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e Bureau: 78 Av. Walikale,Q. Himbi II, Commune de Goma en face de la mosquée Katindo, nº 30 Décembre 2014 -Février 2015 Le plan stratégique de la FOPAC NK pour 2014-2020: Les coopératives agricoles au devant de tout

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1Wakulima Amkeni No. 30 Décembre 2014 - Février 2015

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Bureau: 78 Av. Walikale,Q. Himbi II, Commune de Gomaen face de la mosquée Katindo, nº 30 Décembre 2014 -Février 2015

Le plan stratégique de la FOPAC NK pour 2014-2020: Les coopératives agricoles

au devant de tout

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Depuis Novembre 2013, la COAKI (Coopérative Agricole Kitsungu) produit des Chips en ville de Butembo. « Chips Kivu » est une marque qui a trouvé sa place dans les supermarchés et autres lieux de vente des produits agroalimentaires ; sa consommation ne cesse de croitre.

Entre deux rangées de bière, quelques paquets de Chips Kivu trônent tels des trophées. Nous sommes au café resto Tripoli, situé en face de la chambre de commerce de la FEC Butembo-Lubero, non loin du centre d’accueil joli rêve, sur la rue président de la république, en ville de Butembo. La patronne du lieu ; Maman Kimoto, nous explique que ses clients raffolent de ces Chips made in Butembo. Un peu plus au sud, sur cette même artère principale de cette ville, c’est le supermarché Jeryson « Nous écoulons facilement 20 pièces par jour. Les clients se présente » déclare Moise Paluku vendeur dans ce supermarché.

Un marché prometteur

Edité par FOPAC NKDirecteur de publication: Achille Mbusa Lumalisa Tel: +243 994196568

Rédacteur en chef: Jean Baptiste Musabyimana Email: [email protected] [email protected] Tel: +243 898048596, +243 994411011

Comité de rédaction: Tous les membres du CA FOPACLe Secrétaire Exécutif de la FOPAC Tel: +243 998623440

IFDC (Roger Vutsoro)Jean Baptiste MusabyimanaElie Muhindo pour le bureau de liaison de ButemboTel: +243 997123877 +243 998625497Email: [email protected]

Collaborateurs:Toutes les OPA membres de la FOPAC NK

Website: www.fopacnk.orgEmail: [email protected] [email protected]: +243 998623440

Cette publication est un appui d’IFDC

UhaririWakulima tujiunge ndani ya makoperative

Mwaka huu wa elfu mbili kumi na tano, munamo tarehe nane aprili, FOPAC NK itaeneza myake yake kumi na tatu tangu kuundwa. Uchunguzi unaokuwa tayari ni kwamba kazi zilizoendeshwa na FOPAC NK zimekuwa na lengo kubwa , hasa la kuwatetea wakulima, kuwafunza mambo kaza na kuwashirikisha pamoja hata na viongozi serikali ndani ya mikutano zao za kawaida kwenye sekta, teritoria ,jimboni na hata inchini. Na kwa leo utetezi huu ni tayari hata ichini mahali ambapo FOPAC NK ikishirikiana na shirika rafiki jimboni mbalimbali za nchi yetu kumewekwa CONAPAC. Mambo haya yote ni mazuri na ni sherti tuyazingatie. Sasa katika mwelekeo huu wa 14-20 yaani wa miaka sita zijazo, niya yetu ni kuwasindikiza wakulima kwa kujiunga pamoja katika makoperative mbalimbali za mlimo. Hapo tayari wakulima waungane pamoja ili waendeshe mlimo unaoweza watolea pia pesa. Umoja ni nguvu na kucha moja hiweze ua chawa! Hunena wahenga. Ijapo kuwa wakulima wanaendesha kazi zao, shida ni nyingi kwani mkulima binafsi hawezi jifalia bila kushirikiana na wenziwe. Ni kwa mfano, wakati hawa wakulima wanajiunga pamoja, watanunua mbegu nzuri pamoja, watalima pamoja, watanunua dawa pamoja na hasa kuwekeza mazao yao pamoja. Kila mmoja na mchango wake, ndipo kabisa faida itaonekana kuwa nyingi. Na mara na mara, imekuwa shida kwa wakulima kufikia mikopo. Lakini kwa wale wanaojiunga ndani ya ma koperative yao, imekuwa rahisi.

Achille Mbusa Lumalisa

Le « Chips Kivu » apprécié dans les supermarchés à Butembo

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« Mes clients s’intéressent aussi aux autres produits. Toutes les catégories de gens demandent les Chips Kivu. Je me rappelle que c’est une femme qui, la première était intéressée. Elle avait très bien apprécié ces Chips car elle en avait acheté en grande quantité. Elle est parmi les gens qui passent le message de Chips Kivu de bouche à oreille »enchaine Moise Paluku. Magistrat au Parquet près le tribunal de grande instance de Butembo, Aberi Rumaliza Florien apprécie aussi ces tranches de pomme de terre rondes, frites et salées. Désormais, à la place des biscuits et autres sucreries, ses enfants emportent Chips Kivu comme collation à l’école. Un autre consommateur rencontré au supermarché Alpha fonde son appréciation positive dans le fait que « Chips Kivu » est préparé de manière simple. Il est naturel à l’opposé des chips venant de l’étranger avec d’autres ingrédients tels que les oignons, ail. « Ce qui n’est pas de mon goût ».

Perspectives d’avenir

« Le produit a reçu bon accueil, affirme Jean-Claude Molo Directeur Gérant de la COAKI. Notre activité exige plus d’énergie électrique. Ce problème vient d’être résolu par IFDC. Et dans la prospection du marché, nous avons eu l’accompagnement du coach IFDC du megacluster pomme de terre, monsieur Jim Kalisa. On nous a ouvert la porte partout où nous sommes passés ». Cependant cet élan de la COAKI bute à plusieurs difficultés. « Le principal problème à Butembo, c’est l’énergie électrique. Si j’utilisais du courant électrique, le prix d’une pièce de chips serait en dessous de 500Fc que non lui appliquons sur le marché. Aussi, il nous faut un fonds déroulement pour permettre à la coopérative de satisfaire toutes ces demandes» poursuit Jean Claude Molo. Face à toutes ces contraintes, la COAKI a élaboré un plan d’affaire qu’il faut maintenant mettre en œuvre. « Cela nous permettra de répondre à temps à toutes les commandes, comme ce grand supermarché de Butembo qui est prêt à renoncer à l’importation des chips à condition de chaque fois lui livrer 300 cartons de chips Kivu », espère-t-il. Pour Jean-Claude Molo, Directeur-Gérant de la COAKI, il est permis de rêver : « Dans l’avenir, nous voulons installer une usine afin de répondre aux besoins de tout l’Est de la RDC. Pour cette année, prévisions sont de 12 tonnes. Avec une augmentation annuelle de 2 tonnes, nous voulons produire 18 tonnes à l’horizon 2018. Pourquoi ne pas exporter Chips Kivu dans toute la région des Grands-Lacs africains ? Nous croyons à ce rêve et nous devons le réaliser ».

La FOPAC Nord-Kivu met au point son nouveau plan stratégiquePour bien marcher, chacun a besoin d’une ligne de conduite. Or, se faire une certaine ligne revient à définir les priorités des actions pour éviter la perte de temps et des gaspillages inutiles. C’est ce qui justifie la tenue de l’atelier tenu du 18 au 19 décembre dans la salle des réunions du SYDIP

Pendant ces 2 jours, les représentants de la FOPAC/NK se sont mobilisés pour une vision commune. Mettre au point un plan stratégique qui est à la taille de cette fédération des organisations paysannes. Cette planification compte pour les années allant 2014 à 2020. Elle a commencé depuis l’année dernière par la collecte des éléments indispensables pour cette fin. Pour y parvenir, différentes sessions ont été réalisées pour la collecte des faiblesses, défis, événements malheureux et de problèmes auxquels la FOPAC/NK et ses OPA membres sont confrontées. Or, ces difficultés doivent trouver des solutions dans les années à venir. Cela, à travers une riposte proportionnelle à la menace qu’il faut à tout prix contrer. Au même moment, des forces, des événements heureux et de réussites ont été identifiés dans l’atelier de la revue institutionnelle de 2013 en vue d’envisager leur renforcement durant la prochaine période stratégique. Tous ces éléments positifs et négatifs ont permis de définir des stratégies d’amélioration du système de travail de la FOPAC/NK. En titre de rappel, le plan stratégique qui a expiré couvrait la période de 2010 à 2013 et était intitulé la « consolidation du mouvement paysan en RD Congo ». Son objectif global consistait à « contribuer à l’émergence et la consolidation du mouvement paysan congolais au niveau local, provincial, national et international ». Pendant l’exécution de ce plan, plusieurs résultats ont été atteints. On peut citer la mise en place de la CONAPAC (Confédération Nationale des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo) à laquelle la FOPAC/NK a beaucoup contribuée, la promulgation de la loi agricole dénommée « Loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture », l’accroissement d’environ 50 pourcents des OPA membres de la FOPAC/NK soit de 62 à 89 OPA, le renforcement des relations entre la FOPAC/NK et les autorités politico-administratives pour la défense des intérêts des petits producteurs agricoles, le lancement de la spécialisation des OPA et la professionnalisation de petits producteurs agricoles qui nécessitent encore un renforcement. Néanmoins, certaines faiblesses persistent encore

Voulez-vous faire vos comandes de chips, appeler au numéro +243993328194, +243825943522

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et d’autres défis ne cessent de se prononcer. C’est le cas de la grande dépendance de la FOPAC/NK vis-à-vis de l’extérieur à cause de quasi inexistence de fonds propres, les cotisations des membres qui sont très faibles et parfois libérées hors délai par les OPA membres, des services rendus aux OPA par la FOPAC/NK considérés comme insuffisants par ses membres, l’existence des OPA très faibles, incapables d’assurer leur propre autonomie de fonctionnement et dont les attentes vis-à-vis de la FOPAC/NK sont d’ordre financières sans oublier l’’insécurité généralisée sur plusieurs endroits en province ne permettant pas aux OPA et à leurs membres de vaquer paisiblement à leurs activités agricoles,…

Le savoir avant la décisionIl faut dire que cet atelier de la FOPAC Nord-Kivu a aussi permis l’identification des stratégies d’amélioration de la situation actuelle, non seulement en se limitant à la formulation des recommandations mais également en réfléchissant sur leur mis en œuvre. C’est ce qui a poussé les organisateurs à programmer une palette d’exposés qui a confirmé le caractère d’école du savoir à cet atelier de planification stratégique. Le premier exposé été présenté par Monsieur Samson KIHUNDU MUSE, l’AT de la FOPAC/NK. Celui-ci a entretenu les participants sur la visualisation d’une synthèse des forces, faiblesses et recommandations ressorties lors de l’atelier de la revue institutionnelle, de la dernière Assemblée Générale des Délégués et du profiling de la FOPAC/NK. Après cet exposé, les participants ont convenu de développer la stratégie d’implication des jeunes dans des activités agricoles rentables, s’interroger en profondeur sur ce faible taux des cotisations, faire le choix responsable des membres viables et qui croient à la vision de la FOPAC/NK avec lesquelles elle peut bien évoluer, renforcer la formation économique pour l’autonomisation et respecter des résolutions à l’exemple du versement des cotisations au premier trimestre de l’année. Le deuxième exposé a porté sur la synthèse du rapport de diagnostic de la FOPAC/NK. Au cours de celui-ci, Monsieur François KAKITSA a démontré que le diagnostic effectué dans la FOPAC était motivé par l’évaluation dans laquelle les forces, les faiblesses, les échecs, les causes, les manifestations, les milieux, et les pistes de solution sont très bien scrutés. Le troisième exposé a, quant à lui porté spécialement sur la restitution des résultats des activités d’évaluation de l’approche FACT présenté par madame Florence. Cette dernière a rappelé que le FACT est un outil de plaidoyer initié par AGRITERRA au sein des organisations paysannes dans le but de bien mener leurs actions de plaidoyer. Cette approche est basée sur la consultation des membres et repose sur 4 piliers à savoir : la consultation des membres, la recherche participative, la préparation de la proposition et la cartographie des alliés, et enfin la présentation de la proposition. Le 4e exposé a, dans le but de ramasser tous les desideratas au sujet de la planification stratégique, planché sur la restitution sur la définition des rôles de chaque organisation du type réseaux (FOPAC/NK et LOFEPACO), des coopératives (COAKI) et des OPA discutés et adoptés dans un atelier organisé par SYDIP en partenariat avec VECO-RDCongo a été attendu. Au finish, nous pouvons retenir que la planification stratégique de la FOPAC NORD KIVU fait état de l’obligation d’atteinte des résultats, le souci de la pérennité et de survie pour ramener les organisations à interroger l’histoire sur les raisons et la qualité des succès et des marges des progrès obtenus dans l’implémentation des activités. Cette planification se veut aussi un élément qui rappelle aux

organisations paysannes les 5 capacités de base qui ont fait l’objet de formation, de restitution de la formation du diagnostique de la FOPAC NORD KIVU et de la planification stratégique. Avec un accent à mettre sur la capacité de s’engager et d’agir, la capacité d’obtenir des résultats de développement, la capacité de se mettre en relation, la capacité de s’adapter et de se renouveler, la capacité d’assurer la cohérence. Tout compte fait, la FOPAC s’est déjà dotée d’un outil important bien agir et trouver des solutions aux différents problèmes qui persistent encore sur le terrain.

Elie Muhindo

Niek Thijssen, Luc Digonnet et Maliyasasa évaluent les actions de plaidoyer de la FOPAC NK selon l’approche FACT

Du 7 au 12 décembre 2014,une délégation d’Agriterra a effectué une mission d’évaluation à la FOPAC NK pour examiner les acquis et les résultats des actions de plaidoyer menées par cette fédération paysanne de la province du Nord Kivu au cours de la période 2013 -2014.

Durant leur mission, les évaluateurs ont eu des entretiens avec les paysans provenant de neuf organisations des producteurs agricoles membres de la FOPAC NK, ainsi qu’avec les dirigeants et l’équipe technique de la FOPAC NK, fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo en province du Nord-Kivu. Pendant deux jours, un atelier d’échange d’informations et de réflexion sur les actions de plaidoyer réalisées par la FOPAC NK a été organisé à l’Hôtel CAP KIVU, en ville de Goma. Des travaux en carrefours ont permis de relever les « batailles » gagnées, celles en cours et les actions que les membres de la FOPAC souhaitent qu’elles fassent objet de plaidoyer. Des échanges plus approfondis ont eu lieu dans des focus-groups homogènes .Cela a permis de se rendre compte de l’appréciation des actions de plaidoyer par les membres, les dirigeants et les agents de la FOPAC. L’équipe des évaluateurs s’est également dirigé dans différents coins de la ville de Goma pour se rendre compte du degré d’influence de la FOPAC vis-à-vis du pouvoir public et du secteur privé. Parmi les acteurs visités, notons l’entreprise MAÏZEKING,

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organisations paysannes les 5 capacités de base qui ont fait l’objet de formation, de restitution de la formation du diagnostique de la FOPAC NORD KIVU et de la planification stratégique. Avec un accent à mettre sur la capacité de s’engager et d’agir, la capacité d’obtenir des résultats de développement, la capacité de se mettre en relation, la capacité de s’adapter et de se renouveler, la capacité d’assurer la cohérence. Tout compte fait, la FOPAC s’est déjà dotée d’un outil important bien agir et trouver des solutions aux différents problèmes qui persistent encore sur le terrain.

Elie Muhindo

Niek Thijssen, Luc Digonnet et Maliyasasa évaluent les actions de plaidoyer de la FOPAC NK selon l’approche FACT

Du 7 au 12 décembre 2014,une délégation d’Agriterra a effectué une mission d’évaluation à la FOPAC NK pour examiner les acquis et les résultats des actions de plaidoyer menées par cette fédération paysanne de la province du Nord Kivu au cours de la période 2013 -2014.

Durant leur mission, les évaluateurs ont eu des entretiens avec les paysans provenant de neuf organisations des producteurs agricoles membres de la FOPAC NK, ainsi qu’avec les dirigeants et l’équipe technique de la FOPAC NK, fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo en province du Nord-Kivu. Pendant deux jours, un atelier d’échange d’informations et de réflexion sur les actions de plaidoyer réalisées par la FOPAC NK a été organisé à l’Hôtel CAP KIVU, en ville de Goma. Des travaux en carrefours ont permis de relever les « batailles » gagnées, celles en cours et les actions que les membres de la FOPAC souhaitent qu’elles fassent objet de plaidoyer. Des échanges plus approfondis ont eu lieu dans des focus-groups homogènes .Cela a permis de se rendre compte de l’appréciation des actions de plaidoyer par les membres, les dirigeants et les agents de la FOPAC. L’équipe des évaluateurs s’est également dirigé dans différents coins de la ville de Goma pour se rendre compte du degré d’influence de la FOPAC vis-à-vis du pouvoir public et du secteur privé. Parmi les acteurs visités, notons l’entreprise MAÏZEKING,

l’Inspection Provinciale de l’Agriculture, Pêche, Elevage et Développement Rural, la Coordination Provinciale de la Société Civile et le Secrétariat Exécutif du CARG (Conseil Agricole Rural de Gestion). Pour s’assurer que les déclarations recueillies en ville de Goma étaient confirmées par les membres à la base, la délégation des évaluateurs s’est rendue à Sake, en territoire de Masisi, pour rencontrer les paysans dans leur terroir. Des entretiens ont eu lieu et les paysans ont relevé des actions de plaidoyer de la FOPAC qui ont aidé à améliorer leur métier d’agriculteurs.

«D’une manière générale, l’impact des actions de plaidoyer de la FOPAC NK n’est pas négligeable. Compte tenu de l’âge de la FOPAC NK, de son environnement social et politique, du climat d’insécurité de la province du Nord Kivu, des difficultés de communication, la FOPAC NK nous est apparue comme une organisation paysanne forte, représentative, active et pertinente. Connue et reconnue comme telle, elle est devenue une actrice incontournable de la société civile. Son point de vue est pris en compte dans les domaines du développement agricole et rural», concluent les évaluateurs.

Des résultats encourageants

Pertinente, l’approche FACT (Farmers’ Advocacy Concertation Tool) proposée par Agriterra est utilisée par la FOPAC NK de manière intelligente. Cette organisation s’est approprié cette méthode et les résultats sont aujourd’hui indéniables. Ces résultats sont entre autres la revendication pour l’harmonisation des unités de mesure sur les marchés considérée comme gagnée, la lutte contre des barrières illégales. Ces deux « victoires » ont un impact réel sur l’amélioration de la vie des paysans, même si cet impact n’est pas encore mesuré de façon fiable ! Aussi le plaidoyer pour l’amélioration des routes de desserte agricole est perçu comme une revendication légitime de la part des décideurs. L’accès sécurisé à la terre a connu un relatif succès, mais l’action mérite d’être poursuivie notamment en ce qui concerne l’accès des femmes à la terre. La loi agricole dont la mise en application est en cours, le plaidoyer pour l’accès aux intrants agricoles à travers les campagnes agricoles par la distribution des intrants et semences de pomme de terre font la fierté de cette jeune organisation paysanne regroupant quatre-vingt neuf organisations paysannes de base. Le projet de défense des intérêts économiques des producteurs agricoles du Nord Kivu, par la FOPAC NK, vise l’amélioration des conditions de travail des paysans en rendant possible l’accroissement de leurs revenus à travers des actions de plaidoyer auprès des autorités en faisant usage de la méthodologie « FACT » (Farmers’ Advocacy Concertation Tool) et à la promotion de la dynamique coopérative paysanne.

Etre une organisation autonome

Une organisation qui se veut autonome devrait d’abord acquérir un certain niveau d’auto gestion. Pour amener la FOPAC à atteindre ce niveau, les évaluateurs ont émis une série des recommandations à savoir :améliorer la consultation avec la base et veiller aux enjeux nationaux et internationaux ;fournir des éléments tangibles, quantitatifs pour apprécier plus précisément les gains obtenus grâce au plaidoyer ;partager les

résultats positifs ; améliorer les fonds propres, un gage d’indépendance ;faire reconnaitre le métier d’agriculteur aux jeunes ;persuader l’Etat à adapter ses investissements du secteur agricole aux réalités de la région du Nord Kivu.

Florence et Jean Baptiste M.

La culture de la pomme de terre change la vie des producteurs à KirolirweSur la route Goma-Kitshanga, dans le territoire de Masisi, plusieurs hectares de terre sont mis en valeur pour la culture de la pomme de terre. Depuis janvier 2014, la FOPAC NK, en partenariat avec CORDAID, a lancé le programme de multiplication et d’insémination de la semence de la pomme de terre dans le petit Masisi, en région de Kirolirwe, un projet qui change la vie des producteurs agricoles.

A 40 km au nord de Goma, sur la route Goma-Kitshanga, dans le village de Kirolirwe en territoire de Masisi, des hectares de la pomme de terre font le boom et font l’objet de fierté de cette partie du côté de la « FERME ESPOIR », une ferme de la famille présidentielle. De tous les côtés du paysannat, ce sont des vaches et une bonne verdure de Kikuyu. Mais, quand on approche un peu du côté gauche du village de Kirolirwe, on découvre ce petit Masisi bénéficiaire d’un projet de multiplication et d’insémination de la semence de la pomme de terre avec un soutien riche de la FOPAC Nord-Kivu en partenariat avec CORDAID. Le programme de la multiplication et de l’insémination de la semence de la pomme de terre en territoire de Masisi a été lancé par la Fédération des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo, FOPAC NK en sigle, depuis janvier 2014 à Kirolirwe dans un village communément appelé petit Masisi. C’est sur le long de la route Goma-Kitshanga après le centre urbain de Sake. Ce projet qui connait un financement de Cordaid veut contribuer à la carence de la bonne semence de la pomme de terre dans cette partie de la province du Nord-Kivu en RDCongo.

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Cet ambitieux projet est réalisé à travers un accompagnement de onze moniteurs recrutés par la FOPAC NK et quelques stagiaires de l’UNIGOM, ISDR et d’ISEAVF Butembo. Ces jeunes agronomes sortis des universités sont fiers de la prestation qu’ils doivent aux producteurs de la pomme de terre de Kirolirwe en territoire de Masisi. « Notre travail nous procure la joie. D’abord la bonne collaboration avec les paysans de ce village et ensuite la réception de nos prestations. Ici, nous leur apprenons comment conduire la culture de la pomme de terre en respectant les bonnes techniques culturales. Et nous leur apprenons comment s’organiser en coopérative et surtout que la FOPAC NK a projeté une commercialisation collective de la pomme de terre en faveur de ses membres du territoire de Masisi. En bref, notre joie est de nous retrouver auprès des paysans après nos études agronomiques et de développement rural », affirme Monsieur Balimwambia Kambale, moniteur-agronome de la FOPAC NK. L’accompagnement de ces producteurs se fait en plusieurs étapes : d’abord la sélection des semences, le labour, le semi en ligne, épandage d’engrais, les techniques de pulvérisation, le suivi journalier des plants malades et finalement le défanage avant la récolte.

Une bonne pratique partagée

Depuis la mise en œuvre de cet accompagnement, les producteurs de la pomme de terre à Kirolirwe appliquent mieux les leçons et techniques dispensées par les moniteurs de la FOPAC NK. Dans leurs propres champs, ils sèment en ligne, font aussi l’épandage d’engrais organiques. « La production s’accroit petit à petit depuis que nous avons changé notre manière de cultiver la pomme de terre. Et d’ailleurs, les animateurs de notre coopérative nous apprennent beaucoup de choses sur la préparation de compost et fumier. Et sur les 50 membres de la coopérative, 42 ont pris l’option de pratiquer l’élevage des moutons et chèvres pour avoir la bouse à portée de main », témoigne Monsieur Maneno. Ce programme vise à observer toutes les interactions autour de la pomme de terre, identifier les potentialités et contraintes, expérimenter des solutions face aux problèmes de production en vue de choisir l’itinéraire technique le plus prometteur et conduire une culture saine de la pomme de terre et de faciliter ainsi l’apprentissage et l’intégration raisonnée des nouvelles techniques de production agricole, tout en tenant compte à la fois des capacités des producteurs et productrices et des ressources accessibles liées à la zone de production.

Jean Baptiste M.

Des moniteurs agronomes pour conseiller les paysans

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7Wakulima Amkeni No. 30 Décembre 2014 - Février 2015

La fédération des organisations des producteurs agricoles du Nord-Kivu, FOPAC NK, a procédé, mercredi 21 Janvier 2015, à Karuba et Rubaya, en territoire de Masisi, au lancement du projet de développement de la filière pomme de terre en faveur des producteurs de la pomme de terre membres de GEASE et d’UPADERI. Un projet s’inscrivant dans un vaste programme d’accompagnement des organisations paysannes panafricaines dont la FOPAC NK, à travers EAFF, Eastern Africa Farmers Federation.

En ce mercredi et jeudi 21-22 janvier 2015, le décor est planté dans quelques localités du territoire de Masisi, en province du Nord-Kivu. Plusieurs centaines de personnes sont à Karuba pour une ambiance tout en couleur, le lancement du projet SFOAP. De leur nombre, 200 producteurs membres de la GEASE et d’UPADERI en provenance de Karuba, Lushoa, Murambi, Ngungu, Humule et Kalangala prennent part à ce grand rendez-vous. Après la présentation de participants, l’autorité locale, chef de groupement de Karuba, Monsieur Muleyi Kubuya s’adresse à la foule. Et d’emblée, il remercie la FOPAC NK pour cet appui en faveur des producteurs de son entité. « La pomme de terre est l’une de spéculations qui génère plus de revenus en territoire de Masisi. En tant qu’autorité locale, j’invite les bénéficières de prendre ce projet en main. Car avec la pomme de terre, nous pouvons bouter dehors la famine », appelle Muleyi Kubuya, chef du groupement Karuba en territoire de Masisi.

Un projet apprécié à Karuba, à Kirolirwe aussi !

Le projet d’accompagnement des producteurs de la pomme de terre est aussi apprécié à Kirolirwe, autre agglomération du territoire de Masisi. Ici, les bénéficiaires du projet SFOAP ont effectué une descente pour échanger avec ceux du projet de la multiplication et de l’insémination de la semence de la pomme de terre, projet appuyé par Cordaid depuis 2014. Madame Riziki Bernadette est une agricultrice membre de la GEASE mais qui pratique aussi la culture de la pomme de terre à Kirolirwe. Elle est enthousiaste avec l’arrivée de ce nouveau projet. « Je suis témoin des activités

de la conduite de la culture de la pomme de terre, faites par COAMA, Coopérative agricole de Masisi, une nouvelle coopérative bénéficiaire du projet FOPAC-CORDAID. Ces champs avec des techniques culturales plus professionnelles me rassurent quant à l’avenir meilleur de cette culture si économique en territoire de Masisi. Je compte sur l’expérience de Kirolirwe pour la réussite de ce nouveau projet que nous amène la FOPAC Nord-Kivu ici dans nos villages de Karuba-Ngungu-Rubaya-Matanda», tien-elle à dire du fond de son cœur. Monsieur Etienne Mbakulirahi, Secrétaire Exécutif de la FOPAC Nord-Kivu, a présenté le contexte dans lequel s’inscrit le projet ainsi que les activités prévues et les résultats attendus. Il faut noter l’installation de vingt champs écoles, l’animation coopérative, l’organisation des études sur le niveau de satisfaction des membres à la base et celle de la commercialisation de la pomme

Lancement du projet SFOAP en territoire de Masisi

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de terre dans les marchés de la province du Nord-Kivu, l’accompagnement technique des producteurs agricoles, la production des outils de vulgarisation agricole et la réalisation d’un documentaire vidéo.

Et au finish, les producteurs accompagnés devront se structurer en coopératives agricoles. Ce projet, qui arrive à point nommé, est financé par EAFF, Eastern Africa Farmers Federation, en partenariat avec la Commission de l’Union Européenne, la coopération Suisse au Développement, le Fonds International pour le Développent de l’agriculture et l’agriculteur Français pour le Développement International. Ce programme de renforcement des organisations paysannes d’Afrique résulte du dialogue entre les dirigeants africains des organisations paysannes régionales et nationales et la Commission européenne afin de trouver des moyens nécessaires pour soutenir directement les programmes communautaires tout en visant un renforcement des capacités des organisations paysannes dans leurs systèmes institutionnel et économique.

Jean Baptiste M.

IFDC-LOFEPACO, partenariat avantagent aux agriculteurs de la région de Kasindi

A 3 kilo mètres de la localité ougandaise de Mpondwe situé de l’autre côté de la frontière congolo-ougandaise, se trouve le grand dépôt de la LOFEPACO à Kasindi/

Lubiriha, où est entreposée la production du megacluster riz-kyatenga dans le territoire de Beni.

En entrant dans l’entrepôt de la LOFEPACO à Kasindi/Lubiriha en térritoire de Beni, Jean Katembo Mambeya, gérant du lieu, fixe d’entrée de jeu nos lanternes. « Dans le cadre du partenariat IFDC-LOFEPACO, il y a la GIFS, gestion intégré de la fertilité du sol, depuis 2010. La saison passée, on a utilisé cette technique sur quelques champs de démonstration, Shamba-mwalimu, de 1 are. Nous avons 31 animateurs et chaque animateur s’occupe de 3 champs de démonstrations. On nous a livré un stock de 5 tonnes d’engrais chimiques l’an passé. Les producteurs viennent acheter ces engrais. Il nous reste une provision de 2 tonnes pour la petite saison» dit-il. Mais ce n’est pas tout. « Nous appuyons les producteurs agricoles en semences améliorées de riz. Nous leur apprenons les techniques agricoles pour bien utiliser les engrais, comment entretenir les champs, comment soigner le riz après récolte pour l’amener au dépôt » poursuite Jean Katembo Mambeya. A part la GIFS, le partenariat/IFDC-LOFEPACO a amené en ces lieux du territoire de Beni, une trieuse, trois semoirs dont deux restent à Ndaranyi. « Avant, les producteurs utilisaient la houe. Aujourd’hui ils éprouvent aussi des difficultés à utiliser ces semoirs » explique-t-on ici. Il y a aussi une batteuse, une décortiqueuse. « Avant l’arrivée de cette décortiqueuse, les paysans utilisaient 3 décortiqueuses appartenant à des particuliers. Mais le prix était inaccessible», affirme Jean Katembo Mambeya, technicien en développement rural. Une autre machine, c’est un motoculteur se trouvant à Ndarayi ; un engin bon pour les terrains marécageux. « Il y avait beaucoup de marécages ici », nous lance-t-on. Un peu portant, le rendement a doublé

Le warrantage, une sorte de crédit paysan.

« Dans le cadre du projet Catalist II de IFDC, nous avons été formé au Warrantage. La technique est simple. Tu as produit du riz. Tu l’amènes au dépôt où le magasinier te donne le certificat d’entreposage. Tu amènes ce certificat à la CECAFEP et on te sort l’argent. Le plafond à ne pas dépasser par sac, c’est 25$ avec comme taux d’intérêt 3$ pour 3 mois », explique Jean Katembo Mambeya. Le montant est coupé à la source lorsque le riz entreposé a trouvé preneur. Le principal acheteur du riz de Kyatenga, c’est la BRASIMBA qui l’a certifié de bonne qualité.

Cette entreprise brassicole basée en ville de Beni achète le sac de 100Kg à 78$. « Dans le contrat 2014, la LOFEPACO a livré 100t de riz à la BRASIMBA. Cette année, on a encore une commande de 100t à honorer. Quand la moisson est bonne, tout le riz peut venir d’ici » , déclare le gérant de l’entrepôt de la LOFEPACO à Kasindi/Lubiriha. Pour la saison 2013-2014, il a été entreposé 1650 sacs de pady, un sac pesant 105Kg.

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L’excédent trouve son explication dans le fait qu’il n’y a pas de balance dans les champs. Un sac se calcule en termes de 7 mesures de bassin plastique. En décortiquant les 105 Kg de pady, on obtient 75 à 80Kg de riz blanc qu’on emballe ensuite dans des sacs BRASIMBA de 50Kg pour expédition.

Dans l’autre pièce de cet entrepôt se trouve la décortiqueuse ZACCARIA qui donne 3qualités différentes de riz blanc. « L’an passé VECO nous a doté de cette machine. La première qualité, c’est du riz entier qui sera vendu dans les boutiques urbains. Dans un emballage de 25Kg. LOFERIZ reste un projet. La deuxième qualité ira à la BRASIMBA. La troisième qualité se perd dans le son de riz pour les autres sortes de décortiqueuse », s’enthousiasme Ghislain Kitambala Muhindo, travaillant à l’entrepôt de la LOFEPACO à Kasindi : Machiniste, Isaac Muhindo Kasomo, a reçu une formation au système d’usage de cette machine. « Nous décortiquons 5 sacs de pady par heure. C’est encore l’essai car nous devons faire les réglages pour chaque grain », explique-t-il. En première position sort la balle de riz avant le son de riz, entre les deux extrêmes on trouve les 3 qualités de riz

Jean Baptiste M.

Des séances de capacitation sur l’analyse d’une demande de crédit agricole ont vécu à Butembo

Différents acteurs travaillant dans le secteur de microfinance ont été formés sur cette matière. L’agriculture étant l’un de secteurs clés du pays, il a intéressé l’IFDC de briefer ces acteurs pour la prospérité des mega-clusters appuyés par cette organisation. Cet atelier s’est soldé sur une note de recommandations qui nourrissent d’espoir.

Nous sommes à Butembo, une ville du Nord-Kivu. Ici, du 18 au 20 Décembre 2014, l’IFDC dans son projet Catalist II a organisé un atelier de formation sur l’analyse d’une demande de crédit agricole. Cette formation s’est tenue à l’Hôtel Auberge de Butembo. En toile de fond, la formation étant adressée à des professionnels du crédit ayant une expérience avérée et diversifiée. Ces assises ont connu au moins 3 grands moments-clés. En clair, une compréhension commune de la problématique du financement des chaines de valeur, un partage d’expérience relative aux procédures de demande, d’analyse, d’octroi et de suivi du crédit à partir desquelles une nouvelle connaissance sera construite et la formulation participative d’un outil d’analyse d’une demande de crédit agricole. L’objectif principal poursuivi par cet atelier était de contribuer à la réalisation de la mission que l’IFDC s’est déjà assignée dans la région. Il est question ici de promouvoir l’agri business et de faciliter l’accès au financement pour les petits producteurs et l’ensemble des opérateurs du secteur agricole. Dans cet atelier, l’idée pour l’IFDC c’est que les participants changent positivement d’attitude à l’égard de petits producteurs agricoles, et seront favorables à l’avenir à l’octroie du crédit à toutes les catégories d’acteurs des chaines de valeurs agricoles. En effet, il existe un constat amer qui fait remarquer que plusieurs producteurs n’ont pas encore accès au crédit agricole de la part des coopératives financières. Ces dernières semblent toujours hésitantes à livrer facilement ce genre de crédit. « Mon cher, le crédit agricole est risquant. Vous pouvez évidemment vous décider de prêter une quelconque somme aux paysans qui espèrent rembourser après récolte. Mais, dans la suite, on peut vous faire entendre que les cultures ont été décimées par une maladie ou encore des intempéries se sont invitées pour détruire ces cultures. Dans ce cas, vous ne saurez plus comment évoluer », se dédouane un opérateur dans le secteur de micro finance qui hésite encore à donner du crédit agricole.

Changer la donne

Dans la logique de traduire en acte les objectifs poursuivis par l’IFDC, le groupe ciblé dans la formation tenue à l’hôtel Auberge pour plancher sur l’accès aux services financiers agricoles était constitué du staff et des dirigeants des Institutions des Micro Finance, des COOPEC établies dans les Pôles d’Entreprises Agricoles (PEA), retenus dans le projet Catalist II en Territoires de Beni et Lubero. Ces institutions de micro finance n’ont pas été choisies au hasard. Avant d’en inviter une, il a fallu se rassurer qu’elle s’intéressés au crédit agricole. Il s’agit ici donc de la COOPEC COODEFI, agences

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de Butembo, Beni, Kasindi, la CECAFEP/Butembo, la COOPEC MECRE/Beni, la COOPEC/ LA SEMENCE, la COOPECO/Lubero, Beni, Oïcha, la COOPEC-UDEV/Butembo, la COOPEC-Le grenier/Butembo, la LBC/Butembo, PAIDEK/Butembo et la COOPEC CCRD/Kipese. Chacune de ces IMF a été représentée par un dirigeant membre du CA ou de la Commission de contrôle et d’un membre du personnel chargé du suivi du crédit. Cet atelier de formation a été modéré par Mr Jean-Louis NZWEVE, Chargé de financement rural à l’IFDC. La facilitation a été assurée par les chargés du suivi du crédit présents dans l’atelier. En fait, l’IFDC (International Fertilizer Developpement Center) exécute dans la Région des Grands Lacs, depuis 2010 le projet Catalist I et ensuite II. Son objectif est de développer des Pôles d’Entreprise Agricoles viables et prospères. La stratégie de IFDC consiste à faciliter la mise en relation des acteurs, entre producteurs et fournisseurs d’intrants d’une part, et entre opérateurs des chaines de valeurs agricoles (producteurs, distributeurs, transformateurs des produits agricoles) d’autre part. Sa stratégie consiste également à impulser une dynamique de concertation entre les professionnels du secteur agricole et les services publics ou privés d’appui au secteur afin que tous abordent dans la solidarité les défis de l’agri business. L’un des défis de l’agri business est justement l’accès au financement. En effet, le crédit agricole souffre de quelques préjugés. De manière générale, il est considéré comme très risqué. En conséquence, les institutions financières l’abordent avec beaucoup de prudences voire avec méfiance, bien qu’il porte sur un secteur socioéconomique hautement stratégique dont dépendent le revenu de la grande partie de la population, les paysans, et l’alimentation de la population entière. Cette prudence explique la raison pour laquelle les petits producteurs agricoles sont exclus et moins considérés du marché financier. Pour contourner cette difficulté, les populations rurales structurent des groupes solidaires d’épargne et de crédit. Elles prennent diverses nominations : Tontines, Associations villageoises d’épargne et de crédit, AVEC en sigle ou encore mutuelle de solidarité, MUSO. Ces groupes se fondent sur les sociabilités et les modèles de gouvernance traditionnels. Il existe un vaste mouvement de groupes solidaires d’épargne et de crédit dans le rayon du Nord- Kivu, précisément en Territoire de Beni-Lubero. Ils Sont structurés autour des organisations d’appui et de promotion des mutuelles de solidarité. Nonobstant, à elles-seules, elles ne peuvent rien de grand dans le cadre de la promotion du secteur agricole. Dans cette région, des Coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC) et des Institutions de micro finance (IMF), à l’instar des COOPEC-CECAFEP et COOPEC- LE GRENIER, affichent leur spécialisation en crédit agricole. D’autres clament l’octroi du crédit agricole dans la panoplie de leurs produits financiers offerts à leur clientèle. Il en est de même des Banques telles que la RAW BANK et la LBC. Pourquoi alors les producteurs et autres acteurs des filières agricoles se plaignent-il de leur exclusion sur le marché financier ? « Il nous semble qu’il règne sur le marché financier une asymétrie de l’information entre l’offre et la demande. D’un coté, les demandeurs de crédit agricole ne seraient pas informés de toutes les possibilités offertes par les COOPEC/IMF. De l’autre coté, toutes les institutions financières n’auraient pas une expertise suffisante pour

atteindre le marché potentiel que constitue l’agri business. Opérant en général en milieu urbain, elles octroient très peu de crédit rural. Or, qu’il soit agricole ou pas, le crédit est octroyé sur base du besoin de financement et de la solvabilité de débiteur. Au delà de la simple expression du demandeur, ce besoin est objectif parce qu’il se dégage de l’analyse des états financiers de l’entreprise. La solvabilité, quant à elle, dérive de la rentabilité du business à financer et de la bonne foi de l’emprunteur. En conséquence, l’essence du management du crédit se trouve d’une part dans l’analyse et l’estimation des niches rentables ou des risques inhérents à l’activité et d’autre part dans le suivi », appuie Jean-Louis NZWEVE qui se veut convaincant dans ces arguments.

Des indices pour faire décoller

Au cours du 1er semestre 2014, pendant les travaux préparatoires de la planification des méga clusters agricoles (atelier de lancement des MC), IFDC avait reçu, de part de quelques COOPEC/IMF, la demande d’appui pour le lancement de nouveaux produits financiers, notamment le guichet mobile pour l’épargne rural et l’extension du crédit-warrantage. A l’occasion d’une séance du Conseil Consultatif du projet Catalist II, une autre COOPEC a annoncée une étude expérimentale de faisabilité du crédit aux producteurs agricoles et a sollicité l’appui technique d’IFDC, pour outiller son personnel. Dans la logique de consolider la logique qui commençait à naître, les thèmes de l’atelier de formation ont été animés par des experts dans le crédit agricole, principalement des agents chargés du suivi du crédit dans les COOPEC/IMF et Banques. Le projet IFDC/Catalist II et son approche du financement rural, par Mr Samson CHIRHUZA de l’IFDC, la problématique du financement des chaines de valeur agricoles par Jean Louis NZWEVE de l’IFDC, l’Expérience de mobilisation ou collecte de l’épargne rurale : Exemple de la CECAFEP par Marlène Masika, gérante de cette coopérative, la procédure d’analyse d’une demande de crédit : Exemple de la COODEFI et l’ex COECA : par Mr SAASITA (COECA), le suivi et le recouvrement d’un crédit : Exemple de la PAIDEK et MECRE, Elaboration d’outil d’analyse d’une demande de crédit : le Plan d’affaire : par Moise NDEKESIRI de la COOPEC IMARA, le business plan financier ou plan de financement : par l’Assistant MUKUTE (UCG), le suivi du crédit agricole en milieu urbain : par Mr KASHIMOTO de la COOPEC Le Grenier. Cette formation sur l’analyse d’une demande de crédit agricole a abouti à la mise en place d’une proposition des stratégies de mobilisation de fonds de crédit agricole en court, moyen et long terme. Cette mobilisation devra se faire au niveau local, national et international. Pendant ce temps, l’IFDC a des axes précis pour manifester sa contribution dans le financement agricole. L’IFDC s’évertuera à faire comprendre au demandeur de crédit que le crédit agricole exige que les institutions financières comme les acteurs des chaines de valeurs aient une même compréhension des exigences de l’agri business. Il organisera des formations avec comme cibles les dirigeants des MUSO/IMF/COOPEC pour contribuer à la maitrise du crédit agricole. L’IFDC attend aussi faciliter les conventions entre acteurs pour le développement du financement à l’intérieur de la chaine de valeur.

Elie Muhindo

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L’agriculture résiste à l’insécurité en territoire de Beni

Depuis 3ans, le territoire de Beni vit la guerre contre les rebelles Ougandais de l’ADF. Ces islamistes sèment la désolation sur leur passage, tuant à la machette la paisible population. Plus de 370 personnes ont été guillotinées, 970 kidnappées par la nébuleuse ADF. Ce qui pousse les producteurs agricoles à quitter leurs champs.

Il y a des rebelles dans la partie Est du territoire de Beni en secteur de Beni-Mbau et chefferie de Watalinga. Pourtant, c’est la zone fertile. Bilimani est une zone volcanique dans le groupement Bambula-Kisiki, en secteur Beni-Mbau. «Là-bas, on produisait de l’huile de palme, du café, cacao, riz, manioc principalement à part le haricot. La population a fui cette région pour se retrouver à l’ouest où elle a été prise en charge dans des familles d’accueil à Samboko, Mamove, Boueti/Nord-Kivu. Mais depuis septembre 2014, il y a aussi des carnages dans cette partie ouest.

D’où les gens ont fui à Oicha, d’autres à Beni et Butembo ».en racontant, Kambale Kombi, président de l’union des OP FOPAC en territoire de Beni, a le regard songeur. Il est lui-même victime de cette insécurité. « J’avais 35 hectares à Bilimani-kamakombo dont 15 exploités avec 7 hectares de palmiers à huile et 8 hectares pour le café et autres cultures vivrières » dit-il, avec le cœur lourd d’amertume.

A l’école primaire Mbimbi où vivent 274 ménages de déplacés depuis le 9 octobre 2014, rencontre avec Machowazi, un septuagénaire venu de Mukoko avec sa famille. Du haut de ses 78 ans, il se rappelle encore « Mayi ya Tshopo » le nom que l’on donnait à la bière Primus de Kisangani du temps du café qu’il ne cultive plus à cause de la trachéomucose et de l’insécurité. Dans son champ, il a laissé derrière lui 120 plants de palmiers à huile, des bananiers, patates douces ; bref, ce qui faisait son délice

Garder espoir

Avant les massacres, les bananes allaient en quantité vers les marchés de Bunia, Beni, Butembo et Goma. On comptait au minimum 5 camions FUSO au marché de chaque vendredi. Les haricots pigeons vert prenaient la direction de Kisangani, Kabulangiti allant à Bunia. Du côté de Mamove, on trouve du café et du cacao, ESCO KIVU venait de s’installer là-bas pour acheter le cacao aux paysans. Des véhicules d’une capacité de 8 tonnes faisaient 3 tours par jour de Mamove à Manyama (53Km d’Oicha près de l’Ituri). Face à un tel tableau sombre et avec le déploiement des forces armées de la république démocratique du Congo, FARDC, dans ces milieux les plus coriaces des paysans rentrent dans leurs champs

Ainsi, dans la partie Ouest, 45% de ceux qui s’étaient déplacé à Oicha ont déjà pris le chemin des champs. Seuls 5% ont osé s’aventurer dans la partie Est.

« Pour les aider à se réinstaller, il leur faut des routes de desserte agricole, des écoles, centres de santé et points d’eau dans leurs milieux », plaide Kambale Kombi, représentant de la FOPAC en territoire de Beni,

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d’Eringeti. « Moi, je cultivais le manioc. Je ne venais que de planter le cacao, riz, haricot, café à Matekelambi, sur l’axe Mamove. Les massacres nous ont chassés de là l’an dernier. Je suis à Oicha avec 7 enfants dont 5 scolarisés, les 2 aînés ayant abandonné le banc de l’école », tient à raconter, pour sa part, Masika Bane.

Centre de négoce entre le SYDIP et les commerçants

« Je suis fière de rester dans ce magasin car cela répond à mes besoins », nous dit Monique Kavira Kavalami, visiblement satisfaite de travailler au magasin d’intrants agricoles dans ce centre de négoce. « Avant l’ouverture de ce magasin, on a mené des enquêtes. On a compris qu’il y a problème d’accessibilité aux intrants, l’autre problème étant lié au stockage des produits champêtres. Les paysans membres de l’un des 5 centres agricoles du secteur SYDIP de Oicha ont acheté cette parcelle à 6000$ », explique Mbusa Mabunge, chargé de la comptabilité dans ce centre de négoce. Au magasin, on peut obtenir des intrants à crédit si on a entreposé ses produits dans les dépôts de Mamove, Mayimoya, Mantumbi, Mavivi, Eringeti, Oicha, Ngilingili. Dans ces localités passe un camion CANTER pour collecter les produits champêtres. C’est surtout le café et le riz paddy. « Arrivés ici, nous cherchons les preneurs de ces produits. Il y a un comité pour prospecter le marché à Beni, Oicha, Goma et ailleurs pour décrocher un contrat bénéfique aux producteurs agricoles », poursuit Mbusa Mabunde. Le commerçant passe commande et 4 jours plus tard, il est déjà servi. Le centre agricole de Oicha s’imprègne des statistiques dans les différents villages. « Il n’y a pas de warrantage ici car il n’y a pas de fonds de roulement pour le financer », explique-t-on. « AGRISUD nous a facilités les choses pour avoir un fonds de roulement afin de mettre sur pied ce magasin d’intrants agricoles et a organisé un concours de meilleur centre agricole compétitif dans la région : Mutwanga, Kyanzaba et Oicha », s’enthousiasme Mbusa Mabunge. Oicha a remporté le concours et a reçu le camion CANTER. Pour embarquer son sac de 100 kg dans ce véhicule géré par un comité, le paysan débourse 1,5$. « Le centre agricole de Oicha va de l’avant grâce aux différentes formations que ses animateurs ont eues de la part de la FOPAC NK sur la gestion des entreprises. Aussi, la FOPAC a mis en place des émissions de sensibilisation des producteurs. Et c’est grâce au lobbying de la FOPAC que nous avons payé seulement 100 $ de taxes pour 2014 au lieu de 250$. Ce lobbying est mené par l’union des organisations des producteurs agricoles membres de la FOPAC du secteur de Beni-Mbau », encense Mbusa Mabunge. La présence d’engrais est vivement souhaitée dans ce magasin d’intrants agricoles.

qui a mené plusieurs actions de lobbying. Après des réunions avec la société civile, le ministère national de l’agriculture avait octroyé des semences de café Robusta aux paysans de Mukakira, Mabasele, Mali ya jamais Kaza roho, Mambau, Mayimoya, Baoba dans le cadre du programme de relance du café au Nord-Kivu. On a aussi jeté un pont sur la rivière Asefu, cela après réuni la notabilité de l’axe Mamove-Mali ya jamais. Dans la deuxième quinzaine de janvier 2015, une ONG, APROMA, a donné du matériel pour tracer le tronçon routier Mamove-Manyama. C’est notamment 50 brouettes, 60 bottes, 50 houes, 50 bêches. Jérome Kasangavolo, attributaire de la route Oicha-Mamove, y a ajouté des pioches et barre-mines. Selon lui, le besoin en tronçonneuses se fait sentir pour abattre les arbres. Plusieurs organisations paysannes ont subi les affres de l’insécurité en territoire de Beni. C’est notamment une soixantaine de membres de COOPLAO à Mayimaya, des membres de COOCENKI à Oicha Mambabaka et Mamove, SYDIP compte 4 membres kidnappés et 2 tués à la machette à Eringeti, Mayimoya, Oicha et Mavivi. OPA, ADELIC et APO n’ont pas été du reste.

Jean Baptiste

Le tri du café redonne espoir aux femmes déplacées à OichaEn cité de Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, le tri du café dans un centre de négoce installé par le SYDIP facilite la vie à 18 femmes déplacées ayant fui les affres des ADF dans leurs champs.

« Nous sommes des femmes déplacées. Ce tri de café m’aide à m’en sortir dans la vie, affirme Kahindo Mashauri qui raconte qu’elle vient de passer 6 ans sans se rendre dans son champ à 25 Km sur la route Mbau-Kamango où elle cultivait les bananiers, maniocs, cacao. «Au lieu de rester dans la cité sans rien faire et d’attendre de l’aide, je préfère m’occuper par ce métier». Elle n’est pas la seule à trouver profit ici. Les femmes chargées du tri du café gagnent 5$ par sac de 100 kg. « Avec ce travail, je paie les frais scolaires des mes enfants » ; témoigne Masika Musayi, mère de 5 enfants dont 2 vont à l’école et une fille berceuse. Cette dame est une habitante de la cité de Oicha qui, avant la guerre, elle pratiquait l’agriculture dans les environs

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13Wakulima Amkeni No. 30 Décembre 2014 - Février 2015

membres de l’AJAC ; -l’organisation des échanges d’expériences et des formations ;- l’organisation des masters class sur les problématiques et les défis de l’agriculture en RDC ; -l’appui aux activités d’Agri-Congo et du mouvement paysan national ; -la publication d’un feuillet ou d’un bulletin trimestriel ; -la mise en place d’un site web».

Le communiqué reprend également les grandes résolutions et recommandations des participants, à savoir : le renforcement institutionnel de l’AJAC ; -l’accompagnement de l’AJAC par les partenaires dans le renforcement des capacités des membres en vue d’améliorer la diffusion des connaissances, la communication et la sensibilisation sur l’AF ; favorisation des échanges d’expériences entre les membres de l’AJAC à l’intérieur et à l’extérieur du pays ; faire participer les membres de l’AJAC dans des réunions, forums, congrès… au niveau national et international sur l’agriculture…

Les journalistes et communicateurs membres de l’AJAC se sont engagés à contribuer réellement à la promotion de l’AF ; à poursuivre la collaboration avec les membres de la coordination nationale de l’Année internationale de l’agriculture familiale, à accompagner les agriculteurs familiaux à adopter des pratiques culturales durables et à se professionnaliser d’avantage en vue de devenir de véritables entrepreneurs agricoles.

«Les journalistes agricoles membres de l’AJAC encouragent le gouvernement à prendre des mesures favorables à une agriculture familiale durable et à créer des conditions propices au développement durable de l’AF, notamment l’augmentation de la part du budget réservé à l’agriculture ; la publication des mesures d’application de la loi agricole ; l’opérationnalisation du fonds national au développement de l’agriculture etc. », martèle le communiqué susmentionné.

«Pour nous, le plaidoyer pour la promotion de l’AF ne s’arrête pas le 31 décembre 2014, mais reste un combat perpétuel qui doit être accompagné de tous les acteurs concernés, parce que la promotion de l’agriculture familiale est un défi impératif pour notre pays, car elle occupe et nourrit presque toute la population du pays», a souligné Sylvestre Kambaza, secrétaire exécutif de la CONAPAC et secrétaire général du CN-RDC/AIAF 2014 dans son intervention.

Badylon Kawanda Bakiman

Les journalistes et communicateurs du secteur agricole et environnemental de la République démocratique du Congo (RDC), en Afrique centrale, sont désormais outillés afin d’accompagner, avec efficacité et compétence, la promotion de l’Agriculture familiale (AF) dans ce pays quasiment éléphantesque. Ce renforcement des capacités a eu lieu dans la salle polyvalente du Centre d’études pour l’action sociale (CEPAS) à Kinshasa-Gombe le 18 décembre dernier à travers un master class organisé par la Coordination nationale de l’Association des journalistes agricoles du Congo (AJAC) avec l’appui financier de SOS Faim Belgique.

Ces journalistes et communicateurs, membres de l’AJAC, sont des délégués provinciaux issus de l’AJAC Equateur, au nord-est du pays, Nord-Kivu à l’est, Kasaï oriental au centre, Kasaï occidental toujours au centre, Bandundu et Bas-Congo au sud-ouest et Kinshasa, la capitale. Les représentants des organisations et réseaux de la société civile nationale et provinciale travaillant sur la thématique agricole y ont également pris part. Il s’agit, au clair, du CENADEP, CONAPAC, PRODES, INADES et PREFED.Ce master class, gravitant autour du thème ‘’Médias au service de l’Agriculture familiale’’, s’inscrit dans le cadre du Forum national pour la promotion de l’Agriculture familiale organisé par le Comité national pour l’année internationale de l’Agriculture familiale (CN-AIAF/RDC 2014). Les orateurs ont indiqué que 2014 avait été déclaré année internationale de l’Agriculture familiale par l’Organisation des Nations unies depuis 2011.Le master class a permis donc aux participants d’assimiler des informations et connaissances relatives à l’origine, les objectifs, l’état de lieux, l’avenir de l’Agriculture familiale ; aux questions de REDD face à l’AF (enjeux, défis et opportunités) ; au rôle des journalistes agricoles dans la promotion l’AF ; à l’état de lieu de l’AJAC/RDC (coordination nationale et provinciale : forces, faiblesses et perspectives) etc.Selon un communiqué final sanctionnant ces assises, «le le master class avait pour objectif principal de renforcer la vision des journalistes dans la promotion de l’AF et de les situer en informations sur l’AIAF, de développer l’esprit critique des journalistes sur les actions gouvernementales en matières agricoles, parc macro-industriel, d’appuyer le plaidoyer des organisations paysannes pour la promotion de l’AIAF ; de faire l’état de lieu de l’AJAC et les perspectives d’avenir…»Le même communiqué précise « qu’en 2015 les actions suivantes ont été retenues par l’AJAC : - la redynamisation de l’AJAC – RDC ; -le renforcement des capacités des

Les journalistes agricoles outillés pour accompagner la promotion de l’Agriculture familiale en RD Congo

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L’expérience sur terrain démontre que la région des grands lacs en général et la province du Nord –Kivu en territoire de Lubero en particulier connait un problème de conflit foncier. Cette partie de la RDC est la région où la problématique du conflit foncier se pose avec beaucoup d’acuité. IFDC, dans son projet Catalist 2 veut contribuer à la réduction de ces conflits fonciers dans cette région par la stabilisation de petits exploitants agricoles qui matérialisent l’intensification agricole en utilisant la GIFS.

La terre qui est le plus important facteur de production, reste le soubassement du développement socio-économique. Partant, l’accès et le contrôle de cette denrée importante deviennent des enjeux nécessaires autour desquels les compétitions se font entre les couches socioprofessionnelles. Vite, il faut songer à une gestion souple, participative qui est au bénéfice de petits exploitants. Cependant, cette gestion de la terre est complexe parce que les conflits fonciers ont plusieurs origines. Pour Mr. KAMBALE KAMALE Jean Marie, chargé du volet semence à l’IFDC Butembo, «la procédure d’acquisition de terre, la complexité de la loi foncière ou la loi Bakajika, la coutume et la loi écrite, l’instabilité des services publiques … sont aussi à la base des conflits fonciers». Lorsque la production diminue, les gens ont tendance à abandonner la terre improductive pour aller chercher des champs ailleurs. Chose qui augmente encore des conflits, ajoute –t-il. Pour ce faire, IFDC dans son projet CATALIST 2 qui vise la stabilité régionale et l’augmentation du revenu de la population rurale veut faciliter l’accès à la terre et la sécurisation foncière par l’usage de la Gestion Intégrée pour la Fertilité du sol(GIFS).

Pour bien pratiquer la GIFS, il faut chercher à réconcilier les petits et les grands exploitants agricoles ainsi que la loi. Autre chose, c’est que les chefs coutumiers comprennent comment stabiliser les producteurs sur leurs terroirs pour que ces derniers ne se découragent pas à l’usage de la GIFS. «On a remarqué qu’à Masereka par exemple, si un producteur améliore son sol, le propriétaire ne tarde pas à récupérer le champ. D’où, un problème d’utilisation de la GIFS dans le champ dont on n’est pas propriétaire. Alors que si les gens abandonnent leur terre, cela est aussi facteur de conflit » ajoute Mr Jean-Marie.

Des OP et l’IFDC se jettent à l’eau

L’IFDC Catalist 2 vise l’intensification agricole. Pour y arriver, la stratégie reste l’usage de la GIFS qui comprend le choix et la préparation d’un bon terrain, l’installation des haies, le respect du calendrier agricole, le semi en ligne, l’utilisation des engrais, la rotation des culture, l’utilisation d’une bonne semence et l’utilisation des engrais chimiques et organiques voire des produits phytosanitaires. Des organisations paysannes accompagnées par IFDC dans son projet Catalist 2 s’activent pour sensibiliser les chefs coutumiers et les producteurs agricoles sur l’utilisation de la technologie GIFS. « Des organisations paysannes surtout le SYDIP qui est plus actif ici chez nous, nous a expliqué le projet Catalist, ses objectifs, et nous a sensibilisés sur l’usage des engrais chimiques et biologiques pour améliorer le sol et augmenter le rendement » témoigne Mr KISIRIVAVA KAYANDULA, chef de localité de Kakovero /Virembwe à Mageria. Pour sa part, Mr KASEREKA MUGHALITSA Chef coutumier de Mageria ajoute « j’ai d’ailleurs participé à une formation des sensibilisateurs sur l’usage des engrais et les haies antiérosives organisée par le SYDIP. Cette formation m’a beaucoup inspiré et j’ai moi-même commencé cette pratique dans mon jardin à domicile et j’ai vu le résultat. Voilà ce qui m’a encouragé à en parler même aux autres ; actuellement, nos prêtres en parlent aussi à l’église », s’enthousiasme-t-il.

Des paysans inquiets de la décentralisation

L’application de la loi de la décentralisation inquiète les habitants des agglomérations de Masereka, Luveve, Mageria et environs. Mr MBETU NYANDOTO II, chef de localité de Mulema à Luveve confie « l’érection de nos villages en communes rurales mettra en insécurité foncière les populations de nos villages. Ici les conflits vont s’accentuer à cause de la diminution des terres cultivables, surtout qu’elles sont déjà pauvres. Nous pensons que la formation sur la gestion pacifique des conflits, la vulgarisation de la loi foncière et la clarification et la délimitation des entités décentralisées sont une solution pour limiter les conflits ». Pendant ce temps, des paysans satisfaits de la production de leur sol ne veulent pas l’abandonner. « J’ai ma petite parcelle de 5 ares ou je fais la multiplication de semence de pomme de terre avec GIFS. Ce que je récolte ici suffit pour avoir

La contribution de la GIFS dans la résolution des conflits fonciers en territoire de Lubero

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suffisamment de semence pour les autres champs et subvenir aux besoins de ma famille. Voici, en attendant la saison prochaine, je fais la rotation de haricot sur cette partie et je n’ai pas besoin d’aller ailleurs » martèle Mme KAHINDO KATEMBO, multiplicatrice de semence à Nyabili.

Vu que ces régions sont fortement peuplées, IFDC veut contribuer à la réduction des conflits en caractère politique et ethnique qui ont comme soubassement la terre par la stratégie de produire sur des petits espaces de terre en utilisant la GIFS, instrument efficace pour y parvenir.

Elie MUHINDO

Les producteurs de Munyakondomi veulent résoudre les contraintes semencières de la pomme de terre L’accès à la semence et aux autres intrants agricoles par les paysans de la région maraichère a été un problème majeur pour la promotion de la culture de Pomme de terre. IFDC, en partenariat avec le SYDIP et la COOCENKI appuie la multiplication de la semence de pomme de terre par l’application de l’approche GIFS. Cet appui change positivement la situation dans cette région de haute altitude.

Munyakondomi est un village situé dans le sud Est du territoire de Lubero à plus ou moins 50 kilomètres de la ville de Butembo à plus de 2627 mètres d’altitude. Cette partie de la région de haute altitude du territoire de Lubero bénéficie d’un climat froid adapté à la culture de la pomme de terre et d’autres cultures comme le chou, la carotte, l’oignon… Sa particularité

s’observe également dans la réduction sensible de maladies tant bactériennes qu’infectieuses des plantes, des bêtes comme des humains. « Ici la pomme de terre est la culture principale et constitue l’aliment de base dans le milieu. Elle est également très recherchée dans d’autres grandes agglomérations environnantes et dans des grands centres de consommation comme Butembo ,Beni, Kirumba… »,affirme Mr KAMBALE Jackson, secrétaire du Centre Agricole de Munyakondomi et sensibilisateur de

la GIFS. Le choix de la multiplication des semences de pomme de terre, a été motivé d’abord par les conditions écologiques de notre milieu qui sont favorables à cette culture. Bien plus, la demande en semence de pomme de terre a été plus prononcée ici que dans d’autres contrées, ajoute –t-il.

Quid du multiplicateur semencier ?

D’après Masika MULANGO, présidente du Centre Agricole de Munyakondomi, « un multiplicateur de semence est une personne engagée pour fournir une semence saine, en quantité et en qualité pour une spéculation donnée au producteur agricole ayant bien préparé son champ qui subit de rotation de culture. Non seulement la production des semences saines dans la tâche du producteur semencier, ce dernier vise aussi le lucre dans son activité. Celui-ci maitrise bien le contrôle régulier de l’évolution de ses cultures dans le champ semencier, met sa récolte dans un entrepôt adapté, veille au soin de la semence par la désinfection à la créoline. Il doit également respecter la période de récolte pour la pomme de terre soit de 4,5 à 5 mois ; défaner deux semaines avant la récolte ». Cela suppose que le producteur semencier doit rester regardant sur le moment de la récolte en vue d’effectuer cette opération qui compte beaucoup dans la production de bonnes semences.

La conservation de la semence de pomme de terre exige de ne pas entasser la semence, déposer sur les clayettes, ériger le dépôt de l’Est à l’Ouest pour une bonne ventilation, éviter une grande chaleur et l’obscurité, explique Mr Jackson.

La semence oui, la GIFS fait parler d’elle aussi

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Depuis 2 ans, le SYDIP accompagne ses membres de Munyakondomi dans le projet Catalist 2 sous l’appui d’IFDC. Plusieurs séances de formation et de sensibilisation sur la GIFS par les agronomes ont permis aux Groupes de Producteurs de Semence (GPS) d’acquérir la combinaison des engrais chimiques et organiques pour augmenter le rendement, comme le témoigne Mr KAMBALE KITAVIRO Léopold. « Je maitrise déjà les sortes d’engrais que j’utilise et leur rôles sur le sol et la culture : le DAP, NPK, l’urée, et le K2O. Pour les utiliser, il faut bien préparer le champ, commencer par le fumier puis ajouter un peu de sable, et mettre l’engrais chimique dans le poquet » explique-t-il. KAMBALE KITAVIRO Léopold rebondit « J’utilise les mesure de 35cm sur 20cm pour la pomme terre de semence et 40cm sur 80cm pour la pomme de terre de table ». L’application de l’approche GIFS a de surcroît la côte dans le milieu. « J’ai un champ d’un Ha, il ya quelques mois que j’ai commencé avec 100Kg de semence de pomme de terre et actuellement, j’ai 1000Kg » se félicite Mr KASEREKA KALUME, membre du SYDIP. Nous nous approvisionnons en engrais ici au dépôt par le biais de la COOCENKI à travers SYDIP, dit-il.

« Lorsque nous rassemblons toutes nos récoltes par saison, nous estimons la production à 100 tonnes/saison. Par exemple pour la saison passée nous avons vendu 50 tonnes en raison de 0,3 dollars pour le Cruza et 0,5 dollars pour le clone. En analysant nos comptes d’exploitation, nous sommes vraiment très satisfaits de ce résultat » déclare fièrement Musayi Guillaume, membre de la Commission de contrôle du SYDIP. Les paysans des villages environnants s’approvisionnent en semence ici dans notre dépôts, d’ailleurs la grande partie des récoltes qui vont dans des grands centres de consommation proviennent de Munyakondomi, ajoute Mr PALUKU YENGA, vice président de ce Centre Agricole.

« Pas de rose sans épine »

Dans l’exercice de leur métier, ces paysans qui se professionnalisent dans la multiplication de la semence de pomme de terre connaissent de difficulté de maladies comme le mildiou et la bactériose. Ils présument que ces maldies sont dues à une mauvaise qualité de la semence. « IFDC nous a facilité les échanges d’expériences avec les autres multiplicateurs et l’accès aux nouvelles variétés de semences à partir des Centres de recherche de Musanze au Rwanda » se calme Mr Musayi. Pour la pomme de terre de table, les paysans apprennent la sélection positive pour contrôler ces maladies, affirme Mr Kiripi. « Mais aussi, le centre de recherche de l’UCG nous facilite l’accès aux nouvelles variétés de semences, même si elles s’adaptent lentement à notre milieu de haute altitude. Ces semences sont meilleures selon leur précocité et leur goût », s’appesantit Mr Jackson. Ces paysans sont confiants de leur professionnalisme pour produire une semence de qualité pour la promotion de la filière de pomme de terre plus prospère.

Elie MUHINDO

GIFS ya waunganisha wakulima kwa kazi za pamoja

Mnamo tarehe 16 februari2015, gazeti WAKULIMA AMKENI lili watembelea wakulima wa Kyondo, kijiji Vusyanga /Kamiriki. Wakulima hao wame jiunga katika Kundi la wa zidishaji wa mbegu ya viazi muviringo(Groupe des Producteurs des Semences), waki shindikizwa ki ufundi na shirika SYDIP,kwa ufazili wa IFDC ndani ya muradi Catalist ya pili.

Mama YVETTE SIVANZIRE, agronome wa SYDIP anaye shindikiza wakulima hao, alijulisha kwamba kundi hili lina watu zaidi ya 30 wakiwemo wanawake walio jiunga pamoja kwaku zidisha mbegu. Shabaha yao ni ku toa mbegu nyingi tena nzuri kwa wakulima wa viazi muviringo( pomme de terre), katika maeneo ya kijiji cha Kyondo na kando kando, pia kuongeza mapato katika jamaa zao.

Wakulima hao wame endesha kazi tangu mwaka 2014 waki zidisha mbegu za Kinigi na Kirundo zilizo letwa na IFDC kutoka Rwanda waki tumia GIFS. Kwa kilimo cha pili cha mwaka 2014(Saison A 2014), wali vuna kilo 565 ya kinigi kwa shamba ya are 3 pia kwa kilimo cha B 2014, 637kg ya Kirundo kwa are 2, na kilimo A2015, wamevuna 453kg ya Kinigi kwa are 2,5. Mbegu zilizo pandwa ni za aina ya prébase.

« Katika shamba yetu ya mafunzo tuli tumia 1,5kg ya DAP kwa are moja, 0,75kg ya Urée, 0,5kg ya K2O, pia 5Okg ya mbolewa ya kienyeji kwa are moja », alisema bwana PALUKU MAHUTWE. Kwa sasa, mbegu hizi zime wekwa kwenye gala, tukizi tayarisha kwa kilimo cha B 2015, aongeza bwana Paluku.

GIFS inaunga wakulima kwa kazi za pamoja, kama anavyo shuhudia mama KYAKIMWA SUHYA« Kazi yetu ime tuunganisha pamoja, tuna saidiana kwaku fanya kazi zingine sawa hii ya ku vuna ngano. Tunapo gawa kazi, wamama wana husika na ku kata ngano, na sisi

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wababa tuna ipiga hapa nkwa kiwanja, na hapo kazi ina malizika haraka ». Pia kufwatana na mavuno mengi ambayo wakulima wa Kipese na Masereka wamekuwa nayo, hawa wakulima wasaidiana pia kwa kuvuna shambani hayo viazi mviringo na hata ngano.

Wakulima hao wana tarajia kuanzisha mpango wa ku kusanya pesa kwa kugaramia kazi zao na jamaa zao. « Tuna taka umoja huu utufikishe kuwa na MUSO na tuwe sawa wakulima wa maeneo mengine, pia tupate soko kwa mavuno yetu » ali kiri bwana Mbokani. Kupitia GIFS, wakulima hao wana weza ku timiza ndoto yao na kujiendeleza kiuchumi.

Elie MUHINDO

Après la guerre, le palmier à huile essuiera les larmes en territoire de BeniRedonner espoir aux populations de Beni territoire meurtries par les affres de la guerre contre les ADF et construire durablement leurs milieux passent par la relance de la culture du palmier à huile. C’est ce que propose Kambale Kombi Basyo, président de l’union des organisations des producteurs agricoles membres de la FOPAC Nord-Kivu en territoire de Beni.

« Fais aujourd’hui ce qui peut être fait demain », dit un proverbe asiatique. Un autre de renchérir : « Pour bâtir haut, il faut creuser profond ». L’insécurité persistante dans le territoire de Beni a fini par arracher les paysans à leurs champs. Les défis à relever sont énormes et les solutions doivent s’inscrire dans la durée. Kambale Kombi Basyo, président de l’union des organisations des producteurs agricoles membres de la FOPAC NK, Fédération des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo, en territoire de Beni, propose la culture du palmier à huile. « Il faut relancer la culture du palmier à huile pour être à mesure, dans l’avenir, de prendre correctement en charge la scolarité des enfants nés pendant la guerre contre les ADF. Voilà ce que je propose en tant que conseiller national de la fédération palmier au sein du SYDIP, syndicat de défense des intérêts paysans. C’est à l’exemple de C.E.E dans les années

90-93 pendant la guerre des Wakombozi. Nous vivons encore grâce aux palmiers plantés à cette époque », dit-il.

Le palmier à huile, culture d’avenir

Mais pourquoi pas d’autres cultures ? Selon Kambale Kombi, 70% d’agriculteurs cultivent le riz pour le consommer eux-mêmes. Seule une infime partie le commercialise. En plus, l’huile de palme a une valeur marchande dans cette région. Ici, si on est propriétaire d’une palmeraie, on peut contracter une dette. Le travail de l’huile de palme se fait entièrement localement. Mais les possibilités d’usage de cette huile sont nombreuses. On en fait du biocarburant comme à la radio Moto Oicha. La transformation en savon se fait par l’entreprise FOKAMWIS. On peut aussi en faire de la margarine dans les pays limitrophes où l’huile de palme est également raffinée. « Après 8 heures de travail, le palmier à huile donne de l’argent, rassure Kambale Kombi Basyo. 3 ans après avoir planté sa palmeraie, on peut construire sa maison et scolariser ses enfants. En plus, crues, les noix de palme sont bonnes à manger chaque jour pour apporter de la vitamine A afin de renforcer l’œil humain. C’est un conseil que je tiens de l’agroéconomiste français Sylvain Dardelle, consultant SYDIP ». Il calcule presque tout en tôles ondulées. Un bidon d’huile de palme valait une tôle courte pendant la rébellion du RCD, aujourd’hui c’est une tôle et demie. L’huile de palme, de consommation courante dans la partie Est de la RDC, est un marché d’avenir. Et son prix n’a pas connu trop de modifications. « Avant la guerre contre les ADF, on avait 90 tonnes d’huile de palme par an, le bidon de 20 litres se négociant à 16$. Avec la guerre, il y a eu des fluctuations : 45 tonnes ou même 20 tonnes aujourd’hui. On vend un bidon à 10$. Les prix restent bas car les acheteurs viennent au compte-goutte pour ne pas risquer leurs vies dans cette zone. Les rares qui viennent, imposent leurs prix », explique Mbusa Mabunge, chargé de la commercialisation de l’huile de palme au sein de l’union FOPAC Beni-Mbau. Selon lui, COOPLAO, SYDIP-Oicha, IPAD-Kanunu ont reçu un crédit rotatif de la FOPAC NK de 1200$ dans le cadre du projet de commercialisation de l’huile de palme Agriterra de 2004 et Région Wallonie-Bruxelles de 2009. Après une année, ces organisations paysannes doivent commencer à rembourser pour qu’on octroie le crédit aux autres organisations.

Jean Baptiste M.

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n’avons que notre champ pour trouver à manger », se désole-t-elle. Cette triste réalité de chasser les paysans de leurs champs est vécue dans plusieurs contrées. Dans le village de Lukanga par exemple, les conflits fonciers aggravent le problème d’accès à la terre. « Ici, nous assistons à une multiplicité de conflits fonciers. Quand 2 chefs se disputent la propriété d’une terre, vous qui y cultivez, êtes exposés au déguerpissement. Encore qu’ils chassent les paysans peu importe l’énergie déjà mise dans un champ dans lequel on transporte de l’engrais par exemple. Les cas sont multiples ici chez nous à Lukanga », chuchote Béatrice Katungu, productrice du maïs dans ce village situé à une trentaine de km au Sud-Est de Butembo. quand vous voyez que le propriétaire de votre champ vient vous le ravir quand vous venez de le rendre fertile», se fâche Clarisse Kavira. Cette productrice vient de décider nonobstant, de renouer avec les techniques de la GIFS à partir du moment où elle est en train d’être stabilisée.

Penser autrement

Voyant que ses paysans membres étaient sous menace permanente d’être chassés par des chefs terriens sadiques, la Coocenki avec le soutien de ses partenaires VECO et IFDC a pensé autrement pour faire face à cette menace. La stratégie de lutter contre cette insécurité foncière consiste notamment à regrouper les paysans sur une concession qu’ils se partagent ensemble selon la capacité de travailler de tout un chacun. Cette stratégie est appelée approche colline, selon ces explications de la Coocenki. « Nous sommes en train de vivre nos premières expériences fructueuses », déclare fièrement Baylon Katsongo, directeur de la Coopérative Centrale du Nord-Kivu, Coocenki en sigle. Cette coopérative accompagne dans cette approche, nombreux paysans en territoires de Beni et Lubero. Ces paysans cultivent le manioc, le maïs, le haricot, pour ne citer que cela. Les chiffres sont parlants dans ce programme, poursuit notre interlocuteur. « A Kabasha, nous avons stabilisé 40 producteurs sur 10 hectares alors qu’à Maboya, nous avons facilité l’accès à la terre à 60 producteurs sur 6 hectares », raconte le directeur de la Coocenki. Sur le terrain, les 6 hectares de Maboya sont exploités sur la colline de Mapata alors qu’à Kabasha, les 10 hectares sont cultivés à Ngazi sur l’axe Mataba. A Kabasha, on trouve encore d’autres champs de l’approche colline. « Nous faisons la culture en groupe au niveau de Kiho sur la colline de Kinyambungu où nous avons 4 hectares. Un autre champ se trouve à Mabomu. Ces champs nous ont permis de consoler des producteurs qui avaient été chassés de leurs champs à cause de manquer les redevances des chefs terriens. Nous ne devons que nous en féliciter », affirme Kavugho Mathe, animatrice paysanne de Kabasha pour le compte du Programme d’Intensification Agricole et de l’apprentissage IFDC Catalist. Comment parvient-on à obtenir un champ d’approche colline ? Tout commence par des contacts avec des chefs terriens qui finissent par céder leurs concessions à l’organisation paysanne. L’OP dans cette logique, vise une exploitation sécurisée de la terre. « Après la permission du chef terrien, nous signons avec lui un contrat d’exploitation. Tous les contrats que nous avons signés, ont une durée de plus d’une année », confie l’ingénieur Pierre Mukangirirya, qui se charge du suivi de ce programme au sein de la Coocenki. Cette

Stabiliser les petits exploitants, c’est aussi possible. Il suffit de s’inscrire dans la logique de l’approche colline. Elle consiste à regrouper les paysans autour d’une concession à cultiver. Pas seulement stabiliser, il est aussi question d’assurer un bon suivi des producteurs dans leurs champs. Les succès de cette stratégie sont fascinants sur le terrain.

Vue du champ de Mapata-Maboya Madame Ngitsi, chassée de son champ à Lubero, se félicite de l’approche colline acquis dans le cadre de l’approche colline

A ce mardi du mois de juin 2013, madame Kahindo Ngitsi qui habite la cité de Lubero passe sa journée à la maison. Pourtant, elle est cultivatrice engagée dans la culture du maïs. Elle n’a pas d’autre choix que de rester à la maison sans rien faire. Elle a été chassée de son champ sur la colline de Vulyambo (dans les environs de la cité de Lubero). Elle, tout comme d’autres producteurs ont appris que le propriétaire de la concession qu’ils exploitaient était au point d’être lotie. Quelques jours après, ce sont des parcelles qui ont pris place à cet endroit. Chaque cultivateur a été sommé de payer 400 $ avant de poursuivre l’exploitation champêtre cette fois, en tant que propriétaire de la terre lotie en raison de l’achat d’une parcelle. Madame Kahindo Ngitsi qui n’avait pas cet argent a été condamnée au déguerpissement. « J’ai été obligée de m’en aller sans aucune autre forme de procès. Mon départ de ce champ a été douloureux ne sachant pas comment j’allais continuer à chercher à manger pour mes 6 enfants car tous, nous

Stabiliser les petits exploitants par l’approche colline

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stratégie est fascinante de la part des bénéficiaires qui cultivent sans plus être menacés d’être chassés. « Je travaille mon champ désormais sans crainte. Ces jours, j’attends ma récolte de maïs sur ma surface emblavée de Kihemba. La Coocenki ne m’a encore rien demandé comme frais d’exploitation de ce champ. Cette approche colline vient essuyer mes larmes que j’ai fait tomber quand on me chassait de la colline de Vulambo quand j’avais manqué les frais d’achat d’une parcelle », se réconforte Kahindo Ngitsi, de Lubero.

Pour encourager et faciliter le suivi

L’approche colline permet aux paysans de travailler avec courage et engendre l’émulation entre eux. A partir du moment où ils apprennent que leur organisation paysanne a un contrat avec le terrien, ils travaillent beaucoup et encore sans se gêner. « Je ne faisais qu’aller d’une colline à une autre de chez nous à cause de manquer où travailler quand je suis chassée. Aujourd’hui, tel n’est plus le cas parce que la Coocenki nous demande d’aller travailler sur un champ qui n’a plus de problème», apprécie à juste titre cette initiative, Léa Kavira Kyamuva, membre de l’Union pour le développement Communautaire de Lubero, UDCL, en sigle. A Béatrice Katungu de Lukanga d’ajouter « Nous travaillons ensemble en nous apprenant de nouveautés dans le monde agricole. C’est désormais facile puisque les agronomes nous rencontrent même dans notre champ dans lequel nous sommes en train de cultiver le maïs et le chou ». Version confirmée par Kavugho Mathe. « J’espère qu’à la prochaine saison, nous allons beaucoup récolter. C’est chacun qui revient de nos champs d’approche colline avec un sourire aux lèvres. Et pour cause, nous y apprenons beaucoup de choses avec les agronomes qui ont désormais la facilité de nous accompagner en nous apprenant de bonnes techniques agricoles. Nombreuses personnes de chez nous semaient encore pêle-mêle le maïs. Mais depuis que nous apprenons ensemble, tel n’est plus le cas ». Pendant ce temps, cette approche colline attend être consolidée en faveur des centaines de paysans qui attendent être stabilisés sur des terres cultivables. En clair, il s’agit se signer dans les prochains jours, des contrats en durée stabilisante aussi soit 5 ans ou plus, renchérit Baylon Katsongo. Outre la stabilisation, l’approche colline facilite également le travail de suivi aux techniciens. « Nous sommes désormais à mesure de suivre de près le travail des paysans sous notre encadrement parce que les paysans sont ensemble, l’un à côté de l’autre. Encore et surtout ce qui me plait dans tout ça, c’est ce que les paysans eux-mêmes se surveillent entre eux. De telle sorte que le voisin peut interpeller son proche qui n’a pas bien entretenu son champ », se félicite encore l’ingénieur Pierre Mukangirirya.

Elie Muhindo et Baylon Katsongo/Directeur de la COOCENKI

MCMV, une menace sur la culture de maïs en territoire de LuberoLa peur gagne le milieu paysan de Lubero suite à cette nouvelle maladie identifiée dans cette partie de la province du Nord-Kivu. Appelée abusivement Ébola, la maladie a décimé des superficies des champs la saison B2013 dans la cité de Lubero et environs. Que dire de cette maladie ? S’agit-il de la fameuse Maize Choloritic Mottle Virus?

Les signes de maladie commencent par le dépérissement des feuilles nécrosées, jusqu’à l’assèchement du plant entier, se plaint une productrice de maïs de la cité de Lubero. Selon madame Kayenga, cette maladie a causé des pertes énormes pour la saison : « Aujourd’hui si vous venez à Lubero chercher du maïs grain, il est difficile d’en trouver étant donné les pertes que nous avons enregistrées la saison passée. » Presque tous les ménages sont affectés par cette triste situation. « Dans les habitudes alimentaires des ménages de Lubero, la farine de maïs et la farine de manioc sont mélangés pour faires la patte. Mais les pertes dues à l’ébola nous obligent à ne manger que la patte de farine de manioc, qui de surcroit est peu nutritive. Dans les prochaines jours, nous risquons d’assister à une malnutrition chronique à Lubero », nous en renseigné madame Kayenga. Pour le moment, aucune issue n’est en vue pour maîtriser cette maladie dont l’incidence n’est plus à démontrer. Tous les acteurs sont à mobiliser pour engager une dynamique qui nous permettrait de lutter contre cette maladie émergente alors que le maïs est une des cultures principales dans l’alimentation tant humaine qu’animale en RDC.

Le MCMV du maïs signalé pour la première fois en RDCongo

Selon la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université Catholique du Graben (Butembo, Nord-Kivu, RDC) qui mène des recherches à propos de l’Ebola de maïs, cette maladie est appelée MCMV (MaizeCholoriticMottle Virus, ou virus de la pourriture molle de maïs

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en français). C’est la première fois que cette maladie est signalée en République Démocratique du Congo, renseigne notre source.

Vu les moyens tant matériels que financiers limités, cette institution a collaboré avec l’IITA-Ibadan/Nigeria pour le test viral des échantillons prélevés en Janvier 2014 en Territoires de Beni et Lubero. L’ADN en a été extrait et analysé pour le MCMV et le SCMV (Sugarcanemosaic virus). Les mêmes échantillons ont été testés pour le Maizestreak virus qui plus est endémique en RDC.

Les résultats ont prouvé la présence du MCMV

« De toutes les analyses effectuées, seulement celle du MCMC est sortie positive. Dès lors, cette maladie émerge comme une grande menace de la culture du maïs en Afrique de l’Est », alerte notre source. Les résultats confirment que le MCMV se propage et montre la nécessité de générer plus d’informations sur la maladie afin d’assurer sa gestion et d’amorcer une grande surveillance pour éviter une large propagation en RDC en particulier et sur le continent africain en général. La présence du MCMV est déjà signalée en Tanzanie, en Ouganda et au Rwanda, informe l’Université Catholique du Graben.

Madame Véa (Coordinatrice de la LOFEPACO)

Que tombe la pluie à Kyatenga !

Kyatenga est un milieu rizicole situé à une dizaine de kilomètre de la frontière congolo-ougandaise, dans le territoire de Beni. Un vivier agricole aujourd’hui confronté à la carence d’eau et aux mauvaises herbes

comme le striga. Sous un œil de plomb, en ce lundi de février, Kasulenze Kyakimwa, agricultrice, a difficile à cacher sa peine. Autour d’elle, à Kyatenga, les cultures de riz ont fané, envahies par le striga. La végétation a presque jauni. Le soleil tape fort. C’est la pluviométrie qui conditionne la récolte. «Le striga envahit nos champs. Les essais de lutte contre ces mauvaises herbes sont encours», s’efforce-t-elle de nous parler. Au dépôt local de la LOFEPACO, dont elle nous ouvre la porte, nos regards se tournent vers un tas de sacs dans un coin. « Les dernières provisions d’engrais chimiques » dit-elle rapidement. Ici on utilise la GIFS, Gestion Intégrée de la Fertilité du Sol « Avec la GIFS, je récolte 4 sacs de riz sur une petite surface carrée de 20mètres de côté » raconte Kasulenge Kyakimwa. Cette agricultrice, mère de 4 enfants dont l’un est élève en agronomie à l’ITAV/Butembo, a connu des beaux temps avec cette sécheresse qui dure depuis 2 ans. « En appliquant la GIFS, j’ai eu des bonnes récoltes. Les enfants ont été envoyés à l’école, on a acquis 2 parcelles à Kasindi Lubiriha, acheté 25 tôles pour la construction d’une maison en briques là-bas. On prévoyait presser les briques la saison suivante » se souvient-elle. Et la sécheresse est passée par Kyatenga, stoppant du coup ses ambitions. « Avec cette situation certaines personnes commencent à émigrer à Alungupa et en province orientale. C’est par grâce que nous vivons encore », témoigne Kasulenge Kyakimwa. La météo ne se montre pas clémente. « A Kyatenga par exemple, on a foré jusqu’à 56 mètres pour trouver de l’eau. Aujourd’hui, il n’y a plus d’eau dans ce puits. Aussi, il faut lutter contre le striga » plaide Katembo Mambeya Jean, gérant de l’entrepôt de la LOFEPACO à Kasindi. Le striga, une autre bête noire des paysans locaux. « Cette mauvaise herbe est toujours présente dans nos champs», explique Kasulenge Kyakimwa, agricultrice à Kyatenga. Mais s’il pleut, le striga ne nous empêche pas d’avoir des bonnes récoltes. Avec la sécheresse, cette mauvaise herbe croit plus vite et son ombrage nuit à la croissance du riz et du maïs. Arracher le striga n’est pas la solution car ses graines retombent au sol pour un nouveau cycle.

Jean Baptiste

Uchaguzi wa viongozi wa SYDIP tayari kwa mwaka huu 2015

Tangu mwezi januari, uchaguzi kwenye SYDIP waanzishwa. Kwanza kwas enta za kilimo, pia kwa ma sekta mbalimbali wakati sasa itafwata kwenye jumba kuu la shirika hilo linalowatetea wakulima.

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21Wakulima Amkeni No. 30 Décembre 2014 - Février 2015

ni kwa ajili ya jambo hilo. Ndiyo hata utaenda kuona mtu mmoja amejiunga kwa kundi mbili hata tatu zinazofanya kazi moja sawa sawa ya kulima. Anapo timiza kazi za vikundi vile na za kanisa anakosa muda wa kutimiza kazi zake sawa sawa na kupanua kazi zake za shamba.

Hasa tena hali hii ya kungojelea enda huongezeka kupitia vikundi vya kihutu yaani vya kuleta misaada katika eneo. Ni kweli hatuwezi kosa kuwapongeza kwa kazi wanazoziendesha kulingana na hali ambayo watu wanaishi katika vita. Lakini wanapofanya kazi zinazo fanana kwa wakati moja tena kwa eneo moja na vile kwa watu wamoja, inaleta sura mbaya kwa wengine. Na vikundi kama vile kwa eneo moja vikiendesha : mafunzo,misaada ya chakula na isiyo ya chakula kupitia soko la maonyesho, pesa … ni vifwatavyo :NRC,Solidarités International,PAP-RDC,Oxfam,Rescue,LW,CICR,Merlin,PAM. Wakaaji wale wanapopokea misaada ile ya chakula,mbegu, kwa mara moja wanauzisha vyote ambavyo wanapokea tena kwa bei ya chini zaidi. Ndipo sasa wakaaji huenda wakikamata kila kitu kama msaada.

Aksante kwa kunisoma, lakini huzuni yangu ni kwamba watu wakiendelea na hali ya kungojelea ni hatari kwao na kujitayarishia siku zijazo. Twacheni misaada na tujiunge pamoja ndani ya makoperative, hapo tutainua pamoja ukulima wetu na tutatajirika kama watumishi wengine.

Kwa ngambo ya sekta ya kilimo ya SYDIP pa Bweremana mtaani Masisi ni yeye Shamapfu Rwassa aliye chaguliwa kwa kuongoza kazi za sekta hiyo. Ilikuwa ni mbele ya umate wa wakulima memba 119 ambao walimchagua miya moja kwa miya. Hawa wakulima wa mtaa wa Masisi wanaoungana ndani ya SYDIP walishukuru sana ujio wa wafanyakazi wa SYDIP ambao uliongozwa naye Prezidenti wa sendiketi, bwana Balitenge. Huyu kiongozi mkulima wa viazi mviringo toka Bikara naye alionyesha furaha yake hasa kwa ukarimu na usuja wanao wakulima wa SYDIP Bweremana. Na kwa ombi lililotolewa, aliwahaidia kuwatembelea yeye ao wafanya kazi wake kila mwisho wa myezi sita. Kuhusu kazi SYDIP kwa wanamemba wake, yeye kiongozi alionyesha kazi nyingi zinazoendeshwa na offici ndogo ya SYDIP pa Goma pia na zile ambazo shirika marafiki kama FOPAC NK na LOFEPACO wanaendesha kwa faida ya wakulima hao. Wakati FOPAC NK imewatetea wakulima kwa kupiganisha magonjwa ya Wilt bacteria naye LOFEPACO tayari yawajengea wakulima wa SYDIP gala hapo sokoni pa Bweremana.Kabla kurudi jijini Butembo ili kuendesha uchaguzi ndani ya sekta zingine za Lubero na Beni, huko Kirumba nao walijichagulia kamati nyipya.

Jean Baptiste

Opinion :

Paluku Kaposho David, mwenye kiti wa COOPLALU-Luofu ahuzunika na hali ya kungojelea misaadaKitu kimoja kinacho sababisha kuto kuendelea vijijini ni kwamba wakaaji ao wanamemba wa vikundi wamekuwa na « hali ya kungojelea » yaani esprit d’attentisme.

Tufahamu ya kwamba kunako vijiji wakulima wengine hali yao ya kutojiweza wamejiunga kunako vikundi na hali ya kungojelea misaada. Na kama kundi zimezorota

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Page du bulletin inter-OP de la Région des Grands-Lacs,

Janvier - Février 2015

Six organisations paysannes des grands-lacs valident leur plan d’action 2015 à BujumburaFin janvier, FOPAC NK, LOFEPACO, FOPAC SK, INGABO, IMBARAGA et CAPAD, six organisations paysannes agissant en synergie dans la professionnalisation de l’agriculture de la Région des Grands-Lacs depuis quatre ans sous l’appui financier et technique du Collectif Stratégies Alimentaires, CSA, ont tenu une réunion annuelle du comité de suivi et d’orientation . A Bujumbura, ces organisations ont planifié les activités prioritaires pour l’année 2015.

Hôtel Yombe, à Bujumbura, capitale du Burundi. En cette fin janvier 2015, ils sont une quinzaine de participants à la réunion annuelle du comité de suivi et d’orientation de cette dynamique dans les Grands-lacs. Les 28 et 29 janvier 2015, les représentants de six organisations paysannes du Rwanda, du Burundi et de la République Démocratique du Congo sont à la tâche. Une réunion annuelle du COS réunissant les présidents des conseils d’administration ou leurs représentants ainsi que les secrétaires exécutifs des six organisations paysannes de la Région des Grands-Lacs impliquées dans la mise en œuvre du projet de Renforcement de la coopération inter – OP. Sont présents à la réunion pour le compte de la CAPAD, Monsieur Miburo Mathias, Président du CA, Madame Sezibera Annick, Secrétaire Exécutif et Madame Johari Zigama, la financière. Les porte-flambeau de la FOPAC Nord-Kivu sont entre autres Monsieur Achille Lumalisa, Ingénieur Mbakulirahi Kyalenya Etienne, Secrétaire Exécutif et Jean Baptiste Musabyimana, chargé de la communication FOPAC NK et de l’animation du bulletin sous-régional .Mr Sami Olame, Président du CA, Monsieur Fiston, chargé des programmes, représentent la FOPAC Sud-Kivu; Monsieur Justin Munyaberwa, Président du CA, et Monsieur Claude Twagirashema Mugabe, le chargé de suivi – évaluation et planification parlent au nom de INGABO. Madame Vea et Bénigne, respectivement Coordonatrice et présidente ont également représenté la LOFEPACO dans cette réunion tandis que pour IMBARAGA étaient présents Monsieur Juvénal, le Secrétaire National du syndicat et Madame Mukangarambe Immaculée, la Vice-présidente.

Planification des activités autour de deux résultats principaux du projet

Présenter les rapports annuels et le plan d’action pour l’année suivante avant leur validation, voilà l’objectif que poursuivait cette réunion. Monsieur Jean Paul Yenga Yenge, animateur de la dynamique, a présenté le rapport annuel qui a constitué la contribution efficace de chaque OP selon les activités lui assignées. Madame Johari Zigama a, quant à elle, exposé le rapport financier de l’année 2014. Pour sa part, Monsieur Joseph Sinabwiteye, consultant pour une étude d’analyse des lois sur les marchés publics au Burundi, a présenté les résultats de sa recherche. Après quoi les participants se sont plongés dans la planification des activités prioritaires pour l’année 2015. Ces activités s’articulent autour de deux résultats principaux à atteindre.La vulgarisation des outils de capitalisation aux différentes OPs partenaires de la Dynamique régionale est la première activité du premier volet. Pour cette activité, il faut imprimer et partager avec les autres OPs les produits de la capitalisation. Il sera utile également de traduire systématiquement les documents dans les langues nationales afin de les rendre accessibles à toutes les

couches de la population. Deuxièmement, il faudra conduire des études d’analyse des lois sur le marché public dans la sous-région. Cela pour dégager l’état des lieux, les cas de succès, les défis et les perspectives afin de mieux orienter les actions futures pour améliorer la situation.

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Cette activité doit être finalisée fin avril 2015.La troisième activité, c’est l’organisation d’un atelier national de partage et de validation des études faites. Il sera question d’impliquer les acteurs concernés pour analyser et tirer leçon de ce qui a été développé dans les études. Cette activité a été projetée au mois de mai 2015. Faire une analyse comparative en vue de constater ensemble les similitudes qui permettront de développer des actions ensemble (toutes les organisations paysannes), mais également des différences, qui serviront à inspirer les unes et les autres, dans leurs actions dans leurs pays (influence des décideurs), voilà l’objectif d’un atelier régional. Cette dernière activité du premier résultat va enfin donner la situation dans la région et pourra inspirer les acteurs à agir en conséquence pour changer les choses. Cette activité sera tenue au mois de juillet 2015.Au niveau du résultat 2, plusieurs activités ont été retenues. C’est notamment l’organisation d’un voyage d’études des OP en vue d’apprendre de l’autre OP sur son thème capitalisé. Ce voyage, qui pourra être effectué pour une semaine, permettra à l’OP d’apprendre le processus suivi, les résultats et essayer de suivre ce parcours en vue pousser son organisation à intégrer l’approche de l’organisation hôte. Une planification par OP a été faite et tous les voyages d’études doivent se clôturer au mois de juin 2015.Trois réunions ordinaires du comité de suivi et d’orientation ont été décidées (Janvier – Bujumbura, Juillet – Butembo (RDC) et Novembre – Kigali). Mais dans l’entretemps et en cas de besoin des réunions techniques pourront avoir lieu.Enfin, il faudra produire et publier mensuellement les informations de la dynamique régionale dans le bulletin inter-OP de la région des Grands-Lacs par le département de la communication de la FOPAC NK et sur son site web interféré à ceux des organisations de la dynamique. L’évaluation des avancées des actions de la dynamique se font à travers des réunions périodiques auxquelles les dirigeants et cadres exécutifs des OP prennent part. Quatre réunions sont prévues annuellement. Pour 2014, la réunion annuelle a eu lieu à Bujumbura à la place de Butembo suite aux conditions qui étaient défavorables dans cette partie de la province du Nord-Kivu en RD Congo.

Jean Baptiste Musabyimana

Les bénéficiaires du projet AGRITERRA-CAPAD ont encore besoin d’intérioriser les techniques apprises dans le cadre de ce programme Il y a trois ans, la CAPAD a créé un système de suivi aux groupements agricoles pour le développement du secteur vivrier visant le bien-être de la population d’une part, et la promotion économique des familles en particulier. C’est dans ce cadre que des promoteurs économiques ont été engagés par CAPAD en collaboration avec AGRITERRA pour un suivi régulier des agriculteurs regroupés au sein des associations et coopératives agricoles.

Ces promoteurs économiques ont également dans leurs missions la sensibilisation, la formation aux agriculteurs compte tenu de leurs besoins ; le suivi-évaluation de la planification des saisons agricoles ; des appuis divers aux agriculteurs ainsi que l’estimation en qualité et quantité des récoltes à enregistrer. Supportés financièrement par la CAPAD, ces promoteurs viennent d’achever leur mission alors que les bénéficiaires du programme ont encore besoin d’intérioriser les techniques à travers les multiples expériences sous leur supervision. L’évaluation des services rendus aux coopératives a été réalisée le 13 janvier 2015. Cependant la CAPAD ne fera pas plus. Cette institution agricole est pour le moment dans l’obligation de mettre la charge qu’elle supportait sur les épaules des coopératives, surtout en ce qui concerne le salaire de ces promoteurs économiques. Eu égard à la capacité financière des coopératives, il sera difficile d’accorder le même salaire à ces encadreurs, vu qu’on ne peut jamais octroyer un salaire inférieur au réel perçu régulièrement avant la fin du contrat. Comme la promotion d’un projet, quel qu’il soit, ne tombe pas du ciel, il faudra que les coopératives étudient comment voler de leurs propres ailes. Sinon, ce programme sera voué à l’échec malgré les efforts fournis par la CAPAD dans le sens de promouvoir les compétences et l’auto-prise en charge des coopératives.

Prolonger le partenariat

Néanmoins, toutes les associations ne connaissent pas les mêmes difficultés financières, car les défis dépendent de la région, des produits à vendre et du milieu où la coopérative est implantée. En général,

la population bénéficiaire est satisfaite du pas franchi, mais la fin de ce projet laisse une sorte de vide à ceux qui ne s’étaient pas encore approprié suffisamment les techniques. Pour eux, le décalage du programme laisse à désirer pour que la production agricole assure l’autosuffisance alimentaire et la fin de la disette déclarée depuis une décennie. Néanmoins, faut-il considérer que grâce aux promoteurs économiques agricoles, les bénéficiaires du programme savent comment préparer la fumure organique à travers le compostage, l’établissement d’une planification des activités de la saison agricole, l’application d’une agriculture moderne (semis en lignes, la mise en place des mutuelles de solidarité (MUSO), etc. Même un simple agriculteur membre de la coopérative « Kirinzara » a déclaré que grâce à leur encadrement, la semence d’un kilogramme de haricot arrive à produire la récolte de plus ou moins quarante kilogrammes. En conclusion, le pari a été atteint malgré les quelques imperfections observées dans l’assimilation des connaissances pour certains bénéficiaires analphabètes. Ces derniers sollicitent encore la prolongation du mandat sous le financement de la CAPAD, en attendant que les coopératives s’auto-prennent en charge à part entière.

Jean Pierre N.

La CAPAD dote neuf coopératives de matériel informatiqueDans le souci de moderniser le système bureautique des associations coopératives du Burundi, la CAPAD vient d’accorder du matériel informatique à neuf coopératives. Il s’agit de deux ordinateurs, une imprimante et une photocopieuse à chaque association. Leur acquisition a été rendue possible grâce au projet OSCAR et OXFAM NOVIB, deux organisations internationales.

Cette activité compte parmi les objectifs que la CAPAD s’est fixés. Elle rentre dans le cadre de faciliter la mise en œuvre des programmes des coopératives, à travers l’archivage des données et des documents nécessaires pour leur développement, tout comme la saisie et le partage des informations. Un don qui arrive à point nommé car les coopératives souffraient de la carence de ces équipements dans leurs services. La CAPAD prévoie également la connexion d’Internet afin de leur faciliter les échanges et l’envoi des documents nécessaires aux activités projetées. Les coopératives Twizigirane de Mpanda, Girumwete dukore de Mutimbuzi, Haguruka dukore de Buganda , Jijuka de Kayanza , Terimbere murimyi de Kirundo , Shirukubute de Kayogoro , Tuzamure uburimyi de Bukeye , Tsimbatazuburimyi de Muramvya et Tugiramagara meza de Busiga ont bien accueilli ce don, un don qui sera accompagné des lots complémentaires composés de tables, des étagères, du matériel bureautique, etc. Stany Nzokirantevye, membre de la coopérative « Tugiramagara meza » affirme que « la population environnante qui n’avait pas suffisamment de moyens de se rendre dans des cybers éloignés, la distance sera réduite. Aussi, ce don permettra à la coopérative de s’autofinancer grâce aux services rendus par le cyber ». A lui d’ajouter que les machines ne pourront pas entraver le bon

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déroulement des activités agricoles suite à l’accès facile à ces machines ou à l’Internet. « Il y aura des opérateurs affectés pour les travaux informatiques. Nous sommes convaincus que la publication de nos activités par des affiches et la recherche des marchés à nos produits seront facilités », espère-t-il.

Approvisionner les boutiques d’intrants et de matériel agricoles

Aussi, a-t-il tenu à ajouter, pour les coopératives proches des centres commerciaux, les fonds provenant de ces cybers seront beaucoup bénéfiques. Grâce aux fonds générés par ce nouveau service, il y aura des projets qui ne nécessiteront pas l’assistance de la CAPAD. Aussi, les revenus enregistrés permettront l’approvisionnement des boutiques d’intrants et de matériel agricoles (BIMA) pour les agriculteurs environnants. Quant à l’accès aux machines, notre interlocuteur a révélé que les membres et non membres exprimaient souvent le besoin d’être rapprochés de ce genre de service. Le travail et la réduction du temps matériel ne rencontreront pas plus de problèmes. Ce même centre sera considéré comme un lieu d’apprentissage et de partage d’informations. S’agissant des connaissances en informatiques et de la connexion internet, M. Nzokirantevye émet le souhait de l’élaboration d’un programme de formation aux utilisateurs de ces ordinateurs et aux membres de la coopérative capables de suivre cette initiation. L’accès à internet est l’un des défis à relever. « Il faudra que notre commune Busiga fournisse des efforts pour que la ligne d’Internet nous soit accordée incessamment afin de rattraper le retard sur les autres communes déjà modernisées », a-t-il terminé.

Jean Pierre N.

La CAPAD s’auto-évalue

La CAPAD a dernièrement organisé une réunion à l’intention des représentants des coopératives en vue d’évaluer les travaux réalisés et ce qui restait à faire avant d’entamer l’année 2015. Après analyse et commentaire faits sur les réalisations, les participants devaient émettre des recommandations enrichissant le programme d’actions à mener pour 2015. Parmi ces recommandations, notons qu’il faut organiser des formations en faveur des membres des comités de surveillance et du comité exécutif au niveau des coopératives et des gestionnaires des stocks (entrées et sorites). Il a également été recommandé la création et la mise en place des MUSO dans toutes les provinces de la CAPAD. Aussi faudra-t-il organiser des visites d’échanges d’expériences au sein des coopératives avancées. Formation des formateurs des membres de groupements pré-coopératives, élaboration des

statuts les régissant ainsi que la mise en place des comités agricoles dans les communes depuis longtemps voulue par les producteurs locaux figurent parmi les recommandations tout comme la mise en place d’un fonds-crédit devant répondre aux besoins des agriculteurs dont les champs sont touchés par les aléas climatiques. Les représentants des coopératives sont sortis satisfaits de l’évaluation et des échanges francs qui ont caractérisé le déroulement de cette séance. Ceux-ci ont souhaité que la prochaine assemblée générale soit pour eux un réconfort aux coopératives dans leurs projets de société. La conjugaison des efforts des membres en dépendra. Faut-il signaler que même au cours des rencontres organisées par le Conseil d’Administration de CAPAD du 17 au 18 décembre 2014, le représentant légal de la CAPAD avait à son temps exprimé sa satisfaction sur les réalisations de son entreprise. Selon lui, l’année 2015 sera couronnée de succès. Et de remercier le secrétariat exécutif et les services techniques qui se sont donné corps et âme dans la mise en œuvre des activités planifiées pour l’exercice écoulé. L’occasion était bonne pour le conseil de saluer le travail en synergie accompli par les deux pôles, en vue d’accroître la production des coopératives.

JP N.

Le rôle du CARG au Nord-Kivu, peu connu des agriculteursEn territoires de Beni et de Lubero, le Conseil Agricole Rural de Gestion, CARG se mettent progressivement en place dans les entités territoriales décentralisées, les chefferies notamment. Résultat de la restructuration de l’agriculture à côté de la loi agricole et de la nouvelle loi agricole, ces cadres de concertation restent peu connus des agriculteurs…

Le Conseil Agricole Rural de Gestion, CARG est une plate-forme de concertation associant les différents acteurs du monde rural. Elle est aussi une approche d’appui technique et méthodologique en vulgarisation agricole, en développement rural et en gestion à la base. Il a été créé pour permettre aux acteurs de disposer des services agricoles dont ils ont besoin en l’occurrence. Entre autres activités lui reconnue figure la gestion alternative des conflits

De bonnes intentions sans œuvres concrètes

C’est en tout cas l’avis des producteurs agricoles des territoires de Beni et Lubero lorsqu’ils attendent parler des CARG. Ce rôle des CARG est vulgarisé auprès des exploitants agricoles par la LOFEPACO à travers le programme d’amélioration des conditions socio-économiques des productrices de maïs, pommes de terre et légumes (mis en œuvre avec l’appui d’Oxfam Solidarité Belgique).

Le rôle du CARG reste peu connu se plaint madame SEVE BERNADETTE, productrice de Musienene en Chefferie des Baswagha : « je connais que le CARG existe dans notre chefferie mais dans les faits, on ne voit rien sur le terrain. Les membres se réunissent souvent au bureau de la Chefferie mais nous (producteurs et productrices) ne sommes pas informées. » De son côté, madame SIVASIMIRE, habitant de Vuhenenge en Chefferie des Bashu n’a jamais entendu parler du CARG. Elle l’a exprimé lors d’une séance d’information sur le cadre politico-légal relatif à l’accès et la sécurisation foncière et la vulgarisation des lois organisée dans son village par la LOFEPACO : « Dans notre milieu nous n’avons jamais entendu parler du CARG, si vous demandez à toutes les femmes paysannes d’ici, elles vous diront la même chose. » Les moyens financiers limités justifient cette absence sur le terrain nous a lâcher sous anonymat un animateur du CARG dans le Bashu.

Mme Véa (Coordinatrice de la LOFEPACO)