur des facteurs de potentialitéPar potentialité, il faut entendre habitat et donc travaillersur les continuités entre habitats.

> Sur l'utilisation, auprès des déci-sionnaires et des acteurs de ter-rains, de cartes représentant desespaces délimitésPour certains membres du réseau, il est recommandé de nepas faire de trait sur les cartes car une carte de répartitiongéographique risquerait d'orienter les décisionnaires sur lesparties concernant leur territoire et être sources detension. Mais comment peut-on en faire l'économie ?

Il est possible de chercher les voies pouvant relier deuxzones intéressantes et qui souvent existent déjà. Ainsi, enProvence-Alpes-Côte d’Azur, il faudra travailler bien plus aumaintien des connexions qu'en rétablir.L'exemple le plus criant, est celui du bassin marseillais oùle massif à l'ouest de Marseille doit être relié au massif desCalanques. Pour ce faire, il n'y a pas besoin d'une trametraversant la ville car les connexions existent déjà autravers des Calanques, de la Sainte-Baume, de L'Étoileet de la mer.Un autre exemple concerne les Écrins où ont été réaliséesdes mesures de gestion du bocage du Champsaur. Plusieursmesures ont été mises en place ; les gestionnaires de lavallée et les agriculteurs ont été informés qu'il étaitimportant de maintenir un réseau (et non des haies) etune diversité de gestion de ces éléments linéaires. Puis,un suivi paysager a été installé à l'aide d'une méthoded'évaluation des mesures basée sur des indicateurs de laconnexion des réseaux de haies (et non telle espèce). Celaa très bien fonctionné.En Camargue, la TVB en agriculture est actuellement testéepour le compte des ministères de l'Environnement et del'Agriculture. Les agriculteurs refusent le zonage car ilscraignent le « syndrome Natura 2000 » du énième décretqui va les contraindre une fois le zonage TVB accepté. Ils’agit de travailler avec eux sur les fonctionnalités : « Votremaillage est globalement fonctionnel. Si vous avez besoinde le modifier, voyons ensemble comment procéder. » C’estun travail plutôt sur des objectifs de résultats que demoyens. Les agriculteurs peuvent faire des propositions quiiront au delà de la méthode initiale, du zonage classique.Pour d'autres, il est indéniable qu'en 2012, il y aura unecartographie. Il reste à savoir quelle forme elle prendra.Il existe un paradoxe entre « le trait qui fait peur » et celuiqui arrange, car il permet de gagner en légitimité auprèsdes acteurs de terrain.

les participants du réseau et les intervenants

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ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

En outre, les patatoïdes seront mal appréhendés par lesélus. Ils auront besoin de surface dans tous les cas. Il fautsavoir utiliser le trait au bon moment et à la bonne échelle.Dans le SRCE, il devrait y avoir une superposition dyna-mique de cartes qui seront autant d'outils d'aide à ladécision.Un groupe de travail réfléchit sur la sémiologie graphiquede ces fameux SRCE. La représentation de la TVB a été ungros sujet au sein du COMOP et continue de l'être. Ilfaudra suivre jusqu'où l'on pourra aller en termes denon-trait et de symbologie.

> Sur le modèle« corridor-tache-matrice »comme base de la TVBLes premiers résultats de la TVB se fondent sur un modèletrès simplificateur et pédagogique « corridor-tache-matrice». Mais il faut aussi se pencher sur la qualité de la matriceet arrêter de considérer que la matrice est un espaceimperméable à la biodiversité. L'enjeu est bien d'amé-liorer cette qualité de la matrice. Il y a un enjeu decomplémentarité, c'est-à-dire qu'il faut mettre enavant et restaurer les continuités écologiques, mais ilfaut aller aussi vers de l'écologie de réconciliation,c'est-à-dire penser biodiversité dans tous les objetsd'aménagement pour faire en sorte que la matrice nesoit pas un univers hyper simplifié où les espèces nepeuvent plus passer ou vivre. Ceci est un point trèsimportant surtout en Provence-Alpes-Côte d’Azur.Quand on voit les pressions qui s'y exercent, il ne fautpas avoir peur de parler de protection, de créationd'aires protégées, mais il faut penser à la complémentaritédes outils qui sont disponibles. En ce moment, le SRCE et laTVB se mettent en place en Languedoc-Roussillon. Il seraitintéressant que les deux régions échangent car elles sontconfrontées exactement aux mêmes problématiques defragmentation, de littoral et de pression d'urbanisation.Il faut une continuité et une cohérence avec l'extérieurde la région, notamment avec Languedoc-Roussillon etRhône-Alpes. C'est aujourd'hui une opportunité pourreprendre les discussions avec le Languedoc-Roussillon.Avec Rhône-Alpes, la région Provence-Alpes-Côted’Azur met en place plusieurs projets communs sur le

Rhône et sur le parc régional des Baronnies. Avec l'Italie,il existe un rapprochement qui concerne les parcs duQueyras et du Mercantour, mais il faut voir tout l'ensembledans le cadre de l'Eurorégion. Il ne peut pas y avoir un SRCEs'il n'y a pas de réflexions avec les autres régions quipuissent amener à un renforcement de coopération dansles réseaux au niveau alpin, encore peu suivi en France, auniveau méditerranéen et au niveau mondial, pour avoir unecohérence des apports. Début septembre 2010, une réunionde coopération avec le Brésil a permis de présenter lamosaïque d'espaces naturels plus ou moins protégés quiexiste dans ce pays. Il est intéressant de pouvoir bénéficierde telles expériences grâce à la coopération internationale.

> Sur des indicateurs transversaux àtoutes les conditions d'une régiondonnéeDans le SRCE, il y aura des indicateurs de suivi. Le Cemagrefa réalisé un travail qui en a listé une cinquantaine avecquatre typologies. Certains sont plutôt liés au suivi du bonétat écologique des milieux et donc moins intéressantscontrairement à ceux sur le suivi de la mise en place despolitiques et de la prise en compte de cette politique auniveau local et territorial. Le SRCE reprendra les politiquesactuelles en matière de directives cadres européennes surl'eau et il identifiera les points de conflits aquatiques etterrestres. Au niveau aquatique, ont été répertorié desmilliers d'obstacles et orphelins de propriétaire. Le SRCEdans son diagnostic aura une série de cartes et deconstats. Maintenant, ce qui compte est ce qui en serafait. Les élus ont dans tous les cas besoin de cartes pourse rendre compte des enjeux.

> Sur l'importance de considérer lesespaces verts communauxIls peuvent jouer un rôle en termes de relais et participer àla TVB, notamment en matière de corridors. En outre, ilfaut aussi considérer la volonté de changer le désir et latechnicité des espaces verts pour arriver à une économied'eau, des jardins méditerranéens, des toits végétalisés,etc. Cette dynamique est également importante à mettre enavant.

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BIODIVERSITÉ EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR : RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

BIODIVERSITÉ

EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR :

RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

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Didier OLIVRYDirecteur du Parc naturel régional de Camargue

BIODIVERSITÉ EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR : RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

« L'actuelle Stratégie nationale pour la biodiversité de2004 fonctionne mal et n'a pas les effets d'entraînementescomptés. Elle manque d'un fort portage politique etde moyens humains. Il y a peu de relais des autresdépartements ministériels sur la dizaine de plansd'action lancés (sur l'agriculture, l'énergie, etc.) etpeu d'implication des acteurs locaux. Certainschamps ne sont pas couverts (éducation, économie,industrie, culture, etc.). En outre, il y a un problème decommunication auprès du grand public et un manqued'information sur les indicateurs.

Dans le cadre de la relance de la Stratégie nationale, leniveau national essaie de mobiliser les acteurs régionauxet locaux via la TVB. Il sera par conséquence nécessaired'inscrire le SRCE dans une Stratégie nationale pour labiodiversité.

Au sein du RREN : on se questionne.L'objectif initial du Réseau vise la protection de labiodiversité et de certains espaces. Les discussionsen ateliers nous ont amené à porter un autre regardsur la notion de biodiversité et de sa dynamique : ilfaut aller au delà de la seule préservation. En outre,il ne faut pas se limiter aux seuls espaces naturelsprotégés pour éviter l'érosion générale et pour favo-riser ainsi la recapitalisation de la biodiversité. Al'expression « lutter contre l'érosion » (stratégie de2004), Bernard Chevassus-au-Louis, qui a fait untravail sur la sémantique, préfère la « recapitalisationécologique associée à une recapitalisation sociale etculturelle » bien plus motivante et entrainante.

Aujourd’hui, il existe une vraie volonté politique régio-nale. Au sein du RREN, pouvons-nous nous mobiliser ?Sommes-nous la force vive de la Stratégie Globale pourla Biodiversité de Provence-Alpes-Côte d’Azur ? Cettedernière demandera sans doute un changement degouvernance, une perspective qui engendre auprès decertains gestionnaires du RREN des réticences d'entrerdans des considérations politiques, sociales et culturellesau sein de nos territoires, en dehors de nos territoires etmême au niveau régional. Pouvons-nous agir collective-ment sur la base d'enjeux partagés et de moyens mutua-lisés ? Au cours de cette université, nous avons remarquéqu'adopter une perspective de politique régionale estloin d'être facile. Nous aurons donc besoin de l'appui del'État et de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsique d'un travail en commun, une vision commune, poursavoir où nous voulons aller et quels efforts nous allonsemployer pour des actions adaptées. »

Introduction

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L’après-midi du jeudi 30 septembre 2010, les participantsà l’université ont été répartis en 3 ateliers.Dans le cadre de ces ateliers animés par NicolasGERARDIN, chargé de mission périmètre optimal duParc national de Port-Cros ; Jean JALBERT, directeur dela Tour du Valat et Carine RITAN, directrice du Parcnaturel régional des Alpilles, les membres ont toustravaillé avec le même fil conducteur et sur la mêmethématique : « Réseau et biodiversité ».Le lendemain, une restitution des travaux a été réaliséepar chaque animateur d’atelier.Deux grands témoins ont ensuite analysé la réflexion desmembres du RREN et lancé le débat.Les échanges riches ont permis d’esquisser un certainnombre de perspectives qui ont abouti à la rédactiond’une contribution du Réseau pour une meilleure priseen compte de la biodiversité en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (en fiche détachable).

Ça se discute : Les Ateliers de production du RREN« Espaces naturels protégés et biodiversité »

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Thierry TATONI

Directeur de l’IMEP(Institut Méditerranéen d'Écologie et de Paléoécologie)

« Le RREN doit être le fer de lance de la SGB et du SRCEcar nous n'avons tout simplement pas d'autre choix enProvence-Alpes-Côte d’Azur. Nous ressentons un malaiseau vu de ce que l'on vous demande d'accomplir, c'est-à-dire de sortir de votre territoire. Car si vous avez detrès bonnes réflexions culturelles et intellectuelles surla biodiversité globale, voire mondiale, cela s'avèrepour vous plus complexe pour l'application d'une ges-tion de la biodiversité en dehors de votre propre ter-ritoire. Selon nous, cela reste possible, mais il fautadopter une approche incitatrice pour y arriver. Enoutre, en tant que scientifique, je pense que nouspouvons partir du principe que le territoire « sacré »du gestionnaire peut devenir un modèle expérimentald'étude de stratégies de gestion de la biodiversité. Ilreste peut-être à convaincre les gestionnaires souventtrès attachés à leur espace protégé et par conséquentpour qui cela peut s'avérer moins évident. La notion de« changement », de rupture culturelle, de révolution desconsciences est ressorti souvent au travers des débats etdes ateliers de travail. Nous devons effectivementchanger notre vision. Il faut voir si ce changementpeut être dommageable ou non. Le changement estjouable si nous ne laissons pas tomber la dynamiqueen chemin, c'est-à-dire si nous ne faisons pas uniquementun effet d'annonce, mais que nous y soyons en termesconstructifs, car la prise de risque est énorme.Intellectuellement, les acteurs sont prêts au changement -mais ils ne doivent certainement pas être déçus, sinon lebilan sera très négatif avec un sentiment amer d'avoirrompu un équilibre pour arriver à une situation peut-êtreencore moins bonne qu'au départ. »

> Regards croisés sur la réflexion des membresdu RREN Deux grands témoins ont analysé la réflexion des membres duRREN et ont partagé leurs points de vue et lancé le débat en pré-sence d’élus régionaux le vendredi 1er octobre 2010.

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Raphaël MATHEVET

Chargé de recherche au CEFE(Centre d'Écologie Fonctionnelle et Evolutive)

« Au cours des ateliers, il a beaucoup été questiond'optimisation des moyens et d'efficacité. On retrouvelà, à la fois votre expérience sur la mise en œuvre etle coût de sortir de votre espace territorial. Un autrepoint intéressant est le suivant : il a peu été mentionde la notion d'irréversibilité et d'urgence d'agir contrel'érosion de la biodiversité, notions habituellementsouvent motrices pour justifier un certain nombred'interventions en extérieur. Une autre interrogationgénérale concerne l'application de la réglementation.Faut-il s'inscrire dans une loi préalable pour agir ?Sachant qu'on parle d'innovation, comment dépassercela ? Selon moi, les gestionnaires ont bien cerné lanécessité d'une coproduction (de diagnostics, de pres-criptions et de stratégies). Nous sommes donc entrésdans l'ère du participatif et visiblement, l'hypothèsede travail des gestionnaires est qu'il faut changer lesconsciences et par conséquent participer, être davan-tage dans du dialogue. Les gestionnaires vont mêmeplus loin en parlant de nécessité de rupture et d'élec-trochoc. Autrement dit : créer du « concernement »chez les gens ne suffit pas, la grande difficulté est dechanger la relation à la décision et de passer à l'enga-gement. C'est sur ce point là qu'il faudra travailler àl'avenir et donc sur le dispositif de concertation. Quidoit changer : Nous ? Les autres ? Tout le monde ? Celarejoint le changement des consciences. En parallèle denos actions, il est important de poursuivre le recense-ment des espèces. Mais il est évident que l'on en détruitdéjà quotidiennement. Il est donc nécessaire de dépas-ser le débat sur la connaissance des espèces vivantespour agir. A propos du débat sur la cartographie, il existeune incertitude technique et sociale. Est-ce que les

compromis sociaux que l'on crée un peu partoutseront efficaces d'un point de vue environnemental ?Comment ne pas être tenté de les « surdéterminer »par notre propre idéologie en tant que gestionnaireprotecteur de la nature ? Soyons vigilants sur le faitque si nous prenons le pouvoir sur un territoire, enmettant en place la TVB et un SRCE, nous devons êtreassez critiques sur les relations de pouvoirs que nousmettrons en place. Au sujet de la légitimité des gestion-naires d'espaces naturels à sortir de leur territoire, elleest possible si nous restons attentifs sur le dispositif et lamanière dont nous les déployons. A ce sujet, la cartepeut être un excellent objet de médiation pour discuterdes enjeux, des processus. Elle ne doit pas être confon-due avec un outil de zonage. Nous pouvons penser sanszoner, mais en utilisant des cartes scientifiquementvalables. Concernant la légitimité du réseau, il fautmener une réflexion sur la nature du collectif ettrouver des relais. Nous devons être en capacité degérer différents niveaux, notamment en travaillantavec les représentants socioprofessionnels de chaquesecteur, mais être aussi en situation de travaillerlocalement avec des acteurs directs. Comme je l'aientendu lors des ateliers : « On prend conscience dela solidarité avec le changement d'échelle. » Certainsd'entre vous se demandent si la TVB et la solidaritéécologique sont la bonne façon d'aborder la biodiver-sité dans la région. Cela revient à demander si la TVBstructure le débat sur la biodiversité en région, alorsque le questionnement devrait être inversé. Par ailleurs,il ne faut pas négliger la transformation silencieuse quiest en cours et la mettre en avant par de la volontépolitique. ».

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> Echanges de vues

Question 1 - Laurent NEYER, directeur régionaladjoint de l’environnement, de l’aménagementet du logement à la DREAL : « Pouvez-vous déve-lopper votre interrogation au sujet de la biodi-versité et de la TVB ? »

Raphaël MATHEVET, chargé de recherche au CEFE : « Destravaux sont actuellement en cours sur ce sujet (une thèsesur la TVB, travaux du COMOP, appels à projets duministère, etc.). Il y a la tentation d'avoir une entréetrès technique. Nous l'avons vu avec des bureauxd'études dans ce qui a été financé dans le cadre de l'appeld'offre du ministère. Cela a mis en évidence toutes leslacunes de connaissances et cela a abouti à un zonage quirepose sur un certain nombre d'hypothèses et d'incer-titudes et qui est donc largement discutable. En outre,cela se fait souvent entre experts, donc l'acceptabilitésociale ne peut être discutée qu'après. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous sommes partis sur des débatset sur du compromis social où, à la limite, la place del'expertise a été un peu mise de côté, ce qui peut poserdes soucis sur les fondements scientifiques de laréflexion. Pour aller au delà, ce qui m'inquiétait,c'était la focalisation, dans le modèle « corridor-tache-matrice », sur le corridor lui-même qui fait que nousoublions la matrice et la biodiversité ordinaire. Depuisquelques mois, les positions ont heureusement évolué.Mon message est de penser en matière de complémen-tarité des outils : Il faut une TVB, des corridors, maisce qui pour moi devrait primer, c'est l'amélioration de laqualité de la matrice et jouer la carte de l'accompagnementdans tous les documents d'urbanisme pour intégrer la bio-diversité dans chaque prise de décision (de planificationterritoriale, d'aménagement rural, etc.). Penser la biodiver-sité avec la TVB, c'est ne pas se limiter au modèle « corri-dor-tache-matrice », mais penser qualité de la matrice. »

Question 2 - Laurent NEYER, DREAL : « Commentrendre la matrice plus ou moins homogène pourcréer et conserver de la biodiversité ? »

Thierry TATONI, directeur de l’IMEP : « Il y a une évolu-tion dans les discussions sur la représentation de la TVB.Depuis le début, nous sommes « pollués » par la notion decorridor. La TVB, ce n'est pas que du corridor et la matriceest en train d 'être réhabilitée à tel point que nous retenonsde plus en plus le terme de « trame » comme un tissucomposé de différents éléments et que nous oublions lanotion de corridor. On parle également de plus en plus decontinuité écologique, ce qui est une bonne chose carnous n'occultons pas la matrice et l'on cherche à voircomment les différents éléments sont connectés. Le corridorreste l'un des outils qui permet de connecter des élémentsdéconnectés et pour lesquels on ne trouve pas de connexionà travers la matrice. »

Question 3 - Laurent NEYER, DREAL : « Commentle politique peut-il valoriser ces actions pourconvaincre le public ? »

Raphaël MATHEVET, CEFE : « Pour ce faire, il faut jouersur plusieurs piliers pour convaincre : maintenir des poli-tiques incitatives, basées sur des hypothèses scientifiquesde travail et en concertation et élaboration collective. Mais,ces piliers s'effondrent très vite, s'il n'y a pas de police del'environnement. »Thierry TATONI, IMEP : « Je précise qu'au niveau scientifiquedepuis quelques années, au sein de l'écologie du paysage, noussommes revenus sur ce modèle « corridor-tache-matrice ».Cette notion reste intéressante pour structurer notre pensée,mais elle est en réalité fausse - sauf dans quelques cas précis,comme le bocage. »

Echanges de vues et propositions du RéseauPerspectives avec des actions concrètes à court et

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Hervé JACQUEMIN, directeur de la Réserve géologiquede Haute-Provence : « Passer du corridor à la matrice, c'esttrès ambitieux. Et pour éviter que cela soit un vœu pieu, ily a tout un travail de réflexion sur la médiation vis-à-visdes élus et des acteurs locaux. C'est un problème desciences et de société, et nous devons innover dans cecadre. »Carine RITAN, directrice du Parc naturel régional desAlpilles : « Au niveau de la gouvernance dans le projet TVB,il y a beaucoup de participants non naturalistes ouscientifiques, mais représentants de la société civile. Sil'on informe bien en amont des débats et si la dynamiquesuit, on a une vraie intelligence collective, à tous lesniveaux, y compris avec les élus. On sort alors de lasensibilisation pour partir dans l'expérimentation etdans la responsabilisation. Mais cela demande desmoyens colossaux et une grande vigilance. »

Guy FRAPPA, chargé de mission au Parc naturel régionaldu Luberon et adjoint au maire d'une commune : « Dans lecadre de la TVB, il s'est passé des choses, y compris avec desélus, mais qui étaient déjà sensibilisés, donc pas forcémentreprésentatifs des politiques. En outre, je ne suis pascertain qu'une fois dans leur commune, ils aient pumaintenir leur discours au sein des conseils municipaux. Jecrains qu'il ne faille attendre une génération d'élus.Par ailleurs, les pilotes des opérations ont été décidésau niveau des communes. Mais pourquoi pas au niveauintercommunal, beaucoup plus intéressant, bien que lalégitimité démocratique des élus y reste discutable ?Quant au territoire des compétences, commentconvaincre les élus que nous sommes légitimes d'intervenirsur des communes qui ne sont pas membres de nos espaces? De même, les élus qui financent la gestion de nos espacespeuvent se questionner sur notre légitimité à sortir del'espace. »

Didier OLIVRY, directeur du Parc naturel régional deCamargue : « Au niveau national en ce moment, ce quimarche le mieux avec les élus, ce sont les SCOT quifonctionnent à l’échelle de plusieurs communes ou degroupements de communes et qui vont prendre dutemps à se mettre en place. Il y a déjà des formationsen cours sur les SCOT et les premiers sortent avec unevraie TVB. C'est donc sans doute le bon échelon quifonctionne. Sur la légitimité, si l'on ne peut pas l'avoirpar le mandat, on peut l'avoir par le processus. Nousl'avons fait pour l'expérience TVB et nous essayons dedévelopper un processus qui justifie qu'on se penchesur cette question. Nous espérons que le double cadrerégional du SRCE et de la SGB nous offrira une légitimité.C'est un des débats de cette université. »

Question 4 - Didier OLIVRY, directeur du Parcnaturel régional de Camargue : « Pouvons-nousêtre légitimés par l'État et par la Région pourêtre le fer de lance de cette politique de biodi-versité ? »

Marc JOANNY, DEDDA, Région Provence-Alpes-Côted’Azur, ancien membre du réseau pendant quinze ans :« Oui, le RREN est légitime pour trois raisons. Il y a uneconvergence de l'État (Grenelle, SRCE, etc.) et de la Région(SGB) et l'on ne trouvera pas meilleur contexte. Lesmembres du réseau ne veulent pas non plus rester ferméssur eux-mêmes et veulent s'ouvrir à d'autres territoires.Nous devons innover en concertation avec l'État et laRégion pour de la co-construction et de la mutualisation.Enfin, l'implication des autres partenaires est indis-pensable (élus, acteurs socioprofessionnels, associations,entreprises, etc.). »

moyen terme

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Raphaël MATHEVET, CEFE : « Actuellement, le vocabu-laire change. On parle de co-construction, de collaboration,de coopération, etc. On ne parle plus de négociations, derapports de force, de jeux de pouvoir, etc. Donc, il faut êtretrès vigilant sur ces éléments là. Vouloir ne pas sortir desespaces protégés, c'est du coup croire que l'on va pouvoirrésoudre les problèmes internes aux espaces protégés sanstenir compte des interdépendances ou alors avoir desréserves de biodiversité juxtaposées à des espacesd'agriculture intensive. L'idée serait plutôt, peut-être,d'éviter cette dichotomie spatiale et de faire en sortequ'il y ait de la biodiversité partout. »

Philippe MAIGNE, directeur du Grand Site Sainte-Victoire : « En dehors de notre territoire, nous pouvonsavoir la démarche de dire : « Voilà ce que l'on fait cheznous et que vous pourriez appliquer chez vous ». Il y adonc une légitimité et un intérêt à adopter des pratiquescohérentes à l'intérieur et à l'extérieur de nos territoires.Il faudra que nous le formalisions pour que cela facilitenos discours internes. Pour dialoguer avec les élus, nousallons avoir besoin d'une forme de mandat qui nous don-nera une légitimité et favorisera l'engagement. Il reste laquestion de la méthode : Comment allons-nous procéder ? »

Jean-Pierre VIGUIER, directeur d'agence à l’OfficeNational des Forêts : « Une critique excessive qu'on lit dansla presse et dans les documents de gestion de la biodiver-sité en France, c'est que nous avons focalisé tous lesmoyens sur un certain nombre d'espaces. Et mobiliser desmoyens sur la biodiversité, c’est beaucoup plus difficile quede le faire pour l'eau, la santé et tout ce qui fait peur. Maisnous avons des moyens au sein de ce réseau qui est unepépite de la région, avec de nombreux spécialistes. Quesait-on faire ? Nous devons jouer les deux stratégies SRCEet SGB en même temps, au niveau du réseau lui-même etnon pas au travers de chaque gestionnaire en assistant leConseil régional. Autre point, il faut définir comment nousallons faire pour ne pas retomber dans les lacunesanciennes. L'analyse de Natura 2000 doit être faite parnous : c'est d'abord un échec culturel. Nous avons fabriquédu jargon et nous n'avons pas réussi à parler le mêmelangage avec les autres acteurs. Natura 2000 a égalementété vécu comme une tromperie. »

Carine RITAN, Parc naturel régional des Alpilles : « Sortir“hors les murs“, sortir de nos espaces ne veut pas dire justeà côté. Il y a un vivier de compétences partout. Pourquoi nepas aller chercher quelque chose qui a marché dans lesÉcrins pour l'appliquer aux Alpilles ? Est-on capable dansnotre réseau de se servir de notre potentiel ? Dans les parcsnaturels, il y a des espaces d'activités avec des choses quine marchent pas et cela aussi sert d'école. L'intéressantdans la loi de la TVB, c'est que c'est un outil d'aménage-ment du territoire et non de protection de la nature. Etpour la première fois, il est dit que la protection de lanature passe par l'aménagement du territoire.L'acceptabilité, le partage et la construction sont fon-damentales. Cela passe par de la discussion et de laconcertation. Puis, une fois que la décision est prisecommunément, il ne faut plus revenir dessus et là peutintervenir la police de l'environnement. »

BIODIVERSITÉ EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR : RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

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BIODIVERSITÉ EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR : RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

Question 5 - Jean-Marie LAFOND, directeur duGIP des Calanques : « A propos de la police del'environnement, cela pose question car on parlede volontarisme, d'incitation, de non oppo-sabilité des trames vis-à-vis des documentsd'urbanisme, etc. car en dehors des espacesprotégés, qui dit police de l'environnementdit règlementation nouvelle. Alors commentgère-t-on ce paradoxe entre « faire en douceur »et police de l'environnement ? »

Didier OLIVRY, Parc naturel régional de Camargue : « Ily a actuellement une réflexion nationale sur la notion deprise en compte. Et il semblerait qu'il y ait une jurispru-dence relativement fournie qui devrait nous être donnéedans le cadre du réseau national. La prise en compte n'estpas si neutre que cela et elle s'impose finalement. Si l'onne le fait pas, il faut avoir une justification extrêmementforte et argumentée. Sinon, cela vaut comme l'opposabilité,en sorte. »

Raphaël MATHEVET, CEFE : « Pour compléter, il y a unelégitimité démocratique qui arrête la décision de rendreopposable ou non les éléments alors qu'en même temps, onaffiche une volonté de co-construction. »

Frédérique GERBEAUD MAULIN, DREAL : « En outre,le code de l'urbanisme a été modifié. Par rapport à la priseen compte, le préfet a un pouvoir supplémentaire d'oppo-sition sur les documents d'urbanisme qui ne prendraientpas en compte par défaut les continuités écologiques.L'expression « continuités écologiques » a été rajoutée pourl'opposabilité du préfet. Cela sera applicable dès 2011 surles PLU Grenelle et les SCOT Grenelle. »

Question 6 - Jean JALBERT, directeur de la Tourdu Valat : « Il y a une exigence d'un référentielcommun, notamment pour tout ce qui touche àla qualité matrice, dès la phase initiale de diag-nostic. Nous n'avons pas le temps d'attendreune nouvelle génération d'élus, alors commentpeut-on arriver à partager ce référentiel ? »

Olivia DELANOË, directrice INEA : « Nous voyonsl'importance des liens qui sont à établir avec les SCOT,les documents d'urbanisme qui utilisent les TVB demanière opérationnelle et concertée. Il se dérouleaussi dans les régions des démarches inter-SCOT, demise en cohérence des SCOT. Aussi, y-a-t-il des liens àétablir en amont entre les démarches inter-SCOT auniveau régionale et l'élaboration, avec des territoiresde projets et cette opérationnalité locale, et l'élaborationdu SCRE ? »

Claude HOLYST, directeur de l'ARPE Provence-Alpes-Côted’Azur : « La question du sens est fondamentale, nousdevons avoir un sens que l'on partage sur des valeurscommunes et qui se retrouve dans la SGB. En outre, noussommes sur un mode de gouvernance totalement original :nous ne sommes pas hiérarchisés, nous intervenons au delàde nos limites administratives. Comment allons-noustransposer ce modèle de gouvernance, c'est-à-dire arriver àsortir de nos territoires pour aller sur l'ensemble desterritoires d'enjeux qui sont forcément transfrontaliers? C'est la chose que j'ai le plus de mal à imaginer et j'aidu mal à croire à l'articulation SCOT-PLU. Il y a là untravail à faire et à proposer. La question de la policeest évidente, à partir des moyens déjà existants pourêtre efficace. Il y a aussi la question de l'accompagnementcontinu. Là, le RREN peut être efficace. Tout cela marcheras'il y a de l'engagement sur des actions et sur ce point là,nous sommes déjà tous très mobilisés sur nos territoires.Comment allons-nous nous organiser pour dégager dutemps et des moyens pour « faire » de l’engagement au-delàde nos territoires ? »

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> Propositions du Réseau

Question 7 - Didier OLIVRY, Parc naturel régionalde Camargue :« Comment le réseau se positionne-t-il pourco-construire la SRB et le SRCE ? »

Jean BOUTIN, directeur du CEEP : « La TVB est inscritedans la loi, donc elle s'impose à tous. On voit que lescollectivités s'adressent à des bureaux d'études qui fontdes propositions ensuite débattues dans des groupes detravail, puis analysées par des élus et finalement votéeset qui s'appliqueront sur le territoire. Quelle place pouvons-nous avoir dans ce processus ? Nous pouvons venir encomplément du bureau d'études pour apporter des donnéesnaturalistes, pour essayer d'orienter les décisions et faireen sorte que les choses avancent. Cela sera sûrementpossible sur un certain nombre de territoires sur lesquelsnous sommes chacun impliqués. Autre question : commentarriver à faire percoler auprès des élus, de la population,etc. le fondement de ce qu'est la trame ? L'expérience surle patrimoine naturel et culturel révèle qu'il faut fairepartager l'idée que ce patrimoine est commun. Iciaussi, le réseau peut avoir un rôle pédagogique dans ladiffusion au niveau régional autour de la TVB (intérêt,application, etc.) à partir de nos différents espaces,mais il aura des difficultés à se positionner sur tous lesterritoires pour accompagner toutes les actions. »

Philippe MAIGNE, directeur du Grand Site Sainte-Victoire : « A-t-on d'abord envie d'accompagner ? Nousapparaissons plutôt comme légitimes et nous avons a prioriun certain nombre d'intérêts à y aller aussi. Il serait doncbon d'y répondre favorablement, avec nos réserves. »

Jean-Pierre VIGUIER directeur d'agence à l'OfficeNational des Forêts : « Il est préférable d'y aller en réseauplutôt qu'individuellement. Il y a un premier travail duréseau d'accompagner l'État et la Région sur la manière des'y prendre pour mettre en œuvre à la fois la SGB et le SRCEpour associer les partenaires économiques et sociaux enévitant les erreurs du passé, avec une nouvelle méthodeet un nouveau langage. Nous pouvons être force deproposition pour cette phase. »

Didier OLIVRY, directeur du Parc naturel régional deCamargue : « Je suis de cet avis. Le président de la RégionPaca a tout de suite pensé aux espaces protégés commemoteur du système de la SGB et une partie de la populationdoit le penser aussi. Nous sommes donc un peu attendussur cette question. A nous de voir si collectivement nous levoulons. »

Frédérique GERBEAUD MAULIN, DREAL : « J'ai eu unemission de réflexion sur la stratégie de la DREAL de façontransversale. Trois axes ont été identifiés : la connaissance(le RREN est une source importante), la veille sur lesdocuments d'urbanisme et autres références, et l'informa-tion et la formation. »

Carine RITAN, Parc naturel régional des Alpilles : « LeRREN peut apporter une expertise, mais il peut faireplus sur le fond et sur la forme, pour les membres quecela intéressent. Il reste à voir si cela intéresse laRégion. »

Didier OLIVRY, Parc naturel régional de Camargue : « Celava être difficile de mettre en mouvement le RREN sur unobjectif régional de la sorte car il est encore peu usuel defaire des partenariats interterritoriaux. »

Thierry TATONI, IMEP : « Sur le plan fondamental, il fau-drait acter le sens et l'intérêt de la TVB. Il faut trouver lesmoyens que la biodiversité s'exprime partout, qu'elle soitremarquable ou ordinaire, en gagnant de l'espace sur lesespaces anthropisés. C'est peu envisageable dans lecontexte socio-économique actuel. Il vaut mieux ménagerles continuités écologiques qui démultiplient les surfaces.Sur le plan concret : à chaque PLU et initiative locale, nouspouvons raisonner de la sorte, mais ce n'est pas de notreressort ou de celui de la stratégie régionale. Nous pourrionsplutôt travailler de façon concertée dans de grands chantiersrégionaux. Il faudrait élargir le territoire de quelques kilomè-tres de chaque territoire initial sur une bande territoriale don-née. Cela obligerait aussi à travailler avec d'autres régions. Etil serait bon d'échanger des compétences entre territoires. »

BIODIVERSITÉ EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR : RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

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Pierre FRAPPA, Parc naturel régional du Luberon :« Aujourd’hui, on parle de biodiversité, mais personne ne sepose la question de savoir ce que c'est. Il faudrait arriver àdistiller au sein de la population et en particulier desdécideurs communaux concernés par les PLU, ce que celaveut dire, à quoi cela sert et en quoi cela les concerne.Ma proposition maximaliste et angélique consiste à cequ'une centaine d'agents se rendent dans la centaine decommunes pour expliquer dans les conseils municipaux leprincipe de biodiversité. Nous le faisons déjà à l'échellede notre territoire, mais nous n'avons ni la légitimité niles moyens de le faire en dehors. La légitimité peut nousêtre donnée par une mission au sein du réseau et à sacharge de répartir le travail. Il faut aussi des moyensfinanciers. »

François FOUCHIER, Conservatoire du littoral et desrivages lacustres : « Il y a de la confusion sur qui fait quoi.Devons-nous nous mobiliser pour être la cheville ouvrièrede la mise en œuvre de ce plan et de l'élaboration de ceschéma ? Je ne pense pas que le réseau soit le plus pertinentà ce niveau. Notre force, c'est notre retour d'expérience, laliberté des débats et de ton. Pour ma part, je vois plusieurschoses : un réservoir de réflexions pour une dynamique deréseau au travers d'un groupe de travail avec la liberté desaisir toutes les informations et de donner notre avis pourêtre une boite à idées et une force de proposition libérée.On devrait s'organiser en ateliers sans préjugé et sansprétention pour un réel échange. Une gouvernance vaprévaloir, de type « grenellienne », et donc nous y figureronsde toute façon au même titre que les acteurs. L'expression« fer de lance » veut dire celui qui est le premier. Je trouveque cela n'est pas très approprié. Au sein de nos territoires,nous pouvons être le lieu de transfert d'informations et demessages car il y a un enjeu de culture auprès de nos inter-locuteurs. »

Didier OLIVRY, Parc naturel régional de Camargue :« Nous sommes donc d'accord que nous constituons uneforce de propositions avec des ateliers de travail et selon lesintérêts et les motivations. En parallèle des initiatives del'État et de la Région, le RREN doit continuer de travailler

et de faire des propositions. Il faut voir aussi avec l'ARPEPaca comment organiser ces ateliers. »

Nicolas GERARDIN, chargé de mission du Parc nationalde Port-Cros : « Je suis rassuré car selon notre dépendanceà l'État ou à la Région de par nos structures, nous sommeslégitimes. J'ai un doute sur le pilotage par le réseau qui estconnu pour sa vocation de préserver la biodiversité alorsque la TVB est un outil d'aménagement. La vocation duréseau est-elle d'apporter sa pierre à l'édifice et de sensibi-liser les communes, sous conditions que nous les ayonsd'abord clarifiées ? Il ne faut pas aller trop vite non pluspour laisser le temps au projet de murir dans la tête de toutun chacun. »

Jean GREGOIRE, directeur du Parc naturel régional duLuberon : « Organisons un atelier de travail à vocationpédagogique pour expliquer ce qu'est la biodiversité, à quoielle sert, etc. sous la bonne forme et de manière simplepour faire passer le message. »

Jean-Pierre VIGUIER, directeur d'agence à l'OfficeNational des Forêts : « Nous sommes d'accord sur le faitque le réseau ne pilote rien, mais apporte son appui par sonexpérience et expertise. Sur l'atelier, le premier à faire estde clarifier entre nous notre démarche. Une SGB, cela veutdire un objectif minimum et maximum et une priorité demoyens forcément limités. C'est le cadre. Tout le mondeveut gérer la biodiversité et cela ne veut rien dire. Ce quicompte pour les acteurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur,c'est qu'est-ce que nous voulons vraiment faire ? En quoicela va changer nos vies ? Il faut élaborer un discours clairdes actions à mener sur les années à venir. »

Didier OLIVRY, Parc naturel régional de Camargue : « Enéléments de conclusion, nous allons proposer différentsateliers, puis des chantiers expérimentaux soutenus parl'État ou la Région pour la prise en compte globale de labiodiversité à l'échelle d'une région, sur des actions entredeux ou trois sites, sur des actions de sensibilisationcommunes. La Région Paca va nous solliciter sur la SRBet sur le SRCE. »

BIODIVERSITÉ EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR : RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

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Déclaration issue de l'Université 2010« De la solidarité à la cohérence écologique :

ce qui se trame pour la biodiversité ? »

« Vers la reconnaissance écologique, sociale et culturelle de la biodiversitéen Provence-Alpes-Côte d’Azur »

CONTEXTEDans le cadre de la relance de la Stratégie nationale de la biodiversité, les acteurs nationaux,

régionaux et locaux se mobilisent pour étudier et définir les continuités écologiques nécessairesau maintien, voire au développement, de la biodiversité sur les territoires.

•Il s’agit de concevoir une stratégie d’aménagement soutenable à la fois territoriale et globale,

favorisant la gestion intégrée de la biodiversité :

• en confirmant le rôle majeur des espaces naturels protégés(ou identifiés comme patrimoniaux au travers de statuts divers)

en matière de réservoir de biodiversité

• et en prenant conscience de l’apport fondamental des espaces naturelsne bénéficiant pas de statut témoignant de leur fonction support de déplacement des espèceset de leur importance pour la biodiversité (espaces interstitiels et de nature dite “ordinaire“).

•Lors de son Université 2010 à Fontvieille, au cœur du Parc naturel régional des Alpilles,

dans une ambiance conviviale et participative, les membresdu Réseau Régional des gestionnaires d’Espaces naturels protégés (RREN)

de Provence-Alpes-Côte d'Azur ont débattu ensemblesur leur rôle potentiel et sur la stratégie commune d'actions à adopter, en concertation

avec les pouvoirs publics, pour la reconnaissance de la biodiversité en Provence-Alpes-Côte d’Azur.•

Sur la base des travaux déjà engagés sur le territoire régional par les gestionnaires d’espaces naturels,dans le cadre notamment :

• de l’étude menée par les Parcs naturels régionaux de la Région sur l’acceptabilitéet la faisabilité d’une trame verte et bleue (TVB) en région Provence-Alpes-Côte d’Azur,

• des réflexions sur la notion de solidarité écologique portée par les parcs nationaux,

• de l’élaboration et la mise en place d’une Stratégie Globale pour la Biodiversité en région (SGB)et d’un Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE).

•La présente déclaration dresse les propositions du RREN pour la mise en œuvre

de la Stratégie Globale pour la Biodiversité en régionet du Schéma Régional de Cohérence Ecologique de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

CONTRIBUTION ET STRATÉGIES DU RÉSEAUIl est convenu que la biodiversité ne se limite pas à celle contenue dans les espaces naturels protégés

gérés par les membres du RREN. En outre, la biodiversité a autant d'importance,qu'elle soit qualifiée de “remarquable“ ou d’ “ordinaire“.

•Les espaces protégés jouent un rôle refuge en terme de biodiversité.Cependant, la question de leurs connexions, notamment par les corridors,

devient un enjeu fondamental. Les corridors participent à un ensemble régional encore mal définiet ne peuvent répondre à eux seuls aux enjeux en terme de continuité écologique.

Les continuités écologiques en Provence-Alpes-Côte d’Azur sont davantage à considérerdans le cadre d’une amélioration de la qualité de la matrice.

> Contribution du Réseau pour une meilleure prise en compte

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Pour répondre aux besoins de déplacements des espèces végétales et animales,l’amélioration de la qualité de la matrice passe par une appropriation des enjeux

et une perception des bénéfices mutuels de la biodiversité par les politiques territoriales et localesqui jusqu'à présent n’avaient pas pour préoccupations majeures la biodiversité.

•Cette appropriation implique la mise en place d’une gouvernance qui doit privilégier l'ouverture,

le partage, et la création d'une culture commune par un large panel d'acteurs.Cette gouvernance doit être fondée sur un profond travail d'information

et de vulgarisation des objectifs communs. Il est vital de parvenir à un projet co-construitsur la base d'enjeux identifiés et partagés à une échelle globale car le développement durable

et la biodiversité n'ont d'avenir que s'ils suscitent l'envie, le plaisir et pas seulement la contrainte. •

En conséquence, les fonctions des gestionnaires dépassent le cadre de leur territoireet de leurs thématiques d’origine pour s'élargir à des considérations stratégiques, politiques,

économiques, sociales et culturelles et s’ouvrir à d'autres acteurs, réseaux thématiques et professionnels.Des dispositifs innovants pour lesquels ni les gouvernances ni les modalités ne sont prêtes

doivent être pensés. Il s'agit notamment de s'entendre sur des indicateurs par entité paysagèreou biogéographiques. Les acteurs ont également besoin d'un cadre juridique informé et organisé,

en plus de moyens techniques, financiers.•

Dans ce contexte, le Réseau Régional des gestionnaires d’Espaces Naturels protégés,souhaite accompagner les démarches de SGB et SRCE et être une force de propositions

pour pouvoir accompagner l’Etat et la Région.Il doit être un espace de travail collaboratif pour développer des propositions méthodologiques,

techniques et scientifiques, et faire vivre cette démarchesur les territoires de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

de la biodiversité en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Le Réseau propose, pour ce faire de mettre en place un groupe projet et initier un certainsnombre d’actions.

Plusieurs pistes de travail pour ce groupe projet ont d’ores et déjà été évoquées :• La pédagogie - la médiation vis-à-vis des élus et des acteurs locaux- Le rôle pédagogique du RREN pour la diffusion au niveau régional autour de la TVB (sonintérêt - son application - qu’est-ce que la biodiversité ?)- Comment associer les parte-naires économiques et sociaux, etc. ?• La recherche - l’expérimentation- En mettant en place des chantiers expérimentaux, soutenus par l’Etat et la Région, pourla prise en compte globale de la biodiversité à l’échelle de la région, sur plusieurs espacesnaturels protégés pilotes contigus, avec pour objectif de tester l’efficience de la TVB et voirjusqu'où il est possible d'aller. Ce test doit se faire en partenariat avec un groupe de scien-tifiques.

Il apparaît nécessaire de bien lier et coordonner ces pistes de travail. Ainsi, des sitespilotes pourraient être désignés par le Réseau : sur ces sites pilotes, il s’agira d'infor-mer, de détailler, d'expliquer et de sensibiliser suffisamment les acteurs publics déci-sionnaires.

Ces contributions à la réflexion sur une meilleure prise en compte de la biodiversité et unpartage de ses enjeux en région sont bien entendu des pistes de travail qu’il conviendrad’explorer et de concrétiser ou non dans le cadre du groupe projet au sein du RREN ;notamment pour répondre à de nombreux questionnements encore en suspens sur l’étatdes connaissances et les outils appropriés pour faciliter la prise en compte de ces enjeuxpar les collectivités.

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ENJEUX, CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE, PERSPECTIVES

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BIODIVERSITÉ EN PROVENCE-ALPE-COTE D’AZUR : RÔLE ET STRATÉGIE DU RÉSEAU

EN GUISE DE CONCLUSION

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Laurent NEYERDirecteur régional adjoint de l’environnement,de l’aménagement et du logement (DREAL)

CONCLUSION

« Nous sommes arrivés à converger vers un intérêtcommun. Nous sommes dans une opportunité trèsforte de pouvoir faire avancer les lignes sur la questionde la biodiversité. Le Grenelle y a contribué. Une fortemobilité conjointe Région-Etat. Nous avons deuxgrands outils très complémentaires : la SGB, large outilqui va asseoir la politique de la région, et le SRCE, plustechnique, un des outils d'aménagement. Il faut travaillerde manière cohérente et optimiser les ressources pouravancer ensemble. Le RREN m'a convaincu de son mériteet de son niveau d'implication. Il y a fort intérêt et besoinde vous avoir dans la démarche qui sera globale avec toutela société civile et avec les pouvoirs publics représentésdans cette co-construction pour qu'elle soit efficace etsurtout assimilée et acceptée. Le RREN est important caril a déjà un retour sur expérience non négligeable sur lapréservation de la biodiversité. Ce n'est pas au RREN deporter la démarche, mais il sera un partenaire essentiel. Ilreste à étudier comment cela pourra se faire. »

Conclusion

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Annabelle JAEGERConseillère régionale, déléguée biodiversitéRégion Provence-Alpes-Côte d’Azur

CONCLUSION

« L'enjeu pédagogique de sensibilisation des citoyens estessentiel car cela fera ricochet sur les élus. Le mot a étéentendu, la notion est plutôt bien cernée, mais pas lesmenaces. Il faut faire comprendre les causes de l'érosionde la biodiversité pour faire agir. Or, les politiquesactuelles de sensibilisation sont peu efficaces car leschiffres alarmants ne mobilisent pas (source UICN).Une solution s'illustre au travers de la campagne« Love et Action » qui joue davantage sur l'affectivité.Au Conseil régional, nous pourrions faire jouer lesentiment de « fierté régionale de jouir d'une tellerichesse biologique » et proposer aux citoyens despossibilités d'agir. Nous devons donc ouvrir lanotion à celle de solidarité sociale en montrant lesbénéfices sociaux, culturels, économiques, etc.apportés par la biodiversité, tout en étant garant del'éthique de faire entrer l'économie dans la biodiversitéet non l'inverse. En outre, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le RREN doivent réciproquementexprimer ce qu'ils attendent les uns des autres. LaRégion a besoin d'expertise des connaissances. LaSGB sera écrite avec les acteurs du territoire sur leséchanges d'éléments méthodologiques, etc. Le texte

voté en décembre 2010 vise à capitaliser sur l'existantdonc sur les actions de la Région, à ouvrir des portespour l'écrire ensemble, à organiser des Assises régionalesde la biodiversité en 2011 ouvertes aux acteursrégionaux, à lancer une gouvernance Grenelle aveccinq collèges (État, élus, syndicats de salariés,représentants des employeurs, organisation nongouvernementales environnementales). Nous nepasserons pas à l'étape suivante de protection de labiodiversité surtout avec l'objectif de TVB et de biodiver-sité ordinaire sur l'ensemble du territoire et de nos acti-vités sans les impliquer. Préciser exactement le mandatdu réseau est un peu compliqué. Le RREN peut beau-coup apporter en termes de remontée d'expériencescomme celle de Natura 2000, mais aussi celles qui prou-vent que l'on peut parler de biodiversité en dehors de lapure préservation. Il faudra pour ce faire peut-être revoirles soutiens de la Région avec chaque gestionnaire.L'observatoire de la biodiversité, qui reste à préciser,sera porté par l'ARPE Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nousattendons aussi que l'État précise ses engagements,notamment financiers. »

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TÉMOIGNAGES SUR L’UNIVERSITÉ

Page 40: « De la solidarité

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TÉMOIGNAGES SUR L’UNIVERSITÉ

TÉMOIGNAGES SUR L’UNIVERSITÉ

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TÉMOIGNAGES SUR L’UNIVERSITÉ

Jean BOUTIN, CEEP :

« Je trouve très intéressant le brassage d'idées.

Le sujet reste très compliqué, rien que parce

que les connaissances fondamentales ne sont

pas claires pour tout le monde ni intégrées ou

partagées. Il y a donc différents niveaux de compréhension

qui complexifient les choses, notamment parce que les

membres du réseau sont très différents les uns des autres

sur l'échelle territoriale, sur le fonctionnement ou sur

l'implication en termes de conservation. Par conséquent,

la demande de la place du réseau dans le projet est diffi-

cile à formuler et le débat est difficile. Nous avons tous

beaucoup de compétences sur le patrimoine naturel.

Aussi, nous pouvons mettre le discours en commun pour

que le plus grand nombre se l'approprie. Je pense que nous

aurons du mal à aller bien au delà de cela car il faudrait

que l'on se démultiplie sur des centaines de sites, ce qui

est impossible. Nous devons donc bien identifier l'implica-

tion du réseau dans ce système et là où nous sommes le

plus efficaces, avec les moyens actuels. J'ai ressenti une

forte envie des PNR, au travers de l'étude qu'ils ont

menée, d'avancer dans une direction alors que le reste du

réseau semble dans une logique différente. Nous devons

arriver à un consensus à moyen terme avec tout cela.

L'État a une obligation de résultat puisqu'une loi est

passée. La position de la Région Paca est intéressante

avec la seule élue à la biodiversité, très motivée, qui suit

tout notre travail. En somme, tout ceci est

très encourageant. »

Richard BONET,Parc national des Écrins :

« Concernant dans son ensemble

l'atelier de travail collectif, je

l'ai trouvé pertinent, mais j'ai

rencontré des difficultés car les

questions pouvaient être prises sous différents

angles. En outre, les questions étaient souvent larges,

donc cela a créé des différences de niveaux de réponse

entre les trois groupes de travail. Comme la première

question concernait les « actions dans notre site »,

nous nous sommes focalisés sur ce que nous faisions

au sein de notre territoire et nous n'avons par parlé

des actions entre les sites. Or, si c'était les partenariats

entre espaces protégés, Parcs naturels régionaux et Parcs

nationaux qui étaient recherchés, la question aurait dû

être formulée différemment en commençant par « Que

mettez-vous en place sur votre site pour la biodiversité ?

», puis « Que faites-vous pour la communauté, régionale

et/ou nationale ? ». Nous aurions ainsi pu mettre en avant

deux gammes d'action et développer un peu plus.

Néanmoins, cette variabilité de réponses n'est pas inin-

téressante car ce sont souvent des points de vue diffé-

rents qui s'enchaînent. En revanche, nous ne pouvons

pas être dans de la comparaison entre groupes. En tant

que gestionnaire, on réfléchit spontanément dans la

mise en œuvre et à la méthode. D'autres seront plus

axés sur le législatif ou l'administratif, et c'est ce genre

de réflexions complémentaires les unes des autres qui

est intéressant. »

Page 42: « De la solidarité

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TÉMOIGNAGES SUR L’UNIVERSITÉ

Eric COULET,Réserve nationale de Camargue :

« D'un point de vue global, nous manquions de

précisions sur l'évolution et sur la traduction

dans les faits depuis que l'étude sur la faisabi-

lité de la trame verte et bleue avait été réali-

sée. Nous étions tous impatients de l'organisa-

tion de ces journées pour savoir ce que cela allait donner.

Et en particulier, si l'on n'allait pas « accoucher d'une sou-

ris » ! Nous avons déjà été surpris sur les délais impartis,

c'est-à-dire un ou deux ans, à la traduction législative de

ce projet. Ce qui nous fait toujours un peu peur. Dans les

ateliers, les discussions ont été enrichissantes car nous

nous sommes aperçus que l'on ne pouvait plus travailler

comme nous l'avions fait, les uns et les autres, sur nos

espaces respectifs. Pour atteindre ce niveau de globalisa-

tion de problèmes, il faut qu'un directeur d'un espace

pense pratiquement autant à ce qu'il y a autour qu'à ce

qu'il y a à l'intérieur de son territoire et nous n'y étions pas

tellement habitués. Nous l'avons découvert par nous-

mêmes pendant l'atelier puisque nous sommes partis de

notre base de raisonnement, avec nos outils classiques,

pour comprendre qu'au final, il fallait changer notre

comportement global et notre gouvernance. Il s'agit

d'une révolution qui dépasse le simple « plus », autre-

ment dit, une révolution qualitative et non pas quanti-

tative. L'objectif n'est pas d'avoir plus d'oiseaux, on

parle plutôt de solidarité écologique ; une notion nou-

velle et stimulante qui implique les populations, etc.

Cela ne se fera pas avec des outils anciens. Et ce que l'on

craint, donc, c'est que cela se fasse en si peu de temps.

Il y a toujours des divergences au sein du réseau car les

types d'espaces sont très différents les uns des autres : il

réunit des experts de la réglementation, d'autres de la

négociation. Cela nourrit en même temps une complé-

mentarité et nous sommes arrivés au consensus qu'il

fallait que nous changions.

Notre interrogation reste la suivante : Comment va-t-

on arriver à changer le monde en si peu de temps ?

Comment les administrations locale et nationale

vont-elles s'approprier un projet aussi généreux ? Que

se passera-t-il quand il faudra le traduire dans des

chiffres et dans des cartes avec des traits – qui sont,

selon moi, incontournables ? Comment va-t-on imposer

de nouvelles frontières dans un pays qui en a déjà

autant ? Il s'agit bel et bien d'une révolution culturelle.

Au sein du RREN, nous avons la chance d'avoir des

personnes expérimentées qui ont perdu depuis long-

temps l'ambition de gérer la nature uniquement avec

des réserves et qui travaillent déjà avec l'extérieur. En

revanche, travailler tous ensemble, avec l'extérieur et

d'une même manière, sur un projet nouveau qui nous

remet tous en cause, cela, nous ne savons pas encore

faire. C'est un défi pour les collectivités et pour le

réseau. »

Page 43: « De la solidarité

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TÉMOIGNAGES SUR L’UNIVERSITÉ

Didier OLIVRY,Parc naturel régional de Camargue :

« La façon dont se sont déroulés les ateliers a

dépassé mes espérances. L'objectif était de

démontrer le travail général des espaces proté-

gés et la difficulté que nous avions au sein des

espaces protégés (car tout un tas de politiques

nous y conduisaient) à penser nos actions à l'échelle

régionale. Je ne parle même pas de l'échelle nationale ou

internationale car nous sommes assez loin du compte et

c'est cela qui est intéressant. Par rapport aux discours

généreux sur la Stratégie régionale, voire nationale, voire

méditerranéenne et aussi après avoir fait le tour des trois

ateliers, je me rends compte que beaucoup d'actions sont

dictées par des considérations très locales (financières,

techniques, donc plutôt d'opportunités) du fait de notre

travail quotidien et non par les vrais enjeux de biodiver-

sité. Et c'est sur ce dernier point que l'on voulait réfléchir

ensemble, sans jugement de valeur. Il reste donc un déca-

lage entre notre discours et notre réalité en termes d'ac-

tions sur la biodiversité. C'est d'autant plus important

que, dans le RREN, nous sommes sensibilisés à cette pro-

blématique, étant donné que nous serons sollicités pour

porter le message d'un SRCE ou d'une SGB. Ces deux élé-

ments majeurs vont nous conduire à réfléchir à une échelle

un peu plus « macro ». Dans les ateliers, nous avons voulu

que chacun s'en rende compte individuellement dans un

acte de production. Si l'on adopte uniquement des discours

généraux, tout le monde sera vite d'accord. Dans ces ate-

liers, ce qui était intéressant, c'était de mettre en relief le

discours et la réalité quotidienne de nos espaces. Bien

entendu, personne n'est indemne, nous nous mettons tous

dans le même panier. Ce qui est important, c'est de voir le

chemin à parcourir pour arriver à cette échelle régionale

et pour se positionner sur de vrais enjeux et stratégies

de biodiversité.

Une minorité de personnes du réseau ont des réticences.

La coproduction est toujours délicate et certains ne

veulent pas se mettre en danger. Nous avions pourtant

bien insisté sur le fait qu'il n'y aurait pas de critiques

gratuites, mais certains ont peur de démontrer que

globalement, il n'y a pas de stratégie et qu'ils ont fait

cela au fil de l'eau ou alors parce qu'ils avaient une

compétence interne ou bien de l'argent. Mais la plupart

des participants ont joué le jeu et ils voient très bien la

finalité de ces journées qui est d'arriver à converger et à

avoir un bilan commun, d'adopter un langage partagé

envers les décisionnaires et de commencer à réfléchir à des

actions inter-sites dans le cadre de la TVB. Nous comptons

aussi sur les retours constructifs des experts scientifiques

(Thierry TATONI et Raphaël MATHEVET). Dans tout ce que

j'ai vu pour l'instant, aucune action n'a été déterminée en

fonction du site voisin sur la protection d’une même

espèce ? Autrement dit, chacun agit encore uniquement

dans ses murs. Il existe encore trop de cloisonnement et

nous avons donc beaucoup de progrès à faire dans ce

domaine. Pour impulser ce décloisonnement, nous nous

basons sur la réflexion nationale. D'une part, sur la

TVB en se reliant pour générer de la biodiversité et

d'autre part, dans une SGB où l'on se positionne sur

des enjeux précis. Il est possible aujourd'hui que nous

dépensions de l'argent et du temps sur des espèces et

des espaces qui ne sont pas prioritaires à l'échelle

régionale car pas en danger. Nous devons donc être

bien plus stratégiques dans nos actions. »

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TÉMOIGNAGES SUR L’UNIVERSITÉ

Raphaël MATHEVET, CEFE :

« Je suis globalement satisfait de cette uni-

versité. Il a régné une grande convivialité et

du respect dans les échanges. La complicité

des membres permet d'aller un peu plus loin

dans les débats. En filigrane, il reste le problème

de clarifier ce qu'est la TVB, en quoi elle va participer à

résoudre les problèmes actuels en Paca. Cela mérite d'être

encore débattu. Concernant la légitimité du réseau, il

existe une telle hétérogénéité des structures, que pour cer-

tains membres, cela va de soit, et pour d'autres non. Cela

est lié aux individualités aussi. L'État et la Région Paca

ont envoyé des signaux très positifs, mais il est encore

trop tôt en termes d'engagement. Vue l'ampleur des

enjeux, nous sommes dans du projet de territoire et il faut

arriver à placer la biodiversité dans des projets de terri-

toire. C'est pourquoi, il va d'abord falloir acquérir des

moyens et des méthodes et il est encore trop tôt pour

prendre acte. Il reste aussi à définir comment la concerta-

tion va se faire. Faire du Grenelle en région, c'est-à-dire

partir sur les cinq collèges, est-ce pertinent ? Une

réflexion sur la composition des groupes est à mener. »

Thierry TATONI, IMEP :

« L'objectif est atteint car après

deux jours de travail, tout les

membres du réseau semblent s'ac-

corder une légitimité en dehors de

leurs frontières, dès lors que ce

n'est pas trop loin. Nous avons donc parcouru un beau che-

min, pas linéaire, certes, mais je suis content de l'arrivée.

L'ambiance était assez bonne puisque tous partagent la

même ambition de protection de la nature dans un cadre de

vie, le rapport nature-société est admis. Néanmoins, le

signal est un peu biaisé car les gestionnaires ne sont pas en

concurrence puisque chacun a son territoire à gérer, mais ils

le sont pour la recherche de financements et pour la recon-

naissance de leur travail auprès de leurs financeurs. Une

chose m'a étonné : il s'agit de la non reconnaissance du

niveau de connaissance. Nous avons pris un long moment

pour expliquer de quoi nous parlions (biodiversité, TVB, SE,

etc.). Si les personnes ne veulent pas entendre, je pense que

c'est vain. « Définir la biodiversité » est une demande qui

revient encore alors que nous l'avons fait X fois et que, de

toute façon, la connaissance parfaite de la biodiversité

n'est pas indispensable pour agir. De la même manière, à

partir du moment où les élus se sentent concernés par la

TVB, ils entendent notre discours. Ce qui compte, c'est donc

l'argumentation. Nous devons adopter une démarche

volontaire pour que le message soit entendu. Pour la suite,

nous devrons être assez directifs et pousser les acteurs - qui

sont de bonne volonté, mais frileux. C'est pourquoi il faut

travailler avec la Région Paca sur de grandes lignes direc-

tives. La Région et la DREAL sont là pour initier, mais n'ont

pas encore d'idées. L'ARPE Provence-Alpes-Côte d’Azur a un

rôle à jouer avec Raphaël MATHEVET et moi-même pour

amorcer et lancer des idées qui soient ensuite récupérées. »

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A LA DÉCOUVERTE DES PAYSAGES DES ALPILLES

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A LA DÉCOUVERTE DES PAYSAGES DES ALPILLES

ATELIER DE TERRAIN :

À LA DÉCOUVERTE

DES PAYSAGES DES ALPILLES

Les participants, guidés par Thierry TATONI (IMEP),Carine RITAN et Jean-Michel PIRASTRU (Parc naturelrégional des Alpilles), ont pu faire une randonnée de deuxheures autour de Castillon sur la commune de Paradou(84). Le chemin, en crête d'un petit chaînon de trentemètres d'altitude, a offert une vue sur les marais desBaux-de-Provence et un panorama sur le sud des Alpilles.L'occasion de nombreux échanges et commentaires surles paysages, sur leur problématique et sur leur gestion.

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25 ANS DU RREN

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25 ANS DU RREN

RÉTROSPECTIVE :

25 ANS DU RREN

Pendant l’Université,le RREN a fêté ses 25 ans d’existence !

Le jeudi 30 septembre en fin d’après-midi, nous avonsété accueillis très chaleureusement par la propriétaire dudomaine viticole de Dalmeran à Saint-Etienne-du-Grès,Madame Joyce, qui nous a fait visiter son jardin et sesvignes et nous a transmis son amour pour ce domained’exception.Bâti sur une butte peuplée de vestiges gallo-romains,longé par l’ancienne voie Domitienne, Dalmeran domineun paysage virgilien de collines, de vallons et de bois qui,depuis 1531, respire au rythme de la vigne et de l’olivier.Depuis quelques années, l’artiste paysager Marc NUR-CERA intervient régulièrement sur la nature du domaineen réalisant des arbres sculptés dans le parc du Château.

« J'essaie de faire participer l'arbre mort à la vie du

lieu d'une nouvelle façon. Une fois sculpté, il n'est

plus mort. Il devient matière. ».

Marc NUCERA

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25 ANS DU RREN

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25 ANS DU RREN

La soirée a eu lieu dans une serre située dans le jardin dudomaine. Malgré les attaques de moustiques répétées, lasoirée a pu se poursuivre dans une ambiance convivialeautour des mets apportés par tous les membres duréseau pour l’apéritif et des contes racontés en occi-tan par Lo Terralhet. Nous avons ainsi pu retrouverla tradition de ces conteurs paysans ou villageoisqui, l'hiver près du feu pour de longues veillées, oul'été s'ombrageant sous le plus vieil arbre de l'endroit,s'installaient pour "DIRE" aux petits et aux grands…Nousavons dégusté un repas à base de produits biologiques etlocaux tout en écoutant la musique de jazz manoucheinterprétée par le groupe Coco Briaval.

Un diaporama a mis en lumière les grands moments duRREN ainsi que l’ensemble des travaux qu’il a réalisépendant toutes ces années.

Merci à tous les participants et notamment aux anciensmembres du réseau qui ont pu répondre à l’invitation,pour cette soirée amicale.

http://www.dalmeran.fr/http://terralhet.free.fr/

http://www.myspace.com/cocobriaval

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BOITE A OUTILS

BOITE A OUTILS

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BOITE A OUTILS

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Glossaire des sigles

SRCE : Schéma régional de cohérence écologique

TVB : Trame verte et bleue

SE : Solidarité écologique

SGB : Stratégie Globale pour la Biodiversité

DCE : Directive cadre sur l’eau

ZHIEP : Zone humide d’intérêt environnemental particulier

ZNIEFF : Zone naturelle d’intérêt écologique

TDENS : Taxe départementale des espaces naturels sensibles

SCOT : Schéma de cohérence territoriale

PLU : Plan local d’urbanisme

COMOP : Comité opérationnel (dans le cadre du grenelle de l’environnement).

RREN : Réseau Régional des gestionnaires d’Espaces Naturels protégés

DREAL : Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement

ARPE : Agence régionale pour l’environnement

ONF : Office national des forêts

PN : Parc national

PNR : Parc naturel régional

IMEP : Institut méditerranéen d’écologie et de paléoécologie

CEFE : Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive

CEMAGREF : Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement

CREN : Conservatoire régional d’espaces naturels

CSRPN : Conseil scientifique régional du patrimoine naturel

MNHN : Muséum national d’histoire naturelle

RAMSAR : Convention relative aux zones humides d’importance internationale

BOITE A OUTILS

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BOITE A OUTILS

Lexique

La biodiversité désigne l’ensemble des milieux naturels (prairies, forêts…) et des formes devie existantes sur terre (plantes, animaux, champignons, bactéries…).Mais aussi toutes les relations et interactions qui existent d’une part entre ces organismesvivants, et d’autre part entre eux et leurs milieux de vie.

Un corridor est une connexion entre des habitats séparés.• Un point de vue structurel : un corridor a une forme linéaire, assure une connexion physiqueentre des taches semblables et diffère en apparence de la matrice environnante.

• Un point de vue fonctionnel : un corridor est une voie de déplacement effective nonnécessairement visualisable

• Un objectif d’aménagement : faciliter des déplacements par rapport à la matrice adjacenteou permettre le franchissement d’une barrière.

Les corridors écologiques sont des voies de déplacement empruntées par la faune et la florequi relient les réservoirs de biodiversité : par exemple des haies et des bosquets dans unchamp, un pont végétalisé sur une autoroute ou un tunnel, une ouverture dans un jardinclôturé…

La Trame verte et bleue est une démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un réseaud'échanges pour que les espèces animales et végétales puissent comme l'homme, circuler,s’alimenter, se reproduire, se reposer… et assurer ainsi leur cycle de vie. C’est un ensemblede continuités écologiques.Composantes de la trame indissociables l’une de l’autre :• le vert représente les milieux naturels et semi-naturels terrestres : forêts, prairies…• le bleu correspond aux cours d'eau et zones humides : fleuves, rivières, étangs, marais…

Continuités écologiquesAssociation de réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques.

Réservoirs de biodiversitéZones vitales, riches en biodiversité, où les espèces peuvent réaliser l’ensemble de leur cyclede vie : reproduction, alimentation, abri…

Solidarité: de solidaire du latin in solidum « pour le tout »• lien contracté par des personnes répondant en commun d'une obligation solidaire ;• dépendance mutuelle entre les êtres humains, existant à l'état naturel et due au besoin qu'ilsont les uns des autres ;• devoir moral, résultant de la prise de conscience de l'interdépendance sociale étroiteexistant entre les hommes ou dans des groupes humains, et qui incite les hommes às'unir, à se porter entraide et assistance réciproque et à coopérer entre eux, en tant quemembres d'un même corps social ;• A propos d’entités abstraites, vivantes ou non, la solidarité est une dépendance très étroite,un rapport de causalité, une dépendance réciproque, un rapport d’interdépendance.

Écologie : du grec oikos maison et logos discours, sciences, connaissances, Etude des milieuxoù vivent les êtres vivants ainsi que des rapports des ces êtres entre eux et avec le milieu.

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BOITE A OUTILS

Solidarité écologique : dépendance réciproque très étroite entre les êtres vivants (dont leshumains) et le milieu organique ou inorganique dans lequel ils vivent :

La solidarité écologique de fait qui souligne la « communauté de destin » entre l’homme,la société et son environnement en intégrant d’une part, la variabilité, la complémentarité etla mobilité de la diversité du vivant et des processus écologiques dans l'espace et le temps etd’autre part, la co-évolution des sociétés humaines et de la nature au travers des usages del’espace et des ressources naturelles.

La solidarité écologique d’action qui se fonde sur la reconnaissance par les habitants, lesusagers et les visiteurs qu’ils font partie de la communauté du vivant et qui traduit leurvolonté de « vivre ensemble » avec les autres êtres vivants, au sein des espaces dans lesquelsils interviennent, jugeant de leurs actions ou non action selon leurs conséquences sur lescomposantes de cette communauté. »

La biosphère est définie par tous les êtres vivants et les relations dynamiques qui existententre eux et avec les éléments constitutifs de la planète.

L’écocentrismeune vision où l’homme en faisant partie de la communauté du vivant a une responsabilité, ale devoir moral de se sentir tenu à une compréhension et une action bienfaisante à l’endroitdes écosystèmes et des espèces qui l’entourent (Aldo Léopold et John Baird Callicott)

Le biocentrisme (grec : βίος, bio, "vie"; et κέντρον, kentron, "centre") (terme apparudans les années 1970) est un courant de l'éthique environnementale, pensée pour l'essentield'origine norvégienne. Arne Naess peut être considéré comme le tenant de ce courant qui estintroduit en France par Catherine Larrère (Du bon usage de la nature, 1997). Aux États-Unis,il est représenté, entre autres, par Paul Taylor. Associé en France à la deep ecology ouécologie profonde, le biocentrisme généralise l'approche kantienne à tous les êtresvivants. Ces derniers doivent être considérés comme des fins en soi, c'est-à-direcomme possédant une valeur intrinsèque qui leur donne droit au respect.

L’anthropocentrisme est une conception philosophique qui considère l’homme comme lecentre du monde et la fin (ou la finalité) de tout le reste de l'univers.

La solidarité socialeLe concept de solidarité sociale a émergé dans la seconde moitié du XIXe siècle à la fois dansle milieu académique et dans le milieu politique.La doctrine de la solidarité sociale repose sur trois composantes : le fait de la solida-rité naturelle et sociale ; l’idée de dette sociale ; la notion de quasi-contrat (M-C. Blais)

Pour aller plus loinToutes les interventions qui ont eu lieu lors de cette Université sont acces-sibles sur le site internet du RREN à l’adresse suivante :

www.renpaca.org

N’hésitez pas à les consulter !

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BOITE A OUTILS

Quelques documents de références

« Application du concept de solidarité écologique dans les parcs nationaux –approfondissement du concept de solidarité écologique » – octobre 2009Projet interparc piloté par Parcs Nationaux de France (PNF) - Etude commandée à INEA,conduite par une équipe de spécialistes (Olivia DELANOË (INEA) - John THOMPSON(CEFE/CNRS) - Raphaël MATHEVET (CEFE/CNRS) - Chantal GIL (Cabinet d'avocats) -Marie BONNIN (IRD) - Marc CHEYLAN (CEFE/EPHE)

« La trame verte et bleue, c’est une ambition du grenelle de l’environnement »http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/batdef-140111.pdf

La brochure "La Trame verte et bleue en France métropolitaine- enjeux et expériences»- Novembre 2010 - Direction générale de l'aménagement du logement et de la nature- Brochure 20 pages

« Nouveau regard sur la biodiversité » - Bernard Chevassus-au-Louis - 2008, article paru en mai 2008 dans le mensuel d’information numéro 23 « Agriculture, Alimentationet Espaces Ruraux » du Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux.Ministère de l’agriculture et de la pêche.

Sitographie

http://www.developpement-durable.gouv.fr/-La-Trame-verte-et-bleue,1034-.html

http://www.legrenelle-environnement.fr

http://www.legrenelle-environnement.fr/-Trame-verte-et-bleue-.html

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Restitution-de-l-appel-a-projet.htmlRestitution de l’appel à projet "Les parcs naturels régionaux et la Trame verte et bleue"

journée du 30 juin 2010

http://tvbpaca.over-blog.comLe blog du projet trame verte et bleue Paca

http://www.biodiversite2010.frSite consacré à l’année internationale de la biodiversité

www.mnhn.frMuséum national d’Histoire naturelle

www.parcs-naturels-regionaux.tm.frFédération des Parcs naturels régionaux de France

Et pour en savoir plus sur le Réseau :www.renpaca.org

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Liste des participants à l’Université 2010

RESEAU

Parc national des Ecrins BONET RichardDURAND ThierryCORTOT Hervé

Parc national de Port-Cros GERARDIN NicolasNICOL Jean-Pierre

Parc naturel régional de Camargue OLIVRY Didier

Parc naturel régional des Alpilles RITAN CarineBLOT EricMONTAGUT ClaudiaRION Anne MarieZENAZNI Audrey

Parc naturel régional du Luberon GREGOIRE JeanFRAPPA Pierre

Parc marin de la Côte bleue BACHET Frédéric

Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres FOUCHIER FrançoisESTEVE Roger

Conservatoire Botanique National Alpin CHONDROYANNIS Pascal

CEEP BOUTIN JeanTRANCHANT Yannick

Réserve Géologique de Haute-Provence JACQUEMIN Hervé

Réserve nationale de Camargue COULET Eric

Syndicat mixte de la Palissade BRIFFAUD Jean-Christophe

Syndical mixte du Mont-Ventoux VILMER Jean-PaulROUX AnthonyREYNA Ken

Office National des Forêts VIGUIER Jean-Pierre

ONCFS BARRIERE JacquesDEFOS DU RAU Pierre

Grand Site Sainte-Victoire MAIGNE PhilippeVERRECHIA Marc

Tour du Valat JALBERT Jean

G.I.P. des Calanques LAFOND Jean-MarieLEMIRE PECHEUX Lidwine

Département des Bouches-du-Rhône SUSINI PhilippeMICHEL Gwénola

Département du Var ARENE SylvieCHARRIER Ludovic

Département du Vaucluse MARIE Stéphanie

Département des Alpes-Maritimes FERRARI Michel

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Liste des participants à l’Université 2010

INTERVENANTS

I.M.E.P. Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie TATONI Thierry

U.M.R.Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive MATHEVET Raphael

I.N.E.A. Ingénieur Conseil Nature Environnement Aménagements DELANOE Olivia

DREAL PACA GERBEAUD MAULIN Frédérique

INVITES

Président du Parc naturel régional des Alpilles DARROUZES Roland

Maire de Fontvieille FRUSTIE Guy

Vice-Président du Parc naturel régional des Alpilles GESLIN Laurent

Conseillère Régionale, déléguée biodiversité JAEGER Annabelle

Conseillère Régionale, 2e Vice-Présidente Développement soutenable, énergie et climat DELHAYE Annick

Syndicat mixte de préfiguration du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur CARRY Muriel

REDACTEUR

Journaliste HAUG Andréa

CO-ANIMATEURS

Direction Régionale de l'Environnement, de l’Aménagement et du Logement NEYER LaurentSCHMITT Michel

Région PACA (DEDDA) MARTINEZ ValérieJOANNY MarcBOUVIER EspoirHAYOT CélineKLEM Delphine

Agence Régionale pour l'Environnement FIDENTI Gunnel FOUREST ThomasHALBEDEL SandrinePETENIAN FrédéricDRAGONE CorinneSALARD LaurenceHOLYST Claude

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Contact RREN

Réseau Régional des Gestionnaires d’Espaces Naturels Protégés (RREN)de Provence-Alpes-Côte d’Azur

AGENCE REGIONALE POUR L’ENVIRONNEMENTParc de la Duranne

240, Rue Léon FoucaultBP 432 000

13591 AIX-EN-PROVENCE Cedex 3

www.renpaca.orgwww.arpe-paca.org

Gunnel [email protected]

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Directeur de publication

Claude HOLYST

Organisation – coordination

Bernadette COSSON, Gunnel FIDENTIAgence Régionale Pour l’Environnement

Michel SCHMITTDirection Régionale de l’Aménagement et du Logement

Marc JOANNY, Céline HAYOTRégion Provence-Alpes-Côte d’Azur

Rédaction des actes

Andréa Haug, journaliste scientifique

Comité de lecture

Claude HOLYST, Thomas FOUREST, Gunnel FIDENTI,

Michel SCHMITT, Frédérique GERBEAUD MAULIN,

Céline HAYOT, Thierry TATONI, Hervé CORTOT,

Raphael MATHEVET, Olivia DELANOE,

Annabelle JAEGER, Didier OLIVRY

Crédits photographiques

Agence Régionale Pour l’Environnement

Création graphique et mise en page

Philippe DOMENGE et Christine MIRALLES

Imprimeur

Pure impression

Dépôt légalDécembre 2011

N°ISSN1765-338X

Document imprimé sur papier 100% recyclépar une imprimerie labellisée Imprim’Vert.

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