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« LE MARCHE ET LES ACTEURS DE LA TELEVISION INTERACTIVE EN

FRANCE »

AFDESI

2, rue Troyon92316 Sèvres Cedex-France

Tel : +33 (0) 6 18 96 09 41

Fax : +33 (0)1 46 29 39 01

www.afdesi.org

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 2

SOMMAIRE Avant propos Introduction Chapitre 1 : Définition et Typologie p 5 1.1 Préambule 1.2 Définition du service de télévision interactive 1.3 Typologie des services de télévision interactive 1.4 Panorama des services interactifs Chapitre 2 : Consommation et usages des services de télévision interactive p 14 2.1 L’approche MediaCabsat 2.2 Les données de cadrage retenues par les opérateurs 2.3 Profil type des utilisateurs 2.4 Indicateurs et tendances Chapitre 3 : Les acteurs, les métiers et l’emploi p 19 3.1 Les acteurs du marché de la télévision interactive 3.2 Les métiers de la télévision interactive 3.3 Exemple de déroulement de projets 3.4 Les entreprises et l’emploi Chapitre 4 : L’économie de la télévision interactive p 30 4.1 Les principaux modèles économiques de la TVI 4.2 Un partage triangulaire des revenus 4.3 Structures des coûts de production et d’exploitation 4.4 Le poids économique du secteur 4.5 Les enjeux du développement de la TVI Chapitre 5 : Perspectives de la télévision interactive en France p 40 5.1 L’interactivité et les nouveaux réseaux 5.2 Nouveaux équipements et usages 5.3 Perspectives Annexes : p 47 L’offre de services interactifs de Canal Satellite, TPS, NOOS et Numericable Glossaire des termes techniques Présentation de l’AFDESI Fiches Acteurs

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 3

Avant propos : L’objectif de cette étude est de proposer une publication de référence sur le secteur de la télévision interactive en France, avec une présentation et une analyse la plus complète possible du marché et de ses acteurs. La période de référence pour cette première édition couvre avril 2003 à avril 2004. Nous tenons toutefois à mentionner que depuis le lancement d’une offre commerciale numérique en France en 1996, près de 300 services ont déjà été diffusés, et ont contribué à l’élaboration de modèles économiques viables aujourd’hui. Le marché de la télévision interactive est ici analysé dans son ensemble, les services, les acteurs, les métiers, les modèles économiques et les perspectives. Il a été décidé de ne pas comparer les stratégies, résultats, ventilation des volumes d’affaires… des différents opérateurs audiovisuels, qui relèvent de pratiques commerciales. L’industrie s’est associée à cette publication, et l’ensemble des informations qui y sont présentées a été validé par un Comité d’Orientation qui réunissait un représentant des principaux acteurs, opérateurs audiovisuels, développeurs, éditeurs, bureaux d’étude et représentants de l’Association française de la télévision interactive, l’AFDESI. Nous remercions le CNC, le CSA et la DDM pour leur soutien à cette publication réalisée par l’AFDESI.

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 4

Introduction : La notion d’interactivité recouvre un champ très vaste d’applications qui permettent d’interagir sur le contenu d’un programme télévisuel, au moyen d’une télécommande, d’un téléphone fixe ou mobile, du réseau Internet, et tout autre équipement communicant. L’ensemble de ces services peut être organisé suivant trois catégories :

- Le service de télévision interactive autonome - Le service de télévision enrichie. - Le service de télévision participative et de call TV.

On compte aujourd’hui en France près de 75 services interactifs disponibles en permanence sur les différents bouquets, sans compter les nombreux services événementiels et services de télévision participative et de call TV. Le taux d’utilisation des services interactifs progresse chaque année. La mise au point de nouveaux outils de mesure d’audience par Mediamétrie en 2004, permettra de mesurer l’ensemble des services interactifs, alors que seuls quelques services édités par les bouquets diffusés par satellite le sont aujourd’hui. Le marché de la télévision interactive est une organisation complexe, point de rencontre des industries techniques et des sociétés de contenu. La plupart des acteurs sont encore des entreprises jeunes, et le secteur compte environ un millier d’emplois. Ce marché commence à atteindre une certaine maturité et de nouvelles perspectives se dessinent. Le coût d’accès à la télévision interactive est élevé si on le compare au développement d’un service internet. Mais il n’est pas si important si on le rapporte aux coûts de production des programmes de télévision. Depuis l’apparition des premiers services interactifs en 1997, plusieurs modèles économiques ont commencé à se distinguer, et à prouver qu’ils pouvaient être rentables. Cette rentabilité peut être évaluée en terme de revenus directs pour quelques services « phares », mais c’est surtout en terme de revenus indirects qu’il faut apprécier l’interactivité. L’interactivité permet non seulement un élargissement de l’offre et un enrichissement des programmes, mais aussi la fidélisation de l’audience des chaînes, et des abonnés des différents bouquets. Aujourd’hui toutes les nouvelles chaînes ou nouveaux programmes proposent une composante interactive. Si on considère l’implication des éditeurs comme La Chaîne Météo, PMU Direct, Visiware…, des chaînes généralistes comme France Télévision, M6 et TF1, ou l’investissement des opérateurs, on se rend compte que l’interactivité est là pour rester. L’avenir de l’interactivité repose sur le développement du nombre d’abonnés des principaux bouquets, le déploiement des nouveaux réseaux qui pourront offrir de nouvelles perspectives. Dans tous les cas, le concept de la télévision interactive répond parfaitement aux deux principales évolutions du marché de l’audiovisuel qui sont l’augmentation de l’offre de programmes, et une segmentation de la programmation avec des services de plus en plus personnalisés. C’est maintenant au tour des acteurs « traditionnels » qui veulent enrichir leur audience et anticiper les nouveaux modes de consommation des programmes, de s’approprier ces nouveaux outils.

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1. Définition et typologie des services 1.1 Préambule La télévision interactive : une nouveauté ? Un service de télévision interactive permet tout à la fois de compléter, d’enrichir et d’élargir l’offre télévisuelle, informations complémentaires, jeux et votes en relation avec le programme en cours, télévision communicante, T-Commerce, transactions à distance, gestion de comptes bancaires, jeux en ligne, services pratiques, télévision à la carte … Il permet d’enrichir la relation avec les téléspectateurs pour les chaînes de télévision, et la relation avec les abonnés pour les opérateurs audiovisuels, services à la demande, services événementiels, services de relations abonnés, guides des programmes … Si on considère les premières émissions de télévision « participative » où le téléspectateur était invité à voter par téléphone pour choisir le programme qu’il voulait regarder [cf. « Samedi est à vous » sur TF1 à la fin des années 70], la « télévision interactive » dans sa conceptualisation la plus large, n’est pas un phénomène nouveau. Avec les nombreux programmes de télé réalité diffusés aujourd’hui sur les chaînes hertziennes, ce type d’interactivité compte encore beaucoup dans le poids économique du secteur. Toutefois, ce sont davantage des émissions comme « Hugo Délire », ou les guides de programmes sur les premiers bouquets analogiques, qui ont donné naissance au concept de télévision interactive. Le développement du numérique et la multiplication des services :

Si les premiers services interactifs ont vu le jour sur l’analogique, l’interactivité y était limitée. C’est le numérique qui a permis le véritable développement de la télévision interactive grâce à l’augmentation de la bande passante disponible, à l’amélioration des techniques de compression, et à l’évolution de décodeurs toujours plus puissants. La France a été le premier pays dans le monde à proposer dès 1996, une offre commerciale de télévision numérique diffusée par satellite. Dès son lancement, le bouquet de Canal Satellite proposait des services interactifs avec notamment un guide des programmes. En 1997, TPS proposait une dizaine de services interactifs, guide des programmes, météo à la carte, jeux (« Bandiagara »), activité culturelle (« L’œil du Hibou »), galerie marchande (« La galerie des boutiques »), publicités interactives, et services financiers.

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La France est aujourd’hui le deuxième marché de télévision interactive en Europe, derrière l’Angleterre, mais loin devant l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne.

Source : Screen Digest

Source : Screen Digest

Offre de services de TVI par plate-forme numérique Juillet 2003

66 6436

21 10

197

4022

1 11

74

14 141 4 5

Roy. Uni France Espagne Italie Allemagne Total

satellite câble terrestre autre

Offre de services de TVI en Europe Juillet 2003

8471

3727

11

230

Nombre de services de TVI

Roy. Uni France Espagne Italie Allemagne Total

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LA TELEVISION NUMERIQUE

Fin 2003 la France comptait 4,7 millions de foyers abonnés à une offre numérique, ce qui représente près de 15 millions d’individus âgés de 4 ans et plus. La France est ainsi le troisième plus grand marché en Europe, derrière l’Allemagne et le Royaume Uni. La télévision numérique s’est surtout développée sur le vecteur satellitaire, et dans une moindre mesure sur les réseaux câblés dont la numérisation est plus lente, compte tenu des investissements très importants qui doivent être engagés.

Evolution de l’offre numérique en France et perspectives (en milliers)

01,0002,0003,0004,0005,0006,0007,0008,0009,000

10,000

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

Cable numérique Satellite numérique

Source : AFDESI/Screen Digest

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La télévision interactive : quel périmètre ?

Le couple « télévision + interactivité » recouvre de nombreuses formes d’interaction entre un téléspectateur et son téléviseur, que ce soit au moyen d’une télécommande mais aussi d’un téléphone fixe ou mobile ou de tout autre équipement communicant comme un PC connecté à Internet. L’interactivité « fonctionnelle » : Zapping, et désormais enregistrements sur disque dur et visionnage décalé (time shifting) avec les DVR (Digital Video Recorder) … : C’est la première forme d’interaction entre un téléspectateur et son téléviseur. L’interaction sur un programme de télévision : Des données sont associées à un programme de télévision. Elles permettent au téléspectateur d’accéder à la demande à un contenu ou un service additionnel ; par exemple « Le service interactif de la Chaîne Météo » ou « Eurosport Interactif ». Les votes de télé réalité ou les forums SMS comme ceux diffusés par la chaîne « Live 1 » font partie de cette catégorie. L’interaction sur un programme qui sans être issu de la grille d’une chaîne de TV, a été conçu au format télévision : Le programme a été conçu pour permettre la navigation avec une télécommande, en respectant les contraintes d’affichage du téléviseur. C’est le cas de la plupart des services de télévision interactive dits autonomes, présents aujourd’hui sur les plates-formes numériques câble et satellite. L’interaction sur le contenu d’un programme diffusé sur un téléviseur, sans que ce programme ait été conçu spécifiquement pour une restitution sur le téléviseur : C’est le cas notamment des services Web accessibles depuis un téléviseur. A l’inverse des programmes précédents, ces services ne sont pas conçus pour une restitution sur le téléviseur même si certains boîtiers en permettent l’accès. S’il est possible techniquement de recomposer des pages Web pour optimiser leur affichage sur le téléviseur (cf. expérience TAK), la navigation reste plus compliquée via un téléviseur que via un PC, du fait de l’utilisation d’une télécommande. L’interaction sur le contenu d’un service de programmes : Le téléspectateur peut aussi intervenir sur le choix des programmes qui lui sont proposés, Pay per View (PPV), Near Video on Demand (NVOD) et Video on Demand (VOD). Le téléviseur comme interface de communication : Cette forme d’interaction est la plus récente. Elle utilise le téléviseur comme support de communication interpersonnelle, au même titre qu’un PC ou un téléphone. La messagerie et l’envoi de SMS sont proposés par les opérateurs satellite ; des applications de visiophonie devraient l’être prochainement par les opérateurs de réseaux ADSL TV. Le téléviseur comme support de lecture de contenus personnels, notamment des contenus auto-produits (images de vacances …) : TiVo, par exemple, qui propose une connexion PC – PVR. La grande variété des services implique des régimes réglementaires encore différents suivant que le service peut être considéré comme un service de télévision, un service de communication audiovisuelle, ou encore un service de communication publique en ligne. Suite à l'adoption des dispositions particulières de la Directive

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Cadre du "paquet télécom", un certain nombre de travaux sont encore menés pour améliorer l'interopérabilité des services interactifs Un groupe de travail a été constitué dans ce sens au sein de l’AFDESI pour favoriser dans les meilleures conditions, le développement du marché. 1.2 Définition du service de télévision interactive Définition de l’Association française de la télévision interactive (AFDESI) : « Le service de TV interactive est un service qui permet au téléspectateur d’interagir sur un contenu ou un service télévisuel, au moyen d’une télécommande, d’un téléphone fixe ou portable, ou de tout autre équipement ». Ce contenu ou ce service télévisuel est conçu pour être reçu sur un téléviseur, ce qui exclut du périmètre de la TV interactive les services Internet sur la TV et les services liés à la diffusion de contenus auto-produits par les téléspectateurs. A partir de cette définition générique, l’AFDESI a retenu trois catégories de services :

- Le service de TV interactive autonome. - Le service de TV enrichie. - Le service de télévision participative et call TV.

Le service autonome : « Service interactif qui ne comporte aucun service de télévision à titre principal ou accessoire. » Par exemple « Play Jam » ou « Playin’TV »

Les services de communication interpersonnelle, par exemple « TV mail » de TPS ou « Le mail » de Canal Satellite, sont inclus dans cette catégorie des services de TVI autonomes.

Contrairement à ce qui se pratique par exemple en Grande Bretagne (sur le portail interactif de BskyB), les services de TV interactive autonomes disponibles sur les bouquets français ne comprennent pas encore de flux vidéo. Le service de TV enrichie : « Service qui comporte à titre principal un service de télévision et à titre accessoire des données associées. »

Par exemple les services proposés par « Equidia », « MCM » ou encore « Canal J ».

Le service de télévision participative et call TV : Le service de télévision participative et call TV associe à un service de télévision, un service de communication permettant à un téléspectateur d’intervenir sur le contenu d’un programme diffusé pendant ou en dehors des temps d’antenne.

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Par exemple les canaux SMS sur les chaînes de télévision « Live 1 », « Tchatche TV », « SMS2TV » (AB1 et Mangas).

Ou les votes des émissions de télé réalité sur « TF1 » et « M6 ».

Plan de services

Service de TV enrichie

Service de télévision

Service de TVI autonome

Call TV

Le téléspectateur accède directement au service de TVI autonome à partir du plan de

services :

Par exemple « Playin’TV ou Play Jam »

Le téléspectateur accède au service de TV enrichie à partir du service de télévision :

Par exemple

« Eurosport interactif »

Le service de télévision reste présent.

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1.3 Typologie des services Par type d’interactivité : Si la télécommande est considérée comme le principal Interface Homme Machine à permettre l’interactivité, d’autres équipements peuvent également être utilisés:

- le téléphone fixe ou mobile avec le développement de la call TV et de la TV participative.

- voire même l’ordinateur, comme l’imagine une nouvelle chaîne de TV pour des courses de modèles réduits restituées sur le téléviseur (« Arena TV »).

L’interactivité proposée au téléspectateur peut être « simulée », « déportée » ou « réelle » en fonction des moyens techniques utilisés pour la diffusion des services. L’interactivité est de type « simulée » lorsque les applications et données sont intégrées dans le flux vidéo broadcast, en une seule fois ou en boucle. Les services sont mis à disposition, soit en temps réel sur sélection du téléspectateur, soit par stockage sur le disque dur qui permet une interactivité locale. C’est le type d’interactivité déployé par les opérateurs du câble et du satellite. L’interactivité est de type « déportée » lorsqu’il y a échange de données entre le diffuseur et le téléspectateur au moyen d’un équipement indépendant du réseau de diffusion des contenus : par exemple accès d’un parieur à son compte PMU par l’intermédiaire de la ligne téléphonique à laquelle est raccordée le décodeur. Ce type d’interactivité est aussi largement utilisé par le câble et le satellite. La télévision participative et la call TV font appel à ce type d’interactivité « déportée » quand il est demandé au téléspectateur d’interagir au moyen de sa télécommande (envoi de données par la ligne téléphonique), de son téléphone fixe ou mobile, voire de son ordinateur. Cette interactivité est déployée par les opérateurs audiovisuels ou directement par les chaînes de TV. L’interactivité est de type « réel » lorsque le réseau de diffusion des services intègre une voie de retour permanente. C’est le cas des réseaux ADSL TV. Par genre : Les services interactifs autonomes et de TV enrichie peuvent être segmentés selon les genres suivants : Boutiques Communication Information Jeunesse Jeux Musique Paris en ligne

PPV Publicité marketing direct Services financiers Services opérateur Services pratiques Sport

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 12

1.4 Panorama des services interactifs en France (avril 2003 – avril 2004) Source : AFDESI d’après opérateurs

Les services de call TV, et les services de télévision participative, de par leur caractère temporaire, ne sont pas recensés dans ce panorama.

Tous opérateurs confondus France Avril 2003 – Avril 2004

Service de TV enrichie Service autonome

Boutiques TPS et Vous/La Boutique Planete Discount

Communication C :Direct Le mail (Pilotime) SFR à la carte SMS TV Universal for Mobile TV mail (TPS) Mon mail (NOOS)

Information Les Maternelles (France 5) Astro (Info Express) AFP Les Echos Allo Ciné

Jeunesse Boomerang Canal J interactif Disney Channel interactive TFOU

Aquabulle/Chocoparty Eurêka Le Club des Dogons TFOU Toon Gate (Cartoon Network)

Jeux 100% questions (France 5)

Cash TV Milo Play Charm PlayJam Playin’TV Playin’Star Qui veut gagner des millions ? Quitte ou double

Musique MCM Paris en ligne Equidia/PMU Pay Per View Multivision (TPS)

Kiosque (Canal satellite – NC Numéricâble) Publicité - marketing direct NS sur la période Services financiers BNP TV

Crédit Agricole Caisse d’Epargne Crédit Mutuel de Bretagne Crédit Mutuel CME/CIC Véga

Services opérateur Canal Satellite A la Une Le guide des programmes Le menu La mosaïque des chaînes La mosaïque des services interactifs Le pilote Mon Csat

Canal + NC Numéricâble

La mosaïque des chaînes Le pilote

NOOS Aide TV Le guide des programmes Ma facture NOOS Zone Télescope

TPS Le guide des programmes La mosaïque (TPSL) TPS et Vous / votre abonnement TPS et Vous / votre contrat

Services pratiques La Chaîne Météo Demain !

Annuaires Météo Express NOOS Trafic

Sport Eurosport Interactif France Télévisions Infosport Sport + TPS Star

Résultats Ligue 1 (Info Express) Résultats basket pro A (Info Express)

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Offre de services de TVI en France par genre Avril 2003 - Avril 2004

2

7

5

9 9

1 1

2

7

19

5

7

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

Boutiques Communication Information

Jeunesse Jeux Musique

Paris Pay Per View Services financiers

Services opérateurs Services pratiques Sport

Source AFDESI d’après opérateurs

Offre de services de TVI en France par type Avril 2003 - Avril 2004

15

59

0

10

20

30

40

50

60

70

Services de TV enrichie Services interactifs autonomes

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 14

2. Consommation et usages des services de télévision interactive Le lancement de MediaCabsat a été l’occasion de commencer à mesurer, en France, la pénétration de certains des services interactifs édités par TPS et Canal Satellite. Les services mesurés représentent seulement 10% de l’ensemble des services interactifs disponibles sur les bouquets. En 2004/2005, un nouvel outil plus complet, Metric Line, développé par Mediamétrie, sera proposé à l’ensemble des éditeurs, de services autonomes et de services de télévision enrichie. Il permettra de mesurer la consommation de l’ensemble des services interactifs. Dans l’intervalle, il reste difficile d’évaluer la consommation de l’ensemble des services interactifs comme cela est pratiqué dans l’univers télé sur les chaînes hertziennes avec Mediamat, et sur les chaînes thématiques avec MediaCabsat. Les données présentées recensent donc les données disponibles sur les trois dernières vagues de MediaCabsat de janvier 2001 à juin 2004, et les données communiquées par les opérateurs audiovisuels. 2.1 L’approche MediaCabsat Rappelons que MediaCabsat est la mesure audimétrique de l’audience des chaînes et des services du câble et du satellite. Cette mesure s’appuie, pour la dernière vague, 29 décembre 2003 au 13 juin 2004, sur un échantillon de 1004 foyers recevant une offre élargie, soit un total de 3092 individus âgés de 4 ans et plus. Le cumul des données sur 6 mois d’observation garantit une fiabilité et une précision aussi grande que celle de Mediamat. L’audience des services interactifs n’étant pas encore mesurée, c’est l’indicateur « couverture semaine » que nous avons choisi de présenter ici, afin de proposer un indicateur comparable avec celui des chaînes « diffusées ». Il correspond à la proportion d’abonnés âgés de 4 ans et plus ayant regardé au moins une seconde le service en moyenne par semaine, parmi la population des abonnés âgés de 4 ans et plus à cette chaîne. Les audiences sont minorées car elles ne comptabilisent qu’une seule visite par jour et par individu (les répétitions de visites dans une même journée ne sont donc pas prises en compte). Les services couverts par MediaCabsat sont soit des services édités par les opérateurs satellite, soit des portails édités par ces opérateurs donnant accès à des services d’éditeurs tiers : Services édités :

- Météo Express et le Guide des programmes de TPS. - La Mosaïque de Canal Satellite.

Portails :

- Canal Sat Jeux : le portail de jeux de Canal Satellite. - Bandiagara : le portail de jeux de TPS. - Fi : le portail TPS d’accès aux services de banque à domicile et aux services

d’information financière.

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 15

- Info Express : le portail TPS d’accès aux services d’informations, par exemple AFP Infos.

Abonnement et couverture semaine des services interactifs

Source : MediaCabSat – Médiamétrie – Janv 2001 – Juin 2004 Sur l’ensemble de la période MediaCabsat, on constate une croissance régulière du nombre d’utilisateurs, avec pour la dernière vague (29 décembre 2003 au 13 juin 2004), 7,1 millions d’individus par semaine pour les services interactifs mesurés. Si on fait l’analyse de cette évolution par service, on constate tout d’abord une très grande hétérogénéité dans leur utilisation. Les guides de programmes et les services de jeux sont les programmes phares, même si le nombre d’utilisateurs des services de jeux diminue sur la période. La plus remarquable progression - pour les services mesurés - concerne le service Météo Express. Le service interactif de La Chaîne Météo qui n’est pas mesuré ici, connaît également un fort trafic. En comparaison du nombre de téléspectateurs des chaînes thématiques en terme de couverture semaine, on constate que les services interactifs « phares », sont en phase avec les niveaux « d’audience » de l’univers télé traditionnel. 2.2 Les données de cadrage retenues par les opérateurs Selon les opérateurs, l’audience, c'est-à-dire le temps passé sur la chaîne, ne peut être un critère de mesure pertinent pour tous les services interactifs. Dans le cas d’un service pratique de type météo par exemple, l’abonné vient chercher une information précise et rapide, et veut rester un minimum de temps sur le service. Pour cette raison, le premier indicateur, issu de MediaCabsat et généralement mis en avant par les opérateurs, est le nombre de contacts par mois. Le nombre de contacts donne des informations sur l’utilisation des services. Les répétions sont ici prises en compte à l’exception des répétitions sur la même journée qui ne sont pas mesurées.

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 16

Utilisation des services interactifs

Source : Opérateurs, Mediamétrie, MediaCabsat, Déc 2003/juin 2004 Sur la période janvier – juin 2004, pour les portails interactifs mesurés, les deux opérateurs satellite ont enregistré en moyenne 71 millions de contacts par mois, soit une progression de 16% par rapport à la période janvier - juin de l’année 2003. Cette hausse tient essentiellement à la bonne performance des services Mosaïque et Météo Express. A l’opposé, les services interactifs des banques (qui permettent de gérer son compte depuis sa télévision) ont enregistré un taux d’utilisation en forte baisse. La plupart des banques ont aujourd’hui arrêté leur service de télévision interactive pour ce recentrer sur l’internet. Sur la base de l’ensemble des services interactifs diffusés, on constate que seuls les services reposant sur des thématiques déjà populaires dans l’univers télévision, suscitent l’intérêt des téléspectateurs.

Le deuxième indicateur mis en avant par les opérateurs est celui du nombre de connexionspar an qui donne une mesure, grâce à la voie de retour du décodeur, de l’utilisation réelle du service. Ces données sont directement mesurées par les opérateurs. Pour l’ensemble des services disponibles sur le bouquet, Canal Satellite et TPS enregistrent en moyenne 27 millions de connexions sur l’année (27,3 millions en 2002, 26, 5 millions en 2003).

Evolution connexions (par an)

0

5

10

15

20

25

30

en m

illio

ns

2002

2003

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 17

Source : AFDESI, d’après opérateurs 2.3 Profil type des utilisateurs Un profil type des utilisateurs de services de TVI a été élaboré, pour différents types de services. Le bassin de population des abonnés des principaux bouquets, étant relativement hétérogène, ces informations sont seulement données à titre indicatif. Il est toutefois intéressant de noter, que contrairement à la plupart des nouvelles technologies ou nouveaux services, la télévision interactive est d’une façon générale autant utilisée par les hommes que par les femmes. Elle est plutôt utilisée par les jeunes adultes. Pour ce qui concerne les catégories socioprofessionnelles, la forte pénétration du satellite influence fortement ce profil général.

Profil type des utilisateurs de services interactifs

Interactivité en

général Jeux Information/pratique

Sexe Public légèrement plutôt masculin

Equilibre Homme/Femme ; public plutôt féminin pour les jeux adultes

Public légèrement plutôt masculin

Age Adultes, dans la tranche 35/45 ans

Jeunes, 5/15 ans, mais également jusqu’à 50 ans

Adultes de 35 à 50 ans

Catégorie socioprofessionnelle

Foyers plutôt CSP - Foyers plutôt CSP - Foyers plutôt CSP -

Source : AFDESI L’interactivité a l’avantage de pouvoir cibler les téléspectateurs de façon individuelle et personnalisée. La politique des éditeurs est aujourd’hui d’adresser l’ensemble de la population avec l’offre qui lui correspond. Dans le sens où l’interactivité est extrêmement ciblée, elle peut être pertinente pour l’ensemble des populations avec des modèles économiques adaptés. Il n’y a pas dans l’interactivité, de raison à limiter la création à des programmes seulement populaires et fédérateurs. C’est là une des principales différences entre ces services et les services de télévision diffusés. 2.4 Indicateurs et tendances Pour l’année 2003, on retiendra que :

- Plus de 90 % des abonnés par satellite utilisent les services interactifs. Cette proportion est en moyenne de 60% pour les services hors opérateurs (type guide des programmes…) ;

- Meilleur exemple de réussite : Service du PMU sur Equidia ; 92 000 comptes PMU ouverts, 160 000 connexions/semaine pour un volume d’affaires annuel d’environ 86 M€ ;

- Les revenus de la télévision participative sont estimés à 45 M€, pour TF1, France Télévision, Canal + et M6 ;

- L’utilisation des services interactifs a généré pour les trois principaux opérateurs de bouquet de services, Canal Satellite, Noos et TPS, un

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volume d’affaires estimé à 195 Millions d’Euros en 2003. Ce volume repose sur le trafic communiqué par les opérateurs, et qui est enregistré par le décodeur. Il inclut les services transactionnels tels que le PPV, les prises de paris, les appels surtaxés, et les services autonomes (voir Chapitre 4).

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3. Les acteurs, les métiers et l’emploi 3. 1 Les acteurs du marché de la télévision interactive Le développement d’un service de télévision interactive est un processus complexe qui associe des technologies (hardware), des logiciels informatiques (middleware et software), des contenus, et des réseaux de distribution.

Les fabricants de décodeurs Un décodeur de télévision numérique n’est ni plus ni moins qu’un ordinateur dont les fonctionnalités sont adaptées à la vidéo. Les principaux fabricants sont Sagem, Philips, Thomson, Motorola, Pace… Ils fabriquent et assemblent la partie hardware, intègrent le middleware, et essaient de développer d’autres fonctionnalités, comme la possibilité de constituer des bases de données, des outils de mesure d’audience… qui leur permettent de se démarquer de leurs concurrents. Fin 2003 la France comptait 4,7 millions de foyers équipés d’un décodeur de télévision numérique. L’offre de décodeurs de télévision par ADSL a commencé à voir le jour fin 2003, avec le lancement du bouquet de Free, puis de MaLigne TV (France Telecom). Les décodeurs ADSL ont une adresse IP unique, ce qui les rend complètement identifiables. Pour les autres plates-formes, c’est le numéro unique d’abonné (associé à la carte de contrôle d’accès) qui sert d’identifiant. Certains boîtiers possèdent une mémoire qui permet de conserver des données sur l’abonné, et de les récupérer via la ligne téléphonique (pour les décodeurs connectés). D’autres décodeurs proposent une connexion informatique, et un port imprimante. Surtout, on assiste aujourd’hui à un fort développement des décodeurs qui intègrent un disque dur pour l’enregistrement des programmes, et qui proposent un nouveau type d’interactivité, téléchargée, avec un temps de réponse beaucoup plus rapide. Certains professionnels prédisent que ces boîtiers deviendront bientôt un véritable serveur qui connectera les différents appareils électroniques, avec en plus des services informatiques, des services de domotique.

Les sociétés d’Accès Conditionnel Le contrôle d’accès repose principalement sur trois fonctionnalités :

- le cryptage - la gestion des abonnés - le mode pay-per-view (jetons, achat ou pré achat).

Les principaux acteurs de ce marché sont Nagravision et Mediaguard (Groupe Kudelski), NDS (Groupe News Corp), et Viaccess (Groupe France Télécom).

Les sociétés de middleware Le middleware est un terme qui désigne la couche de software embarquée (c’est à dire intégrée à l’intérieur du boîtier), qui permet aux applications interactives de

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fonctionner sur les différents décodeurs disponibles, indépendamment du hardware et de l’operating system retenu. On peut le comparer à Windows ou Linux sur les PCs. On retrouve d’ailleurs Microsoft parmi les sociétés fournisseurs de middleware, aux côtés de Open TV (leader mondial – développé au début par Thomson Multimédia), NDS, Liberate, pour les principaux. On notera que depuis la vente de Mediahighway (Canal Plus Technologies) à NDS à l’automne 2003, les différents middleware sont maintenant la propriété de sociétés américaines. Dans le sens où ils sont nécessaires au fonctionnement des services interactifs, on peut considérer que les acteurs américains auront de fait un avantage pour contrôler le marché des programmes sur la scène internationale. Pour ce qui concerne la télévision numérique de terre, un effort de standardisation autour du MHP est souhaité, notamment par la Commission Européenne. En Europe, l’Italie, l’Allemagne et la Scandinavie ont déjà retenu ce standard, avec parfois un dispositif de subventions publiques. L’Angleterre pourrait adopter le WTVML actuellement développé par NDS. Les autres choix possibles sont le MHEG 5 ou le HTML et Flash.

Caractéristiques des middlewares/standard

OpenTV ?Config terminal:

Basique (4MB RAM / 50Mips)

?Déploiements 40 millions de décodeurs

?Principaux clients BskyB, Echostar, TPS, Sky Italia, CCTV…

?Avantages Communauté de développeurs Maturité et expérience

?Inconvénients Propriétaire, Quasi monopolistique, Cher

Mediahighway ?Config terminal:

G1 : Basique G2 (Disque Dur) : config haute 64MB /150 Mips

?Déploiements 15 Millions de décodeurs

?Principaux clients Canal Satellite, et filiales européennes

?Avantages Communauté de développeur

?Inconvénients Support incertain (revendu) et pas de compatibilité descendante

MHP ?Config terminal:

Moyenne (8MB RAM / 150Mips)

?Déploiements < 1 Millions de décodeurs

?Principaux clients Allemagne, Corée, Finlande…

?Avantages Standard développé par DVB, Numérique terrestre…

?Inconvénients Retard, prix de licence…

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Source : AFDESI En France, Canal Satellite et NC Numéricâble s’appuient sur Mediahighway, TPS et NOOS sur Open TV. Pour la télévision sur ADSL, le service Météo Express de TPSL a été développé sous HTML Java.

Les développeurs Ces entreprises, généralement de petite taille, font preuve d’une innovation importante pour développer de nouveaux outils qui permettront l’interactivité des programmes. Ces innovations portent en particulier sur les services CRM (gestion des abonnés, bases de données, marketing direct) et les services transactionnels. Les programmes sont développés pour les besoins spécifiques des éditeurs ou des opérateurs (dans le cadre de services qu’ils éditent, les services dits opérateurs), ou proposés sur le marché en tant qu’outils génériques, sous forme de « produits blancs ». Ces programmes proposés par HTTV (Prime TV), NDS (rachat de Régie Line d’IDP), NPTV (ITV Factory)… sont commercialisés sous forme de licence, avec un tutorial qui permet à n’importe quel éditeur ou chaîne, de réaliser en quelques jours des applications interactives relativement simples comme des jeux concours, des votes…, sans connaissance informatique particulière.

Les éditeurs de services Les éditeurs de services interactifs rassemblent des entreprises très variées comme des sociétés indépendantes issues du multimédia ou des jeux vidéo (ex Visiware), des producteurs audiovisuels (ex On Off) ou des chaînes de télévision (ex France Télévision). Avec la mise sur le marché d’outils génériques, n’importe quel producteur de programmes, spécialisé dans les œuvres de création ou les programmes de flux, peut aujourd’hui décider « d’enrichir » sa production avec de l’interactivité. Les

NDS Core ?Config terminal:

Basique ?Déploiements

3 millions de décodeurs ?Principaux clients

Yes (Israël), … ?Avantages

Pas cher, bundle avec système d’accès conditionnel, Actif en Asie et Amérique du. Sud, Support Newscorp, Rachat de Mediahighway mi 2003…

?Inconvénients Peu déployé, Peu d’applications

Liberate ?Config terminal:

Moyenne ?Déploiements

2 millions ?Principaux clients

NTL et câblo opérateurs anglais, câble US

?Avantages Basé sur standard (transcode HTML)

?Inconvénients STB chère Peu déployé, peu de solutions et d’outils

Microsoft TV ?Config terminal:

Haute ?Déploiements

<1 millions ?Principaux clients

TV Cabo (Portugal) ?Avantages

Un acteur de taille Des standards connus Des prix d’appel

?Inconvénients Pas/peu de déploiement, Confiance dans les pratiques MicroSoft

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œuvres de création concernées sont principalement en France, les programmes d’animation et les documentaires.

Les opérateurs de réseaux Il existe trois types d’opérateurs de réseaux : les opérateurs de réseaux satellite, les opérateurs de réseaux câblés et les opérateurs de réseaux ADSL TV. Les opérateurs de réseaux satellite proposent aux opérateurs de bouquets des capacités de transport, pour les programmes de télévision, de radio, et les services interactifs. On compte principalement trois sociétés de transport par satellite actives en France, Astra, Eutelsat, Globecast. Les opérateurs de réseaux satellite louent aux opérateurs audiovisuels des répéteurs, sur la base d’un contrat pluri annuel ; ils n’ont aucun lien contractuel avec les abonnés des bouquets. Pour le moment aucun éditeur de services interactifs tiers ne loue de la bande passante directement auprès des opérateurs de réseaux. Les opérateurs de réseaux câblés sont dans une situation différente puisqu’ils sont à la fois opérateurs de réseaux et distributeurs de services. A ce titre ils contractent avec des éditeurs de services ou avec des opérateurs satellite pour commercialiser auprès de leurs abonnés l’offre audiovisuelle qu’ils ont constituée. On compte en France 14 réseaux câblés, dont les 4 principaux sont France Télécom Cable, NC Numéricâble, NOOS et UPC France (Liberty Media). Sur les réseaux ADSL TV déployés à ce jour en France, Free, MaLigne TV de France Télécom et 9 Télécom, l’opérateur de réseau a son propre parc d’abonnés en fournissant une prestation de fournisseur d’accès au réseau (équivalent à un FAI dans le monde Internet). C’est l’opérateur audiovisuel, TPSL ou CanalSatDSL qui fournit la prestation d’accès aux services. Free propose à ces abonnés, dans le cadre d’une offre globale, une quarantaine de chaînes généralistes et thématiques

Les opérateurs audiovisuels ou opérateurs de bouquets Les opérateurs de bouquet ont un contrat de location auprès des sociétés de transport par satellite, ou opèrent leurs propres réseaux (câble). Cette capacité de diffusion (bande passante) est ensuite revendue aux chaînes de télévision et aux éditeurs de services interactifs. Les opérateurs commercialisent un bouquet auprès de leurs abonnés. Contrairement à Internet qui est un réseau « ouvert » sur lequel les éditeurs peuvent toucher directement les abonnés, les réseaux de télévision numérique sont des réseaux fermés – propriétaires – où l’éditeur, pour être distribué au sein du bouquet, doit passer un contrat avec l’opérateur audiovisuel. Ce principe n’est toutefois pas exclusif puisqu’un éditeur pourrait éventuellement choisir d’acheter de la bande passante auprès d’un transporteur dans le cas du satellite, et adresser les antennes des particuliers. Mais dans ce cas, l’opérateur de bouquet pourrait décider de ne pas reprendre le signal pour ne pas mettre en danger son parc de décodeurs avec des services qu’il n’aurait pas pu tester au préalable.

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Annonceurs Parmi les autres acteurs du marché de la télévision interactive, on pourra également citer les annonceurs qui se sont lancés sur ce marché dès 1999, avec une trentaine de publicités interactives déjà diffusées sur les bouquets. Le marketing direct à travers l’exploitation de bases de données, est également une activité qui connaît un certain engouement. Dans le domaine de la mesure d’audience Mediamétrie a créé en 2003 une filiale, Metric Line, qui commence à commercialiser des outils de mesure d’audience pour l’ensemble des acteurs.

Architecture générale d’une infrastructure de TVI (source AFDESI)

Diffusion gestion des droits (Opérateurs réseaux)

Application Serveur d’application (Editeur, développeur,

accès conditionnel)

Câble Satellite TNT…

(Opérateurs bouquet)

Outil Auteur (Développeur, opérateur réseaux)

Application décodeurs

(Editeur, développeur)

Option

Option

Voie de retour

EDITEUR Phase d’étude du service Définition fonctionnelle du service (story-board, design, etc.), Etude du modèle économique, Choix du partenaire et de la solution technologique, Recette du service. Mise à jour des parties éditoriales et promotionnelles

DEVELOPPEUR Définition de l’infrastructure du service, Conception et interface du service, Développement spécifique ou sur la base d’outils génériques Tests et intégration du service, Formation aux outils si nécessaire, Recette du service (avec l’opérateur et l’éditeur), Maintenance du service.

OPERATEUR Phase d’étude du service Echange des données business avec l’éditeur Analyse économique du projet avec le(s) partenaire(s) Communication des règles ergonomiques Sur demande de l’éditeur, mise en relation avec les partenaires technologiques potentiels Phase de validation et lancement du service Mise à disposition d’une plate-forme de test opérateur si nécessaire Validation du service dans l’environnement opérateur, Recette du service, Promotion/Communication du service, Reporting/Etudes

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3.2 Les métiers de la télévision interactive Les compétences recherchées par les sociétés du secteur sont extrêmement variées, et couvrent les domaines de l’audiovisuel, de l’électronique, de l’informatique et des télécommunications. On distingue deux grandes familles de métiers, les métiers de la production, et les métiers de l’exploitation. La liste des fonctions ci-dessous détaille les tâches généralement admises par la profession. La taille des équipes varie cependant d’un projet à l’autre, en fonction de l’ambition du projet. Certaines fonctions sont également souvent exercées par la même personne (par exemple Concepteur et Chef de projet, Responsable produit, Responsable opérations....). D’autres, comme Responsable Réseaux par exemple, sont exercées au niveau de la Direction Générale… Au minimum, un service nécessite cependant au moins un concepteur, un graphiste, un développeur, et un responsable d’exploitation. Pour chacune des différentes fonctions, nous proposons une fourchette de salaires. Elle permet ainsi d’évaluer le coût des ressources humaines pour la production et l’exploitation d’un service interactif. La flexibilité des salaires tient au fait que certaines fonctions importantes, comme par exemple celle de concepteur, n’utilisent pas les mêmes « talents » pour un service de quiz, un service de banque ou de T-Commerce.

Les métiers de la production

Concepteur (salaire brut mensuel moyen 2500 à 6000 €) : - rédige la charte ergonomique du service - rédige le story board - établit le cahier des charges fonctionnel

Chef de projet (salaire brut mensuel moyen 3500 à 4500 €) :

- tient le rôle du producteur et du réalisateur - définit l’architecture et le design du service - négocie avec l’opérateur - suit le développement du service et son intégration sur la plate-forme

Développeur (salaire brut mensuel moyen 2500 à 4000 €) : - maîtrise les différents Middleware (Mediahighway, Open TV, Liberate…) et

langages périphériques, C, C++, JavaScript… - participe au design et à l’architecture du service - définit le cahier des charges technique - développe l’application de télévision interactive (moteur) - supervise la phase de test et de résolution des erreurs (debugage) - participe à l’intégration du service

Graphiste (salaire brut mensuel moyen 2000 à 3500 €) :

- participe au design du service - réalise les animations

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Plusieurs graphistes peuvent être nécessaires en fonction de l’ambition du projet. Responsable son (salaire brut mensuel moyen 2000 à 3500 €) :

- s’occupe de la sonorisation du service, en s’appuyant sur des générateurs sonores ou des compositions originales

Intégrateur (salaire brut mensuel moyen 2500 à 4000 €) :

- intègre le service sur la plate-forme de l’opérateur - teste et résout les erreurs (bugs)

Le travail d’intégration est généralement assuré par le développeur. Cependant, pour le portage d’applications particulièrement complexes, un intégrateur peut être nécessaire. En effet, le parc des décodeurs en France est relativement hétéroclite avec plusieurs modèles et générations en service. Ainsi l’ensemble des abonnés à un même bouquet ne pourra pas accéder à la même offre de services interactifs suivant qu’il possède la première génération de terminal, la génération intermédiaire ou le dernier modèle commercialisé. Par exemple « Pilotime », et prochainement « Platinium », donnent accès à des services spécifiques, non disponibles sur les autres décodeurs. Testeur (salaire brut mensuel moyen 1500 à 3000 €) :

- réalise des tests d’utilisation en situation - rapporte au développeur les anomalies rencontrées

Les métiers de l’exploitation Contrairement aux programmes de flux diffusés de façon unitaire, l’exploitation des programmes interactifs nécessite un suivi des opérations et une animation quotidienne. Chef de produit/Chef antenne (salaire brut mensuel moyen 3000 à 5000 €) :

- est l’interface entre le fournisseur et le client - prend en charge et gère la vie du service à l’antenne - assure le positionnement du programme/service dans l’offre du bouquet - adapte les stratégies du produit

Responsable opérations/Exploitant (salaire brut mensuel moyen 2000 à 4000 €) :

- assure la mise à jour des informations, du service - gère l’animation du service à l’antenne - s’occupe de la distribution des lots, des promotions

Responsable réseaux/Responsable distribution (salaire brut mensuel moyen 3000 à 5000 €) :

- gère la relation avec les réseaux de diffusion - assure le marketing du service - recherche de nouveaux débouchés commerciaux (diffusion du service sur

de nouvelles plates-formes).

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A ces métiers s’ajoutent les ressources traditionnelles, business développement, finance… 3.3 Exemple de déroulement de projets

Développement par Visiware : Jeu Le processus de développement d’un jeu (ou d’une application interactive) peut être découpé en 4 phases :

1– Etude, spécifications fonctionnelles, ergonomiques et techniques de l’application de télévision interactive/service/chaîne virtuelle. 2 – Développement de l’application en fonction du middleware, et des spécificités de la plate-forme (système d’accès conditionnel, voie de retour, back office…). 3 – Tests et intégration de l’application sur l’ensemble du parc de décodeurs. 4 – Assistance technique au lancement, maintenance, et mises à jour.

Les programmes de jeux sont généralement développés à partir d’outils génériques qui permettent :

- un gain de temps, d’efforts et d’argent pour le développement et l’intégration du service : Ces outils évitent les tâches répétitives, et permettent d’éviter et de corriger plus facilement les bugs ;

- une intégration plus rapide sur les parcs de nouveaux décodeurs et facilitent le portage sur la (les) plate (s)-forme (s) ;

- une relative homogénéité des développements pour les différentes applications et réseaux ;

- une optimisation de la taille des applications. L’utilisation de ces outils permet en plus des techniques de compression, des gains importants sur le poids des services, et donc des économies en terme d’utilisation de la bande passante.

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 27

Les grandes étapes du développement d’un programme interactif de jeu – Durée

Source : Visiware

Développement par Open TV : TPS Mail

Le cahier des charges :

- Donner une adresse email à tous les abonnés - Assurer l’interfaçage du service avec le réseau Internet - Proposer un service de mail au moins aussi performant que celui des

Fournisseurs d’Accès à Internet (FAI) avec : o la possibilité d’envoyer des images o une notification des nouveaux messages o un carnet d’adresses

Les contraintes :

- Gérer 1 million de boites à lettre suivant un modèle économique « raisonnable »

- Intégrer : o une base Oracle o un logiciel à un coût de licence fixe o un décodeur connecté épisodiquement

- Mettre en place un système de notification par satellite - Assurer un affichage optimisé des données, cela avec une configuration

très inférieure à un PC (mémoire, stockage…) - Imaginer un système pour tronquer les mails et limiter le nombre de

messages - Mettre en oeuvre un clavier virtuel, et intégrer les évolutions de nouveaux

accessoires

Organisation du projet – ressources humaines :

- Conception serveur de mail : environ 8 mois homme

5% 40% 50% 5%

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- Spécifications application OpenTV et outil auteur : environ 7 mois homme - Développement du script et du système de Gestion des Abonnés : environ

2 mois homme - Conduite de projet : environ 10 mois homme - Intégration et validation : environ 4 mois homme

Le résultat : Le service a été lancé au mois de mars 2000. Il contribue à l’image de marque de TPS, et à la fidélisation des abonnés de la plateforme. Il génère un trafic d’environ 1000 mails par jour, auxquels sont venus s’ajouter des revenus supplémentaires avec le SMS. 3.4 Les entreprises et l’emploi Le marché de la télévision interactive en France est encore jeune puisqu’il date de moins de 10 ans. Contrairement à d’autres secteurs des nouveaux médias, comme la téléphonie mobile par exemple, la télévision interactive n’a pas bénéficié d’investissements massifs de promotion. Dans ce contexte, on compte aujourd’hui en France une cinquantaine d’entreprises actives, qui emploient moins d’un millier de spécialistes. Le marché de la télévision interactive rassemble plusieurs catégories d’acteurs, de poids et de taille très différents. Aux deux extrémités de la chaîne, les industries techniques et les opérateurs comptent pour l’essentiel des emplois du marché. Ces acteurs – filiales ou départements – sont généralement adossés à de grands groupes comme par exemple Thomson ou Sagem (pour les décodeurs), News Corp (NDS), Liberty Media (Open TV), France Télécom (Viaccess), Groupe Canal Plus (Canal Satellite), Groupes TF1 et M6 (TPS)… Les départements ou filiales spécialisées dans l’interactivité comptent plusieurs dizaines d’employés, avec un chiffre d’affaires qui peut dépasser une centaine de millions d’euros (voir fiches acteurs). Ces unités spécialisées dans l’interactivité ont toutefois en général une taille et un volume d’affaires modeste au regard du volume d’affaires total du groupe auquel elles appartiennent. Elles comptent souvent au plus pour quelques pourcents du volume total de l’activité du groupe.

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Les sociétés de développement et les sociétés d’édition sont des structures beaucoup plus modestes avec en moyenne moins de 10 employés permanents, et un chiffre d’affaires de quelques centaines de milliers d’euros pour les développeurs, à quelques millions d’euros pour les éditeurs. L’essentiel de l’activité des entreprises « historiques » relève de l’interactivité. Toutefois on commence à voir certaines sociétés, plutôt actives dans le multimédia ou la production audiovisuelle, s’intéresser au marché de la télévision interactive. Pour renforcer leur image et fidéliser leur audience, les chaînes généralistes et thématiques ont commencé à développer récemment des services interactifs. Cette activité est la plupart du temps gérée en relation avec la direction informatique ou multimédia. Les programmes sont le plus souvent développés à l’extérieur de la chaîne, une ou deux personnes en interne étant affectées à cette activité. Les revenus de « l’interactivité » (qui incluent également dans le bilan de ces départements les activités internet, SMS, Minitel …) comptent pour moins de 2% du total des revenus. Certains acteurs importants, comme par exemple la société de développement IDP, la filiale de Lagardère, Broadway Factory, ont souffert du recul de l’activité au début des années 2000, et ont été rachetés ou ont disparu. L’activité du marché est aujourd’hui essentiellement soutenue par les principaux acteurs « historiques », comme HTTV, NPTV, PMU Direct, Visiware… Après une période d’euphorie au moment du lancement des bouquets, les opérateurs ont adopté des stratégies plus rationnelles, basées sur des modèles économiques viables. Ils continuent de soutenir le marché même si le revenu moyen par abonné des bouquets, reste extrêmement faible par rapport aux revenus moyens par abonné pour les services chaînes. Peu de nouveaux entrants se sont encore déclarés, à l’exception de la Française des Jeux, SFR ou encore Universal Mobile qui proposent des services de téléchargement de sonneries. La plupart des importantes entreprises de services restent toutefois en veille par rapport à ce nouveau marché, et il est probable qu’elles lanceront bientôt leurs propres applications.

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4. L’économie de la télévision interactive Dans l’attente d’un marché de masse qui permettra de normaliser davantage le processus de production et d’exploitation des services interactifs, le lancement d’un service de télévision interactive reste encore une expérience unique, une production de prototype. Au niveau de la conception, les développeurs commencent toutefois à proposer des outils génériques qui permettent de « standardiser » le processus d’élaboration d’un service de vote, sondage, chat… Les opérateurs audiovisuels ont également leurs propres outils, déjà intégrés, qui permettent de réaliser des services clés en main. Depuis l’apparition des premiers services interactifs en 1997, plusieurs modèles économiques se sont installés qui montrent qu’un service interactif peut atteindre la rentabilité. Ces modèles économiques sont des modèles généralisés à travers le monde, et ne sont pas uniquement pratiqués sur le marché français. A l’opposé, les coûts de mise en place et d’exploitation d’un service de télévision interactive restent différents suivant les pays, en fonction de la taille du marché, du nombre des abonnés à une offre de télévision numérique, de l’existence ou non de plusieurs systèmes d’exploitation, du niveau d’homogénéité du parc de décodeurs… 4.1 Les principaux modèles économiques de la TVI

Le tableau ci-dessous liste les modèles économiques en vigueur sur le marché de la télévision interactive, qui sont pratiqués par les éditeurs ou les opérateurs, en fonction du type de service. Plusieurs modèles économiques peuvent être proposés pour un même service. Par exemple pour le service de jeux Playin’TV : un modèle d’abonnement pour les utilisateurs réguliers et un modèle fondé sur l’appel surtaxé via la voie de retour téléphonique du décodeur, pour les utilisateurs occasionnels. Type Descriptif Tendances Appel surtaxé Appel par la voie de retour téléphonique du décodeur surtaxé en mode Télétel

C’est le modèle du Minitel. L’utilisation du service passe par un appel surtaxé à l’acte ou à la durée ; généralement 0,56 € à l’acte

C’est le modèle le plus généralisé. On notera l’ouverture du marché à d’autres opérateurs fixes que France Télécom. La concurrence pourrait permettre d’améliorer la marge des opérateurs et des éditeurs. Le développement de système de paiement en téléphonie mobile, par SMS, est également une alternative.

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Abonnement L’utilisateur contracte un abonnement mensuel au service (qui est en général un service autonome, tel une chaîne premium). Il reçoit en retour sur sa carte, les droits qui lui permettent d’accéder au service pour une utilisation mensuelle illimitée. Ce modèle est proposé en général en complément du modèle d’appel surtaxé ; il est destiné aux utilisateurs réguliers.

Modèle encore peu répandu, mais qui permet une meilleure fidélisation, et des revenus plus réguliers. L’abonnement est facturé par l’opérateur, et porté sur la facture de l’utilisateur.

Transactionnel et Pré-paiement

L’utilisateur paie directement pour l’accès au service, soit par l’ouverture préalable d’un compte « crédit », soit directement par carte bancaire, via le décodeur et sa télécommande. La « transaction » passe par un appel sécurisé facturé.

C’est le modèle du PMU et du PPV. Ce modèle devrait se généraliser avec le développement des services de loteries, comme par exemple la Française des Jeux, et également le téléachat. Le développement de porte monnaies électroniques devrait apporter à l’abonné davantage de flexibilité.

Rentabilité indirecte (CRM)

Le coût du service est entièrement pris en charge par l’opérateur ou l’éditeur. Ce modèle est d’abord un outil de marketing et de fidélisation, pour différencier son offre et réduire le taux de désabonnement (churn) pour les opérateurs. Il est également un moyen de réduire les coûts de gestion, des abonnés, des clients.

C’est le modèle des services opérateur (Guide des programmes, service de gestion d’un compte abonné …) et des services de banque à domicile.

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Publicité et sponsoring Service gratuit pour l’utilisateur : l’annonceur achète un « espace » ou sponsorise un service à ses couleurs.

Le marché de la Pay TV n’a pas encore atteint une taille critique, et reste encore éclaté. Le ralentissement du marché de la publicité a incité les annonceurs à se recentrer sur les médias classiques. Des perspectives favorables existent.

Source : AFDESI 4.2 Un partage triangulaire des revenus L’usage le plus répandu repose sur un partage des revenus entre l’opérateur audiovisuel, l’éditeur du service, et l’opérateur de télécommunications (si utilisation de la voie de retour téléphonique du décodeur). L’opérateur négocie un partage des revenus avec l’éditeur, en contrepartie du droit d’accès à ses abonnés et de ses investissements dans l’interactivité. Il recherche une relation « gagnant/gagnant » pour les deux partenaires.

L’importance des revenus de l’éditeur repose sur la pertinence et la qualité de son offre de services, ainsi que sur sa capacité de négociation. Dans le sens où les revenus de l’éditeur dépendent de ses négociations avec l’opérateur de bouquet, et de l’intérêt/utilisation du service, il reste encore difficile de communiquer sur la rentabilité moyenne des services interactifs en France, puisqu’elle peut varier de plusieurs centaines de milliers d’euros voire quelques millions (part éditeur)…, ou bien connaître des pertes et dans ce cas le service cesse généralement son émission. Les services opérateurs en particulier ne dégagent pas une rentabilité directe, mais une rentabilité indirecte : fidélisation, politique de réduction du taux de désabonnement (churn). Ils peuvent contribuer pour une large part à la réduction des charges de frais de gestion. Dans le cas des appels surtaxés :

L’opérateur audiovisuel contractualise avec l’opérateur de télécommunications et partage ensuite les revenus avec l’éditeur du service. C’est l’opérateur de télécommunications qui prélève en premier lieu un pourcentage fixe à la base, environ 25%, sur les appels surtaxés. La part du reversement à l’opérateur audiovisuel varie en fonction du palier tarifaire choisi pour le service (niveau de tarification de l’appel surtaxé, à la durée ou au forfait). La politique tarifaire de France Télécom comprend plus d’une vingtaine de possibilités.

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C’est à l’éditeur du service, en concertation avec l’opérateur du bouquet, de choisir son palier tarifaire. Le choix est par exemple différent pour des services de votes qui portent généralement sur des volumes d’appels très importants, ou pour des services d’information qui proposent plutôt un coût de service à la durée. Nous reprenons ici un certain nombre de facteurs clés de succès d’un service interactif ou d’une opération synchronisée. La vérification de ces critères assure en général le succès et la profitabilité du service. Services permanents Opérations interactives

synchronisées (TV enrichie) Les facteurs clés de succès - L’adéquation entre le parc abonnés

et ses attentes. - La valeur ajoutée du service. - L’exploitation des spécificités de la

télévision (les capacités techniques, esthétiques de l’écran de télévision)

- La facilité de navigation et d’utilisation du service.

- La transparence vis-à-vis de l’abonné (coût de connexion, coût à l’appel, conditions générales de vente pour les services de T- Commerce…).

Les facteurs clés de succès - L’instant de l’envoi de l’application de

TV enrichie (moment d’apparition). - Le nombre d’apparitions. - Une durée d’apparition suffisamment

longue. Les facteurs d’amélioration - La promotion sur l’antenne. - La promotion dans le magazine des

abonnés. - L’annonce du nom des gagnants à

l’antenne. - Le renouvellement des questions. - La nature des dotations.

Source : opérateurs Parmi les indicateurs favorables sur la situation économique de ce marché, il est intéressant de noter que :

- un service de jeux est en général rentable avec quelques milliers de connexions par jour ;

- un service de télévision participative (ex Co-Locataires, Star Académie…) est rentable avec quelques milliers de connexions par jour ;

- il existe une véritable fidélité des éditeurs, pour les opérations à caractère événementiel (M6, TF1) ;

- un certain nombre d’acteurs sont présents depuis plusieurs années à l’antenne, et enrichissent régulièrement leur offre de services (ex PMU, Visiware, Play Jam, La Chaîne Météo…) ;

- les bouquets enregistrent un nombre régulier et croissant de nouveaux abonnés, soit autant de nouveaux utilisateurs potentiels de l’interactivité.

Avec près de 86 M€ de revenus en 2003 (volume d’affaires qui inclue les transactions – prises de paris – et les revenus de connexion – gestion du compte,

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connexions pour prise de paris –), le service de prise de paris du PMU, accessible depuis la chaîne Equidia, reste de loin le service qui génère le plus de revenus en France. Les experts s’entendent tous pour prédire que les services de paris, de « casinos » et de loteries (quels que soient les pays) seront les principaux moteurs des revenus directs de la télévision interactive à court et moyen terme. 4.3 Structures des coûts de production et d’exploitation Le coût de conception, développement du logiciel et intégration d’un service interactif sur une plate-forme peut varier d’un investissement pratiquement nul pour l’éditeur, à quelques 200/300 k€ HT. Il dépend principalement de la possibilité ou non, d’utiliser des outils génériques, et du degré de sophistication du service à développer.

Le tableau ci-après reprend les principales étapes de mise en place et d’exploitation d’un service interactif sur une plate-forme en France. Les coûts moyens sont donnés à titre indicatif, indépendamment des négociations commerciales. Ils peuvent faire l’objet de variations entre les opérateurs suivant le degré d’implication négocié avec ceux-ci dans le développement et l’exploitation du service, l’utilisation ou non d’outils génériques, et surtout le degré de sophistication du service développé. Par exemple, un service transactionnel avec interrogation en temps réel des bases de données partenaire (ce qui nécessite le développement d’une passerelle) représente un investissement plus important qu’un service de quiz Nature Commentaires Charge (Coûts moyens) Conception, ergonomie et design

Nécessite au minimum : - 1 chef de projet - 1 graphiste - 1 développeur pour une période de quelques semaines (quiz) à 4 mois ou une année pour des services plus complets (ex jeux, services transactionnels).

Salaire brut mensuel moyen : - 3500/4500 € - 2000/3500 € - 2500/4000 € Pas ou peu de charges si utilisation d’un outil générique.

Logiciel TVI Deux choix possibles : - Développement d’un

logiciel/application ad hoc propriétaire, pour un ou plusieurs middleware (MediaHighway, Open TV, Html...)

Ex, logiciel ad hoc pour un middleware : - Quiz, moins de 5 k€ - Jeu autonome, 20 k€ - Banque plus de100k€ En cas de développement sous d’autres middlewares, le coût n’est pas automatiquement

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- Utilisation d’outils

génériques (ex ITV Factory, Prime TV, Quick Quizz…). Les outils génériques sont commercialisés sous forme de licence, pour une durée déterminée, ou annuelle.

linéaire. Les opérateurs peuvent partager les coûts de développement en échange d’un partage des revenus plus important. Quelques milliers à quelques dizaines de milliers d’euros suivant la complexité des outils nécessaires.

Intégration Phase où l’opérateur « intègre » le service dans son offre, et teste son bon fonctionnement, sur l’ensemble du parc des décodeurs, pour la sécurité de la plate-forme. Suivant, le poids du service, la « notoriété » du développeur, son expérience des contraintes de la plate-forme, la phase d’intégration peut être plus ou moins rapide, d’une semaine à deux mois.

Logiciels propriétaires : Quelques milliers à quelques dizaines de milliers d’euros. En général, le coût de l’intégration est équivalent à celui du développement de l’application. Ex, quiz, moins de 5k€, banque, plus de 100 k€ Logiciel générique (si déjà intégré ou accord particulier) : gratuit, inclus dans licence. Dans le cas contraire, si le logiciel générique n’est pas déjà intégré, les coûts peuvent être 2 à 3 fois supérieurs au coût d’intégration d’un logiciel propriétaire.

Coûts de diffusion et d’hébergement

Ils se décomposent en : - Coût de transport, - Accès à la base

abonnés, - Exploitation, - Marketing, - Accès à l’infrastructure

technique (moyens de diffusion, Open Mux

Quelques milliers d’euros mensuels pour le transport d’un service d’un poids entre 100 et 300 kbits. Pour la partie transport, le coût associé au débit est proportionnellement linéaire. Les tarifs pratiqués sont

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décodeurs avec licence d’interactivité et modem, back office...).

Satellite : La bande passante est achetée « en gros », à Astra ou Eutelsat, et revendue au « détail », à l’éditeur. Câble : La bande passante est vendue à l’éditeur sur la base d’un plan d’amortissement des infrastructures.

équivalents sur le câble et sur le satellite. Coût d’hébergement à négocier dans le partage des revenus. Poids moyen d’un service de TVI : - Jeux : 1 Mbits pour un

service de 5 jeux (200 à 250 kbits par jeu)

- Banque : 500 kBits - Service de télévision

enrichie : 200 kBits - - Quiz : 50 kBits

Télétel et hébergement centre serveur

L’éditeur s’appuie en principe sur les infrastructures de l’opérateur.

Coût inclus dans bande passante.

Partage des revenus L’éditeur négocie un partage des revenus avec l’opérateur, en échange : - de l’accès aux abonnés

- du marketing du service (EPG, Mosaïque, journal des abonnés, autres opérations) et éventuellement des coûts partagés pour le développement.

Ce partage est généralement négocié sur une période annuelle, par palier, nombre d’utilisateurs. Il dépend du deal global (de 10 à 70% suivant l’économie du projet et la prise de risque de chacun).

Mise à jour et enrichissement

Mise à jour manuelle ou automatisée. Plusieurs fois par jour pour un service d’information. Hebdomadaire ou mensuelle pour un service Premium. Ex deux nouveaux jeux par semaine pour un éditeur de chaînes de jeux.

5 à 10% du prix du service/an ex : 10 à 20.000 € pour un jeu Peut être inclus dans le coût global d’hébergement/coût de diffusion

Remboursement communication téléphonique

Pour les jeux concours et loteries

Marginal : en moyenne, 0,3% des utilisateurs demandent le remboursement de leur appel téléphonique.

Source : AFDESI

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4.4 Le poids économique du secteur

La télévision interactive est encore pour de nombreux acteurs, comme les industries techniques ou encore les chaînes de télévision, une activité complémentaire. Pour cette raison, il est difficile de déterminer avec exactitude les revenus de cette activité, qui n’implique pas l’organisation d’une structure et d’une comptabilité spécifiques. Pour évaluer le poids économique de ce marché, nous nous sommes donc basés sur le volume d’affaires déclaré par les opérateurs. Ce volume d’affaires est le montant des transactions qui sont traitées par le décodeur (c'est-à-dire que l’acte d’achat est déclenché via le décodeur). Il englobe tous les biens, comme par exemple le prix versé par l’abonné pour l’achat d’un film en pay per view (dont une partie reviendra au distributeur du film), le montant du pari dans le cadre du service d’Equidia ou du programme « la Grande Course » de Canal Plus (dont la plus grande partie reviendra au PMU)... Nous avons également considéré le volume d’affaires des chaînes qui proposent des services de télévision participative. Ce volume d’affaires comprend les connexions qui sont passées via le décodeur, le téléphone fixe ou mobile, Internet, et qui permettent au téléspectateur d’interagir sur le programme. Dans notre évaluation des revenus de la télévision participative, nous n’avons pas tenu compte des revenus des jeux-concours, opérations qui n’ont aucune incidence sur le déroulement du programme. Sur cette base, le volume d’affaires global généré par la télévision interactive en France est estimé en 2003, à 240 millions d’euros. Les bouquets diffusés par satellite, qui proposent l’offre interactive la plus complète, concentrent l’essentiel des revenus. Les revenus de l’interactivité des programmes de télévision participative comptent pour près de 20% du total. Si on ne retient que les revenus directs de l’interactivité pour les trois principaux opérateurs de bouquets (hors flux de marchandises), le revenu annuel moyen de l’interactivité par abonné, c'est-à-dire ce qui revient à l’opérateur et qu’il partage avec l’éditeur, est estimé à moins de 10 €. Ce montant représente environ 2% du revenu annuel moyen par abonné pour l’ensemble des services du bouquet. Outre la multiplication des services de paris, casinos et loteries, l’autre vecteur de développement du marché de la télévision interactive à court et moyen terme devrait venir des services de télévision enrichie et de la télévision participative. Les acteurs « traditionnels » de l’audiovisuel commencent à comprendre l’intérêt de l’interactivité par rapport à la fidélisation de leur audience et aux revenus complémentaires qu’elle peut générer. En 2002/2003, les nouvelles chaînes (Tchatche TV, Live 1) et les programmes phares comme les programmes de télé réalité ont tous intégré une composante interactive qui permet une participation importante de l’audience. Dans le prolongement de cette nouvelle politique de programmation, et grâce au développement d’outils génériques qui offrent un coût d’accès limité à l’interactivité, il est probable qu’on verra bientôt sur le marché de nombreux nouveaux entrants parmi les entreprises de production « traditionnelles ». Si le poids économique du secteur est encore relativement faible en terme de chiffre d’affaires (hors flux de marchandises), il devrait progresser dans les prochaines

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années grâce à un nombre d’utilisateurs croissant. Si on considère les revenus indirects des services CRM, ainsi que le volume des flux générés par l’interactivité, la croissance est déjà aujourd’hui significative. L’interactivité génère certes déjà des revenus, mais le plus grand bénéfice lié à son développement est l’enrichissement de la programmation et de l’offre de services. 4.5 Les enjeux du développement de la TVI Le développement de la télévision interactive est aujourd’hui soutenu par des modèles économiques, éprouvés, qui procurent des revenus. Les principales conditions de l’amélioration de la marge des éditeurs, et des opérateurs, concernent surtout la réduction :

- du montant du prélèvement sur les appels surtaxés ; - du prix à payer pour le transport et l’exploitation du service ; - des coûts de développement des services.

Le modèle des appels surtaxés est encore le modèle le plus populaire pour les services interactifs. Pour le moment les chaînes favorisent plutôt la télévision participative via les services vocaux (audiotel), car c’est là que leurs marges sont les plus importantes. Le SMS commence juste à générer des revenus, mais essentiellement de la part d’une population jeune. Les votes via la télécommande sont encore marginaux en France et surtout, basés sur le modèle télétel. Or, ce mode présente des marges plus réduites que les services audiotel, et il est donc plus difficile à rentabiliser. C’est donc bien là, et au delà des aspects sociologiques – où les téléspectateurs préfèrent encore voter par téléphone, comme ils le font déjà depuis plusieurs dizaines d’années – qu’il y a des efforts à faire de la part des opérateurs de télécommunications. France Télécom pratique depuis le début de l’année 2004, une nouvelle politique tarifaire qui améliore le reversement aux éditeurs afin d’encourager de nouveaux services. Il n’existe pour le moment aucune alternative en téléphonie fixe à cette offre, même si plusieurs opérateurs privés commencent à s’y intéresser. D’autres solutions pour facturer les utilisateurs, qui permettent de s’affranchir des modèles téléphoniques (abonnement, porte-monnaie électronique, outils de marketing direct) sont également à l’étude. Toutefois en dehors du câble qui propose sa propre voie de retour (mais elle est encore peu répandue en France), les autres réseaux n’ont pas d’autre choix que de passer, à un moment ou un autre, par une voie de retour téléphonique, et donc par un opérateur télécoms. Le prix à payer pour le transport et l’exploitation des services interactifs, reste de l’avis des éditeurs, encore relativement élevé, et ils réclament des efforts de la part des opérateurs de bouquets. Les négociations avec les opérateurs se font au niveau global, et les pratiques ne sont pas encore généralisées d’un opérateur à l’autre, même si elles aboutissent souvent à des résultats similaires. Dans tous les cas, les opérateurs français, câble, satellite et autres réseaux, commencent à prendre la mesure du potentiel de l’interactivité, et sont tous favorables pour accompagner son développement. L’interactivité est inscrite dans leur politique de déploiement sur le long terme.

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Enfin, de nouveaux développements technologiques ont déjà commencé à contribuer à la baisse des coûts de développement et d’exploitation des services interactifs. La généralisation des outils génériques proposés par les opérateurs, ou «produits blancs » commercialisés par les développeurs, permet une certaine homogénéisation des logiciels en service sur les plates-formes, avec une automatisation des tâches de développement et un gain de temps au niveau de l’intégration. La généralisation de ces outils, et autres innovations technologiques, permettent en outre de diminuer de façon importante le « poids » des services avec une meilleure gestion de la bande passante. Visiware a par exemple récemment développé un procédé de carrousel original, qui permet de diffuser jusqu’à 16 jeux différents avec une bande passante de seulement 200 kbits, soit traditionnellement la ressource nécessaire pour la diffusion d’un seul jeu. Les progrès technologiques concernent également les possibilités d’interfaçage avec des solutions Internet (TCP IP, XML…) pour les systèmes d’information. Des bibliothèques permettent aux éditeurs de communiquer avec leur serveur, depuis le terminal, sans avoir à modifier toute leur infrastructure de back office. Dans tous les cas, l’économie des services interactifs sera naturellement améliorée avec les progrès en cours, sur le temps de réponse des services interactifs (moins d’une dizaine de secondes pour les nouvelles générations de décodeurs), l’expérience des abonnés pour utiliser les services interactifs, et l’augmentation du nombre des abonnés. Au regard du développement du bouquet de Sky en Angleterre et de l’offre de services interactifs, le seuil critique qui permet d’assurer à priori la rentabilité directe d’un service, est aujourd’hui évalué par les professionnels, à 5 millions d’abonnés. Au Royaume Uni, avec un parc de 7,2 millions de décodeurs (et donc autant de foyers potentiels utilisateurs des services de TVI), bSkyb enregistre un revenu annuel moyen par utilisateur d’environ 25 euros, pour les services interactifs, avec un objectif à long terme de 70 euros. Comparé au revenu annuel moyen par abonné des services TV du bouquet, 568,5 euros en 2003 (source Screen Digest), la rentabilité directe des services interactifs reste dans tous les cas relativement faible, même pour un bouquet qui compte déjà plus de 7 millions d’abonnés. C’est donc plutôt en terme de bénéfices indirects qu’il faut évaluer l’interactivité. L’interactivité est une démarche avant tout centrée sur le téléspectateur, dans une optique de proximité et d’implication du téléspectateur et une formidable passerelle vers les autres médias.

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5. Perspectives de la télévision interactive en France Avec le développement des chaînes thématiques, le lancement de bouquets numériques, la multiplication des services interactifs, et l’arrivée de nouveaux réseaux de télévision, ADSL et numérique terrestre, le marché de l’audiovisuel aura connu en moins de 10 ans une véritable révolution qu’il aurait été difficile d’anticiper au début des années 90. Ces évolutions reposent toutes sur deux concepts qui sont l’augmentation de l’offre de programmes, et la segmentation de la programmation avec des services de plus en plus personnalisés. Le concept de la télévision interactive répond parfaitement à ces deux tendances. Elle contribue à l’enrichissement de l’offre tout en ouvrant des perspectives en terme de personnalisation de l’offre en fonction du profil de l’abonné (profiling). 5.1 L’interactivité et les nouveaux réseaux Deux nouveaux réseaux de distribution de services de télévision sont en cours de déploiement en France. L’ADSL a commencé à déployer les premiers services interactifs. Par contre, le doute subsiste encore sur la place de l’interactivité dans l’offre de la télévision numérique de terre. L’ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line) En France où le taux de pénétration du câble et du satellite reste encore en deçà des chiffres de nos principaux voisins européens, la télédistribution sur les réseaux ADSL est d’abord considérée comme un moyen d’accroître la diffusion des services actuels. Souvent présenté comme « le satellite des villes », l’ADSL peut constituer pour les opérateurs satellite un nouveau relais de croissance. Cette approche «bouquet TV » peut être opposée à celle d’acteurs venus du marché des télécoms, qui comme Free composent eux-mêmes leur offre de télévision. Dans tous les cas, chacun des opérateurs aujourd’hui présent sur ce marché, cherche à y apporter des avantages concurrentiels : TPS et Ma Ligne TV (France Telecom) avec une offre TV et VOD, CanalSatellite et 9 Telecom avec une offre de Triple Play (téléphone, internet et télévision), Free avec une offre de Triple Play comprenant notamment un forfait téléphonique illimité sur numéros fixes. L’ADSL, dans sa conception naturelle, est certainement le réseau d’excellence pour l’interactivité, car il dispose d’une voie de retour permanente, contrairement au câble dont tous les réseaux ne sont pas encore bi-directionnels aujourd’hui, et au satellite qui ne peut compter encore que sur une voie de retour téléphonique du décodeur (des expériences de voie de retour par satellite ont été expérimentées, mais elles tardent encore à se développer). Avec ce dispositif, on peut imaginer une consommation personnalisée à l’extrême, où tous les programmes seraient disponibles à la demande. De 1997 à 2000, Hong Kong Telecom, alors filiale de Cable & Wireless, a commercialisé une offre entièrement VOD, avec plus d’un millier de programmes (films, documentaires, clips, programmes enfants, news, programmes citoyens…) disponibles en permanence à la demande. Malheureusement les 800 000 abonnés n’ont pas permis de rentabiliser ce type de services et le service a cessé d’émettre.

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En effet, les contraintes de l’activité de télévision interactive sur l’ADSL ne sont pas d’ordre techniques, mais aujourd’hui davantage économiques. Les services interactifs disponibles sur les bouquets, ont été développés en France avec les technologies MediaHighway et Open TV, et leur transposition sous protocole IP nécessite de nouveaux développements. Pour les éditeurs, ces coûts supplémentaires ne sont pas encore justifiés : d’une part le modèle économique de l’appel surtaxé qui est aujourd’hui le plus répandu n’a pas encore d’équivalent sur l’ADSL, d’autre part les objectifs d’abonnés des opérateurs ADSL, restent encore modestes, 1 million d’abonnés en 2006. Outre les services de pay-per-view et de VOD, France Télécom a commencé à diffuser un premier service interactif, Météo Express de TPS. Free a diffusé, pour le tournoi de Roland Garros, une mosaïque éditée par France Télévision pour visualiser les différents courts. Mais pour le moment les éditeurs restent en phase d’observation. L’ADSL pourrait être un levier de croissance de l’interactivité en France à condition que le parc d’abonnés devienne aussi important que sur les autres réseaux. Aujourd’hui l’ADSL est surtout considéré comme une voie de distribution supplémentaire pour des programmes de télévision, et l’interactivité viendra enrichir cette offre quand des modèles économiques équilibrés seront disponibles. La télévision numérique de terre Le lancement de la télévision numérique de terre (TVNT) en 2005, comporte une offre de services gratuits et de services payants, mais pas de services interactifs autonomes. Ces services n’étaient pas concernés par l’appel d’offres publié par le CSA, et donc au mieux, l’interactivité sur la TVNT se concrétisera par des services de télévision enrichie. La grande majorité des chaînes sélectionnées ont d’ailleurs annoncé leur volonté de diffuser des services interactifs au moment où elles ont déposé leur candidature. Toutefois, à quelques mois du lancement de la TVNT en France, aucun standard n’a encore été choisi pour l’interactivité sur le réseau terrestre, et les acteurs des industries techniques (fabricants de décodeurs et de téléviseurs) n’ont manifesté - en dehors de Netgem - aucune stratégie pour intégrer dans les premiers boîtiers, le middleware nécessaire. Dans les autres pays européens, au Danemark, en Finlande, en Allemagne, en Espagne, et en Italie, la TVNT a été lancée avec un parc de décodeurs qui permettent l’interactivité, et un standard, le MHP. Le MHP est le résultat des réflexions du groupe de travail DVB en Europe. L’objectif est de créer un standard unique pour l’ensemble des plates-formes, et de limiter la multiplication des systèmes propriétaires (APIs) comme MediaHighway, Open TV, NDS, Java TV…

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Source : MHP Le standard MHP permet de développer tout type d’application interactive, de la même façon que les autres middlewares propriétaires. La seule différence est la possibilité de s’interfacer facilement avec les formats et services internet. Outre le lobbying industriel des propriétaires de middleware, de nombreux acteurs du marché reprochent au MHP son coût relativement élevé. En effet, le MHP nécessite des processeurs plus rapides que les autres middleware, avec des besoins de mémoire vive, beaucoup plus importants (jusqu’à 8 fois supérieurs). L’adoption de ce standard pèse donc sur le coût de fabrication des décodeurs dans des proportions importantes. Or, le déploiement rapide des services de TVNT suppose que les matériels soient disponibles à un prix attractif pour les opérateurs et les utilisateurs. On évoque souvent le prix symbolique des 100 euros. Si le MHP devait être retenu comme standard en France, une solution serait que les pouvoirs publics subventionnent le parc des décodeurs, comme cela a été fait à travers des aides publiques en Allemagne ou en Italie, pour assurer un accès à faible coût à la télévision numérique terrestre. Une autre solution pour limiter le coût des décodeurs consisterait à adopter d’autres standards comme le MHEG 5, le HTML, ou le nouveau procédé, WTVML, développé récemment par NDS pour la télévision de terre en Angleterre (en remplacement du MHEG 5 encore utilisé par Freeview). Par rapport à ce choix nécessaire d’un standard d’interactivité pour la TVNT en France, il parait important que les acteurs sélectionnés précisent leur stratégie en matière de services interactifs. On notera par ailleurs que les services ou acteurs « moteurs » de la télévision interactive en France sur le câble ou le satellite, comme par exemple les services de jeux, de météo ou de prise de paris, ne seront pas présents au moment du lancement de la télévision numérique de terre. Prisma Presse qui avait déposé un dossier pour le guide des programmes a également été écarté. Parmi les candidats retenus pour l’attribution des fréquences, seuls Canal J, Eurosport, et France Télévision ont développé une offre interactive significative sur les autres réseaux. TF1 et M6 ont surtout jusqu’à présent, développé des services de télévision participative autour des programmes de télé réalité.

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Enfin, il est également important d’examiner, en fonction de l’attribution des fréquences et l’allocation de bande passante aux chaînes, de quelle façon les services interactifs pourront être éventuellement diffusés. En cas de ressources faibles, l’interactivité devra en effet être «téléchargée » sur des décodeurs de nouvelle génération avec disque dur, et cette fonctionnalité aura encore un coût supplémentaire sur le prix des décodeurs. L’avenir de l’interactivité sur la TVNT risque d’être compromis en France, si un standard et une offre de services définis ne sont pas proposés dès son démarrage. Il sera en effet difficile de revenir sur un parc de décodeurs déjà installé. Dans le sens où la télévision numérique de terre pourrait devenir un réseau de distribution majeur de l’offre multi chaînes, empêcher l’interactivité de se développer sur ce support, reviendrait à limiter le potentiel de ce marché et de ses acteurs. 5.2 Nouveaux équipements et usages Une deuxième génération de décodeurs (appelée souvent G2) a commencé à être commercialisée par les opérateurs en 2003. Outre les améliorations au niveau du processeur et de la mémoire vive qui rendent ces boîtiers plus performants, c’est la présence d’un disque dur qui est la plus révolutionnaire, car elle transforme ainsi le décodeur en « PVR » qui peut permettre une délinéarisation complète de la programmation. Certains experts pensent ainsi que les chaînes traditionnelles devraient être encouragées à développer des services de télévision enrichie en complément de leur programme principal, afin d’inciter le téléspectateur à regarder celui-ci en temps réel. Le PVR (Personal Video Recorder) aussi connu sous le nom de DVR (Digital Video Recorder) est un système d’enregistrement des programmes. Les programmes sont numérisés sur un disque dur et compressé en MPEG-2, comme les DVD. L’utilisateur peut visionner le programme enregistré à sa convenance, le mettre en pause, accélérer, revenir en arrière… comme sur un magnétoscope classique. Le disque dur peut stocker de 40 à 60 heures de programmes. Relié à une prise de téléphone, le PVR peut également se connecter au serveur de l’opérateur pour télécharger des informations comme un guide des programmes, ou des softwares de mises à jour. Les PVR ont d’abord été lancés comme des services indépendants (par ex Replay TV, ou TiVo). En France, ils sont aujourd’hui intégrés dans le décodeur, Pilotime pour Canal Satellite, Platinium pour TPS, NOOS Advance pour NOOS. Ces nouvelles générations de décodeurs sont équipées d’un clavier pour les mails. Parmi les autres évolutions matérielles en cours (pour le moment à l’étranger), on pourra noter, l’apparition de manettes de jeu (joysticks) qui remplacent les 4 boutons de navigation pour les jeux. En Angleterre, l’éditeur Two Way TV propose des services qui prennent en compte jusqu’à 4 télécommandes par foyer pour jouer à plusieurs. L’évolution des matériels, des fonctionnalités, et le développement de nouveaux réseaux complètement bi-directionnels comme l’ADSL devraient avoir pour première conséquence, une plus grande personnalisation de l’écoute TV. Cette possibilité de

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consommation délinéarisée remet en cause la notion de programmation, puisque l’utilisateur est désormais complètement libre d’assembler ses programmes (notion de Personal TV). Elle devrait également avoir un impact pour les annonceurs car le téléspectateur est désormais complètement libre de « zapper » les écrans publicitaires. L’importance de ce phénomène a commencé à être mesuré aux Etats-Unis ; plus des deux tiers des utilisateurs de PVR ne regardent plus la publicité. Certains experts vont même jusqu’à comparer l’utilisation du PVR avec celle du courrier électronique. Le téléspectateur regarde les « messages » qu’il a sollicité (les programmes qu’il a choisi d’enregistrer), et traite les autres (la publicité) comme des SPAM qui sont directement effacés. Il est par ailleurs possible que les CSP+ qui passent généralement moins de temps devant leur téléviseur, auront une écoute plus assidue avec ces nouvelles possibilités de programmation « intelligente », qui pourront être commandées à distance. Certes, cette révolution n’est pas pour demain. En France les PVR sont encore peu déployés – quelques dizaines de milliers de décodeurs –, et cette fonctionnalité, qui est facturée en sus de l’abonnement, a un coût d’accès encore élevé (en moyenne 15 € par mois). Pour ce qui est de la VOD, et si on se base sur le marché américain où les premiers services VOD ont été lancés au milieu des années 90, sa notoriété reste encore faible même si elle progresse très fortement. Il est par ailleurs intéressant de noter qu’à peine un peu plus de 10% des foyers qui ont une offre VOD, utilisent la fonction pause, avance et retour rapide. Aux Etats-Unis, comme en France et dans les autres pays, le faible niveau d’utilisation des services interactifs n’est pas strictement lié au désintérêt des téléspectateurs pour de telles applications, mais au fait qu’ils ne connaissent ou ne maîtrisent pas toujours les fonctionnalités qui leur sont offertes. Rares ont été pendant longtemps les utilisateurs qui savaient programmer leur magnétoscope. Le téléspectateur a encore beaucoup à apprendre sur les nouveaux services, mais il sera dans tous les cas de plus en plus sollicité pour interagir avec son récepteur de télévision. Pour conserver leur avantage d’audience, les acteurs « traditionnels » de l’audiovisuel devraient être amenés à mettre en œuvre de nouvelles fonctionnalités pour enrichir eux-mêmes leurs programmes, et conserver ainsi le contrôle de cet « enrichissement ». L’interactivité peut aussi être profitable pour les annonceurs, à travers l’évolution du « profiling ». Un service interactif qui dispose d’une voie de retour adresse en effet l’utilisateur de façon individuelle, et la création de banques de données – en respect avec la réglementation sur la liberté individuelle – apparaît aujourd’hui comme le nouvel enjeu du marketing direct. Ainsi on peut imaginer que les annonceurs ne se positionneront plus par rapport à un programme, et une audience potentielle, mais qu’ils adresseront davantage un foyer ou un individu, avec une offre sélectionnée, à un instant déterminé, grâce à la variété des supports aujourd’hui disponibles, et à la convergence des technologies.

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Le marketing de marque dans un environnement multi supports

Source : Decipher 5.3 Perspectives Si l’usage des services interactifs en France est encore embryonnaire, le marché est désormais organisé et prêt à répondre à la demande. Les modèles économiques existent et ils génèrent des revenus. Toutefois l’interactivité ne doit pas être seulement analysée en termes de revenus directs, mais plutôt pour les avantages indirects qu’elle apporte. L’offre de programmes devrait s’organiser autour du développement de la télévision enrichie, et de quelques services autonomes de « marque ». La convergence des différents modes d’interaction fixe, mobile, télécommande devrait favoriser des univers encore plus interactifs. Pour les chaînes et les producteurs de programmes audiovisuels, l’interactivité est un moyen supplémentaire pour mettre en avant leur marque, et apporter une plus grande valeur ajoutée à leurs programmes. En proposant eux-mêmes un enrichissement de leurs programmes, ils peuvent rendre leur audience plus captive. La qualité de cette audience est favorable en terme d’impact publicitaire. Le développement d’outils génériques permet de développer des services avec un coût d’entrée relativement bas. Il est intéressant ici de citer le cas de la chaîne Discovery, qui conçoit et produit désormais une majorité de ses programmes avec une composante interactive. Pour les annonceurs, l’interactivité est un moyen de répondre à la fragmentation de l’audience, et à la personnalisation de plus en plus grande de la consommation

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télévisuelle. Dans ce nouveau marché, en particulier à travers le « profiling », il existe encore de nombreuses voies inexplorées. Plusieurs campagnes publicitaires ont déjà montré que le coût par contact transformé en télévision interactive, est beaucoup plus faible que dans le cadre d’une campagne traditionnelle. Pour les opérateurs, l’interactivité est un service supplémentaire qui permet de fidéliser les abonnés, et de réduire ainsi leur taux de désabonnement (churn). Quelques services autonomes, tels que la météo, les jeux, les paris et loteries peuvent leur rapporter, ainsi qu’aux éditeurs, des revenus complémentaires. Une offre de T-Commerce reste encore à organiser, autour de grandes marques, qui pourront ainsi bénéficier d’une exposition permanente.

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ANNEXES :

L’offre de services interactifs des opérateurs Glossaire des termes techniques Présentation de l’AFDESI

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CanalSatelliteServices Interactifs Juin 2004 :

Types de Plateformes Descriptif

Les services de CanalSatellite sur Mediasat

la mosaïque interactive des chaînes*

la mosaïque des services interactifs*

le guide des programmes*

service A LA UNE* Sélection des "meilleurs" programmes

le pilote* Informations sur le programme en cours, et suivant

le service interactif de prise de pari à domicile PMU

le service interactif de Canal+ renvoie vers les services de Canal + (code parent, PMU, espace client, quizz)

le service interactif de Sport+ Informations sportives

Eurosport Interactif Information et magazine sportif

Portail banques* Services bancaires, position du compte, virements…

CA TV Crédit Agricole

TV Bancassurance/Crédit Mutuel

Domi TV Crédit Mutuel de Bretagne

FilBanque CIC banques

BNP TV

C :Direct*

le service interactif de Demain ! Offres d'emplois, de formations, reprises d'entreprises

le service interactif de La Chaîne Météo

Universal For Mobile Service interactif de téléchargement de logos/sonneries

Infoclip Informations sur les clips, disponible sur MCM, MCM POP et MCM TOP

le service interactif Les Maternelles sur France 5 Informations, rendez vous, sur le programmes Les Maternelles

SFR Service de recharge de carte téléphonique SFR

SMSTV Permet d'envoyer des SMS

Canal J Interactif Jeux

Disney Channel interactif Jeux

Toon Gate sur Cartoon Network Portail de jeux

100% Question sur France 5 Jeu synchronisé avec le programme diffusé

Milo sur France 5 Jeu plein écran

CanalSat Jeux* Portail de jeux

Play Jam Service de jeux

Cash TV Jeu de bingo

Play’in TV Service de jeux

Play Charme Charme

Quitte ou Double (via RTL Jeux) Inspiré du programme du même nom

Les services de CanalSatellite sur Pilotime

la mosaïque des services interactifs Pilotime*

le guide des programmes*

service A LA UNE*

mes sélections / mon CSAT* programmation, accès aux programmes enregistrés

le pilote*

le menu*

le mail*

le service interactif de Canal+

le service interactif de Sport+

le service interactif de La Chaîne Météo

le service interactif de MCM

le service interactif Allociné Informations sur les sorties en salle

Les services de CanalSatellite sur ADSL

le guide des programmes*

le pilote*

* : CanalSat est éditeur

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 49

TPSServices Interactifs Juin 2004 :

Types de service Descriptif

Services plein écran hébergés dans des portails

1) Le Guide des Programmes* : 1 service

2) Météo Express : 7 services

Météo du jour

Météo du lendemain

Le Temps chez Vous

Météo à 3 jours

Météo des voyages

Météo des plages en fonction de la saison

Météo des neiges en fonction de la saison

3) Portail Bandiagara* : 7 services

Playin'Tv offre de 8 jeux renouvelés chaque semaine. Abonnement

Play Jam 4 jeux accessibles par connexions

Boomerang 1 jeu plein écran + portail permanent sur la chaîne

T Fou 4 jeux accessibles par connexions

Aquabulle/Chocoparty 1 jeu plein écran accessible par connexions

Euréka Quiz de connaissances (2 niveaux : entraînement et championnat)

Le Club Dogons infos concours, meilleurs joueurs etc ….

4) Portail Game Avenue* : 2 services

Qui Veut Gagner Des Millions inspiré du programme populaire du même nom. Participation concours par connexion

Playin'Star caroussel de jeux : casino, quiz/tests, TV etc … Abonnement

5) Portail Fi* : 5 services Services bancaires, position du compte, virements…

Crédit Agricole

Caisse d'Epargne

CMB Crédit Mutuel de Bretagne

CME/CIC

Véga

6) Info Express* : 6 services

Astro* Horoscopes du jour, du lendemain, hebdo etc …

Annuaire Qui donc, Pages Jaunes, Pages Blanches. Services payants

AFP infos Dépêches AFP

Les Echos Sélection de dépêches et évolutions du CAC 40 en temps réel.

Les résultats de Ligue 1* Résultats de la dernière journée et le classement du Championnat

Les résultats du basket pro A* Résultats de la dernière journée et le classement du Championnat

7) Multivision* : 1 service Pay per view

8) TV Mail* : 1 service Permet d'envoyer des e-mail à d'autres abonnés, ou internautes

9) TPS & Vous* : 3 services Chaîne interactive des abonnés

Votre contrat*

Votre abonnement*

La Boutique* Service de télé-achat

Interactivité associée aux chaînes

54 services

Services permanents : 4 services

Equidia PMU

France Télévision Quiz autour des événements sportifs

TPS Star Star prono (pronostics autour des match de foot de Ligue 1)

Statistiques en direct des match de Basket + vote pour choix du joueur interviewé

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Principaux services événementiels (2003 - 2004) : une dizaine de services

TF1 Nice People : votes

La Ferme : votes et chat

M6 Absolument 80

Absolument 70

divers Quiz

A la recherche de la nouvelle star 2003 : votes

Nouvelle Star 2004 : votes

Les co-locotaires : votes

Infosport TPS de cristal : élection du meilleur joueur de foot de l'année

Jeu Rolland Garros

Jeux de fidélisation événementiels : une quarantaine de services, accessibles depuis les chaînes et/ou TPS & Vous

Les services de CanalSatellite sur ADSL

le guide des programmes*

Météo Express*

* : TPS est éditeur

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Réseaux câblés

Services Interactifs Juin 2004 :

Plateformes Descriptif

Les services de Noos

Guide des programmes*

Portail Noos Zone* Portail des services interactifs

Téléscope* Permet de composer complètement son bouquet (pour les anciens abonnés)

Ma Facture*

Aide TV* Service d'information sur la connexion des différents appareils du salon (TV, chaîne HiFi…)

Mon Mail* Permet de recevoir des informations de Noos

Noos Traffic* Traffic routier

Playin’ TV

AFP Dépêches AFP

PMU Direct

*: Noos est éditeur du service

Les services de Numéricable

Mosaïque*

Kiosque Permet d'accéder aux programmes de pay per view

Le service interactif de La Chaîne Météo

PMU Direct

Eurosport Interactif

Pilote Informations sur le programme en cours, et suivant

Modification des chaînes options Gestion du bouquet

*: Numéricable est éditeur du service

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Glossaire des termes techniques API (Application Programming Interface) – Coeur du middleware. Séries de fonctions que le programme utilise pour permettre au système d’opérer des tâches spécifiques. Codec - (Compression-decompression algorithm) – Transforme des données analogiques en numérique et vice versa. C’est une technologie clé pour une meilleure gestion de la bande passante et des besoins de stockage. ICAP – (Interactive Communicating Application Protocol) – Wink a développé ce protocole pour les set top boxes et autres TV qui ne peuvent pas supporter les navigateurs HTML. IRD - (Integrated Receiver Decoder) – Set top box/récepteur qui intègre, en usine les fonctionnalités de décryptage pour la télévision payante et autres services. IRT – (Integrated Receiver Transcoder) – Appareil en tête de réseau câblé qui reçoit les signaux numériques (images et données), les décrypte, les re-encrypte pour les diffuser à ses abonnés. Kernel – C’est le coeur du système opératoire. Il gère les parties vitales telles que les dossiers, applications et périphériques. MHEG-5 – (Multimedia and Hypermedia information coding Experts Group) – MHEG-5 est un langage standard ISO qui utilise des objets multimédia et hypermédia pour créer des séquences en télévision interactive. MHEG 5 favorise la distribution d’applications interactives multimédia/hypermédia sur n’importe quel type de serveur client et plateforme. Mux – Multiplexeur. Set Top Box (STP) – Décodeur Tunnel – Connexion entre applications ou programmes communicants, qui envoie des informations par paquet à l’intérieur d’autres paquets. WML – Website Meta-language – Outil HTML gratuit, mis au point pour Unix. XML (Extensible Markup Language) – sorte de métalangage. Le XML permet aux programmeurs de créer leur propre langage pour des usages spécifiques, comme une plus grande interactivité.

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Le marché et les acteurs de la télévision interactive en France 53

Présentation de l’AFDESI L’Association française de la télévision interactive (AFDESI) a pour objet de promouvoir les services et programmes de Télévision Interactive, quel que soit leur mode de diffusion (satellite, câble, diffusion terrestre, ADSL…). La plupart des acteurs français de cette industrie en est déjà membre. Le bureau de l’Association est composé de : Philippe Fau, Président, (New Screens) Laurant Weill, Vice-Président, (Visiware) Jean-Christophe Jubin, Secrétaire Général, chargé des relations internationales, (HTTV) Etienne Grange, Trésorier, (NPTV). La mission de l'AFDESI consiste à créer un pôle d'information et d’évangélisation sur la TV Interactive afin de favoriser l’évolution du secteur. L’association facilite les échanges au travers de conférences, de séminaires et d’événements, tel les grands prix des services et applications de TV interactive, ou les rencontres avec la presse. Son action couvre de plus la représentation auprès des organismes publics, les aides et fonds disponibles pour la production. L’AFDESI se positionne comme : 1. une structure fédératrice de l’ensemble de l’industrie, visant à promouvoir toutes

les formes d’interactivité sur la TV; 2. un interlocuteur incontournable, notamment auprès du législateur tant au niveau

français qu’européen; 3. un lieu d’information et de rencontre pour l’ensemble des acteurs : éditeurs,

diffuseurs et développeurs de services TVI. Nos valeurs :

Déontologie L'AFDESI veille à la qualité des réalisations en matière de programmes et services interactifs, et établit notamment un code de déontologie pour l’harmonisation des relations entre les acteurs, dans le cadre du respect des règles dictées par les institutions.

Pluralisme L’AFDESI œuvre pour le développement d’une industrie indépendante forte, représentative de l’ensemble des savoir-faire, et où l’ensemble des talents créatifs a la possibilité de s’exprimer.

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Promotion L’AFDESI agit pour la promotion et le rayonnement de l’industrie de la télévision interactive.

Représentativité L'AFDESI a vocation à défendre l'ensemble des créateurs de programmes et services interactifs, en association avec les différentes organisations professionnelles existantes et à venir.

Liste des membres Octobre 2004 121 Productions Caroline Alazard Canal Sat e-Process ERA Etoile interactive - Netgem Fox Kids France Television interactive HTTV M6 Web MediaTvCom

Maitre Mathieu André Simonnet Metric Line Nagra New Screens NDS NOOS NPTV On/Off OpenTV Europe

OpenTV Play Jam Quadrille Ingenierie Pixtel PMU Active TFOU TPS Trilogic TV Card Viacces Visiware

Contact : Pour toute information : AFDESI Tel : 06 18 96 09 41 Fax : 01 46 29 39 01 Mel : [email protected] URL : www.afdesi.org