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Université Oran 1 Ahmed Ben Bella Faculté des Sciences de la nature et de la vie Département de Biologie Ethique et déontologie Chapitre II : Dr ELHADJ Zoubida

« Histoire de l'éthique

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Université Oran 1 Ahmed Ben Bella Faculté des Sciences de la nature et de la vie

Département de Biologie

Ethique et déontologie

Chapitre II :

Dr ELHADJ Zoubida

L'étymologie grecque du terme éthique par

opposition à l'étymologie latine de morale

renvoie à la philosophie grecque.

L'éthique est une discipline philosophique

portant sur les jugements moraux.

L'étude formelle de l'éthique commence dans la

Grèce antique.

Les premiers à l'étudier furent

les Présocratiques

(disciples de Socrate), puis

surtout Socrate (grand

philosophe 470-v. 399 av.

J.-C.), qui peut être considéré

comme le premier philosophe

de l'éthique. ... Socrate 470-v. 399 av. J.-C.

Aristote, quant à lui, a donné

à l'éthique une forme

organisée et a apporté de

nouvelles grilles

conceptuelles.

Aristote

384-322 av. J.-C

Platon (428-347 av. J.-C.), est le penseur de l'Idée du Bien,

en tant que lumière et possibilité d'accès à la

connaissance et au monde des idées. La quasi-totalité de

ces œuvres sont écrites sous forme de dialogues. Ceux-ci

auraient été destinés à l’éducation du grand public. Le

Vrai, le Beau et le Bien constituent l’essentiel de la

réflexion platonicienne, articulée par la méthode

dialectique.

Noté Bien: Il nous a paru en

effet nécessaire d'intégrer les

éléments les plus féconds de

la philosophie de la Grèce

antique, et en particulier de la

pensée d'Aristote.

Platon 428-347 av. J.-C

Aristote [ (384-322 av. J.-C.), l’un des disciples les plus brillants de Platon ], considère la science

comme une doctrine comprenant trois grands

domaines : la science théorique, la science pratique

et la science productive (appliquée). Aristote définit

ainsi dans l' Éthique à Nicomaque l’œuvre le plus

célèbre de ces écrits, quatre causes, la plus

importante à son sens étant la cause finale, qu'il

développe et définit à travers la doctrine

téléologique. Pour lui, la règle d'or de l'éthique est la

recherche du telos, de la cause finale, de la

satisfaction qui trouvera son accomplissement par

la juste mesure, la recherche de la bonne moyenne,

en vue du « bonheur ». Aristote considère l'éthique

d'une manière plus anthropologique et naturaliste

que Platon.

La téléologie,

ou le

finalisme, est

le courant

philosophique

qui explique

un

phénomène A

par un but

final B

postérieur à

A.

NB: Éthique à Nicomaque : OUVRAGE dont l’essentiel de son

propos est à convaincre de l’idéal d’un bonheur proprement

moral.

Ce fut ensuite Épicure (341-270

av. J.-C.), philosophe grec,

fondateur de l’école du

« Jardin », et les épicuriens,

ainsi que Zénon de Citium (335

-264 av. J.-C.), philosophe

grec, fondateur de l’école

stoïcienne et les stoïciens qui

s'intéressèrent au sujet sont :

Cléanthe, Chrysippe et

Cicéron.

Épicure Zénon

Chrysippe

Cléanthe

Cicéron

NB: hellénistique: l'effondrement de l'empire d'Alexandre le Grand et établissement de la suprématie romaine.

Leur doctrine souligne que « la nature

est une entité ordonnée et rationnelle :

seule une vie menée en harmonie avec la

nature peut être bonne ».

Ils revendiquent le mot « Endure et

renonce. », c’est de là que le terme «

stoïque » en est venu à avoir le sens de

courage dans la souffrance.

Aux premiers siècles de l'hégire (VIIe et VIIIe siècle), les intellectuels orientaux traduisent, compilent et commentent les écrits des antiques, grecs surtout.

Une compétition commence entre la culture arabe et la culture persane. De 750 à 850, période des califes Abbassides, la science dite "arabo-musulmane" atteint son sommet. Les souverains payaient, parfois son poids en or, tout livre récemment traduit, et c'est ainsi que, dès le IXe siècle, une majeure partie des écrits de la Grèce était disponible en langue arabe.

Le philosophe al-Farabi (mort en 950) tient une place

prépondérante dans cette dynamique.

N.B : l'hégire : calendrier musulman, en arabe hijrah 622 apr. J.-C .

Médiévale : qui date du Moyen Age .

Abû Nasr Muhammad ibn Muhammad ibn Tarkhân

ibn Uzalagh al-Fârâbî, également connu en Occident

sous le nom de Alpharabius.

Al Farabi sur

un timbre

d'Iran.

Dans l’histoire de la philosophie islamique classique (Falsafa), la

question des rapports entre la science au sens général (y

compris la métaphysique) et la religion (théologie) a été au centre

des préoccupations des penseurs musulmans et a reçu de

nombreuses réponses originales. Parmi ces réponses, deux

modèles majeurs s’imposent historiquement :

Avicenne

Averroès

Ibn Rochd

ابن رشد

سینابن اIbn-e Sinâ

le premier d’inspiration

néo-platonicienne

représenté dans le

Machrek musulman par

Avicenne,

le second d’inspiration

aristotélicienne,

représenté dans le

Maghreb musulman

par Averroès.

La contribution d’Avicenne (Abu Ali al-Hussein

ibn-Abdullah Ibn-Sina) à la science médiévale

est immense. S’il est connu pour sa

contribution particulière à la médecine, la partie

de son œuvre qui a trait à la métaphysique n’est

pas moins importante et c’est peut-être, la

partie qui défie de façon magistrale le temps.

L’œuvre d’Avicenne représente un modèle

incontournable concernant les rapports entre

science et religion en Islam. L’avicennisme se

situe donc au carrefour de la pensée orientale et

de la pensée occidentale puisqu’il était le père

fondateur des découvertes médicales de la

Renaissance.

Dans son œuvre célèbre le « Canon de la médecine »,

dont il commença la rédaction très jeune, il résume

Hippocrate et Galien en y ajoutant ses impressions

personnelles. Son livre fut traduit de l’arabe au latin

au XVe siècle, et largement diffusé en Europe jusqu’au

XVIIe siècle.

Canon de la médecine ou =

الطبالقانون في كتاب : est un ouvrage

encyclopédique de

médecine

Hippocrate

Galien, né à Pergame

en Asie Mineure en

129 et mort vers 201,

est un médecin grec

de l'Antiquité

Galien

Père de la médecine

de l'Antiquité

C’est d’abord à travers les écrits d’Avicenne que le Moyen

Âge redécouvrit les Grecs. Le "Canon" (Al Qanun Fi-Tibb) eut

un tel succès qu'il évinça les travaux faits avant lui par Razès

Mohammed Ibn Zakaria al-Razi, Abu-Bakr, connu chez] (رازی)

les Latins sous le nom de Rhazes (850-926)], Haly-Abbas [Ali

Ibn el Abbes el Majusi (930-994)] et Abulcassis (936-1013) et

ceux faits après lui par Ibn-Al-Nafis (1210-1288).

Razès

(أبو بكر الرازي)

Abulcassis (Al-Zahrawi)

le grand maître arabe de

la chirurgie hispano-arabe

de l'époque

Ala-al-din abu Al-Hassan Ali ibn Abi-Hazm al-Qarshi al-Dimashqi , médecin et anatomiste arabe

syrien, on lui attribue la découverte

de la circulation sanguine

Ibn-Al-Nafis

Les Œuvres d’Avicenne marquées

notamment par une synthèse originale de

l’ontologie aristotélicienne et néo-

platonicienne, d’une part et de la doctrine

islamique de l’autre, et partant de la

distinction classique entre Etre nécessaire et

Être possible, il a su concilier une ouverture

remarquable aux différentes sciences

profanes de son époque (mathématiques,

physique) et un intérêt original pour la

science divine dans laquelle l’ontologie

aristotélicienne et néo-platonicienne était

mise en accord avec la transcendance

(Tawhid) islamique.

N.B

et

occupe une place centrale dans la métaphysique

d’Avicenne. L’Etre nécessaire est l’être dont la non-

existence est impossible, alors que l’Etre possible n’est

pas nécessaire en soi mais doit son existence à autrui.

L’Etre possible devient nécessaire à certaines conditions

comme le « quatre » qui devient nécessaire quand on pose

« deux et deux ».

« Etre nécessaire »

« Etre possible »

Pour les catholiques, après la redécouverte de la philosophie d'Aristote au 11ième et 12ième siècles, et en particulier de sa métaphysique, les questions d'éthique ont été formalisées par Saint Thomas d'Aquin au 13ième siècle. Surnommé parfois le « docteur angélique » philosophe et théologien italien qui, par ses œuvres, est devenu la figure majeure des théologiens catholiques. Celui-ci a cherché à réconcilier le christianisme et la philosophie d'Aristote. Les questions d'éthique ont fait l'objet de La Seconde Partie (Secunda Pars) de la Somme théologique (qui est une œuvre inachevée, car il moura en 1274).

L'idée de recherche de la juste mesure, que l'on percevait chez

Aristote, se retrouve dans les religions, comme le christianisme, mais aussi le bouddhisme…

Saint Thomas d'Aquin

Beauchamp T.L., Childress J.F., Principles of Biomedical Ethics, Oxford University Press, 1989

Engelhardt H.T., The Foundations of Bioethics, Oxford University Press, 1986

Jonsen A.R., Toulmin S., The Abuse of Casuistry. A History of Moral Reasoning, University of California Press, 1988

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Bibliographie