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e Bureau: 78 Av. Walikale,Q. Himbi II, Commune de Goma en face de la mosquée Katindo, nº 31 Mars -Mai 2015 « Nous avons encore besoin de votre accompagnement »

« Nous avons encore besoin de votre accompagnement...W 31 Mars Mai 1e Bureau: 78 Av. Walikale,Q. Himbi II, Commune de Goma en face de la mosquée Katindo, nº 31 Mars -Mai 2015 «

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  • 1Wakulima Amkeni No. 31 Mars 2015 - Mai 2015

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    Bureau: 78 Av. Walikale,Q. Himbi II, Commune de Gomaen face de la mosquée Katindo, nº 31 Mars -Mai 2015

    « Nous avons encore besoin de votre accompagnement »

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    Edité par FOPAC NKDirecteur de publication: Achille Mbusa Lumalisa Tel: +243 994196568

    Rédacteur en chef: Jean Baptiste Musabyimana Email: [email protected] [email protected] Tel: +243 898048596, +243 994411011

    Comité de rédaction: Tous les membres du CA FOPACLe Secrétaire Exécutif de la FOPAC Tel: +243 998623440

    IFDC (Roger Vutsoro)Jean Baptiste MusabyimanaElie Muhindo pour le bureau de liaison de ButemboTel: +243 997123877 +243 998625497Email: [email protected]

    Collaborateurs:Toutes les OPA membres de la FOPAC NK

    Website: www.fopacnk.orgFacebook : www.facebook.com/fopacnk.orgEmail: [email protected] [email protected]: +243 998623440

    Cette publication est un appui d’Agriterra

    Nguvu za shirika ni kwanza za wanamemba wenyewe

    Siku kwa siku shirika za zalika na baada siku chache hufifia.Wengi kati ya waundaji shirika husema ni kwa sababu hawakutolewa misaada. Ila shirika la wakulima linaloundwa na wakulima wenyewe si vema kutia kipao mbele misaada. Ni kwanza kupitia nguvu zao wakilima pamoja, wakiuzisha mazao pamoja

    na wakiendesha kazi zote pamoja ndipo wanaonekana kuwa wanamemba tajiri na hivyo shirika lao litajirike. Mambo ya misaada sherti ije kwa mwisho na si lazima. Misaada yapashwa kuwa asilimia kumi (10%) ya mali tuliyo jizalishia binafsi katika shirika letu. Sasa kwa kuepuka mambo yale ya misaada tuliwaambia kwamba mipangilio ya FOPAC NK kwa myaka hizi saba ni kutupilia mbali ile ungojeleo wa misaada kwa shirika memba. Hivi, iwe vema wakulima kujiunga ndani ya ma koperative mbalimbali ya mazao yawezayo watolea pesa na faida kubwa kwa ajili ya kujiinua mwenyewe na kuinua koperative na shirika zao.

    Kwa waongozi wa shirika ao wa ma koperative, sherti wafahamu ya kwamba shirika si za watu binafsi ila ni za wanamemba. Ingawa wanamemba wa mteua awaakilishe si kusema shirika ni yake, bibi na watoto wake. Mawazo na kitendo kama hiki hakiwezi fikisha mahali shirika la wakulima. Mkulima kamilifu ambaye anajiita mwanamemba wa shirika, sherti awe yule ambaye anashamba na pia anakamata shamba lake kama offisi ya kwake. Sivyo, mkulima atajiita mwanamemba bila shamba na vile atajihusika tu na kuchunguza wapi misaada yatokea na ngapi ndizo shirika letu limepokea. Vile vile, wakati wafazili wanakata misaada, ni umaskini kwa wanamemba na baadaye shirika hufifia.

    Basi wakulima wapenzi nilipendelea nitoe tena mara ya kwanza onyo hili kuhusu kujitegemea kwa wanamemba wa shirika za wakulima. Kwa jambo hili la gazeti letu, FOPAC NK ikiungana nanyi wakulima wote memba na wasio wanamemba na shirika zote za kiraia inchini Kongo ya kidemokrasia, twa wapongeza wenzetu wa Beni na Rutshuru ambao wateseka na mauaji pia na uwizi wa watu na mali yao. Pamoja tunayo ombi kwa serikali yetu ya Kongo ya Kidemokrasia kutafutisha mbinu zote za kumaliza mauaji na matendo mabaya wanaotendewa raia wa Beni na Rutshuru.

    Tena, wakulima wapenzi mwajitayarisha kuendesha uchaguzi wa viongozi wa ngazi za chini na mabunge jimboni. Uchaguzi huu uwe wa maana kwa maendeleo ya inchi yetu na hasa kwa kuchangia kuinua ukulima wetu.Mumefahamu kwamba, asilimia 10 ya bajeti ya inchi ndiyo imehitajika kwa kuinua kazi za ukulima kama

    vile nchi zimekubaliana Maputo. Ila, mpaka leo inchini mwetu hatuja fikia hata asilimia tatu. Mambo ni mengi ambayo twawatolea wale wanaopendelea kuteuliwa kama wanashauri na mabunge jimboni. Ila, ya kwanza ni usalama wa raia na mali yao!

    Mbusa Lumalisa Achille

    Mbusa Lumalisa Achille, un paysan disponible à servir la FOPAC Nord-KivuPrésident de la FOPAC Nord-Kivu depuis 2012, Mbusa Lumalisa Achile est un agriculteur très attaché à sa terre.

    Né le 10 février 1964 à Beni, Mbusa Lumalisa Achille est père de 12 enfants. Embauché comme chef d’équipe d’ouvriers de l’usine de papaïne de l’ENERA en 1982 après les études commerciales à l’Institut Lwanzururu de Beni, 3ans plus tard, il démissionne pour se consacrer à l’agriculture. De la papaye à Kinambaora, il vire vers le café et s’installe à Kisima dans son Beni natal en 1992. Là, il exploite le palmier, le cacao et le café. C’est là aussi qu’il adhère au SYDIP en 1998. Dans cette organisation paysanne, il gravit les échelons jusqu’à devenir vice-président. A la fin de son mandat en 2010, il rentre au champ. En mai 2012, le SYDIP le propulse à la tête de la FOPAC Nord-Kivu lors de l’assemblée générale de ce réseau à Butembo. Son souci: structurer les organisations en coopératives pour les autonomiser financièrement.

    AJAC Nord-Kivu

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    « Nous avons encore besoin d’un

    accompagnement »Améliorer les conditions socio-économiques des producteurs agricoles du Nord-Kivu passe par l’apprentissage des nouvelles techniques. Le partenariat FOPAC NK – CORDAID a fait le premier pas avec l’aide des champs-écoles paysans grâce auxquels les paysans ont amélioré leurs pratiques agricoles afin d’accroitre leurs rendements. Avoir accès aux intrants agricoles et aux marchés rémunérateurs, voilà le vœu ardent paysans.

    Depuis un certain temps, en province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo, on assiste à une normalisation de la situation sécuritaire. De nombreux déplacés de guerre interne reviennent ainsi dans leurs zones rurales. Sur le plan économique, on note malgré tout une hausse des prix alimentaires, liée entre autre aux crises alimentaires et financières qui touchent la République Démocratique du Congo en général et la Province du Nord-Kivu en particulier. Cette province, surtout dans la partie Sud (Rutshuru, Nyiragongo et Masisi) a toujours connu une dépendance alimentaire vis-à-vis du Rwanda et de l’Ouganda, en particulier pour la pomme de terre (semence et consommation). Cela représente un important manque à gagner pour les agriculteurs Kivutiens alors que certaines parties de la province conviennent parfaitement à la culture de la pomme de terre, notamment les hauts plateaux des territoires de Masisi, Nyiragongo et Lubero. La culture de la pomme de terre se pratique dans la province du Nord-Kivu selon les techniques culturales traditionnelles (semence de moindre qualité et dégénérée, non application des fertilisations et aménagement inadéquat des sols). De manière générale, le petit agriculteur-producteur agricole n’a pas accès aux différents intrants (semences améliorées, engrais, produits phytosanitaires, crédit agricole), ni accès au marché

    (information sur le marché agricole) pour accroitre sa production localement, à un prix souvent dérisoire. C’est pour faire face à cette situation de précarité que la fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo au Nord-Kivu, FOPAC NK, en partenariat avec CORDAID-Pays-Bas accompagne les coopératives agricoles dans la multiplication et diffusion des semences de qualité de la pomme de terre et la mise en place d’un système d’information sur le marché agricole(SIMA) pour une structuration des producteurs.

    Des leçons à partager Il y a peu, les producteurs avaient des rendements relativement faibles, variant de 1 à 4 tonnes/ha pour les exploitations familiales et à 5-8 tonnes/ha pour certaines organisations paysannes utilisant des engrais chimiques. Mais elles ne savaient rien du type d’engrais à utiliser, les quantités à appliquer ainsi que les périodes d’application. Elles ne connaissaient pas non plus les techniques culturales de semis, rotation des cultures mais aussi et surtout les différentes maladies et ravageurs susceptibles de freiner la croissance de leurs cultures. Résultat, le rendement moyen était seulement de 8 tonnes de pomme de terre par hectare. Début 2014, La FOPAC avec l’appui de CORDAID a mis en place des champs écoles paysannes au sein des coopératives pilotes des producteurs des semences de la pomme de terre pour aider les producteurs agricoles à relever le défi. Les deux champs-écoles paysannes installés pour les coopératives pilotes ont permis aux producteurs membres d’expérimenter les nouvelles techniques culturales dans le cadre de la production des semences, et, leurs résultats ont été jugés satisfaisants. Comme par exemple dans le site de Kirolirwe, les producteurs se sont réunis aux différents stades de croissance de la culture afin de comparer le comportement des plantes dans chacun des deux champs. C’est également à cette occasion qu’ils ont appris comment utiliser les nouvelles techniques. En fin, les rendements de deux pratiques ont été comparés au moment de la récolte : 18 tonnes par ha sur le champ où l’on a utilisé les nouvelles techniques, comparé à seulement 7 tonnes par ha sur le champ cultivé de manière traditionnelle. Les résultats se sont révélés très encourageants pour les coopératives productrices de la semence de pomme de terre. Ainsi, plus de 80% des effectifs des coopératives pilotes (soit 376 membre) ont adopté les techniques modernes de production de la semence de pomme de terre. Ce qui a sensiblement amélioré leur productivité. Les rendements sont ainsi passés d’une moyenne de 7 tonnes/ha à 18 tonnes/ha, avec des coûts de production situés entre 0,4 et 0,5$/Kg. Ensuite, les coopératives se réussissent maintenant pour négocier un très bon prix auprès des acheteurs de la semence (ONG Internationales

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    et autres), grâce notamment au stockage de la semence. Enfin, les champs écoles constituent un centre d’apprentissage très pratiques des chercheurs, étudiants des universités et instituts supérieur de développement rural. Jusqu’à présent plus de 234 étudiants des différentes institutions universitaires ont été encadrés pour apprendre les nouvelles techniques culturales. Ceci constitue une base non négligeable des moniteurs agronomes et vulgarisateurs au sein des coopératives de base dans le cadre de transfert des technologies agricoles. Maneno est producteur de la pomme de terre et membre de la coopérative COAMA, dans le territoire de Masisi. « Depuis que nous sommes appuyé, la production a sensiblement augmenté. Ici chez nous les producteurs ne savaient pas cultiver en ligne. Nous ne savions pas comment appliquer la GIFS (Gestion Intégrée de la Fertilité du Sol). Le chemin est encore long, car après la production notre coopérative voudrait entreprendre la commercialisation collective de nos produits de la pomme de terre. Dans notre coopérative, nous avons encore besoin d’un accompagnement de la FOPAC NK. Nous vous demandons de ne pas abandonner brusquement nos communautés paysannes ici au Nord-Kivu, une province en phase de reconstruction sociale et économique après plusieurs conflits des guerres», supplie-t-il.

    Jean Baptiste Musabyimana

    La FOPAC Nord – Kivu innove par le système d’information sur le marché agricole et de la consultation électroniqueLL’information est une richesse, dit-on. C’est cette logique qui anime la Fédération des Organisations des Producteurs agricoles du Congo, FOPAC en sigle. Cette structure vient de mettre en place deux systèmes de communication et de récolte d’informations depuis plus d’un an. Ces systèmes permettent aux paysans et aux consommateurs des produits agricoles d’être à la page au sujet de la structure des prix des produits vivriers. Le SIMA et la Consultation électronique sont les deux stratégies qui feront gagner ce pari. L’idée, c’est de rendre disponibles des informations agricoles sures et précises à partir du téléphone portable.

    Les ateliers de consultation des acteurs de la société civile ont eu lieu à Beni en date du 12 et 13 mai 2015. Au cours de ces assises de tous les enjeux, les participants se sont imprégnés de l’importance de ces systèmes de communication mis en place par la FOPAC. Ces ateliers ont planché sur la récolte des avis des autres acteurs de la société civile au sujet l’enrichissement de l’avant projet d’édit relatif à la participation des paysans dont les producteurs agricoles à l’élaboration des nomenclatures des taxes et du budget des entités décentralisés et de la Province. Cette ébauche qui avait déjà été conçue par la FOPAC NK, en référence aux propositions émises par les producteurs agricoles qui sont ses membres, devait également contenir les avis des autres paysans afin qu’elle soit au complet et à la hauteur d’un édit provincial intégrant les préoccupations des tous les acteurs de la chaine de valeur agricole.

    En effet, leur petite contribution à l’élaboration des nomenclatures n’ayant pas de soubassement légal, et la FOPAC NK, membre de la société civile n’ayant pas le pouvoir de légiférer, il a été utile de préparer un texte légal sous forme d’avant projet, devant être proposé à l’assemblée provincial pour la suite des étapes, jusqu’ à l’effectivité de la participation de cette couche sociale à l’élaboration des projets de nomenclatures et des budgets des entités territoriales décentralisées.

    Cette démarche est logique car l’édit provincial qui énumère les parties prenantes à ces assises d’élaboration des nomenclatures et budgets par composante telle que la société civile et la FEC, devrait accorder aux leaders paysans représentant la masse paysanne, l’occasion d’émettre leurs avis lors de la fixation du taux et de la période de payement des dus de l’Etat.

    Accroître le revenu des paysans

    « Le Système d’Information sur le Marché Agricole, SIMA en sigle, a été mis en place par le département de communication de la FOPAC dans le but de contribuer à l’amélioration du revenu des producteurs agricoles. Ces derniers obtiennent les prix des différents produits agricoles dans différents marchés de la province à partir de leurs téléphones portables » explique Mme Florence SITWAMINYA, chargée de lobbying et plaidoyer au sein de la FOPAC Nord-Kivu. La procédure vivant l’accès à l’information est facile. Il suffit d’écrire le nom du marché (espace), le nom du produit dont on a besoin, du prix puis envoyer au 8001. Nonobstant, l’envoi des prix est réservé aux communicateurs déjà formés pour cette tâche, précise Mme Florence. L’autre système d’information mis en place par la FOPAC N-K est la consultation électronique. Contrairement au premier qui fournit des informations à quiconque les demande, il consiste à recueillir les vœux des utilisateurs des téléphones mobiles sur une question donnée. « Par la consultation électronique, le producteurs peut être consulté pour une question spécifique du domaine agricole et en retour fournir des informations à toutes les questions possibles. Ce

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    système permet au producteur agricole d’émettre ses avis sur un thème précis en réagissant au message reçu dans son portable via le code 7001» ajoute-elle.

    Un t ravail appréciéAprès des explications fournies au cours des ateliers tenus à Beni, les participants ont vite salué l’innovation qu’apporte la FOPAC en termes des informations relatives à la structure des prix des produits agricoles. Madame MAROYI FAIDA, conservateur des titres immobiliers en ville et territoire de Beni déballe : « Je remercie très sincèrement la FOPAC pour avoir pensé à informer les producteurs agricoles et les autres catégories de personnes sur les prix des produits agricoles et récolter leurs points de vue en rapport avec différentes thématiques à travers la consultation électronique. Il semble que tout le monde se soustrait de l’élaboration et la vulgarisation des textes légaux. Je pense que cette consultation nous aidera à avoir des avis sur l’élaboration ou l’amendement de certains textes légaux, ainsi que leur vulgarisation, afin de réduire pour réduire le nombre des problèmes liés au secteur agricole, sensibiliser la population sur l’accès aux titres fonciers et adapter la loi Bakajika à la réalité actuelle. Je souhaite que la FOPAC reste notre porte-voix pour canaliser toutes nos suggestions. »

    « Je pense que c’est vraiment un bon système et c’est un moyen de vulgariser et faire circuler les informations agricoles. Voici je viens de recevoir un message d’information sur l’installation des boites à suggestions déjà faite dans des lieux publics. Les systèmes d’informations mis en place par la FOPAC constituent un moyen facile pour atteindre les producteurs agricoles pour savoir ce qu’ils pensent de différents programmes de la FOPAC et d’accéder aux informations utiles et à tout moment. Ma contribution sera de vulgariser cette information aux membres de mon organisation et de les appeler à consulter tous les messages de leurs portables, d’appliquer leur contenu et d’y répondre si nécessaire», s’engage Mr KASEREKA KACHELEWA, leader paysan et président de CICEKI à Beni.

    Pour mademoiselle CHRISTINA (0999866784), journaliste à la Radio Télévision Muungano Beni, il faut aussi l’utilisation d’autres médias classiques pour des raisons d’efficacité. «Si les gens peuvent s’intéresser à la recherche de solutions aux différents fléaux qui gangrènent la société tel que les taxes illégales, les conflits fonciers, c’est là même le début de la restauration de la sécurité sociale. Ce système d’information et de consultation électronique doit être appuyé par la vulgarisation des messages à travers les médias. »

    Me Thierry KASEREKA, Avocat consultant à l’ONG Aide et Action pour la Paix (AAP) et à UNHABITAT (099904565) confirme : « j’ai trouvé un message dans mon portable me demandant mon avis autour des ajouts à apporter au projet d’édit provincial sur l’élaboration des nomenclatures et budgets afin de le rendre bénéfique à toute la masse paysanne. » Pour lui, ceci est un indicateur de la révolution de la modernité dans le domaine de l’information et la communication.

    « Ma préoccupation c’est que des messages envoyés aux clients font consommer des unités aux utilisateurs. Chose qui dégoûte parfois les consommateurs à réagir à ces messages. Ces réseaux sont tenus à analyser cette situation pour ne pas pénaliser leurs abonnés », implore-t-il.

    Bonny TAMBWE, secrétaire permanant du CARG Ville de Beni rebondit: « La FOPAC a conçu une bonne chose. Personnellement je viens d’apprendre beaucoup en rapport avec la loi foncière, l’accès au titre foncier et la consultation électronique. Il faut impliquer tous les acteurs dans la reforme foncière et la vulgarisation à travers toutes les voies et canaux de communication dont le téléphone portable. Aussi les boites à suggestions qui seront placées aux endroits publiques permettront d’accéder à l’information et récolter les points de vue de toutes les catégories de personnes. », se félicite Bonny TAMBWE. Tout compte fait, ces systèmes très bien appréciés aux premières heures augurent déjà une valorisation des activités paysannes dans la région. Vive le SIMA et la consultation électronique !

    Elie Muhindo

    Eradiquer les différences négatives liées au Genre à travers l’Académie Nationale Paysanne Congolaise

    Pour l’éradication des différences négatives liées au Genre, un facteur de l’émancipation, la professionnalisation de la femme paysanne, de l’éveil de conscience des familles et des communautés agricoles pour l’émergence du leadership transformationnel féminin en RDC, l’Académie Paysanne Nationale Congolaise a été créée pour servir de cadre de partage d’expériences entre producteurs agricoles et pour leur formation.

  • Au cours de son assemblées ordinaire de l’Association des Producteurs agricoles de Vuhimba, APAV en sigle, que ce thème a été développé. A en croire Madame Victorine VASIANIRYA, ex présidente du conseil d’administration de la LOFEPACO et directrice de l’Académie Nationale Paysanne, ANPC en sigle, il ya un défi tel qu’en RDC si l’agriculture familiale professionnalise et développe les filières agricoles fortes et inclusives, elle est capable de nourrir toute la nation, d’être le moteur de développement de l’économie rurale et de pourvoir aux besoins des producteurs et productrices grâce à un revenu rémunérateur.

    Ce défi ne sera réalisé que si les agriculteurs prennent activement part à la décision et à la gestion relatives aussi bien aux exploitations familiales, aux organisations des producteurs et productrices agricoles, qu’à la chose publique et les politiques du secteur agricole. « La femme joue un rôle prépondérant dans la production alimentaire en RD Congo ; elle exécute une bonne partie des travaux champêtre pour l’ensemble des cultures ; mais elle est moins impliquée dans la prise des décisions à cause des disparités de genre manifestes au sein des communautés » déplore Madame Victorine.

    Comment relever ce défi ? Pour notre interlocuteur, les agriculteurs doivent développer l’estime de soi, éveiller leur consciences, valoriser leurs expériences. Pour y arriver, les différences négatives liées au genre doivent disparaitre, la voix de la femme doit être écoutée et l’émancipation des productrices dans leurs foyers comme dans la société doit être acquise. A cet effet, pour renforcer les capacités des femmes paysannes, une Académie Nationale Paysanne au Congo (ANPC) a été créée.

    La 19ème Assemblée Générale de APAV tenue à Bunyuka du 05 au 06 Mai 2015, a été un bon espace pour Mme Victorine VASIANIRYA directrice de l’ANPC et Mr BYALIRENDI Jean-Baptiste, formateur du leadership à la LOFEPACO d’informer les membres sur cette initiative paysanne.

    Académie Nationale Paysanne Congolaise, quid ?

    Selon Mr Jean Baptiste Vyalirendi, l’Académie Nationale Paysanne Congolaise est un cadre de partage des expériences, exercices pratiques et des formations entre les producteurs agricoles pour le développent de l’économie rurale, l’éradication des différences négatives liées au genre et la promotion de l’émancipation et la professionnalisation de la femme paysanne.

    S’agissant de la vision et de la mission, les facilitateurs ont fait savoir que l’ANPC vise la transformation mentale des communautés paysannes de la société congolaise pour l’émancipation, la professionnalisation de la femme paysanne et l’éveil de conscience des familles et des communautés agricoles au Congo par la diminution des différences liées au Genre. « Mobiliser les agriculteurs congolais au tour d’un objectif commun de la synergie nationale, concevoir et mettre en œuvre des stratégies de la formation en leadership transformationnel » voilà la mission de l’ANPC, ajoute Mme Victorine avec insistance. « L’ANPC poursuit l’objectif global de contribuer à la transformation intégrale et intégrée des communautés paysannes dans la société congolaise par la diminution des différences négatives liées au genre », précise Mr Vyalirendi.

    Du matériel aratoire pour de bonnes pratiques agricoles et des formations paysannes

    Dans le souci de développer les champs écoles dans les 12 groupements agricoles, APAV accorde du matériel aratoire pour les bonnes pratiques agricoles, comme le souligne Mr MBUSA SALIMA Jean, président du CA de APAV « nous mettons en pratique le thème exposé dans le cadre de faciliter l’exécution des travaux de champ et les bonne pratiques agricoles. C’est pour APAV de contribuer à la promotion du leadership féminin et sa professionnalisation » Les bêches, les houes, les râteaux, les binettes, les arrosoirs et les brouettes viennent d’être accordés membres d’APAV pour cette fin, ajoute Mr Salima Jean.

    Les nouveaux groupements dont leur adhésion a

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  • pouvaient ni assurer la sécurité alimentaire de leurs ménages ni avoir des surplus à commercialiser afin d’avoir de quoi payer les frais scolaires et les soins de santé aux enfants » raconte madame Nangedo avec un sourire aux lèvres. Elle ajoute qu’à cette époque, les producteurs vieillissaient avant l’âge car ridés par un travail de champ pénible accompagné d’une sous alimentation sans précédent. Ce dernier temps, comme elle, ceux qui ont adopté les technologies promues par l’IFDC à travers le projet Catalist, on radicalement changé leur vie.

    Une adoption avant tout déclenchée par les résultats des parcelles de démonstration

    Il a fallu du temps pour convaincre madame Nangedo à adopter la technologie GIFS. Entre soupçon et hésitation, la technologie GIFS a fini par s’imposer grâce aux résultats observés dans les parcelles de démonstration comme elle témoigne : « J’ai été formé par l’IFDC sur la GIFS dès le début du projet Catalist. Cependant, avec l’idée que les engrais détruiraient mon champ, j’ai hésité pendant longtemps d’adopter cette technologie. En 2013, l’IFDC m’a demandé si je pouvais céder une portion de mon champ pour y installer une parcelle de démonstration sur le riz, J’ai accepté. J’ai été émerveillé par l’évolution des plants notamment la vigueur des plants durant la levée, la couleur des feuilles et le nombre des plants par poquet. Comparé à mon champ où j’avais planté sans engrais, j’ai vite été convaincu qu’il me faut utiliser la technologie promue par l’IFDC. Je suis allé demander au président de la COOSOPRODA de me mettre de nouveau en contact avec les agronomes de l’IFDC et l’histoire est partie de là. Pour la première fois, pendant la saison A 2013, j’ai appliqué tout le paquet technologique GIFS sur une superficie d’1/2 ha de riz. A ma grande surprise, j’ai produit 3500kg de paddy soit un rendement de 7 tonnes de paddy à l’hectare ; contre 1250 à 1300 kg de paddy soit 2,5 Tonnes à l’hectare au paravent. J’étais fière de voir mon champ de paddy, je le visitais presque chaque jour et des personnes curieuses me rencontraient au champ et me questionnaient sans cesse. Je leur répondais que le secret de mon champ réside dans ce qu’on appelle « GIFS », une technologie promue par l’IFDC à travers le projet Catalist. Je suis alors devenu une grande sensibilisatrice de mes collègues

    été validée au cours de l’assemblée générale ont bénéficiés de ce matériel. « Pendant la formation en leadership organisée à Kyanzaba durant 7mois, nous avons été sensibilisé par Mme Victorine à adhérer à APAV. Chez nous, nous développons deux filières agricoles dont le riz et le soja et nous voulons être des producteurs professionnels et pour y arriver, il faut un espace qui nous permettra d’acquérir plus de connaissances. A partir de ce matériel, nous allons développer nos champs écoles pour des bonnes pratiques agricoles », s’apaisent Mme NGANABO KAKORI, présidente du groupement agricole de Kyanzaba .

    Le thème sur l’Académie Paysanne Nationale Congolaise « ANPC », étant enrichissant et fructueux, APAV s’est engagé à documenter une de ses expériences réussies pour s’inscrire dans cette nouvelle logique d’échange et d’apprentissage et renforcer le leadership féminin et la professionnalisation des producteurs agricoles.

    Pour cette fin, les membres de APAV ont placé leur confidence au nouveau cadre dirigeant par la réélection de Mr Mbusa Salima Jean à la Présidence du conseil d’administration de cette association paysanne de Vuhimba qui a souhaité voir une bonne gestion de ce matériel.

    Elie Muhindo

    STORY

    Nangendo Munga Inesse : « Pour éradiquer la faim et la pauvreté au Sud-Kivu, nous devons utiliser la GIFS ».Nangendo Munga Inesse est une femme géante âgée de 38 ans et mère de 6 enfants, productrice agricole de Sange dans la plaine de la Ruzizi au Sud-Kivu. Elle est présidente de la Coopérative des Producteurs Agricoles de Sange, COOPASA. Après des années de refus d’adoption de la GIFS sous prétexte que les engrais détruisent le sol, elle sera enfin convaincue par les agronomes du projet Catalist 2 d’utiliser la technologie GIFS. Après deux ans seulement de pratique, elle découvrira qu’avec l’agriculture on peut changer sa vie et devenir aussi riche que les opérateurs économiques de la région. Elle raconte qu’avec l’agriculture intensifiée, elle est devenue capable de s’acheter un billet d’avion pour Dubaï comme les commerçants de sa région.

    « Avant l’arrivée du projet Catalist dans la plaine de la Ruzizi, la vie des producteurs agricoles était pénible. Nous emblavions des grandes étendues de champs ; mais, à la récolte, nous ne produisions pas grand-chose. La production dans la plaine de la Ruzizi était tellement insuffisante que les producteurs ne

    7Wakulima Amkeni No. 31 Mars 2015 - Mai 2015

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    productrices et producteurs sur la nécessité d’adopter cette technologie ». Depuis cette période, madame Nangendo produit à, chaque saison, du riz, du mais et des arachides sous GIFS sur 10 ha et avoue avoir augmenté significativement son revenu familiale changer sa vie.

    Une déception qui ouvre la voie vers une opportunité d’affaires : Le commerce des intrants agricoles

    L’Histoire de Madame Nangendo est aussi émaillée de déception qui, au lieu de causer un désespoir, ouvre plutôt la voie vers une opportunité d’affaires. Sa deuxième expérience avec la GIFS a été plutôt une déception à cause du défi de la disponibilité des engrais dans la plaine de la Ruzizi. « Durant la Saison B 2013, j’ai emblavé 2 ha de paddy, quatre fois plus grand que ma première expérience. Malheureusement pour moi, les engrais n’étaient pas disponibles dans la plaine. Je me suis débattu pour avoir des engrais mais en vain. La récolté a été plutôt mauvaise, mais je n’ai pas perdu l’espoir. Les résultats de la saison pendant laquelle j’avais utilisé les engrais me redonnaient le courage malgré la déception. Pour chercher la solution à ce défi de la disponibilité des engrais, j’ai résolu d’installé moi-même une boutique d’intrant à Sangé. Ensemble avec les autres productrices membres de la COOPASA dont je suis la présidente, nous avons installé la boutique d’intrant à Sangé depuis plus d’une année. Nous importons les engrais et les produits phytosanitaires de la Tanzanie pour les revendre aux producteurs. Les intrants disponibles dans notre boutique sont le DAP, l’Urée granule, les briquettes d’urée et de DAP et Urée, les produits phytosanitaires et la semence de qualité de riz, mais, arachide, boutures de manioc et autres. Pour les membres de notre Coopérative, nous offrons des crédits- engrais remboursables à la récolte. Toute la production des membres de la Coopérative est d’abord stockée avant la vente collective. Notre capacité actuelle est d’au moins 5 tonnes d’engrais, mais cela dépend des commandes. Plus les demandes sont nombreuses, plus nous faisons bonne affaire ».

    Eradiquer la faim et la pauvreté au Sud-Kivu par l’adoption de la GIFS

    Madame Nangendo reconnait que le Sud-Kivu est parmi les provinces de la République Démocratique du Congo où la malnutrition, la faim et la pauvreté battent des plus grands records, surtout quand il s’agit des milieux ruraux comme la plaine de la Ruzizi pourtant au potentiel agricole prometteur. Les conflits armés à répétition couplés avec l’usage des techniques agricoles rudimentaires, ont surement freiné le développement agricole dans la province avec comme conséquence pauvreté, faim et malnutrition au sein de la population. La production agricole du Sud-Kivu, comme il en est le cas dans toutes les autres provinces de la RDC, ne couvre pas les besoins alimentaires de la population estimée à plus au moins 5 millions d’habitants.

    « Avec mon expérience, je reste convaincu qu’avec l’usage de la GIFS, nous pouvons arriver à éradiquer la faim, la pauvreté et la malnutrition dans notre province du Sud-Kivu, et pourquoi pas sur toute l’étendue de la république ! En effet, avec l’adoption de la technologie GIFS nous produirons en quantité et en qualité. Notre production sera compétitive sur le marché et à l’intérieur, le prix des produits agricoles sera accessible à tous et les gens pourront manger à leur faim. »

    Madame Nangendo témoigne qu’avec l’adoption de la GIFS, elle est aujourd’hui capable de livrer plus de 4 tonnes de semence d’arachide aux ONG internationales et gagner trop d’argent. Elle est capable de voyager à Dubaï et se payer le billet d’avion grâce à la richesse qu’elle tire de l’intensification agricole. Sur ce. « Pour moi, Catalist signifie espoir de vie grâce à l’agriculture intensifiée. Si Catalist était un nom d’une personne, je le donnerais à mon enfant. J’ai donné le nom de Sandra à ma fille en mémoire de l’agronome Sandra qui nous a enseigné la GIFS à travers ce projet ».

    Story collected and written By Roger Vutsoro

  • dessertes agricoles, des écoles et autres services sociaux devant contribuer au développement de la communauté congolaise.

    Des élections locales pièges pour les paysans ?La constitution de la république démocratique du Congo reconnait que c’est un droit et un devoir de tout citoyen de voter. Au Nord-Kivu, les élections se dérouleront à tous les échelons. Plusieurs cités ont désormais le statut de commune rurale. Et certaines agglomérations deviennent des villes, comme Oicha et Luholu. Luholu est une mise en ensemble de Kirumba, Kayna et Mighobwe. Kennedy Wema, journaliste et membre d’un think-tank de Pole Institute affirme que beaucoup de nord-kivutiens appréhendent mal les élections locales. « J’étais par exemple à Kirumba, au sud du territoire de Lubero. Là-bas, les gens sont contents à la seule idée qu’ils auront un maire de ville. Mais, quand je leur ai dit que les conséquences d’une ville, c’est aussi les taxes et impôts, c’est là qu’ils m’ont dit qu’ils n’en savaient rien. Car, pour eux, les impôts et taxes de la ville et de la commune, en plus de ceux de la province ou du niveau national, c’est nouveau. Autre chose, ce sont les chefs coutumiers à qui il sera donné des échevins. Il y a là des problèmes à venir car ces chefs de groupement, de secteur ou de chefferie sont des gens qui ne sont pas habitués au contrôle. Or ces assemblées locales auront pour rôle de contrôler la gestion de ces chefs. Si rien n’est fait, il y a péril en la demeure », annonce-t-il. Kakule Tsongo Baudouin, habitant d’Oicha, le chef-lieu du territoire de Beni, et président du conseil d’administration de l’IPAD, intégration des paysans agriculteurs au développement, affirme que les gens de cette partie du Nord-Kivu pensent déjà aux élections municipales et urbaines. En effet, Oicha sera une ville avec trois communes urbaines dont Mbimbi, Mamundioma. Dans cette agglomération comme dans d’autres de ce territoire meurtri par les rebelles islamistes ougandais des forces démocratiques alliées, ADF, la paix est le maitre mot. Ici, plusieurs personnes vivent de la terre. « Nous avons déjà commencé à réfléchir sur les élections locales mais jusque-là aucune personne pour candidater. Il est vrai que les taxes vont augmenter mais nous attendons d’être sensibilisés à ce sujet, dit-il. Nous écoutons les radios parler des élections locales mais nous voudrions que l’on vienne nous dire comment la vie politique va s’articuler car l’Etat ce sont les impôts et taxes. Et il y en aura à tous les échelons.» Du côté des chefs traditionnels, on déclare que ces élections locales ne seront pas la fin du monde. Bien au contraire, on apprécie d’ores et déjà le travail à avenir des échevins. Pas besoin de s’inquiéter outre mesure, affirme Saambili Bamukoka, le mwami de la chefferie des Watalinga en territoire de Beni. « Dans ma collectivité-chefferie, nous nous préparons aux changements qu’apporteront les élections locales.

    Communautés paysannes du Nord-Kivu et élections 2015-2016 : des changements en vue sur toutes les lignes2015 et 2016 sont deux années électorales en RDC. Au Nord-Kivu, comme partout ailleurs, des changements vont être vécus à plusieurs niveaux. D’une part, les paysans voudraient élire des députés capables de porter haut leurs revendications. D’autre part, certaines agglomérations vont devenir des villes ou communes rurales et des chefferies et groupements auront des organes délibérants.

    Dans leurs cahiers de charge, les routes aussi. On se demande où vont les fonds de FONER

    Selon Monsieur Kambale Wa Mulivulirwa La Mecque, habitant de Vitshumbi sur le lac Edouard et président de l’union des organisations producteurs agricoles membres de la FOPAC Nord-Kivu en territoire de Rutshuru, « le territoire de Rutshuru est compliqué ». « Même si nous nous choisissons quelqu’un comme notre porte-voix, nous en serons incapables. Cependant, nous ne nous avouons pas vaincu. Nous comptons nous réunir avec ceux de Rubare, Nyamilima, Vitshumbi, Ishasha, Kisharo afin de mettre au point nos stratégies. Nos problèmes sont légion. C’est notamment celui des champs. Les gens du territoire de Rutshuru sont accros à l’accaparement des terres. Ils achètent des champs auprès des chefs coutumiers pour en faire des plantations privées, ce qui impacte sur la vie des paysans. La personne que nous allons voter devra être capable de défendre notre cause. Car actuellement, nous n’avons personne pour plaider notre cause. Cette fois nous voulons élire un agriculteur car il comprend nos difficultés. Pour ce qui est du conflit interethnique, nos élus devraient en prendre en mains et pacifier les communautés. Nous voulons cette fois que les choses changent avec les élections à venir et que nous ayons des vrais représentants des communautés congolaises toutes confondues», déclare-t-il, visiblement confiant en l’avenir. Les représentants qui seront élus prochainement devront mettre au-devant les priorités de la population. Ce sont des routes de

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    Nous voulons vraiment que ces organes délibérants soient mis en place car nous avons dirigé l’entité assez longtemps sans l’appui de la population », assure le mwami Saambili Bamukoka. Cela avant de balayer la crainte de voir des conflits surgir avec le contrôle de l’action des chefs coutumiers. « Même à l’époque belge, le mwami était chef traditionnel et agent administratif. C’est dans ce sens-là que les bureaux administratifs des collectivités avaient été construits .Le chef n’a jamais dirigé seul, il n’est réellement chef que quand il est à côté de la population. Le contrôle n’est pas nouveau pour nous. Les échevins qui seront élus vont nous aider à mieux administrer nos entités territoriales décentralisées », conclue-t-il.

    Merveille Kakule Saliboko( AJAC Nord-Kivu)

    Deux assemblées générales de la FOPAC NK en une La fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo en province du Nord-Kivu, FOPAC NK, a tenu ses assemblées générales de 2013 et 2014 dans les enceintes du SYDIP ,syndicat de défense des intérêts paysans, en ville de Butembo du 12 au 14 mars 2015.

    « Je vous salue et vous félicite pour ce travail que vous venez d’abattre pendant 3 jours dans ce beau cadre du SYDIP », déclare Kawa Ndaghala, inspecteur urbain de l’agriculture, pêche et élevage à Butembo, à la fermeture des assises de la FOPAC NK en ce samedi 14 mars 2015. Le 12 mars, les délégués des organisations membres de la fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo en province du Nord-Kivu ont amendé et adopté le plan stratégique de la FOPAC NK couvrant la période de 2014 à 2020. Le deuxième jour, c’était l’assemblée générale 2013 alors que l’assemblée générale 2014 est intervenue le troisième jour. « Une telle situation n’a été vécue dans l’histoire du réseau. Pour une fois, deux assemblées générales des délégués ont été

    couplées, cela suite aux contraintes budgétaires », justifie Mbusa Lumalisa Achille, président du conseil d’administration de la FOPAC NK.

    Des rapports de différents organes

    Prenant la parole au cours de ces assises, Shamapfu Rwassa, secrétaire du conseil d’administration de la FOPAC NK, a informé l’assistance qu’au cours de l’an 2013 le réseau a acquis une parcelle pour le siège en ville de Goma. « Le territoire de Nyiragongo n’est pas représenté dans le conseil d’administration de la FOPAC NK par manque d’OPA en règle. Aussi, vivant désormais au Sud-Kivu, la présidente de l’union territoire de Rutshuru n’y siège plus. Le 11 délégué n’y est pas non plus car les jeunes agriculteurs ne l’ont pas encore élu », a-t-il renseigné dans son rapport 2013. Dans le rapport de 2014 de ce même organe, il est dit que la FOPAC NK est devenue membre d’EAFF, un réseau d’organisations paysannes de l’Afrique orientale et australe. Présentant son rapport avec les activités prévues réalisées, les résultats atteints, les difficultés rencontrées et leçons apprises, Etienne Mbakulirahi, secrétaire exécutif de la FOPAC NK, a fait savoir que « l’année 2013 a bien commencé. Mais au deuxième semestre, la guerre a rattrapé le Nord-Kivu avec le M23. 2014 a commencé avec l’anéantissement de cette milice dans la partie sud de la province, et au deuxième semestre au nord, la nébuleuse ADF a fait les siennes dans le territoire de Beni».

    Perspectives d’avenir

    « Depuis la création de la FOPAC, la courbe des cotisations n’a cessé de descendre alors que le nombre d’organisations membres n’a cessé de croître. Dans les différentes activités du réseau, la contribution de la FOPAC est faible », constatent les membres de la commission de contrôle. D’où, selon Etienne Mbakulirahi, le secrétaire exécutif de la FOPAC NK, il faut plancher sur l’avenir du réseau car une organisation incapable de se prendre en charge à 50% n’en est pas une. Et pour Mbusa Lumalisa Achile, président du conseil d’administration de cette structure, « il faut réfléchir sur la planification des activités jusqu’à 2020. Il est ici question de concrétiser le sacrifice supporté par l’organisation membre. Pour cela, elle doit être économiquement forte pour se libérer de l’aide financière extérieure. C’est notamment en mettant sur pied des activités génératrices des revenus comme autofinancement dans le cadre des coopératives.

    Avec ou sans soutien extérieur, nous devons tracer notre avenir au cours de ces assises, cet avenir dépend de nous ». Pour cela, il fallait définir les nouvelles stratégies de mobilisation des fonds. Les organisations membres doivent payer leurs cotisations au premier trimestre. Ces cotisations restent inchangées jusqu’à

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    la prochaine assemblée générale qui sera élective. Des élections, il y en a eu au cours de ces travaux. Ainsi, la commission de contrôle a renouvelé ses membres. Delphin Shirambere du SYDIP/Bweremana devient le président. Son secrétaire est Kamate Maelezo du SYDIP/Vitshumbi alors que Kakule Katembo du CENED/Kanyabayonga a été promu conseiller. Pour ce qui est des autres grandes lignes de ces assises, il faut noter avec Samson Kihundu, assistant technique, que parmi les 30 nouvelles organisations membres admises sous réserve en 2012, seules 20 sont viables. Les 10 autres seront donc écartées du réseau. A toutes les anciennes qui manquent à leurs obligations, il sera envoyé des lettres d’avertissement avant leur suspension du réseau.

    Merveille Kakule Saliboko( AJAC Nord-Kivu)

    Recommandations

    RESOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS DE LA 12ème ASSEMBLEE GENERALE DES DELEGUES TENUE A BUTEMBO, du 12 au 13 Mars 2015

    En date du 12 au 13 Mars 2015, il s’est tenu à Butembo, dans la salle de réunion de SYDIP, la 12ème AGD. Ces assises ont réuni 64 participants dont les délégués des 27 OPA, les agents de l’Etat, 3 présidents des Unions territoire, 10 présidents des Unions chefferie – secteur et le personnel de la FOPAC/NK ; qui ont pris les résolutions et recommandations suivantes :

    De l’adoption du plan stratégique 2014-2020

    1. L’AGD, après exploitation du rapport de l’atelier du plan stratégique tenu à Butembo, du 18 au 19 Décembre 2014, les participants ont adopté à l’unanimité le Plan stratégique 2014-2020 ;

    De la vérification du quorum

    2. Après vérification du quorum, les membres de l’AGD ont opté que les assises de la 12ème AGO se tiennent normalement vu que, conformément aux statuts de la FOPAC/NK à son article 29 qui stipule que l’AGO se tient valablement avec les 2 tiers des membres qui la composent et en règle avec les cotisations annuelles. 27 OPA sur 31 en règle des cotisations, soit 87% ont répondu à l’invitation ;

    3. L’AGD demande au CA d’examiner la faisabilité d’organisation ou non de l’AGD prochaine au siège de la FOPAC NK, c’est-à-dire à Goma où se trouve le siège social.

    Du niveau d’exécution des résolutions de la 11ème AGO

    1. L’AGD demande au Conseil d’Administration d’adresser une troisième et dernière lettre d’avertissement aux anciennes OPA en retard des cotisations de se mettre en règle. Celles qui ne s’acquitteront pas de cette obligation, le CA est autorisé de les radier.

    2. A) Les délégués des OPA en AGD recommandent de revenir à l’ancien système de libération des cotisations annuelles : 60$ pour les OPA se trouvant au niveau des chefferies, 120$ celles se trouvant au niveau de territoire et 250$, les OPA en dimension provinciale.

    B) Ainsi, les services rendus aux OPA seront proportionnels aux catégories de ces OPA. Celles en dimensions provinciales bénéficieront des services de la FOPAC NK plus que les autres.

    3. L’AGD recommande que les membres de COECA soient sensibilisés pour la prise en charge de l’Assemblée générale Extraordinaire qui sera convoquée par le Conseil d’Administration qui se tiendra dans la deuxième quinzaine du mois d’Avril 2015.

    4. Les délégués à l’AGD recommandent qu’un certificat de mérite soit remis à l’OPA qui paye ses cotisations dans le délai requis.

    5. L’AGD recommande au Conseil d’Administration de notifier les 20 OPA de leur acceptation comme membre de la FOPAC/NK sur 30 OPA qui avaient été acceptées sous réserve dans la 11ème Assemblée Générale des Délégués.

    6. L’AGD recommande aux administrateurs de la FOPAC/NK de visiter les OPA pour entendre leurs attentes de la FOPAC/NK et leur inculquer la vision, mission et objectifs de la FOPAC/NK

    7. Les délégués des OPA en AGD recommandent à la FOPAC/NK d’acheter un champ propre à MASISI à exploiter dans le cadre de l’autofinancement ;

    8. Les délégués des OPA en AGD recommandent à la FOPAC/NK de disponibilser les textes statutaires (Statuts et ROI) à toutes les OPA pour qu’elles maitrisent la vision, mission, objectifs et autres règlements du réseau.

    9. Après audition des rapports des différents des organes, les participants à la 12ème AGD ont adopté le rapport du Conseil d’Administration, du Secrétariat Exécutif, de la Commission de contrôle et de l’Audit externe.

    Ainsi fait à Butembo, le 13 Mars 2015

  • RESOLUTIONS ET RECOMMANDATION DE L’ASSAMBLEE GENERALE DES DELEGUES DE LA FOPAC NK TENUE A BUTEMBO LE 14 MARS 2015En date du 14 Mars 2015, dans la salle des réunions du SYDIP, il s’est tenue la 13ème assemblée générale ordinaire de la FOPAC NK, qui a réunie 71 participants dont les agents de l’Etat, délégués de 28 OPA, 3 présidents des Unions territoires, 10 présidents des unions chefferies/secteurs, le personnel de la FOPAC et d’autres invités.

    Au cours e cette assise, les participants ont pris les résolutions et recommandations suivantes :

    De la vérification du quorum

    1. Après vérification du quorum, les participants acceptent la tenue de la 13ème assemblée générale : 28 OPA sur 31 en règle de cotisation ont répondues à l’invitation ; ce qui représente 88%, conformément aux textes statutaires qui prévoient 75% de participation.

    De la présentation des rapports des organes

    2. Vue la situation d’insécurité qui prévaut sur toute l’étendue de la Province du Nord-Kivu, plus particulièrement en territoire de Beni ou plusieurs producteurs agricoles ont perdus leurs vie et d’autre Kidnappés et portés disparu, les participants recommandent la rédaction d’un mémorandum qui sera envoyé au gouvernement de la RDC pour le rétablissement de la paix et la sécurité sur tous les territoires du Nord-Kivu.

    3. En rapport avec le tracteur de la FOPAC abandonné à Kiseguru dans le territoire de Rutshuru, et dont le Secrétaire Exécutif informe que cet engin a été récupéré par le gouvernement provincial suite à la mauvaise gestion, les délégués en AGD s’indignent et réprimandent cette manière de gérer les biens de la FOPAC NK afin d’éviter la même erreur pour les prochaines occasions offertes.

    4. En rapport avec le fonds de commercialisation collective, les participants accordent un délai d’un mois aux unions chefferie/secteurs détenant ce fonds, pour l’élaboration des rapports y relatifs et les envoyer au CA en vue de lui permettre le suivi et la prise de décision.

    5. a) L’AGD recommande à la CCo élue au cours de ces assise de procéder au recouvrement des fonds de commercialisation collective qui trainent encore dans les OPA et les Union chefferie/secteurs ;

    b).une mesure de grâce de non remboursement de ce fonds est accordée à l’OPA UFEPDIP pour de

    difficultés de pillage de ses biens pendant l’exécution de ses activités de commercialisation en territoire de Rutshuru.

    6 .Après audition de différents rapports des unions territoire, du CA et de la C Co, le délégués participants à la 13eme AGO invalident les mandats de Mme TUGU Médiatrice administrateur de l’union de Rutshuru et Mme Alphonsine AZEKA de FOPRADI. Le CA est recommandé d’organiser les élections des nouveaux dirigeants dans ces entités.

    Des élections de la Commission de contrôle

    7. Après les élections de la C Co de la FOPAC NK, les producteurs agricoles ci-après ont été élus :

    1) Président : HABIMANA SHIRAMBERE Delphin

    2) Secrétaire : KAMATE MAELEZO

    3). Conseiller : KAKULE KATEMBO

    De l’adoption des rapports des organes

    8. Les participants à la 13eme AGO de la FOPAC ont adoptés à l’unanimité les rapports présentés par les unions des territoires, CA, Secrétariat Exécutif et la C Co pour l’exercice 2014.

    Ainsi fait à Butembo, le 14 Mars 2014

    L’insécurité foncière asphyxie les peuples autochtones

    Les Peuples Autochtones parmi lesquels les Pygmées sont victimes des discriminations de toute sorte. Celle qui se pose avec plus d’acuité est celle relative au droit à la propriété foncière. Cet obstacle ne permet pas la prospérité de cette catégorie de personnes étant donné que la chasse, la pêche et la cueillette perdent progressivement la vedette. A la base de ce problème d’accès à la terre, une certaine opinion évoque le nomadisme qui ne prédisposerait pas jadis les pygmées à la jouissance d’un tel droit.

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  • Ce mardi du mois de janvier 2015, le nommé Dudu Mobua Romain est assis sur le canapé installé devant sa maison de fortune. Il vient de passer 3 jours sans se rendre au champ. Pourtant, depuis un certain temps, il a déjà opté pour la culture du maïs, du manioc, du riz, des arachides et la culture d’autres vivres. Désolé, son rêve ne va plus prendre corps. Il pensait travailler en vue de récolter abondamment les jours suivants. L’homme a été chassé par un autre homme qui lui avait passé une portion de terre à cultiver. « Je viens d’être chassé de mon champ par un « piri » se réclamant propriétaire de la concession dont j’exploitais une petite partie. Quelques mois avant la récolte, j’ai été contraint à quitter mon champ. Ici chez nous, un « mbuti » peut cultiver un champ pour y être chassé quelques jours après. Cela ressemble à une sous-estimation dont nous sommes victimes de la part d’autres communautés avec lesquelles nous vivons », se plaint Dudu Romain qui habite Isigo-Matutu, cette contrée dans laquelle vivent les Bambuti en secteur des Bapere en territoire de Lubero. Dudu Romain ne décolère pas. « Et si je me venge en utilisant la violence, l’on taxera le mbuti de tous les maux », réagit cet homme qui se rappelle amèrement de la scène qu’il a vécue pendant qu’il était en train d’être chassé. Ils sont nombreux dans la région, les Bambuti qui ont désormais émis le souhait de vivre du champ. Mais, ils y sont découragés à cause de l’instabilité foncière. Dans d’autres villages, l’on voit des pygmées être chassés des champs en les qualifiant de voleurs qui n’ont pas droit à avoir des récoltes abondantes, on dirait qu’ils n’étaient pas humains ayant droit à vivre dans des conditions dignes.

    Insécurité foncière des pygmées, un défi à relever

    «Depuis l’époque coloniale jusqu’à ce jour, les pygmées ont perdu le contrôle de leurs terres par des mécanismes subtils, notamment l’expulsion, pour création et extension des parcs nationaux, la spoliation, pour installation des industries minières et autres carrières d’exploitation artisanale, l’interdiction d’accès aux forets classées « réserves naturelles », etc. Il ya aussi la poussée

    démographique consécutive à l’arrivée massive des étrangers sur le sol des Pygmées », analyse le Chef de Travaux Kahindo Kambalume, enseignant d’Histoire dans des institutions supérieures et universitaires de la ville de Butembo. Ainsi, selon ce scientifique, les peuples autochtones, sont-ils toujours confrontés au défi permanent d’accès difficile aux terres devant d’autres communautés tribales aussi laborieuses. « Nous avons déjà choisi vivre de la houe et de la machette, question de faire le champ. Sauf que nous sommes butés au problème de manque de champs. Ici chez nous à Bahatsa en localité de Kyavikere en territoire de Beni, nous nous en remettons aux chefs de nos entités de base en vue de nous tirer d’affaire », témoigne Kilyopa Laumba, un pygmée qui précise avoir passé plusieurs années en secteur de Ruwenzori. A partir de ce moment, il se dégage que le mumbuti veut tourner la page de la chasse et de la cueillette pour embrasser l’agriculture comme moyens de se valoriser sur le plan économique.

    Des progrès à consolider

    Face à ces défis énormes, l’Association Paysanne pour la Réhabilitation et la Protection des Pygmées, PREPPYG en sigle, se jette à l’eau. Elle a déjà peaufiné un certain nombre de stratégies pouvant permettre à cette catégorie de personnes d’être stabilisées sur une concession donnée. « La première stratégie consiste à la dotation d’un champ aux pygmées. Tout part d’un échange avec un propriétaire terrien qui finit à la longue par accepter que les pygmées travaillent sur une telle ou telle autre étendue. L’étape suivante consiste au bornage et à la dotation d’un titre foncier. De cette manière, les pygmées seront reconnus comme propriétaires avérés d’une terre donnée », explique Butelezi Kakevire, secrétaire exécutif de PREPPYG. A lui-même d’ajouter que la seconde approche vise à borner des espaces verts c’est-à-dire des forêts en faveur des pygmées. Dans cette logique, les pygmées réputés comme un peuple

    13Wakulima Amkeni No. 31 Mars 2015 - Mai 2015

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    attaché aux forêts de se sentir dans la possibilité d’en jouir comme il y a plusieurs décennies. Somme toute, la problématique foncière a déjà fait l’objet des préoccupations de plusieurs instances aussi bien nationales qu’internationales. Des efforts sont attendus être consentis en termes de juguler l’insécurité foncière. En attendant, l’opinion attend toujours le vote au parlement congolais de la proposition de loi portant sur la protection de peuples autochtones. A son article 42, il est stipulé que les terres reconnues come étant des propriétés des pygmées doivent leur être remises sans aucune autre forme de procès.

    Elie Muhindo et Patient Akilimali

    Avec le système d’information sur le marché des produits agricoles, le paysan est gagnantDepuis 2012, la fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo en province du Nord-Kivu, FOPAC NK, a mis sur pied le système d’information sur le marché des produits agricoles. Un système qui permet de stabiliser les prix et de mettre en confiance l’agriculteur et l’acheteur.

    « Le système d’information sur le marché des produits agricoles, SIMA, est un système qui permet de stabiliser les prix face aux spéculations. Il permet de mettre en confiance l’agriculteur et l’acheteur. Depuis que ce système a été installé à Oicha, il y a une amélioration sensible dans la fixation du prix des produits agricoles. Avant, il y avait des commissionnaires qui spéculaient beaucoup autour des prix. Aujourd’hui, celui qui est en face du paysan dans le marchandage est le vrai acheteur ; ce qui donne une bonne marge de manœuvre au paysan », affirme Kakule Tsongo Baudoin, habitant du chef-lieu du territoire de Beni et président de l’IPAD, intégration des paysans agriculteurs au développement, une organisation dont le siège est à Kyondo. Selon Kihundu Muse Samson, assistant

    technique à la FOPAC NK, ce système est une innovation dans le domaine agricole en province du Nord-Kivu. « Le relais de communication envoie par SMS les prix des denrées alimentaires du marché de son entité. Ces données sont stockées dans le serveur de la maison des télécommunications. A l’instant, les données parviennent au siège de la FOPAC NK. Et sur demande, les relais de communication accèdent à l’information pour publier, sur le tableau du marché local, les prix des denrées alimentaires dans les autres localités de la province », explique-t-il.

    Le paysan devient gagnant dans le marchandage des produits agricoles

    « C’est un bon projet car il permet au paysan de se fixer lui-même. A Vitshumbi où je réside, il n’y a pas encore de tableau mais à Kiwanja ce système facilite déjà la vie à tout le monde », s’enthousiasme Kambale Wa Mulivulirwa LaMecque, vice-président de l’union des organisations des producteurs agricoles membres de la FOPAC en territoire de Rutshuru. « Sur terrain, on a des tableaux sans données. Il faudrait que les informations du SIMA passent aussi par internet et les organisations des producteurs agricoles aient accès à ces données », recommande Kachelewa de l’ACPDI, action des communautés paysannes pour le développement intégré, qui œuvre dans les environs de Kipese en territoire de Lubero. « Ce système concerne-t-il toute la province du Nord-Kivu? Si oui, pourquoi il n’y en a pas dans la chefferie des Batalingi ? », s’interroge Kalikona Mukalangirwa Télésphore, président de l’union FOPAC dans cette collectivité du territoire de Beni. A quoi répond Mbakulirahi Etienne, secrétaire exécutif de la FOPAC NK : « C’est un programme qui concerne toutes les parties du Nord-Kivu. Pour ce qui est de l’internet, la connexion n’est pas disponible partout. S’il y a des endroits où le tableau est déjà installé mais que les données ne sont pas mises à jour quotidiennement, ces cas feront l’objet de notre attention et nous allons y pallier ». « Si le système d’information sur le marché des produits agricoles n’est pas encore arrivé dans la collectivité des Batalinga, c’est que la mise en place de ce programme est intervenue quand il y avait de l’insécurité dans ce coin », précise Kambale Kombi, président de l’union FOPAC territoire de Beni et membre du conseil d’administration de ce réseau d’agriculteurs au niveau provincial. Selon Kihundu Muse Samson, assistant technique FOPAC NK, « ce système a commencé de façon rudimentaire par des SMS ordinaires. La difficulté, c’était le manque d’espace dans le téléphone au siège, tellement les données sont nombreuses. Autre difficulté, c’était le

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    retour de l’information à la base. On a aussi pensé aux appels, gratuits cette fois. Les oreilles de la personne à l’appareil du siège en pâtissaient. Aujourd’hui, ces points négatifs ont été corrigés. » Reste à régler les derniers détails avec les techniciens de Airtel, la maison des télécommunications partenaire à ce système d’information sur le marché des produits agricoles car cette application est une conception de la fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo en province du Nord-Kivu.

    Jean Baptiste Musabyimana

    Lancement du plan d’action 2015 du Mega cluster maïs et manioc en territoire de Lubero Le plan d’action 2015 a été lancé dans le cadre du démarrage des activités du méga cluster Mais et Manioc en territoire de Beni. Il était question de partager les activités avec les Groupes d’Action et de Concertation des Actions dans les méga clusters, GACA en sigle.

    Pendant 4 heures, 29 personnes déléguées par les GACA et les acteurs qui interviennent dans la Zone du méga cluster ont participé à cet atelier de lancement. Au cours de cet atelier, Mr UDO, conseiller région des méga clusters accompagné de Mr Samson CHIRHUZA ont été reçus afin d’éclairer et faire comprendre le fonctionnement des méga clusters à la base et comment les acteurs peuvent s’en approprier en vue de lancer officiellement le plan d’action 2015.

    Quatre grands points ont été traités à savoir : la présentation de l’IFDC et du projet Catalist 2, le rappel de l’approche Méga Cluster, une brève présentation du plan d’action du méga cluster et un travail en carrefour pour l’élaboration du plan d’action des GACA et la discussion en plénière.

    Dans la présentation de l’IFDC et du projet Catalist 2, Mr Samson CHIZHUZA a donné une récapitulation de l’IFDC. Il a profité de cette occasion pour rappeler que l’important à mettre en avant plan dans les actions de l’IFDC est d’abord, généraliser la compréhension et l’adoption de l’utilisation des engrais dans un cadre de la GIFS en étudiant les mécanismes de l’externalisation pour diminuer le cout de production. Ensuite, multiplier les semences améliorées par des producteurs spécialisés des semences et renforcer l’innovation dans l’ajout de la valeur aux produits des acteurs. Enfin, aller jusqu’aux marchés sous régionaux : repousses, importation et achats aide alimentaire dans la sous-région et voir comment influencer les bénéficiaires indirects.

    S’agissant de la brève présentation du plan d’action 2015, Mme Désanges MASTAKI, a éclairé que la Méga Cluster coach mais et Manioc en territoire de Beni, a donné les objectifs économiques des acteurs, les défis opérationnels et stratégiques et les activités prioritaires à exécuter pour l’année 2015. Ainsi, les actions à mettre en œuvre sont le lancement des activités du méga cluster dans la zone avec en toile de fond le rappel des actions à mener par les acteurs et système de collaboration entre eux, l’apprentissage et application de la GIFS : installation de 90 champs de démonstration de maïs et continuité de 90 champs de manioc, la tenue de 4journées portes ouvertes sur la GIFS (dans 4 clusters), le renforcement des

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    capacités sur l’utilisation des bonnes techniques de transformation, conservation et conditionnement, la négociation des contrats stables et clairs auprès des propriétaires fonciers (chefs coutumiers et concessionnaires), la multiplication de semence de bonne qualité dans la zone du mégacluster (manioc et haricot), la tenue des réunions de concertation entre acteurs pour la recherche des marchés rémunérateurs, la promotion des initiatives locales d’ajout de la valeur aux produits agricoles, la collaboration avec les MUSO/IMF/COOPEC, constitution des épargnes et la mise au point des produits financiers adaptés au secteur agricole et le partage des défis du secteur agricole et formulation des propositions de politique sectorielle.

    Dans un autre registre, le plan d’action des GACA élaboré par les acteurs dans les carrefours s’est basé sur 4 grands défis sectoriels dont la sécurisation foncière, la réglementation fiscale, l’accès au crédit agricole et la compétitivité des farines importées face aux produits locaux.

    Pour relever ces 4 défis, des activités ont été planifiées. Au sujet de la sécurisation foncière, il a été décidé la formation sur la loi foncière soutenue par des thèmes transversaux qui ont été définis par les acteurs de la vulgarisation de la loi foncière. En ce qui concerne la réglementation fiscale, les uns et les autres ont émis le vœu de voir être tenue une formation sur l’identification de différentes taxes, la vulgarisation de la loi fiscale et le plaidoyer sur l’exonération des intrants agricoles et produits agricoles transformés. S’agissant de l’accès au crédit agricole, il a été convenu l’accompagnement des mutuelles de solidarité à l’instar, de la MUSO, l’AVEC et des IMF. Dans la même perspective, il importe aussi de sensibiliser les acteurs sur l’épargne et le crédit, ont soutenu les participants. a propos de la compétitivité des farines importées face aux produits locaux, il faudra initier les entrepreneurs au chape and lead, inventorier et diffuser les différentes taxes et former les intervenants sur quelle ils sont censés payer.

    Elie MUHINDO

    Les paysans du Nord-Kivu crient leur ras-le bol face à l’insécurité

    Réunis pendant 3 jours en ville de Butembo, les délégués des organisations paysannes membres de la FOPAC NK ne cachent pas leur inquiétude face à l’insécurité grandissante dans la province du Nord-Kivu et en appellent à une intervention urgente de l’Etat pour restaurer la paix.

    « La courbe représentative de la production agricole ne cesse de tourner vers le bas suite à l’insécurité grandissante dans notre province », constatent amèrement ces paysannes et paysans venus de différents territoires du Nord-Kivu. Venue de Goma, Me Sylvie Mwengesyali Moloke, membre de la ligue pour la solidarité congolaise, « depuis un certain temps, nous observons impuissamment les cas des violations des droits humains se répéter dans plusieurs entités du Nord-Kivu ».Durant ces dernières années, le carnage n’a cessé d’affecter la quiétude de la paisible population en ville et territoire de Beni. Le rapport de Kambale Kombi, président de l’union des organisations paysannes membres de la FOPAC en territoire de Beni, est sans appel. « Dans le temps passé, le soleil a tapé fort notamment à Kyatenga avec comme conséquence la sécheresse. Les conflits fonciers sont légion. La guerre sévit en territoire de Beni. L’insécurité bat son plein dans le secteur de Beni-Mbau et dans la chefferie des Batalinga. On dénombre plus de 450personnes tuées dans ce carnage et 950 kidnappées », précise-t-il. « A Kasugho et Bunyatenge règne une insécurité due à la présence des combattants des forces démocratiques de libération du Rwanda », déclare pour sa part la présidente de l’union du territoire de Lubero. Et pour Shamapfu Rwassa, président de l’union du territoire de Masisi et secrétaire du conseil d’administration de la FOPAC, « le système kidnapping ne cesse de dire son mot sut toute l’étendue de la province du Nord-Kivu. Plusieurs paysans sont victimes d’assassinats ciblés. Ces assassinats grandissants sont de diverses formes et appellations. C’est le cas du système Kabanga, ces morts par étranglement dans le territoire de Masisi où on dénombre aussi des cas d’enlèvements. Bref, les groupes armés continuent d’endeuiller et barrer la route aux paisibles paysans pour freiner les activités agricoles en province ».

    La paix au Nord-Kivu pour la relance de l’agriculture, c’est maintenant !

    Selon Mumbere Mastaki Simon, membre de l’association d’encadrement des paysans pour la majoration du revenu agricole au Congo, APEMECO, et co-auteur de la déclaration, cette situation a

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    plusieurs conséquences. « Une insécurité sociale et alimentaire, une faible production entrainant ainsi un déséquilibre dans la commercialisation des produits agricoles, un trouble mental, psychologique et vasculo-cérébral chez certains rescapés de ces cas macabres sans précédent », égraine-t-il. Les signataires de cette déclaration recommandent au gouvernement congolais d’afficher la ferme détermination de mettre fin à l’aventure et la barbarie des rebelles ADF, FDLR et tous les autres groupes armés de la région. Ils lui demandent, en outre, de prendre une mesure prioritaire d’accompagnement et protection de la population civile pendant les opérations de traque des FDLR et ADF. Autre chose, c’est le renforcement des mesures de lutte contre l’impunité. Les paysannes et paysans du Nord-Kivu réitèrent leur soutien aux démarches du gouvernement congolais pour le maintien de la paix et le développement en République Démocratique du Congo.

    Merveille Kakule Salibogo( AJAC Nord Kivu)

    Le 20ème Congrès du SYDIP se solde sur les élections du cadre dirigeant Le SYDIP est une organisation des producteurs agricoles structurée en organes syndicaux de la base au sommet. Ces organes sont dirigés par des comités (cadre dirigeants) composés de 7 personnes membres qui ont été élu pour un mandat de 5 ans une fois renouvelable conformément aux textes statutaires de cette organisation .En plus de cette nouvelle équipe dirigeante, le SYDIP veut renforcer le syndicalisme à travers des coopératives professionnelles.

    Après 5 ans du mandat des dirigeants qui ont été élus en 2010 au cours de différentes assemblées, les membres du SYDIP ont procédé aux élections de leurs nouveaux dirigeants. Au cours de son 20ème Congrès tenu du 25 au 27 Mars 2015, les dirigeants du SYDIP ont été élus en commençant par les comités locaux à la base jusqu’aux membres du CA appelé Véranda centrale.

    En effet, dans l’accompagnement de ses membres, le SYDIP veut améliorer le niveau économique de ces derniers et renforcer le syndicalisme. Ainsi, il réalise ses activités sous différentes approches dont la défense des intérêts professionnels des membres et le renforcement de son pouvoir économique.

    Depuis une décennie, le SYDIP, au cours des différentes réunions et ateliers de formation, oriente les thèmes sur la professionnalisation du membre en renforçant ses capacités de production agricole du point de vue quantitatif et qualitatif et par conséquent, l’amélioration de son niveau économique. Des formations techniques, des crédits rotatifs des semences et des géniteurs ont été octroyés aux membres pour qu’ils investissent dans

    les activités économiques rentables et qu’ils soient capables de se prendre en charge. L’idée, c’est de voir les membres libérer les cotisations du SYDIP sans difficulté ; comme le témoigne Mme KAVIRA MUTAHYA Marie-Jeanne. « Je suis membre du SYDIP depuis 12 ans dans le centre agricole de Munyakondomi. Avant d’adhérer à cette organisation, je me contentais de mes 50 kg de semence de pomme de terre, d’ailleurs que j’obtenais en divisant un tubercule par deux. Ceci ne m’apportait pas de revenus satisfaisants. Mais chez SYDIP, j’ai participé à plusieurs formations sur la culture de la pomme de terre et j’ai reçu un crédit semence de 500Kg de semence de pomme de terre que j’ai multiplié. Actuellement, j’ai 12 à 14 tonnes de semence disponibles pour mon champ de 4 hectares. Ce qui permet que je paie facilement mes cotisations annuelles» déclare Mme Kavira avec fierté.

    A ces propos, Mulango Masika du même centre agricole ajoute : « Nous recevons également des crédits des géniteurs. Les 8 chèvres que j’ai reçues en crédit m’apportent de l’engrais organique pour la multiplication de semence de pomme de terre. Résultat, je récolte 20 à 22 tonnes à l’hectare. Après la vente d’une partie de la récolte, j’arrive à stocker facilement 15 tonnes de semences dans mon dépôt et je m’acquitte facilement de mes obligations envers ma famille et mon organisation » s’appesantit Mme Mulango.

    Des renforcements des capacités et des échanges d’expériences avec les producteurs agricoles des provinces et des pays du monde incitent aussi les femmes paysannes du SYDIP à se lancer dans le choix des cultures économiquement rentables. D’après Mme KABINDO Françoise, ex présidente du département femme et productrice agricole dans le centre agricole de Mayimoya en territoire de Beni, les échanges et les voyages effectués en provinces et dans beaucoup de pays du monde ont changé sa façon de réfléchir. « Je suis mariée et mère de 4 enfants. A partir des expériences vécues pendant mes voyages, j’ai réalisé qu’il faut développer la culture du café et la culture du riz pour des raisons de rentabilité. J’ai reçu 5000 tiges de café que j’ai plantées. J’ai actuellement 1 hectare de café. Moi et ma famille, gagnons notre vie à partir de la culture du café et du riz. Le revenu mensuel est très satisfaisant » déclare Françoise tout en déplorant nonobstant, l’insécurité dans sa région de vie.

    Rappelons que depuis 2011, le SYDIP a focalisé son plan d’action sur l’approche économique dont les activités sont centrées sur la sensibilisation et la structuration des producteurs en entreprises coopératives agricoles localisées dans les centres agricoles : 14 coopératives déjà structurées dont 9 dotées des textes règlementaires et juridiques. De ce fait, le thème choisi dans le 20ème congrès pour être développé est : « Comment renforcer le syndicalisme à travers ses coopératives professionnelles pour les intérêts de ses membres » qui a été facilité par Mr Léopold Mumbere de VECO-RDC.

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    Mr Shamapfu Rwassa agriculteur de la banane et membre de la FOPAC NK au sein du SYDIP parle de COAME

    Mr SHAMAPFU RWASSA, agriculteur des bananes, membre d’une des OPA de la FOPAC Nord-Kivu, SYDIP, a présenté son expérience sur la création des coopératives agricoles au sein du

    Syndicat de Défense des Intérêts Paysans, SYDIP de la manière suivante :

    C’est depuis 2013 que le SYDIP a commencé à créer des coopératives et des MUSO dans ses douze filières pour augmenter le pouvoir économique de ses membres. « L’approche coopérative étant nouvelles, nous avons créé au début de l’année 2013 une coopérative dénommée Coopérative Agricole Mboko’Elame, COAME en sigle à Bweremana en territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu. Elle est composée de 28 membres dont 13 femmes et 15 hommes. Très rapidement, nous nous sommes convenus que chaque membre doit contribuer 33 régimes de bananes soit l’équivalent de 100 $ américains comme part sociale avec le but ultime de constituer un capital de 2800$ pour le démarrage de la COAMA ». Après avoir récolté les parts sociales des membres, on a atteint un montant de 1390$ qui a permis à la coopérative de commencer les activités de collecte et de la commercialisation collective des produits agricoles des membres. Après six mois la coopérative a profité des intérêts de 238$.

    Des crédits ont été octroyés aux coopérants d’une manière embrouillonnaire. Ce qui a diminué le capital de la coopérative agricole Mboko’Elame. Une année plus tard les membres se sont heurtés à plusieurs difficultés pour faire avancer et fonctionner correctement la coopérative COAME. Parmi elles nous pouvons confirmer que la plupart de coopérateurs ne fournissaient plus leurs produits agricoles à la coopérative faute de ne pas vouloir rompre avec leurs clients traditionnels qui proviennent dans différents centres urbains(Goma , Rwanda,…) en achetant à un prix élevé que celui de la coopérative. Aussi la coopérative a octroyé de crédit avant qu’elle soit solide(en maturité). Aussi la capacité des membres en gestion d’une coopérative n’a jamais été renforcée. Ainsi, certains membres n’ont pas voulu rembourser leurs crédit à la coopérative Mboko’Elame. Autre difficulté est que la coopérative d’Epargne et de Crédit, COOPEC IMARA, où étaient déposés les fonds de

    Pour gagner ce pari, 15 recommandations ont été formulées par les participants à ce 20ème congrès. En clair, les participants au 20 e congrès ordinaire du SYDIP, s’engagent à recouvrer eux- mêmes leurs divers crédits dans les divers centres agricoles du SYDIP tout en martelant que les récalcitrants soient ensuite traduits devant la justice. Ils ont aussi recommandé au délégué de la fédération agricole café de mettre par écrit le rapport de 2 campagnes caféières du champ de KISIMA et le transmettre le plus vite possible à la Véranda centrale. Dans un autre chapitre, il a été décidé que les membres se donnent l’habitude d’examiner quelques articles du R.O.I, des statuts, et du code de conduite du SYDIP dans des rencontres des organes a la base (comité local, centre agricole, secteur agricole) afin que les membres connaissent davantage leur organisation. Bien plus, les participants au 20e congrès du SYDIP se sont engagés à renouveler leurs cartes de membre conformément au délai connu. Et de décider de la poursuite des sensibilisations des membres et non membres sur l’adhésion aux coopératives afin que, après l’adhésion de non membres aux coopératives, ces derniers soient ensuite sensibilisés pour adhérer au SYDIP dans le but d’améliorer leur situation socio-économique. Ensuite, les membres se sont engagés à s’organiser en union coopérative conformément aux fédérations agricoles et ce, avec l’accompagnement technique du SYDIP. Les participants ont en outre prescrit aux coopérateurs de suivre les diverses étapes par lesquelles la coopérative doit passer pour être autonome. Enfin, lors du 20 e congrès du SYDIP, les membres se sont engagés à uniformiser leur contribution en raison de 5$ pour toutes les fédérations agricoles et 5$ pour les départements. La liste de ces recommandations n’est pas exhaustive. Le 20e congrès du SYDIP s’est clôturé sur une note de parfaite entente avec le goût de traduire en acte les recommandations-résolutions formulées par les participants.

    Elie Muhindo

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    la coopérative d’une valeur de 800$, est tombé en faillite. Il s’était aussi observé une incapacité notoire de la part des dirigeants de la COAME dans la gestion d’une coopérative agricole.

    Des réunions se sont multipliées pour la réorganisation de la coopérative. « Pour le moment, nous avons décidé de faire table rase et nous sommes en train de reconstituer un autre capital avec des membres crédibles pour redémarrer notre coopérative ». Tels sont les problèmes que traverse la coopérative Mboko’Elame. Ce qui nous a poussés de venir visiter la CAPAD, plus particulièrement ses coopératives et MUSO des membres afin de s’imprégner de leurs expériences surtout dans le fonctionnement des MUSO et coopératives. Nous espérons que ces expériences vont nous aider à bien maitriser et à implémenter l’approche MUSO et Coopérative dans nos organisations paysannes de la province du Nord-Kivu

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    Wakulima wa mgomba wa SYDIP Bweremana watembelea wenziwo wa RwandaMunamo tarehe 25 meyi 2015, wakulima wa mgomba kumi na watatu toka shirika SYDIP kituo cha Bweremana waliwatembelea wenziwo wa Rwanda ndani ya distrikti ya Rubavu huko Mahoko. Nia ya matembezi hayo, kufahamu namna gani kumewekwa utengeneo wa koperative ya wakulima wa mgomba,kujua teknologia nyipya za ukulima wa migomba na pia hizo mbegu nyipya zitoazo vitiki toka kilo100 hadi 258 na mwishowe kufahamu namna gani soko la migomba la pangiliwa. Kati yao kulikuwako wanawake wakulima wa migomba wawili walioshiriki matembezi hayo.

    Huko Mahoko, wakulima hao walipokelewa na mwenyekiti wa shirika Imbaraga tawi la mangarabi ya Rwanda, bwana Françcois Hakuzimana. Ilikuwa ni ndani ya office ya shirika hili ambapo kulikuwako pia watumishi na viongozi wa koperative COFAR (Coopérative des Facilitateurs Agricoles au Rwanda).

    Kwa kufungua kazi za safari hizi, bwana François alikaribisha wakulima toka DRCongo na kushukuru kwanza ushirikiano unaokaa kati ya shirika lake na hizo za maziwa makuu, yaani SYDIP na FOPAC. Alinena kwamba ni muhimu wakulima wan chi mbalimbali wabadirishe mawazo kwani magumu ya mkulima ni sawa. Akiendelea, alionyesha kwamba wakati kunapatikana njaa icnhini Rwanda, wakaaji wan chi hii huenda tafuta chakula DRCongo na hawa pia vile

    vile. «Nawahakikisha wakulima wenzangu, mara na mara kunawekwa matatizo kati ya siasa za chi zinazotengana mipaka, lakini kwa sisi wakulima hakuna mipaka. Chakula ni kwa kila mkaaji bila kubaguana. Na pia kisamunyu ao ndizi si chakula ya kabila Fulani ao ya wanainchi Fulani. Chakula ni kwa wote na ni kwa faida ya kila anayeihitaji», anena bwana François Hakuzimana.

    Baada ya kukaribisha wakulima hawa, bwana Shamapfu Rwassa, mkulima wa mgomba pia mwenyekiti makamu wa SYDIP alichangia na wakulima wenake wa Rwanda mambo mengi kuhusu SYDIP. Kwa kifupi ilionekana kwamba shirika hizo mbili zimeundwa kwa nia moja iliyo ya kutetea haki na faida za wakulima. Ni hapo, bwana Modeste,mwenyekiti wa COFAR alitowa pia neno lake akifurahishwa na kuwaona wakulima toka DRCongo hutembelea wenziwe wa Rwanda. Wakulima wengine kama bwana Munyagisenyi Emmanuel, nao waliwakaribisha wenziwo na hata, mkulima huu alifurahishwa na kuona yeye amejulikana kupitia gazeti wakulima amkeni ya FOPAC NK pa Kongo ya Kidemokrasia na hata wakulima kuja kumutazama jinsi gani anaendesha kazi zake za mgomba. Ni kwa furaha kubwa ndipo aliwatolea wakulima wa Kongo ya Kidemokrasia,mbegu ao rejet moja ya mgomba kwa kila mkulima kabla nao wajinunulie huko shambani mwake kwa pesa 500 za Rwanda.

    Baada ya maongezi haya kwenye offisi ya Imbaraga, wakulima walijielekeza ndani ya shamba la mkulima Munyagisenyi Emmanueli kwa kujionea jinsi gani shamba la migomba limepangwa vema kabisa. Humo walitazama aina tafauti ya migomba, kama FIA 17, FIA25 na Njali. Ni katika ka shamba hii ndipo wakulima wa SYDIP walipata mafunzo mengi kuhusu namna gani mbegu hizi nyipya zilipatikana,namna gani hutayarisha shamba na upandaji wa migomba hizo na faida gani iliyo katika mazao ya mbegu hizo nyipya. Ni kupitia mafunzo hayo ndipo wakulima wa SYDIP Bweremana waliuliza mengi kabla kurejea kwao Kongo ya Kidemokrasia kwa furaha na mipangilio nyipya ya mlimo wa mgomba.

    Jean Baptiste Musabyimana

    Se regrouper en MUSO, meilleure voie d’accompagnement économique des paysansDu 12 au 18 avril 2015, les délégués des organisations paysannes membres de la dynamique régionale des grands-lacs ont effectué un voyage d’échanges d’expériences au Burundi. Auprès de la CAPAD, confédération des associations des producteurs agricoles pour le développement, ceux-ci ont tiré des leçons sur l’approche documentée des mutuelles de solidarité, MUSO.

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    « Nous devons sensibiliser les membres de nos organisations pour qu’ils se regroupent en MUSO car c’est la meilleure voie d’accompagnement économique des producteurs agricoles », se sont résolus les délégués des organisations des producteurs agricoles de la dynamique régionale des grands-lacs après la visite à la CAPAD. Ceux-ci ont constaté que la mise en place des MUSO suscite l’intérêt des membres à s’acquitter de leurs cotisations. Mais, pour que les membres s’approprient la MUSO, il y a nécessité d’un accompagnement de proximité. Après avoir constaté que les MUSO fonctionnent différemment surtout par rapport à la cotisation des membres et à la gestion des intérêts, les visiteurs ont suggéré à la CAPAD de renforcer l’accompagnement technique de ces mutuelles de solidarité pour afin de les rendre professionnelles. Car, même si les membres de la CAPAD se sont déjà approprié l’approche MUSO et que toutes les MUSO visitées ne soient pas nouvelles, elles agissent toujours d’une manière traditionnelle.

    Fonctionnement d’une mutuelle de solidarité

    Au cours de ces échanges, Nsabiyumva Emery, chargé d’accompagnement des MUSO au sein de la CAPAD , a successivement présenté la genèse du lancement des MUSO par la CAPAD depuis 2008, la définition d’une MUSO en tant qu’une association à finalité lucrative et sociale des personnes qui se connaissent bien et qui décident de cotiser en vue de pourvoir à leurs besoins, de réaliser des activités génératrices des revenus et de s’assister mutuellement selon des règles établies par elles-mêmes . Cet animateur a également parlé de l’organisation d’une MUSO, son fonctionnement,

    l’état des réalisations des MUSO par rapport à l’évolution des cotisations et des crédits des membres de chaque MUSO et aussi l’évolution du nombre de MUSO dans toutes les provinces du Burundi et du nombre des membres dans les MUSO jusqu’en 2013. Cela, avant de conclure sur le vrai rôle d’une mutuelle de solidarité. A la création d’une mutuelle de solidarité, les membres mettent une mise pour la caisse verte et la caisse rouge. Les cotisations des membres constituent leur épargne. L’épargne est nichée dans la caisse verte. L’argent de la caisse verte circule entre les membres à travers les différents crédits. Le taux d’intérêt pour le crédit dépend d’une mutuelle de solidarité à l’autre. A la fin de l’exercice, l’intérêt ainsi généré est redistribué entre les membres. Alors que la caisse rouge intervient dans la solidarité et l’entraide mutuelle entre les membres.

    Dans la commune de Busiga, au Burundi, la mutuelle de solidarité Twibunganye a démarré avec 22 membres en 2008. De 5% comme taux d’intérêt sur crédit,

    cette mutuelle applique aujourd’hui un taux de 2%. Pour les perspectives de cette MUSO, les membres pensent avoir des machines de transformation telles que le moulin pour la transformation du manioc. Il faut signaler également que l’adhésion à cette MUSO est ouverte à tout le monde. Selon ses membres, cette MUSO contribue efficacement à l’amélioration des conditions de vie des producteurs du village en général. Etant donné qu’ils ont créé leur MUSO afin de ne pas alourdir la vie du producteur dans son financement des activités agricoles.

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    Success stories

    Seguye Evariste est membre de la MUSO Twibunganye : « Auparavant pour exercer un petit projet, je faisais recours aux usuriers pour qu’ils puissent m’octroye