RETOUR SUR LARENCONTRE DU 6 NOVEMBRE 2014

« La richesse des réseaux : médiation et animation »

Vous trouverez dans ce document les prises de notes issues des ateliers ayant eu lieu durantla rencontre Parcours Numériques du 6 novembre 2014 à Nantes.Nous espérons que cela puisse vous être utile dans vos démarches et pratiques quotidiennes. N'hésitez pas à faire des retours.

PROGRAMME DE LA JOURNÉE

Plénière …..................................................................................... p2

Atelier « outils pour les lieux de médiation » …........................... p3

Atelier culture numérique au quotidien …................................... p6

Atelier immersions en espace public numérique …..................... p8

Annexes …..................................................................................... p11

NOTES PLÉNIÈRE

Après une introduction de la journée par Julien Bellanger et une présentation de la PRI Design'in (qui accueille la rencontre) par Olivier Ryckewaert, Thomas Bernardi revient sur les trois années Parcours Numériques, de 2011 à 2014, en terme d'activités (voir documents en annexes).

Voici la présentation du contexte dans lequel s'inscrit cette journée :

Cette journée a été organisée en partie après l'annonce de l'arrêt des outils Cyberbase. Julien évoque un article paru dans la revue Mouvement, « Contre pouvoir du numérique », qui parle de souveraineté technologique. La situation qui s'impose suite à la décision de la caisse des dépôts, concrétise ce type de problème : que nous reste-t-il comme outil pour faire notre médiation si les plateformes dominantes (Google, Facebook etc.) s'arrêtent ou changent de façon drastique leurs fonctionnements ? Cette situation renforce la position dePiNG : valoriser l'appropriation de la culture numérique et des technologies.

Les usages du numérique sont en mouvement. Les outils de médiation le sont donc aussi forcément. Il faut s'approprier les outils numériques, mais aussi en parallèle, la culture numérique. Les lieux sont toujours aussi en mutation. Ils portent une culture de réseau, qui doit être poursuivie. De plus en plus la question du numérique croise la question de l'innovation sociale ce qui amène à imaginer d'éventuels laboratoires citoyens en lieu et place des espaces numériques actuels. La coopération doit s'imaginer dans un format distribué, de sous-réseaux, par territoire, thématiques...

PiNG co-construit aussi des échanges avec les politiques autour de la médiation numérique. Retrouvez des informations à ce sujet sur cette page.

Nous sommes à un tournant sur les espaces numériques. Le numérique a besoin de cette « médiation », il serait pertinent que ce soient les acteurs de terrains depuis dix ans qui s'emparent de ces questions, plutôt que des initiatives plus « privées » et possédant moins d'expérience.

Thomas Bernardi présente ensuite les propositions de PiNG concernant Parcours Numériques pour les trois prochaines années (voir documents en annexes).

Lors des échanges qui ont suivis, une remarque a permis de constater que le lieu mobile était une proposition retenue avec intérêt de la part des animateurs.

NOTES ATELIER « OUTILS POUR LIEUX DE MÉDIATION »

Atelier co-animé par des animateurs du réseau et PiNG.

Suite à l'annonce de la part de la caisse des dépôts de l'arrêt de son soutien au dispositif

Cyberbase, des animateurs multimédia du réseau régional ont interpellé PiNG pour savoir

s'il était possible d'organiser un temps d'échange sur ce sujet. C'est tout naturellement

qu'un atelier autour de cette question ainsi que, plus largement, autour de la question des

outils en place dans les EPN, a vu le jour lors de la rencontre Parcours Numériques du 6

novembre 2014.

« Venez partager et mettre en commun vos recettes et outils pour gérer votre lieu de

médiation numérique (espace numérique, médiathèque, centre socio-culturel ...). Un atelier

pour évoquer les solutions potentielles pour remédier à l'arrêt des services Cyberbase, mais

également pour comparer les objectifs et missions portés par votre lieu de médiation : quels

outils pour quel projet de médiation ? »

L'atelier a débuté par une prise de parole de Christelle Blanchard et Laurent Morin du Cybercentre du Pays de Pouzauges.

L'annonce de l'arrêt du dispositif Cyberbase et du réseau a été faite en mai dernier.

Les conséquences de l’arrêt du réseau Cyberbase privera les espaces concernés des outils suivants : site internet, outils de gestion usagers, outils de programmation des ateliers, outil d'auto-affectation sur les postes, possibilité d'envoyer des newsletters, gestion des visites, site référent, etc

Actuellement, une nouvelle solution (née de la solution cybermin) est en phase de test : une version aboutie est sortie mi-novembre 2014.Parallèlement à cette recherche d'outils, la question des réseaux s'est posée : d'après certains, les relations du réseau Cyberbase des Pays de la Loire « ne sont plus ce qu'elles étaient » (la plupart ne connaissent qu'une dizaine de lieux alors qu'il y a 50 Cyberbases en région).

La question se pose donc de la fédération autour de cet outil en développement.

De plus, il y a une inquiétude du fait de la fermeture brutale de certains cybercentres (comme par exemple celui de Vallet). Le réseau est donc essentiel pour la survie des lieux : « si on reste tout seul dans nos espaces, c'est mort »

Le nouvel outil en développement :

Une personne de l'espace numérique de Montargis dans le Loiret (en bénévole) et une personne de Martigues, dans les Bouches du Rhône (missionnée par sa collectivité pour ça) travaillent sur l'ergonomie de cybermin et se sont proposées de développer cet outil lors de l'annonce de l’arrêt du réseau Cyberbase. Le logiciel est sous licence libre et permet un développement participatif.

Actuellement il y a un travail autour du développement de fonctions ; notamment des statistiques pour la collectivité, fonction très demandée qui permet aux espaces de justifier leur nécessité d'exister auprès de leurs bailleurs.

Comment aider et participer ?

C'est le moment pour les personnes qui souhaiteront l'utiliser de faire remonter leurs besoins, d'éventuels bugs, donner des suggestions d'améliorations etc.

Exemple d'un outil nécessaire qui pourrait être développé : utilisation du module Autoconnect, installé sur les postes et qui permet aux usagers d'avoir leurs visites enregistrées automatiquement.

En plus du « pack d'outils Cyberbase » listé plus haut, les contenus stockés sur ces outils risquent aussi de disparaître. Il aurait fallu faire un outil libre dès le départ : c'est le problème historique des Cyberbases, la caisse des dépôts a constitué un outil non libre à l'inverse d'une logique de partage.

Certains animateurs sont en attente mais il faut être force de proposition et agir soi-même.

• Atelier en deux groupes

En premier lieu veuillez trouver deux visualisations de données basées sur les informations produites par les participants à l'atelier.

Il s'agissait pour les participants, de répondre aux deux questions suivantes : Quelle est votre mission→ ? Quels outils et quelles recettes pour les mener à bien→ ?

Dans les représentations suivantes , plus une réponse a été donnée plus la taille de la police utilisée est grande.

Voici les missions qui ont été citées par les participants :

Et ici les outils qui ont été cités :

Enfin les publics cibles des EPN :

Retours du Groupe 1 :

Il existe des croisements au niveau des outils, des partages d'enjeux communs →

(appropriation des enjeux du numérique, rapport aux élus), des méthodologies Tous les lieux travaillent avec des partenaires locaux qui se trouvent autour des EPN→

Il faut développer les liens avec la jeunesse →

Remarque importante : Comment sortir de l'évaluation quantitative (avec des chiffres) ?En trouvant des critères qualitatifs et la manière dont les activités sont développées, il s'agit de critères à développer ensemble.

Il y a un manque de ressources humaines dans les lieux : comment mutualiser les outils et les compétences ? D'où l'idée d'une mallette pédagogique à actualiser chaque année, qui embarquerait des fiches techniques mais aussi sur la culture numérique.

Retours du Groupe 2 :

Les missions principales qui ressortent :

- sensibilisation aux usages - veille dans les missions - ateliers de création (très disparate en fonction des lieux)

- appropriation des technologies - gestion d'un lieu - sensibilisation à la culture numérique - accueil du public

Les outils : Les partenariats mis en place pour développer des projets et animer le territoire (écoles, services jeunesses). La Mobilité et la notion de « lieu » mobile. La création et la participation à des événements. La notion de réseau et d'immersion.

NOTES ATELIER « CULTURE NUMÉRIQUE AU QUOTIDIEN »

Les animateurs multimédia et médiateurs sont confrontés, au quotidien dans leurs pratiques, à un amoncellement de questions liées, non plus uniquement aux aspects techniques des technologies numériques, mais à leur dimension sociales, économiques, sanitaires, environnementales etc. Il paraît bien difficile pour un seul animateur de mobiliser une telle connaissance sur autant de sujets variés. Comment alors activer et accompagner les débats et échanges sur cette culture numérique en mouvement dans les espaces publics numériques ? Quelle connaissances mobiliser dans ce dédale d'informations ?

Intervention d'Alain Giffard

Nous sommes à un tournant : l'hypothèse de départ qui était celle de faciliter l'accès pour lutter contre la fracture numérique (hypothèse du rattrapage) est à peu près partout remise en cause. Cette opération de rattrapage aurait du devenir inutile au bout d'un moment en considérant que l'usage des technologies serait banalisé.

Ce sont les américains (l'administration Obama) qui ont affirmé que la culture numérique est quelque chose qui se constitue tout au long de la vie et non pas un savoir-faire qui s'acquiert définitivement. La digital litteracy, c'est une évolution sur la conception même descontenus, et notamment le fait de ne plus raisonner uniquement en termes d'initiation.

Jacques Ellul, précurseur des objecteurs de croissance, a posé le fait qu'il n'y a pas de culture technique. Voir le livre : « le système technicien » : texte de référence pour le courant critique du progrès technique. La technique est une médiation autonome. La relation entre la technique et l'homme est une relation non médiatisée. Il existerait un accès direct à la technique sans besoin de médiation culturelle. L'autonomie de la technique s'exerce au regard des autre systèmes de médiation qui ont une vision de la technique. Avant, le numérique était un objet de consensus, maintenant, il devient un objet de dissensus.

Ellul pointe une caractéristique importante : la technique a une logique « autarcique ». Elle se suffit à elle-même. Nous ne sommes pas dans une médiation immédiate.

Présentation en contrepoint du texte : « Un manifeste pour la culture numérique ».Objectif du texte : exalter le rôle des espaces numériques dans la construction de la culture numérique.

Échanges et questions

Précisions sur la culture de soi→ : c'est la culture. De quoi ?

Ce qu'il s'agit de cultiver, ce sont les lettres, les arts... mais l'objet de la culture c'est la culture de son âme, de soi c'est-à-dire la transformation de la personne elle-même. Dans les éléments que l'on peut qualifier de toxique au sein de la culture numérique (baisse de la capacité de concentration, mémorielle, etc.), il y a notamment la perte de la maîtrise de soi (tout déléguer à la technique).

On peut s'en référer aux travaux de Bernard Stiegler, concernant les trois brins : la personne →

l'entourage →

les objets transitionnels →

Comment expliquer et transmettre aux élus ces problématiques→ ? Y a-t-il des analogies

avec d'autres secteurs ? Comment financer cela avec des financements publics ?

Ce qu'on peut leur expliquer : « vous vous êtes trompés et vous n'avez pas compris ». En s'appuyant sur ce qu'ont fait les américains, dans le cadre d'un rapport officiel du gouvernement Obama (digital litteracy, sens critique, empowerment, etc. grâce à la culture numérique). La dignité professionnelle du secteur doit être portée de manière beaucoup plus vindicative et tranchée.

Sur la question du modèle économique : La question de la culture numérique est une question centrale pour les entreprises : la culture numérique, ce n'est pas des tuyaux, elle circule entre les tuyaux : on peut donc imaginer des vies économiques plus variées, avec différents acteurs.

Quand on parle de numérique, on oublie la position de formateur et on met en place un temps d'échanges de savoir. Le problème de cette culture numérique qui se développe à l'horizontal est très difficile à appréhender pour l'Éducation Nationale. Il faut se confronter à ce vrai type de difficulté.

Utiliser le manifeste comme un outil de discussion et d'échanges avec les élus. L'illustrer, l'augmenter avec des exemples concrets.

NOTES ATELIER « IMMERSION EN ESPACE PUBLIC NUMÉRIQUE »

Depuis quelques mois, PiNG investit le quotidien des animateurs multimédia afin de rendre compte et de valoriser la diversité des pratiques en jeu sur le terrain. Comment pourrait-on de façon collective co-construire ce travail d'immersion au cœur de la médiation numérique en Pays de la Loire ? Quels usages valoriser ? Quelles informations mettre en avant ?

Objectif : définir collectivement l’intérêt et les points forts des immersions, voir si la forme actuelle convient ou si il faut la modifier.

Qu'est-ce que le mot « immersion » évoque aux participants : terrain intégration partage absence de respiration bain dans un nouveau milieu découverte / comparaison plongée

Pourquoi les immersions ?

Il y a un véritable besoin de rencontrer les acteurs de terrain dans leur environnement de travail, à titre professionnel pour animer au mieux le réseau, l'identifier dans son entièreté, et le valoriser (par le biais d'articles de retour par exemple ...).Ces immersions permettent aussi de tenir informé les membres du réseau des activités des autres lieux, ouvrir leur champs des possibles, leur donner des idées.Nous souhaitons nous mettre au service des lieux du réseau et faire circuler les idées : nous invitons à mutualiser. Pour l'instant les immersions prennent la forme d'une journée type, mais nous imaginons que cela puisse évoluer peut-être sous la forme d'un parcours, en utilisant un lieu mobile.

Quelques retours de personnes qui ont accueilli l'immersion :

- (Mayenne) il a fallu trouver une journée « intéressante » à montrer, qui soit fidèle à ce que l'on souhaitait montrer : un atelier stopmotion en intervention durant des vacances scolaires. Ce choix de journée parce qu'il y a cette dimension atelier de création.Puis discussion l'après-midi.

Les plus → : C'est valorisant que quelqu'un vienne voir ce qui se passe chez nous, que ce soit raconté en ligne et dans le livre « Parcours Numériques ». Par rapport aux élus également, c'est un retour très positif à leur faire.

- (Blain) Il y a eu un choix de la journée aussi, mais moins réfléchi (il y a des choses tous les jours et pas forcément programmées)

Les plus → : C'est gratifiant. À l'intérieur du réseau pas de temps de visite pour rencontrer les autres espaces (par exemple, lors de cette journée parcours numériques, nous avons rencontrés l'animateur de Nozay dont le cybercentre se situe à 10km de chez nous).

Les moins→ : La personne de PiNG n'a vu qu'un petit bout des activités et via un seul interlocuteur du CSC.Une journée ça paraît trop court pour observer tout ce qui se passe dans la structure, mais ça semble difficile de déterminer une durée adéquate car le projet change en permanence en fonction du public. L'idéal serait de venir en immersion durant 3 ou 4 demi-journées espacées dans le temps.Ce qui a le plus de sens c'est de voir l'activité, pas uniquement l'entretien avec un des animateurs.

Un des constats qui peut être fait est que les EPN ayant participé à une immersion ont eu peu ou pas de contacts de la part d'autres EPN du réseau après la publication des articles retours.

Ce qui semble manquer c'est l'immersion d'espaces à espacesMais c'est intéressant également de conserver ces questions/regards posés par une personne qui soit extérieure à la structure.

Questions ?

Comment choisir les lieux ?En fonction de la géographie (en fonction des territoires non visités encore), et repérage de lieu ou il y a beaucoup d'activités. Ce n'est pas formalisé.

Qui y va ? Quel regard ?Quelles visions mettre en avant: celle des professionnels, des usagers ?

Définition d'objectifs communs pour la poursuite des immersions.

À continuer car : Elle permet une bonne connaissance du terrain par PiNG.→

Elle valorise les initiatives locales (réfléchir à la forme pour la diffusion publique)→

Elle enrichi les pratiques pour les EPNs→

Qui fait les immersions ?

PiNG ou les epns en collaboration.NB : Les CSC ont plus de souplesse pour aller visiter d'autres lieux, qu'un EPN rattaché à unecollectivité par exemple. La dynamique des immersions peut être dans un premier temps plus tournée vers eux ?

Sujets ?

- Ressources pratiquesDifficulté d'obtenir le temps d'aller dans d'autres espaces : plus intéressant d'avoir des fiches techniques qui expliquent. Problème du temps pour accéder aux infos, même en ligne, et choix rapide de la plateforme la plus rapide/pratique.

- Mise en perspective, l'immersion permet la recontextualisation.→

- mise en avant de compétences particulières, interactions entre usagers et professionnels.→

Comment ?

- Aller « frapper à la porte » des lieux (plutôt qu'un appel),- organisation et prévision de l'immersion plus ou moins en amont selon les contraintes administratives du lieu.

3 formats d'immersions imaginés : - comme avant, dans la continuité de celles déjà réalisées,- version espion sans prévenir,- moment d'activité ½ journée visite ½ journée atelier (ce qui ne bouleverse pas l'orga habituelle).

Valorisation ?

Quels supports ? Un format vidéo, tel des reportages par exemple, semblent être la piste la plus →

intéressante pour les EPN présents, elle donne la possibilité d'être montrée facilement (aux bénévoles par exemple pour montrer ce qui se passe ailleurs).

Reportage photo accompagné de prises de son.→

ANNEXES

CARTOGRAPHIE DES PARTICIPANTS À CETTE JOURNÉE