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Numéro 064 Juin 2016 revue mensuelle et gratuite sur le thème du chemin de Compostelle les spécialistes de la santiagothérapie... pour nous faire parvenir un article nous envoyer une photo poster un commentaire émettre une opinion, une expérience partager un témoignage avancer une idée pour vous abonner, pour vous désabonner, pour abonner un ami pour retrouver et télécharger les anciens numéros, allez sur le site www.chemindecompostelle.com et cliquez sur "les zoreilles du chemin". la reproduction de tous les articles est libre, gratuite et même fortement recommandée. [email protected] Sommaire Donativo, suite et fin Témoignage sur Le Soulié Témoignage sur Saint-Privat Message d'espoir Recherche compagnon Les 900 ans de l'abbatiale de Saint Gilles Le chemin de Jean-Louis Adieu flèche jaune Perdu de vue Le chemin en Ile-de-France Le vague à l'âme de Louis Mollaret De sympathiques Espagnols sur le Chemin Les chansons du Chemin Le chien pèlerin Hospitalier au couvent de Malet LaCarte, par les éditions du Vieux Crayon Deux mois d'estive pour les Zoreilles Photo Bernard Lafitte Donativo, suite et fin La Justice a tranché dans l'affaire du gîte de Saint-Privat-d'Allier : le délibéré du jugement a été rendu. Le Tribunal Correctionnel du Puy-en-Velay a considéré que les infractions "travail dissimulé etc...) n'étaient en aucune manière constituées et a prononcé à l'encontre de Jean-Marc Lucien une relaxe complète des faits re- prochés. Ce jugement a le mérite de confirmer que nous n'avons jamais été en infraction avec la Loi dans notre accueil "Donativo". Puisse cela rassurer tous ceux et toutes celles qui s'engagent sur nos chemins de pèlerinage sur cette voie de l'accueil libre. Puisse aussi cela rappeler à ceux qui le font plus ou moins, tarif li- bre mais conseillé, accueil dans une dépendance et je ne sais quoi d'autre, que pour en arriver là nous avons dû être irréprochables dans la démarche. Puisse aussi ce jugement faire comprendre à ceux qui nous ont laissé à nous-mêmes, considérant que tant que le jugement n'était pas rendu nous étions présumés coupables, que dans la vie on re- connaît ses amis à la confiance qu'ils nous accordent en toutes cir- constances. Jean-Marc et Marie Ndlr : bravo à nos deux amis d'avoir combattu et tenu le coup ! Mais que de temps perdu, que d'argent du contribuable dépensé, que de bonnes volontés gâchées... Et surtout quelle image désas- treuse d'une Justice qui s'emballe, qui met des scellés, qui interdit, qui détruit une belle idée avant de s'apercevoir, avec la lenteur onctueuse qui est la sienne, qu'elle s'est plantée depuis le début... Quant aux simples d'esprit qui ont initié la plainte, qu'ils se rassu- rent, le Seigneur a dit que le Royaume des Cieux leur appartien- drait. A dire vrai, je ne suis pas pressé de mourir si c'est pour être dans le monde de l'au-delà gouvernés par les mêmes... Les rédacteurs des zoreilles du chemin se réservent le droit d'accepter ou de refuser l'édition de tout document qui leur est adres- sé. Les textes doivent faire preuve de tolérance et de respect vis-à-vis des différentes sensibilités des personnes pratiquant ce chemin ou des hébergeants assurant l'accueil. Un droit de réponse est assuré à toute personne qui se sentirait mise en cause à ti- tre personnel par un article. Voir les détails sur le site www.chemindecompostelle.com à la rubrique "Les Zoreilles" page 1

chemindecompostelle.comchemindecompostelle.com/zoreilles/Archives/Zoreilles064.pdf · nos chemins de pèlerinage sur cette voie de l'accueil libre. ... viens d'apprendre par le journal

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Numéro 064 Juin 2016 revue mensuelle et gratuitesur le thème du chemin de Compostelle les spécialistes de la santiagothérapie... � pour nous faire parvenir un article � nous envoyer une photo � poster un commentaire � émettre une opinion, une expérience � partager un témoignage � avancer une idée � pour vous abonner, pour vous désabonner, pourabonner un ami � pour retrouver et télécharger les anciens numéros, allez sur le site www.chemindecompostelle.comet cliquez sur "les zoreilles du chemin". � la reproduction de tous les articles est libre, gratuiteet même fortement recommandée. � � [email protected]

Sommaire � Donativo, suite et fin � Témoignage sur Le Soulié � Témoignage sur Saint-Privat � Message d'espoir � Recherche compagnon � Les 900 ans de l'abbatiale de Saint Gilles � Le chemin de Jean-Louis � Adieu flèche jaune � Perdu de vue � Le chemin en Ile-de-France � Le vague à l'âme de Louis Mollaret � De sympathiques Espagnols sur le Chemin � Les chansons du Chemin � Le chien pèlerin � Hospitalier au couvent de Malet � LaCarte, par les éditions du Vieux Crayon � Deux mois d'estive pour les Zoreilles

Photo Bernard Lafitte

� Donativo, suite et fin La Justice a tranché dans l'affaire du gîte de Saint-Privat-d'Allier : le délibéré du jugement a été rendu. Le Tribunal Correctionnel du Puy-en-Velay a considéré que les infractions "travail dissimulé etc...) n'étaient en aucune manière constituées et a prononcé à l'encontre de Jean-Marc Lucien une relaxe complète des faits re­prochés.

Ce jugement a le mérite de confirmer que nous n'avons jamais été en infraction avec la Loi dans notre accueil "Donativo".

Puisse cela rassurer tous ceux et toutes celles qui s'engagent sur nos chemins de pèlerinage sur cette voie de l'accueil libre.

Puisse aussi cela rappeler à ceux qui le font plus ou moins, tarif li­bre mais conseillé, accueil dans une dépendance et je ne sais quoi d'autre, que pour en arriver là nous avons dû être irréprochables dans la démarche.

Puisse aussi ce jugement faire comprendre à ceux qui nous ont laissé à nous-mêmes, considérant que tant que le jugement n'était pas rendu nous étions présumés coupables, que dans la vie on re­connaît ses amis à la confiance qu'ils nous accordent en toutes cir­constances.

Jean-Marc et Marie

Ndlr : bravo à nos deux amis d'avoir combattu et tenu le coup ! Mais que de temps perdu, que d'argent du contribuable dépensé, que de bonnes volontés gâchées... Et surtout quelle image désas­treuse d'une Justice qui s'emballe, qui met des scellés, qui interdit, qui détruit une belle idée avant de s'apercevoir, avec la lenteur onctueuse qui est la sienne, qu'elle s'est plantée depuis le début... Quant aux simples d'esprit qui ont initié la plainte, qu'ils se rassu­rent, le Seigneur a dit que le Royaume des Cieux leur appartien­drait. A dire vrai, je ne suis pas pressé de mourir si c'est pour être dans le monde de l'au-delà gouvernés par les mêmes...

Les rédacteurs des zoreilles du chemin se réservent le droit d'accepter ou de refuser l'édition de tout document qui leur est adres­sé. Les textes doivent faire preuve de tolérance et de respect vis-à-vis des différentes sensibilités des personnes pratiquant cechemin ou des hébergeants assurant l'accueil. Un droit de réponse est assuré à toute personne qui se sentirait mise en cause à ti­tre personnel par un article. Voir les détails sur le site www.chemindecompostelle.com à la rubrique "Les Zoreilles"

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les zoreilles du chemin La chapelle de l'Accueil

� Témoignage sur Le Soulié Je voudrais intervenir sur le sujet d'un reportage télévisuel diffusé sur Antenne 2, alors que j'étais sur le Chemin.

Une fois arrivé au gîte du Soulié (plan 22 du miam-miam-dodo), après mon installation pour la nuit, et une bonne douche, je télé­phone à mon épouse et elle m'explique que vu le reportage qu'elle avait vu, il fallait que je fasse attention à certains gîtes, où soit di­sant il y a arnaque.

Avant de manger j'en parle à mon hébergeur, dénommé Michel, et il me dit que c'est son gîte qui a été filmé pendant trois heures pour en donner 5 minutes de reportage négatif sur les accueils donati­vos (définition : donne ce que tu veux) qui seraient une véritable concurrence pour les gîtes particuliers, municipaux, et les hôtels se trouvant sur le camino.

Conclusion : Si vous faites le chemin comme un vrai pèlerin, arrê­tez-vous chez Michel et Viviane au Soulié à 2 km d'Espeyrac un peu avant Conques.

Claude Courcier � [email protected]

� Témoignage sur Saint-Privat Pèlerin de Saint Jacques d'avril à juillet 2010, venant de Bourbon-Lancy par Cluny et le Puy, je suis indigné par la nouvelle que je viens d'apprendre par le journal " La Croix " du vendredi 6 mai 2016. J'avais quitté le Puy le 18 avril et je suis arrivé assez tard, vers 18h30 à Saint-Privat-d'Allier. J'ai cherché dans le village et je n'ai trouvé que le gîte de Mr Lucien ouvert.

Mr Lucien m'a dit qu'il restait un lit mais que la table était complète. Devant mon insistance puisque je n"avais pas d'alternative, Mr Lu­cien m'a dit alors que les portions seraient un peu plus petites pour le repas du soir mais qu'il rajouterait une assiette. C'était un soula­gement pour moi !

J'ai passé une bonne nuit, nous avons pris un petit déjeuner avec la bonne dizaine de pèlerins de passage et la famille Lucien. J'ai laissé un modeste "donativo " qui n' est pas en rapport avec le ser­vice rendu, à plus forte raison avec la qualité de l'accueil de la fa­mille de Jean-Marc et la très bonne ambiance de son auberge. Tous les hébergements que j'avais trouvé jusque là, sauf celui de l'auberge de l’association des pèlerins de Saint Jacques au Puy (premier donativo) étaient tarifés entre 30 et 50 €.

Je tiens à témoigner pour Jean-Marc Lucien et sa famille investie dans l’accueil et l'accompagnement spirituel très ouvert envers les pèlerins de Saint Jacques .

Daniel Clément � [email protected]

� Message d'espoir Un partage très touchant... en Echo d'une belle rencontre qui fut un moment magique. Des membres de la confrérie Alawiyya d'Algérie ont envoyé à l'antenne de Paris de Compostelle-Cordoue le texte de la Lettre de Mgr Vesco, évêque d'Oran, pour Noël 2015.

L'année qui vient de se terminer a été marquée par la violence bar­bare perpétrée au nom de Dieu. Cette violence a été assourdis­sante lorsqu'elle a frappé la France à deux reprises, elle est pas­sée presque inaperçue aux yeux du « monde » lorsqu'elle a frappé quotidiennement en tant de lieux oubliés et négligés. Dans ce va­carme de la barbarie d'un autre âge et d'un islam défiguré et stig­matisé, le quotidien de nos vies en Église et en Algérie passe bien inaperçu. Il n¹est certes pas exempt d'incompréhensions et de diffi­cultés, mais il est aussi le témoin discret de tant d'autres initiatives, de tant d'autres paroles, de tant d'autres gestes d'humanité. Notre vocation est de les recueillir comme on recueille la rosée au matin pour s'en abreuver, avec patience, en pensant que jamais elle ne suffira à étancher notre soif.

Et pourtant. Une des toutes dernières initiatives de l¹année est ve­nue de nos frères de la Confrérie Alawiyya qui ont proposé de venir célébrer Noël avec nous et fêter en même temps, avant la messe de minuit, la naissance de leur Prophète, laquelle, fait exceptionnel, tombait au même moment cette année. Un tel mélange des genres entre deux événements qui n'ont pas la même signification ni la même place dans nos religions respectives pouvait apparaître dé­placé, incongru ou artificiel. Il n'en a rien été et chacun, chrétien ou musulman, a vécu cette nuit pour ce qu'elle était : un pur moment de grâce. Personne ne parlera de cette initiative, elle ne fera jamais le bruit du tonnerre, tout juste celui d'une brise légère qui dit que Dieu est présent quand musulmans et chrétiens sont réunis en son nom. Mais il n'empêche que dans ces moments-là, lorsque nous prions ensemble chacun avec nos mots, la différence de nos fois apparaît avec encore plus de violence que lorsque nous nous je­tons ces mêmes mots à la figure. Il ne va pas de soi pour des mu­sulmans d'entendre des chrétiens parler d'un Dieu qui s'est fait homme en la personne d'un enfant présent dans la crèche qu'ils ont sous les yeux. Il n'est pas facile pour des chrétiens d'entendre chanter, la nuit de Noël dans leur église, « Mohamed prophète d'Al­lah » au côté des cantiques de leur enfance. C'est pourtant le choix qui a été fait : prier ensemble chacun avec nos mots, sans cher­cher à affadir nos fois pour les rendre plus audibles par l'autre. Il faut pour cela un climat de grande confiance et d'infini respect de l'autre différent. Cela ne se construit pas en un jour.

Pierre Claverie disait que nul ne possède Dieu, nul ne possède la vérité et nous avons besoin de la vérité de l'autre. Un moment comme cette nuit de Noël et du Mawlid Ennabi célébrés en un même lieu, d'un seul coeur et à deux voix fait toucher du doigt à quel point la vérité de la foi de l'autre est hors de ma portée. Je n¹y ai accès qu'à travers des croyants que je reconnais, dans leur ac­tes, dignes de foi. Alors l'incompréhension née de la différence des religions peut devenir mystère. Oui, j'ai besoin de la foi de l'autre.

[email protected]

� Recherche compagnon • Je suis une pèlerine du chemin et je souhaiterais continuer mon pèlerinage avec une compagne de route. Je me suis arrêtée à Car­rion de Los Condès. Je voudrais faire une vingtaine de km par jour pendant une dizaine de jours. J'habite dans le Var et pourrais faire le trajet en bus. J'ai 65 ans je suis une randonneuse, je marche toutes les semaines dans un club.

[email protected] 06-03-08-19-16

• Je cherche une compagne pour faire le pèlerinage. J'ai 61 ans et habite dans les Vosges.

Gérard Parisot � [email protected] 06-95-16-19-43

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les zoreilles du chemin

• Bonjour, je m'appelle Tamara et je pars à la fin de ce mois de juin, je suis une passionnée du Camino, j'ai fais 4 fois le camino fran­cés, en partant de Saint-Jean-Pied-de-Port, mais cette fois je pars du Puy-en -Velay. J'habite à Paris, mais je suis brésilienne.

Tamara � [email protected]

• Je m’appelle Jean, j’ai 68 ans, et une bonne pratique de la mar­che. Le voyage peut être discuté avec un ou deux partenaires, mais j’aimerais le départ le plus rapide possible : au départ de Ca­hors le GR 65 puis le Camino del Norte, et essayer d’aller jusqu’à Saint Jacques avec retour par le Camino francés. Etapes de 20 à 25 km avec tentes si possible pour les arrêts, mais à discuter, gîtes possibles. Je n’ai pas de dates à retenir pour l’aller et le retour et peux m’adapter.

[email protected] 05-65-24-98-10 ou 07-80-37-59-60

� Les 900 ans de l'abbatiale de Saint Gilles La ville de Saint Gilles (Gard), étape sur la voie d’Arles, organise du 2 avril au 27 novembre di­verses manifestations à l’occasion des 900 ans de l’abbatiale.

Toutes les associations jacquaires sont invitées pour participer à la jour­née du 27 août à l’occa­sion du « pèlerinage des chemins de Saint Jac­ques ».

Notre association partici­pera à cette journée dont les marches sont organi­sées par l’association jacquaire de Saint Gilles.

Programme :

Vendredi 26 août : arrivée et possibilité de visiter les expositions «Saint-Gilles et la papauté» (musée), «L’abbaye de Saint-Gilles» maquettes et panneaux autour d’un projet de réhabilitation d’un site patrimonial (crypte)

Samedi 27 août : Pour des raisons d’organisation, parmi les 5 mar­ches organisées par l’association locale, notre association a choisi une participation à deux d'entre elles : celle de 9 km au départ deGénérac et celle de 22 km au départ d’Arles. À midi, dans les deux cas, le repas sera tiré du sac.

· 18h : messe à l’abbatiale

· 19h30 : apéritif

· 21h : repas à l’extérieur organisé par l’association jacquaire de Saint Gilles et compris dans le forfait hôtel en ½ pension organisé par l’ACSJ Occitanie.

Dimanche 28 août : vous pourrez participer librement aux festivités de la ville.

Hébergement : Notre association a négocié des tarifs auprès de deux hôtels et va gérer les réservations pour ses adhérents. Hôtel-restaurant « Le Saint Gillois » en chambres de 2 personnes. ou Hô­tel-restaurant « La pause du pèlerin » en chambres de 2 ou 4 per­sonnes. Prix du séjour tout compris en ½ pension pour 2 nuits (vendredi et samedi), 2 petits déjeuners (samedi et dimanche matin), deux repas du soir : un pris au restaurant (vendredi), l’autre avec l’association jacquaire de Saint Gilles (samedi). Le repas de

midi du samedi est tiré du sac. : 95 € par personne

Nota : Il est aussi possible de dormir dans un des gymnases de la ville en apportant son couchage. Si vous choisissez cette proposi­tion, inscrivez-vous directement en remplissant le document « Ins­criptions 27 août pour dormir dans un gymnase » proposé par la ville de St Gilles.

Pour tout renseignement complémentaire, téléphoner au 06-70-27­45-42

[email protected]

� Le chemin de Jean-Louis Jean-Louis a marché un morceau du chemin de Saint Jacques, mais hélas sa santé l'a empêché d'aller au bout de son voyage. Nous allons éditer chaque mois quelques-unes de ses étapes, afin que chaque futur pèlerin puise un peu d'expérience et de rêve.

Je voudrais faire "Le Chemin de Compostelle", avais-je dit à plu­sieurs reprises. On dit plus couramment "Faire Saint Jacques", et certains amis proches doutaient. J'ai finalement décidé de partir tout de même et je me suis mis à y croire vraiment, moi aussi mal­gré les doutes persistants, ici ou là. Mais un élément déterminant a fini de me convaincre. Il est survenu courant d'été 2012 par l'inter­médiaire de l'exposition mise sur pieds par Pierre Castric.

Parti en avril 2012 et de retour en juin, Pierre à travers son périple a largement contribué à ma prise de décision. En parcourant son exposition, j'ai senti et perçu une autre dimension à la marche, à la randonnée à la rencontre. J'ai découvert tout ce qui pouvait m'arri­ver, enfin je le croyais. C'était enthousiasmant.

Partir, décider de partir mais comment ? Le pourquoi me paraissait acquis et simple à définir. Mais avant tout départ, j'ai éprouvé la né­cessité d'avoir l'aval de mon Minou, compte tenu de la période et des épreuves douloureuses par lesquelles elle était passée, n'ayant fait qu'être là, à ses côtés dans la mesure de mes moyens. Je pense tout de même que cela n'a pas du être aussi simple dans sa tête que son accord verbal. J'en ai eu la confirmation quelques semaines plus tard.

Mes raisons pour partir vers Compostelle ? Plusieurs.

Je ne sais pas dans quelle condition physique je serai dans le futur et quelles seront mes forces psychologiques dans quelques an­nées. Parce que je souhaite me prouver que je peux encore faire des efforts physiques mais également affronter quelques petites angoisses personnelles, telles la solitude, la promiscuité, les déci­sions à prendre seul, devant la difficulté rencontrée, la peur de l'in­connu, les peurs de ne pouvoir… tout ou presque.

Et puis les marches en montagnes passées m'ont laissé un goût de trop lointain pour que je ne retente pas ce genre d'aventure, les dernières escapades arnacaises n'étant plus très physiques.

Une aventure, c'est sûr, des découvertes aussi mais beaucoup de doutes, énormément de doutes. Mon état, physique, mental, le pro­fil du Chemin.

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Pourrais-je tenir sur une si longue période ? Quels rapports et quel­les distances avoir avec les autres, les pèlerins, les randonneurs, les hospitaliers ? Comment se comporter dans les accueils chré­tiens ou chez des croyants-pratiquants, moi qui n'ai jamais cru en un être supérieur ? Que des questions, pas la moindre réponse. Est-ce si dur qu'on le dit, ce Chemin ? Mon Minou m'assure que le Chemin fera le bonhomme !

Avant l’entraînement, avant d'entrer dans le vif du sujet de la mar­che, mon obsession c'est l'équipement, le poids. Je sais, j'en fais trop et j'en ferai encore des tonnes (si je peux oser cette expres­sion !) avant le départ mais je ne peux pas me permettre de faire l'impasse sur le matériel.

Les guides sont là pour en rajouter une louche si besoin était. Et je me suis mis à tout peser, au gramme près. Je change tel maillot ou tel pantalon parce que je gagne 50 grammes par ici ou bien 100 grammes par là et puis leurs matières et je note et je calcule.

Et puis il y a les accessoires jugés indispensables deux jours plus tôt et qui disparaîtront du sac durant trois jours pour le réintégrer en fin de semaine. Tout cela pour en arriver dans un premier temps à un sac de 9 kilos. Un poids qui me paraît raisonnable, moi qui en montagne en portais alors 12, mais j'avais aussi 22 ans de moins.

Vient inévitablement le montage l’enchaînement et l'ordonnance­ment des étapes elles-mêmes. Le choix et l'achat des topos-gui­des, tous différents mais semblables ou complémentaires. Passer de l'un à l'autre afin de vérifier si le kilométrage est identique (les parcours proposés pouvant varier de 1 à 5 km selon les topos). Choisir les bons gîtes et la bonne distance à parcourir. Vérifier le profil des étapes. Effacer les tracés un après-midi puis reprendre les parcours juste avant le repas, quelques fois tard, voir très tard, puis remettre tout à plat. Tout simplement parce que le kilométrage ne me fait pas arriver dans le bon village, dans le bon gîte.

Et mon Minou épuisée de me voir reprendre le travail sans cesse me répétant : vivement que tu partes vraiment. Et tout cela pour fi­nalement sur le terrain, avec l'expérience, improviser un maximum d'étapes et d'hébergements. Ne réserver qu'au dernier moment, en fonction de la fatigue, des difficultés à venir, des amis rencontrés, du bon gîte dont on m'a parlé.

Pour les entraînements, il m'est à ce jour difficile de "prendre le temps" de marcher. Les obligations du quotidien font que je ne peux me permettre de partir toute la journée, alors que le futur du Chemin l'exigerait sans doute. Je le saurai plus tard, peut-être mais trop tard. Je ne suis pas encore parvenu à enchaîner deux jours de marches à la suite et cela m'inquiète.

Cathédrale de Compostelle : la Porte Sainte

Je dois composer avec la vie de tous les jours. Et laisser mon Mi­nou, seule avec son travail et les contraintes qui lui sont liées, sans parler de son état de fatigue inhérent à son traitement, me soucie un tant soit peu.

Reste que la période ne se prête guère aux sorties légères, le nez au vent, sans équipement, nous sommes en automne. Je n'ai réali­sé à ce jour, qu'une seule sortie sous la pluie et à cette occasion (mais je le savais déjà), je me suis rendu à l'évidence, le poncho n'est pas forcément la solution la mieux adaptée à mon fonctionne­ment. L'effet "étuve" jouant au maximum, je suis plus mouillé sous le poncho que par la pluie elle-même.

Je n'ai pas opté pour l'instant, pour une solution plutôt qu'une au­tre, à savoir veste imperméable et chapeau ou poncho. Il est forte­ment conseillé, tant par les topos-guides que par les pèlerins de se munir des deux instruments, mais 380 grammes c'est un certain poids. Et le poids, c'est lourd !

Mon départ étant envisagé pour la toute fin avril ou le début du mois de mai, le premier trimestre 2013 sera sans doute plus pro­pice aux marches plus longues. Et il me paraît indispensable de pouvoir enchaîner deux à trois jours de marche de plus de 25 kilo­mètres par jour. (La suite des événements me prouvera la véracité de cette nécessité). J'envisage le tour de la pointe du Raz en qua­tre étapes pour une longueur d'environ 100 kilomètres.

Au fur et à mesure des sorties, j'arrive à définir un rythme de mar­che et une régularité dans les pas qui me permettront la durée et la distance, je l'espère.

Je fais en sorte, à chaque sortie d'avoir le sac semblable à celui que je porterai sur le Chemin. Le ressenti, à chacune des sorties est différent. Ma première sortie date du 18 septembre avec 18 ki­lomètres et ma seule ampoule à ce jour. Voire, la vérité ultérieure sur le Chemin. Je suis parvenu à la 13ème sortie et n'ai parcouru que 145 kilomètres, c'est peu. Il me reste du pain sur la planche.

Suite dans les Zoreilles de septembre...

� Adieu flèche jaune Adieu petite flèche jaune, nous ne t'avons pas vu disparaître...

Tu avais été dessinée au fil du temps sur les murs, les maisons, les rochers, les arbres et autres supports, par nos Anciens, pour indi­quer aux pèlerins le Camino qui mène à Monsieur Jacques et tu constituais la continuité de "l'Esprit Pèlerin". Avec toi, on passait par des endroits remarquables –pour nous autres pèlerins- et nous en moquant des endroits qui ébahissent le randonneur nonchalant ! Et l'esprit des anciens nous accompagnait sur tout le parcours. Il fallait quelque fois te chercher dans des endroits inimaginables, mais tu étais là, pour nous éclairer par ta couleur, nous rassurer et nous guider, et parfois c'était un émerveillement de te trouver et de dire ou de penser : ça y est, j'ai retrouvé le Chemin. Combien de pèlerins ont-ils pu ainsi rechercher le vrai Chemin ?

Mais, pourquoi parler de toi au passé ? Tout simplement parce que la fédération des promeneurs à décidé de supprimer la notion sa­crée du Chemin, pour la remplacer par du plus politiquement cor­rect, de la grande randonnée culturelle. Dans le rond-point de Cor­des, après Le Puy, sur le Chemin qu'ont emprunté beaucoup de nos anciens, avant d'arriver à Bains, n'a-t-on pas remplacé la sta­tue du Pèlerin par un truc grossier en pierre qui représente un ran­donneur bébête ?

Mon épouse et moi-même revenons d'une semaine en Aubrac, terre particulièrement "jacquaire". Et horreur, pour faire plaisir à cette fédération de promeneurs, du Puy-en-Velay à Aubrac, pas­sant par Saint-Privat-d'Allier, Conques, Aumont-Aubrac, Lasbros, Nasbinals et autres endroits jacquaires, nous avons vu que toutes les flèches jaunes, les « amarillos », ont étés gommées, recouver­tes discrètement de peinture, enlevées….

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Seul reste maintenant le marquage de cette fédéra­tion et son triste gri­bouillage GR 65, qui per­mettra de faire détourner le chemin des Anciens pour le faire passer par le café du beau-frère, ou l'hôtel du cousin, ou toutes accom­modations comme celles que nous avons vues, comme celles que vous avez vues !

Adieu, esprit du chemin tant vanté ! La rentabilité économique s'impose : plus d'auberges donativo, plus d'accueil chrétien, plus d'endroits réservés aux vrais pèlerins ! Du

commerce pur et dur, basé sur les pas des pèlerins.

Adieu Esprit des Anciens……ton chemin avait pourtant résisté à de nombreux siècles !

Bernard et Marie Gagneur � [email protected]

Ndlr : ramenons ce propos à une juste réalité : voici vingt ans il n'y avait aucune flèche jaune sur le parcours du GR 65, cette marque était spécifique à l'Espagne. Que certains pèlerins aient cru bon de "marquer" leur territoire avec des marques jaunes est possible, mais ça n'a jamais pris de grandes proportions en France. Il est normal que le balisage d'un itinéraire respecte tout du long les mê­mes standards. La FFRP possède en ce domaine une légitimité re­montant aux années 1950, lors de la création des premiers " GR " et ces petites marques rouges et blanches portent pour toute une génération de randonneurs une jolie part de rêve... Ce sont elles, quelque part, qui ont remis à l'honneur la marche à pied et la dé­couverte lente et respectueuse d'un pays.

� Perdu de vue J'aimerais bien retrouver les coordonnées de personnes charman­tes que nous avons rencontrées sur la partie française du chemin de Compostelle. Nous nous sommes perdus de vue à Saint-Jean-Pied-de-Port car eux s'arrêtaient là alors que nous allions jusqu'à Santiago. Si vous vous reconnaissez Marie-Jeanne, Jean, son époux et Pierre leur ami de Nice c'est tout ce dont je me souviens et si l'envie vous en dit, nous sommes les deux tourtereaux ale-siens.

Marie Girod � [email protected] 06-18-88-20-09

� Le chemin en Ile-de-France Grande première : une ville située sur le chemin de Compostelle a

matérialisé la Voie de Paris qui mène à Saint Jacques via Chartres. Bien sûr en France et ailleurs de nombreuses localités sont équi­pées ainsi ; toutefois pour la région Ile-de-France, c’est le début d’une véritable reconnaissance du Chemin et de ceux qui le par­courent.

Depuis plusieurs semaines, une cinquantaine de clous marquent le sol de Gif-sur-Yvette (27 km environ de la tour Saint Jacques et de Notre-Dame à Paris).

C’est le résultat d’une excellente coopération entre la municipalité dynamique, pour laquelle accueil et ouverture d'esprit ne sont pas de vains mots, et quelques bénévoles qui consacrent temps, éner­gie et enthousiasme au service du marcheur au long cours. Merci à tous !

Extrait de www.chemincompostelle.over-blog.com

� Le vague à l'âme de Louis Mollaret Avec les beaux jours les représentations reprennent sur la grande scène de Compostelle. Très disparate, le peuple des acteurs se prépare. Le recrutement de marcheurs pour entrer en scène bat son plein sur les sites de recherche de partenaires. Ils tiennent les premiers rôles du spectacle principal, chacun jouant sa partition. A côté d’eux d'autres acteurs se préparent et les figurants espèrent une place.

- Certains proposent aux marcheurs des services indispensables de gîte et couvert auxquels s’ajoutent des services de confort de plus en plus nombreux.

- A côté de ces auxiliaires bien utiles, beaucoup de monde se pré­sente autour de la scène, ne s’intéressant qu’aux produits dérivés du pèlerinage ou de la marque Compostelle.

- Des acteurs ou des producteurs tentent de tirer profit du spectacle ou d’utiliser la scène pour des représentations autres que le « pèle­rinage chrétien » censé être son objet principal.

- Tel élu local, subitement devenu historien, fait une conférence sur l'histoire de ce chemin « vieux de 2000 ans ».

- Ailleurs, on réveille des projets de balisage avec des clous de bronze ou d'inox.

- L'hebdomadaire La Vie ressort son marronnier proposant de « Voyager sur les chemins de Compostelle » avec un coffret du marcheur, soins cosmétiques « pensés par des bénédictines dans l’esprit des pèlerins ».

- En un « haut lieu du chemin », « un partenariat actif avec l'ACIR a

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été mis en place pour souligner la composante culturelle de la ran­donnée dans le cadre des chemins de Saint-Jacques ».

- Non loin de là, « Un mini-chemin de Saint-Jacques, en deux éta­pes, sera proposé pour ceux qui veulent découvrir et échanger sur cette aventure qui rassemble des milliers de personnes chaque an­née ».

- Faute de nouveaux travaux, un auteur revend ses ouvrages anté­rieurs en « Compil » ou en « coffret ».

- Le préfet coordonnateur des « Chemins de Compostelle en France », préside le comité interrégional de ce Bien inscrit au Patri­moine mondial. Cette année, la réunion est consacrée aux plans de gestion, à la valorisation et aux projets culturels de territoire. Elle doit « faire un bilan de l'avancement de la construction du réseau des composantes (71 monuments disparates prétendus être en sé­rie sur les chemins), travailler en synergie à la valorisation du Bien culturel, échanger de bonnes pratiques et élaborer le futur plan de gestion autour d'objectifs partagés et d'un projet scientifique et cul­turel ». A notre avis une « usine à gaz » pour sauver la face et une inscription obtenue par un subterfuge.

- Au Puy, un bus reprend son service, permettant de « faire Com­postelle du Puy à Conques » comme l’a dit un jour un pèlerin. Mais, heureuse initiative, il ouvre sur tous les chemins de la région.

- La librairie Le Pain des rêves propose 359 ouvrages sur Compos­telle. N’en lisez aucun avant de partir, restez ouverts à la décou­verte sans chercher à vivre ce que d’autres ont décrit. Lisez au re­tour.

- En Bourgogne, on ressort les classiques, Vincenot est à l’affiche.

- Les associations, d’amis de saint Jacques et amis des chemins renouent avec leurs AG, leurs marches et leurs traditionnelles diffi­cultés à paraître aussi fraternelles que le voudrait « l’Esprit du che­min ».

- Le Pèlerin Magasine présente l’association Les Premiers Pas, af­filiée à la Fédération Française de Randonnée, créée pour aider ceux qui « n’osent pas partir ». Il ne s’étonne pas que, se disant philanthropique, elle les accompagne contre rémunération, comme le font d’autres prestataires ou agences. Elle propose des « pre­miers pas » au départ du Puy d’où partent aussi les jeunes en diffi­culté qu’elle accompagne, au titre du sympathique projet Santiago pour lequel elle fait appel à des dons.

- Soucieux de pieuse dévotion, les chanoines de Compostelle bran­dissent la menace, comme en 2001 et 2007, « Pas de Compostela pour qui n'aura pas la bonne credenciale ». Ils sèment l’émoi parmi ceux pour qui ce sésame espagnol de fin du chemin est l’indispen­sable document à rapporter de Compostelle.

- Des responsables d’associations s’inquiètent des ennuis que ris­quent d’avoir leurs pèlerins.

- Certains prennent les dispositions exigées tout en se demandant si elles sont compatibles avec la laïcité des associations.

- Mais à quoi sert la Compostela ? Combien l'encadrent dans leur salon au retour ? Qui a vu un pèlerin-conférencier montrer sa Com­postela ? C’est son carnet de pèlerin qu’il brandit fièrement avec les tampons, comme des trophées, marquant sa progression. N’est-elle pas un souvenir inutile comme tant d’autres qui finit tris­tement dans un classeur ou un tiroir ?

- Car, quelles que soient les dérives, les exploitations, les abus, au­tour de la scène de Compostelle, il y aura toujours pour les mar­cheurs la « Magie du Chemin »

Louis Mollaret � [email protected]

� De sympathiques Espagnols sur le Chemin L'ânesse Marina tracte la carriole de Gines et Antonia, respective­ment 64 et 66 ans quelque part sur le chemin espagnol. 14 km par jour et beaucoup de rencontres... Pour les hispanophones : http://www.abc.es/espana/pais-vasco/ abci-peregrinos-carro-tuneado-201606061314_noticia.html

� Les chansons du Chemin Dans "les Zoreilles du chemin" de mars 2016, la Dame de Haute Savoie (chantée par Francis Cabrel) aborde le sujet des chants sur le chemin. Son choix me semble bien limité même si, comme cette pèlerine, j'apprécie beaucoup Michel Delpech.

Pendant la journée (et même la nuit pour ceux qui ont marché la nuit), outre les classiques incontournables du Chemin que tout che­minant se devrait de connaître, ce qui est loin d'être le cas, il y a beaucoup d'autres chansons que l'on peut entonner afin de redon­ner un coup de fouet à nos membres endoloris et à l'esprit fatigué.

- dans le style religieux, j'ai voyagé tout un temps en France avec une pèlerine qui chantait régulièrement à pleine voix des chants d'église et nous avions droit aux "Alleluia" lorsque nous arrivions en vue de la destination prévue ce jour-là.

- il y a ces chants scouts ou d'autres mouvements de jeunesse qui vous reviennent en mémoire, si simples et pourtant si entraînants tels que : Un kilomètre à pied, ça use, ça use...

- dans un autre style, il y a des chants qui n'ont rien à voir avec un pèlerinage, quoiqu... ces vieilles chansons que tout le monde con­nait et qui ravissent même les marcheurs non-francophones telles que : Auprès de ma blonde, Avoir un bon copain, Boire un petit coup c'est agréable, Chevaliers de la Table Ronde, Maître Pierre, Vous permettez Monsieur, etc...

- il y a ce chant révolutionnaire, hymne à la liberté, parfois surnom­mé le frère de La Marseillaise qui marche beaucoup, c'est le cas de le dire " Le Chant du Départ".

- Pour les P'tits Belges qui connaissent, il y a "Le Semeur" qui chante la gaieté, la femme qui t'est chère et la Fraternité : ce der­nier mot prenant toute sa force sur le chemin car vérité vraie !

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les zoreilles du chemin

- les chants régionaux sont également souvent une joyeuse décou­verte où tout à chacun peut faire connaître un air entraînant, si pos­sible, de sa région.

- Il y a également les chants que l'on peut transformer un peu, comme par exemple : It's a long way to Compostella, I'ts a long way to go ....

Et puis, les arrêts dans les refuges, les albergues :

- Le soir, de temps en temps, nous fêtions un anniversaire et c'est alors une chorale internationale qui chante, chacun dans sa lan­gue, j'en ai compté jusque 12 différentes, le "Joyeux Anniversaire", souvenir ineffaçable dans la mémoire des pèlerin(e)s qui prennent un an de plus ce jour-là.

- J'ai même réussi à faire chanter, en canon, à toute l'assistance, une chanson mondialement connue : le célèbre "Frère Jacques" (Fr), Broeder Jakob (Nl), Brother John (GB), Fray Santiago (Sp), Bruder Jacob (D), Fra Martino (It), etc... etc. Quelle ambiance ! Chaude, amicale, où toutes les frontières ont disparu.

- Et pour terminer, je me dois de signaler ce chant de musique tra­ditionnelle écossaise "Auld Lang Syne" de Robert Burns, traduit par le Père Jacques Sevin : "Le Chant des Adieux". Ce n'est qu'un au revoir ...

Certains marchent sur le Chemin quelques jours, quelques semai­nes, d'autres font le Chemin en une traite. Il y a donc les sépara­tions inévitables mais parfois bien difficiles. Alors, cet air de musi­que, quelquefois chanté main dans la main, une petite larme per­lant au coin de l'oeil, reste et restera toujours l'un de ces souvenirs à jamais ancré en notre coeur.

Ceci n'est qu'une (toute) petite partie de ce que l'on entend sur les Chemins. Cette liste est loin d'être exhaustive. Il y a encore beau­coup, que dis-je énormément, d'autres chants, de nouveaux airs sortant de l'imagination des pèlerin(e)s chaque jour. Pour ceux et celles qui veulent préparer ou revivre le périple, il existe de nom­breux C.D. sur le marché dont votre excellent périodique fait d'ailleurs régulièrement mention.

Musicalement vôtre,

Ronald Vande Voorde dit Ronaldo, le barde marcheur � [email protected]

� Le chien pèlerin Nous sommes un groupe d’amis et cette année nous avons terminé le chemin com­mencé 5 ans plus tôt. Nous sommes partis du Puy en Ve­lay et avons fait 1515 km. Ce chemin fût un grand moment de bonheur, de partage, de rencontres et sûrement un moment à part dans notre vie.

Lors de la dernière étape, au environ de León, nous avons été sui­vis par un petit chien (voir photo) qui marchait sur nos talons dans la pluie et la boue.

Au troisième jour il ne nous a plus quitté et a marché 280 km avec nous ! Arrivés à Santiago nous sommes allés chez un vétérinaire afin de savoir s’il avait une puce électronique et donc s’il avait un maitre : non, il avait des puces mais pas celle-là. Aucun refuge n’en a voulu, nous avons donc décidé de le ramener à la maison en Provence.

Depuis c’est un vrai bonheur : il est gentil, affectueux, joueur et tou­jours en quête de reconnaissance. Cela fait deux mois maintenant et la peur d’être à nouveau abandonné ne l’a pas encore quitté.

Attention ! pèlerins qui prenez avec vous votre animal, assurez vous qu’il pourra faire le chemin car beaucoup sont abandonnés

faute de pouvoir suivre. Deux refuges ont été créés sur le chemin espagnol pour les accueillir.

Notre petit chien s ‘appelle Gaudi car il nous a “adoptés” à Astorga devant le palais épiscopal construit par Gaudi.

Hélène � [email protected]

� Hospitalier au couvent de Malet Voici un film que j’ai réalisé avec mon épouse début mai au cou­vent de Malet ou nous étions hospitaliers. Sur une musique du groupe Gotan Project chanté par Cristina Vilallonga : « Chaque pas nous rapproche de la nature »

Jusqu’à l’an mille l’Aubrac était recouvert de hêtres et de sapins, ses forêts abritaient des brigands qui détroussaient les pèlerins partis du Puy-en-Velay sur l’ancienne voie romaine appelé Via Agrippa qui allait de Lyon à Bordeaux ou Toulouse

Au 12eme siècle l’Abbaye de Conques participe au mouvement ré­gional de la Paix de Dieu destiné à pacifier, interdisant la guerre pour moraliser la chevalerie. La Domerie d’Aubrac échappe rapide­ment au contrôle de Conques, et les religieux appelés "moines hospitaliers" accueillent pauvres et malades.

Les pèlerins de compostelle ayant rencontré la grêle et le vent sur le plateau à plus de 1.300 mètres d’altitude y trouveront refuge et réconfort. Ces pèlerins affamés qui avaient bravé le désert blanc arrivaient épuisés. Ils frappaient à la porte de la Domerie et deman­daient en latin « Alquid », ce qui signifie "quelque chose à manger". Ce terme est devenu « Aliquot » et puis en occitan « Aligot ».

Au delà de la Domerie, au creux de la vallée du Lot, tout près du village médiéval de Saint-Côme-d’Olt les moines hospitaliers ache­tent à Hugues de Calmont en 1152 le "Mas de Malet", défrichent les terres et y plantent des vignes en raison de la douceur du cli­mat. A la révolution le monastère est vendu et racheté par le régis­seur de la propriété des moines. Monsieur Guichard y installera une école.

Jeanne Plachon née à Saint-Chély y arrivera pour enseigner en 1806 et fondera la congrégation des Ursulines. Aujourd’hui encore fidèle à leur vocation originelle, d’écoute et de réconciliation, les Ur­sulines ont créé un lieu de partage "l’Espace Angèle Merici". Trans­formé en accueil pèlerins en 2004 dans la tradition hospitalière, l’hôtellerie de Malet reste une étape importante sur le chemin de Compostelle. C’est dans se cadre bucolique que nous prenons chaque année nos fonctions d'hospitaliers dans la continuité de l’accueil des moines de l’Aubrac

Daniel et Arlette Borzakian � [email protected]

https://youtu.be/APj9XhlaHU8

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Photo de xxxxxxxx

les Zoreilles du chemin

� LaCarte, par les éditions du Vieux Crayon Revenons sur ce magnifique produit, au dire des pèlerins, qu'on trouve désormais tout au long du GR 65 : LaCarte qui effectue la prouesse technique et géographique de présenter le Chemin de Compostelle sur la partie française en trois accordéons de papier plastifié (Le Puy-Figeac, Figeac-Condom, Eauze-Roncevaux, plus la variante du Célé) représentant chacun 12 jours de marche, soit en moyenne 36 jours du Puy-en-Velay à Saint-Jean-Pied-de-Port, et deux rabats de couvertures pour éviter que les accordéons ne partent en quenouille.

Quand on regarde un accordéon, sur une table de bistrot ou le soir au gîte, on a devant soi tout le chemin à venir, avec le kilométrage et le temps de marche entre chaque village, les services offerts à chaque endroit (gîtes, chambres d'hôtes, hôtels, campings, restau­ration, ravitaillement, etc...), la courbe des reliefs, les altitudes et la difficulté de chaque lieue du chemin (vert, orange, rouge).

Au dos des cartes figurent 21 plans de villes, avec le tracé du che­min dans la cité et les principaux centres d'intérêt. Sans oubier la liste des taxis en cas d'urgence.

Format standard topo-guide 21X13,5 cm...

Le complément idéal aux topo-guides.

Et tout ça pour 5 euros tout rond et quelques grammes...

www.levieuxcrayon.com (commande en ligne sécurisée)

� Deux mois d'estive pour les Zoreilles Depuis des siècles, les Zoreilles partent en estive. Guidé par des bergers, le troupeau de Zoreilles s'en va monter aux alpages, où elles passeront les mois d'été, afin d'y reprendre force et santé.

Quand les premières feuilles tomberont, alors les Zoreilles redes­cendront dans les boites-courriels, et répandront parmi le peuple pèlerin joie, bonheur, contentement et félicité.

De Zoreilles point en juillet, de Zoreilles point en août. Le prochain numéro paraîtra en septembre.

Et n'oubliez pas : les Zoreilles sont comme l'auberge espagnole : vous n'y trouverez que ce que vous y avez apporté. Alors, à votre retour du Chemin, prenez vos plus belles photographies, vos plus belles pensées, et zoreillez-les nous par courriel !

[email protected]

Voir une vidéo de présentation de LaCarte :

www.chemindecompostelle.com/lacarte.html

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