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003 C’est ce qu’écrivait Paul Valéry. Or, un avenir, cela se façonne, cela se veut, cela se gagne. J’observe le monde, mon monde et je songe à ceux qui ont vu arriver les industries, les grandes innovations techniques comme l’électricité, le téléphone, les transports… Cela représentait des opportunités formidables et simultanément des risques poten- tiels que quelques docteurs Mabuse se sont empressés d’exploiter à leur profit, entraînant de grands mouvements sociaux, des guerres et le bouleversement des économies. Le progrès a ceci de tragique que l’on ne peut que rarement le célébrer : il est corrompu ou digéré gloutonnement par les masses. C’est ainsi depuis la nuit des temps. Pas de surprise, donc, en observant notre époque de constater les conquêtes de la donnée, le pouvoir croissant de l’information, la maîtrise du prédictif, la collecte des secrets personnels par les majors. « Utilisez ma techno : elle est gratuite et pratique… Et quand le législateur aura compris l’urgence de réguler, on changera le modèle. » Notre monde est instable, la technologie est au cœur de chaque onde de vibrations des plaques tectoniques politiques et économiques. Dans le même temps, le business continue et il nous faut sans cesse nous adapter à l’évolution des usages. Ainsi, le voyageur d’affaires est une mine d’informations, une source abondante de données, de pratiques et, in fine, de dollars ou d’euros. L’homme d’affaires est un voyageur dans tous les sens du terme. Il doit être agile, efficace, rassuré, en sécurité. Il doit être flexible et doit connaître l’environnement dans lequel il évolue. Tous ces besoins, il doit les satisfaire en voyage. Et souvent, pour ce faire, son smartphone sera son meilleur allié. Le loisir a été à l’initiative de nouvelles apps et de nouveaux usages que le voyageur d’affaires a intégrés à titre personnel, mais auxquels il a parfois dû renoncer, bridé par les consignes de son entre- prise. Le cloisonnement entre l’univers profession- nel et personnel a explosé. Mieux, l’entreprise bénéficie et fait bénéficier au collaborateur de ces nouveaux outils. Avec plus de confort, de béné- fices fidélité et souvent des économies à la clé pour l’entreprise et son collaborateur. Les deux mondes convergent. A leur intersection, l’individu, qui est juge des usages. Cette liberté là, face aux outils de plus en plus intelligents et autonomes, est une lueur que nous devrons, avec le législateur, les majors, les entreprises, voire les Etats, entretenir et protéger. Pour ne pas être victime passive ou un sidéré post mortem, mieux vaut savoir comment le monde change, comment nous mesurons les forces, com- ment être en concurrence saine, quelles armes utiliser. Mais au-delà de ces considérations belli- queuses ( bien que l’économie de marché , ce n’est pas Disneyland après tout), il y a aussi la connaissance de l’autre, des usages, des besoins et projets que chaque homme d’affaires pourra, grâce aux technologies, mieux cerner pour affiner ses offres et conquérir de nouveaux espaces mar- chands. Pour anticiper, comprendre, continuer à jouer la partie, TOM.travel a conçu cette deuxième édition du Mook for Business Travel qui a pour objectif de vous présenter ces usages et technologies nou- velles qui, bien souvent, ont déjà été éprouvés et intégrés par le voyageur loisirs… Après tout, « l'avenir n'existe qu'au présent. » « NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS » FRÉDÉRIC VANHOUTTE, PRÉSIDENT D’EVENTIZ MEDIA GROUP

« NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS · c’est-à-dire « une plate-forme technologique mondiale unique » qui permettra « de personnaliser, d’accéder, d’émettre, de

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C’est ce qu’écrivait Paul Valéry. Or, un avenir, cela se façonne, cela se veut, cela se gagne. J’observe le monde, mon monde et je songe à ceux qui ont vu arriver les industries, les grandes innovations techniques comme l’électricité, le téléphone, les transports… Cela représentait des opportunités formidables et simultanément des risques poten-tiels que quelques docteurs Mabuse se sont empressés d’exploiter à leur profit, entraînant de grands mouvements sociaux, des guerres et le bouleversement des économies.

Le progrès a ceci de tragique que l’on ne peut que rarement le célébrer : il est corrompu ou digéré gloutonnement par les masses. C’est ainsi depuis la nuit des temps. Pas de surprise, donc, en observant notre époque de constater les conquêtes de la donnée, le pouvoir croissant de l’information, la maîtrise du prédictif, la collecte des secrets personnels par les majors. « Utilisez ma techno : elle est gratuite et pratique… Et quand le législateur aura compris l’urgence de réguler, on changera le modèle. » Notre monde est instable, la technologie est au cœur de chaque onde de vibrations des plaques tectoniques politiques et économiques. Dans le même temps, le business continue et il nous faut sans cesse nous adapter à l’évolution des usages. Ainsi, le voyageur d’affaires est une mine d’informations, une source abondante de données, de pratiques et, in fine, de dollars ou d’euros.

L’homme d’affaires est un voyageur dans tous les sens du terme. Il doit être agile, efficace, rassuré, en sécurité. Il doit être flexible et doit connaître l’environnement dans lequel il évolue. Tous ces besoins, il doit les satisfaire en voyage. Et souvent, pour ce faire, son smartphone sera son meilleur allié. Le loisir a été à l’initiative de nouvelles apps et de nouveaux usages que le voyageur d’affaires a intégrés à titre personnel, mais auxquels il a parfois dû renoncer, bridé par les consignes de son entre-prise. Le cloisonnement entre l’univers profession-nel et personnel a explosé. Mieux, l’entreprise bénéficie et fait bénéficier au collaborateur de ces nouveaux outils. Avec plus de confort, de béné-fices fidélité et souvent des économies à la clé pour l’entreprise et son collaborateur. Les deux mondes convergent. A leur intersection, l’individu, qui est juge des usages. Cette liberté là, face aux outils de plus en plus intelligents et autonomes, est une lueur que nous devrons, avec le législateur, les majors, les entreprises, voire les Etats, entretenir et protéger.

Pour ne pas être victime passive ou un sidéré post mortem, mieux vaut savoir comment le monde change, comment nous mesurons les forces, com-ment être en concurrence saine, quelles armes utiliser. Mais au-delà de ces considérations belli-queuses ( bien que l’économie de marché , ce n’est pas Disneyland après tout), il y a aussi la connaissance de l’autre, des usages, des besoins et projets que chaque homme d’affaires pourra, grâce aux technologies, mieux cerner pour affiner ses offres et conquérir de nouveaux espaces mar-chands.

Pour anticiper, comprendre, continuer à jouer la partie, TOM.travel a conçu cette deuxième édition du Mook for Business Travel qui a pour objectif de vous présenter ces usages et technologies nou-velles qui, bien souvent, ont déjà été éprouvés et intégrés par le voyageur loisirs… Après tout, « l'avenir n'existe qu'au présent. »

« NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS »

FRÉDÉRIC VANHOUTTE,

PRÉSIDENT D’EVENTIZ MEDIA GROUP

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LA GUERRE DES TALENTS AURA BIEN LIEU

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Il y a quelques mois, TOM.travel rassemblait plus de 170 acheteurs, travel managers et fournisseurs du Voyage d’Affaires à l’occasion de la 3e édition du Future Of Business Travel. Parmi les interventions ayant marqué les esprits, celle de Stéphane Hugon, sociologue et co-fondateur de l’institut Eranos. Après quelques heures de conférences portant sur les nouvelles technologies, celui-ci a abordé via le prisme des sciences humaines la capacité d’adoption de l’innovation et des process par les collaborateurs d’une entreprise. Pour clore sa prise de parole, le sociologue s’est fait l’écho de l’anthropologue Claude Lévy-Strauss en rappelant l’importance du « commerce des affects » dans nos sociétés contemporaines. « N’oubliez pas que nous ne sommes plus dans une société du besoin, mais dans une société de l’envie. Et vos collaborateurs peuvent aller travailler ailleurs s’ils en ont l’envie », avait-il conclu après avoir affirmé qu’il était nécessaire, pour voir les politiques voyages adoptées par les collaborateurs, de « repenser le voyage non plus comme un outil de travail, mais comme une esthétique de vie » (P.42). Rien que ça.

Si toutes les industries que représentent vos entreprises ne sont pas forcément engagées dans une « guerre des talents », nombreuses sont celles – notamment dans la Tech – qui fournissent moult efforts pour capter et retenir les meilleurs profils. Cela va aller en s’accentuant tant le rapport au travail et à l’employeur change ainsi que la perception des avantages dus à la fonction. Aux Etats-Unis, on observe depuis une quinzaine d’années le recul du désir de propriété en ce qui concerne par exemple la résidence principale et la voiture. Les nouvelles générations se réalisent davantage à travers leur pouvoir de mobilité et préfèrent consommer à l’usage plutôt que d’être propriétaire. En outre, il faut s’attendre à voir les crédits mobilité se généraliser et les propositions de voiture de fonction poliment déclinées dans les milieux urbains. En 2018, les atouts de l’employeur ne sont plus tout à fait les mêmes qu’auparavant. Naturellement, les politiques voyages vont-elles aussi devoir évoluer.

Toutes les études indiquent que les programmes voyages sont extrêmement centrés sur les coûts et la sécurité. Et si le confort des voyageurs est au cœur de tous les discours, rares sont les entreprises qui construisent leur programme voyage autour de ces considérations pourtant vitales pour la productivité et la performance des voyageurs d’affaires. Scott Gillespie, CEO de tClara LCC, une société qui a créé une méthodologie pour mesurer les frictions des voyageurs, l’affirme : « 84 % des ‘road warriors’ (NDLR : les collaborateurs qui voyagent au moins 35 fois par an) déclarent qu’ils seraient très intéressés par une offre d’emploi d’une autre société si sa politique voyage était meilleure de manière significative » (P. 57). Ceux-là même qui génèrent 80 % de la valeur ajoutée liée aux déplacements professionnels… L’évolution des politiques voyages

se traduira par une amélioration de l’offre, des outils, de la connectivité mais aussi de l’expérience utilisateur. En proposant une application « tout-en-un » à ses voyageurs d’affaires, Microsoft a fait gagner à chacun de ses collaborateurs deux heures de temps par déplacement, soit un million d’heures de productivité ou de temps de vie privée rendues à ses employés ! (P. 91)

Beaucoup d’acteurs et d’observateurs déplorent l’immobilisme du secteur. Quelle est la part de responsabilité des fournisseurs ? Notre média spécialisé dans l’innovation technologique fait le constat quotidiennement que l’industrie communique sur de nombreuses nouveautés mais qu’il est rarement question d’innovation. Les grands acteurs peinent à innover car ils ne sont pas structurés pour cela et, pour maintenir malgré tout le cap, font de l’innovation par acquisition. Or, le Leisure pourrait inspirer les fournisseurs, et en particulier les TMC. Depuis des années, et cela va continuer, la majorité des distributeurs se livrent une guerre de prix sans limite. Or, les leaders online ont fait la différence sur l’exhaustivité et la pertinence du contenu, la performance des sites, l’efficacité des outils, leur capacité à personnaliser ou à recommander les bons produits… Bref, globalement, les acteurs les plus performants sont des entreprises de technologie qui vendent du voyage et non des entreprises historiques du Tourisme engagées dans leur transformation numérique. Il est donc très intéressant de voir émerger de nouveaux acteurs dans le monde du Voyage d’Affaires à l’image de Rydoo ou encore de cette entreprise étonnante, WTMC, qui se définit comme une « startup TMC » avec l’ambition « de répondre aux besoins des voyageurs d’affaires nouvelle génération ». Pour ce faire, le dirigeant a construit une TMC SPOC ‘Single Point Of Contact’, c’est-à-dire « une plate-forme technologique mondiale unique » qui permettra « de personnaliser, d’accéder, d’émettre, de modifier et d’annuler les itinéraires de voyage, offrant ainsi un service sans friction, quel que soit le fuseau horaire ou l'emplacement du voyageur.» (P. 71) Au fil des pages de cette 2é édition du Mook for Business Travel, vous (re)découvrirez les grandes informations de l’année écoulée, retrouverez les comptes-rendus du Future Of Business Travel 2018 et pourrez dévorer les dossiers passionnants réalisés par notre partenaire, Festive Road. Grâce à son expertise et ses nombreuses connexions dans l’industrie, le réseau d’experts internationaux a traité pour TOM.travel des sujets de fond avec des témoignages particulièrement intéressants de fournisseurs à la pointe de la technologie et des usages, mais aussi de nombreux acheteurs et travel managers de grandes entreprises telles que Amazon et Red Bull dont la vision est particulièrement inspirante.

Guillaume Poulain - Rédacteur en chef

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Les en jeux et a t tentes du voyageur d ’a f fa i res connecté | p8

Le parcours du voyageur d ’a f fa i res à hor i zon 2020 | p11

Voyage d ’a f fa i res : comment créer une expér ience de voyage sans f r ic t ion ? | p16

Trave lpor t l i s te les tendances du mobi le dans le t rave l en 2018 | p19

SBT sur-mesure : B lab lacar e t Egenc ia rev iennent sur leur co l labora t ion | p22

Pourquo i Sodexo va deven i r un acteur de ré fé rence dans le

Voyage d ’A f fa i res | p24

Avec son système de récompenses, Fa i r jung le veut responsab i l i ser les voyageurs d ’a f fa i res | p27

Que l sera l ’ impact du préd ic t i f dans le Voyage d ’A f fa i res ? | p35

Comment l ’ IA peut-el le renforcer la sécurité des déplacements

professionnels ? | p36

Quels sont les nouveaux en jeux de sécur isa t ion de la data dans le Voyage d ’A f fa i res ? | p38

À quo i ressemblera le marché mond ia l du Voyage d ’A f fa i res en 2020-2025 ? | p40

Pourquoi faut-i l repenser les logiques managériales en entreprise ? | p41

fu ture ofBUSINESS TRAVEL

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#NextGen : des programmes déd iés au déve loppement des ta lents de l ’ indust r ie du Voyage d ’A f fa i res | p45

#Soc iab i l i sa t ion : les dép lacements pro fess ionne ls se soc iab i l i sent : b ienvenue dans l ’è re des voyages co l labora t i fs | p50

#LaRévolutionDeLaData (part 1) : la perspective de polit iques voyage guidées par la data | p56

#LaRévo lu t ionDeLaData (par t 2 ) : le potent ie l d ’une rée l le démarche de personna l isa t ion dans le Voyage d ’A f fa i res | p62

#TMC : l ’agence du fu tur est-e l le là ? | p68

Quand #Dis t r ibut ion r ime avec s tandard isat ion : les nouveaux en jeux de l ’ indust r ie du Trave l | p74

#Blockchain : et si l 'on al lait au-delà du « buzzword » ? | p80

#UXF i rs t : l ’UX, pr io r i té abso lue pour répondre aux en jeux des parcours voyageur ! | p86

#Ins ideOut : à quo i le Bus iness Trave l ressemble, vu de l ’ex té r ieur ? | p93

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SEPTEMBRELES ENJEUX ET ATTENTES DU VOYAGEUR D’AFFAIRES CONNECTÉ

KDS a publié une étude* dans laquelle elle oppose l’organisation des voyages d’affaires et les réelles attentes des voyageurs français, le voyage privé et le voyage professionnel.

En introduction de l’étude, intitulée « Expérience client et voyage d’affaires : enjeux et attentes du voyageur connecté », l’éditeur de solutions spécialisé dans la gestion des notes de frais et du voyage d’affaires rappelle que le digital a bouleversé les habitudes des consommateurs en apportant plus de choix, de facilité et de personnalisation. Pourtant, les nouvelles technologies ont peu intégré les entreprises où l’organisation des déplacements reste une tâche complexe et chronophage.

Dans la sphère privée, les voyageurs d’affaires français sont matures en matière de digital. 55 % des interrogés se disent même « très avancés » sur le sujet. Seuls 2 % n’utilisent pas ou ne maîtrisent pas les principaux outils numériques. Ils sont toutefois moins geeks que nos voisins européens, puisque les voyageurs d’affaires britanniques se disent très avancés à 60,1 % et les Allemands à 74,6 %.

Lorsqu’ils sont en vacances, avoir accès au Wi-Fi est indispensable pour 54 % des voyageurs et très important pour 31 % d’entre eux. « Le ‘droit à la déconnexion’ avec son environnement professionnel ne signifie pas que la déconnexion doit être totale lorsque l‘on est en congés. », explique KDS dans l’étude. Les voyageurs d’affaires interrogés pensent que la personnalisation apportée par le numérique (suggestion de mots sur les moteurs de recherche, rappel des produits commandés sur les sites e-commerce, stockage des adresses pour le calcul des itinéraires, etc.) est utile et fait gagner du temps. Dans ce contexte, ils ne considèrent plus l’utilisation des données personnelles comme une menace. Seuls 5,7 % des répondants considèrent que c’est intrusif.

Le numérique dans la sphère professionnelle

S’ils apprécient les outils numériques dans la sphère privée, c’est aussi le cas dans la sphère professionnelle. C’est même un facteur de motivation pour 87,3 % d’entre eux. Dans le cadre de voyages privés et de déplacements professionnels, ce sont les services de réservation train/vol et les services de calculs d’itinéraires qui sont les plus plébiscités.

Le bleisure gagne du terrain selon l’étude : 19,5 % affirment le faire souvent et 42,8 % de temps en temps. Cela « implique pour les entreprises plus de souplesse dans les modes de réservations des voyages d’affaires et des adaptations dans les politiques voyages des entreprises. », écrit KDS.

Les usages dans l’organisation des voyages d’affaires

En France, une grande partie des voyageurs d’affaires (36,3 %) passent par une agence pour réserver leur voyage (offline). Ils sont également nombreux (27 %) à utiliser une application ou un outil dédié qui centralise

Comme le secteur loisirs, le voyage d’affaires connaît de nombreuses mutations avec l’arrivée de nouvelles technologies. Afin que les entreprises du secteur comprennent les enjeux digitaux à venir et embrassent la conduite du changement, Dimitri Tsygalnitzky, Directeur commercial chez Sabre France, fait une esquisse du parcours du voyageur d’affaires tel qu’il devrait être sous peu.

Selon Sabre, trois phénomènes sont en train d’améliorer l’expérience du voyageur d’affaires. D’abord, le changement de support. Désormais, le voyageur d’affaires se sert de son mobile en permanence durant son voyage. Avec ce nouveau couteau-suisse, il peut tout faire en « self-service » et connaître un parcours voyageur plus fluide. Deuxième élément, l’ouverture des données. Cela permet aux fournisseurs technologiques de proposer davantage de personnalisation au voyageur en mettant en place des systèmes de géolocalisation ou en facilitant le check-in à l’hôtel. Enfin, la mise à disposition d’offres standardisées. Le voyageur peut maintenant comparer diverses offres au même endroit. Pour retracer le parcours du voyageur d’affaires, Dimitri Tsygalnitzky reprend les éléments de deux rapports publiés par Sabre Labs, « Digital Business Traveller » et « Radar 2017 Report » et s’inspire de sa propre expérience personnelle en tant que voyageur.

A quoi ressemblera le parcours du voyageur d’affaires en 2020 ?

AU MOMENT DE LA RÉSERVATION, il explique que dès 2020, de plus en plus de SBT seront synchronisés avec l’Outlook ou le CRM du voyageur. En connaissant les rendez-vous de ce dernier, le SBT pourra indiquer qu’il est temps de réserver son billet pour rester dans la politique voyage ou envoyer des notifications en cas de prix bas par exemple. La réservation sera multicanale et multimodale. Elle pourra se faire via Google Home, un ordinateur, une tablette ou l’enceinte connectée Amazon Echo. Le paiement virtuel jouera un rôle important lors de la réservation. « Il est courant dans l’aérien via des cartes logées, mais l’est moins dans l’hôtellerie ou pour réserver une voiture ou un taxi », précise Dimitri Tsygalnitzky. La carte virtuelle, associée à un compte bancaire, permet de réduire les notes de frais. Les voyageurs n’ont plus besoin d’utiliser leur propre carte de crédit pour effectuer un paiement. « Même si le voyageur décide de passer par son agence de voyage, il pourra en bénéficier lorsque toutes les agences auront intégré le paiement virtuel dans leurs outils », continue t-il.

LE JOUR DU DÉPART, le voyageur aura accès à toutes les informations relatives à son voyage et à son trajet pour se rendre à l’aéroport, par exemple. En cas de pépin, il recevra des notifications pour qu’il puisse s’adapter. « Les problèmes et leurs répercussions seront pris en compte dans un contexte de

door-to-door », explique le Directeur Commercial de Sabre. A l’aéroport, le voyageur pourra s’équiper d’une étiquette bagage digitale ou même d’une valise drone. L’enregistrement sera beaucoup plus rapide grâce à la reconnaissance faciale. Le Wi-Fi quant à lui sera disponible dans tous les avions. Cela permettra de rester connecté ou de profiter de films en réalité virtuelle. « Je pense que c’est dans un contexte de divertissement que la réalité virtuelle peut avoir un intérêt dans le business travel », commente Dimitri Tsygalnitzky. Une fois descendu de l’avion, le voyageur pourra retrouver sa valise plus facilement grâce au tag digital et aux améliorations logistiques.

LORS DE L’ARRIVÉE À DESTINATION, le voyageur pourra appeler un taxi ou une voiture autonome. Une fois arrivé à l’hôtel, il pourra effectuer le check-in virtuellement sur une borne et accéder à sa chambre grâce à son smartphone. En récoltant des données sur le client via des appareils connectés par exemple, l’hôtel sera capable d’adapter l’éclairage ou la musique d’ambiance. « Cela peut paraître gadget, mais le bien-être s’inscrira de plus en plus dans le ‘duty of care’, développe le Directeur Commercial. Demain, cela ira plus loin que le fait d’être en sécurité. Il s’agira de minimiser le stress du collaborateur. Les millennials y accorderont le l’importance. De nouveaux enjeux émergeront, en termes de rétention des talents et de performance ». Au restaurant, le bitcoin ne sera pas encore démocratisé, mais des systèmes tels que l’Apple Pay faciliteront le paiement. Les informations personnelles seront reliées au compte expense. Les recommandations de restaurants seront personnalisées, en fonction du régime alimentaire du collaborateur et de sa localisation. Google Translate se chargera de traduire le menu.Dans un salon professionnel, des lunettes à réalité augmentée permettront de scanner le code barre d’un badge visiteur. Le profil, l’historique des interactions, les informations business pourront alors apparaître dans un coin de l’œil.

LORS DU RETOUR AU BUREAU, ce qui va changer est la centralisation. « Aujourd’hui, tout est décentralisé et il faut prendre en compte plusieurs moyens de paiement différents, explique Dimitri Tsygalnitzky, par conséquent, les grands voyageurs passent jusqu’à une journée entière par mois à éditer leurs notes de frais. Lorsque tous les moyens de paiement seront digitalisés, il n’y aura plus ce problème ».

A TOUT MOMENT, en cas d’imprévu, les chatbots seront là pour aider. Dans le voyage d’affaires, il faut pouvoir communiquer et régler les problèmes rapidement. « En cas d’urgence et dans un lieu sans réseau téléphonique, les chatbots peuvent être d’une grande aide. Ils ne permettent pas encore de modifier une réservation, mais cela sera le cas en 2020 », illustre t-il.

Le rôle des données dans ce parcours

Pour pouvoir offrir une expérience fluide aux voyageurs et personnaliser l’expérience, la récolte des données est importante. C’est pourtant un sujet tabou dans le voyage d’affaires. « C’est LE sujet du moment, commente Dimitri Tsygalnitzky, relancé par l’arrivée de la norme RGPD ». Le Directeur Commercial explique que bien souvent, c’est la société qui est la seule propriétaire des données. Pourtant, c’est le voyageur qui est impacté. Aujourd’hui, les entreprises ouvrent les données, mais dans un contexte de duty of care. Elles ne souhaitent pas que les distributeurs aient accès aux informations de leurs collaborateurs et en profitent pour mieux négocier. « Pour les fournisseurs en revanche, ces données sont une mine d’or, continue t-il. En tant qu’intermédiaire et GDS, nous supportons l’utilisation des données pour offrir un service sur mesure et permettre plus d’innovation dans le voyage. Mais nous ne sommes pas des pirates, nous ne voulons pas que tout soit ouvert sans réglementation et sans respecter les exigences des entreprises et des voyageurs ».

Pourquoi adopter les nouvelles technologies ?

« Aujourd’hui, les travel managers pensent avant tout à la réduction des coûts et à la sécurité de leurs employés, c’est contextuel et géopolitique », explique le Directeur Commercial de Sabre. Toutes les choses qui peuvent améliorer l’expérience sont ainsi encore généralement mises de côté. En parallèle pourtant, les personnes ont retrouvé leur valeur au sein des entreprises qui font tout pour conserver les talents. « Auparavant, pour satisfaire un voyageur, il fallait le faire voyager en 1ère. Aujourd’hui, ce qui le satisfait n’est pas forcément plus cher. Ce peut-être un Airbnb cosy ou un assistant virtuel qui l’accompagne en cas de problème », affirme t-il. Pour les nouvelles générations, futures décisionnaires, ce nouveau type de confort aura d’autant plus d’importance.

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les réservations. Quant à 24,5 % des interrogés, c’est une assistante qui se charge la réservation. Seuls 12,2 % réservent leur voyage eux-mêmes en se rendant sur chaque site.Pourquoi choisir ce mode de réservation ? Plus de la moitié répondent que c’est le plus simple, 47 % que c’est le plus rapide. Cela est plus important que la conformité à la politique voyage ou que les raisons économiques. « Les critères économiques semblent moins les concerner, et il est vrai qu’ils n’y sont pas forcément sensibilisés par leur entreprise. », commente KDS. Les personnes qui réservent elles-mêmes affirment que cela permet d’avoir plus de choix et plus de simplicité.

En moyenne, les salariés passent plus de 20 min à réserver leur voyage. Une durée plutôt similaire pour les voyageurs passant pas une agence ou faisant de l’open booking. Il en est de même pour les personnes utilisant une application qui centralise les réservations. « Les applications en place ne semblent donc pas répondre au désir de rapidité et de simplicité que nous avons mis en évidence précédemment, à travers les usages dans la sphère privée, renseigne l’étude, Les applications en place seraient-elles trop complexes ? N’auraient-elles pas intégré les automatismes et les systèmes de personnalisation que les consommateurs apprécient et utilisent dans l’organisation de leurs voyages privés ? ».

Les attentes du voyageur connecté

La gestion des notes de frais est l’élément le plus pénible dans l’organisation du voyage d’affaires. KDS explique que cela est dû au manque d’automatisation. Le temps passé à envisager toutes les solutions pour trouver le meilleur compromis est cité en 2e élément le plus pénible et le choix de l’hôtel (qui doit être près du lieu de rendez-vous et respecter la politique voyage de l’entreprise) en 3e.

Comme pour leurs voyages privés, les voyageurs d’affaires veulent de la rapidité et de la simplicité. Ils veulent aussi que leur système de réservation propose plus de contenus et prennent en compte leurs préférences et habitudes. Les services qui simplifient l’organisation avant, pendant et après le voyage sont jugés utiles, voire très utiles par plus de 80 % des répondants. Ils aimeraient principalement recevoir des alertes en cas de retard, modifier leur voyage et synchroniser leur voyage avec le calendrier.

*réalisée auprès de 400 voyageurs d’affaires français âgés de 26 à 65 ans et travaillant dans une entreprise comptabilisant entre 100 et plus de 10 000 employés. 46 % d’entre eux voyagent de manière hebdomadaire, 53 % mensuellement.

Comme le secteur loisirs, le voyage d’affaires connaît de nombreuses mutations avec l’arrivée de nouvelles technologies. Afin que les entreprises du secteur comprennent les enjeux digitaux à venir et embrassent la conduite du changement, Dimitri Tsygalnitzky, Directeur commercial chez Sabre France, fait une esquisse du parcours du voyageur d’affaires tel qu’il devrait être sous peu.

Selon Sabre, trois phénomènes sont en train d’améliorer l’expérience du voyageur d’affaires. D’abord, le changement de support. Désormais, le voyageur d’affaires se sert de son mobile en permanence durant son voyage. Avec ce nouveau couteau-suisse, il peut tout faire en « self-service » et connaître un parcours voyageur plus fluide. Deuxième élément, l’ouverture des données. Cela permet aux fournisseurs technologiques de proposer davantage de personnalisation au voyageur en mettant en place des systèmes de géolocalisation ou en facilitant le check-in à l’hôtel. Enfin, la mise à disposition d’offres standardisées. Le voyageur peut maintenant comparer diverses offres au même endroit. Pour retracer le parcours du voyageur d’affaires, Dimitri Tsygalnitzky reprend les éléments de deux rapports publiés par Sabre Labs, « Digital Business Traveller » et « Radar 2017 Report » et s’inspire de sa propre expérience personnelle en tant que voyageur.

A quoi ressemblera le parcours du voyageur d’affaires en 2020 ?

AU MOMENT DE LA RÉSERVATION, il explique que dès 2020, de plus en plus de SBT seront synchronisés avec l’Outlook ou le CRM du voyageur. En connaissant les rendez-vous de ce dernier, le SBT pourra indiquer qu’il est temps de réserver son billet pour rester dans la politique voyage ou envoyer des notifications en cas de prix bas par exemple. La réservation sera multicanale et multimodale. Elle pourra se faire via Google Home, un ordinateur, une tablette ou l’enceinte connectée Amazon Echo. Le paiement virtuel jouera un rôle important lors de la réservation. « Il est courant dans l’aérien via des cartes logées, mais l’est moins dans l’hôtellerie ou pour réserver une voiture ou un taxi », précise Dimitri Tsygalnitzky. La carte virtuelle, associée à un compte bancaire, permet de réduire les notes de frais. Les voyageurs n’ont plus besoin d’utiliser leur propre carte de crédit pour effectuer un paiement. « Même si le voyageur décide de passer par son agence de voyage, il pourra en bénéficier lorsque toutes les agences auront intégré le paiement virtuel dans leurs outils », continue t-il.

LE JOUR DU DÉPART, le voyageur aura accès à toutes les informations relatives à son voyage et à son trajet pour se rendre à l’aéroport, par exemple. En cas de pépin, il recevra des notifications pour qu’il puisse s’adapter. « Les problèmes et leurs répercussions seront pris en compte dans un contexte de

door-to-door », explique le Directeur Commercial de Sabre. A l’aéroport, le voyageur pourra s’équiper d’une étiquette bagage digitale ou même d’une valise drone. L’enregistrement sera beaucoup plus rapide grâce à la reconnaissance faciale. Le Wi-Fi quant à lui sera disponible dans tous les avions. Cela permettra de rester connecté ou de profiter de films en réalité virtuelle. « Je pense que c’est dans un contexte de divertissement que la réalité virtuelle peut avoir un intérêt dans le business travel », commente Dimitri Tsygalnitzky. Une fois descendu de l’avion, le voyageur pourra retrouver sa valise plus facilement grâce au tag digital et aux améliorations logistiques.

LORS DE L’ARRIVÉE À DESTINATION, le voyageur pourra appeler un taxi ou une voiture autonome. Une fois arrivé à l’hôtel, il pourra effectuer le check-in virtuellement sur une borne et accéder à sa chambre grâce à son smartphone. En récoltant des données sur le client via des appareils connectés par exemple, l’hôtel sera capable d’adapter l’éclairage ou la musique d’ambiance. « Cela peut paraître gadget, mais le bien-être s’inscrira de plus en plus dans le ‘duty of care’, développe le Directeur Commercial. Demain, cela ira plus loin que le fait d’être en sécurité. Il s’agira de minimiser le stress du collaborateur. Les millennials y accorderont le l’importance. De nouveaux enjeux émergeront, en termes de rétention des talents et de performance ». Au restaurant, le bitcoin ne sera pas encore démocratisé, mais des systèmes tels que l’Apple Pay faciliteront le paiement. Les informations personnelles seront reliées au compte expense. Les recommandations de restaurants seront personnalisées, en fonction du régime alimentaire du collaborateur et de sa localisation. Google Translate se chargera de traduire le menu.Dans un salon professionnel, des lunettes à réalité augmentée permettront de scanner le code barre d’un badge visiteur. Le profil, l’historique des interactions, les informations business pourront alors apparaître dans un coin de l’œil.

LORS DU RETOUR AU BUREAU, ce qui va changer est la centralisation. « Aujourd’hui, tout est décentralisé et il faut prendre en compte plusieurs moyens de paiement différents, explique Dimitri Tsygalnitzky, par conséquent, les grands voyageurs passent jusqu’à une journée entière par mois à éditer leurs notes de frais. Lorsque tous les moyens de paiement seront digitalisés, il n’y aura plus ce problème ».

A TOUT MOMENT, en cas d’imprévu, les chatbots seront là pour aider. Dans le voyage d’affaires, il faut pouvoir communiquer et régler les problèmes rapidement. « En cas d’urgence et dans un lieu sans réseau téléphonique, les chatbots peuvent être d’une grande aide. Ils ne permettent pas encore de modifier une réservation, mais cela sera le cas en 2020 », illustre t-il.

Le rôle des données dans ce parcours

Pour pouvoir offrir une expérience fluide aux voyageurs et personnaliser l’expérience, la récolte des données est importante. C’est pourtant un sujet tabou dans le voyage d’affaires. « C’est LE sujet du moment, commente Dimitri Tsygalnitzky, relancé par l’arrivée de la norme RGPD ». Le Directeur Commercial explique que bien souvent, c’est la société qui est la seule propriétaire des données. Pourtant, c’est le voyageur qui est impacté. Aujourd’hui, les entreprises ouvrent les données, mais dans un contexte de duty of care. Elles ne souhaitent pas que les distributeurs aient accès aux informations de leurs collaborateurs et en profitent pour mieux négocier. « Pour les fournisseurs en revanche, ces données sont une mine d’or, continue t-il. En tant qu’intermédiaire et GDS, nous supportons l’utilisation des données pour offrir un service sur mesure et permettre plus d’innovation dans le voyage. Mais nous ne sommes pas des pirates, nous ne voulons pas que tout soit ouvert sans réglementation et sans respecter les exigences des entreprises et des voyageurs ».

Pourquoi adopter les nouvelles technologies ?

« Aujourd’hui, les travel managers pensent avant tout à la réduction des coûts et à la sécurité de leurs employés, c’est contextuel et géopolitique », explique le Directeur Commercial de Sabre. Toutes les choses qui peuvent améliorer l’expérience sont ainsi encore généralement mises de côté. En parallèle pourtant, les personnes ont retrouvé leur valeur au sein des entreprises qui font tout pour conserver les talents. « Auparavant, pour satisfaire un voyageur, il fallait le faire voyager en 1ère. Aujourd’hui, ce qui le satisfait n’est pas forcément plus cher. Ce peut-être un Airbnb cosy ou un assistant virtuel qui l’accompagne en cas de problème », affirme t-il. Pour les nouvelles générations, futures décisionnaires, ce nouveau type de confort aura d’autant plus d’importance.

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AMADEUS RENFORCE SON SERVICE DOOR-TO-DOOR AVEC AMADEUS TRANSFERT

Amadeus a annoncé l’ouverture d’Amadeus Transfert, une solution qui permet de transporter les voyageurs de l'aéroport jusqu'à leur destination grâce à des fournisseurs internationaux.

Les agences de voyage clientes d’Amadeus peuvent dès maintenant proposer un service qui accompagne les voyageurs jusqu’à leur destination, en France comme à l’étranger. Ce système facilite l’accès au porte à porte et profite aussi bien aux vacanciers qu’aux voyageurs d’affaires. Cette solution permet de comparer et réserver facilement un service de transfert aéroport sur la plateforme d’Amadeus.

Avec Amadeus Transfert, les agents de voyage n’ont plus besoin de contacter les hôtels. En effet, les conseillers peuvent effectuer une réservation jusqu'à 2h avant la prise en charge et tout cela depuis leur environnement Amadeus. Cette solution est ouverte dans plus de 1 000 destinations à travers le monde. Les agents offrent à leurs clients les services de fournisseurs internationaux comme Blacklane, TaxiTender, Talixo et WorldAirportTransfer.

Dès à présent, les agences proposent des transferts prépayés et packagés avec chauffeurs et accueil pancarte. Le conducteur a un suivi du vol qui lui permet d’adapter son heure d’arrivée en fonction d’un éventuel retard. Après validation du transfert, le voyageur reçoit un SMS du chauffeur pour lui confirmer son horaire d’arrivée. Le conducteur peut attendre le voyageur entre 10 minutes et 1 heure, selon les fournisseurs. Le contenu d’Amadeus Transfert est disponible à la fois sur les canaux online et offline.

Comme le secteur loisirs, le voyage d’affaires connaît de nombreuses mutations avec l’arrivée de nouvelles technologies. Afin que les entreprises du secteur comprennent les enjeux digitaux à venir et embrassent la conduite du changement, Dimitri Tsygalnitzky, Directeur commercial chez Sabre France, fait une esquisse du parcours du voyageur d’affaires tel qu’il devrait être sous peu.

Selon Sabre, trois phénomènes sont en train d’améliorer l’expérience du voyageur d’affaires. D’abord, le changement de support. Désormais, le voyageur d’affaires se sert de son mobile en permanence durant son voyage. Avec ce nouveau couteau-suisse, il peut tout faire en « self-service » et connaître un parcours voyageur plus fluide. Deuxième élément, l’ouverture des données. Cela permet aux fournisseurs technologiques de proposer davantage de personnalisation au voyageur en mettant en place des systèmes de géolocalisation ou en facilitant le check-in à l’hôtel. Enfin, la mise à disposition d’offres standardisées. Le voyageur peut maintenant comparer diverses offres au même endroit. Pour retracer le parcours du voyageur d’affaires, Dimitri Tsygalnitzky reprend les éléments de deux rapports publiés par Sabre Labs, « Digital Business Traveller » et « Radar 2017 Report » et s’inspire de sa propre expérience personnelle en tant que voyageur.

A quoi ressemblera le parcours du voyageur d’affaires en 2020 ?

AU MOMENT DE LA RÉSERVATION, il explique que dès 2020, de plus en plus de SBT seront synchronisés avec l’Outlook ou le CRM du voyageur. En connaissant les rendez-vous de ce dernier, le SBT pourra indiquer qu’il est temps de réserver son billet pour rester dans la politique voyage ou envoyer des notifications en cas de prix bas par exemple. La réservation sera multicanale et multimodale. Elle pourra se faire via Google Home, un ordinateur, une tablette ou l’enceinte connectée Amazon Echo. Le paiement virtuel jouera un rôle important lors de la réservation. « Il est courant dans l’aérien via des cartes logées, mais l’est moins dans l’hôtellerie ou pour réserver une voiture ou un taxi », précise Dimitri Tsygalnitzky. La carte virtuelle, associée à un compte bancaire, permet de réduire les notes de frais. Les voyageurs n’ont plus besoin d’utiliser leur propre carte de crédit pour effectuer un paiement. « Même si le voyageur décide de passer par son agence de voyage, il pourra en bénéficier lorsque toutes les agences auront intégré le paiement virtuel dans leurs outils », continue t-il.

LE JOUR DU DÉPART, le voyageur aura accès à toutes les informations relatives à son voyage et à son trajet pour se rendre à l’aéroport, par exemple. En cas de pépin, il recevra des notifications pour qu’il puisse s’adapter. « Les problèmes et leurs répercussions seront pris en compte dans un contexte de

door-to-door », explique le Directeur Commercial de Sabre. A l’aéroport, le voyageur pourra s’équiper d’une étiquette bagage digitale ou même d’une valise drone. L’enregistrement sera beaucoup plus rapide grâce à la reconnaissance faciale. Le Wi-Fi quant à lui sera disponible dans tous les avions. Cela permettra de rester connecté ou de profiter de films en réalité virtuelle. « Je pense que c’est dans un contexte de divertissement que la réalité virtuelle peut avoir un intérêt dans le business travel », commente Dimitri Tsygalnitzky. Une fois descendu de l’avion, le voyageur pourra retrouver sa valise plus facilement grâce au tag digital et aux améliorations logistiques.

LORS DE L’ARRIVÉE À DESTINATION, le voyageur pourra appeler un taxi ou une voiture autonome. Une fois arrivé à l’hôtel, il pourra effectuer le check-in virtuellement sur une borne et accéder à sa chambre grâce à son smartphone. En récoltant des données sur le client via des appareils connectés par exemple, l’hôtel sera capable d’adapter l’éclairage ou la musique d’ambiance. « Cela peut paraître gadget, mais le bien-être s’inscrira de plus en plus dans le ‘duty of care’, développe le Directeur Commercial. Demain, cela ira plus loin que le fait d’être en sécurité. Il s’agira de minimiser le stress du collaborateur. Les millennials y accorderont le l’importance. De nouveaux enjeux émergeront, en termes de rétention des talents et de performance ». Au restaurant, le bitcoin ne sera pas encore démocratisé, mais des systèmes tels que l’Apple Pay faciliteront le paiement. Les informations personnelles seront reliées au compte expense. Les recommandations de restaurants seront personnalisées, en fonction du régime alimentaire du collaborateur et de sa localisation. Google Translate se chargera de traduire le menu.Dans un salon professionnel, des lunettes à réalité augmentée permettront de scanner le code barre d’un badge visiteur. Le profil, l’historique des interactions, les informations business pourront alors apparaître dans un coin de l’œil.

LORS DU RETOUR AU BUREAU, ce qui va changer est la centralisation. « Aujourd’hui, tout est décentralisé et il faut prendre en compte plusieurs moyens de paiement différents, explique Dimitri Tsygalnitzky, par conséquent, les grands voyageurs passent jusqu’à une journée entière par mois à éditer leurs notes de frais. Lorsque tous les moyens de paiement seront digitalisés, il n’y aura plus ce problème ».

A TOUT MOMENT, en cas d’imprévu, les chatbots seront là pour aider. Dans le voyage d’affaires, il faut pouvoir communiquer et régler les problèmes rapidement. « En cas d’urgence et dans un lieu sans réseau téléphonique, les chatbots peuvent être d’une grande aide. Ils ne permettent pas encore de modifier une réservation, mais cela sera le cas en 2020 », illustre t-il.

Le rôle des données dans ce parcours

Pour pouvoir offrir une expérience fluide aux voyageurs et personnaliser l’expérience, la récolte des données est importante. C’est pourtant un sujet tabou dans le voyage d’affaires. « C’est LE sujet du moment, commente Dimitri Tsygalnitzky, relancé par l’arrivée de la norme RGPD ». Le Directeur Commercial explique que bien souvent, c’est la société qui est la seule propriétaire des données. Pourtant, c’est le voyageur qui est impacté. Aujourd’hui, les entreprises ouvrent les données, mais dans un contexte de duty of care. Elles ne souhaitent pas que les distributeurs aient accès aux informations de leurs collaborateurs et en profitent pour mieux négocier. « Pour les fournisseurs en revanche, ces données sont une mine d’or, continue t-il. En tant qu’intermédiaire et GDS, nous supportons l’utilisation des données pour offrir un service sur mesure et permettre plus d’innovation dans le voyage. Mais nous ne sommes pas des pirates, nous ne voulons pas que tout soit ouvert sans réglementation et sans respecter les exigences des entreprises et des voyageurs ».

Pourquoi adopter les nouvelles technologies ?

« Aujourd’hui, les travel managers pensent avant tout à la réduction des coûts et à la sécurité de leurs employés, c’est contextuel et géopolitique », explique le Directeur Commercial de Sabre. Toutes les choses qui peuvent améliorer l’expérience sont ainsi encore généralement mises de côté. En parallèle pourtant, les personnes ont retrouvé leur valeur au sein des entreprises qui font tout pour conserver les talents. « Auparavant, pour satisfaire un voyageur, il fallait le faire voyager en 1ère. Aujourd’hui, ce qui le satisfait n’est pas forcément plus cher. Ce peut-être un Airbnb cosy ou un assistant virtuel qui l’accompagne en cas de problème », affirme t-il. Pour les nouvelles générations, futures décisionnaires, ce nouveau type de confort aura d’autant plus d’importance.

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LE PARCOURS DU VOYAGEUR D’AFFAIRES À HORIZON 2020

Comme le secteur loisirs, le voyage d’affaires connaît de nombreuses mutations avec l’arrivée de nouvelles technologies. Afin que les entreprises du secteur comprennent les enjeux digitaux à venir et embrassent la conduite du changement, Dimitri Tsygalnitzky, Directeur commercial chez Sabre France, fait une esquisse du parcours du voyageur d’affaires tel qu’il devrait être sous peu.

Selon Sabre, trois phénomènes sont en train d’améliorer l’expérience du voyageur d’affaires. D’abord, le changement de support. Désormais, le voyageur d’affaires se sert de son mobile en permanence durant son voyage. Avec ce nouveau couteau-suisse, il peut tout faire en « self-service » et connaître un parcours voyageur plus fluide. Deuxième élément, l’ouverture des données. Cela permet aux fournisseurs technologiques de proposer davantage de personnalisation au voyageur en mettant en place des systèmes de géolocalisation ou en facilitant le check-in à l’hôtel. Enfin, la mise à disposition d’offres standardisées. Le voyageur peut maintenant comparer diverses offres au même endroit. Pour retracer le parcours du voyageur d’affaires, Dimitri Tsygalnitzky reprend les éléments de deux rapports publiés par Sabre Labs, « Digital Business Traveller » et « Radar 2017 Report » et s’inspire de sa propre expérience personnelle en tant que voyageur.

A quoi ressemblera le parcours du voyageur d’affaires en 2020 ?

AU MOMENT DE LA RÉSERVATION, il explique que dès 2020, de plus en plus de SBT seront synchronisés avec l’Outlook ou le CRM du voyageur. En connaissant les rendez-vous de ce dernier, le SBT pourra indiquer qu’il est temps de réserver son billet pour rester dans la politique voyage ou envoyer des notifications en cas de prix bas par exemple. La réservation sera multicanale et multimodale. Elle pourra se faire via Google Home, un ordinateur, une tablette ou l’enceinte connectée Amazon Echo. Le paiement virtuel jouera un rôle important lors de la réservation. « Il est courant dans l’aérien via des cartes logées, mais l’est moins dans l’hôtellerie ou pour réserver une voiture ou un taxi », précise Dimitri Tsygalnitzky. La carte virtuelle, associée à un compte bancaire, permet de réduire les notes de frais. Les voyageurs n’ont plus besoin d’utiliser leur propre carte de crédit pour effectuer un paiement. « Même si le voyageur décide de passer par son agence de voyage, il pourra en bénéficier lorsque toutes les agences auront intégré le paiement virtuel dans leurs outils », continue t-il.

LE JOUR DU DÉPART, le voyageur aura accès à toutes les informations relatives à son voyage et à son trajet pour se rendre à l’aéroport, par exemple. En cas de pépin, il recevra des notifications pour qu’il puisse s’adapter. « Les problèmes et leurs répercussions seront pris en compte dans un contexte de

door-to-door », explique le Directeur Commercial de Sabre. A l’aéroport, le voyageur pourra s’équiper d’une étiquette bagage digitale ou même d’une valise drone. L’enregistrement sera beaucoup plus rapide grâce à la reconnaissance faciale. Le Wi-Fi quant à lui sera disponible dans tous les avions. Cela permettra de rester connecté ou de profiter de films en réalité virtuelle. « Je pense que c’est dans un contexte de divertissement que la réalité virtuelle peut avoir un intérêt dans le business travel », commente Dimitri Tsygalnitzky. Une fois descendu de l’avion, le voyageur pourra retrouver sa valise plus facilement grâce au tag digital et aux améliorations logistiques.

LORS DE L’ARRIVÉE À DESTINATION, le voyageur pourra appeler un taxi ou une voiture autonome. Une fois arrivé à l’hôtel, il pourra effectuer le check-in virtuellement sur une borne et accéder à sa chambre grâce à son smartphone. En récoltant des données sur le client via des appareils connectés par exemple, l’hôtel sera capable d’adapter l’éclairage ou la musique d’ambiance. « Cela peut paraître gadget, mais le bien-être s’inscrira de plus en plus dans le ‘duty of care’, développe le Directeur Commercial. Demain, cela ira plus loin que le fait d’être en sécurité. Il s’agira de minimiser le stress du collaborateur. Les millennials y accorderont le l’importance. De nouveaux enjeux émergeront, en termes de rétention des talents et de performance ». Au restaurant, le bitcoin ne sera pas encore démocratisé, mais des systèmes tels que l’Apple Pay faciliteront le paiement. Les informations personnelles seront reliées au compte expense. Les recommandations de restaurants seront personnalisées, en fonction du régime alimentaire du collaborateur et de sa localisation. Google Translate se chargera de traduire le menu.Dans un salon professionnel, des lunettes à réalité augmentée permettront de scanner le code barre d’un badge visiteur. Le profil, l’historique des interactions, les informations business pourront alors apparaître dans un coin de l’œil.

LORS DU RETOUR AU BUREAU, ce qui va changer est la centralisation. « Aujourd’hui, tout est décentralisé et il faut prendre en compte plusieurs moyens de paiement différents, explique Dimitri Tsygalnitzky, par conséquent, les grands voyageurs passent jusqu’à une journée entière par mois à éditer leurs notes de frais. Lorsque tous les moyens de paiement seront digitalisés, il n’y aura plus ce problème ».

A TOUT MOMENT, en cas d’imprévu, les chatbots seront là pour aider. Dans le voyage d’affaires, il faut pouvoir communiquer et régler les problèmes rapidement. « En cas d’urgence et dans un lieu sans réseau téléphonique, les chatbots peuvent être d’une grande aide. Ils ne permettent pas encore de modifier une réservation, mais cela sera le cas en 2020 », illustre t-il.

Le rôle des données dans ce parcours

Pour pouvoir offrir une expérience fluide aux voyageurs et personnaliser l’expérience, la récolte des données est importante. C’est pourtant un sujet tabou dans le voyage d’affaires. « C’est LE sujet du moment, commente Dimitri Tsygalnitzky, relancé par l’arrivée de la norme RGPD ». Le Directeur Commercial explique que bien souvent, c’est la société qui est la seule propriétaire des données. Pourtant, c’est le voyageur qui est impacté. Aujourd’hui, les entreprises ouvrent les données, mais dans un contexte de duty of care. Elles ne souhaitent pas que les distributeurs aient accès aux informations de leurs collaborateurs et en profitent pour mieux négocier. « Pour les fournisseurs en revanche, ces données sont une mine d’or, continue t-il. En tant qu’intermédiaire et GDS, nous supportons l’utilisation des données pour offrir un service sur mesure et permettre plus d’innovation dans le voyage. Mais nous ne sommes pas des pirates, nous ne voulons pas que tout soit ouvert sans réglementation et sans respecter les exigences des entreprises et des voyageurs ».

Pourquoi adopter les nouvelles technologies ?

« Aujourd’hui, les travel managers pensent avant tout à la réduction des coûts et à la sécurité de leurs employés, c’est contextuel et géopolitique », explique le Directeur Commercial de Sabre. Toutes les choses qui peuvent améliorer l’expérience sont ainsi encore généralement mises de côté. En parallèle pourtant, les personnes ont retrouvé leur valeur au sein des entreprises qui font tout pour conserver les talents. « Auparavant, pour satisfaire un voyageur, il fallait le faire voyager en 1ère. Aujourd’hui, ce qui le satisfait n’est pas forcément plus cher. Ce peut-être un Airbnb cosy ou un assistant virtuel qui l’accompagne en cas de problème », affirme t-il. Pour les nouvelles générations, futures décisionnaires, ce nouveau type de confort aura d’autant plus d’importance.

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Comme le secteur loisirs, le voyage d’affaires connaît de nombreuses mutations avec l’arrivée de nouvelles technologies. Afin que les entreprises du secteur comprennent les enjeux digitaux à venir et embrassent la conduite du changement, Dimitri Tsygalnitzky, Directeur commercial chez Sabre France, fait une esquisse du parcours du voyageur d’affaires tel qu’il devrait être sous peu.

Selon Sabre, trois phénomènes sont en train d’améliorer l’expérience du voyageur d’affaires. D’abord, le changement de support. Désormais, le voyageur d’affaires se sert de son mobile en permanence durant son voyage. Avec ce nouveau couteau-suisse, il peut tout faire en « self-service » et connaître un parcours voyageur plus fluide. Deuxième élément, l’ouverture des données. Cela permet aux fournisseurs technologiques de proposer davantage de personnalisation au voyageur en mettant en place des systèmes de géolocalisation ou en facilitant le check-in à l’hôtel. Enfin, la mise à disposition d’offres standardisées. Le voyageur peut maintenant comparer diverses offres au même endroit. Pour retracer le parcours du voyageur d’affaires, Dimitri Tsygalnitzky reprend les éléments de deux rapports publiés par Sabre Labs, « Digital Business Traveller » et « Radar 2017 Report » et s’inspire de sa propre expérience personnelle en tant que voyageur.

A quoi ressemblera le parcours du voyageur d’affaires en 2020 ?

AU MOMENT DE LA RÉSERVATION, il explique que dès 2020, de plus en plus de SBT seront synchronisés avec l’Outlook ou le CRM du voyageur. En connaissant les rendez-vous de ce dernier, le SBT pourra indiquer qu’il est temps de réserver son billet pour rester dans la politique voyage ou envoyer des notifications en cas de prix bas par exemple. La réservation sera multicanale et multimodale. Elle pourra se faire via Google Home, un ordinateur, une tablette ou l’enceinte connectée Amazon Echo. Le paiement virtuel jouera un rôle important lors de la réservation. « Il est courant dans l’aérien via des cartes logées, mais l’est moins dans l’hôtellerie ou pour réserver une voiture ou un taxi », précise Dimitri Tsygalnitzky. La carte virtuelle, associée à un compte bancaire, permet de réduire les notes de frais. Les voyageurs n’ont plus besoin d’utiliser leur propre carte de crédit pour effectuer un paiement. « Même si le voyageur décide de passer par son agence de voyage, il pourra en bénéficier lorsque toutes les agences auront intégré le paiement virtuel dans leurs outils », continue t-il.

LE JOUR DU DÉPART, le voyageur aura accès à toutes les informations relatives à son voyage et à son trajet pour se rendre à l’aéroport, par exemple. En cas de pépin, il recevra des notifications pour qu’il puisse s’adapter. « Les problèmes et leurs répercussions seront pris en compte dans un contexte de

door-to-door », explique le Directeur Commercial de Sabre. A l’aéroport, le voyageur pourra s’équiper d’une étiquette bagage digitale ou même d’une valise drone. L’enregistrement sera beaucoup plus rapide grâce à la reconnaissance faciale. Le Wi-Fi quant à lui sera disponible dans tous les avions. Cela permettra de rester connecté ou de profiter de films en réalité virtuelle. « Je pense que c’est dans un contexte de divertissement que la réalité virtuelle peut avoir un intérêt dans le business travel », commente Dimitri Tsygalnitzky. Une fois descendu de l’avion, le voyageur pourra retrouver sa valise plus facilement grâce au tag digital et aux améliorations logistiques.

LORS DE L’ARRIVÉE À DESTINATION, le voyageur pourra appeler un taxi ou une voiture autonome. Une fois arrivé à l’hôtel, il pourra effectuer le check-in virtuellement sur une borne et accéder à sa chambre grâce à son smartphone. En récoltant des données sur le client via des appareils connectés par exemple, l’hôtel sera capable d’adapter l’éclairage ou la musique d’ambiance. « Cela peut paraître gadget, mais le bien-être s’inscrira de plus en plus dans le ‘duty of care’, développe le Directeur Commercial. Demain, cela ira plus loin que le fait d’être en sécurité. Il s’agira de minimiser le stress du collaborateur. Les millennials y accorderont le l’importance. De nouveaux enjeux émergeront, en termes de rétention des talents et de performance ». Au restaurant, le bitcoin ne sera pas encore démocratisé, mais des systèmes tels que l’Apple Pay faciliteront le paiement. Les informations personnelles seront reliées au compte expense. Les recommandations de restaurants seront personnalisées, en fonction du régime alimentaire du collaborateur et de sa localisation. Google Translate se chargera de traduire le menu.Dans un salon professionnel, des lunettes à réalité augmentée permettront de scanner le code barre d’un badge visiteur. Le profil, l’historique des interactions, les informations business pourront alors apparaître dans un coin de l’œil.

LORS DU RETOUR AU BUREAU, ce qui va changer est la centralisation. « Aujourd’hui, tout est décentralisé et il faut prendre en compte plusieurs moyens de paiement différents, explique Dimitri Tsygalnitzky, par conséquent, les grands voyageurs passent jusqu’à une journée entière par mois à éditer leurs notes de frais. Lorsque tous les moyens de paiement seront digitalisés, il n’y aura plus ce problème ».

A TOUT MOMENT, en cas d’imprévu, les chatbots seront là pour aider. Dans le voyage d’affaires, il faut pouvoir communiquer et régler les problèmes rapidement. « En cas d’urgence et dans un lieu sans réseau téléphonique, les chatbots peuvent être d’une grande aide. Ils ne permettent pas encore de modifier une réservation, mais cela sera le cas en 2020 », illustre t-il.

Le rôle des données dans ce parcours

Pour pouvoir offrir une expérience fluide aux voyageurs et personnaliser l’expérience, la récolte des données est importante. C’est pourtant un sujet tabou dans le voyage d’affaires. « C’est LE sujet du moment, commente Dimitri Tsygalnitzky, relancé par l’arrivée de la norme RGPD ». Le Directeur Commercial explique que bien souvent, c’est la société qui est la seule propriétaire des données. Pourtant, c’est le voyageur qui est impacté. Aujourd’hui, les entreprises ouvrent les données, mais dans un contexte de duty of care. Elles ne souhaitent pas que les distributeurs aient accès aux informations de leurs collaborateurs et en profitent pour mieux négocier. « Pour les fournisseurs en revanche, ces données sont une mine d’or, continue t-il. En tant qu’intermédiaire et GDS, nous supportons l’utilisation des données pour offrir un service sur mesure et permettre plus d’innovation dans le voyage. Mais nous ne sommes pas des pirates, nous ne voulons pas que tout soit ouvert sans réglementation et sans respecter les exigences des entreprises et des voyageurs ».

Pourquoi adopter les nouvelles technologies ?

« Aujourd’hui, les travel managers pensent avant tout à la réduction des coûts et à la sécurité de leurs employés, c’est contextuel et géopolitique », explique le Directeur Commercial de Sabre. Toutes les choses qui peuvent améliorer l’expérience sont ainsi encore généralement mises de côté. En parallèle pourtant, les personnes ont retrouvé leur valeur au sein des entreprises qui font tout pour conserver les talents. « Auparavant, pour satisfaire un voyageur, il fallait le faire voyager en 1ère. Aujourd’hui, ce qui le satisfait n’est pas forcément plus cher. Ce peut-être un Airbnb cosy ou un assistant virtuel qui l’accompagne en cas de problème », affirme t-il. Pour les nouvelles générations, futures décisionnaires, ce nouveau type de confort aura d’autant plus d’importance.

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Comme le secteur loisirs, le voyage d’affaires connaît de nombreuses mutations avec l’arrivée de nouvelles technologies. Afin que les entreprises du secteur comprennent les enjeux digitaux à venir et embrassent la conduite du changement, Dimitri Tsygalnitzky, Directeur commercial chez Sabre France, fait une esquisse du parcours du voyageur d’affaires tel qu’il devrait être sous peu.

Selon Sabre, trois phénomènes sont en train d’améliorer l’expérience du voyageur d’affaires. D’abord, le changement de support. Désormais, le voyageur d’affaires se sert de son mobile en permanence durant son voyage. Avec ce nouveau couteau-suisse, il peut tout faire en « self-service » et connaître un parcours voyageur plus fluide. Deuxième élément, l’ouverture des données. Cela permet aux fournisseurs technologiques de proposer davantage de personnalisation au voyageur en mettant en place des systèmes de géolocalisation ou en facilitant le check-in à l’hôtel. Enfin, la mise à disposition d’offres standardisées. Le voyageur peut maintenant comparer diverses offres au même endroit. Pour retracer le parcours du voyageur d’affaires, Dimitri Tsygalnitzky reprend les éléments de deux rapports publiés par Sabre Labs, « Digital Business Traveller » et « Radar 2017 Report » et s’inspire de sa propre expérience personnelle en tant que voyageur.

A quoi ressemblera le parcours du voyageur d’affaires en 2020 ?

AU MOMENT DE LA RÉSERVATION, il explique que dès 2020, de plus en plus de SBT seront synchronisés avec l’Outlook ou le CRM du voyageur. En connaissant les rendez-vous de ce dernier, le SBT pourra indiquer qu’il est temps de réserver son billet pour rester dans la politique voyage ou envoyer des notifications en cas de prix bas par exemple. La réservation sera multicanale et multimodale. Elle pourra se faire via Google Home, un ordinateur, une tablette ou l’enceinte connectée Amazon Echo. Le paiement virtuel jouera un rôle important lors de la réservation. « Il est courant dans l’aérien via des cartes logées, mais l’est moins dans l’hôtellerie ou pour réserver une voiture ou un taxi », précise Dimitri Tsygalnitzky. La carte virtuelle, associée à un compte bancaire, permet de réduire les notes de frais. Les voyageurs n’ont plus besoin d’utiliser leur propre carte de crédit pour effectuer un paiement. « Même si le voyageur décide de passer par son agence de voyage, il pourra en bénéficier lorsque toutes les agences auront intégré le paiement virtuel dans leurs outils », continue t-il.

LE JOUR DU DÉPART, le voyageur aura accès à toutes les informations relatives à son voyage et à son trajet pour se rendre à l’aéroport, par exemple. En cas de pépin, il recevra des notifications pour qu’il puisse s’adapter. « Les problèmes et leurs répercussions seront pris en compte dans un contexte de

door-to-door », explique le Directeur Commercial de Sabre. A l’aéroport, le voyageur pourra s’équiper d’une étiquette bagage digitale ou même d’une valise drone. L’enregistrement sera beaucoup plus rapide grâce à la reconnaissance faciale. Le Wi-Fi quant à lui sera disponible dans tous les avions. Cela permettra de rester connecté ou de profiter de films en réalité virtuelle. « Je pense que c’est dans un contexte de divertissement que la réalité virtuelle peut avoir un intérêt dans le business travel », commente Dimitri Tsygalnitzky. Une fois descendu de l’avion, le voyageur pourra retrouver sa valise plus facilement grâce au tag digital et aux améliorations logistiques.

LORS DE L’ARRIVÉE À DESTINATION, le voyageur pourra appeler un taxi ou une voiture autonome. Une fois arrivé à l’hôtel, il pourra effectuer le check-in virtuellement sur une borne et accéder à sa chambre grâce à son smartphone. En récoltant des données sur le client via des appareils connectés par exemple, l’hôtel sera capable d’adapter l’éclairage ou la musique d’ambiance. « Cela peut paraître gadget, mais le bien-être s’inscrira de plus en plus dans le ‘duty of care’, développe le Directeur Commercial. Demain, cela ira plus loin que le fait d’être en sécurité. Il s’agira de minimiser le stress du collaborateur. Les millennials y accorderont le l’importance. De nouveaux enjeux émergeront, en termes de rétention des talents et de performance ». Au restaurant, le bitcoin ne sera pas encore démocratisé, mais des systèmes tels que l’Apple Pay faciliteront le paiement. Les informations personnelles seront reliées au compte expense. Les recommandations de restaurants seront personnalisées, en fonction du régime alimentaire du collaborateur et de sa localisation. Google Translate se chargera de traduire le menu.Dans un salon professionnel, des lunettes à réalité augmentée permettront de scanner le code barre d’un badge visiteur. Le profil, l’historique des interactions, les informations business pourront alors apparaître dans un coin de l’œil.

LORS DU RETOUR AU BUREAU, ce qui va changer est la centralisation. « Aujourd’hui, tout est décentralisé et il faut prendre en compte plusieurs moyens de paiement différents, explique Dimitri Tsygalnitzky, par conséquent, les grands voyageurs passent jusqu’à une journée entière par mois à éditer leurs notes de frais. Lorsque tous les moyens de paiement seront digitalisés, il n’y aura plus ce problème ».

A TOUT MOMENT, en cas d’imprévu, les chatbots seront là pour aider. Dans le voyage d’affaires, il faut pouvoir communiquer et régler les problèmes rapidement. « En cas d’urgence et dans un lieu sans réseau téléphonique, les chatbots peuvent être d’une grande aide. Ils ne permettent pas encore de modifier une réservation, mais cela sera le cas en 2020 », illustre t-il.

Le rôle des données dans ce parcours

Pour pouvoir offrir une expérience fluide aux voyageurs et personnaliser l’expérience, la récolte des données est importante. C’est pourtant un sujet tabou dans le voyage d’affaires. « C’est LE sujet du moment, commente Dimitri Tsygalnitzky, relancé par l’arrivée de la norme RGPD ». Le Directeur Commercial explique que bien souvent, c’est la société qui est la seule propriétaire des données. Pourtant, c’est le voyageur qui est impacté. Aujourd’hui, les entreprises ouvrent les données, mais dans un contexte de duty of care. Elles ne souhaitent pas que les distributeurs aient accès aux informations de leurs collaborateurs et en profitent pour mieux négocier. « Pour les fournisseurs en revanche, ces données sont une mine d’or, continue t-il. En tant qu’intermédiaire et GDS, nous supportons l’utilisation des données pour offrir un service sur mesure et permettre plus d’innovation dans le voyage. Mais nous ne sommes pas des pirates, nous ne voulons pas que tout soit ouvert sans réglementation et sans respecter les exigences des entreprises et des voyageurs ».

Pourquoi adopter les nouvelles technologies ?

« Aujourd’hui, les travel managers pensent avant tout à la réduction des coûts et à la sécurité de leurs employés, c’est contextuel et géopolitique », explique le Directeur Commercial de Sabre. Toutes les choses qui peuvent améliorer l’expérience sont ainsi encore généralement mises de côté. En parallèle pourtant, les personnes ont retrouvé leur valeur au sein des entreprises qui font tout pour conserver les talents. « Auparavant, pour satisfaire un voyageur, il fallait le faire voyager en 1ère. Aujourd’hui, ce qui le satisfait n’est pas forcément plus cher. Ce peut-être un Airbnb cosy ou un assistant virtuel qui l’accompagne en cas de problème », affirme t-il. Pour les nouvelles générations, futures décisionnaires, ce nouveau type de confort aura d’autant plus d’importance.

MAGICSTAY SIGNE UN PARTENARIAT AVEC HAVAS VOYAGES

MagicStay, la plateforme de location d’appartements de courte durée pour voyageurs d’affaires, est désormais distribuée dans les agences Havas

Voyages. En effet, lors du salon IFTM Top Resa un accord a été signé entre les deux enseignes.

Ainsi, les travel planners d’Havas Vovages pourront proposer un hébergement alternatif parmi les 130

000 mis à disposition par MagicStay. De plus, des conseillers pour toutes demandes

spécifiques comme les locations de séminaires ou les nouvelles

destinations seront mis à disposition par

MagicStay.

octobre

Page 13: « NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS · c’est-à-dire « une plate-forme technologique mondiale unique » qui permettra « de personnaliser, d’accéder, d’émettre, de

Comme le secteur loisirs, le voyage d’affaires connaît de nombreuses mutations avec l’arrivée de nouvelles technologies. Afin que les entreprises du secteur comprennent les enjeux digitaux à venir et embrassent la conduite du changement, Dimitri Tsygalnitzky, Directeur commercial chez Sabre France, fait une esquisse du parcours du voyageur d’affaires tel qu’il devrait être sous peu.

Selon Sabre, trois phénomènes sont en train d’améliorer l’expérience du voyageur d’affaires. D’abord, le changement de support. Désormais, le voyageur d’affaires se sert de son mobile en permanence durant son voyage. Avec ce nouveau couteau-suisse, il peut tout faire en « self-service » et connaître un parcours voyageur plus fluide. Deuxième élément, l’ouverture des données. Cela permet aux fournisseurs technologiques de proposer davantage de personnalisation au voyageur en mettant en place des systèmes de géolocalisation ou en facilitant le check-in à l’hôtel. Enfin, la mise à disposition d’offres standardisées. Le voyageur peut maintenant comparer diverses offres au même endroit. Pour retracer le parcours du voyageur d’affaires, Dimitri Tsygalnitzky reprend les éléments de deux rapports publiés par Sabre Labs, « Digital Business Traveller » et « Radar 2017 Report » et s’inspire de sa propre expérience personnelle en tant que voyageur.

A quoi ressemblera le parcours du voyageur d’affaires en 2020 ?

AU MOMENT DE LA RÉSERVATION, il explique que dès 2020, de plus en plus de SBT seront synchronisés avec l’Outlook ou le CRM du voyageur. En connaissant les rendez-vous de ce dernier, le SBT pourra indiquer qu’il est temps de réserver son billet pour rester dans la politique voyage ou envoyer des notifications en cas de prix bas par exemple. La réservation sera multicanale et multimodale. Elle pourra se faire via Google Home, un ordinateur, une tablette ou l’enceinte connectée Amazon Echo. Le paiement virtuel jouera un rôle important lors de la réservation. « Il est courant dans l’aérien via des cartes logées, mais l’est moins dans l’hôtellerie ou pour réserver une voiture ou un taxi », précise Dimitri Tsygalnitzky. La carte virtuelle, associée à un compte bancaire, permet de réduire les notes de frais. Les voyageurs n’ont plus besoin d’utiliser leur propre carte de crédit pour effectuer un paiement. « Même si le voyageur décide de passer par son agence de voyage, il pourra en bénéficier lorsque toutes les agences auront intégré le paiement virtuel dans leurs outils », continue t-il.

LE JOUR DU DÉPART, le voyageur aura accès à toutes les informations relatives à son voyage et à son trajet pour se rendre à l’aéroport, par exemple. En cas de pépin, il recevra des notifications pour qu’il puisse s’adapter. « Les problèmes et leurs répercussions seront pris en compte dans un contexte de

door-to-door », explique le Directeur Commercial de Sabre. A l’aéroport, le voyageur pourra s’équiper d’une étiquette bagage digitale ou même d’une valise drone. L’enregistrement sera beaucoup plus rapide grâce à la reconnaissance faciale. Le Wi-Fi quant à lui sera disponible dans tous les avions. Cela permettra de rester connecté ou de profiter de films en réalité virtuelle. « Je pense que c’est dans un contexte de divertissement que la réalité virtuelle peut avoir un intérêt dans le business travel », commente Dimitri Tsygalnitzky. Une fois descendu de l’avion, le voyageur pourra retrouver sa valise plus facilement grâce au tag digital et aux améliorations logistiques.

LORS DE L’ARRIVÉE À DESTINATION, le voyageur pourra appeler un taxi ou une voiture autonome. Une fois arrivé à l’hôtel, il pourra effectuer le check-in virtuellement sur une borne et accéder à sa chambre grâce à son smartphone. En récoltant des données sur le client via des appareils connectés par exemple, l’hôtel sera capable d’adapter l’éclairage ou la musique d’ambiance. « Cela peut paraître gadget, mais le bien-être s’inscrira de plus en plus dans le ‘duty of care’, développe le Directeur Commercial. Demain, cela ira plus loin que le fait d’être en sécurité. Il s’agira de minimiser le stress du collaborateur. Les millennials y accorderont le l’importance. De nouveaux enjeux émergeront, en termes de rétention des talents et de performance ». Au restaurant, le bitcoin ne sera pas encore démocratisé, mais des systèmes tels que l’Apple Pay faciliteront le paiement. Les informations personnelles seront reliées au compte expense. Les recommandations de restaurants seront personnalisées, en fonction du régime alimentaire du collaborateur et de sa localisation. Google Translate se chargera de traduire le menu.Dans un salon professionnel, des lunettes à réalité augmentée permettront de scanner le code barre d’un badge visiteur. Le profil, l’historique des interactions, les informations business pourront alors apparaître dans un coin de l’œil.

LORS DU RETOUR AU BUREAU, ce qui va changer est la centralisation. « Aujourd’hui, tout est décentralisé et il faut prendre en compte plusieurs moyens de paiement différents, explique Dimitri Tsygalnitzky, par conséquent, les grands voyageurs passent jusqu’à une journée entière par mois à éditer leurs notes de frais. Lorsque tous les moyens de paiement seront digitalisés, il n’y aura plus ce problème ».

A TOUT MOMENT, en cas d’imprévu, les chatbots seront là pour aider. Dans le voyage d’affaires, il faut pouvoir communiquer et régler les problèmes rapidement. « En cas d’urgence et dans un lieu sans réseau téléphonique, les chatbots peuvent être d’une grande aide. Ils ne permettent pas encore de modifier une réservation, mais cela sera le cas en 2020 », illustre t-il.

Le rôle des données dans ce parcours

Pour pouvoir offrir une expérience fluide aux voyageurs et personnaliser l’expérience, la récolte des données est importante. C’est pourtant un sujet tabou dans le voyage d’affaires. « C’est LE sujet du moment, commente Dimitri Tsygalnitzky, relancé par l’arrivée de la norme RGPD ». Le Directeur Commercial explique que bien souvent, c’est la société qui est la seule propriétaire des données. Pourtant, c’est le voyageur qui est impacté. Aujourd’hui, les entreprises ouvrent les données, mais dans un contexte de duty of care. Elles ne souhaitent pas que les distributeurs aient accès aux informations de leurs collaborateurs et en profitent pour mieux négocier. « Pour les fournisseurs en revanche, ces données sont une mine d’or, continue t-il. En tant qu’intermédiaire et GDS, nous supportons l’utilisation des données pour offrir un service sur mesure et permettre plus d’innovation dans le voyage. Mais nous ne sommes pas des pirates, nous ne voulons pas que tout soit ouvert sans réglementation et sans respecter les exigences des entreprises et des voyageurs ».

Pourquoi adopter les nouvelles technologies ?

« Aujourd’hui, les travel managers pensent avant tout à la réduction des coûts et à la sécurité de leurs employés, c’est contextuel et géopolitique », explique le Directeur Commercial de Sabre. Toutes les choses qui peuvent améliorer l’expérience sont ainsi encore généralement mises de côté. En parallèle pourtant, les personnes ont retrouvé leur valeur au sein des entreprises qui font tout pour conserver les talents. « Auparavant, pour satisfaire un voyageur, il fallait le faire voyager en 1ère. Aujourd’hui, ce qui le satisfait n’est pas forcément plus cher. Ce peut-être un Airbnb cosy ou un assistant virtuel qui l’accompagne en cas de problème », affirme t-il. Pour les nouvelles générations, futures décisionnaires, ce nouveau type de confort aura d’autant plus d’importance.

Une étude nommée « Dans la tête du voyageur d’affaires 2017 » a été réalisée par l’agence de voyage d’affaires FCM Travel Solutions et Déplacements Pros. Pour réaliser cette enquête, 1 002 voyageurs d’affaires ont été interrogés entre le 5 juillet et le 11 août 2017 afin de mieux comprendre leur ressenti lors de déplacements professionnels.

D’après l’étude, les voyageurs d’affaires portent un regard particulièrement positif sur leurs déplacements. En effet, 38 % estiment qu’ils ont été productifs et 46 % totalement décisifs. Mais parfois, le voyage d’affaires peut être une expérience contraignante. 4 % des personnes interrogées pensent que leurs déplacements professionnels étaient inutiles. De plus, ils sont 33 % à déclarer que la fatigue et 24 % à affirmer que l’inconfort sont difficiles à gérer durant leurs voyages.

L’omniprésence de la technologie

La technologie permet de gagner en rapidité lors de la réservation et de gérer plus facilement les notes de frais, d'après 46 % des personnes sondées. Pourtant, seulement 9 % des voyageurs d’affaires estiment qu’elle permet de construire une expérience personnalisée. « L’expérience voyageur a réellement gagné en fluidité grâce au digital », explique Jordy Staelen, directeur général de FCM en France et en Suisse.

D'après l'enquête, 54 % des voyageurs d'affaires estiment que leur smartphone est leur meilleur ami lors de déplacements. 10 % déclarent ne pas s’en servir plus que d’habitude. Concernant les nombreuses applications dédiées au secteur, 58 % des business travelers affirment n'en posséder qu’une ou deux. Les applications de compagnies aériennes sont les plus téléchargées (33 %) avec celles de la météo et de cartes (21 %).

20 % des interrogés ont déjà

utilisé les services d'Uber ou un autre VTC et

6 % ont déjà eu recours à Airbnb. Mais une grande majorité

(63 %) des professionnels n'ont jamais réservé l'un de ces services car

leur entreprise leur interdit. D'une manière générale, les voyageurs d'affaires trouvent ces

applications plus utiles à l'aéroport ou durant leur trajet (44 %). 24 % des sondés affirment que c'est avant

de partir en déplacement qu'ils en ont le plus besoin.

Quel futur est souhaité ?

Les avions supersoniques sont les plus attendus par les voyageurs d'affaires (36 %) derrière les voitures sans chauffeur et le transport par tube à grand vitesse (31 %). Autre

technologie, l’intelligence artificielle qui pourrait bien révolutionner le voyage d’affaires, selon 66 % des individus interrogés. 9 % vont même jusqu'à penser que les agents de voyage

d'affaires vont être remplacés par des assistants virtuels, dotés d'intelligence artificielle. Cependant, 71 % déclarent que la technologie et l’humain restent complémentaires car un conseiller de

voyage garde un rôle capital dans l’expérience client. « Les voyageurs d’affaires ont donc besoin d’outils efficaces doublés d’un service client qui fait preuve d’empathie et

d’intelligence émotionnelle, loin des call centers massifiés et impersonnels », déclare Jordy Staelen.

Pour 29 % des business travelers, l'agence de voyage du futur sera propriétaire d'une compagnie aérienne. Elle jouera également le rôle de

concierge pour 21 % et sera entièrement technologique pour 16 % d'entre eux avec des conseillers-robots et des systèmes

ultra-automatisés. Selon Jordy Staelen, « améliorer l'expérience client peut passer par un recours aux

nouvelles technologies : les chatbots nous font par exemple entrer dans une ère conversationnelle

absolument révolutionnaire car ils permettent d’apporter des réponses quasi

instantanées aux questions simples, et ce, 24h24 et 7j/7 ». Aussi, la TMC

invite à découvrir SAM, l'assistant de voyage

nouvelle génération.

QUELLES SONT LES ATTENTES DES VOYAGEURS D'AFFAIRES EN MATIÈRE DE TECHNOLOGIE?

014

Page 14: « NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS · c’est-à-dire « une plate-forme technologique mondiale unique » qui permettra « de personnaliser, d’accéder, d’émettre, de

Comme le secteur loisirs, le voyage d’affaires connaît de nombreuses mutations avec l’arrivée de nouvelles technologies. Afin que les entreprises du secteur comprennent les enjeux digitaux à venir et embrassent la conduite du changement, Dimitri Tsygalnitzky, Directeur commercial chez Sabre France, fait une esquisse du parcours du voyageur d’affaires tel qu’il devrait être sous peu.

Selon Sabre, trois phénomènes sont en train d’améliorer l’expérience du voyageur d’affaires. D’abord, le changement de support. Désormais, le voyageur d’affaires se sert de son mobile en permanence durant son voyage. Avec ce nouveau couteau-suisse, il peut tout faire en « self-service » et connaître un parcours voyageur plus fluide. Deuxième élément, l’ouverture des données. Cela permet aux fournisseurs technologiques de proposer davantage de personnalisation au voyageur en mettant en place des systèmes de géolocalisation ou en facilitant le check-in à l’hôtel. Enfin, la mise à disposition d’offres standardisées. Le voyageur peut maintenant comparer diverses offres au même endroit. Pour retracer le parcours du voyageur d’affaires, Dimitri Tsygalnitzky reprend les éléments de deux rapports publiés par Sabre Labs, « Digital Business Traveller » et « Radar 2017 Report » et s’inspire de sa propre expérience personnelle en tant que voyageur.

A quoi ressemblera le parcours du voyageur d’affaires en 2020 ?

AU MOMENT DE LA RÉSERVATION, il explique que dès 2020, de plus en plus de SBT seront synchronisés avec l’Outlook ou le CRM du voyageur. En connaissant les rendez-vous de ce dernier, le SBT pourra indiquer qu’il est temps de réserver son billet pour rester dans la politique voyage ou envoyer des notifications en cas de prix bas par exemple. La réservation sera multicanale et multimodale. Elle pourra se faire via Google Home, un ordinateur, une tablette ou l’enceinte connectée Amazon Echo. Le paiement virtuel jouera un rôle important lors de la réservation. « Il est courant dans l’aérien via des cartes logées, mais l’est moins dans l’hôtellerie ou pour réserver une voiture ou un taxi », précise Dimitri Tsygalnitzky. La carte virtuelle, associée à un compte bancaire, permet de réduire les notes de frais. Les voyageurs n’ont plus besoin d’utiliser leur propre carte de crédit pour effectuer un paiement. « Même si le voyageur décide de passer par son agence de voyage, il pourra en bénéficier lorsque toutes les agences auront intégré le paiement virtuel dans leurs outils », continue t-il.

LE JOUR DU DÉPART, le voyageur aura accès à toutes les informations relatives à son voyage et à son trajet pour se rendre à l’aéroport, par exemple. En cas de pépin, il recevra des notifications pour qu’il puisse s’adapter. « Les problèmes et leurs répercussions seront pris en compte dans un contexte de

door-to-door », explique le Directeur Commercial de Sabre. A l’aéroport, le voyageur pourra s’équiper d’une étiquette bagage digitale ou même d’une valise drone. L’enregistrement sera beaucoup plus rapide grâce à la reconnaissance faciale. Le Wi-Fi quant à lui sera disponible dans tous les avions. Cela permettra de rester connecté ou de profiter de films en réalité virtuelle. « Je pense que c’est dans un contexte de divertissement que la réalité virtuelle peut avoir un intérêt dans le business travel », commente Dimitri Tsygalnitzky. Une fois descendu de l’avion, le voyageur pourra retrouver sa valise plus facilement grâce au tag digital et aux améliorations logistiques.

LORS DE L’ARRIVÉE À DESTINATION, le voyageur pourra appeler un taxi ou une voiture autonome. Une fois arrivé à l’hôtel, il pourra effectuer le check-in virtuellement sur une borne et accéder à sa chambre grâce à son smartphone. En récoltant des données sur le client via des appareils connectés par exemple, l’hôtel sera capable d’adapter l’éclairage ou la musique d’ambiance. « Cela peut paraître gadget, mais le bien-être s’inscrira de plus en plus dans le ‘duty of care’, développe le Directeur Commercial. Demain, cela ira plus loin que le fait d’être en sécurité. Il s’agira de minimiser le stress du collaborateur. Les millennials y accorderont le l’importance. De nouveaux enjeux émergeront, en termes de rétention des talents et de performance ». Au restaurant, le bitcoin ne sera pas encore démocratisé, mais des systèmes tels que l’Apple Pay faciliteront le paiement. Les informations personnelles seront reliées au compte expense. Les recommandations de restaurants seront personnalisées, en fonction du régime alimentaire du collaborateur et de sa localisation. Google Translate se chargera de traduire le menu.Dans un salon professionnel, des lunettes à réalité augmentée permettront de scanner le code barre d’un badge visiteur. Le profil, l’historique des interactions, les informations business pourront alors apparaître dans un coin de l’œil.

LORS DU RETOUR AU BUREAU, ce qui va changer est la centralisation. « Aujourd’hui, tout est décentralisé et il faut prendre en compte plusieurs moyens de paiement différents, explique Dimitri Tsygalnitzky, par conséquent, les grands voyageurs passent jusqu’à une journée entière par mois à éditer leurs notes de frais. Lorsque tous les moyens de paiement seront digitalisés, il n’y aura plus ce problème ».

A TOUT MOMENT, en cas d’imprévu, les chatbots seront là pour aider. Dans le voyage d’affaires, il faut pouvoir communiquer et régler les problèmes rapidement. « En cas d’urgence et dans un lieu sans réseau téléphonique, les chatbots peuvent être d’une grande aide. Ils ne permettent pas encore de modifier une réservation, mais cela sera le cas en 2020 », illustre t-il.

Le rôle des données dans ce parcours

Pour pouvoir offrir une expérience fluide aux voyageurs et personnaliser l’expérience, la récolte des données est importante. C’est pourtant un sujet tabou dans le voyage d’affaires. « C’est LE sujet du moment, commente Dimitri Tsygalnitzky, relancé par l’arrivée de la norme RGPD ». Le Directeur Commercial explique que bien souvent, c’est la société qui est la seule propriétaire des données. Pourtant, c’est le voyageur qui est impacté. Aujourd’hui, les entreprises ouvrent les données, mais dans un contexte de duty of care. Elles ne souhaitent pas que les distributeurs aient accès aux informations de leurs collaborateurs et en profitent pour mieux négocier. « Pour les fournisseurs en revanche, ces données sont une mine d’or, continue t-il. En tant qu’intermédiaire et GDS, nous supportons l’utilisation des données pour offrir un service sur mesure et permettre plus d’innovation dans le voyage. Mais nous ne sommes pas des pirates, nous ne voulons pas que tout soit ouvert sans réglementation et sans respecter les exigences des entreprises et des voyageurs ».

Pourquoi adopter les nouvelles technologies ?

« Aujourd’hui, les travel managers pensent avant tout à la réduction des coûts et à la sécurité de leurs employés, c’est contextuel et géopolitique », explique le Directeur Commercial de Sabre. Toutes les choses qui peuvent améliorer l’expérience sont ainsi encore généralement mises de côté. En parallèle pourtant, les personnes ont retrouvé leur valeur au sein des entreprises qui font tout pour conserver les talents. « Auparavant, pour satisfaire un voyageur, il fallait le faire voyager en 1ère. Aujourd’hui, ce qui le satisfait n’est pas forcément plus cher. Ce peut-être un Airbnb cosy ou un assistant virtuel qui l’accompagne en cas de problème », affirme t-il. Pour les nouvelles générations, futures décisionnaires, ce nouveau type de confort aura d’autant plus d’importance.

Une étude nommée « Dans la tête du voyageur d’affaires 2017 » a été réalisée par l’agence de voyage d’affaires FCM Travel Solutions et Déplacements Pros. Pour réaliser cette enquête, 1 002 voyageurs d’affaires ont été interrogés entre le 5 juillet et le 11 août 2017 afin de mieux comprendre leur ressenti lors de déplacements professionnels.

D’après l’étude, les voyageurs d’affaires portent un regard particulièrement positif sur leurs déplacements. En effet, 38 % estiment qu’ils ont été productifs et 46 % totalement décisifs. Mais parfois, le voyage d’affaires peut être une expérience contraignante. 4 % des personnes interrogées pensent que leurs déplacements professionnels étaient inutiles. De plus, ils sont 33 % à déclarer que la fatigue et 24 % à affirmer que l’inconfort sont difficiles à gérer durant leurs voyages.

L’omniprésence de la technologie

La technologie permet de gagner en rapidité lors de la réservation et de gérer plus facilement les notes de frais, d'après 46 % des personnes sondées. Pourtant, seulement 9 % des voyageurs d’affaires estiment qu’elle permet de construire une expérience personnalisée. « L’expérience voyageur a réellement gagné en fluidité grâce au digital », explique Jordy Staelen, directeur général de FCM en France et en Suisse.

D'après l'enquête, 54 % des voyageurs d'affaires estiment que leur smartphone est leur meilleur ami lors de déplacements. 10 % déclarent ne pas s’en servir plus que d’habitude. Concernant les nombreuses applications dédiées au secteur, 58 % des business travelers affirment n'en posséder qu’une ou deux. Les applications de compagnies aériennes sont les plus téléchargées (33 %) avec celles de la météo et de cartes (21 %).

20 % des interrogés ont déjà

utilisé les services d'Uber ou un autre VTC et

6 % ont déjà eu recours à Airbnb. Mais une grande majorité

(63 %) des professionnels n'ont jamais réservé l'un de ces services car

leur entreprise leur interdit. D'une manière générale, les voyageurs d'affaires trouvent ces

applications plus utiles à l'aéroport ou durant leur trajet (44 %). 24 % des sondés affirment que c'est avant

de partir en déplacement qu'ils en ont le plus besoin.

Quel futur est souhaité ?

Les avions supersoniques sont les plus attendus par les voyageurs d'affaires (36 %) derrière les voitures sans chauffeur et le transport par tube à grand vitesse (31 %). Autre

technologie, l’intelligence artificielle qui pourrait bien révolutionner le voyage d’affaires, selon 66 % des individus interrogés. 9 % vont même jusqu'à penser que les agents de voyage

d'affaires vont être remplacés par des assistants virtuels, dotés d'intelligence artificielle. Cependant, 71 % déclarent que la technologie et l’humain restent complémentaires car un conseiller de

voyage garde un rôle capital dans l’expérience client. « Les voyageurs d’affaires ont donc besoin d’outils efficaces doublés d’un service client qui fait preuve d’empathie et

d’intelligence émotionnelle, loin des call centers massifiés et impersonnels », déclare Jordy Staelen.

Pour 29 % des business travelers, l'agence de voyage du futur sera propriétaire d'une compagnie aérienne. Elle jouera également le rôle de

concierge pour 21 % et sera entièrement technologique pour 16 % d'entre eux avec des conseillers-robots et des systèmes

ultra-automatisés. Selon Jordy Staelen, « améliorer l'expérience client peut passer par un recours aux

nouvelles technologies : les chatbots nous font par exemple entrer dans une ère conversationnelle

absolument révolutionnaire car ils permettent d’apporter des réponses quasi

instantanées aux questions simples, et ce, 24h24 et 7j/7 ». Aussi, la TMC

invite à découvrir SAM, l'assistant de voyage

nouvelle génération.

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VOYAGE D’AFFAIRES : COMMENT CRÉER UNE EXPÉRIENCE DE VOYAGE SANS FRICTION ?

Dans une étude intitulée « Creating a Frictionless Travel Experience », Sabre et GBTA expliquent comment l’utilisation des technologies peut non seulement créer une expérience de voyage plus agréable pour les collaborateurs, mais aussi être source d’économie pour l’entreprise. Pour cela, les deux entités ont comparé les quatre grandes zones économiques du globe.

« Les sociétés performantes ont compris qu’un voyage sans friction équivaut à un déplacement plus productif », affirment d'entrée Sabre et GBTA dans leur étude. Certes, les programmes voyage qui reposent sur des stratégies de réduction de coût dégagent un ROI non négligeable. Mais les programmes voyage centrés sur le bien-être et la satisfaction des employés peuvent parfois être plus intéressants. L’étude explique que la politique voyage, le processus de réservation, la politique de sécurité, celle du bien-être des employés, les process de reporting/expense et d’approbation de déplacement alimentent la satisfaction des employés et augmentent donc la productivité et, par conséquent, les rendements. En revanche, lorsque l’expérience est mauvaise, cela peut avoir des répercussions négatives dans l’acquisition et la rétention de talents dans les résultats opérationnels et contribuer à une perte de savoir.

VOYAGES-SNCF.COM LANCE « V.PRO ENTREPRISES » POUR LES TRAVEL MANAGERS

Voyages-sncf.com (devenue OUI.sncf, depuis) améliore sa plateforme « V.Pro » avec « V.Pro Entreprises », une solution permettant aux travel managers de gérer en temps réel les dépenses et les factures des voyageurs d’affaires.

« V.Pro Entreprises » est un service gratuit destiné aux travel managers permettant de centraliser les commandes et les factures de plusieurs voyageurs d’affaires. Le travel manager peut voir en temps réel la consommation de train des employés et toutes les factures correspondantes. Si une entreprise ne possède pas de gestionnaire de voyages, la plateforme peut également s’adresser aux assistants de direction ou aux comptables. « Ce n’est pas le cœur de leur métier, mais ils doivent obligatoirement récupérer les factures. C’est précisément pour ce genre de cas que l’on a

« Toutes les entreprises ne font pas du voyage sans friction leur priorité. Mais les temps changent et nous voyons un changement en matière d’organisation lorsqu’il s’agit du bien-être des voyageurs », explique Dimitri Tsygalnitzky, Directeur Commercial France chez Sabre.

Le comportement des voyageurs d’affaires dans la zone Europe, Middle East and Africa (EMEA)

Dans la zone EMEA, le point de friction le plus important avant le voyage est le temps passé dans les transports (pour 62 % des interrogés). Après le voyage, c’est le traitement des notes de frais (pour 34 % du panel). 41 % des voyageurs ont déjà réservé un voyage hors du circuit autorisé pour réduire le stress. Les collaborateurs de cette zone portent beaucoup d’importance aux initiatives portées sur la sécurité. « Dans le climat d’aujourd’hui, la stratégie est moins tournée vers le contrôle des coûts que le contrôle des risques », explique Antoine Boatwright de Hillgate Travel.

Les trois fonctionnalités technologiques que les voyageurs d’affaires dans la zone EMEA préfèrent sont les informations envoyées automatiquement durant le voyage (49 %), les applications d’itinéraires (37 %) et les services de paiement mobile (35 %). « D’une manière générale, l’étude explique que les entreprises travaillent de manière plus efficace avec leurs fournisseurs et partenaires technologiques. De bon progrès sont réalisés en matière d’expérience voyage », complète Dimitri Tsygalnitzky.

Le comportement des voyageurs d’affaires dans la zone Amérique du Nord (NAM)

Comme pour la zone EMEA, la zone NAM vit mal le temps passé dans les transports. C’est le premier point de friction pour 61 % des interrogés. Le traitement des notes de frais après le voyage est également un point négatif pour 37 % des voyageurs. La balance vie privée/vie professionnelle semble importante pour cette population. Lorsqu’ils voyagent, 39 % des voyageurs d’affaires de cette zone payent pour une connexion Internet à l’hôtel et 38 % payent pour l’avoir dans les transports. « En analysant les habitudes des voyageurs en matière de souscription à des services, les travel managers pourraient mieux négocier avec les fournisseurs », explique Sabre. Au final, cela permettrait de dépenser moins, tout en augmentant la satisfaction des voyageurs.

Pour ce qui est des fonctionnalités technologiques, on retrouve les informations envoyées automatiquement durant le voyage en première place (51 %). En revanche, ce sont les outils d’expense sur mobile qui arrivent en 2e place pour 42 % des voyageurs de cette zone. Les applications d’itinéraires remportent 41 % des suffrages. Les voyageurs d’affaires utilisent également des

applications mobiles pour accéder à des informations sur leur voyage et la sécurité, réserver, gérer leurs notes de frais et payer. Ils accordent une grande importance à l’assistance qui peut leur être apportée.« La technologie permet de tout faire soi-même et donc de s’affranchir des process et de gagner du temps. Fini le temps où il fallait passer un coup de téléphone pour réserver un billet de train. En plus d’une meilleure expérience, cela peut être source d’économie car il est plus facile de comparer », déclare Eric Ritter, Président de VoyagExpert.

Le comportement des voyageurs d’affaires dans la zone Asie-Pacifique (APAC)

79 % des voyageurs de cette zone sont plutôt satisfaits de leurs déplacements professionnels. Le plus gros point de friction reste encore et toujours les transports pour 56 % d’entre eux. Un chiffre tout de même moins élevé que les autres zones. Ils favorisent les services technologiques qui leur apportent praticité et confort. Le paiement mobile, bien plus développé dans cette zone, fait partie des services fréquemment utilisés par les voyageurs. Près d’un voyageur sur deux en fait usage. La satisfaction de ces voyageurs est surtout influencée par le confort et la localisation d’un hôtel, par le nombre de vols disponibles et la flexibilité dans la réservation. « Parfois, il vaut mieux payer une nuit d’hôtel supplémentaire afin que le collaborateur soit reposé et en mesure de signer un contrat », illustre Eric Ritter.

La population de millennials au sein de cette zone accorde beaucoup d’importance aux déplacements professionnels qui jouent un rôle important dans l’appréciation de leur travail.

Le comportement des voyageurs d’affaires dans la zone Amérique Latine (LAC)

Dans cette zone, les transports ne sont pas en reste en termes d’insatisfaction. 66 % des voyageurs les considèrent comme le point de friction numéro 1. Mais ils sont talonnés par les escales qui sont négatives pour 57 % d’entre eux.

Au niveau du mobile, il semblerait que les usages soient les mêmes aux quatre coins du globe. Dans cette zone, il est aussi utilisé principalement pour effectuer des réservations (69 %), pour rassembler les informations de voyage (63 %) et pour effectuer des paiements (58 %). La meilleure façon de réduire les points de friction en Amérique Latine est d’améliorer les moyens de communication, notamment via mobile.

« De façon générale, beaucoup d’économies intelligentes sont réalisables, notamment grâce aux technologies, sans toucher au confort des voyageurs. Ne soyons pas primitifs en opposant l’un à l’autre », conclut Eric Ritter.

crée V.Pro Entreprises », déclare Benjamin Athéa, Responsable du marché Pros & Entreprises pour Voyages-sncf.com.

Les voyageurs d'affaires ayant un compte client sur Voyages-sncf.com peuvent se connecter directement sur la plateforme « V.Pro Entreprises » pour réserver un billet de train ou partager une facture. La gestion des notes de frais est ainsi automatisée et tout le processus de réservation jusqu’à la facturation est dématérialisé. « Les employés des TPE-PME empruntent souvent la carte bancaire de leur direction pour réserver un transport. Nous souhaitons donc simplifier les processus pour ce type de sociétés afin de leur éviter de courir après les factures », précise Benjamin Athéa lors d’un entretien avec TOM. Un mois après son lancement, le service comptait plus de 1 000 entreprises utilisatrices. Pour Johanna Cogan, Partner & Business Developer chez Voyages-sncf.com, « il y a un réel potentiel autour de ce service et nous espérons collaborer d'ici peu avec des startups afin d'améliorer son efficacité. »

novembre

Dans une étude intitulée « Creating a Frictionless Travel Experience », Sabre et GBTA expliquent

comment l’utilisation des technologies peut non seulement créer une expérience de voyage plus

agréable pour les collaborateurs, mais aussi être source d’économie pour l’entreprise. Pour cela, les

deux entités ont comparé les quatre grandes zones économiques du globe.

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Page 16: « NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS · c’est-à-dire « une plate-forme technologique mondiale unique » qui permettra « de personnaliser, d’accéder, d’émettre, de

VOYAGE D’AFFAIRES : COMMENT CRÉER UNE EXPÉRIENCE DE VOYAGE SANS FRICTION ?

Dans une étude intitulée « Creating a Frictionless Travel Experience », Sabre et GBTA expliquent comment l’utilisation des technologies peut non seulement créer une expérience de voyage plus agréable pour les collaborateurs, mais aussi être source d’économie pour l’entreprise. Pour cela, les deux entités ont comparé les quatre grandes zones économiques du globe.

« Les sociétés performantes ont compris qu’un voyage sans friction équivaut à un déplacement plus productif », affirment d'entrée Sabre et GBTA dans leur étude. Certes, les programmes voyage qui reposent sur des stratégies de réduction de coût dégagent un ROI non négligeable. Mais les programmes voyage centrés sur le bien-être et la satisfaction des employés peuvent parfois être plus intéressants. L’étude explique que la politique voyage, le processus de réservation, la politique de sécurité, celle du bien-être des employés, les process de reporting/expense et d’approbation de déplacement alimentent la satisfaction des employés et augmentent donc la productivité et, par conséquent, les rendements. En revanche, lorsque l’expérience est mauvaise, cela peut avoir des répercussions négatives dans l’acquisition et la rétention de talents dans les résultats opérationnels et contribuer à une perte de savoir.

« Toutes les entreprises ne font pas du voyage sans friction leur priorité. Mais les temps changent et nous voyons un changement en matière d’organisation lorsqu’il s’agit du bien-être des voyageurs », explique Dimitri Tsygalnitzky, Directeur Commercial France chez Sabre.

Le comportement des voyageurs d’affaires dans la zone Europe, Middle East and Africa (EMEA)

Dans la zone EMEA, le point de friction le plus important avant le voyage est le temps passé dans les transports (pour 62 % des interrogés). Après le voyage, c’est le traitement des notes de frais (pour 34 % du panel). 41 % des voyageurs ont déjà réservé un voyage hors du circuit autorisé pour réduire le stress. Les collaborateurs de cette zone portent beaucoup d’importance aux initiatives portées sur la sécurité. « Dans le climat d’aujourd’hui, la stratégie est moins tournée vers le contrôle des coûts que le contrôle des risques », explique Antoine Boatwright de Hillgate Travel.

Les trois fonctionnalités technologiques que les voyageurs d’affaires dans la zone EMEA préfèrent sont les informations envoyées automatiquement durant le voyage (49 %), les applications d’itinéraires (37 %) et les services de paiement mobile (35 %). « D’une manière générale, l’étude explique que les entreprises travaillent de manière plus efficace avec leurs fournisseurs et partenaires technologiques. De bon progrès sont réalisés en matière d’expérience voyage », complète Dimitri Tsygalnitzky.

Le comportement des voyageurs d’affaires dans la zone Amérique du Nord (NAM)

Comme pour la zone EMEA, la zone NAM vit mal le temps passé dans les transports. C’est le premier point de friction pour 61 % des interrogés. Le traitement des notes de frais après le voyage est également un point négatif pour 37 % des voyageurs. La balance vie privée/vie professionnelle semble importante pour cette population. Lorsqu’ils voyagent, 39 % des voyageurs d’affaires de cette zone payent pour une connexion Internet à l’hôtel et 38 % payent pour l’avoir dans les transports. « En analysant les habitudes des voyageurs en matière de souscription à des services, les travel managers pourraient mieux négocier avec les fournisseurs », explique Sabre. Au final, cela permettrait de dépenser moins, tout en augmentant la satisfaction des voyageurs.

Pour ce qui est des fonctionnalités technologiques, on retrouve les informations envoyées automatiquement durant le voyage en première place (51 %). En revanche, ce sont les outils d’expense sur mobile qui arrivent en 2e place pour 42 % des voyageurs de cette zone. Les applications d’itinéraires remportent 41 % des suffrages. Les voyageurs d’affaires utilisent également des

applications mobiles pour accéder à des informations sur leur voyage et la sécurité, réserver, gérer leurs notes de frais et payer. Ils accordent une grande importance à l’assistance qui peut leur être apportée.« La technologie permet de tout faire soi-même et donc de s’affranchir des process et de gagner du temps. Fini le temps où il fallait passer un coup de téléphone pour réserver un billet de train. En plus d’une meilleure expérience, cela peut être source d’économie car il est plus facile de comparer », déclare Eric Ritter, Président de VoyagExpert.

Le comportement des voyageurs d’affaires dans la zone Asie-Pacifique (APAC)

79 % des voyageurs de cette zone sont plutôt satisfaits de leurs déplacements professionnels. Le plus gros point de friction reste encore et toujours les transports pour 56 % d’entre eux. Un chiffre tout de même moins élevé que les autres zones. Ils favorisent les services technologiques qui leur apportent praticité et confort. Le paiement mobile, bien plus développé dans cette zone, fait partie des services fréquemment utilisés par les voyageurs. Près d’un voyageur sur deux en fait usage. La satisfaction de ces voyageurs est surtout influencée par le confort et la localisation d’un hôtel, par le nombre de vols disponibles et la flexibilité dans la réservation. « Parfois, il vaut mieux payer une nuit d’hôtel supplémentaire afin que le collaborateur soit reposé et en mesure de signer un contrat », illustre Eric Ritter.

La population de millennials au sein de cette zone accorde beaucoup d’importance aux déplacements professionnels qui jouent un rôle important dans l’appréciation de leur travail.

Le comportement des voyageurs d’affaires dans la zone Amérique Latine (LAC)

Dans cette zone, les transports ne sont pas en reste en termes d’insatisfaction. 66 % des voyageurs les considèrent comme le point de friction numéro 1. Mais ils sont talonnés par les escales qui sont négatives pour 57 % d’entre eux.

Au niveau du mobile, il semblerait que les usages soient les mêmes aux quatre coins du globe. Dans cette zone, il est aussi utilisé principalement pour effectuer des réservations (69 %), pour rassembler les informations de voyage (63 %) et pour effectuer des paiements (58 %). La meilleure façon de réduire les points de friction en Amérique Latine est d’améliorer les moyens de communication, notamment via mobile.

« De façon générale, beaucoup d’économies intelligentes sont réalisables, notamment grâce aux technologies, sans toucher au confort des voyageurs. Ne soyons pas primitifs en opposant l’un à l’autre », conclut Eric Ritter.

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Dayuse, la solution de réservation de chambres d’hôtels à l’heure en journée, poursuit son développement en consolidant son offre pour les voyageurs d’affaires au travers d’une nouvelle plateforme dédiée. Fort d’une réservation par minute et d’un service déployé dans 22 pays auprès de plus de 4000 hôtels, la startup affirme désormais sa volonté d’attirer plus de voyageurs d’affaires qui représentent environ 30 % de sa clientèle actuelle.

Un outil sur mesure

Sur le même modèle que la plateforme ouverte au public, Dayuse Ready For Business apporte une solution aux voyageurs d'affaires recherchant des espaces de travail sécurisés et équipés pour quelques heures. Au travers de ce service, les voyageurs d’affaires ou les travailleurs nomades peuvent profiter d’un bureau temporaire, d’un cadre élégant pour un rendez-vous d’affaires ou tout simplement d’un lit pour faire une sieste réparatrice.

Résoudre les problématiques du voyageur d’affaires

Dans son communiqué, Dayuse affirme s’être inspiré du dernier rapport publié par GBTA et Sabre, intitulé «The Benefits of Traveler-Centric Journeys» pour élaborer sa plateforme. Par exemple, les heures perdues durant une escale,

entre deux rendez-vous, lors d'une arrivée trop matinale ou d'un départ trop tardif nuisent non seulement au bien-être et à la satisfaction des employés mais également à leur productivité. Conscient des problématiques majeures rencontrées par le voyageur d’affaires, la jeune pousse parisienne a pu développer l’outil nécessaire pour y pallier. Preuve supplémentaire d’une bonne compréhension des enjeux du secteur, la plateforme garantit aux voyageurs d’affaires des prix bas ainsi qu’une flexibilité totale de réservation et d’annulation.

Dayuse rejoint le club des partenaires de l’AFTM

« La plateforme Dayuse.com a été réalisée afin de simplifier la réservation pour le client. Avec plus de 100 % de croissance par an depuis 3 ans, notre solution a prouvé son efficacité. Le potentiel du marché du Corporate Travel est immense. C'est pourquoi nous avons repensé nos outils technologiques et travaillons à la création de partenariats durables (consolidateurs et TMCs) qui nous permettrons de nous intégrer de façon fluide dans le monde du voyage d'affaires », explique David Lebée, Président Fondateur Dayuse. Le récent ajout de Dayuse au sein du club des partenaires de l’Association Française du Travel Management (AFTM) devrait lui permettre de s’intégrer plus facilement dans la chaîne de distribution du Business Travel.

DECembreDAYUSE CONFIRME SES AMBITIONS DANS LE VOYAGE D’AFFAIRES AVEC UN SITE DÉDIÉ

En 2015, le fondateur confiait à TOM sa volonté de développer son offre pour les voyageurs d’affaires. C’est désormais chose faite avec le

lancement de sa plateforme Dayuse Ready For Business.

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TRAVELPORT LISTE LES TENDANCES DU MOBILE DANS LE TRAVEL EN 2018

Depuis 2016, le GDS Travelport édite en fin d’année un e-book qui s’appuie sur différentes études regroupant les tendances et les technologies majeures qui auront un impact sur le Travel dans le but d’améliorer l’expérience de voyage. Assistant vocal, application web progressive, data-sharing... TOM a sélectionné dans cette liste 5 évolutions et tendances technologiques liées au mobile qui impacteront le Travel cette année.

Il est primordial, selon le GDS, que les acteurs du Travel soient à la pointe en matière de technologies mobiles afin de poursuivre leur activité dans un monde en pleine évolution. Du développement de la Blockchain à la mise à jour des applications mobiles, en passant par la massification des assistants vocaux, les acteurs du Travel disposent de plusieurs champs d’applications pour mettre à jour leur offre de services. Un constat qui semble partagé par les professionnels du secteur puisque l’étude souligne que 90 % des marques du secteur interrogées jugent « critique » ou « très importante » la nécessité d’avoir une stratégie mobile à jour pour le futur de leur organisation. Parmi les tendances listées par l’étude, certaines font déjà partie intégrante de la stratégie de quelques acteurs du Travel. Toutefois, le GDS mise sur une généralisation de celles-ci.

Favoriser le partage de données entre acteurs du Tourisme

L’étude souligne que 88 % des voyageurs jugent utile d’avoir accès à l’ensemble de leurs contenus favoris au travers d’une seule et même application. Depuis quelques années déjà, les compagnies aériennes pointent du doigt la nécessité d’accompagner leurs voyageurs grâce au digital avant, pendant et après leur voyage. Pour améliorer l’expérience client, elles ne devront plus se contenter de faciliter le trajet du voyageur d’un point A à un point B. C’est le voyage dans sa globalité qui doit être optimisé. Autrement dit, du moment où le voyageur quitte son domicile à celui où il arrive dans son hôtel ou son logement Airbnb.

Pour Brendan Bourke, Consultant Digital chez

Travelport Digital, United Airlines a donné en 2017 un bon exemple de ce que pourrait être la stratégie mobile « data-driven » de demain. À l’occasion d’une conférence, la compagnie aérienne a présenté une fonctionnalité qui met en avant l’utilité du partage de données entre acteurs du Travel. Dans sa présentation, United Airlines imagine que le vol d’un voyageur est annulé. Grâce au partage de données avec les hôteliers, la compagnie est en mesure d’offrir au voyageur un check-in tardif à l’hôtel, accompagné d’une clé digitale pour qu’il accède à sa chambre de manière autonome. Le voyageur peut alors sélectionner un nouveau vol depuis la même application, sans avoir à contacter son hôtel. C’est l’un des exemples qui souligne l’utilité du partage de données entre acteurs du Travel pour proposer l’expérience de voyage la plus fluide et intuitive qui soit.

Développer des services vocaux

D’après l’article de Branded3 intitulé « OK Google, Siri, Cortana; Can you tell me some stats on Voice search» (janvier 2017), 40 % des adultes américains utilisent au moins une fois par jour la voix pour effectuer une recherche. D’après l’étude « Travelport Global Digital Traveler Survey, Nov 2017 », 72 % des voyageurs chinois utilisent la fonctionnalité durant leur voyage. En Angleterre ils sont 33 %. Pour Phoebe Collison, Digital Insight Analyst chez Travelport Digital, c’est un fait : la recherche vocale se démocratise pour devenir une norme. Les utilisateurs sont de plus en plus enclins à échanger avec un assistant virtuel ou un robot. De plus, le développement de cette technologie permet déjà de couvrir la quasi-totalité des étapes qui constituent le parcours du voyageur, depuis l’accès aux informations sur le vol jusqu’à la réservation d’une chambre d’hôtel en passant par la commande d’un Uber.

À noter que les supports d’intégration des assistants vocaux se multiplient avec le développement des objets connectés. Conséquence : tout est réuni pour faire de la recherche vocale le mode d’interaction privilégié entre une marque et un voyageur. Si easyJet, Ryanair, Expedia, Kayak, Tripcase, Skyscanner, Dream hôtel Group ou encore Marriott International ont déjà testé la technologie en 2017, l’experte de Travelport Digital mise une massification de cette technologie dans le secteur en 2018.

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Le développement des Progressive Web App (PWA)

D’après Google, 61 % des mobinautes sont réticents à retourner sur un site mobile où ils ont rencontré un problème de navigation et 40 % préfèrent même visiter celui d’un concurrent. Autre donnée : 85 % du temps passé par un utilisateur sur un mobile (smartphone ou tablette) se fait via une application. Conscients de ces comportements, de nombreux professionnels se sont tournés vers la création d’une application mobile native. Cependant, sa création comporte son lot d’inconvénients. Outre les coûts de création et de maintenance, la marque doit entrer en contact avec les stores pour la rendre téléchargeable et tenir ses utilisateurs au courant des mises à jour à effectuer. Pour les contenus et services proposés par la marque, la création d’une application native engendre le dédoublement des tâches, sur le site web puis sur l’application. Mais ça, c’était avant.

Pour Ronan Morrissey, Product Director chez Travelport Digital, la création des Progressive Web App (PWA) représente l’avenir de la navigation mobile. Pour faire court, ces supports réunissent les meilleurs composants d’un site web classique et d’une application mobile native. Que ce soit dans un cadre loisir ou en business, les voyageurs sont les premiers concernés par l’accès aux différents services en mobilité. Ainsi, il est urgent pour les acteurs du Travel de développer leur propre PWA. Si la technologie est apparue dans le courant de l’année 2016, l’expert pense que l’année 2018 est le moment opportun pour un développement majeur de ces nouveaux supports.

L’intérêt pour les entreprises est multiple. Créer une PWA permet à une marque de réduire ses coûts de développement, car elle n’aura pas à créer un site web classique et une application mobile en plus : un seul codage suffit. Exit les problèmes de compatibilité entre PC et mobile, le PWA se visite de la même manière sur les deux interfaces. Aussi l’utilisateur aura en permanence accès à la dernière version de la PWA, sans avoir besoin de télécharger quoi que ce soit. Et bien qu’il se retrouve sur le web, il pourra bénéficier des avantages d’une application native, par exemple l’envoi de notifications push. En ligne en HTTPS, la PWA offre une sécurité de navigation et de protection des données à son utilisateur. La liste des avantages est bien plus longue, d’après l’expert.

En 2017, Twitter a développé une PWA pour son réseau social, dont l’utilisation requière seulement 3 % du stockage nécessaire à l’installation de l’application native. Grâce à la vitesse d’exécution de la PWA, les utilisateurs ont pu visiter en moyenne 65 % de pages en plus que sur la

version native. Si l’étude affirme que 18 % des acteurs du Travel possèdent déjà leur PWA, la mort des applications natives n’a pas sonné pour autant. Bien que 28 % des acteurs du secteur comptent investir dans les PWA, l’expert conseille aux entreprises de conserver leurs applications natives à succès et de tester des nouveautés avec les PWA ou de remettre des projets qui n’ont pas connu le succès escompté au goût du jour. Si ces estimations sont justes, l’expert voit potentiellement en 2018 l’année où le mobile va se réinventer.

La Blockchain : terreau de l’économie collaborative

Si 2017 a déjà été le terrain d’expérimentations concernant la Blockchain, 2018 est potentiellement l’année où cette technologie va se développer massivement. L’assurance sur les retards d’avions ou encore l’affranchissement des frais GDS sont des exemples d’utilisation du potentiel de la Blockchain dans le secteur. Plus largement, 43 % des acteurs du Travel explorent d’ores et déjà le potentiel de cette technologie pour optimiser leur offre de services ou en développer de nouvelles. Que ce soit pour les paiements sécurisés (35 %), la fidélisation (26 %), la chaîne de distribution (20 %), les contrats intelligents (17 %) ou pour d’autres utilisations (2 %), la Blockchain ouvre le champ des possibles. Au cours des 3 dernières années, l’étude souligne que 2 500 brevets ont été déposés et 90 entreprises (des banques majoritairement) ont rejoint les consortiums liés à la Blockchain.Pour Samir Shah, Head of Market Intelligence chez Travelport, en 2018, la Blockchain va connaître un développement exponentiel avant de devenir une technologie standardisée dans tous les secteurs. Selon l'étude, si la Blockchain permet l’utilisation de cryptomonnaies (Bitcoins, Ethereum, etc.) comme moyens de paiement — ce qui est déjà le cas au Japon — elle offre également un haut niveau de sécurité pour l’échange de données ou la réalisation de transactions via mobile grâce à son architecture décentralisée.

L’expert voit dans la Blockchain l’opportunité de réduire les intermédiaires présents dans les chaînes de distribution digitales. De la même façon que Lufthansa qui mise sur cette technologie pour s’affranchir des GDS, la Blockchain va engendrer la démocratisation des paiements entre particuliers. Par ailleurs, les hôtels TUI ont déplacé l’ensemble de leurs offres hôtelières sur la blockchain. Les contrats intelligents qu’elle génère leur permettent de générer un gain de temps considérable dans la gestion de leurs réservations. Dans l’aérien, Air New Zealand se concentre sur l’optimisation de la sécurité et sur l’efficacité de ses services grâce à la Blockchain, notamment pour la réservation ou encore le tracking de bagages.

Le Machine Learning au service de l’analyse prédictive

Prévoir l’avenir a toujours été une tâche difficile pour l’Homme. Si l’analyse de statistiques permet d’établir des prévisions plus (ou moins) précises pour anticiper par exemple le nombre de passagers qui emprunteront un vol Paris – Marseille pendant le mois de janvier, il est plus difficile d’anticiper quel place va privilégier un voyageur dans l’avion ou encore son type de chambre favori à l’hôtel. Mais depuis quelques années, le Machine Learning — un sous domaine de l’intelligence artificielle capable d’établir des modèles et des prévisions à partir de l’analyse de données en masse — offre peu à peu la possibilité aux entreprises d’anticiper le comportement de leurs clients.

Grâce au Machine Learning, un hôtelier est en mesure d’identifier le type de chambres favori d’un de ses clients, selon Travelport. Lors de sa prochaine réservation, il pourra alors mettre cette chambre en avant sur son site et proposer par exemple une promotion. Autrement dit, l’analyse prédictive est le facteur clé pour délivrer une offre personnalisée qui répond judicieusement aux attentes d’un voyageur.

D’après l’étude CMO d’American Express, 83 % des Millenials sont enclins à laisser les marques traquer leurs données si cela peut leur permettre de bénéficier d’une expérience plus personnalisée. Starwoods Hotels n’a pas laissé passer cette occasion. La chaîne a intégré un algorithme de Machine Learning à son application pour en apprendre plus sur leur clientèle pendant leur séjour. En analysant leurs centres d’intérêt, l’application est en mesure de proposer des activités personnalisées et suggérer des recommandations à ses utilisateurs.

Pour Stephen Oman, Director of Data Analytics chez Travelport Digital, avant de proposer une offre personnalisée, la marque doit prendre en compte trois critères clés : le moment, le lieu et le contexte. Des critères qui semblent intégrés par United Airlines. La compagnie aérienne utilise un système « collect, detect, act » (collecter, détecter, agir) qui analyse 150 variables dans le profil du voyageur. Ainsi, l’intelligence artificielle utilisée est capable de fournir une offre sur-mesure au moment adéquat. Cette technologie a permis à United Airlines d’accroître sa croissance annuelle de 15 %, selon l’étude Exastax nommée « How airlines are using big data ».

D’autres tendances à venir

Les experts de Travelport misent également sur le développement massif du paiement via mobile, la simplification du parcours du voyageur (notamment via l’auto check-in) ou encore sur la tendance à regrouper les services des acteurs du Travel au sein des mêmes applications. Une nouveauté déjà plébiscitée par les consommateurs. Le modèle de référence étant WeChat en Chine, qui est l’application utilisée par une grande partie de la population, sur laquelle les marques multiplient leurs offres de services. Une dynamique entamée en 2017, déjà, avec par exemple l’apparition de chatbots de différentes marques sur Facebook Messenger.

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Le développement des Progressive Web App (PWA)

D’après Google, 61 % des mobinautes sont réticents à retourner sur un site mobile où ils ont rencontré un problème de navigation et 40 % préfèrent même visiter celui d’un concurrent. Autre donnée : 85 % du temps passé par un utilisateur sur un mobile (smartphone ou tablette) se fait via une application. Conscients de ces comportements, de nombreux professionnels se sont tournés vers la création d’une application mobile native. Cependant, sa création comporte son lot d’inconvénients. Outre les coûts de création et de maintenance, la marque doit entrer en contact avec les stores pour la rendre téléchargeable et tenir ses utilisateurs au courant des mises à jour à effectuer. Pour les contenus et services proposés par la marque, la création d’une application native engendre le dédoublement des tâches, sur le site web puis sur l’application. Mais ça, c’était avant.

Pour Ronan Morrissey, Product Director chez Travelport Digital, la création des Progressive Web App (PWA) représente l’avenir de la navigation mobile. Pour faire court, ces supports réunissent les meilleurs composants d’un site web classique et d’une application mobile native. Que ce soit dans un cadre loisir ou en business, les voyageurs sont les premiers concernés par l’accès aux différents services en mobilité. Ainsi, il est urgent pour les acteurs du Travel de développer leur propre PWA. Si la technologie est apparue dans le courant de l’année 2016, l’expert pense que l’année 2018 est le moment opportun pour un développement majeur de ces nouveaux supports.

L’intérêt pour les entreprises est multiple. Créer une PWA permet à une marque de réduire ses coûts de développement, car elle n’aura pas à créer un site web classique et une application mobile en plus : un seul codage suffit. Exit les problèmes de compatibilité entre PC et mobile, le PWA se visite de la même manière sur les deux interfaces. Aussi l’utilisateur aura en permanence accès à la dernière version de la PWA, sans avoir besoin de télécharger quoi que ce soit. Et bien qu’il se retrouve sur le web, il pourra bénéficier des avantages d’une application native, par exemple l’envoi de notifications push. En ligne en HTTPS, la PWA offre une sécurité de navigation et de protection des données à son utilisateur. La liste des avantages est bien plus longue, d’après l’expert.

En 2017, Twitter a développé une PWA pour son réseau social, dont l’utilisation requière seulement 3 % du stockage nécessaire à l’installation de l’application native. Grâce à la vitesse d’exécution de la PWA, les utilisateurs ont pu visiter en moyenne 65 % de pages en plus que sur la

version native. Si l’étude affirme que 18 % des acteurs du Travel possèdent déjà leur PWA, la mort des applications natives n’a pas sonné pour autant. Bien que 28 % des acteurs du secteur comptent investir dans les PWA, l’expert conseille aux entreprises de conserver leurs applications natives à succès et de tester des nouveautés avec les PWA ou de remettre des projets qui n’ont pas connu le succès escompté au goût du jour. Si ces estimations sont justes, l’expert voit potentiellement en 2018 l’année où le mobile va se réinventer.

La Blockchain : terreau de l’économie collaborative

Si 2017 a déjà été le terrain d’expérimentations concernant la Blockchain, 2018 est potentiellement l’année où cette technologie va se développer massivement. L’assurance sur les retards d’avions ou encore l’affranchissement des frais GDS sont des exemples d’utilisation du potentiel de la Blockchain dans le secteur. Plus largement, 43 % des acteurs du Travel explorent d’ores et déjà le potentiel de cette technologie pour optimiser leur offre de services ou en développer de nouvelles. Que ce soit pour les paiements sécurisés (35 %), la fidélisation (26 %), la chaîne de distribution (20 %), les contrats intelligents (17 %) ou pour d’autres utilisations (2 %), la Blockchain ouvre le champ des possibles. Au cours des 3 dernières années, l’étude souligne que 2 500 brevets ont été déposés et 90 entreprises (des banques majoritairement) ont rejoint les consortiums liés à la Blockchain.Pour Samir Shah, Head of Market Intelligence chez Travelport, en 2018, la Blockchain va connaître un développement exponentiel avant de devenir une technologie standardisée dans tous les secteurs. Selon l'étude, si la Blockchain permet l’utilisation de cryptomonnaies (Bitcoins, Ethereum, etc.) comme moyens de paiement — ce qui est déjà le cas au Japon — elle offre également un haut niveau de sécurité pour l’échange de données ou la réalisation de transactions via mobile grâce à son architecture décentralisée.

L’expert voit dans la Blockchain l’opportunité de réduire les intermédiaires présents dans les chaînes de distribution digitales. De la même façon que Lufthansa qui mise sur cette technologie pour s’affranchir des GDS, la Blockchain va engendrer la démocratisation des paiements entre particuliers. Par ailleurs, les hôtels TUI ont déplacé l’ensemble de leurs offres hôtelières sur la blockchain. Les contrats intelligents qu’elle génère leur permettent de générer un gain de temps considérable dans la gestion de leurs réservations. Dans l’aérien, Air New Zealand se concentre sur l’optimisation de la sécurité et sur l’efficacité de ses services grâce à la Blockchain, notamment pour la réservation ou encore le tracking de bagages.

Le Machine Learning au service de l’analyse prédictive

Prévoir l’avenir a toujours été une tâche difficile pour l’Homme. Si l’analyse de statistiques permet d’établir des prévisions plus (ou moins) précises pour anticiper par exemple le nombre de passagers qui emprunteront un vol Paris – Marseille pendant le mois de janvier, il est plus difficile d’anticiper quel place va privilégier un voyageur dans l’avion ou encore son type de chambre favori à l’hôtel. Mais depuis quelques années, le Machine Learning — un sous domaine de l’intelligence artificielle capable d’établir des modèles et des prévisions à partir de l’analyse de données en masse — offre peu à peu la possibilité aux entreprises d’anticiper le comportement de leurs clients.

Grâce au Machine Learning, un hôtelier est en mesure d’identifier le type de chambres favori d’un de ses clients, selon Travelport. Lors de sa prochaine réservation, il pourra alors mettre cette chambre en avant sur son site et proposer par exemple une promotion. Autrement dit, l’analyse prédictive est le facteur clé pour délivrer une offre personnalisée qui répond judicieusement aux attentes d’un voyageur.

D’après l’étude CMO d’American Express, 83 % des Millenials sont enclins à laisser les marques traquer leurs données si cela peut leur permettre de bénéficier d’une expérience plus personnalisée. Starwoods Hotels n’a pas laissé passer cette occasion. La chaîne a intégré un algorithme de Machine Learning à son application pour en apprendre plus sur leur clientèle pendant leur séjour. En analysant leurs centres d’intérêt, l’application est en mesure de proposer des activités personnalisées et suggérer des recommandations à ses utilisateurs.

Pour Stephen Oman, Director of Data Analytics chez Travelport Digital, avant de proposer une offre personnalisée, la marque doit prendre en compte trois critères clés : le moment, le lieu et le contexte. Des critères qui semblent intégrés par United Airlines. La compagnie aérienne utilise un système « collect, detect, act » (collecter, détecter, agir) qui analyse 150 variables dans le profil du voyageur. Ainsi, l’intelligence artificielle utilisée est capable de fournir une offre sur-mesure au moment adéquat. Cette technologie a permis à United Airlines d’accroître sa croissance annuelle de 15 %, selon l’étude Exastax nommée « How airlines are using big data ».

D’autres tendances à venir

Les experts de Travelport misent également sur le développement massif du paiement via mobile, la simplification du parcours du voyageur (notamment via l’auto check-in) ou encore sur la tendance à regrouper les services des acteurs du Travel au sein des mêmes applications. Une nouveauté déjà plébiscitée par les consommateurs. Le modèle de référence étant WeChat en Chine, qui est l’application utilisée par une grande partie de la population, sur laquelle les marques multiplient leurs offres de services. Une dynamique entamée en 2017, déjà, avec par exemple l’apparition de chatbots de différentes marques sur Facebook Messenger.

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SBT SUR-MESURE : BLABLACAR ET EGENCIA REVIENNENT SUR LEUR COLLABORATION

Conjointement à sa croissance, le volume de déplacements professionnels chez BlaBlaCar a triplé entre 2014 et 2016. Pour faire face à cette augmentation, la jeune société française a fait appel à Egencia afin de simplifier le processus de réservation, tout en laissant de l’autonomie aux voyageurs. Retour sur cette collaboration.

Avant de faire appel à Egencia, BlaBlaCar ne possédait pas de solution de gestion de voyage d’affaires à proprement dit. Une seule personne était en charge de la réservation des déplacements pour les collaborateurs, effectuée directement sur les sites grand public. Mais avec la croissance soutenue de la jeune société et la multiplication des déplacements, cette situation n’était plus durable. C’est pourquoi BlaBlaCar a fait appel à l’agence de voyage d’affaires afin de mettre en place un SBT pour que les collaborateurs puissent eux-mêmes réserver leur voyage. « Le déclic s’est produit notamment lorsque nous avons rencontré les équipes de Airbnb for Business qui ont évoqué la notion ‘d’empowerment', raconte Juliet Thanwerdas, Junior Finance Analyst chez BlaBlaCar qui était auparavant Travel Manager de la société. Nous voulions permettre aux collaborateurs d’être autonomes. C’était responsabilisant ».

Deux missions à remplir pour Egencia

Ronan Bergez est Directeur Commercial chez Egencia. Selon lui, il y avait deux missions à remplir pour mettre à bien cette collaboration avec BlaBlaCar. D’abord, mettre à disposition ce qui se faisait de mieux dans le secteur loisirs afin de rester en adéquation avec la culture de l’entreprise. Puis, ne pas être un frein au

développement de la société à l’international. « Grâce à notre ADN très technologique, nous avons pu mettre en place un outil rapide et sécurisé », déclare t-il.

L’outil en question est un SBT, une « solution full-service », conçu sur-mesure pour la société. Un « one stop shop » qui permet donc de réserver toutes les étapes d’un voyage professionnel. Il intègre notamment les offres des autres marques du groupe Expedia. « C’est là notre force », explique Ronan Bergez. En choisissant Egencia, les entreprises n’ont donc pas accès aux offres d’Airbnb mais auront bientôt accès à celles d’HomeAway, son concurrent du groupe Expedia. La plateforme est accessible sur tous les canaux, que ce soit sur desktop, mobile ou même sur les montres connectées. En plus du SBT, la TMC offre un outil de suivi des dépenses et un service d’assistance client. Cela permet à Juliet Thanwerdas de garder un œil sur les déplacements.

L’autonomie laissée aux voyageurs

Chez BlaBlaCar, la politique voyage est simple assure Juliet Thanwerdas. « Les collaborateurs savent que pour le train, ils doivent voyager en seconde dans la mesure du possible, par exemple », explique-t-elle. Pour le reste, la politique voyage repose sur un city cap, un montant maximum autorisé pour réserver une prestation, ainsi que sur des délais d’anticipation pour le train et l’aérien. Chaque réservation fait l’objet d’une approbation en interne.

D’après elle, l’outil a été bien reçu : « le taux d’adoption est important, raconte-t-elle, les collaborateurs ont été réceptifs. Le flow de réservation pouvait être ralenti du fait du nombre important de demandes : c’était pour eux l’opportunité de faire leurs réservations à leur rythme ».

FEVR ierLA STARTUP SPENDESK LÈVE 8 MILLIONS D’EUROS

La startup française Spendesk a développé un système de paiement virtuel pour le voyage d’affaires. Elle vient de boucler un tour de table de 8 millions d’euros qui lui permettra de développer son produit et d’attaquer le marché européen.

Un an après une première levée de fonds de 2 millions d’euros, la startup Spendesk réalise un nouveau tour de table d’un montant de 8 millions d’euros mené par Index Ventures. Des business angels ont participé à la levée de fonds, dont le cofondateur de Vente Privée, Michaël Benabou. Spendesk propose aux

sociétés un système de paiement virtuel qui permet aux collaborateurs de fluidifier leurs achats, sans avoir à générer des notes de frais. Pour cela, il suffit de posséder un compte sur la plateforme et d’installer un plugin sur son navigateur. Chaque membre de l’équipe possède un compte et un budget ainsi qu’un domaine de dépenses qui lui sont attribués. Si un membre veut acheter un billet de train par exemple, il pourra générer une carte virtuelle et ainsi réaliser l’achat. Il devra ensuite ajouter la facture sur la plateforme pour que le comptable ou le contrôleur de gestion puisse y accéder. Le procédé est donc presque entièrement automatisé. Avec cette somme, la startup créée en 2016 compte développer sa solution, doubler voire tripler ses effectifs et attaquer le marché européen. La startup, qui cible principalement les PME, travaille d’ores et déjà avec 600 clients.

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BCD TRAVEL LANCE SOLUTIONSOURCE, UNE BOÎTE À OUTILS TECHNOLOGIQUES

Avec le lancement de SolutionSource, BCD Travel fait le pont entre les éditeurs de technologies et les entreprises.

Après TripSource, l’assistant spécialiste du voyage d’affaires et DecisionSource, système de traçage du voyageur d’affaires, BCD Travel inaugure une nouvelle plateforme visant à réunir les solutions technologiques dédiées au voyage d’affaires. Au travers de cette boîte à outils du business travel, BCD Travel se positionne en tant qu’intermédiaire entre les professionnels du voyage d’affaires — les TMC et les travel managers en entreprises — et les éditeurs de solutions technologiques dans le secteur. Cette marketplace a été imaginée après que l’entreprise ait constaté la part croissante de technologies dédiées au Voyage. Les travel managers et responsables d’achats n’auront donc plus à effectuer leur veille technologique : les outils les plus adaptés à leur activité seront proposés sur SolutionSource. Libre à eux de les tester et de les implémenter ou non à leur politique Voyage. Les solutions développées par Rocketrip, Freebird, Yapta et Fairfly sont les 4 premières intégrées à la boîte à la plateforme.

L’objectif de la plateforme est de dénicher les technologies tierces qui apportent une solution aux problématiques du voyage d’affaires. Rocketrip propose par exemple de réduire les dépenses du voyageur, en récompensant les plus économes à l’aide d’un système de gamification. La réduction des coûts incarne également le combat de Fairfly. La startup israélienne propose une application qui compare le prix du billet acheté par le voyageur aux autres offres du marché. Si l’API détecte un tarif plus intéressant (au moins 5 % moins cher) pour le même voyage, elle le notifie au voyageur qui peut demander un changement de billet manuel ou automatique. Toujours sur la question de réduction des coûts, une problématique majeure dans le voyage d’affaires, Yapta propose d’envoyer des notifications à ses utilisateurs lorsque les prix des billets d’avion sont en baisse. Freebird, quant à elle, vise à simplifier le quotidien du voyageur d’affaires. Son application mobile permet à l’utilisateur d’éviter les files d’attente à l’aéroport, mais aussi de réserver un nouveau vol en cas d’annulation ou de retard, en quelques clics.

BCD Travel a affirmé sa volonté d’étoffer le portefeuille de SolutionSource au cours de l’année 2018, en y intégrant de nouvelles solutions toujours dans l’optique de répondre aux problématiques du voyage d’affaires : gestion du risque, réduction de l’imprévu dans l’aérien, garantie du prix, optimisation de la politique voyage, etc. La marque assurera un rôle d’intermédiaire et de conseiller, pour aider les travel managers et les TMC à comprendre les enjeux et le fonctionnement des technologies intégrées à sa plateforme.

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POURQUOI SODEXO VA DEVENIR UN ACTEUR DE RÉFÉRENCE DANS LE VOYAGE D’AFFAIRES

La multinationale française veut bousculer le marché des déplacements professionnels en lançant une plateforme (depuis, nommée Rydoo) intégrant des produits et services auxquels les entreprises pourront s’abonner. En reprenant les codes des géants du Digital et des marques grand public, notamment en ce qui concerne l’expérience utilisateur, Sodexo veut séduire une nouvelle génération de décideurs.

« Les professionnels du Voyage d’Affaires sont nombreux à en avoir assez des solutions du marché », affirme Sébastien Marchon. Recruté par Sodexo en août 2015 en tant que Vice-President Mobility & Expense, le quarantenaire au comportement affable et au discours fluide et précis est un adepte des échanges sans détour. Membre du bureau de GBTA et du directoire de XXImo, une plateforme avancée de gestion des dépenses, Sébastien Marchon a fait ses armes chez CWT pendant 4 ans puis a passé 13 ans chez AMEX GBT. Depuis un an, il est CEO de la nouvelle branche Travel & Expense de Sodexo. Fondée en 1966, la multinationale française s’est toujours donnée pour mission d’améliorer la qualité de vie des personnes qu’elle sert au travers de la nourriture, de l’environnement de travail et des processus en entreprise. « En 2014, Sodexo s’est dit que la qualité de vie de l’employé ne commençait pas quand il arrivait au travail, mais lorsqu’il quittait son domicile. Or, il existe encore de très nombreuses frictions dans l’expérience des déplacements professionnels », explique Sébastien Marchon, désormais à la tête des activités de l’entreprise liées à la mobilité. « Au niveau mondial, il y a une vraie attente de la part du marché de solutions innovantes. Nous allons y répondre avec un modèle économique très différent dans le sens où il sera basé sur des abonnements dont les montants dépendront des usages », développe t-il. Et d’ajouter : « Nous avons l’ambition d’être un acteur de référence sur le marché en matière d’expérience unifiée du voyage d’affaires et de gestion des dépenses professionnelles. » Si Sodexo s’est montré jusqu’à présent discret sur ses ambitions depuis le rachat d’iAlbatros et d'Xpenditure, ses intentions n’avaient trompé personne.

A l’assaut de trois marchés

Déjà présent sur le marché de la mobilité, Sodexo veut renforcer sa présence sur le « commuting »,

qui concerne les déplacements quotidiens des professionnels, sur le segment de la carte carburant et, plus largement, dans le voyage d’affaires. Suite à la visite de 65 entreprises de toutes tailles disséminées à travers le globe, Sébastien Marchon a identifié les besoins qui étaient couverts et ceux qui pouvaient mieux l’être. Ce tour d’horizon l’a conforté sur trois points. « Premièrement, beaucoup d’entreprises, surtout sur le marché des petites et moyennes entreprises, n’utilisent pas d’offres de gestion du voyage d’affaires », commence t-il. En effet, si Excel a toujours un tel succès, c’est que les solutions existantes n’apportent que trop peu de valeur ajoutée. Dans le cas contraire, leur taux de pénétration serait nettement supérieur. « De plus, aucun fournisseur ne couvre l’ensemble du parcours –avant, pendant, après- du voyageur d’affaires-, or, les entreprises ne veulent pas souscrire à une multitude de contrats », poursuit-il. « Enfin, on estime que très peu de solutions sont orientées utilisateur. Il n’est pas normal que l’on ait besoin d’une formation pour utiliser un nouvel outil », souligne Sébastien Marchon. Effectivement, si les politiques voyages étaient élaborées en fonction des besoins des voyageurs et si les solutions étaient plus friendly, il y aurait moins de réservation hors canaux.

Des produits conçus via les yeux de l’utilisateur

La capacité à créer des produits et services en partant des besoins des utilisateurs est l’un des nombreux ingrédients ayant fait le succès des géants de la Technologie. Sur ce point, les acteurs du Tourisme sont plus mûrs que les fournisseurs du Voyage d’Affaires. Et c’est bien parce que Sodexo fait partie de ces éditeurs souhaitant importer les logiques du Leisure dans le Business Travel – et parce que l’entreprise compte via ses autres activités de nombreuses PME parmi ses clients… - que la multinationale pourrait réussir un tour de

force sur le marché des petites et moyennes entreprises. Capitaliser sur l’expérience utilisateur permet d’améliorer l’adoption de l’outil et donc de servir l’entreprise qui y voit un intérêt économique et de la sécurité. « Je pense que l’erreur faite par beaucoup d’éditeurs a été d’adopter leur offre grand compte à la PME », nous confie Sébastien Marchon.La première priorité fut donc pour Sodexo de trouver les sociétés les plus agiles sur leur segment qui offraient des solutions les plus simples à utiliser et à implémenter. « Pour implémenter Xpenditure, on met entre quelques jours pour une PME et 3 mois pour un grand groupe et aucun consultant ne vient chez le client pour intégrer la solution. Chez nos clients implémentés en 2017, on a réduit de 81 % en moyenne les coûts de process et fait gagner beaucoup de temps. » Aujourd’hui, la solution de gestion de frais professionnels, qui vient d’être lancée en France, compte au total 6 000 clients dont quelques grandes marques en Europe : Pernod Ricad, Jaguar, Deloitte… « Nous avons quasiment toutes les grandes sociétés de consulting, ajoute Sébastien Marchon, ce dont nous sommes fiers car elles ont une population très exigeante.» Sans oublier leur fort pouvoir de prescription.

Néanmoins, Sébastien Marchon reste réaliste : « On peut proposer la meilleure application d’un marché et se faire dépasser 3 mois après car les utilisateurs peuvent passer d’une solution à l’autre très rapidement. » Une humilité nécessaire tant le raccourcissement des cycles d’innovation et d’adoption de ces dernières années a donné raison à Rupert Murdoch lorsqu’il déclarait : « Le monde change à une vitesse folle. Le fort ne battra plus le faible. Dorénavant, ce sera le rapide qui battra le lent. » Par conséquent, les solutions de Sodexo dédiées aux déplacements professionnels sont mises à jour chaque semaine. « Maya, le SBT édité par iAlbatros, et Xpenditure récoltent sans

discontinuité les avis et remontées des utilisateurs afin de les mettre en production chaque vendredi. »

« Ce n’est qu’un début… »

Finalement, les trois solutions actuelles (le contenu hôtel, le SBT Maya et Xpenditure) ne sont que les premières briques de la future interface unique à destination du voyageur d’affaires promise par Sodexo. Ainsi, en fonction de leur taille et besoins, les entreprises pourront souscrire à des solutions à la demande. Rien d’étonnant depuis que le cloud computing a généralisé le « on demand » pour de très nombreux services à l’image de Salesforce dans l’univers du CRM.

« Ce n’est qu’un début, poursuit Sébastien Marchon. Nous allons enrichir l’interface avec des développements internes et des partenariats afin d’offrir une plateforme intégrée à l’heure où 80 % des tâches peuvent être digitalisées ». Il est vrai que devoir appeler sa TMC pour changer un billet d’avion ou se faire rembourser est assez étonnant en 2018. « La technologie va donner plus de valeur ajoutée à l’humain dont on aura bien besoin lorsqu’un volcan se réveillera ou quand on cherchera à optimiser un déplacement comprenant de nombreuses destinations. »

Mastodonte de l’ancienne économie, Sodexo est donc décidé à s’emparer des technologies pour répondre aux nouveaux usages et désirs d’une nouvelle génération de voyageurs d’affaires, de travel managers, d’acheteurs et de directions financières. Ce nouvel entrant sur le Voyage d’Affaires pourrait bien bousculer les codes d’un secteur perçu par beaucoup comme conservateur et stagnant. Le fait de tout miser sur la chaîne d’expérience révèle en tout cas d’une réelle culture du Digital.

MARS

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« Les professionnels du Voyage d’Affaires sont nombreux à en avoir assez des solutions du marché », affirme Sébastien Marchon. Recruté par Sodexo en août 2015 en tant que Vice-President Mobility & Expense, le quarantenaire au comportement affable et au discours fluide et précis est un adepte des échanges sans détour. Membre du bureau de GBTA et du directoire de XXImo, une plateforme avancée de gestion des dépenses, Sébastien Marchon a fait ses armes chez CWT pendant 4 ans puis a passé 13 ans chez AMEX GBT. Depuis un an, il est CEO de la nouvelle branche Travel & Expense de Sodexo. Fondée en 1966, la multinationale française s’est toujours donnée pour mission d’améliorer la qualité de vie des personnes qu’elle sert au travers de la nourriture, de l’environnement de travail et des processus en entreprise. « En 2014, Sodexo s’est dit que la qualité de vie de l’employé ne commençait pas quand il arrivait au travail, mais lorsqu’il quittait son domicile. Or, il existe encore de très nombreuses frictions dans l’expérience des déplacements professionnels », explique Sébastien Marchon, désormais à la tête des activités de l’entreprise liées à la mobilité. « Au niveau mondial, il y a une vraie attente de la part du marché de solutions innovantes. Nous allons y répondre avec un modèle économique très différent dans le sens où il sera basé sur des abonnements dont les montants dépendront des usages », développe t-il. Et d’ajouter : « Nous avons l’ambition d’être un acteur de référence sur le marché en matière d’expérience unifiée du voyage d’affaires et de gestion des dépenses professionnelles. » Si Sodexo s’est montré jusqu’à présent discret sur ses ambitions depuis le rachat d’iAlbatros et d'Xpenditure, ses intentions n’avaient trompé personne.

A l’assaut de trois marchés

Déjà présent sur le marché de la mobilité, Sodexo veut renforcer sa présence sur le « commuting »,

qui concerne les déplacements quotidiens des professionnels, sur le segment de la carte carburant et, plus largement, dans le voyage d’affaires. Suite à la visite de 65 entreprises de toutes tailles disséminées à travers le globe, Sébastien Marchon a identifié les besoins qui étaient couverts et ceux qui pouvaient mieux l’être. Ce tour d’horizon l’a conforté sur trois points. « Premièrement, beaucoup d’entreprises, surtout sur le marché des petites et moyennes entreprises, n’utilisent pas d’offres de gestion du voyage d’affaires », commence t-il. En effet, si Excel a toujours un tel succès, c’est que les solutions existantes n’apportent que trop peu de valeur ajoutée. Dans le cas contraire, leur taux de pénétration serait nettement supérieur. « De plus, aucun fournisseur ne couvre l’ensemble du parcours –avant, pendant, après- du voyageur d’affaires-, or, les entreprises ne veulent pas souscrire à une multitude de contrats », poursuit-il. « Enfin, on estime que très peu de solutions sont orientées utilisateur. Il n’est pas normal que l’on ait besoin d’une formation pour utiliser un nouvel outil », souligne Sébastien Marchon. Effectivement, si les politiques voyages étaient élaborées en fonction des besoins des voyageurs et si les solutions étaient plus friendly, il y aurait moins de réservation hors canaux.

Des produits conçus via les yeux de l’utilisateur

La capacité à créer des produits et services en partant des besoins des utilisateurs est l’un des nombreux ingrédients ayant fait le succès des géants de la Technologie. Sur ce point, les acteurs du Tourisme sont plus mûrs que les fournisseurs du Voyage d’Affaires. Et c’est bien parce que Sodexo fait partie de ces éditeurs souhaitant importer les logiques du Leisure dans le Business Travel – et parce que l’entreprise compte via ses autres activités de nombreuses PME parmi ses clients… - que la multinationale pourrait réussir un tour de

force sur le marché des petites et moyennes entreprises. Capitaliser sur l’expérience utilisateur permet d’améliorer l’adoption de l’outil et donc de servir l’entreprise qui y voit un intérêt économique et de la sécurité. « Je pense que l’erreur faite par beaucoup d’éditeurs a été d’adopter leur offre grand compte à la PME », nous confie Sébastien Marchon.La première priorité fut donc pour Sodexo de trouver les sociétés les plus agiles sur leur segment qui offraient des solutions les plus simples à utiliser et à implémenter. « Pour implémenter Xpenditure, on met entre quelques jours pour une PME et 3 mois pour un grand groupe et aucun consultant ne vient chez le client pour intégrer la solution. Chez nos clients implémentés en 2017, on a réduit de 81 % en moyenne les coûts de process et fait gagner beaucoup de temps. » Aujourd’hui, la solution de gestion de frais professionnels, qui vient d’être lancée en France, compte au total 6 000 clients dont quelques grandes marques en Europe : Pernod Ricad, Jaguar, Deloitte… « Nous avons quasiment toutes les grandes sociétés de consulting, ajoute Sébastien Marchon, ce dont nous sommes fiers car elles ont une population très exigeante.» Sans oublier leur fort pouvoir de prescription.

Néanmoins, Sébastien Marchon reste réaliste : « On peut proposer la meilleure application d’un marché et se faire dépasser 3 mois après car les utilisateurs peuvent passer d’une solution à l’autre très rapidement. » Une humilité nécessaire tant le raccourcissement des cycles d’innovation et d’adoption de ces dernières années a donné raison à Rupert Murdoch lorsqu’il déclarait : « Le monde change à une vitesse folle. Le fort ne battra plus le faible. Dorénavant, ce sera le rapide qui battra le lent. » Par conséquent, les solutions de Sodexo dédiées aux déplacements professionnels sont mises à jour chaque semaine. « Maya, le SBT édité par iAlbatros, et Xpenditure récoltent sans

discontinuité les avis et remontées des utilisateurs afin de les mettre en production chaque vendredi. »

« Ce n’est qu’un début… »

Finalement, les trois solutions actuelles (le contenu hôtel, le SBT Maya et Xpenditure) ne sont que les premières briques de la future interface unique à destination du voyageur d’affaires promise par Sodexo. Ainsi, en fonction de leur taille et besoins, les entreprises pourront souscrire à des solutions à la demande. Rien d’étonnant depuis que le cloud computing a généralisé le « on demand » pour de très nombreux services à l’image de Salesforce dans l’univers du CRM.

« Ce n’est qu’un début, poursuit Sébastien Marchon. Nous allons enrichir l’interface avec des développements internes et des partenariats afin d’offrir une plateforme intégrée à l’heure où 80 % des tâches peuvent être digitalisées ». Il est vrai que devoir appeler sa TMC pour changer un billet d’avion ou se faire rembourser est assez étonnant en 2018. « La technologie va donner plus de valeur ajoutée à l’humain dont on aura bien besoin lorsqu’un volcan se réveillera ou quand on cherchera à optimiser un déplacement comprenant de nombreuses destinations. »

Mastodonte de l’ancienne économie, Sodexo est donc décidé à s’emparer des technologies pour répondre aux nouveaux usages et désirs d’une nouvelle génération de voyageurs d’affaires, de travel managers, d’acheteurs et de directions financières. Ce nouvel entrant sur le Voyage d’Affaires pourrait bien bousculer les codes d’un secteur perçu par beaucoup comme conservateur et stagnant. Le fait de tout miser sur la chaîne d’expérience révèle en tout cas d’une réelle culture du Digital.

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FCM TRAVEL SOLUTIONS LANCE UNE VERSION DE SON ASSISTANT INTELLIGENT SAM POUR LES TRAVEL MANAGERS

La TMC australienne vient d’annoncer que son assistant intelligent baptisé Sam va avoir une version dédiée aux travel managers. L’application va également profiter de quelques améliorations.

Sam est un assistant intelligent qui accompagne les voyageurs d’affaires. Il intègre différents services et les combine dans un simple tchat. Disponible au travers d’une application, le service permet non seulement de discuter avec un assistant virtuel, qui répond aux questions et notifie également les utilisateurs, mais aussi d’accéder à toutes les informations relatives à leur déplacement. La nouvelle version dédiée aux travel managers va leur permettre d’être notifiés dès lors que les voyageurs rencontrent un problème afin d’agir en conséquence ou de prendre contact avec eux. Ils pourront ainsi gérer les imprévus lorsqu’ils seront en situation de mobilité. Si un vol d’un collaborateur est par exemple annulé, ils recevront une notification de Sam et pourront rapidement en réserver un autre.

Du côté de la version des voyageurs, FCM a annoncé quelques améliorations. Sam sera disponible en Norvège, Finlande, Suède, Allemagne, Pologne et au Danemark et Pays-Bas. L’application va permettre de synchroniser automatiquement les réservations, d’intégrer un SBT, de discuter avec un consultant FCM dans un tchat et de partager sa localisation en cas de risque relative à la sécurité. Le service Sam Community permet quant à lui aux voyageurs de partager leurs bons plans ou conseils aux autres utilisateurs. Après Facebook Messenger, FCM compte également intégrer Sam à l’Echo d’Amazon et à WeChat.

AVRIL

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AVEC SON SYSTÈME DE RÉCOMPENSES, FAIRJUNGLE VEUT RESPONSABILISER LES VOYAGEURS D’AFFAIRES

La startup Fairjungle veut aider les entreprises à responsabiliser leurs collaborateurs lors de leurs déplacements professionnels. Elle a mis au point une solution, lancée en décembre 2017, qui récompense les voyageurs d’affaires lorsqu’ils privilégient une option plus économique.

« Pourquoi les déplacements professionnels coûtent-ils aussi cher aux entreprises ? », C’est la question que se sont posés Saad Berrada et Samir Idris avant de lancer Fairjungle. Les deux collaborateurs ont constaté qu’un voyage dans le cadre d'un déplacement professionnel coûtait 2,5 fois plus cher en moyenne qu’un voyage loisirs. Pourquoi ? « Ce n’est pas leur argent, donc les voyageurs d’affaires ne cherchent pas à optimiser les coûts ni à faire des concessions sur les horaires », explique Saad Berrada, co-fondateur de Fairjungle. Comment alors réaliser des économies ? Tout simplement en responsabilisant les voyageurs.

Récompenser pour mieux responsabiliser

La solution de Fairjungle s’inspire de la politique voyage de Google qui repose sur un système de partage des économies. Lorsqu’un collaborateur réserve un billet d’avion moins cher que le budget alloué, il peut soit choisir de reporter la somme économisée pour un futur déplacement, soit de profiter de bons d’achats dans plus de 500 enseignes partenaires ou encore de faire un don pour une œuvre caritative. La solution se connecte aux agences de voyage des entreprises afin de consolider facilement les informations. Si la réservation est effectuée en open-booking, le collaborateur envoie sa facture à Fairjungle qui s’occupe de recouper les informations. Le voyageur a également la possibilité de connaître l’itinéraire le plus économique grâce à un moteur de recommandation. Il est récompensé une fois le voyage effectué pour éviter tout abus.

30 % d'économies en moyenne sur le budget voyage

L’idée de responsabiliser les voyageurs va de pair avec les nouveaux comportements liés aux déplacements professionnels selon le co-fondateur : « Désormais, les voyageurs veulent choisir par eux-mêmes, comme dans le loisir ». Pour lui, inciter les collaborateurs à faire des économies est une question de bon sens dans un contexte gagnant-gagnant. D’autant que le choix est laissé aux voyageurs de jouer le jeu ou non.

Un SBT pour la prochaine étape

A peine lancée, la startup pense déjà à sa mutation. Début 2019, elle espère lancer un moteur de réservation destiné aux PME qui intègrerait ce système de récompense. « Nous voulons proposer des prix moins chers grâce à une connexion en direct avec la norme NDC », annonce Saad Berrada. En attendant cette prochaine étape, la startup devrait prochainement boucler une levée de fonds autour de 2 millions d’euros auprès de business angels et de fonds d’investissement.

JU IN

LA STARTUP SPENDESK LÈVE 8 MILLIONS D’EUROS

La startup française Spendesk a développé un système de paiement virtuel pour le voyage d’affaires. Elle vient de boucler un tour de table de 8 millions d’euros qui lui permettra de développer son produit et d’attaquer le marché européen.

Un an après une première levée de fonds de 2 millions d’euros, la startup Spendesk réalise un nouveau tour de table d’un montant de 8 millions d’euros mené par Index Ventures. Des business angels ont participé à la levée de fonds, dont le cofondateur de Vente Privée, Michaël Benabou. Spendesk propose aux

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Pour ceux qui seraient passés à côté, NDC (New Distribution Capability) est une nouvelle norme de distribution sur laquelle IATA (International Air Trans-port Association) travaille depuis 2012. A en croire IATA, NDC n’est que cela, une simple nouvelle norme de distribution (un format .xml, finalement) dont les objectifs sont de fluidifier la vente des frais ancillaires (82,2 milliards de dollars en 2017, soit une hausse de 264 % par rapport à 2010), de permettre à la compa-gnie une personnalisation des offres et d’enrichir l’expérience du voyageur au moment de la réserva-tion.

Bien évidemment, NDC est bien plus qu’une nouvelle norme de distribution : c’est une révolution et les différents acteurs du marché sont en train de le découvrir. Je me souviens qu’en 2014 nous avions essayé d’organiser une conférence lors du salon IFTM sur le sujet… Nous avions pressenti le caractère explosif de NDC. A ma grande surprise personne n’en avait entendu parlé : ni les patrons de TMC, ni les éditeurs d’OBT, ni les travel managers et encore moins les voyageurs ; et les compagnies ne souhai-taient pas s’exprimer. Nous avions dû trouver un autre sujet.

Depuis mi-2017, tout s’accélère et les compagnies sont à la manœuvre ! Près de 50 d’entre elles testent ou commencent à déployer NDC et elles annoncent toutes des surcharges GDS à venir car le véritable objectif de NDC est de désintermédier la chaîne de distribution ; exactement comme le développement des circuits courts dans la grande distribution. Il faut limiter les intermédiaires qui coûtent chers ! Et les compagnies ont enfin trouver un moyen de tuer (à court/moyen terme) les GDS.Alors, bien évidemment, 2018 n’aura pas été marquée par la disparition des GDS, principalement parce que cet acteur est essentiel dans l’écosystème financier du secteur. Cela dépend des TMC, mais 15 à 40 % de leurs revenus proviennent des GDS… vous ne le saviez pas ? Le lobby des TMC est donc à l’œuvre et toutes les compagnies qui ont annoncé des surcharges GDS font (quasi instantanément) état de partenariats « exclusifs » avec les agences et expliquent que finalement, il n’y aura pas de surcharges. Les GDS nous indiquent par ailleurs qu’ils travaillent déjà (ils ont les moyens financiers et humains) sur de nouveaux outils qui vont agréger les

différents flux NDC. Bizarre comme approche, non ? On cherche finalement à inventer un nouvel intermé-diaire alors même que l’objectif des compagnies est de supprimer ces intermédiaires (fin 2017, Ryanair n’a d’ailleurs pas renouvelé son partenariat avec Ama-deus). Bref, le marché manque d’imagination et ne se remet vraiment pas en question. Encore une fois, dommage !

Moi qui prends plaisir à travailler sur ces sujets depuis près de 15 ans, ce que nous vivons aujourd’hui me rappelle la période 2004-2005. Souvenez-vous de la fin des commissions versées par les compagnies aux agences de voyages, unique source de revenu pour le marché. Tout le monde a été pris de court et nous avons tous « bricolé » en quelques mois des comptes d’exploitation ou des management fees avant de trouver un nouveau mode de fonctionnement avec les transaction fees.

Nous en sommes donc là, à essayer d’anticiper ces nouveaux modèles de distribution mais il est clair que tout reste à construire et que certains sur le marché feront des erreurs… Nous y verrons plus clair dans quelques mois. Certains acteurs pourraient d’ailleurs tirer leur épingle du jeu, comme AMEX GBT qui a racheté HRG, première TMC certifiée intégration niveau 3 (le plus haut niveau) de la norme NDC par IATA ; et beaucoup regardent de près Travel Fusion quand d’autres attendent de voir ce que va faire Google avec ITA.

Nous approchons déjà de la fin 2018… Alors, atten-dons 2019 avec impa-tience car les lignes vont bouger, offrant ainsi de nouveaux leviers d’optimisation aux entreprises.

NDC : À QUELLE RÉVOLUTION DEVONS-NOUS NOUS PRÉPARER ?

Ces dern ie rs mois, Chr is tophe Drezet , d i recteur du Pô le Mobi l i té du cab inet de conse i l EPSA, a ass is té à de nombreux événements et conférences por tant sur les NDC. I l nous l i v re son po in t de vue sur cet te norme qu i aura un impact sur les modè les de d is t r ibut ion.

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LE MEDIA DU TOURISME DIGITAL

LES MÉDIAS qui vous tiennent informés de toute l’actualité Touristique

Depuis 1934, l’Echo Touristique est le média de référence du secteur du Tourisme. Chaque jour, le média informe les professionnels du Tourisme sur les tendances, l’actualité, les stratégies d’entreprises, les palmarès… Chaque mois, l’Echo Touristique édite un magazine pour prendre du recul, améliorer votre expertise métier et votre vision des enjeux du secteur.

TOM.travel est le média du Tourisme Digital. Il informe les décideurs du Tourisme, du Voyage d’Affaires, du Transport et de la Culture sur les nouvelles technologies dédiées ou applicables à leur industrie en réalisant une veille sur l’innovation.Sur le site de TOM.travel, novices et experts en nouvelles technologies trouveront de l’information exclusive, des idées originales, des pistes de réflexion et de croissance. Les thèmes de prédilection ? Mobilité, data, startup, Intelligence Artificielle, modèles économiques émergents, prospective…

DéplacementsPros.com est le média francophone leader du Voyage d’Affaires.Destiné aussi bien aux acheteurs, travel managers ou assistantes qu’aux patrons de PME-PMI, de TPE ou aux grands voyageurs qui achètent eux-mêmes leurs déplacements professionnels, DéplacementsPros.com aborde toute l’information des déplacements professionnels : actualités de l’aérien, de l’hôtellerie, de la location de voitures, des nouvelles technologies…

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Corporate Travel 2030

L’écosystème des déplacements professionnels

Le voyage pour 2030 et un écosystème intégré a déjà commencé

Les attentes vis-à-vis des travel managers et de leurs processus évoluent selon les tendances concernant les passagers et les politiques d’entreprise. Au nombre de ces attentes, auxquelles l’automatisation de la chaîne de valeur peut répondre, figurent notamment le renforcement de la sécurité des passagers, l’amélioration de la collecte et de la communication des données, et l’optimisation de la gestion des frais.

L’utilisation que les voyageurs d’affaires font actuellement des smartphones témoigne de leur disposition à adopter les comportements et le partage de données, indispensables à l’alimentation de l’écosystème.

Degré d’automatisation actuel de la chaîne de valeur

Petites entreprises PME Grandes entreprises Toutes

Entièrement automatisée au moyen d’un système intégré unique

Entièrement automatisée, mais au moyen de systèmes multiples

Partiellement automatisée

Entièrement manuelle

9%

11%

27% 16% 8% 18%

53% 59% 58% 57%

17% 25% 17%

9% 9%8%

Source: American Express GBT, European business travel

barometer (2017)

Comment les entreprises améliorent-elles les procédures de sécurité des voyageurs ?

47%Font appel à des tiers pour sensibiliser les voyageurs aux destinations à haut risque

27%Organisent des formations — nouvelles ou supplémentaires — pour ces voyageurs

20%Mettent en place de nouveaux processus, comme des SMS d’urgence pour communiquer lors d’un voyage

Source : ACTE, The Evolution of Travel Policy (2015)

Source: Carlson Wagonlit Travel, CWT Connected Traveller Study (2017)

80%des voyageurs d’affaires utilisent leur téléphone à des fins professionnelles

63%Réservations

66%Renseignements sur le voyage

64%Localisation des voyageurs 58%

Gestion des déplacements et des frais professionnels

Les cinq défis du DAF

Utilisation actuelle des applications de voyage

Source: Concur; Connecting the dots on travel,expense and invoice spend (2017)

Source: AMEX GBT, ACTE (2017)

À partir de quel moment le service financier a-t-il de la visibilité sur les frais de déplacement ?

Une fois la demande de voyage soumise

Une fois le voyage réservé

À réception de la facture de la TMC

Une fois le voyage terminé

Une fois la note de frais soumise

Ne sait pas

26

%

32

%

17%

10%

12%

2%

Source: Concur; Connecting the dots on travel, expense and invoice spend (2017)

Erreurs de procédure

Temps passé à collecter les données

Retards de paiement

Processus papier et manuels

Délais d’approbation/de traitement

46%

40%

37%

33%

25%

Échantillon de base : 500 responsables financiers britanniques évoluant dans le secteur commercial

Répartition des entreprises qui utilisent des outils de suivi des voyageurs

Source: The German Business Travel Association, VDR Business Travel Report (2017)

Échantillon de base : 800 travel managers basés en

Allemagne

7% 19% 22% 38%10 à 250 employés

251 à 500 employés 501 à 1 500 employés Plus de 1 500 employés

Corporate Travel 2030

L’écosystème des déplacements professionnels

Le voyage pour 2030 et un écosystème intégré a déjà commencé

Les attentes vis-à-vis des travel managers et de leurs processus évoluent selon les tendances concernant les passagers et les politiques d’entreprise. Au nombre de ces attentes, auxquelles l’automatisation de la chaîne de valeur peut répondre, figurent notamment le renforcement de la sécurité des passagers, l’amélioration de la collecte et de la communication des données, et l’optimisation de la gestion des frais.

L’utilisation que les voyageurs d’affaires font actuellement des smartphones témoigne de leur disposition à adopter les comportements et le partage de données, indispensables à l’alimentation de l’écosystème.

Degré d’automatisation actuel de la chaîne de valeur

Petites entreprises PME Grandes entreprises Toutes

Entièrement automatisée au moyen d’un système intégré unique

Entièrement automatisée, mais au moyen de systèmes multiples

Partiellement automatisée

Entièrement manuelle

9%

11%

27% 16% 8% 18%

53% 59% 58% 57%

17% 25% 17%

9% 9%8%

Source: American Express GBT, European business travel

barometer (2017)

Comment les entreprises améliorent-elles les procédures de sécurité des voyageurs ?

47%Font appel à des tiers pour sensibiliser les voyageurs aux destinations à haut risque

27%Organisent des formations — nouvelles ou supplémentaires — pour ces voyageurs

20%Mettent en place de nouveaux processus, comme des SMS d’urgence pour communiquer lors d’un voyage

Source : ACTE, The Evolution of Travel Policy (2015)

Source: Carlson Wagonlit Travel, CWT Connected Traveller Study (2017)

80%des voyageurs d’affaires utilisent leur téléphone à des fins professionnelles

63%Réservations

66%Renseignements sur le voyage

64%Localisation des voyageurs 58%

Gestion des déplacements et des frais professionnels

Les cinq défis du DAF

Utilisation actuelle des applications de voyage

Source: Concur; Connecting the dots on travel,expense and invoice spend (2017)

Source: AMEX GBT, ACTE (2017)

À partir de quel moment le service financier a-t-il de la visibilité sur les frais de déplacement ?

Une fois la demande de voyage soumise

Une fois le voyage réservé

À réception de la facture de la TMC

Une fois le voyage terminé

Une fois la note de frais soumise

Ne sait pas

26

%

32

%

17%

10%

12%

2%

Source: Concur; Connecting the dots on travel, expense and invoice spend (2017)

Erreurs de procédure

Temps passé à collecter les données

Retards de paiement

Processus papier et manuels

Délais d’approbation/de traitement

46%

40%

37%

33%

25%

Échantillon de base : 500 responsables financiers britanniques évoluant dans le secteur commercial

Répartition des entreprises qui utilisent des outils de suivi des voyageurs

Source: The German Business Travel Association, VDR Business Travel Report (2017)

Échantillon de base : 800 travel managers basés en

Allemagne

7% 19% 22% 38%10 à 250 employés

251 à 500 employés 501 à 1 500 employés Plus de 1 500 employés

Page 30: « NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS · c’est-à-dire « une plate-forme technologique mondiale unique » qui permettra « de personnaliser, d’accéder, d’émettre, de

Corporate Travel 2030

L’écosystème des déplacements professionnels

Le voyage pour 2030 et un écosystème intégré a déjà commencé

Les attentes vis-à-vis des travel managers et de leurs processus évoluent selon les tendances concernant les passagers et les politiques d’entreprise. Au nombre de ces attentes, auxquelles l’automatisation de la chaîne de valeur peut répondre, figurent notamment le renforcement de la sécurité des passagers, l’amélioration de la collecte et de la communication des données, et l’optimisation de la gestion des frais.

L’utilisation que les voyageurs d’affaires font actuellement des smartphones témoigne de leur disposition à adopter les comportements et le partage de données, indispensables à l’alimentation de l’écosystème.

Degré d’automatisation actuel de la chaîne de valeur

Petites entreprises PME Grandes entreprises Toutes

Entièrement automatisée au moyen d’un système intégré unique

Entièrement automatisée, mais au moyen de systèmes multiples

Partiellement automatisée

Entièrement manuelle

9%

11%

27% 16% 8% 18%

53% 59% 58% 57%

17% 25% 17%

9% 9%8%

Source: American Express GBT, European business travel

barometer (2017)

Comment les entreprises améliorent-elles les procédures de sécurité des voyageurs ?

47%Font appel à des tiers pour sensibiliser les voyageurs aux destinations à haut risque

27%Organisent des formations — nouvelles ou supplémentaires — pour ces voyageurs

20%Mettent en place de nouveaux processus, comme des SMS d’urgence pour communiquer lors d’un voyage

Source : ACTE, The Evolution of Travel Policy (2015)

Source: Carlson Wagonlit Travel, CWT Connected Traveller Study (2017)

80%des voyageurs d’affaires utilisent leur téléphone à des fins professionnelles

63%Réservations

66%Renseignements sur le voyage

64%Localisation des voyageurs 58%

Gestion des déplacements et des frais professionnels

Les cinq défis du DAF

Utilisation actuelle des applications de voyage

Source: Concur; Connecting the dots on travel,expense and invoice spend (2017)

Source: AMEX GBT, ACTE (2017)

À partir de quel moment le service financier a-t-il de la visibilité sur les frais de déplacement ?

Une fois la demande de voyage soumise

Une fois le voyage réservé

À réception de la facture de la TMC

Une fois le voyage terminé

Une fois la note de frais soumise

Ne sait pas

26

%

32

%

17%

10%

12%

2%

Source: Concur; Connecting the dots on travel, expense and invoice spend (2017)

Erreurs de procédure

Temps passé à collecter les données

Retards de paiement

Processus papier et manuels

Délais d’approbation/de traitement

46%

40%

37%

33%

25%

Échantillon de base : 500 responsables financiers britanniques évoluant dans le secteur commercial

Répartition des entreprises qui utilisent des outils de suivi des voyageurs

Source: The German Business Travel Association, VDR Business Travel Report (2017)

Échantillon de base : 800 travel managers basés en

Allemagne

7% 19% 22% 38%10 à 250 employés

251 à 500 employés 501 à 1 500 employés Plus de 1 500 employés

Corporate Travel 2030

L’écosystème des déplacements professionnels

Le voyage pour 2030 et un écosystème intégré a déjà commencé

Les attentes vis-à-vis des travel managers et de leurs processus évoluent selon les tendances concernant les passagers et les politiques d’entreprise. Au nombre de ces attentes, auxquelles l’automatisation de la chaîne de valeur peut répondre, figurent notamment le renforcement de la sécurité des passagers, l’amélioration de la collecte et de la communication des données, et l’optimisation de la gestion des frais.

L’utilisation que les voyageurs d’affaires font actuellement des smartphones témoigne de leur disposition à adopter les comportements et le partage de données, indispensables à l’alimentation de l’écosystème.

Degré d’automatisation actuel de la chaîne de valeur

Petites entreprises PME Grandes entreprises Toutes

Entièrement automatisée au moyen d’un système intégré unique

Entièrement automatisée, mais au moyen de systèmes multiples

Partiellement automatisée

Entièrement manuelle

9%

11%

27% 16% 8% 18%

53% 59% 58% 57%

17% 25% 17%

9% 9%8%

Source: American Express GBT, European business travel

barometer (2017)

Comment les entreprises améliorent-elles les procédures de sécurité des voyageurs ?

47%Font appel à des tiers pour sensibiliser les voyageurs aux destinations à haut risque

27%Organisent des formations — nouvelles ou supplémentaires — pour ces voyageurs

20%Mettent en place de nouveaux processus, comme des SMS d’urgence pour communiquer lors d’un voyage

Source : ACTE, The Evolution of Travel Policy (2015)

Source: Carlson Wagonlit Travel, CWT Connected Traveller Study (2017)

80%des voyageurs d’affaires utilisent leur téléphone à des fins professionnelles

63%Réservations

66%Renseignements sur le voyage

64%Localisation des voyageurs 58%

Gestion des déplacements et des frais professionnels

Les cinq défis du DAF

Utilisation actuelle des applications de voyage

Source: Concur; Connecting the dots on travel,expense and invoice spend (2017)

Source: AMEX GBT, ACTE (2017)

À partir de quel moment le service financier a-t-il de la visibilité sur les frais de déplacement ?

Une fois la demande de voyage soumise

Une fois le voyage réservé

À réception de la facture de la TMC

Une fois le voyage terminé

Une fois la note de frais soumise

Ne sait pas

26

%

32

%

17%

10%

12%

2%

Source: Concur; Connecting the dots on travel, expense and invoice spend (2017)

Erreurs de procédure

Temps passé à collecter les données

Retards de paiement

Processus papier et manuels

Délais d’approbation/de traitement

46%

40%

37%

33%

25%

Échantillon de base : 500 responsables financiers britanniques évoluant dans le secteur commercial

Répartition des entreprises qui utilisent des outils de suivi des voyageurs

Source: The German Business Travel Association, VDR Business Travel Report (2017)

Échantillon de base : 800 travel managers basés en

Allemagne

7% 19% 22% 38%10 à 250 employés

251 à 500 employés 501 à 1 500 employés Plus de 1 500 employés

Page 31: « NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS · c’est-à-dire « une plate-forme technologique mondiale unique » qui permettra « de personnaliser, d’accéder, d’émettre, de

Pour survivre et se développer dans une économie toujours plus concurrentielle et internationale, l’entreprise a dû sortir de sa zone de confort et commercer au-delà de son périmètre initial. Les plus grandes entreprises sont globales, nous le savons. Les autres, jusqu’aux plus petites, vendent aujourd’hui bien au-delà de leur zone géo-graphique d’influence, très souvent à l’étranger, en Europe et dans le monde entier.Cette évolution marquante de la fin du XXè siècle a contraint les organisations à s’adapter en se trans-formant considérablement.

Les collaborateurs sont souvent devenus des voyageurs avertis, très sollicités à travers le net et les réseaux sociaux par l’ensemble des acteurs de l’industrie du voyage d’affaires (transporteurs, hôteliers, loueurs, agences de voyages), mais aussi et surtout une multitude de nouveaux entrants aux applications et arguments toujours plus alléchants… Leur comportement a beaucoup changé. En consommateurs avertis, ils ont un avis souvent tranché sur les choix de l’entreprise en termes d’achat de transport, d’hôtellerie et de moyens liés à l’automatisation de la gestion de leurs déplacements professionnels. Ils sont aussi sensibles aux programmes de fidélité et autres avantages proposés aux voyageurs par les diffé-rentes prestataires qui cherchent à les fidéliser, même au-delà des structures de décision de l’entreprise.

Les budgets liés aux déplacements professionnels tendent à croître d’année en année. Le besoin impérieux de maîtriser ces dépenses mais aussi de gérer les multiples problématiques liées à cette mobilité indispensable de l’entreprise et de ses personnels ont conduit à la transformation profonde de la fonction de la secrétaire de direc-tion, devenue « chargée de voyages » dans les années 80. C’est un « chef d’orchestre » dénom-mé « travel manager » dont les entreprises ont besoin depuis les années 2000. Le XXIè siècle confirme cette transformation de la fonction et voit

déjà se dessiner au sein des organisations les plus matures les contours d’un nouveau métier, le « Mobility Management », lui-même emporté dans le courant très large du « Facility Management».

Le travel manager avait historiquement trois missions : l’atteinte d’objectifs d’économies, la mise en place de procédures et le respect de la politique voyages et d’achats. La multiplication des offres, dopée par une compétition toujours plus vive entre les acteurs du marché et les nouvelles technologies accessibles à chacun, ont complexi-fié la gestion des budgets voyages des entreprises. De nouvelles opportunités se présentent régulière-ment au travel manager et des choix doivent être faits. De nouvelles obligations légales, sociales et réglementaires (droit du travail, RGPD, terrorisme, sécurité de l’information et sûreté des personnes) ont amplifié la nécessité de gérer différemment ce poste stratégique pour l’entreprise, ses personnels et son image même et font craindre le pire, souvent par méconnaissance du contexte.

Le travel manager doit contribuer au parfait fonc-tionnement de l’organisation interne au service de ses voyageurs, de leur performance. De par son positionnement au cœur du dispositif et ses multi-ples connexions avec les différents secteurs, il participe quelque part au succès de l’entreprise. Dans sa fonction, il interagit au quotidien avec les différentes lignes de business : Achats (avec lesquels il est déjà habitué à fonctionner), Direc-tions des Systèmes d’Information, RH, Juridique, Sécurité, Finances, mais aussi avec la Direction Générale pour certains sujets sensibles ou straté-giques. Son expertise et ses compétences sont capitales pour que les bonnes décisions soient prises par les différents décideurs de l’entreprise. Sa mission ne se limite plus aux seuls objectifs d’économies ou de réductions budgétaires car l’entreprise fait face aujourd’hui à bien d’autres défis.

La réduction des coûts passe par d’autres approches que la seule négociation acharnée de remises avec les fournisseurs. Aujourd’hui, les sources d’économies dépassent le simple prix d’achat. Le coût du processus pour la gestion du voyage d’affaires est élevé. Les solutions digitales sont devenues incontournables pour les réduire et les optimiser. Réservation en ligne, portail « Travel » dédié intégrant la politique voyage, les règles de sécurité mais aussi un outil de note de frais élec-tronique sont devenus incontournables pour la maîtrise globale du budget voyages mais aussi pour le « confort » du voyageur.

Ces outils impliquent une véritable conduite du changement en interne et le Travel manager y participe activement. Cette mission exige de lui un savoir-faire, des qualités de communicateur et de formateur. Il doit être un support et savoir convaincre au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, plus de 90 % des entreprises utilisent la réserva-tion en ligne et le taux de pénétration moyen est supérieur à 73 % en France (90 % pour certaines entreprises) mais elle ne résout pas pour autant tous les problèmes.

La problématique du déplacement professionnel est devenue très vaste. Le périmètre de responsa-bilité du cadre en charge de la mobilité s’est étendu à bien d’autres domaines que le transport. La gestion des flottes de véhicules, la mise en œuvre de solutions alternatives au déplacement (réunion téléphonique, visio-conférences), la loca-tion de salles de réunion (à l’heure ou à la journée), la santé, le MICE sont autant de nouveaux sujets pour ce responsable dont les compétences doivent sans cesse évoluer pour bien en appréhender les dimensions et les enjeux. Certaines entreprises ont même fait le choix de l’associer dans la gestion de la téléphonie mobile, outils indispensables de la digitalisation.

Au moment où les entreprises ont de la peine à retenir et à recruter des « talents », la qualité de vie au travail est devenue un critère de choix pour ces derniers. De nombreuses entreprises concourent à des palmarès pour être reconnues comme « best place to work ». « L’expérience du voyageur », son confort (dans la réservation, la gestion des proces-sus en amont et en aval), la sécurité de ses don-nées personnelles mais aussi tout au long de son déplacement, les arbitrages en termes de politique voyages sont importants pour l’image de l’entre-prise et le bien-être des employés. Le Travel mana-ger a donc dépassé la quête du meilleur prix et du reporting des économies. Il doit intégrer également ces volets humains dans sa mission, ses recom-mandations et décisions.

Il doit développer ses capacités d’analyse, d’anti-cipation et d’innovation. La veille technologique et, plus globalement, du marché en transformation constante, doivent le conduire à réfléchir à de nou-velles approches (à la blockchain aujourd’hui, à l’Intelligence artificielle demain) mais aussi à redéfi-nir, si nécessaire, un nouveau modèle économique avec ses partenaires. Encore faut-il qu’il puisse faire le tri entre les tendances de fond et celles qui resteront au stade de buzz word.

Ces innovations technologiques, la multiplication des nouveaux entrants, les enjeux sociaux devenus stratégiques pour l’entreprise ont fait exploser le terrain d’action limité du travel manager de ces dernières années. C’est la raison pour laquelle il est devenu un Mobility Manager en charge, au sens large du terme, de la mobilité de l’entreprise et de ses collaborateurs au service de leur perfor-mance commune.

Cette transformation demande au travel manager (que certains voyaient peut-être un peu trop rapi-dement disparaître, et remplacé par l’acheteur) un effort important de formation et de sensibilisation à des domaines aussi différents que les ressources humaines, la digitalisation des systèmes, la sûreté, la conduite du changement et la gestion de projet. Il devra savoir travailler en équipe et faire naître du fonctionnement matriciel de l’entreprise des solu-tions innovantes et performantes au service des voyageurs.

Cela promet un grand avenir à cette fonction et à ces professionnels. L’AFTM, de son côté, poursuit sa transformation, se réinvente sans se renier. Elle s’investit pour les soutenir, les informer, contribuer à les former et les armer pour répondre à ces nou-veaux défis. Défis qui constituent en fait de réelles et passionnantes opportunités pour ces femmes et ces hommes en charge de sujets clés pour l’entre-prise.

L 'AVENIR DU MOBIL ITY MANAGEMENT APPARTIENT AUX TRAVEL MANAGERS !Par Michel Dieleman, Président de l’AFTM

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Page 32: « NOUS ENTRONS DANS L'AVENIR À RECULONS · c’est-à-dire « une plate-forme technologique mondiale unique » qui permettra « de personnaliser, d’accéder, d’émettre, de

Pour survivre et se développer dans une économie toujours plus concurrentielle et internationale, l’entreprise a dû sortir de sa zone de confort et commercer au-delà de son périmètre initial. Les plus grandes entreprises sont globales, nous le savons. Les autres, jusqu’aux plus petites, vendent aujourd’hui bien au-delà de leur zone géo-graphique d’influence, très souvent à l’étranger, en Europe et dans le monde entier.Cette évolution marquante de la fin du XXè siècle a contraint les organisations à s’adapter en se trans-formant considérablement.

Les collaborateurs sont souvent devenus des voyageurs avertis, très sollicités à travers le net et les réseaux sociaux par l’ensemble des acteurs de l’industrie du voyage d’affaires (transporteurs, hôteliers, loueurs, agences de voyages), mais aussi et surtout une multitude de nouveaux entrants aux applications et arguments toujours plus alléchants… Leur comportement a beaucoup changé. En consommateurs avertis, ils ont un avis souvent tranché sur les choix de l’entreprise en termes d’achat de transport, d’hôtellerie et de moyens liés à l’automatisation de la gestion de leurs déplacements professionnels. Ils sont aussi sensibles aux programmes de fidélité et autres avantages proposés aux voyageurs par les diffé-rentes prestataires qui cherchent à les fidéliser, même au-delà des structures de décision de l’entreprise.

Les budgets liés aux déplacements professionnels tendent à croître d’année en année. Le besoin impérieux de maîtriser ces dépenses mais aussi de gérer les multiples problématiques liées à cette mobilité indispensable de l’entreprise et de ses personnels ont conduit à la transformation profonde de la fonction de la secrétaire de direc-tion, devenue « chargée de voyages » dans les années 80. C’est un « chef d’orchestre » dénom-mé « travel manager » dont les entreprises ont besoin depuis les années 2000. Le XXIè siècle confirme cette transformation de la fonction et voit

déjà se dessiner au sein des organisations les plus matures les contours d’un nouveau métier, le « Mobility Management », lui-même emporté dans le courant très large du « Facility Management».

Le travel manager avait historiquement trois missions : l’atteinte d’objectifs d’économies, la mise en place de procédures et le respect de la politique voyages et d’achats. La multiplication des offres, dopée par une compétition toujours plus vive entre les acteurs du marché et les nouvelles technologies accessibles à chacun, ont complexi-fié la gestion des budgets voyages des entreprises. De nouvelles opportunités se présentent régulière-ment au travel manager et des choix doivent être faits. De nouvelles obligations légales, sociales et réglementaires (droit du travail, RGPD, terrorisme, sécurité de l’information et sûreté des personnes) ont amplifié la nécessité de gérer différemment ce poste stratégique pour l’entreprise, ses personnels et son image même et font craindre le pire, souvent par méconnaissance du contexte.

Le travel manager doit contribuer au parfait fonc-tionnement de l’organisation interne au service de ses voyageurs, de leur performance. De par son positionnement au cœur du dispositif et ses multi-ples connexions avec les différents secteurs, il participe quelque part au succès de l’entreprise. Dans sa fonction, il interagit au quotidien avec les différentes lignes de business : Achats (avec lesquels il est déjà habitué à fonctionner), Direc-tions des Systèmes d’Information, RH, Juridique, Sécurité, Finances, mais aussi avec la Direction Générale pour certains sujets sensibles ou straté-giques. Son expertise et ses compétences sont capitales pour que les bonnes décisions soient prises par les différents décideurs de l’entreprise. Sa mission ne se limite plus aux seuls objectifs d’économies ou de réductions budgétaires car l’entreprise fait face aujourd’hui à bien d’autres défis.

La réduction des coûts passe par d’autres approches que la seule négociation acharnée de remises avec les fournisseurs. Aujourd’hui, les sources d’économies dépassent le simple prix d’achat. Le coût du processus pour la gestion du voyage d’affaires est élevé. Les solutions digitales sont devenues incontournables pour les réduire et les optimiser. Réservation en ligne, portail « Travel » dédié intégrant la politique voyage, les règles de sécurité mais aussi un outil de note de frais élec-tronique sont devenus incontournables pour la maîtrise globale du budget voyages mais aussi pour le « confort » du voyageur.

Ces outils impliquent une véritable conduite du changement en interne et le Travel manager y participe activement. Cette mission exige de lui un savoir-faire, des qualités de communicateur et de formateur. Il doit être un support et savoir convaincre au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, plus de 90 % des entreprises utilisent la réserva-tion en ligne et le taux de pénétration moyen est supérieur à 73 % en France (90 % pour certaines entreprises) mais elle ne résout pas pour autant tous les problèmes.

La problématique du déplacement professionnel est devenue très vaste. Le périmètre de responsa-bilité du cadre en charge de la mobilité s’est étendu à bien d’autres domaines que le transport. La gestion des flottes de véhicules, la mise en œuvre de solutions alternatives au déplacement (réunion téléphonique, visio-conférences), la loca-tion de salles de réunion (à l’heure ou à la journée), la santé, le MICE sont autant de nouveaux sujets pour ce responsable dont les compétences doivent sans cesse évoluer pour bien en appréhender les dimensions et les enjeux. Certaines entreprises ont même fait le choix de l’associer dans la gestion de la téléphonie mobile, outils indispensables de la digitalisation.

Au moment où les entreprises ont de la peine à retenir et à recruter des « talents », la qualité de vie au travail est devenue un critère de choix pour ces derniers. De nombreuses entreprises concourent à des palmarès pour être reconnues comme « best place to work ». « L’expérience du voyageur », son confort (dans la réservation, la gestion des proces-sus en amont et en aval), la sécurité de ses don-nées personnelles mais aussi tout au long de son déplacement, les arbitrages en termes de politique voyages sont importants pour l’image de l’entre-prise et le bien-être des employés. Le Travel mana-ger a donc dépassé la quête du meilleur prix et du reporting des économies. Il doit intégrer également ces volets humains dans sa mission, ses recom-mandations et décisions.

Il doit développer ses capacités d’analyse, d’anti-cipation et d’innovation. La veille technologique et, plus globalement, du marché en transformation constante, doivent le conduire à réfléchir à de nou-velles approches (à la blockchain aujourd’hui, à l’Intelligence artificielle demain) mais aussi à redéfi-nir, si nécessaire, un nouveau modèle économique avec ses partenaires. Encore faut-il qu’il puisse faire le tri entre les tendances de fond et celles qui resteront au stade de buzz word.

Ces innovations technologiques, la multiplication des nouveaux entrants, les enjeux sociaux devenus stratégiques pour l’entreprise ont fait exploser le terrain d’action limité du travel manager de ces dernières années. C’est la raison pour laquelle il est devenu un Mobility Manager en charge, au sens large du terme, de la mobilité de l’entreprise et de ses collaborateurs au service de leur perfor-mance commune.

Cette transformation demande au travel manager (que certains voyaient peut-être un peu trop rapi-dement disparaître, et remplacé par l’acheteur) un effort important de formation et de sensibilisation à des domaines aussi différents que les ressources humaines, la digitalisation des systèmes, la sûreté, la conduite du changement et la gestion de projet. Il devra savoir travailler en équipe et faire naître du fonctionnement matriciel de l’entreprise des solu-tions innovantes et performantes au service des voyageurs.

Cela promet un grand avenir à cette fonction et à ces professionnels. L’AFTM, de son côté, poursuit sa transformation, se réinvente sans se renier. Elle s’investit pour les soutenir, les informer, contribuer à les former et les armer pour répondre à ces nou-veaux défis. Défis qui constituent en fait de réelles et passionnantes opportunités pour ces femmes et ces hommes en charge de sujets clés pour l’entre-prise.

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